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Acte I - I traveled the World & the Seven Seas.
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Litzy D. Scott
Litzy D. Scott
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11.02.14 16:18
Acte I - I traveled the World & the Seven Seas. - Page 2 Vhmz

« Je ne vois que toi. Ta silhouette imposante me fait de l’ombre sous le soleil.  Sais-tu seulement depuis combien de temps je t’attends ? Je peux replonger mes yeux dans les tiens. Ils ont bien grandis. Ils ne sont pas les seuls. Je peux sentir ton parfum d’homme. Voir tes cheveux danser dans le vent de février. Je peux les sentir glisser sous mes doigts. Je suis enfin contre toi. Tout contre toi. C’est ta nuque que je tiens. C’est ton regard que je soutiens. Je l’aime ton regard tu sais. Ton regard qui cherche des réponses et tes gestes qui essayent de me redonner le sourire. C’est bien toi… C’est comme un rêve qui se réalise. Je t’attendais Phear. Je t’attendais depuis toutes ses années. Je n’ai jamais oublié : La beauté de tes yeux si dérangeant. La chaleur de tes mains si sauvages. Tu es ma frimousse. Je te garde jalousement.  Comme le plus grand des trésors. Mon souvenir d’enfance. Le plus précieux. Je ne réalise pas vraiment que la personne que je regarde la tête à l’envers. C’est toi. Juste toi. T’es grand. T’es beau. J’aime ton nouveau sourire. Tes mains semblent encore plus fortes. Protectrice. Je ferme les yeux pour les rouvrir aussi vite ; Espérant ne pas te voir disparaître comme à chacun de mes réveils. Non désormais tu n’es plus dans mes songes… Tu es là. Bien là. Je peux te toucher. Te parler. T’avouer ce secret d’enfance... Je peux admirer ton air étonné lorsque mes lèvres se posent sur ton nez. Je peux sourire à tes câlins publics, lorsque je réalise que le regard des autres te dérange. Mon sauvage. Mon géant. Ma Frimousse… »

« Lise, à quelle heure tu débauches aujourd’hui ? »
C’est une question qui n’a pas réellement de réponse après tout, n’es-tu pas ton propre patron ma grande ? Enfin pour le moment tu essaie surtout de te concentrer pour contenir frisson qui traverse ton corps. De la nuque à tes reins sous le murmure lascive de cette voix désormais si grave. Chaude. Tu n’es plus une enfant. T’as comme un bug quelques secondes avant de retracer le planning de ta journée. Tu en profites pour te lever. Lui faire face. Admirer encore une fois combien il est grand comparée à ta taille de playmobile. Ça te fait sourire encore plus. Tu t’amuses bien avant de venir chercher sa grande main dans la tienne. Elle est vraiment immense. Tu serres simplement son pouce. Ça suffira. Puis tu retournes te noyer dans ses yeux pour répondre en chuchotant, remettant délicatement l’une de tes mèches portées par le vent derrière ton oreille de l’autre main :

« Je peux partir quand je le désire. C’est moi le patron ! »
Que tu lui annonces avec ta frimousse la plus fière possible. Mine de rien c’est vraiment ta fierté ce Salon. Tu tires un peu sur sa main pour qu’il te suive dans tes bras. C’est qu’il fait froid dehors mine de rien. Surtout quand on est une brindille comme toi, hum ? Tu exprimes un frisson d’un tremblement avant de te frotter le bras. Puis tu reprends ta réponses en détournant un peu le regard.

« Le problème c’est qu’aujourd’hui, j’ai une cliente qui vient uniquement pour moi. Et je dois aller aider mes parents pour les livraisons. Alors je risque de finir super tard. Est-ce-que ça serait pas préférable de se voir … Demain ? »

Oui, demain c’est samedi. Tu peux sans problème laisser les deux Barjos qui te servent d’employé et d’amis gérer la boutique sans toi. Surtout que connaissant ton adorable Lola, elle ne te laissera pas bosser pour que tu puisses voir justement TON Frimousse. Depuis le temps que tu attends.  Bon, secrètement c’est parce que tu désires prendre le temps de te faire vraiment jolie pour ton premier « rendez-vous » avec Phear. C’est que c’est tellement important pour toi. Que tu veux pas faire cela à la va-vite. Quoique.. Tu t’approches de lui, venant cherché un peu de chaleur dans ses bras. Prétexte surtout pour y retourner. Le regardant de toute sa hauteur, les bras autour de sa taille, sous la veste. Il y fait trop bon ! Tu reprends avec ce sourire chipie et malicieux qui te va si bien :

« Mais, tu pourrais peut-être rester manger avec moi comme c’est midi ? »

Oui, tu veux pas qu’il parte. Tu penches la tête en attente d’une réponse. Les mains jointent dans son dos, jouant avec les plis de son T-shirt. Non ne pars pas, Phear. Pas encore, J’ai encore cette boule au ventre lorsque je t’imagine tourner les talons. Et si c'était à jamais cette fois? Je t'ai perdu une fois... Si je le pouvais je te laisserais pas partir du tout…

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Phear I. Rothgrüber
Phear I. Rothgrüber
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11.03.14 15:32
Vous êtes là, sur le pas de la porte. Vous êtes sage, elle dans tes bras. Contre ton corps. Un petit vent frais parcours les rues et bien que les rayons du soleil caresse le bout de ses chaussures, tu la sens frissonner à chaque  brise hivernale. Après tout, vous êtes en février. Il a fallut du temps pour que l'information monte à ton cerveau. Faut dire que toi, t'es pas frileux. Enfin, non. C'est pas vraiment le bon terme. C'est juste que t'as maintenant l'habitude de la morsure de l'hiver et de l'étouffante chaleur de l'été. Toutes mes félicitations, soldat, vous êtes un élément capable d'adaptations extrêmes.
De tes bras tu l'encercles. Tu l'emprisonnes encore un peu plus contre toi. T'aimerais ne faire qu'un avec elle. Qu'elle se fonde dans ta chair. Que vous mêliez vos sang. Que vous ne fassiez qu'un. Encore ce sentiment de possession qui te prend les tripes. Encore cette petite voix qui martèle ton crâne. Elle et toi. Rien que vous. Le monde n'a plus aucune importance. Vous êtes maintenant réunis, pour le meilleur, mais surtout pour le pire. Dit doncsoldat, t'as pensé un instant que la ptite dame elle tremble parce que tu lui susurre de doux mots à l'oreille ?  Parce que le timbre grave de ta voix lui provoque des sensations encore inconnues ? T'es vraiment pas croyable, soldat. Vous restez ainsi quelques instants, sous le regard des passants qui ne cessent de faire des réflexions. Que celles-ci soient critiques ou positives. Tu essais de faire totalement abstraction de ces civils. T'as du mal. Faut pas avoir fait math sup' math spé' pour le deviner. De toute façon, t'as toujours eu du mal à être le centre de l'attention. Et là, le couple atypique que vous formez ne peux qu'attirer l’œil. Toi, grand dadet aux yeux verts et Lise, petite dame à la chevelure rousse et flamboyante. Quelque peu mal à l'aise, tu attends patiemment sa réponse alors qu'elle décide soudainement d'échapper à ton contact. Elle te fait face avec son petit sourire malicieux tandis que tu respires une nouvelle fois son parfum sucré. Elle te regarde. T'as peut être plus le nez au milieu de la figure, qui sait. Tu la regarde, interrogateur. Elle te prend la main ; du moins elle serre ton pouce contre sa petite paume. Et là, tu craques intérieurement. Tous les éléments s'étaient réunis en moins de dix secondes pour t'achever. Le petit vent qui déloge coquinement la mèche que tu avais replacé derrière son oreille et qui ondule sa robe légère. Son petit sourire aussi doux qu'une grenadine. Et ses petits doigts qui remettent la fugitive à la place que tu lui avais donné. Tu déglutis. Il te faut pas grand chose pour que tu craques définitivement et que tu passes du côté obscure de la force.

Elle t'annonce avec fierté que le patron, c'est elle. Elle confirme alors tes suggestions antérieures, ce qui te fait sourire. Tu la reprends dans tes bras alors qu'elle essaie de se réchauffer. Elle est mignonne à vouloir jouer les grandes filles avec toi. Sa tête contre ton torse, elle peut entendre le rythme détendu de ton cœur. T'es serin. C'est comme si un poids invisible s'était enlevé de ton être lorsque tu avais franchit le seuil de la porte. Ceci dit, tu vas pas penser à être tellement léger qu'tu t'envolerais comme un vulgaire ballon de baudruche.  Et puis là, c'est super bizarre. T'affiches pas un air franchement déçu. Ni même un air colérique. Tu restes... Neutre. Et pourtant, c'est la douche qui tend à être trop froide. Pourquoi ? Tout simplement parce que vous n'allez pas pouvoir passer l'après-midi ensemble. En même, ça reste compréhensible quand t'y réfléchit bien. Elle savait pas qu 't'allais mettre tes grolles dans son salon spécialement aujourd’hui. De toute façon, elle savait même pas qu't'étais en ville. A vrai dire, l'un par rapport à l'autre, vous êtes des étrangers ; vous ne vous connaissez pas. Mais y a ce truc qui fait que vous avez pas envie de vous lâcher. C'est pas que physique, c'est aussi psychique. C'est un truc entre toi et elle.

Demain. Soit dans vingt-quatre heures. Une journée entière. Elle, loin de toi. Sans certitude qu'elle te revienne. La dominant de ta hauteur, elle ne voit pas ton air renfermé. A l'intérieur de ton cerveau, c'est la surchauffe. Ça tourne à plein régime là-haut. Et puis d'ailleurs, qu'est-ce que tu fout ''demain'' ? T'as pas du taf ? Ta première mission dans ta nouvelle brigade ? Et y a l'autre abruti là. Celui qui est resté à l'intérieur. Celui qui l'a délibérément fait pleurer. Celui contre qui t'as retenu toute ta rage avec on ne sait quel self-control. Ses mains froides qui se faufilent à l'intérieur de ton t-shirt te tirent de tes pensées. Si elle descend un peu plus, elle allait trouver ton couteau de chasse dissimulé sous ton haut, bien accroché à ta ceinture de cuir. Cependant, tu la laisse faire. Y'aura bien un moment ou un autre où tu vas lui dire ton boulot. Ce boulot même pour lequel t'avais été rétrogradé. Celui-la même dont tu ne sais encore rien. Tu la sent qui te regarde et tu baisses la tête. Son sourire de pomme d'amour te fait fondre pendant qu'elle essaie de convenir un rendez-vous avec toi ce midi. Tu te penches jusqu'à ce que vos nez se touche. « Accordé » qu'tu murmures. C'est très solennel, très soldat. Très toi au final. « Accordé pour les deux ». Parce que de toute façon, t'as pas trop le choix que d'accepter pour demain. Et si on te met sur une mission demain, tant pis. T'arriveras bien à concilier les deux. Ça sera pas très réglo. Pas très pro non plus. Mais tant pis. C'est comme ça. Tu peux pas louper cette chance nouvelle. « Mais dit moi. L'autre. Tu vas le voir toute l'après-midi ? ». Rah.... Jalousie.... T'es tombé bien bas soldat. C'est désastreux. T'attend pas vraiment sa réponse, passant une de tes mains derrière ton dos pour ouvrir la porte du salon. La chaleur intérieur t'enveloppe brusquement avec ses odeurs de laque et de shampoing. C'est toujours aussi étouffant. Et puis cette clochette sans déconner.... Tu l'embarques à l'intérieur et lui murmure à l'oreille « Va chercher tes affaires, Lise. Je t'attend dehors. ». Pendant que tu la surveilles, tu croises le regard de celui qui avait osé te défier. Tu le vois sourire et ton visage se durcit instantanément. Va pas falloir qu'il te fasse chier bien longtemps au risque de finir lapidé dans une rue sombre. Tu ressort, et sort ton paquet de clope pour t'en griller une. D'un coup de poignet vif, tu l'allumes et referme ton zipo offert par ton précédent général. La fumée qui remplit sensuellement tes poumons n'a pas de prix et te détend aussi rapidement qu'il ne faut pour le dire. Accroupi, le dos contre la façade de l'échoppe de Lise, tu l'attends patiemment en dévisageant les passants.
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Litzy D. Scott
Litzy D. Scott
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29.03.14 21:44
Acte I - I traveled the World & the Seven Seas. - Page 2 Vhmz

« Je suis bien dans tes bras. C’est comme si le monde n’avait plus d’emprise sur moi. Sur nous. Je peux entendre le rythme régulier de ton cœur. Je peux sentir ta respiration faire légèrement vibrer ta cage thoracique. T’es vraiment grand quand même. Ou alors c’est moi qui suis complètement minuscule. Peut-être un peu les deux, non ? »

« Accordé »
Il se penche. Il s’approche. Il est désormais si proche que tu peux sentir son souffle danser avec le tien. Tu rougis un peu. Il a les cheveux qui retombent devant les yeux. Ils sont déjà tous en bataille alors que tu viens de le coiffer. Tu souris avec tendresse. Normalement tu devrais reculer. Ce genre de proximité c’est pour les couples affirmés. Pourtant rien de te chasse. Au contraire on dirait que vous trouvez ça normal. Comme une évidence. « Accordé pour les deux ». Sa voix est rauque. Profonde. Sérieuse. Comme un militaire. Sans appel. Elle t’arrache un frisson. Est-ce l’autorité qui te fait vibrer comme cela demoiselle ? Qu’est-ce-que tu as bien pu imaginer. Tu rougis un peu plus. Maintenant que t’y pense. C’est peut-être ce qu’il est militaire. Dans cette ville c’est pas ce qui manque de toute manière. Et il est grand. Puissant. Imposant. Ça ne surprendrait pas…

« Mais dit moi. L'autre. Tu vas le voir toute l'après-midi ? »
Est-ce réellement de la jalousie que tu peux lire dans ses yeux ? Dans ses mots ? Tu n’en reviens pas. C’est étrange. Un peu comme dans un rêve. C’est que ton frimousse. Ton amour d’enfance est entrain de  te questionner sur un autre homme alors que tu es là. Dans ses bras. Nez contre nez. Tu n’arrives pas retenir ton petit rire devant la question. Malheureusement pour lui… La réponse c’est oui. Tu penches légèrement la tête avec cette expression attendrie et légèrement mal à l’aise. Tu n’as cependant pas le temps de lui répondre que déjà il pousse la porte de ton salon. Le nuage de produits, la chaleur des sèche-cheveux et le regard de tout le monde te fait légèrement hésiter. L’espace d’une fraction de seconde, tu avais envie d’attraper la main de Phear pour l’entraîner dans une course folle loin de tout cela. Une fraction de seconde avant que tu passes devant pour aller chercher tes affaires comme il te l’a si… Sensuellement demandé. T’as encore les oreilles en feu après pareil murmure. Tu traverses le salon aussi vite, sans regarder les autres.  

Bien sûre Lola débarque dans le vestiaire pour te bombarder de questions. Elle est excitée comme une puce. Surexcitée à ta place. Et presque au même moment c’est le tour d’Rohen. Désormais tu sais que tu ne peux pas y échapper. Alors en enfilant ton manteau, tu prends le temps de les informer avec ce sourire sincèrement heureux :

« Oui, c’est Frimousse. »
« J’le pensais pas aussi grand. »
« Idiot ! »
« J’te taquine. »
« Maudite grenouille va. »
« Lilith’ tu fais quand même attention, hein ?
C’est peut-être ton frimousse mais tu sais les gens changent.
»
« Et toi t’es toujours trop naïve. »
« Je fais attention. C’est qu’un repas hein. »
« Tu crois que vous étiez discrets devant la boutique hein ? »
Elle est toute rouge.
« C’est pas contre toi mais c’est normal qu’on se fasse du soucis pour notre patronne, non ? »
« O-oui… Je ferais attention. »
Un câlin collectif avant que Rohen sorte une capote de sa poche.
« Tu veux que je te la laisse ? »
« Moooooh ! STUPIDE GRENOUILLE ! »
Et elle part en courant. Adorable poupée…

« Je passe la porte et je te vois contre le mur. Avec ton air renfrogné et ta clope à moitié consumée. T’as l’air complètement perdu dans tes pensées. Concentré à observer les passants. A quoi penses-tu ? Un nuage de fumée de plus.  Et moi j’ai le cœur qui loupe une mesure. Bordel, c’est bien toi. Tu es là. Juste là. Juste pour moi. C’est vraiment digne d’un roman à l’eau de rose. Un téléfilm à petit budget. Un ciel trop bleu. Mais je n’ai pas envie de penser aux nuages qui pourraient arriver. Car en cet instant je ne vois que toi. J’avance d’un pas délicat. Je sais que je dois faire attention. Mais je suis comme le papillon de nuit devant la lumière. J’avance et je viens me placer devant toi. Dans mon p’tit manteau noir décoré de cerises brodées en bas. Ainsi accroupi tu es enfin plus petit que moi. Alors je peux te prendre contre moi. Je soulève ton visage de mes petites mains en faisant attention à ta clope pour te chuchoter. »

« C’est bon on peut y aller. Parce qu’ici on est observé. »

Tu ris, Tu souris, tu te recules  de quelques pas. Tu le regardes. Tu rougis. Et tu viens cacher ta main dans la sienne. Elle est vraiment trop grande la sienne. T’as vraiment l’air d’une crevette. La plus heureuse des crevettes alors.  Et tu le tires vers toi. Pour commencer à marcher. A chercher ce lieu sacré qui va abriter votre premier. Tout premier repas. Et toi qui est si naïve… Tu espères que ce repas, sera certes le premier mais d’une longue lignée. Tu avances avec lui main dans la main. Quelques mètres plus loin. Tu t’arrêtes pour le regarder. Tu souris et tu lui fais signe de se pencher. Puis tu viens pose ton index sur le bout de son nez.

« Alors… Tu as une préférence pour le repas ? Ou alors tu vas me kidnapper dans une ruelle sombre ? »

Et tu ris. Tu ris encore en rougissant. Car bien sûre tu sais qu’il ne le fera pas… Enfin.. tu le feras pas hein Phear ?

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Phear I. Rothgrüber
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19.05.14 9:58
Tes yeux se perdent sur le goudron. Ils se perdent sur vieux chewing-gum, une paire d'escarpins vernies rouges, des converses, ou des ballerines. Tu regardes, ton cerveau analyse, sans pour autant vraiment voir ce qui défile devant tes mirettes. Tout ce qu'il se passe dans la rue t'importes peu ; du moins en surface parce que rien ne t'échappes. En ressortant pour la deuxième fois du salon et de son écrasante chaleur, tu t'accroupis au bout de sa devanture, pensif. Au bout de tes doigts, tu fais danser ta blonde. Tu te l'allumes pas tout de suite, digérant ce qu'il venait de t'arriver. La claque que tu venais de te prendre. Digne de celles que ton paternel mettaient à ta mère. Celles-là même qui te propulse au raz des pâquerettes, sonné. Tu prends une grosse inspiration, tes poumons se remplissent de l'air frais de février. Ta tête se baisse et ton autre main se perd dans tes cheveux fraîchement coupés. Et tu souris. Tu sais pas si c'est un rêve ou si c'est bien la réalité. Qui sait, ton escouade vient peut-être de tomber dans une embuscade. Tu viens peut être de te prendre une balle sur le front. T'es en train d'agonir dans une tranchée ou sur le bord d'une route comme un clébard. T'es tout seul. La douleur te fait planer tandis que tu quittes peut à peu ton enveloppe charnelle. Perdu dans les limbes du coma, tu fantasmes sur ce jour que tu as toujours souhaité : retrouver Lise. La serrer dans tes bras, inonder ton corps de son odeur délicate, te perdre dans ses yeux et te délecter de son rire. Ouais, t'as l'impression que c'est un rêve. En plus, il fait beau. C'est une putain de belle utopie. Maintenant, tu ricanes. T'y crois pas trop.
C'est pourquoi, maintenant, tu sors ton zippo, tape le cul de ta clope dessus, le sourire toujours accroché aux lèvres. Le tube de nicotine se pose délicatement entre tes lèvres et t'allumes ta quatrième cigarette depuis le début de la journée. Soldat, t'as ralenti, qu'est-ce qu'il t'arrives ?

Chklick. Un mouvement sec du poignet te permet de refermer le cadeau de ton capitaine, et tu le ranges dans la poche latérale de ton pantalon. Tes lèvres resserrent leur emprise sur le mégot, le bout devient rouge, et se transforme en cendre. Tu te détends dès la première latte. Et pendant que la cendre s'accumule à tes pieds, tu te repasses encore et encore le film que tu viens de voir. Ouais. T'as pas l'impression de l'avoir vécu. Comme si une entité autre avait prit possession de ton corps, et que toi, t'avais simplement regardé la scène comme un personnage extérieur. Pourtant, là, t'étais bien devant son salon, juste au bout de sa devanture. Tu l'avais bien envoyé chercher ses affaires pour que vous ailliez déjeuner ensemble. C'est bien elle et ses « Frimousse », ses cheveux rouges et son visage franc. Et où tu dois l'amener pour manger ? Tu connais rien ici, hormis la cantoche dégueulasse de la caserne. Et puis c'était quoi c'te manifestation de jalousie ? Rien qu'y penser, t'as les joues qui se colorent d'un rouge discret. Et tu r'tires un coup sur ta clope. Ça t'énerve c't'histoire avec l'autre con. Comment il avait pu faire ça, devant autant de monde. Tu te frotte la tête énergiquement, signe flagrant que tu sais pas comment réagir vraiment. Franchement. « Y a des balles qui se perdent... » que tu penses en affichant un rictus sadique. La prochaine fois, tu le louperais pas. La prochaine fois...
Le bruit de la clochette de la porte d'entrée te parvient jusqu'aux oreilles. Mais t'es trop plongé dans ton esprit à repenser à tout ça. Il faut qu'elle pose ses petites mains fraîches sur tes joues pour que tu la remarques. Tu la laisse faire, levant la tête pour l'entendre murmurer qu'elle est enfin prête. Ouais. Tu lèves la tête. C'est pas beau ça ? Pour une fois que c'est toi qui te fait dominer. Tes yeux détaillent rapidement sa tenue. Son manteau à cerises ne t'étonne absolument pas, c'est tout elle. Un bonbon vivant. [color=#009900] « Hm. » [color=#009900] que tu dis dit en hochant la tête. Tu te lèves, reprenant la position qui te sied le mieux en tirant un dernier coup sur ta clope. Tu lâches le mégot par terre, l'écrase de ta ranjo et alors que t'allais commencer à partir, elle glisse sa main dans la tienne. Ton regard se pose sur elle, quelque peu étonné tandis qu'elle te tire en avant. C'est elle qui mène la danse et tu te laisse faire, en bon soldat. Elle est toute heureuse. C'est clairement affiché sur son visage. Tu verrais presque des panneaux lumineux clignoter « Lise est heureuse », « She's on a fluffy sky ». Et tu souris. Discrètement. Tu ne serres pas beaucoup sa main. Juste ce qu'il faut pour ne pas la perdre. Juste ce qu'il faut pour la réchauffer. Elle se perd dans ton immense assemblage de phalanges.
Puis elle s'arrête, se retourne et plonge ses yeux dans les tiens. Et tu fais quoi toi ? Tu t'arrêtes, la regard, te penche. Docilement. Tu sursautes légèrement alors que son index glacé se pose sur le bout de ton nez. Tu fronces les sourcils et ton autre main vient chercher celle de Lise, tu l'enserres délicatement. « Je ne sors pas beaucoup de la caserne, Lise. Il va falloir que tu choisisses pour nous deux. Ce que tu veux manger fera l'affaire. Je suis pas chiant là dessus...». T'as du mal à l'admettre, mais le fait est là. Étant donné que tu ne reconnais plus Madison, tu ne sais plus où se trouve quoi. La caserne étant ta nouvelle maison, t'as pas vraiment l'occasion de sortir. Et puis de toute façon, primo t'étais toujours fourré aux quatre coins du globe et secondo t'aimes pas sortir. Ceci explique donc cela. « Mais si tu veux que je te kidnappe dans une ruelle sombre avant, ça peut se faire... », que tu murmures à son oreille, une main dans le creux de ses reins l'amenant vers toi. Puis tu lui fait face, un demi sourire accroché aux lèvres. Tu lui serres tendrement la main en te redressant, satisfait de la voir avec ses joues rouges.
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Litzy D. Scott
Litzy D. Scott
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23.06.14 1:13
Acte I - I traveled the World & the Seven Seas. - Page 2 Vhmz

Ce que tu es beau Phear. Je n'arrivas pas réaliser que c'est bien toi. Toi qui est là entre mes doigts. Cette chaleur qui inonde et possède ma main. Mon corps. Mon cœur. C'est la tienne. Alors oui je dois être un peu ridicule avec ma naïveté presque malsaine et utopique. Avec ma joie visible et mes joues roses. Mais je vais pas me mentir. Te mentir. Je suis heureuse... Tu es ce rêve utopique que j'ai si longtemps imaginer. Cet instant, je l'ai imaginé encore et encore. A chaque fois différent.. A chaque fois sans visage sauf peut-être celui de toi enfant...

Elle sait que tu ne sors pas souvent. Enfin elle s'en doute un peu en te voyant. C'est pas écrit sur ton front mais dans tes manières. Tes mimiques. Tes regards. Parce que tu sais la demoiselle, elle te regarde. Ouais, il te quitte pas des yeux depuis qu'elle est sortie de la boutique. Elle a détaillé la moindre de tes réactions pour apprendre à te connaître. Toi le grand Frimousse qu'elle vient de retrouver après toutes ces années... C'est un peu idiot mais quand tu lui demande de choisir elle sourit. Elle sourit tendrement parce que sur le coup, elle se dit que la seule chose qu'elle désire vraiment c'est rester avec toi, peu importe ce qu'elle a dans l'assiette.

«Si tu veux que je te kidnappe dans une ruelle sombre avant, ça peut se faire... »
Cette phrase te laisse sans voix. S'il voulait voir à nouveau tes joues prendre des couleurs. C'est une victoire totale et absolue. Parce que tu ressemble à une cerise. T'en reviens pas de ce qu'il vient de te murmurer. Un murmure plein d'assurance en plus. C'est indécent ça. Tu le sais. Et oui ma grande, vous êtes plus des enfants. Vous avez grandi tout les deux. Tu ravales ta salive en détournant le regard et tu serres ses grandes mains dans les tiennes. Qu'est-ce-que tu dois dire? Qu'est-ce-que tu dois faire? Tu ne sais pas. Tu ne sais plus vraiment. C'est un peu trop pour un si petit cœur. Alors c'est le regard fuyant que tu chuchotes d'une voix hésitante:

« Ne.. Ne dis pas n'importe quoi, Phear. Je ne suis plus une petite fille tu sais... »

Elle se redresse un peu. Avec sa bouille troublée. Avec ses joues roses et son sourire malicieux. Elle te provoque Phear. Elle n'est plus l'enfant que tu as connu. ce n'est pas juste que tu sois si grand. Mais elle profite de ta proximité pour passer ses bras autour de ton cou. Elle t'emprisonne contre elle. Elle chuchote à ton oreille dans un soupire. Si tu veux jouer les séducteurs, elle sera la tentation. Car elle aussi, elle sait jouer.

« Je pourrais vraiment être tenter par un peu de danger... »

Tu ris tendre poupée. Tu ris parce que tu es fière de tes murmures. Fières de ton geste. Tu t'en mords la lèvre en reculant. Tu le regardes de toutes sa hauteur avant de croiser tes bras derrière ton dos. Un petit rire malicieux. Avant de te pencher en avant avec ce même air de chipie. Puis tu tournes sur toi-même. Un demi-tour avant d'étirer tes bras et de pointer deux direction. Tu ne devrais pas tourner ainsi le dos à ton prédateur jolie poupée. Petit Hérisson sans défense. Surtout après avoir volontairement réveillé son appétit. Mais toi, ça.. T'y penses pas. Mais toi, ça tu l'imagines même pas... Tu voulais juste que son cœur à lui aussi, s'emballe et chavire de plus en plus comme le tien. Tu pourrais peut-être te demander s'il n'a pas déjà quelqu'un dans sa vie? Attends pourquoi tu penserais à cela hum? C'était ton amour d'enfance, pas de maintenant, non? Passons. Reprends tes esprits. Tu restes concentrée sur les deux directions:

« Alors par ici, y'a un fast-food. Ou alors par là, y'a un italien qui fait des pizzas délicieuses! En plus y'a une terrasse donc tu pourras fumer en mangeant... »Elle se retourne d'un coup. Est-ce-qu'il est déjà là? Elle n'a prit le temps de vérifier, elle s'est retourner sans regarder.

« ... Tu pré-préfères quoi, Frimousse? »

Litzy, ma puce.. N'a-t-il pas dit que tout ferait l'affaire, hum?

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Phear I. Rothgrüber
Phear I. Rothgrüber
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29.06.14 15:32
Le moins que l'on puisse dire, depuis que t'étais parti signer un vulgaire bout de papier pour engager ton âme pour la protection du pays, c'était que Madison s'était littéralement métamorphosé. Et ce, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Du moins pour tes yeux blasés de militaire. Des immeubles avaient poussés ça et là, dans les quelques jardins qu'il y avait encore lorsque t'avais prit la clé des champs minés. Les devantures s'étaient modernisées. En somme, que des changements mineurs qui ne semblaient pas perturber la masse de cols blancs qui commençaient à sortir de leurs bureaux vitrés. Cependant, un détail avait vivement changé. Et c'est ce truc là qui faisait que t'étais encore plus paumé. Il fut un temps où les gérants des p'tits commerces filaient parfois, et  gracieusement, des bonbecs fabuleux aux gosses du quartier qui revenaient de l'école ou qui venaient faire leurs courses avec leurs parents qui se trouvaient être une vague connaissance. Cette génération d'hommes et de femmes qui avait le cœur sur la main s'était malheureusement éteintes pour laisser la place à des drôles élevés pour toiser avec indifférence et arrogance. C'était chose usuel dans ce coin chaleureux de Madison. C'était.
Ouais. Vraiment. Dans cette nouvelle version de ta ville enfantine, tu ne t'y reconnaît plus. C'est too much. Trop grand, trop aéré, trop blanc, trop neutre. T'es pas à l'aise dans ces rues espacées, piétonnes qui se ressemblent toutes. Le salon de coiffure, tu l'avais trouvé presque par miracle parmi tous ces autres commerces fades. Le seul truc qui t'a permis de le voir, c'est sa couleur tape à l’œil, et inconsciemment, la petite tignasse flamboyante qui s'activait à l'intérieur. Parce qu'entre toutes ces devantures sobres, sans goût et sans saveurs, celle de Lise ne se loupait pour ainsi dire pas. D'un regard on pouvait la voir de n'importe quel angle. C'était ingénieux tout en restant typiquement « Litzien ». Et puis les rares fois où t'étais rentré à la mère patrie, tu sortais pas de ton 9m². Donc bon. Choisir un resto, c'était un peu chaud pour ta pomme. Elle était  gonflée la ptite dame. Diablement gonflée.
Tu lui dit alors qu'au final, ça t'importes peu où vous posiez vos miches pour manger un bout. D'une part, parce que tu ne savais pas lequel était meilleur, agréable, cosy. D'autre part, parce que ça t'étais complètement égal étant donné que ta seule venue ici, tu la tenais par les deux mains. Mais surtout, parce que t'es un putain de soldat. Les initiatives, t'y as pas le droit. La seule chose pour laquelle t'es conditionné, c'est obéir. N'importe quand. N'importe où. A n'importe quels ordres.

Cependant, elle te laissait une dernière option non négligeable. Une clause modeste écrite en tout petit, en bas du contrat. Un truc que personne aurait eu l'idée de lire, et qui pourtant avait son importance. Le programme qui y était inscrit n'était pas sans intérêt : ruelle sombre, kidnapping, elle, toi. C'était peut être une de ces paroles en l'air qu'on jette comme on pousserait un soupire, ou comme tu lancerais une grenade dégoupillée. Mais tu l'avais pris au premier degré, très sérieusement. Attrape la. Fallait pas non plus qu'elle te chauffe de trop la mignonnette. C'est facile. Elle risquait sa stabilité mentale. Elle est toute légère.Ton cœur rate un battement. Prend la. Tu masques ta pulsion sous un demi sourire charmeur. Ce rouge indécent sur ses joues.... Ça recommence. Faut que tu te reprennes. C'est généralement pas bon quand ça prend cette route là. Seul dieu sait ce qu'il peut se passer. Et encore. Y a t-il encore seulement un dieu au contrôle de l'appareil ? Ses délicates petites mains pressent les tiennes, y a ton sang qui se plaît à cogner contre tes tempes. Savoure la. Lise, si seulement tu pouvais arrêter de réveiller la bête...
T'affiches un sourire franc. Effectivement, ce n'est plus une gamine. Exit les tresses aux élastiques multicolores. Exit les pensées innocentes qui parcouraient son petit cerveau. Exit aussi le style planche à pain. Si elle n'avait pas grandi comme le commun des mortels, elle avait tout de même tous les attributs qui faisait d'elle une femme plus que désirable. Ses hanches creuses, ses fesses rebondies, sa poitrine délicatement dissimulée. Un jour, tu allais définitivement dévorer la magnifique salade de fruits que représentait son corps. Qu'elle soit consentante ou non. Parce qu'à son plus grand malheur, toi aussi ,t'étais plus un gosse. Outre ta taille standard pour un type en bonne santé, t'avais de la poigne. Toutes ces années d’entraînements pour défendre le pays avaient payé. Assurément, t'avais plus de force qu'elle. Mais cette force, t'en aurait nullement besoin contre ses bas de guimauves. Et dans ta tête, soldat c'était Bagdad Café. Les pensées les plus salaces flirtaient avec celles les plus pures, elles qui se plaisaient à côtoyer tes envies de meurtres. Ouais. Un beau bordel.
Aaaah. La belle. Elle continue encore et toujours à vouloir te faire craquer. Si elle continuait ainsi, elle allait certainement regretter de te tenter comme ça. Elle jouait avec le feu, sans pour autant le savoir elle même. Qu'elle inconsciente. Et elle rit. De bon cœur. Comme la fois où tu t'étais brusquement cassé la gueule du lit de l'hosto lorsqu'elle était venue glisser sa petite main délicate dans la tienne, enrubannée de plâtre. Tu lâches un soupir contrôlé. Pas parce qu'elle t'agace ou qu'elle est fatigante. Non. Parce que t'essayait tant bien que mal de garder un certain self-control. Si tu craquais en plein milieu de la rue, ça allait être la débandade la plus totale. Soudain elle te tourne le dos. Grave erreur de sa part. Elle manquais cruellement d'auto défense. Est-ce parce qu'elle est avec toi qu'elle agit avec autant de légèreté ou est-ce qu'elle fait ça avec tous les hommes. Soldat, la jalousie, c'est pour les taffioles. Efface moi direct ce sentiment nocif de ton organe où ça va mal se passer.   « Lise... Tu ne devrais pas me tourner le dos avec autant de nonchalance... » que tu murmures, ton sourire carnassier ne se détachant pas de ton visage. Serre la. Ton corps semble bouger de son plein grès. Un seul et unique pas te sépare de ce corps à ta merci. Ton bras gauche se glisse sur ses hanches, se pose dans le creux de ses reins, et tu l'amènes contre ton corps. D'un coup sec. Sans prévenir. De ton autre main, entre ton pouce et ton index, tu viens te saisir de son menton que tu relèves. Tu scrutes ses yeux surpris. Tu sens son cœur s'emballer de nouveau. T'as même pas besoin de voir ta tronche, tu sais à quoi tu ressembles. Quiconque te connaissait savait pertinemment que quand t'avais cette lueur sombre dans les yeux, ton partenaire allait s'enjailler comme jamais. Et par partenaire, c'est tout être humain confondu. Toute action confondue : amour, torture, tendresse, mort.   « C'est à toi de choisir Lise. Bien que  je sois bien tenté par commencer par le dessert. ». Alors ma belle, on voulait un peu de danger ?
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Litzy D. Scott
Litzy D. Scott
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09.07.14 22:04
Acte I - I traveled the World & the Seven Seas. - Page 2 Vhmz

« Lise... Tu ne devrais pas me tourner le dos avec autant de nonchalance... »
Oui pourquoi jouer ainsi avec le feu petite princesse? Pourquoi frôles-tu le danger avec tellement d'insouciance? Parce qu'il porte l'habille sentimental de tes souvenirs de gamine? Parce que tu es pleine d'optimiste et d'espoir naïve? C'est ce qui fait ton charme Litzy. C'est ce qui fait de toi, une proie exquise pour un prédateur comme Frimousse. Mais ça tu ne le sais pas n'est-ce-que? Parce que lorsque ces mots viennent titiller tes oreilles. Lorsque cette voix rauque et chuchoté s'infiltre dans ton corps, réveillant tes sens. Tu ne sais pas quoi répondre. Ce n'est qu'une évidence pour toi : C'est parce que j'ai confiance en toi? Parce que je ne me doute pas du danger que représente tes grandes mains ou ton sourire caché....

C'est rapide. Trop rapide. Elle ne s'y attendait pas Phear. Mais elle l'espérait sans doute un peu. C'est étrange parce qu'elle n'est pas comme ça d'habitude. Elle est timide, elle est pudique, elle est méfiante. Elle ne se laisse pas approcher. Elle n'aime pas être touchée. Et pourtant, cette peur avec toi, elle ne l'a pas. Pas du tout, même en cet instant. Quand ton grand bras passe autour de ses jambes et que ton geste rapide et franc qui lui décolle presque les pieds du sol, vient la placarder contre ton torse. Dans tes bras. Elle est bien. Troublée. Surprise et sans voix... Mais elle est bien. Parce que c'est toi, parce que sa naïveté n'a pas de limite.

Mais il ne s'arrête pas là le soldat. Déjà que tu n'as plus de repère, complètement chamboulée par son geste, voilà qu'il vient attraper avec douceur et séduction sauvage ton visage. Oui, tu es surprise et plus il t'observe avec cette drôle de fascination, plus tu es complètement émoustillée. Et il semble aimer ça tu sais. Ton cœur doit frapper fort contre son bras, il peut peut-être le sentir tant vous êtes proche. Mais c'est pas grave parce que c'est toi...

Oui Frimousse, c'est parce que c'est toi. Juste toi. Parce que je n'ai jamais oublié ce regard. Parce que j'ai jamais arrêté de penser à toi. Parce que je suis naïve et que je crois aux histoires à l'eau de rose des romans de Gare. Parce que je me dis que c'est toi. Qu'il n'y a pas d'hasard et que c'est ainsi. Tu étais mon rêve, mon souvenir d'enfance. Mon utopie. Alors si je dois me laisser tenter, si je dois succomber, autant le faire devant ses yeux que j'aimais hier. Ses yeux que j'aimerais aujourd'hui, jamais aussi fort que demain. Oui Phear, regardes-moi encore. Troubles-moi. Possèdes-moi.... C'est bien la première fois que je pense comme ça. Mais c'est toi... Alors voilà.

« C'est à toi de choisir Lise.
Bien que  je sois bien tenté par commencer par le dessert.
»
C'est toi le dessert ma petite cerise. Tu es rouge et troublée. Ton cœur panique et vos souffles s'entrechoquent. Tu l'admires. Ce regard sombre, il est nouveau. Tu ne le connaissais pas. C'est celui de la Frimousse adulte. C'est celui qui t'arrache un frisson et une "envie" interdit. C'est ce regard qui lentement inonde tes veines d’un sentiment morose de "pas assez". Toi qui es d'ordinaire si pudique et réservée. Presque timide devant la gente masculine voilà que tu te laisses portée par ces rêves qui hantaient tes plus beaux songes. Toutes ces nuits où tu rêvais de le retrouver. Oui, tu t'offres le droit de rêver un peu. Assez pour ne pas te poser de question. Tu viens lentement poser tes mains sur le visage marqué de ton soldat. Lentement tu fermes les yeux avant d'afficher un sourire tendre, chaleureux. Heureux. Tellement heureux. Tu te hisses sur la pointe des pieds. Tu viens poser ton front contre celui de ton bourreau. Et là, sans permission, sans préavis, juste par envie, tu viens délicatement poser un baiser sur ses lèvres. Il a dit qu'il voulait le dessert, non?

Tu quittes lentement ses lèvres. Tu es toute rouge, toute retournée. C'était un baiser chaste et pourtant il vient de te remuer le ventre. Les papillons, l'ascenseur et toutes ses conneries sentimentales. Ton cœur qui loupe une mesure et ton souffle qui se coupe. Tes yeux luisants et ton sourire timide. Tu t'en mords la lèvre. Avant de remonter tes mains dans les cheveux de ton bourreau. Tu l'admires comme il a pu t'admirer il y a quelques minutes. Tu t'attardes sur la ligne de son nez, celle de sa mâchoire, la mèche rebelle qui fait des siennes sur sa tête. Et enfin ses yeux, si profond, sans doute surprise par ton geste et tu murmures lentement:

« Tu parlais de dessert, non? Pardon... Je viens de réaliser que tu as peut-être une.. Une femme dans ta vie désormais, mais je... J'ai pas réfléchi... Ce Baiser, je... Je l'ai souvent rêvé tu sais... Alors je... Enfin... »

Elle réalise enfin ce qu'elle vient de faire, elle est paniquée, elle se recule un peu. Elle retire ses mains de tes cheveux, de ton visage, elle essaie de fuir ton corps, alors que les mots la fuient, elle. Elle déglutie et reprends toujours aussi hésitante:

« D'habitude, je... Je ne fais pas ce genre de choses... Tu... Tu sais j'ai peur... Enfin un peu... Des hommes... Enfin alors... Je... Ne crois pas que je suis devenue une fille facile... C'est pas ça, mais c'est... »

Elle te regarde dans les yeux, Frimousse. Elle te pointe de son doigt tremblant. Ce petit index hésitant qui vient lentement rencontrer tes lèvres. Il les dessine avec douceur alors qu'elle souffle les derniers mots : « Parce que c'est toi, Phear. »

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Phear I. Rothgrüber
Phear I. Rothgrüber
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25.09.14 20:20
Il arrive parfois que n'importe quel bipède normalement constitué, selon la caste bac+8 et habillé d'une blouse blanche, se parle à lui-même. Dans la limite du raisonnable bien évidemment. Ce bipède se demande alors ce qu'ils entendent par raisonnable ? Parce qu'il se parle à lui-même comme il parlerait à un de ses amis, à un membre de sa famille, à son chien. Les mots sortent de sa bouche avec un naturel flagrant qui laisse penser à une tiers personne, que son homologue n'est pas seul. Il se parle alors pour ne pas oublier quelque chose, il fait comme si quelqu'un l'accompagnait ou était au téléphone avec lui. Il proteste ouvertement, laissant une rage inexplicable exploser aux oreilles de tout le monde ou aux oreilles de mère Silence, se prenant pour seul témoin. Il lui arrive aussi de commenter chaque choses qu'il fait, qu'il soit en société ou dans ses pénates. Tout cela est-il considéré comme raisonnable  ou bien comme une manifestation du « surmoi » ? Les blouses blanches serviront alors un discours lambda avec des statistiques bidons parce qu'ils ont manifestement autre chose à faire que de lire des magasines et autres rapports que d'autres s’échinent à faire, « Ne vous inquiétez pas, il n'y a que chez un faible pourcentage de la population que cela s'avère dangereux. Nous autres médecins, avons remarqués qu'il y a différents paliers.... Différents degrés... Non. Ne vous inquiétez pas. Vous n'êtes pas concernés. ». Et comment peuvent-ils le savoir en moins de quarante minutes ? Parce qu'un bipède est malin. N'oublions pas qu'il a réussi à évoluer pour sa survie. Alors pour peu que la personne sache avec brio dissimuler ses émotions. Pour peu qu'elle sache jouer un rôle pour échapper à un internement. Pour peu que ce soit chronique et que lors de ce rendez-vous, une crise ne se manifeste pas. Vraiment tous des abrutis, ces types en blouse blanche.
Et toi, soldat, t'es dans quelle catégorie ? Hm ? Parce que ça t'arrive souvent, non, ce genre de problème ? Des fois, tu perds carrément le contrôle de ton corps, et t'agis. Sans même t'en rendre compte. C'est un sentiment indescriptible que de te voir faire, trouver ça normal, et réaliser par la suite l'ampleur de ton acte. D'aussi loin que tu te rappelles, ça a toujours été ainsi. L'instinct que t'appelle ça...

Et donc, ce que tu venais de marmonner, ce n'était pas vraiment destiné à Lise, n'est-ce pas ? C'était  une réflexion à haute voix, comme pour réaliser les pulsions de plus en plus ardentes qui prennent vie en toi. C'est puissant, ça monte, comme la mayo. Plus ça va, et plus tu te transforme chasseur. Tes gênes de prédateurs reprennent peu à peu le dessus. Elle, elle ne voit qu'un jeu. Ça devenait dangereux pour elle. Et pour toi. Tu en as conscience, mais c'est si bon. Ce sentiment de puissance, de domination... Tes mains savamment posées sur son corps, tu la tient fermement contre toi ; elle ne peut s'échapper de ta ferme emprise. Tes yeux sont à l'image de tes puissantes envies. Cette lueur qui inquiétait tes supérieurs, ce sourire carnassier. Tout se réunissait petit à petit autour de ton dessert. Seul le lieu ne collait pas. Mais au final, tu t'en foutais non ? Parce que toi, tu connais personne. L'image que tu reflètes, tu t'en soucis pas. T'es juste un soldat transféré dans une nouvelle unité bien crasseuse. Seule ta réputation t'y précède. Mais dans les rues de Madison, on en avait que faire, de ta réputation. Une légère brise vient se glisser dans ses cheveux qui relâchent une  nouvelle slave de son odeur sucrée. T'en remplis tes poumons à fond. Une bonne dose bien nécessaire et qui te permettra de la retrouver en un rien de temps sur le merveilleux terrain de chasse qu'elle venait de t'offrir. Parce que oui. Elle a beau essayer de faire sa grande, il n'empêche que ça ne fait que quelques heures que vous vous êtres retrouvés, chamboulant le monde de l'autre. Elle pouvait, d'une seconde à l'autre, reculer sur tout et s'enfuir. Comme une proie. Ta proie. Elle pouvait partir où bon lui semblait. T'avais beau ne pas connaître le périmètre. Tu la retrouverais. A coup sûr. Avec un délais qui ne dépasserait pas minuit. Boy, quel est ton métier ?
Ta main encore libre de tout mouvement vient se glisser le long de sa mâchoire. Délicate, fine, une pression suffisante suffirait à la rendre incapable de parler, à vie. L'idée t’effleure vivement l'esprit avant que tu ne pense que ça rendrait les choses problématiques en ce qui concerne certains besoins physiques. Tu t'arrêtes donc à une simple saisie ; ni trop ferme pour ne pas lui faire mal, ni trop lâche pour qu'elle se mette à regarder soudainement par terre. Vos yeux se remettent sur le même chemin que vous preniez depuis que t'as croisé ses mirettes dans le miroir. C'est une nouvelle plongée ludique où tu peux sentir son excitation. Où elle peut voir ta dangereuse détermination. Où son cœur ne cesse de s'emballer à chacun de tes battements de cils, à chaque fois que tu plonges encore plus profond dans ses yeux. Elle frissonne dans tes bras, mais tu sais très bien que ce n'est pas à cause du froid de février -ton corps est bien suffisant pour la réchauffer. Non. C'est à cause de toi. Bam ! Elle te relâche une nouvelle fois sa mini bombe de parfum qui inonde ton nez. C'est un shoot pur que tu prends. Pas besoin de s'envoyer de la coke dans le pif pour atteindre le même degré de besoin urgent. Juste une petite dose de Lise, et ça repars. Comme en quarante. Comme en Irak. Tu souris. Soldat, tu te transformes en bête affamée. Va falloir te calmer au risque de provoquer une scission sociale et sociétale.  Si seulement elle pouvait arrêter ne serait-ce qu'une seconde de stimuler ton côté carnassier. Elle est si tendre, si douce, si aimante que tu es animé par la seule envie de la dévorer au milieu de cette place publique.
Elle approche son visage ; est-elle seulement au courant que son nez ferait un merveilleux amuse-gueule ?
Son front vient délicatement à la rencontre du tien ; « Lise, arrête... Par pitié... »
Ses lèvres viennent se poser sur ton sourire ; c'est la fin.

Tu restes interdit. T'étais à des kilomètres de penser qu'elle allait t'embrasser ; c'est bien comme ça qu'on dit, non ? C'est un bug dans ta matrice. Tu sais pas quoi faire, quoi dire. Comment réagir ? Alors le temps d'une seconde, tu restes immobile. Une seconde dans l'immense espace-temps, mais putain, ça te paraît une éternité. Tout se bouscule dans ton crâne, tout est remis en question. C'est incroyable. Tandis que c'est le Bronx dans ta tête, tout est  immobile autour de toi. Lentement, ta salive coule le long de ta gorge pour finir sa vie dans une cavité inexplorée de ton corps. Et puis d'un coup, c'est Hiroshima. C'est une explosion soudaine, inattendue et qui scelle à jamais une destinée. Avec la même rapidité qu'un escargot, tu cherches une nouvelle fois le miroir de son âme. Ils pétillent, ils luisent de la couleur de l'interdit fièrement bravé, prêt à recommencer n'importe quand, et surtout quand tu t'y attendras le moins. Le monde se remet peu à peu en marche, tu retrouves ta respiration. Sans t'en apercevoir, ton cœur avait loupé plusieurs battements ; c'est un bonheur de retrouver à nouveau le merveilleux goût du CO2.
Ses lèvres bougent, mais tu n'entends rien. Est-ce parce que t'as décidé te fermer les écoutilles volontairement ou parce que tu as activé ton mode d'auto-défense ? On en sait rien. On en saura jamais rien. Et c'est tant mieux pour tout le monde. Ainsi, tu sais pas qu'elle est en train d'être submergée par le remord. Ou le regret. Ou les deux. Ou... putain, les nanas, c'est vraiment hardocre. Et c'est parce que tu t'es privé de ton ouïe, que tu ne comprends pas pourquoi, en moins de temps qu'il t'a fallut pour déglutir, elle essaie de se séparer de ton emprise. Elle, qui avait défoncé le dernier rempart de ton cœur, cherchait maintenant à se barrer. Loin, de préférence. Tu comprends pas. T'es pris de ce tic de froncer toute les deux secondes les sourcils en mode avance rapide. Lise.... Lise... Lise.... « Lise... » que tu marmonnes, encore une fois, plus à toi même qu'à l’intéressée.
Et là, ça résonne dans ta tête de piaf. Une bombe lâchée en plein milieu d'un village tranquille, dans la campagne. Plus que la bombe H, c'est Tchernobyl.  « Parce que c'est toi, Phear. ». Là, tes yeux s'écarquillent. T'as l'impression de retourner en enfance. D'être le pauvre gamin sur ce lit d’hôpital qui attendait passivement que son état psychologique se stabilise pour être placé dans une famille incapable d'enfanter correctement. Ça te plaît pas forcément, mais en même temps, ça te rend nostalgique. Tu baisses la tête, fixe le sol, et c'est un ouragan de mots, d'images qui défilent dans ton esprit. Toutes ces années de solitude, d'indifférence, de détachement face à la piètre espèce humaine, venaient de se stopper avec ces cinq mots et ce prénom de mal aimé. C'est une partie de toi qui s'arrête, qui se demande « pourquoi ? », tandis que l'autre ne cesse de te balancer des idées obscènes, aux pulsions étranges. Du coin de l'oeil, tu remarques une ruelle sombre, comme elle te l'avait suggéré. Tu dis que ce serait mieux dans un hôtel, plus classe, plus discret. Mais parfois, l'envie urgente est plus importante que les codes traditionnels du « Guide pour les kékés qui ont envie de se serrer une gonzesse de bonne famille, tome 1 ». Tu resserres ta prise sur sa hanche et la bascule sur le côté pour la porter en mode « Princesse » en te disant que son poids plume allait te faciliter grandement la tâche. Tu n'entends de nouveau plus rien. Tout n'est qu'adrénaline dans tes oreilles. Ainsi, t'es incapable de savoir si elle te parle, te questionne, râle, soupire, t'encourage. Ton seul objectif, c'est d'arriver le plus rapidement possible dans le coin le plus reculé de cette ruelle sombre. Et puis vous disparaissez au coin d'un mur en brique. Good Bye Society.
Il n'y a plus que Lise et toi, soldat.  
Lise, le dos contre un mur.
Ton bras sous ses fesses pour la maintenir à ta hauteur, ton autre main perdue entre la nuque de la belle et ses cheveux flamboyant.
Tes lèvres qui dévorent celles de Lise comme un guépard dégusterait avidement son antilope.
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Litzy D. Scott
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14.10.14 16:49
Acte I - I traveled the World & the Seven Seas. - Page 2 Vhmz

« Lise... »
Ce surnom il n'y a que lui qui te le donne. Ce n'est que dans sa bouche que tu portes ce prénom si joli. Il n'y a que pour lui que tu es: Lise. Lise l'enfant trop joyeuse qui venait colorier sur lit. Lise, la coiffeuse minutieuse qui dégage ses oreilles avec concentration. Lise, ce p'tit bout de femme trop plein d'émotion. Cette demoiselle qui fait chavirer sa raison d'un simple battement de cils. Trop fragile, trop sincère. Trop troublée par son retour. Lise, le souvenir d'enfance. L'amour inavoué d'un roman de gare bon marché. Lise, l'audacieuse qui vient de voler les lèvres de son passé avant de vite se justifier. Se raviser pour ne pas passer pour une dépravée. Tu ne veux pas, pas devant ses yeux. Qu'il ne se fasse pas de fausses idées. C'était irréfléchi, audacieux, envieux, lascive peut-être, mais c'était pour lui. Pour toi, Phear.

« Parce que c'est toi, Phear. ».
Elle ne pensait pas qu'une simple phrase pourrait te faire autant d'effet. Tu sais Phear, elle ne pensait pas à mal Lise. Elle voulait simplement te montrer que tu peux être fière d'elle. Que ses lèvres ne passent pas sur le premier venu. Qu'elle n'embrasse pas aussi facilement les gens. Que si aujourd'hui elle t'a volé ce baiser, c'est simplement parce que devant tes yeux, elle se dit qu'elle pouvait oser. Alors pourquoi tu la regardes avec des yeux aussi ronds. Interdit. Immobile. Figé dans le temps. Tu l'inquiètes tu sais Phear. Elle commence à se dire qu'elle a fait une bêtise qu'elle n'aurait pas dû faire cela... Et si tu partais à nouveau? Elle ne veut pas! Pas cela. S'il te plait Phear dit quelques choses. Fais quelques choses.

Il baisse la tête, ton cœur chavire.
Cette fois c'est certain. Tu ne peux plus en douter, tu fais une bêtise. Tout cela pour un simple baiser? Le murmure naïf d'un amour d'enfance inavoué, jamais oublié. Tu sens les larmes monter à tes yeux lentement, tu vas craquer. Tu serais presque prête à fuir pour ne pas savoir la suite, tu regardes cet homme géant et fascinant qui observe ses pieds. Déception? Est-ce-qu'il est déçu? Est-ce-qu'il est fâché? S'il te plait Phear... Dis-moi.

L'inquiétude d'une princesse.
Tu devrais avoir honte de la faire paniquer à ce point Phear. Tu sais son petit corps il est pas habitué à tellement d'émotion. L'ensemble de cette après-midi est déjà tellement déroutant alors si tu la laisses comme ça, elle ne sait plus ce qu'elle doit faire. Mais elle passe d'incertaine à princesse le temps d'un battement de cœur. Elle est dans tes bras. Tout contre toi. Elle ne comprend pas vraiment, mais elle se laisse porter, emporter. Elle n'ose pas parler, elle ne sait pas ce qu'elle devrait dire de toute manière. Elle ne sait même pas réellement ce qui est entrain de se passer. Où allez-vous? Que fais-tu? Elle n'ose pas demander, elle se contente de savourer la chaleur rassurante de tes bras. Elle se contente de sourire timidement.

Rapide. Intense. Prédateur.
Le mur est froid t'arrache un petit soupire fébrile. Ton souffle est coupé. Ton dos se creuse sous l'impatience. Tu fermes les yeux, bien trop pudique pour oser le regarder. Tu sais ce qu'il va se passer maintenant que vous êtes seuls. Ton cœur s'affole. Il loupe des notes, sa mélodie se dérègle à chaque soupire sauvage... Tu en as envie, tellement. Tu sais que tu ne peux pas t'échapper. C'est indécent mais tellement bon. Tu n'attends pas longtemps avant qu'il ne vole tes lèvres. Chaque baiser que vous êtes entrain d'échanger dans ce petit bout de quartier à l'abri des regards indiscrets, est un délice. Dépravé, honteux et délectable. Ton corps trembles. Tu soupires timidement. Tu te crispe sous la chaleur de sa main qui maintenant ta nuque. Tu remontes tes mains sur sa nuque à lui, effleurant sa peau de tes doigts refroidis par l'excitation et le désir. Tu réponds à ces avances prédatrices... Car oui, en cet instant il n'y a que ce goût avide et honteux de pas assez qui te dévore l'âme. Finalement vous finissez tous deux à bout de souffle.

Délicate, tendre et Attentionnée.
Désormais c'est à son tour de jouer Phear. Elle aussi, elle a toujours voulu t'embrasser. Elle ouvre les yeux lentement, tu ne peux admirer le théâtre envoutant de ta débauche. Admire-la Phear. Elle est à bout de souffle, les joues roses, les larmes aux bords des yeux. Et ce n'est pas de la tristesse mais de l'envie. Elle se mord la lèvre. Elle sourit timidement. Elle baisse un peu la tête, une des mains qui caresse tes cheveux à la naissance de ta nuque, vient effleurer ses lèvres roses et humides. Comme pour vérifier que c'était bien la réalité... Ce n'est pas un rêve. Tu peux la voir sourire avec toute la tendresse du monde. Son corps n'a toujours pas arrêté de trembler. Elle penche la tête pour te regarder et chuchote avec douceur, d'une voix presque inaudible:

« Phear... Moi je fais comme ça. »

A ses mots tu te penches en avant, ta main se dépose sur son épaule. Ton dos se creuse pour que vos corps se rapprochent davantage. Le plus possible. Tes bras enlacent son cou, tu dégages délicatement son front de tes doigts en l'admirant. Oui, tu ne loupes pas une seconde cet instant lascive et languissant. Ce qu’il est beau frimousse. Hypnotisant. Douceur, lenteur, désir. Tu embrasses son front. Tes lèvres glissent sur l'arrête de son nez. Tes mains se posent à coupe sur son visage trop carré. Tu lui embrasse aussi le bout du nez avec un petit sourire. Tu t'approches de ses lèvres, mais finalement tu les évites pour longer la ligne de sa mâchoire d’une pluie de baisers légers. Tu arrives à son oreille et tu chuchotes comme une douce confession inquiète.

« S'il te plait... Ne te joues pas de moi aujourd'hui pour m'oublier demain... Je ne suis pas certaine de m'en remettre. Je ne veux plus qu’on soit séparés. »

Elle se redresse. Elle te regarde dans les yeux, ses lèvres tremblantes se posent sur les tiennes, elle se recule encore pour te regarder et ses larmes tristes, tellement tristes se mettent à couler sur ses joues. Et si demain tout s'arrêtait? Et si tu étais venue la dévorer pour mieux l'abandonner à jamais? Piétiner ce souvenir qu'elle a toujours chéri comme le plus grand et précieux des trésors.

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Phear I. Rothgrüber
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18.11.14 17:49
Si un passant devait décrire la scène, il la décrirait certainement ainsi : Ces deux jeunes gens qui se tiennent l'un en face de l'autre, dégagent une certaine aura. Une atmosphère qui fascine et qui tient  quiconque à l'écart de leur bulle. Parce que le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils sont dans leur bulle. Dans un petit monde fait par eux. Pour eux. C'est indescriptible. C'est passionnel. C'est fusionnel. A regarder de loin, un célibataire se rendrait malade à voir autant d'amour dégueuler de leurs yeux. Une vieille dame se rappellerait « du bon temps », celui-là même où son époux étaient encore présent à ses côtés. Une jeune fille souhaiterait du plus profond de son être de trouver un homme comme ce militaire penaud.  La jeune fille aux cheveux flamboyant rigole de tout son cœur, les joues animés d'une rougeur délicate ; diable qu'elle est belle. L'amour fait vraiment rendre les femmes merveilleusement belles. Elle ne cesse de le solliciter, de le taquiner ; c'est mignon. La grande taille de son compagnon ne semble pas la déranger... A moins que ce soit elle qui soit anormalement petite. Mais ce contraste, faut l'avouer, renforçait leur compatibilité. Et lui, grand dadet, se laisse faire. Il suit les caprices de la demoiselle, le teint un peu rosé. Le monde n'existe pas autour d'eux. Le reste de la populace est partagé entre admiration et agacement. C'est beau de provoquer autant de sentiments chez un nombre certain de personnes en peu de temps. Et puis il s'est emballé. Tout a été vite. Si vite que personne n'a vraiment comprit ce qu'il se passait. Si rapide qu'ils avaient disparus en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.
Février et ses mirages.

Ouais, t'avais fait vite. Aussi vite que le moment où l'ordre de tir de ton capitaine fait écho dans ta caboche. Aussi vite que le moment où tu appuies sur la gâchette et que la première balle sort de sa prison de métal, qu'elle parcours le canon, et qu'elle prend toute son essence dans la société. Aussi vite qu'elle pénètre un corps encore chaud et l'inonde de sa passion mortelle. Tout s'est emballé, t'as pas eu le temps de réfléchir. T'as laissé ton Instinct prendre le dessus sur ta Raison, pour le meilleur et surtout le pire. Tu ne sais même ce que tu lui réserve, et pourtant, tu l'emmènes  dans la plus belle danse que t’aie jamais faite. Avec rapidité et précision, ton corps ne fait qu'un avec Lise. Ta Lise. Ta princesse. Ton garde manger. Il a suffit d'une phrase de sa part pour que tu l'emmènes vers de nouveaux quartiers, certes un peu moins propres, mais plus tranquille. Les mots de cette fille te font l'effet de chaînes, elles t'emprisonnent dans une sorte de mouvement cyclique infernal, incontrôlable. Comme la fois où t'avais rué de coups ce mec en Irak qui ressemblait un peu trop à ton connard de géniteur. Ce n'est plus « Moi » qui agit. C'est « Lui ». Il t'écarte, te contrôle, et tu deviens un simple spectateur. Le Monde entier devient théâtre. La Société entière devient actrice. Ton partenaire de jeu se transforme en quête. Tu deviens protagoniste. Et c'est la fin. Tu ne peu plus rien maîtriser, t'es condamné à regarder, à t'extasier, à pleurer, à crier au nom d'une éthique qu'Il ne semble pas reconnaître.
Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le temps d'un battement de cil, tu vois Lise et ses pommettes « Pommes d'amour », le mur de briques contre lequel elle est appuyée. Son odeur sucrée  ne cesse d'inonder tes poumons. Elle pénètre ton âme si profondément que tu pourrais la retrouver rien qu'avec ton odeur. Comme un clébard à la recherche de son maître, les oreilles dressées, la truffe en l'air et la queue qui ne cesse de s'activer.  Tu goûtes si avidement au fruit défendu que t'en prend même pas le temps de profiter de ses saveurs. T'es dans cette phase de rapidité, comme si cet instant avait revêtu un caractère horriblement éphémère. Tu redoute, t'as peur que ça s'arrête alors tu te précipites dans ce gouffre tendre. Vos lèvres s'unissent. Ta langue découvre sa compagne,  elles jouent ensembles comme les deux enfants que vous étiez jouaient silencieusement sur ce lit d’hôpital. Tout contre ta musculature, son petit corps frêle tremble. Est-ce de plaisir ? Est-ce de froid ? Qu'est-ce t'en sait après tout. Et donc tu effaces encore un peu plus la maigre distance qui vous sépare. Ta main se fait plus présente sur sa cuisse, sa chair se fond entre tes phalanges et ton bras la soulève encore un peu pour la mettre à ta hauteur. C'est diablement excitant, ton esprit de prédateur commence à flirter avec dangerosité avec des besoins naturels.  Et ce qui vous arrête, ce n'est pas le manque de passion. C'est vos poumons qui n'en peuvent tout simplement plus. Ton front contre le sien, tu récupères un souffle que tu as étonnamment perdu... Rapidement. C'est pourtant pas ton genre, soldat. Prend garde, elle semble dangereuse avec ses yeux humides et son air affamé. N'oublie pas que c'est une femme, le pire ennemi de l'homme, celui qui va te perdre définitivement en cas de conflits. Ses doigts délicats viennent effleurer les traîtres mèches à la naissance de ta nuque. C'est un coin sensible de ton anatomie. T'es prit d'un frisson soudain. Pendant une fraction de seconde, ton corps ne t'appartient plus, et tu donnes un coup de rein en avant, collant alors vos bassin sans crier gare. « Lise... », ça t'échappe sur un ton frustré et agacé. C'était pas franchement prévu dans ton programme... Ta respiration se fait de plus en plus courte à mesure que ses doigts délicats, sa bouche mutine, parcourent ton corps. C'est un duo fatal pour ton équilibre mental. La balance précaire va bientôt céder. Plus ça va, et plus t'es animé d'une violente nécessité qui, dans les règles courtoises, ne se fait pas au premier rendez-vous.

Ton désir est arrivé à un point de non retour. Tu bouillonnes de partout. Tellement, que tu réchauffes certainement son corps de porcelaine. Les papillons de ton estomacs veulent sortirent, ils sont agités que jamais. Au moment où t’allait céder enfin au péché, ta bouche près de sa jugulaire, elle te prononce des mots qui, en un instant, te refroidissent. T'es rappelé violemment à la dure réalité, au rude hiver qui saisit Madison. Un voile noir pare la ville, toutes les couleurs se teinte de tristesse, de désespoir. C'est la fin. Ton Apocalypse. Tu restes interdit, la tête à côté de la sienne, ton souffle enveloppant le peu de chair qui avait bien voulut se découvrir pour t'accueillir. T'en crois tout simplement pas tes oreilles. Tu déglutis, t'ose à peine relever la tête pour la regarder. Et pourtant, au bout d'une minute de silence, tu regarde son visage peiné. Les larmes de passion qui illuminaient ses yeux s'étaient transformés en ondée de peine. Elle a peur. Peur que tu la quittes. Peur que tu joues avec elle comme avec les autres filles avant. Peur que tu meurs, peut être. Ta gorge se serre, un nœud se forme dans ton bide ; je peux t'affirmer que les papillons, là, ils se sont vite calmés. Tu pinces les lèvres, fronces les sourcils. Que dire. Quoi faire. Comment réagir. Tu sens que là, si tu fais pas quelque chose, ça risque d'être la der des ders. Et là, poussin, y a pas de capitaine pour te donner des directives.

Alors tu te détaches d'elle et la pose par terre. Elle a les pieds bien à plat. Malgré la petitesse de son corps, elle dégageait une certaine chaleur, et tu ressens encore plus la douloureuse morsure de la solitude. Son visage doit être défiguré par le chagrin, t'en mettrais ta main à couper. Tout se passe dans un silence rythmé par les hoquets de tristesse de ta Litzy. Décidément, aujourd'hui, tu lui en auras provoqué des émotions...
Et tu t'accroupis. Elle te domines un peu ainsi, parce que t'as le dos courbé. On dirait un charognard sur sa branche qui attend sagement qu'un cadavre se décompose pour se taper un gueuleton. Tu te fais un nombre incalculable de scénarios en un temps record, et tu aboutis à celui-là. Celui qui te paraît le plus normal.
Tu passes tes bras autour de ses fines hanches, et tu l'attires de nouveau à toi. Même si elle se mettait à te frapper de ses petits poings, tu ne la lâcheras pas. Parce que tu ne veux pas et parce que tu l'aurais bien mérité... De te faire lyncher. Une fois de temps en temps, ça fait pas de mal pour le bâtard que tu es. « Lise... Arrête... S'il te plaît... ». Tu tiens plus. T'as l'estomac au bord des lèvres. La seule envie qui te prend maintenant, c'est fuir. Repartir en mission en Irak. En Afghanistan. Dans n'importe quel pays pourvu qu'il soit loin des États-Unis. Peut importe la mission pourvue qu'elle soit si obsédante qu'elle te permette d'oublier ce petit moment de bonheur pur. Mais tu sais pertinemment, soldat, que si tu pars maintenant, c'est à jamais. Pas de moyen de rédemption. Ce serait un suicide. Se planter un couteau dans le bide. S'ouvrir les veines dans une baignoire. « Ne dis pas des choses comme ça... Je sais que je suis pas un enfant de chœur... ». Les familles que t'a détruites, les hommes que t'as égorgés, les gouttes de sangs sur le cuir de tes pompes... « J'ai passé... Mes jours... Mes nuits... A te chercher. Y a pas un jour où j'étais pas obnubilé par toi. A chaque coin de rue... A chaque caisse de supermarché... Dans chaque école... Même dans mes rêves... Tu étais partout. ». Et l'Autre qui subissait avec patience tes hallucinations... Tu peux pas t'empêcher de penser à lui. « Tes mots m'ont sauvés, Lise. Si seulement tu savais à quel point. Si je suis ce que je suis aujourd'hui, c'est grâce à toi. Et personne d'autre. ». Tu resserres un peu plus ta prise, juste ce qu'il faut pour qu'elle reste jusqu'au bout de ce que tu as a dire, juste ce qu'il faut pour pas la briser. « J'ai certes, pas un métier des plus rangés et des plus sécurisants. Je peux pas te promettre d'être là tous les soirs. Ni de t'apporter la stabilité que tu mérites. En relation humaine, je suis rien d'autre qu'un gros connard misanthrope qui n'hésiterais pas à tuer pour protéger mes possessions. Je crois même que je suis la pire chose qui puisse exister dans ta vie... Et si tu veux partir, je peux pas t'en empêcher.... Mais sache que j'aurais toujours un œil sur toi... Personne ne te posera de problème... Jamais... » . Tu la relâches alors doucement. Voilà, t'as plus ou moins fini de parler. Y a tellement choses que tu veux dire, qu'au final, t'es juste capable de balancer ça. Durant tout ton monologue, t'as pas levé la tête. Ta voix était parfaitement maîtrisée. Seul un expert aurait pu déceler le faible tremblement quand tu prononce son nom. Tu t'es dévoilé, soldat. C'est pas dans tes habitudes.
Elle n'est pas dans tes habitudes.
En moins de quelques heures, Elle avait chamboulé ton équilibre psychologique.
Elle est dangereuse.
Elle est vitale.
Ce que tu aimerais qu'Elle soit tienne.
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Litzy D. Scott
Litzy D. Scott
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21.01.15 18:42
Acte I - I traveled the World & the Seven Seas. - Page 2 Vhmz

« Lise... »
Il y a tellement de choses dans ce simple murmure. Tellement d'émotions. Tellement d'envies frustrées. Elle est douce ta proie Phear, docile et délicieuse, répondant à tes caprices. Tu réchauffes son corps jusqu'au fond de son âme! Mais elle n'en veut que plus encore. Elle subit bercée par sa pudeur,  assoiffant toujours plus ton avide désir malsain de possession. Toujours plus, sa langue, ta main. Sa hanche, tes doigts, son corps, ton bassin. C'est déjà trop, beaucoup trop pour elle comme pour toi. C'était utopiquement sauvage et charnelle. Elle en perds tout ses moyens. Un nouveau murmure... Un simple murmure et l'instant se fracasse sur le sol froidement. Tout vient à disparaître. Elle aussi, elle retrouve le sol et la réalité, elle quitte ton corps sans résister. Sans comprendre. Sans riposter. Elle a peur, elle tremble. Est-ce-que tu vas crier? Partir? Est-ce-que tu es dégoutté? Tu n'as plus envie de continuer?

La sensation de sa langue...
Tu peux encore sentir les vestiges de ce plaisir sur ton corps. De tes hanches à ton cou. Il n'y a pas une seule partie de ton anatomie qui peut oublier cet instant. Et pourtant il n'y a désormais que l'étreinte glacée d'une distance de politesse détraqué. C'est l'enfer. La pire chose qui pouvait arriver... Ce que tu redoutais, ce qui t'effrayer plus que tout. Il t'a quitté. Abandonné. Délaissée... Pourquoi Phear? Pourquoi fait-il cela? Tu as peur... Encore cette boule, et les larmes n'arrivent pas à être retenues cette fois. Oui, tu pleures sincèrement. C'est trop pour un si p'tit corps. C'est trop pour aujourd'hui, tu n'arrives plus à suivre. Tu as si peur qu'il ne soit qu'un mirage, le dernier acte de cette histoire. Tu as peur de le perdre, de le décevoir. Tu as peur de plus senti ces lèvres, son souffle, sa langue, ses mains... Si ton corps en frissonne encore, ton cœur lui en agonise... Il hurle de tout plaquer de fuir, de t'échapper, car c'est trop douloureux, tu n'es pas préparer à un "Au revoir à la saveur amer d'éternité". Un coup c'est blanc. Un coup c'est noir et le voir ainsi devant toi, c'est une torture sans faille. Tes entrailles se déchirent et ton souffle se coupe. Tu chouines comme une gosse. Et tes jambes font presque finir par lâcher... Comme un condamné admirant la lame de la guillotine. Il va frapper...  Il s'abaisse. Il vient à ta hauteur... Pourquoi ? Est-il désolé? Va-t-il dire qu'il n'en veut pas? Qu'il ne te veut pas? Qu'il regrette tout cela? Il va te quitter c'est certain... Oh bordel Lizty, ton cœur va lâcher et tes sanglots t'en brûlent les joues.

« Lise... Arrête... S'il te plaît... »
As-tu réellement penser qu'elle pourrait se débattre? Essayer de fuir tes bras? Non, elle reste sans voix devant ton étreinte. Ses petites mains qui frottaient ses yeux noyés de larmes s'immobilisent, elles se figent et ta chaleur lui remonte jusqu'au joues. Tu es de nouveau contre elle. Ce simple geste vient de balayer bon nombre de ses doutes. Elle reste tout de même quelques secondes figée. Elle t'écoute attentivement. Elle t'écoute parler de toi, de ta réalité si proche de la sienne. Plus ta voix grave résonne dans ce fond de ruelle, au plus profonde son ventre, plus ses larmes s'arrêtent. Ses mains passent des yeux à ces lèvres, elle se cache, elle rougie. Elle savoure ce que tu viens de lui avouer. Alors toi aussi. Voilà ce qu'elle pense Phear... C'est tout.

« Et si tu veux partir, je peux pas t'en empêcher... »
Pourtant n'est-ce pas lui qui est entrain de te filer entre les doigts? N'est-ce-pas lui qui est entrain de te relâcher? Tu peux à nouveau sentir le froid de cette réalité. Toi qui est si bien contre lui. Tu ne veux pas. Tu ne veux pas! c'est le bordel dans ta tête. Dans ton cœur. Dans ton âme. C'est trop de choses qui s'entrechoquent sans que tu n'arrives à les analyser sauf cette simple idée. Partir. Comment pourrais-tu partir à nouveau? Oui, il t'a mise en garde, ce n'est pas un saint, un gentil fleuriste ou un livreur de Pizza. Il a des plaques autour du coup et sans doute pas mal de sangs sur les mains. Mais il reste l'homme qui derrière son air impassible attends ta réponse comme le salut. Il n'a pas bouger, sa respiration régulière et sa tête baissée. Il est resté à ta hauteur à ta merci. Et c'est à toi de choisir, de choisir entre ton rêve d'enfance et une vie sans frimousse. Toi qui n'imaginait même pas avoir le choix un jour dans ta vie, il te propose avec sa sincérité maladroite de le prendre à tes cotés, lui l'horrible fléau que tu n'as jamais oublié.

Alors, tu te remets à pleurer...
Bah oui, quelle idée de lui dire cela aussi soldat! Tu viens de détruire la dernière barrière de rationalité qu'elle avait dans le cœur. C'est bon, tant pis. Même si elle passe pour une folle elle va tout te dire. Tout t'avouer. Elle déglutie, elle tremble tellement. Ses mains glacées par le manque, le stress et l'envie se posent en coupe sur ton visage tiré. Elle te relève la tête, Phear. Regardes-là, admires-là. Savoures le théâtre de ta propre folie, Phear, récoltes ce que tu viens de semer. Ce visage ravagé, ce sourire timide, désemparé et heureux. Son maquillage a coulé, son souffle s'entrecoupe. Elle a le hoquet et pourtant dans ses yeux il y a tellement d'amour. Tellement d'envie tendre et d'affection. Alors n'en perds pas une miette Soldat. Ce spectacle il est pour toi et ses lèvres humides, roses et tremblantes embrassent ton front. Ses p'tites bras enlace ta nuque, ses mains se replongent dans la jungle sauvage de tes cheveux châtain. Et ton visage vient se poser sur son buste, caché dans son cou, ses lèvres à ton oreille, elle murmure:

« Moi aussi, je t'ai cherché Phear. Inlassablement... Je t'aimais plus que tout à l'époque. Et j'crois que je n'ai jamais arrêté de t'aimer... Je t'ai imaginé passer la porte du salon, un nombre incalculable de fois. Je t'ai rêvé Phear. Des centaines et des centaines de nuits.. Le réveil était d'autant plus douloureux... Car je réalisais que tu n'étais pas là... Et c'était affreux.»

Rien qu'à dire ces mots, tu te souviens de la sensation horrible qui lacérait ton coeur à chaque fois. C'est si horrible que ça t'arrache à nouveau sanglot noyé dans ses cheveux bordéliques. Tu rapproches plus vos corps, tu veux qu'il te serre, tu veux le sentir. Il est perdu dans ton buste, sous ton souffle dans tes cheveux, mais tu ne veux pas le lâcher. Tu trembles tellement et ta voix pleines de tristesse reprends :

« Alors aujourd'hui, c'est un rêve sans nuit. Tu es bien là devant moi. Et.. J'ai si peur que tu repartes encore. Car... On m'a dit que j'étais une idiote de continuer à t'aimer, toi l'enfant de l’hôpital. Mais j'y peux rien et même aujourd'hui, j'ai la preuve que... Je pourrais à nouveau tout te donner. Je.. J'ai pas eu peur un seul instant de tes lèvre, de ta langue ou de tes mains.. Au-Au contraire... J'en.. J'en suis même honteuse d'y avoir pris au-autant de plaisir... »

Souffle ma grande, souffle. C'est bon, tout va bien. Tu peux le faire. Même si ton cœur est au bord des lèvres, même si tes oreilles bourdonnent et que tu es complètement lessivée par tellement d'émotions. Tes sanglots se calment un peu, tes mains relâchent doucement ton emprise. Tu souffles, tu soupires, tu reviens relever son visage pour l'admirer. Tu dégages les mèches qui cachent ses yeux trop perçants , et tu  caresse l'arrête de son nez sans perdre ton sourire admiratif et heureux. Tu ajoutes enfin comme pour conclure:

« Alors J'aimerais que tu sois la pire chose qui puisse exister dans ma vie... Je veux essayer, je veux t'aimer à nouveau. Même si nous avons changé, peut-être que c'est possible, non? Et je veux le découvrir.. Alors Phear... Ne me laisses-plus jamais seule. J'aimerais continuer de rêver éveillée »

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