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.Together we map the world. [Fredigan] /Clos/
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evolve
Fredigan Kliff
Fredigan Kliff
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06.07.16 19:31
Dès les premières paroles de l'Ancien, la gêne s'empara du jeune Evolve. Il le savait déjà, tout ce que son aîné semblait vouloir lui inculquer à contre cœur. Il savait que la rue n'était pas tendre, que les gens qui y vivaient ne faisaient de cadeaux à personne, et ceux des beaux quartiers moins encore. Il savait que la plupart se jetteraient sur la première occasion pour lui retourner la tête, lui vider les poches ou l'envoyer à ''l'abri''. Et malgré tout ça, l'adolescent ne pouvait pas se résoudre à courber devant la dureté de la vie. Il ne lui restait rien et si certains disaient qu'il ne pouvait pas se payer le luxe d'avoir des valeurs, grand bien leur fasse ! Pour lui, l'honnêteté n'est pas un luxe et si on veut que les autres soient bons avec nous peut-être qu'il faut commencer par être bon avec les autres. C'est vrai qu'il espérait attirer la bienveillance en restant droit. C'est vrai que ça ne marchait pas toujours, mais ça arrivait. Et pour ces petites victoires, Fred continuerait tant bien que mal.
Quelque part, c'était aussi en partie de la complaisance : n'ayant jamais eu besoin de mentir, il ne savait pas comment s'y prendre et plutôt qu'apprendre à se protéger, plutôt que s'endurcir, le jeune garçon préférait rester là, amorphe, en attendant que quelqu'un se charge des choses pour lui. S'il refusait catégoriquement le changement, jamais sa situation ne s'améliorerait. Le véritable problème ne venait pas de son entourage, seulement du fait qu'il ne se prenait pas en main et ça, personne ne pourrait le faire pour lui. Malheureusement, confronter ses peurs, sa situation d'Evolve, sa réalité ne faisait pas vraiment partie de ses priorités. L'adolescent préférait largement ignorer un problème, en trouver d'autres moins importants mais plus urgents pour s'occuper l'esprit en attendant qu'une épiphanie lui apporte une solution ou simplement que le problème n'en soit plus un.
Il fallait croire qu'ignorer les choses, c'était ce qu'il savait faire de mieux. Si il ne mentait pas, incapable de cacher son angoisse à l'idée d'être découvert, il savait qu'il ne pouvait pas parler de tout à n'importe qui. Bien sûr, l'omission comptait pour beaucoup comme un mensonge mais c'était son compromis et la plupart du temps, son interlocuteur s'en rendait rapidement compte, lorsque ce n'était pas Fred qui avouait qu'il ne pouvait pas tout dire. Alors non, Enoch, Fredigan ne manipulait pas les mots pour tordre la réalité. Non, il en coupait tout un pan à la manière d'un bûcheron bourru et sans finesse.

Une main dans les cheveux, le regard accroché à la boutique qu'il ne pouvait pourtant plus distinguer, les yeux emplis de gêne et d'une teinte de chagrin, le jeune garçon tenta de répondre. « Je sais, je sais. C'est juste que... Je préfère ne rien dire et éviter la question. Techniquement c'est un mensonge aussi et c'est pas très discret, mais je m'en sors mieux comme ça... » Il comprenait l'inquiétude de son aîné, surtout vu leur situation respective. Malgré tout, Fred n'avait pas eu tellement de problèmes jusque là. Principalement grâce à l'aide de son grand-père ou de ses amis qui l'hébergeaient quelques jours de temps en temps, il fallait l'avouer. Clairement, c'était loin du plan de vie parfait mais c'était suffisant pour l'instant et s'il pouvait rassurer son nouvel ami, Fred n'allait pas se gêner pour lui ôter ce poids des épaules.
En un instant son expression s'adoucit, son attention toute entière tournée vers Enoch cette fois. « Ne t'inquiète pas, j'ai réussi à me débrouiller jusqu'à maintenant, non ? Et puis, je ne reste jamais trop longtemps... Ici. » Le dernier mot était lourd, suffisamment pour que l'Ancien comprenne, suffisamment pour que le plus jeune ait besoin de se retenir de grimacer.
Il y avait trop d'implications dans un si petit mot. L'adolescent préféra se tourner vers un sujet plus léger.

On dit que toutes les routes mènent à Rome, malheureusement pour Fredigan, il avait plus l'impression qu'elles menaient toutes vers le parc de Madison. Il en connaissait chaque centimètre carré par cœur, chaque recoin suffisamment à l'écart pour qu'on l'y laisse dormir tranquille. L'étendue verte aurait pu être un havre de paix au milieu des gratte-ciels si elle ne renvoyait pas au jeune Evolve les nuits misérables qu'il y avait passé.
Les environs non plus n'avaient plus de secrets pour lui et le chemin qu'il connaissait sûrement le mieux reliait le parc à la boutique familiale. Il en avait passé du temps devant cette boutique, à faire des aller-retours entre les deux lieux. Il ne se savait pas vraiment ce qu'il espérait, mais il avait fini par se faire une raison, ça n'arriverait jamais. Jamais il ne remettrait les pieds à l'atelier. Ça lui manquait et ça lui manquerait toujours, mais s'il ne s'attardait pas trop dessus, il devrait pouvoir s'y faire. Une grande inspiration pour chasser la mélancolie qui menaçait de s'installer et il reprenait la parole, près à mener Enoch jusqu'au bout du monde.

« La joaillerie n'est pas loin du parc, je peux t'y déposer en passant avant de nourrir Mr.Muffin ? Sauf si tu veux être là, à ce moment je t'attendrais dehors. Mieux vaut que mon père ne me voit pas. »
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lost in the grey urban woods
Enoch Livingston

Feuille de personnage
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Enoch Livingston
lost in the grey urban woods



12.07.16 22:11
Malgré son courage ainsi que ses principes tellement vertueux et loyaux que cela en devenait irrémédiablement dangereux, Fredigan demeurait un jeune adolescent perdu. Plus rien ne tournait rond dans son existence, ses repères se retrouvaient floutés de la plus brutale des manières et cependant, lorsque Enoch conversait avec lui, cette impression d'égarement semblait se dissiper, recouverte par quelque débrouillardise hasardeuse et une poignée de décisions douteuses dont le résultat resterait probablement, envers et contre tout, foireux. Il ne manquait pas de bonne volonté, malgré cela, et l'Ancien aurait aimé lui donner raison, le soutenir, lui assurer qu'il s'en sortirait pour peu qu'il le désirât. Mais les choses ne fonctionnaient pas ainsi. La réalité tout entière avait plutôt une fâcheuse tendance à fonctionner en sens inverse, à bousculer le calme, à précipiter les catastrophes en y prenant un malin plaisir. Surtout pour Fred. À croire qu'il les attirait. Comment ne pas imaginer le pire en sachant que ce garçon allait devoir apprendre la vie de la rue, du jour au lendemain, après seize années d'une existence paisible au sein d'une famille aimante ? Comment ne pas convoquer tout un bestiaire de créatures rapaces, armées jusqu'aux dents et guettant l'innocent dans les coupe-jarrets de la ville, façon Moyen-Âge, prêtes à se jeter sur l'infortuné gamin qui aurait eu le malheur de traverser la ruelle à une heure tardive ? Et ce ne serait pas M. Muffin, du haut de ses trente centimètres et demi, qui pourrait changer quoi que ce soit à l'issue d'une éventuelle rixe.
Heureusement, ce n'était pas vraiment ce à quoi réfléchissait le fantôme à cet instant, mais plutôt à l'étrangeté des sentiments qui devaient fleurir dans le cœur de l'Evolve à l'évocation de cet « ici » qu'il avait quitté bon gré mal gré. Alors que l'aîné aurait couru pour retrouver ses parents s'il lui avait été offert de les revoir, et ce en dépit du malaise que ces retrouvailles ne manqueraient pas de générer, le cadet évitait vaille que vaille les alentours de la joaillerie qu'il était censé reprendre à la suite de son paternel. Sacrée ambiance. À ces mots, le premier se contenta d'acquiescer en se frottant la nuque, moins parce qu'il n'avait rien à renchérir que parce qu'il se jugeait idiot dans son ignorance. Il était bien mal placé pour faire la morale à quiconque, pour haranguer les foules en mettant les relations familiales sur un piédestal, la fratrie, l'amour filial, toutes ces conneries, alors il se tut, gêné, déçu de ne pouvoir apporter à Fredigan la confiance qui lui faisait tant défaut derrière sa feinte assurance.

« Si tu risques de croiser ton père en m'accompagnant, il est préférable que j'y aille seul ; cela pourrait te mettre dans l'embarras. Je vous rejoindrai au parc ensuite, Muffin et toi. Ça marche ? »
Oh, et avec une sens de l'orientation comme le sien, il devrait arriver à dénicher la joaillerie en une semaine tout au plus, puis à revenir jusqu'au square d'ici la fin de l'année. Enfin. C'était un chouïa exagéré pour lui qui avait eu le temps de vagabonder dans toute la cité durant les dernières semaines. Néanmoins, cette séparation l'arrangerait aussi, puisque la présence de Fredigan à ses côtés lorsqu'il se présenterait auprès de sa famille risquait de le déstabiliser sans qu'il pût vraiment se l'expliquer. Était-ce que le fait de se tenir en présence de ces adultes qui avaient osé mettre leur progéniture à la porte, tandis que celle-ci se ferait toute petite dans l'angle extérieur de l'établissement, apeurée à l'idée d'être confronté aux responsables de sa solitude ? La situation serait sans conteste des plus perturbantes. Pas sûr que l'Ancien, nonobstant son habituelle douceur, pût ne pas laisser échapper un mot de trop au sujet du comportement injuste de la famille Kliff vis-à-vis l'un de ses membres. Mieux valait donc que le gamin allât nourrir son nouveau compagnon loin de la future conversation.
Il attendit donc que Fredigan acceptât l'offre, qu'ils se disent à tout à l'heure sans être certains du temps que cela prendrait, puis le fantôme observa son demi-ami tourner à un coin de rue, M. Muffin sur les talons, bondissant allègrement autour de la poche d'os dont il essayait de s'emparer avec impatience. Cela fait, il s'en fût par les quelques croisements qui le séparaient de la bijouterie, avançant avec lenteur pour réfléchir à la façon dont il se présenterait, à ce qu'il devait déclarer et ce qu'il lui fallait taire, à cet entretien qui lui offrirait peut-être, enfin, la possibilité de réintégrer cette société futuriste, si terrifiante au premier abord, et qu'il lui était nécessaire de rejoindre pour espérer un jour être capable de revivre normalement. Une tâche ardue dont il avait bien l'intention de triompher.
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