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Courir après le temps | with Monroe Botwright
Anonymous
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18.02.15 0:09

Courir après le temps | with Monroe Botwright Iconca10



• Parc, près de l'aire de jeux, 17h27.

Caden avait la mine soucieuse. La mine soucieuse du père qui surveille sa fille pour qu’il ne lui arrive rien. Il ne lui restait plus qu’elle, alors il la protégeait du mieux qu’il le pouvait. Un père un peu trop protecteur pour une petite fille qui ne le voyait pas assez souvent à son goût. C’était bien simple : lorsqu’il ne la voyait pas, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il passait tout son temps au bureau, et quand il était avec elle, il s’inquiétait de savoir ce qu’elle en pensait. Bien sûr, elle lui sautait toujours au cou lorsqu’il allait la chercher à l’école ou la récupérer chez les grands-parents. Bien sûr, elle lui racontait toujours ses journées, lui demandait toujours une histoire avant de dormir, adorait jouer avec lui ... mais était-elle vraiment si joyeuse ?

- Papa tu m’écoutes ? Elle faisait une moue qu’il trouva tout à fait adorable. Y a le marchand de glace !
- Hm ... fraise, comme d’habitude ?
- Non, je veux ... chocolat pistache !

Il sourit et elle attrapa sa main, tandis qu’ils se dirigeait vers le marchand. C’était le genre de chose qu’il ne refusait jamais à sa fille. En même temps, il lui refusait rarement quoi que ce soit ... Ils firent la queue, Cassie sautillant sur place, impatiente. Il regardait affectueusement les boucles brunes qui rebondissaient au rythme de ses sauts. Puis il paya deux glaces, une pour lui et une pour sa fille. Il avait pris noix de coco. Le parfum préféré d’Ellie ... Chaque fois qu’il revenait dans ce parc, il repensait à elle. La façon dont il avait traversé le parc en courant, parce que c’était le chemin le plus court. La façon dont il avait évité tout les obstacles se dressant sur sa route. La façon dont il s’était effondré en la retrouvant, morte. Et ça faisait déjà quatre ans ...

Lorsqu’il releva le regard, revenant au moment présent, il chercha vivement Cassie du regard. Où avait-elle bien pu passer ? Il la vit finalement qui courait vers quelqu’un. Une haute silhouette portant des vêtements plutôt excentriques qui lui rappelèrent quelqu’un qu’il connaissait ... Il reconnut la personne au moment même où il vit les boules de glace tomber sur les vêtements de cette même personne. Monroe Botwright. Sa première pensée fut « Tiens, qu‘est-ce qu‘elle fait là ? », la deuxième, qui suivit rapidement, fut « Oh mon dieu elle va tuer Cassie ! ». Aussi se leva-t-il, nonchalamment, comme à son habitude. Ce n’est pas parce que cette harpie était folle qu’il devait en avoir peur. Il posa une main sur l’épaule de sa fille.

- Cassie, est-ce que tu t’es excusée ?
- Moui ...

Elle l’avait probablement fait, elle était aussi polie que son père, mais elle boudait à cause de sa glace. Il soupira et lui tendit la sienne. De toute façon, il ne l’aurait pas fini. Une fois qu’elle l’eut prise et qu‘il l‘ait envoyée jouer à l‘aire de jeux toute proche, il sortit un paquet de mouchoir, pour le tendre à la femme.

- Tenez, vous n’avez qu’à essuyer. Il n’allait pas s’excuser une seconde fois pour Cassie. Je ne savais pas que vous veniez au parc ... Vous aimez les glaces ou vous cherchez de nouveaux cobayes ? finit-il, un sourire narquois se dessinant sur son visage.

Caden ne détestait pas vraiment Monroe en elle-même, ne la connaissant pas assez pour cela. C’était plus sa façon d’être qui le dérangeait. Elle l’invectivait à cause du désordre de son bureau, alors même qu’il ne faisait pas partie de son service. Mais cela était visiblement gentil en comparaison de ce qu’elle faisait subir à son équipe. Il n’avait entendu que des rumeurs, ne parlant pas trop aux disséqueurs, mais tout de même. Et surtout, les Evolves sous ses mains finissaient rarement en bon état, si ils n’étaient pas déjà morts lorsqu’on lui emmenait. Il se demandait toujours ce qu’elle cherchait exactement ; ils étaient des êtres de chair comme eux, leurs anatomies étaient les mêmes, alors quoi ? Enfin, ce n’était pas ses affaires, après tout.

Il sentit sa fille, cachée derrière ses jambes. Il s'en étonna sur le coup, car il lui avait demandé d'aller jouer plus loin ... Enfin, tant qu'elle ne faisait pas de bêtise, après tout.

- Tu trouves pas que la dame elle est trop bien habillée, dis ? chuchota-t-elle. Pas assez doucement, par contre, pour qu'elle n'ait pas entendu.
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Anonymous
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18.02.15 15:59
Monroe détestait les parcs. Et tous les espaces plus ou moins ouverts, avec le ciel au-dessus de la tête, l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, les parterres fleuris. Monroe détestait toutes ces sorties familiales, ces petits couples se tenant amoureusement les mains, des mauvais garnements tout autour. Respirer tout ce bonheur et cette niaiserie la rendait malade. Elle avait un besoin criant d’être enfermée entre quatre murs, voir disparaître le soleil derrière de hauts gratte-ciel, sans charme, juste le décor froid de l’urbanisation, l’odeur de la pollution lui manquait. Elle ne supportait pas tous ces jais de lumière, tout cet air pur, là sur son visage, éclairaient la moindre petite parcelle de sa peau. Elle frissonna. Les pièces vides et froides d’un décor minimaliste chic, les jeux d’ombre de son appartement lui manquaient. Ce n’était qu’un parc, un peu à l’écart du centre, mais il lui semblait déjà avoir quitté la civilisation. C’était tout comme revenir deux cents ans en arrière. Les enfants jouaient sur des structures. Elle-même n’avait jamais connu ça. Miss Botwright avait passé son enfance enfermée dans la maison de ses parents, à s’ennuyer tout à fait, à passer son temps devant de larges écrans, à détailler des pixels. La scientifique qui n’avait jamais eu une réelle vie de famille, et qui ignorait donc tout de cette coutume, ne pouvait pas comprendre les bienfaits d’un grand parc comme celui-ci. Elle aurait préféré le voir rasé.

Miss Botwright était une figure tout à fait singulière au milieu de la faune ambiante. Elle ne se sentait d’ailleurs pas à sa place, et on la dévisageait outrageusement. Trop grande sur des talons excessivement fins, sa haute stature, pourtant si imposante habituellement, menaçait de s’effondrer à chaque pas sur les sentiers dessinés par un mélange de pierres et de grains. L’excentrique Monroe ne possédait pas suffisamment de simplicité pour pouvoir tenir debout au milieu d’une foule euphorique, ravie, pour passer complètement inaperçue. Elle s’affichait, fade et sans couleurs dans un paysage d’un vert en fleurs. Un quelque chose de ridiculement distingué, sophistiqué. Trop propre.

Les enfants, surtout, s’amusaient à la pointer du doigt. Elle constituait à elle seule une véritable attraction. Une sorte d’icône qui se serait malencontreusement égarée. On devinait à ses regards acerbes, ses soupirs las, son maniérisme aisé, qu’elle n’avait pas d’enfants, et qu’elle n’aurait probablement jamais la fibre maternelle.

Elle était encore en train de chercher la sortie du parc, lorsque l’accident se produit. Une bête collision. Une mioche qui s’était approchée d’un peu trop près. Elles s’étaient rentrées dedans. Une boule de glace plus verte encore qu’un gazon était venue teindre une robe de dentelle bouffante et blanche. Petite saleté.

- Pardon, j’ai pas fait exprès.

Elle était en train de se mordre les lèvres. La grosse tâche sur sa robe la gênait. L’enfant qui la fixait la dérangeait. Elle ravala difficilement sa salive. Monroe, se disait-elle, ce n’est qu’une enfant. Une simple petiote. Elle n’était pas un monstre, ou tout du moins, pas en dehors de ses heures de travail. Elle n’allait tout de même pas vociférer sur une si petite chose comme elle hurlait sur ses collègues de travail. Elle hésitait pourtant. Petite peste. Elle aimait cette robe, oui. La chose à ses pieds, beaucoup moins. Cochonnerie.
C’est à ce moment-là qu’une main se posa sur l’épaule de la gamine. Pire qu’un mioche, un parent. Elle releva nonchalamment sa tête et… Oh.

- Monsieur Wilson.

Elle se pinça les lèvres, et se détourna légèrement. Comme c’était agaçant ! Pénible.
Monroe ne s’en réjouissait pas. Wilson avait le don de la stresser, son goût pour le désordre était une source constante d’irritabilité. L’état de son bureau la hantait parfois de longues heures durant. Il lui suffisait de le croiser, de passer devant sa porte pour ressentir cette irrépressible envie de tout ranger. Wilson était un incapable en matière d’ordre. On ne pouvait décemment pas travailler correctement dans un tel foutoir. Pire, il lui semblait qu’il la narguait, trônant et régnant sur un véritable bric-à-brac. Chaotique.

Elle lui arracha des mains son paquet de mouchoirs, et en tira avidement plusieurs, avant de frotter énergiquement, pire, avec une fougue obsessionnelle qui n’était pas tant nécessaire, tandis qu’elle ne pouvait s’empêcher de jeter des regards méprisants allant de son collègue à sa gamine.

- Je venais simplement vérifier si votre vie était aussi bien rangée que votre bureau… J’ignorais qu’il existait une version miniature.

Bien sûr qu’elle l’ignorait. Miss Botwright ne s’intéressait pas suffisamment à son entourage pour connaître ce genre de futiles détails. Elle n’était pas une intime de ce cher Wilson. La rencontre, naturellement fortuite, lui semblait incongrue, voir incommodante. Elle n’avait jamais imaginé un seul instant qu’un de ses collègues puisse avoir une vie en dehors du centre de recherches, moins encore des enfants. D’autant plus que monsieur Wilson n’avait pas particulièrement une tête à manger des glaces.
Elle détestait ce parc. Et tous les gens qui s’y trouvaient. En vérité, elle n’était pas là de son plein grès. Le taxi qui devait la ramener chez elle l’avait lâchement abandonnée ici à cause d’une bagatelle. Elle avait eu le malheur de se montrer un peu trop odieuse. Plutôt, elle n’en avait pas eu conscience. C’était qu’elle s’arrangeait toujours pour rentrer chez elle avec le même chauffeur. Tout à fait. Elle ne montait pas avec n’importe qui. Monroe Botwright avait horreur des imprévus. Cependant l’habituel gentleman qui venait la chercher avait eu l’idée saugrenue de tomber malade. De fait il avait laissé sa place à un parfait impotent. Elle avait tellement traumatisé ce pauvre garçon. Elle l’avait tellement angoissé… Qu’il avait fini par s’arrêter au bord de la route en lui intimidant l’ordre de descendre.

Miss Botwright n’avait pas une vie facile.

Le compliment arriva pourtant sans qu’elle ne s’y attende. On n’aurait su dire s’il lui fit réellement plaisir. Elle ne sourcillait pas beaucoup, Monroe. Pas un petit sourire, pas l’ombre d’une petite rougeur naissante sur ses joues. Mais elle fixa l’enfant droit dans les yeux, de haut en bas. La sentence tomba alors.

- Tu as bon goût. Ton père en revanche, beaucoup moins. Elle venait clairement de sous-entendre que son père l'avait fagotée n'importe comment. Elle n'y connaissait pas grand chose en matière d'enfants, Monroe, mais elle avait encore la prétention de se croire capable de juger d'un style vestimentaire. Elle détourna brusquement le regard. Monsieur Wilson, j'aimais beaucoup cette robe. Bien évidemment, vous paierez les frais de pressing.

Elle tiqua soudain. Tout en mangeant sa glace, la petite venait de s'en mettre sur le nez et sur les contours de la bouche. Affreux. Monroe fit une grimace.

Elle se baissa alors, jusqu'à se retrouver à quatre pattes entre les jambes de Wilson.

- Ca ne va pas du tout !

Elle se mit à frotter vigoureusement le visage de la gamine avec un mouchoir neuf, tandis que de l'autre main, elle commença à lui arranger quelques mèches de cheveux qui s'étaient rebellées à force de sautillements, de courses, et que sais-je encore, de tous les déplacements intempestifs auxquels pouvaient bien se livrer les enfants. Monroe Botwright était maniaque.

- Monsieur Wilson ! On la croirait tout droit sorti d'un quelconque décor de votre bureau ! Toute sale, toute sale !
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25.03.15 22:58
Monroe Botwright le salua d'un « Monsieur Wilson » particulièrement neutre, mais qui sonna agacé à ses oreilles. Ce devait être l'effet boule de glace qui jouait. Il ne put s'empêcher de se fendre d'un sourire narquois avant de lui demander ce qu'elle venait faire dans son parc. Sourire qui disparut néanmoins assez rapidement lorsqu'elle répondit tout aussi ironiquement qu'il l'avait questionné. Une version miniature hein …

- En fait, Miss Botwright, on appelle ça des « enfants ».

Puis une main, qu'il devina poisseuse, vint s'accrocher à sa jambe, tandis que la voix aiguë de Cassie chuchotait qu'elle appréciait la façon dont était habillée la femme qui leur faisait face. Caden soupira, jetant rapidement un œil à la tenue de la scientifique. Il trouvait ça beaucoup trop compliqué, semblant sorti tout droit d'un défilé de haute couture où toutes les tenues étaient plus extravagantes les unes que les autres. Enfin, Cassie était une petite fille. C'était sans doute normal qu'elle s'intéresse à la mode. Et finalement, la jeune femme était plutôt jolie, fine, élancée et grande, comme les mannequins. Et elle recommença à descendre le père, sans le faire explicitement cependant.

Il jeta un regard à Cassie, et ne vit pas ce qu'elle avait à redire sur sa tenue. Elle portait une petite salopette adorable en jean avec un tee-shirt rose. Bon, d'accord, elle avait des baskets vertes avec, mais c'était elle qui avait voulu les mettre, d'abord ! Et il ne pouvait vraiment rien refuser à Cassie. Il soupira en haussant les épaules. Ce n'était qu'une enfant, quel besoin de l'habiller en accordant couleurs et formes, hein ? Puis il savait comment l'habiller lorsqu'ils avaient à se rendre à quelque chose d'important, quand même. Là, ils se promenaient simplement dans un parc … Néanmoins, il ne s'intéressa pas plus à la façon dont il avait habillée sa fille car Miss Botwright venait de lui annoncer qu'il devrait payer les « frais de pressing ». Il grinça des dents. Et puis quoi encore ? Tout le monde pouvait être taché par un enfant turbulent dans un parc. Elle ne voulait pas qu'il cire ses chaussures, aussi ?

Puis la demoiselle grimaça, et avant que Caden n'ait pu faire quoi que ce soit, ou même comprendre ce qu'il se passait, elle était déjà entre ses jambes. Il ne comprenait pas trop ce qu'elle lui dit ensuite parce que la situation était EXTRÊMEMENT GÊNANTE. Pendant un temps, il ne sut pas comment réagir. Puis la voix agaçante de Miss Botwright vint le tirer de ses pensées et il parvint à passer sa jambe droite au-dessus du corps de la femme. Vraiment, avait-on idée de se glisser comme ça entre les jambes de qui que ce soit. Il était irrité, vraiment, vraiment énervé. Ce n'était peut-être pas si justifié, mais tout de même … Il baissa la tête, encore rouge à cause de la situation précédente, et releva rapidement ce que disait la scientifique.

- Papa pourquoi elle parle de ton bureau ?
- Ce n'est pas important, Cassie. Et oui, Miss Botwright, c'est normal. Les enfants jouent, mangent, et se salissent parfois.

Il avait l'impression de parler d'une espèce d'animal très particulière. Finalement, il tendit une main à la jeune femme, soupirant, pour qu'elle se relève.

- Regardez, vous avez sali vos genoux. Vous avez bien le chic pour remarquer la saleté chez les autres et ne pas voir celle qui s'accroche à vous.

Il avait réussi à s'empêcher de dire « madame la maniaque ». Ça lui avait demandé un grand effort. Cassie avait pris un mouchoir pour essuyer les genoux de Miss Botwright, comme elle venait de la nettoyer. Cela fit sourire Caden. Sa fille était beaucoup trop adorable.

- Madame, tu te promènes avec nous ? demanda-t-elle soudainement, alors qu'elle reculait, le mouchoir sale dans une main et la glace dans l'autre.

Un grand sourire. Visiblement, elle, elle aimait bien Mademoiselle Botwright. Mais de là à lui proposer une balade … Il baissa le regard vers Cassie, mais elle ne le regardait pas, trop occupée à admirer leur interlocutrice. Il haussa les épaules – il y avait peu de chances qu'elle accepte, hein ? Qu'elle refuse, qu'ils puissent chacun repartir de leur côté. Néanmoins, il releva la glace, comme pour indiquer à sa fille que ça coulait. Et elle se dépêcha d'aller jeter le mouchoir et de revenir pour entendre la réponse de son nouveau modèle.
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