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Si t'es gentil, t'auras un caramel. [Sulkan]
Anonymous
Invité
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27.03.15 13:08
    Le doigt de la demoiselle s’empara d’une mèche de sa tignasse décomposée et se mit à l’entortiller nerveusement. Pepper était immobile, scrutant l’imposante boîte de métal qui s’opposait à elle. Derrière une épaisse vitre, des paquets de bonbons, de gâteaux, et quelque soda, semblaient se plaire à la narguer, réveillant l’indécrottable gourmandise qui l’animait devant chaque denrée qui se présentait à ses yeux affamés. Ses papilles, aussi curieuses que leur propriétaire, n’avaient de cesse de saliver devant l’étalage de sucreries.

    S’il avait été compliqué de fixer ses envies sur un sachet jaune de caramels, l’adolescente ne s’attendait pas à ce que le récupérer soit encore plus ardu, voire presque impossible. Il lui paraissait avoir pourtant parfaitement reproduit les actions à effectuer pour faire tomber le paquet de son perchoir. Elle tentait de se souvenir plus précisément de son frère, qui tapotait l’écran tactile du distributeur automatique, et qui accomplissait si facilement l’exploit d’activer la spirale, qui, dans sa rotation, amenait l’objet choisi à chuter dans le compartiment prévu à cet effet.
    Elle avait beau se triturer les méninges, Pepper n’avait jamais vraiment observé son aîné, et avait passé plus de temps le nez collé à la vitre, attendant avec impatience le moment fatidique où les bonbons s’écraseraient vers leur destination finale.

    L’écran affichait une ligne de symboles qu’elle ne pouvait pas traduire, et alors, un sentiment acerbe de solitude s’empara d’elle. Pour la première fois, Pepper était seule au monde, face à une jungle de mots et de nombres dont la signification lui échappe. Son regard balayait le hall d’entrée du Centre, ponctué de bannières et d’affiches, de panneaux indicatifs, qui la noyait dans une infernale confusion.
    Elle se rendait compte que jamais elle n’avait eu l’utilité d’y prêter attention. Qui aurait cru qu’il faudrait savoir lire pour se servir d’un distributeur ?

    Les minutes s’écoulaient, Pepper fixait l’écran tactile, et sa pensée se tournait vers son frère. Son estomac se nouait : pourvu qu’il revienne vite, jamais elle ne s’en sortirait sans lui. Elle avait tant besoin d’être assistée. La demoiselle baissa les yeux vers le sachet de caramels, dégagea de son visage une mèche rebelle. Incapable, dépendante, et seule, elle était frustrée, et coupable. Pepper se sentait terriblement honteuse. Peut-être devrait-elle finalement oublier la douceur sucrée de ces bonbons, et retourner s’asseoir sur un banc, regarder passer les gens. Mais cette situation lui démontrait plus que jamais à quel point son frère pouvait lui manquer.
    La moutarde lui montait au nez, et elle se mordait les lèvres, retenant quelques larmes : il ne faut pas attirer l’attention.

    Résignée, menton bas, elle soupira, et détourna le regard du distributeur. Peut-être qu’en rentrant, Monroe voudra bien lui apprendre. L’adolescente se dirigea vers l’un des bancs qui bordaient le hall d’entrée, non loin des ascenseurs. Elle appréciait de voir les personnes sortir de l’appareil : tous agglutinés comme des sardines, ils lui rappelaient une après-midi, dans un parc. Dans un petit étang, des groupes de petits poissons se déplaçaient, bien ordonnés, bien disciplinés, et il suffisait d’une légère perturbation de l’eau pour que les petits s’enfuient, chacun pour soi, dans toutes les directions. C’était un lieu étonnant, le Centre de Ressources. Des hordes d’humains accouraient de magasins en magasins, ne se souciant guère les uns des autres, subjugués par leur liste de courses.
    Il lui semblait qu’aucun de ces personnages n’aurait le temps de lui apprendre à se servir d’un distributeur.

    Elle gardait cependant un œil sur la machine, et voyait les autres s’en servir aisément. Depuis qu’elle était assise, elle jaugeait le pour et le contre à quémander de l’aide. Pourtant, il fallu peu pour la convaincre : lorsqu’une tignasse verte s’interposa entre son regard et le distributeur, Pepper cru rêver. La demoiselle releva ses lunettes de soleil un instant, s’assurant avoir bien vu. Un jeune homme à l’allure négligée, qui malgré son excentricité capillaire, lui rappelait son ainé, dans son jean troué. Cela lui inspirait une certaine confiance, et, il fallait avouer, cette couleur la laissait admirative. C’était si… flashy. On aurait dit qu’une plante lui poussait sur le crâne, là où devraient se trouver des cheveux. Intriguée, elle se leva, trouvant en cet homme le parfait professeur qu’elle cherchait, et qui pourrait l’aider à obtenir les caramels tant désirés.

    Gênée, hésitante, Pepper chercha le bon dosage d’aigu et de douceur qui rendrait sa voix plus polie, abordant timidement l’inconnu. Elle voudrait lui demander si les cheveux verts pouvaient être naturels, mais ce serait oublier tout le peu qu’elle connaissait de la bienséance. Elle se posta un mètre derrière lui, tentant de révéler sa présence d’une voix à peine audible :


      - Bonjour monsieur, excusez-moi…


    Il serait miraculeux à un volume si bas qu’elle attire l’attention du jeune homme, et une forme de panique l’envahissait. Elle ne se sentait pas de réitérer la tentative, résistant déjà à l’envie de prendre ses jambes à son cou.
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wanted
Sulkan Zaslavski
Sulkan Zaslavski
wanted



28.03.15 22:30
La surface noire et luisante du modèle dernier cri de tours pour ordinateurs fixes, qu’il convoitait ardemment cela va sans dire, lui renvoya son reflet. Si bien que le garçon put admirer à loisir l’expression frustrée et mécontente que les traits de son visage exprimaient à cet instant précis. Qu’est-ce qu’il était venu faire ici bon sang ? Il connaissait le prix de cette fichue machine par cœur ! Aux cents près ! Et pourtant malgré les contrats récents qu’il avait eus, pas moyen de réunir la somme de la tour en question. A croire que son prix ne cessait d’augmenter, l’éloignant toujours plus de l’objet de ses désirs. Dépité comme pas deux, Sulkan tourna les talons, arpentant les allées voisines sans réellement voir les autres produits qui se trouvaient autour de lui, de peur qu’un de ces stupides vendeurs s’approche de lui pour l’interroger sur ce qu’il cherchait vraiment dans le magasin. Comme s’ils s’y connaissaient en piratage informatique ! Sérieusement… Même la vue de promotions sur d’autres modèles, d’ordinateurs cette fois, alors même qu’il savait la qualité médiocre des produits en question sur le long terme, ne parvint pas à lui rendre sa bonne humeur. D’ordinaire, il prenait un malin plaisir à tendre l’oreille du côté de l’un de ces vendeurs, supposés conseiller avec sagesse le client pas connaisseur pour un sou, pour ensuite démonter le discours de l’intéressé, devant ce même client qui ne savait plus qui croire pour la peine. C’était un passe-temps comme un autre. Bon, bien sûr, avec sa dégaine et surtout sa tignasse verte, il était facilement repérable pour ses victimes, ce qui gâchait un peu le plaisir quand ils décampaient avant même qu’il n’ait ouvert la bouche. Ruminant de plus belle, il se décida finalement à quitter les lieux pour de bon. Il ne trouverait pas son bonheur ici, autant sortir prendre l’air. Ou du moins, celui qu’il devrait respirer jusqu’à ce qu’il rejoigne son appartement. Parce que flâner sans but dans les rues n’était pas dans ses habitudes.

Cessant un instant de focaliser son attention sur la seule sensation de la semelle de ses rangers goûtant au sol lisse du Centre des Ressources, Sulkan leva les mains jusqu’à la hauteur de sa nuque, saisissant le casque qui reposait sur celle-ci depuis qu’il avait mis les pieds dans ce magasin. Entendre les conversations des passants l’insupportaient, encore plus de s’apercevoir de l’importance que ces derniers accordaient à leurs désagréments quotidiens, passagers pour la plupart. A les écouter, ils étaient tous le centre du monde avec leurs problèmes qui n’intéressaient personne. Non vraiment, son humeur était déjà suffisamment basse pour qu’il supporte ce genre de conneries de surcroît. Sitôt le casque sur les oreilles, il entreprit de l’allumer, simplement en posant l’index sur le compartiment gauche de l’appareil. Tactile, avec reconnaissance digitale en prime ! Un grésillement se fit d’abord entendre, bientôt suivi par une douce mélodie, signifiant par-là que le casque sera prochainement prêt à être utilisé. Toujours en utilisant son seul index pour consulter sa base de données musicales avant de faire son choix, le garçon ne prêtait déjà plus attention à son environnement. Ses pensées du moment se divisaient en deux priorités bien distinctes : choisir une musique rapidement et rentrer chez lui. Même sans le son résonnant contre ses oreilles, les bruits extérieurs étaient grandement étouffés, presque réduits à l’état de murmure grâce à la parfaite synchronisation entre les deux compartiments de l’appareil sur les oreilles de l’utilisateur. Un petit bijou qui faisait son prix mais dont Sulkan ne se passerait pour rien au monde lorsqu’il mettait le nez dehors. Alors qu’il était enfin parvenu à choisir la musique qui l’accompagnerait sur le trajet du retour, une main jaillit soudain dans son champ de vision. Sa réaction fut immédiate : le garçon bondit en arrière, jurant contre celui ou celle qui avait osé le surprendre de la sorte.

« Putain ! Mais ça ne va pas la tête ?! »

Dans le même mouvement, il portait une main à son casque, le rabaissant violemment en arrière. Le frottement irrita le haut de ses oreilles, lesquelles rougirent un peu au passage mais certainement pas de honte. La jeune femme qui lui faisait face sursauta également devant une réaction aussi agressive de sa part et parut hésiter un instant. Sulkan en profita pour la détailler rapidement. Alors que sa supposée main avait surgi devant ses yeux, il avait eu le temps de noter que ses ongles étaient joliment vernis. Et à en juger par le reste de la personne, l’inconnue prenait soin d’elle. Une fille à papa hein ? Riche sans doute, assez pour perdre son temps avec ces foutaises… Le contraire de lui. Cette dernière se racla la gorge et désigna un point derrière lui, à l’aide d’un doigt légèrement tremblant.

« Je crois que cette demoiselle… Votre petite sœur ? Elle tente d’attirer votre attention… Vous savez ce que l’on dit, il ne faut plus laisser les enfants seuls de nos jours… Même quelques minutes… » déclara-t-elle d’une voix mal assurée alors qu’elle prenait un air qui se voulait ferme.

Arquant un sourcil sans comprendre de quoi elle voulait parler –depuis quand il avait une sœur lui ?- le garçon jeta un coup d’œil par-dessus son épaule… Pour découvrir une gamine qui le fixait de ses grands yeux ronds. Qu’est-ce qu’elle avait cette mioche à le regarder comme ça ?

« Jamais vue de ma vie. Mais si vous y tenez, je vous la laisse. » répliqua-t-il avec humeur, sur le point de remettre son casque sur les oreilles.

Son interlocutrice s’indigna devant un tel comportement, « irresponsable » d’après ses mots. Elle lui servit l’un de ses sermons qu’on n’entend que dans les films, ruinant encore plus sa journée, déjà pourrie à la base compte tenu de sa frustration passée à contempler une tour d’ordinateur inaccessible. Sulkan était à deux doigts de lui rétorquer de fermer sa gueule pour reprendre sa route, conscient que cette femme ne laisserait pas la môme toute seule. L’instinct maternel qu’ils disaient… Oui sauf que l’indignation de l’inconnue commença à attirer l’attention des passants. Elle n’allait pas non plus crier au scandale non ?! Pris de court, le garçon leva les bras pour lui faire comprendre qu’il rendait les armes.

« OK, OK, on se calme la bourgeoise, tout va bien se passer. Et si tu allais te faire défoncer le minet un peu ? Crois-moi, ça te détendra. » lâcha-t-il le plus naturellement du monde et sans tenir compte de l’expression outrée de l’intéressée, il se retourna pour faire face à la gamine en question. « Bon… A nous deux… »

En détaillant plus longuement la jeune fille, Sulkan fut en mesure de lui mettre un âge, approximatif certes mais qui pourrait s’avérer utile par la suite. A vue d’œil, elle ressemblait à une adolescente quelque peu… Originale ? Excentrique ? Ou alors ses parents n’avaient pas un sou pour lui payer des fringues normales ou même lui faire couper les cheveux par un professionnel en la matière. Une môme paumée quoi. Le garçon ne put retenir un soupir. Dans quoi il venait de s’embarquer là ? Il était encore temps de prendre ses jambes à son cou… Fuir des responsabilités qu’il n’avait pas l’obligation d’assumer !

« T’es qui toi ? Qu’est-ce que tu me veux ? » l’interrogea-t-il soudain.

S’il s’attendait à une réponse claire et détaillée de sa part ? Pas vraiment. Etait-ce sa première réaction de toute à l’heure ou son échange houleux avec l’inconnue ? Quoiqu’il en soit, l’adolescente semblait sur le point de se liquéfier sur place. Dans un sens, comme dans un autre. Ce qui arracha un sourire mauvais à Sulkan, qui n’hésita pas à se pencher en avant, histoire de l’effrayer un peu plus, si c’était possible.

« On ne t’a jamais dit de te méfier des inconnus gamine ? »

Dire qu'à cet instant, il priait vraiment pour paraître plus méchant qu'il ne pouvait l'être, surtout en présence d'autant de témoins. Qui sait, peut-être que cette mioche comprendrait d'elle-même à quel point elle dérangeait et se déciderait à aller embêter quelqu'un d'autre ?
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