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Mais c'est mon livre, je le reconnais. [Abandonné]
Anonymous
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31.07.12 13:48
Aujourd'hui, c'était un jour particulier. Différent. Pas comme les autres en somme. Bien sûr, la météorite qui avait fendu le ciel il y avait de ça quelques nuits aurait très bien pu faire de la semaine qui suivait, voire du mois entier, quelque chose de spécial. Mais ce n'était pas le cas pour notre jeune homme. Quelque chose de bien plus important se déroulait sous ses yeux. D'une importance capitale même.

Ignace: "Comment ça les serveurs sont en maintenance?"

Il avait beau taper sur son clavier, cliquer dans tout les sens, demander à milles et unes personnes sur des fora divers, les réponses revenaient toujours identiques et ne pouvait que signifier un évènement terrible. Les serveurs de son jeu préféré ne fonctionnaient pas aujourd'hui. Impossible de se connecter et rien ne disait quand cela reviendrait à la normale. Pariant sur une absence temporaire, il se dit qu'attendre un peu, en actualisant la page à intervalles réguliers serait une bonne idée.

Mais au bout de quatre heures passées à cliquer toute les trente secondes dans l'espoir d'un changement, le jeune homme se ressaisit. Il fallait accepter la dure réalité. Pas de jeu pour aujourd'hui. Balayant sa chambre du regard, il eut soudain un brusque retour à la réalité. Sa vie, c'était rien. Sans ce jeu, il n'avait rien à faire, rien à penser. Bref le vide.

Il tenta bien de faire le tour de sa chambre et de chercher une idée pour se convaincre du contraire, mais c'était peine perdue. Il n'avait effectivement rien à faire de sa vie que de jouer à des jeux en ligne. C'était peut-être malheureux en un sens, mais cette pensée fut vite chassée par un verre de soda qu'il sirota allègrement, debout au milieu de sa chambre. Mais il restait une question. Que faire aujourd'hui?

Sans vraiment s'en rendre compte, il était arrivé dans le métro. Et le métro bougeait. Regardant autour de lui, il avait oublié la suite d'évènements qui l'avait amené dans ce lieu tellement publique. C'est que c'en était presque effrayant. D'un coup d'œil il se renseigna sur la ligne actuellement empruntée et sa destination. Le centre commercial apparemment. Le grand centre commercial du centre-ville où il avait pu travailler plusieurs fois dans l'équipe d'entretien. Un tour en magasin donc? Même si ce n'était pas réellement dans ses habitudes, il acquiesça quand même d'un discret mouvement d'épaule. Il ferait avec.

Et finalement, il était là, au milieu de la foule, à se mouvoir à son propre rythme dans les rayons du grand centre. Il avait beau chercher des yeux une chose intéressante, rien ne lui venait. Tout ces gens vivaient leur vie, probablement trop rapidement, à faire leurs courses dare-dare sans perdre de temps. Perdre du temps aurait été terrible puisque c'en serait revenu à perdre de l'argent. Ignace s'en fichait, de l'argent il n'en avait pas.

Soudain, le rayon des livres. Pourquoi pas. Il s'avança à l'intérieur, luttant contre les clients pressés qui ne cessaient de lui barrer la route en courant avec leur caddie plein. Les étalages étaient pleins de couvertures variées, tantôt au couleurs criardes, tantôt très sobres. Des milliers d'histoires tenaient dans cette seule partie du grand magasin. C'était trop peu quand on considérait la taille de l'édifice, qu'une si petite partie soit allouée à une si grande richesse. Mais c'était la politique de la maison.

Il s'arrêta au milieu du rayon, une couverture ayant attiré son regard. Un comic avec des super héros musclés et vertueux. Voilà longtemps qu'il n'en avait pas lu un seul. Hésitant un instant face à la petite couverture souple de l'ouvrage, il se laissa finalement tenter et s'en saisit pour en apprécier quelques planches. Qui sait, il pourrait même acheter quelque chose aujourd'hui. De toute façon, les serveurs ne fonctionneraient pas de si tôt.
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burn the bitch down, I never will cross that bridge again
Jesse McMillan

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31.07.12 18:02
Le début de matinée avait été paisible. Levée à 7h, elle avait rapidement revu ses cours tout en s’habillant, préparant ensuite son déjeuner et le petit-déjeuner de sa chère grand-mère. Une vie réglée comme du papier à musique – l’une des principales règles qu’elle retirait de ses années de gymnastique, c’était qu’il n’y avait jamais le droit à l’erreur. Une seule erreur, une seule méprise et c’était la fin. Combien de ses camarades avait-elle vu rater une figure et finir avec une jambe cassée ? Tout était ainsi. Les études, le sport, la vie. Elle soupira un court instant, plantant un baiser sur la tempe de sa grand-mère avant d’attraper son sac pour filer en cours. Elle devait absolument conserver sa bourse – sinon, retour direct à Portland… Et ça, c’était hors de question. Tout plutôt que de se retrouver face à ses parents, face à l’image si lisse et si… Parfaite qu’ils renvoyaient. Elle n’en pouvait plus. Cette sensation étouffante, dans cette maison si impersonnelle. Depuis qu’Ethan avait disparu… L’endroit avait perdu le charme rassurant de son enfance pour prendre des allures de prison. Mais elle avait finalement réussi à s’en sortir, après tout ça. Elle avait pris sa liberté et… Et elle était en retard. La constatation prit la forme, ou plutôt le son, des cloches de l’église toute proche qui sonnaient à toutes volées. En retard, elle était en retard… Et tel le lapin au blanc pelage, la gymnaste se mit à courir en direction de son bus, y grimpant de justesse pour descendre à l’arrêt de l’université. Elle ne pouvait pas se permettre de rater une seule journée de cours et ce même si cette journée ne comportait qu’une seule heure. C’était bien trop important.

Le cours se passa lentement, à tel point qu’elle commença à compter les minutes qui la séparaient de l’heure de la sortie. Le nouveau numéro d’un de ses comics sortait aujourd’hui même et elle comptait bien se le procurer. Déjà que la dernière fois, le dernier exemplaire lui avait filé sous le nez, pas question que ça se reproduise encore une fois ! Le bout du stylo tapotant nerveusement le bord de son cahier, les yeux rivés sur sa montre, la jeune femme parvenait à peine à se concentrer sur la voix de son professeur, tant elle était absorbée par le temps qui passait. Peut-être que quand elle rentrerait, un des mystérieux qu’elle recevait depuis huit ans serait arrivé ? Ce serait tellement agréable. L’impression que quelqu’un veille sur vous, qu’importe où vous êtes… La cloche sonna enfin et la jeune femme bondit comme un diable hors de sa boîte, fourrant ses affaires au fond de son sac et sortant presque en courant de la salle, bousculant quelques élèves et murmurant des excuses à l’adresse de ces derniers. Rapidement, elle attrapa son bus pour se rendre au centre commercial, là où elle était certaine de trouver ce nouvel album qui représentait presque un saint-graal à ses yeux – voilà longtemps qu’elle avait récupéré la passion de son frère, la faisant sienne et dévorant dès qu’elle le pouvait ces histoires qui la touchaient tant. Ces récits d’un monde semblable au sien mais tellement plus intéressant, tellement mieux régis parfois, aussi !

Elle serpentait entre les caddies pressés, son regard noir s’attardant parfois sur une mère pressée qui poussait son chariot en rappelant ses marmots à l’ordre. Depuis combien de temps n’avait-elle pas vu sa mère ? Au souvenir de sa dernière conversation avec elle, elle se rembrunit, s’excusant plus sèchement quand elle bousculait quelqu’un. Revenir à Portland ? Jamais. Elle préférait rester ici, même si c’était moins grand que sa ville d’origine. En venant ici, elle avait goûté à un sentiment de liberté qu’il lui serait désormais trop dur d’abandonner et de réprimer. Et puis… Elle eut un léger sourire tendre. Elle avait autre chose qui motivait sa présence ici. Qui prendrait soin de sa grand-mère si elle n’était plus là ? La vieille femme avait toute sa tête et était loin d’être sénile, mais partir, c’était prendre le risque que sa mère la pousse à s’installer dans un hospice où elle serait traitée comme une enfant, ce qu’elle n’était assurément pas. Alors elle restait pour elle aussi. Les pas de l’américaine la menèrent rapidement au rayon librairie qu’elle avait déjà écumé en long, en large et en travers, connaissant presque par cœur chaque étagère et chaque présentoir. Elle s’approcha encore, contournant les guides touristiques pour rejoindre les comics et elle aperçut son album. Le dernier exemplaire. Mais pas sur un présentoir, non non. Entre les mains d’un jeune homme. Des cheveux blancs probablement décolorés, une carrure qui ferait peur à plus d’un voyou… Mais surtout, son comics entre ses doigts. Elle serra les mains sur la bandoulière de son sac, s’approchant d’un pas lent.

ALEXIE ▬ Hum… Excusez-moi. Vous comptez l’acheter ?

Elle avait pris une voix basse, le regardant d’en bas – il devait bien mesurer une dizaine de centimètres de plus qu’elle. Alexie se racla la gorge, tentant de prendre un air plus assuré. Elle devait récupérer son bien, que diable ! Il était hors de question qu’elle reparte sans, de toute manière. C’était quelque chose à laquelle elle ne voulait même pas penser – l’histoire actuelle était vraiment passionnante et elle attendait ce numéro depuis un moment déjà pour étancher sa curiosité. Le voir lui passer ainsi sous le nez serait vraiment trop inacceptable à ses yeux. Elle devait le récupérer.

ALEXIE ▬ Parce que, hum. J’aimerais vraiment, vraiment l’avoir.

Et qu’importe qu’il soit plus grand et bien plus costaud qu’elle. Elle n’allait quand même pas se faire agresser pour avoir gentiment annoncé qu’elle voulait récupérer cet album. Puis ils étaient dans un lieu public. Même quelqu’un avec une telle tête de délinquant ne ferait rien dans un coin pareil, n’est-ce pas ? Et puis c’était quelqu’un de très bien, si ça se trouvait. « Ne juge jamais les gens sur leur apparence », lui répétait toujours sa grand-mère. Toujours est-il que parfois… C’était diablement tentant.

ALEXIE ▬ … S’il vous plait ?

Elle eut même le léger audace de lui adresser une grimace pouvant vaguement passer pour un sourire. Faites qu’il craque et lui donne l’album. Et promis, elle serait sage et ne ferait pas de sortie nocturne pendant au moins une semaine.
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31.07.12 18:49
Ignace feuilletait le bouquin sans trop de convictions. Non, les dessins étaient sympa, vraiment. Il y avait même un ou deux personnages dans lesquels il pouvait, ou voulait, presque s'identifier. Mais voilà, comme souvent, le problème de ces parutions monstrueuses d'histoires dessinées est justement l'ampleur de leur production. Les histoires contées sont généralement si longue et si complexe qu'il est difficile au néophyte d'y accrocher. Trop de références à des évènements inconnus. Trop d'éléments sous-jacents qu'il est nécessaire de comprendre et de bien saisir pour la compréhension de l'histoire. C'était dommage en un sens, parce que c'était un bien bel ouvrage.

Fille: "Hum… Excusez-moi. Vous comptez l’acheter ?"

Surpris qu'on lui adresse la parole, le jeune homme balaya du regard les environs. S'était-on vraiment adressé à lui? C'était étrange, tout de même, qu'on vienne vers lui. Généralement, les gens avaient tendance à s'en éloigner du fait de son apparence ou de son caractère. C'est assez surpris qu'il remarqua la jeune fille qui s'approchait de lui en serrant son sac. Que se passait-il? Avait-elle peur? Il avait l'habitude d'observer les gens et ce détail lui était parvenu immédiatement.

Et puis, c'était une étrange question tout de même, à poser à un inconnu dans un centre commercial. Faisait-elle en réalité partie du personnel de l'établissement elle aussi, mais dans une branche plus commerciale? Il aurait pu la croiser plus tôt peut-être, dans l'horaire qui voit l'échange entre l'équipe de jour et celle de nuit. Enfin, il l'aurait aperçu de loin, dans son équipe de vendeurs. Une nouvelle technique de vente. Allez se renseigner auprès du client directement et le tenter avec de jeunes filles qui incitent à la vente.

Fille: "Parce que, hum. J’aimerais vraiment, vraiment l’avoir."

Quelque part, il était rassuré. Au moins, personne ne tenterait de lui faire acheter quoi que ce soit. Et il comprenait un peu plus l'appréhension de la jeune fille. Elle semblait tenir à cet ouvrage, en attestait probablement la double occurrence du mot "vraiment" dans son explication. Était-il si bien que ça après tout? Il regarda une nouvelle fois la couverture. Pourtant, il lui semblait tout à fait banal comme comic. C'était étrange. Et puis, une jeune fille qui tient vraiment à se procurer un exemplaire de ce genre d'histoire, aussi, c'était étrange. Soit son petit ami raffolait de ce genre d'histoire, soit c'était elle qui en raffolait. Certes, les filles se faisaient de plus en plus nombreuses dans les milieux geek que l'on pensait généralement réservé aux adolescents boutonneux, mais Ignace, fier de son ermitage, ne s'en était peut-être pas bien rendu compte. Avait-elle seulement des boutons?

Relevant la tête pour l'observer de son regard dur, il constata que non, finalement, elle ne disposait pas d'une soudaine poussée d'acné. Au delà de ça, même, elle en était presque mignonne. De petites lunettes donnent à son visage un petit côté sérieux, alors que ce dernier, de par ses traits fins suggérait une certaine fragilité. Une petite taille, une corpulence presque frêle, de longs et beaux cheveux noirs, il ne douta pas qu'elle devait avoir un succès certains avec les hommes. Et elle venait le voir pour réclamer un livre auquel il ne comprenait rien. Légèrement déstabilisé l'espace d'un instant, il n'en laissa rien paraître, son visage toujours aussi neutre qu'avant.

Ignace: "Euh....ouais je crois..."

A vrai dire, le dernier "s'il vous plaît" accompagné d'un sourire eut raison de lui. Ce n'était pas comme s'il comptait vraiment emporter ce bouquin de toute façon. Et puis, quitte à faire plaisir à une jolie jeune fille, qui était venu lui parler à lui, et à personne d'autre. En même temps, jetant un rapide coup d'œil dans le rayon, il remarqua que personne d'autre ne lisait cette série. Le dernier exemplaire. Et c'est lui qu'il l'avait. Soit.

Il jeta un dernier regard à la belle couverture coloré et tendit le précieux à la jeune fille. C'était une bonne action en soi. Et puis, qui sait, peut-être l'inviterait-elle pour aller boire un café comme font parfois les gens normaux. Voire l'inviter à boire une bière en parlant d'un jeu. Voire même en y jouant.

Mais, et alors que la main de son interlocutrice allait entrer en contact avec le papier de ce qu'elle convoitait tant, il disparut soudain de leur vue. Surpris, Ignace remarqua tout de suite l'étrange bonhomme qui venait de lui subtiliser l'objet alors qu'il s'apprêtait à le donner. C'était un garçon pas franchement grand, et légèrement enrobé. Tiens donc, un cliché? Il compulsait l'ouvrage avec frénésie, sous les regards médusés des deux autres.

Garçon: "Le dernier exemplaire! En bon état même! Parfait, je le prends!"

Et sans même laisser le temps à Ignace, qui s'avérait pourtant plus inquiétant que lui, le garçon se mit à courir et disparut rapidement au bout du rayon, laissant sur place un couple de merlans abasourdis. Du moins, si on en jugeait à leurs yeux. La bouche entrouverte, Ignace tenta de trouver les mots pour décrire la situation, alors qu'il leva la main lentement vers la direction du fuyard.

Ignace: "Qu...quoi? C'est...hey là-bas! Rends moi ça! C'est pas à toi..."
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burn the bitch down, I never will cross that bridge again
Jesse McMillan

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31.07.12 20:45
Calme et mesurée. Elle ne devait pas s’énerver, elle ne devait pas céder à la légère vague d’agacement injustifiée qui la parcourait à présent – l’autre ne semblait pas décider à lui répondre pour l’instant. D’ailleurs, il avait même l’air surpris qu’elle lui parle – enfin, ça, elle pouvait comprendre. Avec son air qui le classait presque aussitôt dans la catégorie délinquant, il ne devait pas être souvent abordé dans la rue ou dans un centre commercial. En vérité, en temps normal, elle ne lui aurait pas adressé la parole, mais la situation l’exigeait – rappelons qu’il détenait en otage le dernier exemplaire d’un comic qu’elle convoitait passionnément. Et c’était le genre de choses qui pouvait la pousser à faire à peu près tout et n’importe quoi. Enfin, le garçon mettait un temps fou à son goût à se décider de ce qu’il allait faire de l’album – une éternité aux yeux de l’américaine dont le regard noir sautait de l’album au garçon et inversement. Qui sait, peut-être risquait-il de décider de le prendre juste pour l’ennuyer ? C’était un risque. La poigne de la jeune femme se resserra sur la lanière de son sac à cette pensée. Ce serait profondément vil et bas et… Et foutrement agaçant.

Il se décida enfin à répondre, pas l’air réellement sûr de lui. « Je crois ». Je crois quoi ? Il songeait à l’acheter ? Malédiction, il n’en avait pas le droit, elle le lui interdisait ! Il ne pouvait pas, cet album était pour elle, c’était le dernier et elle en avait absolument envie. Ce serait… Une hérésie, tiens, s’il devait repartir avec et pas elle. Manquerait plus que ça ! Enfin. A priori, le jeune homme avait décidé d’être sympathique, comme l’attesta son geste ; il tendit l’album coloré à la jeune fille qui ne croyait pas sa chance – ses yeux noirs luisant de convoitise, elle lâcha son sac d’une main pour pouvoir récupérer son bien. Elle y était presque, ses doigts effleurait la couverture. Elle se sentait tellement heureuse, peut-être même qu’elle allait l’inviter à boire un coup pour fêter ça, tant elle se sentait contente d’avoir enfin pu avoir son bien. Puis soudain, sa paume rencontra le vide.

D’abord surprise, elle contempla quelques secondes l’espace désormais vide entre eux deux puis releva le regard vers le jeune homme qui semblait aussi surpris qu’elle. Visiblement, il n’avait pas fait de tour de magie soudain. Elle regarda alors autour d’elle, remarquant immédiatement l’endroit où se situait son comic. Et c’était certainement pas dans ses mains à elle, loin de là. Au contraire même – un garçon l’avait impunément saisi et le feuilletait donc avec rapidité, l’air réjoui. Et… Et il partait avec. Non mais, elle croyait rêver. Ses doigts se crispèrent brutalement et son poing se resserra. Ça ne se passerait pas ainsi, pas tant qu’elle serait ici. C’était son album. Il n’avait pas le droit. C’était interdit !

GARÇON ▬ Qu...quoi? C'est...hey là-bas! Rends moi ça! C'est pas à toi...

Elle jeta un rapide coup d’œil au garçon devant elle. Niveau efficacité, elle avait connu mieux. Visiblement, elle n’avait rien attendre de ça – et son adversaire semblait être du genre à passer directement à la caisse au lieu de flâner un moment pour voir s’il n’existait rien d’autre susceptible d’aiguiser sa curiosité – c’était bien les pires, eux. Le genre bulldozer qui attrapait les exemplaires qui les intéressait à tour de bras pour les acheter vite fait – bien ce qu’elle détestait le plus. La jeune femme glissa une main agacée dans ses cheveux noirs et raides, s’éloignant d’un pas rapide et faisant le tour du rayon pour prendre son voleur à revers. Et ça ne manqua pas. Avec un sourire suffisant, elle s’avança vers lui dans l’allée, un magazine quelconque en main. Prenant en prétexte l’étroitesse du passage, elle le bouscula, profitant de la confusion pour intervertir les deux magazines. Elle lui en aurait bien collé une en passant, mais en tant que fille, elle avait quand même une certaine image à soigner, non ?

ALEXIE ▬ Oh, excuse-moi, je ne t’avais pas vu, tu ne m’en veux pas trop ? Oh, en plus, je t’ai fait lâcher ta revue, je suis vraiment désolée…

Se répandant en excuse et en sourires adorablement désolés, elle s’empressa ensuite de quitter le rayon, non sans avoir consciencieusement écrasé le pied du garçon avec son talon – on ne lui volait pas sans conséquence ses affaires, non mais. Elle était la seule habilité à « emprunter sans jamais retourner » ici, et ce n’était pas un adolescent qui allait lui prendre ses trucs. Elle avait vu cet album en première – bon, d’accord, en seconde si on comptait le gars aux cheveux blancs – donc par logique, il lui appartenait. Et puis, autant profiter de la confusion dans laquelle il était sûrement plongé pour payer le comic et s’esquiver – c’était typiquement le genre de garçon qui craquait au moindre sourire adorable de la part d’une fille. Elle se sentait un peu coupable d’en jouer ainsi, mais… La fin justifie les moyens, n’est-ce-pas ? Elle croisa à nouveau le garçon aux cheveux blancs et se sentant guillerette d’avoir enfin récupéré son bien, elle lui tapota l’épaule, un demi-sourire aux lèvres.

ALEXIE ▬ C’était pas mal tenté quand même. Je t’offre un café pour te remercier de me l’avoir donnée ?

Elle s’éloigna ensuite sans attendre sa réponse, trop soucieuse du réveil de l’autre loustic pour prendre le risque qu’il réalise qu’elle le lui avait piqué avant qu’elle n’ait payé.
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Anonymous
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31.07.12 21:51
Visiblement, la jeune fille ne le voyait pas de cet œil. Alors qu'Ignace observait la scène, encore surpris d'un tel comportement, celle à qui il avait prévu de donner le comic courut à l'autre bout du rayon. C'était assez étrange de voir cette fille, qu'il pensait si sérieuse et réservée, prendre un air si furieux. Surtout pour un comic. Mais, maintenant qu'il le remarquait, les deux individus l'avaient laissé seul. Aussi rapide que sa vie fut chamboulé, elle revint à la normale. Il resta quelques instants sur place, jetant des regards à droite et à gauche, avant de reprendre sa route.

Route bientôt interrompue par la mignonne qui repassait devant lui, le précieux comic dans ses bras. Et elle souriait. Beaucoup même. Ignace leva un sourcil, interrogatif. Comment avait-elle fait pour récupérer l'ouvrage? Le petit joufflu avait finalement entendu la voix de la raison? Il n'avait pas l'air très raisonnable. Avait-elle usé de son charme pour obtenir de lui le livre, comme c'était son propre cas? Dans le cas d'Ignace, il ne voulait pas réellement de ce comic en première instance. Alors quoi? Lui aurait-elle promis...quelque chose?

Il chassa bien vite cette pensée de son esprit tandis qu'elle tapotait son épaule, un sourire aux lèvres. Elle était heureuse et le jeune homme ne put s'empêcher de sourire aussi, sur le coup. Chose dont il n'avait pas l'habitude. Pourtant, il se sentait content pour elle. Il l'aurait même prise dans ses bras tout en tournant sur lui même. Mais ça n'était vraiment pas dans les habitudes du personnage. Surtout qu'en s'en rendant compte, il se demandait bien pourquoi il avait pu désirer cela.

Fille: "C’était pas mal tenté quand même. Je t’offre un café pour te remercier de me l’avoir donnée ?"

Les yeux grands ouverts, le jeune homme fixa un instant celle qui venait de l'inviter à boire un coup. Surpris, évidement, par le caractère très inhabituel de la demande, il ne répondit pas tout de suite. C'est qu'il était déstabilisé. Qu'est-ce que cela pouvait-il bien dire? Dans quel univers social une jeune fille fan de comic invitait un associal à l'air effrayant pour boire un café?

Mais il n'aurait probablement pas plus de temps pour y penser puisque déjà elle s'éloignait, sans attendre sa réponse. Dépêche toi Ignace. Cette fille vient de t'inviter à boire un verre avec elle, ce sera un bon moment. Surtout qu'elle est plutôt mignonne. Certes, tu dis peut-être que tu n'es pas un de ces hommes gaga devant de jolies filles, mais tu ne peux nier son charme. Prenant son courage à une main - parce que quand même, il n'a pas peur, faut pas déconner, il est viril lui - il se lança à la poursuite de la jeune fille, tentant de l'interpeller et de la faire ralentir par des signes de la main accompagnés d'interjections.

Ignace: "Hey, attends. Je suis d'accord...je comment tu t'appe...attention!"

Il essayait de la prévenir du danger, tout en se rapprochant d'elle à petites foulées. Effectivement, le garçon joufflu de tout à l'heure marchait vers elle à grand pas et il n'avait pas l'air très heureux. Dans ses mains, le dernier numéro du magazine de ragots à la mode. Par chance, le jeune homme rejoignit la belle avant que la bête ne le fasse, permettant, de par sa simple présence, de calmer un peu le jeu. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait l'impression que le mécontent aurait pu frapper la jeune fille sans problèmes. Et même si Ignace n'était pas le dernier quand il s'agissait de violence, il refusait que celles-ci soient faites à l'égard d'une femme. De la part d'un homme.

Garçon: "Rends moi ça!"

Il fit un pas en avant, en direction de la jeune fille qui paraissait bien frêle face à lui. Ignace, sentant venir le coup de main malheureux ou la subtilisation du livre tant convoité, s'interposa et retint le garçon avec sa main sur son visage. Ce qui, rudement efficace, le fit s'arrêter net. Même si la jeune fille qui tenait son livre semblait sans défense, il ne pouvait en dire autant du propriétaire dont la main seule remplissait une bonne partie de son visage déjà. Le regard noir, Ignace prévint le garçon des risques et des conséquences à continuer sur une telle voie. Puis, il le repoussa en arrière.

Pourquoi voulaient-ils tant ce comic? Qu'avait-il de si spécial? Pourquoi tant de désir. Le regard du jeune homme s'arrêta sur la couverture du fameux trésor. Ce n'était, après tout, que des feuilles de papiers imprimées. Alors pourquoi se battre pour l'avoir? Pourquoi en venir à frapper une fille pour cela? Il ne se l'expliquait toujours pas, mais, étrangement, il commençait lui aussi à vouloir l'acheter. L'avoir en sa possession. Pourquoi? Allez savoir.

Ne criant gare, il déroba ce pourquoi la jeune fille avait tant sué et partit d'un pas décidé en caisse. Il lui fallait ce livre. Il devait l'acheter, le posséder. C'était la seule façon de pouvoir continuer l'histoire. L'histoire si passionnante et émouvante que celle-là. Il avançait rapidement, les deux aficionados probablement à ses trousses, espérant qu'il ne change d'avis. C'était chose impossible à présent. Son désir d'obtenir cette pépite était plus grand encore. Si grand qu'il se mit à se déplacer en petite foulée, son corps élancé et musclé ne tardant pas à distancer les deux poursuivants.

C'est par cette curieuse suite d'idées qu'il se retrouva finalement de l'autre côté des caisses, ouvrage en main. Plus il le regarda, et plus il se demandait pourquoi il avait acheté ça. Il n'en connaissait même pas l'histoire. Il jeta un regard à la caisse derrière lui, où il venait visiblement de passer ses achats. La caissière lui adressa un sourire chaleureux. Il avait vraiment acheté ça? Pourquoi? Et surtout qu'allait-il se passer avec les deux furieux rencontrés tantôt? Essaieraient-ils de s'en prendre à lui? Le garçon allait-il vouloir se battre? La jeune fille allait-elle user de son charme? Il ne savait guère à quoi s'en tenir, mais il le saurait très vite, la belle à lunettes approchant à grand pas, visiblement contrariée.

Vite. Il fallait réfléchir, et vite. Sans une once d'hésitation, il lui tendit le titre, un sourire au visage.

Ignace: "Tenez, c'est pour vous."

Comme il s'y attendait, elle ne réclama pas son du pour prendre le bouquin. Il venait d'offrir un cadeau à une fille. Pour la première fois de sa vie peut-être. Certes, il était bien loin de l'homme qui offre un bouquet de rose à une belle blonde dans le but de la séduire. Le cadeau n'étant pas un bouquet de fleur, et la fille pas une belle blonde. Pas que cela soit péjoratif, bien au contraire. C'était une charmante petite brune qui tenait contre elle une bande dessinée. C'en était presque attendrissant.

Ignace: "Euh...désolé de vous avoir fait peur...mais...je n'avais pas le choix."

Il espérait qu'elle acquiescerait à cette histoire de ne pas avoir le choix. Le petit joufflu était certes insistant, mais un léger coup dans le nez aurait réglé tout les problèmes. Même si ce n'était pas bien vu dans un magasin bondé. Mais pourquoi dans ce cas aurait-il pris la peine de payer? Il fallait trouver une nouvelle excuse. Celle-ci vint assez naturellement à vrai dire.

Ignace: "J'espère que ça vous fait plaisir. Toujours partante pour un café?"
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Jesse McMillan

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01.08.12 15:26
C’était la victoire. Une vraie et belle victoire, en bonne et due forme. Son comic était là, serré contre elle, bien calé entre son bras et sa poitrine. Qu’on essaie encore de lui piquer son précieux et elle piquerait une crise, pour sa part. Il y avait des limites à ne surtout pas dépasser, et la jeune brune se rapprochait dangereusement des siennes – elle voulait cet exemplaire et il était absolument hors de question que quelqu’un, qu’importe cette personne, lui pique encore celui-ci. C’était le sien et à personne d’autre. Et maintenant qu’elle l’avait, elle se sentait tellement contente, tellement guillerette qu’elle dérogea à ses habitudes en invitant même l’énergumène aux cheveux décolorés à venir boire un café pour le remercier. Après tout, il avait quand même fait l’effort de le lui donner alors qu’il aurait très bien pu le garder pour lui. Elle pouvait donc le remercier un minimum. Alexie se dirigea directement vers les caisses – on sait jamais, l’autre geek pouvait tout à fait se rendre compte qu’il n’avait pas le bon magazine entre les mains. C’était que ça pouvait se révéler particulièrement tenace, cette espèce-là ! Alors autant de ne pas prendre de risque, aller rapidement à la caisse et ensuite seulement elle pourrait se tranquilliser. Jusque-là… Pas question qu’elle baisse sa garde.

Elle s’était donc insérée dans une file d’attente, se tournant vers lui en l’entendant l’interpeller pour accepter sa proposition. Mais un « attention » la mit sur ses gardes et elle jeta des regards suspicieux autour d’elle, son regard noir tombant sur le garçon de tout à l’heure qui n’avait pas l’air follement heureux. Il avait dû se rendre compte de l’échange, malheureusement pour elle. Elle se redressa, prête à faire face et même à hurler à l’agression s’il le fallait – on se défend comme on peut quand on est une faible jeune fille. Mais visiblement, le décoloré n’avait pas l’air de vouloir la laisser dans cette situation et il se posta à côté d’elle, calmant légèrement l’autre garçon qui ralentit un peu.

GARÇON ▬ Rends moi ça !
ALEXIE ▬ Euh. Non ?

Mais apparemment, sa réponse importait peu, comme l’attesta le pas qu’il fit en avant. Non mais il croyait vraiment qu’elle allait lui rendre docilement l’album ? Il croyait encore au Père Noël, celui-là. On n’était pas chez les Bisounours – et maintenant qu’elle avait sa BD, elle la gardait ! Enfin, il semblait qu’on ait décidé que ce serait son jour de chance – le décoloré s’était improvisé en preux sauveur et avait empêché l’autre d’avancer plus, appuyant sa large main sur son front et le repoussant en arrière. Alexie haussa un sourcil – ça, c’était bien un truc qu’elle serait incapable de faire, n’étant décidément pas assez forte pour le faire. Mais bon, elle avait bien d’autres atouts. Elle se détendit un peu – et bien mal lui en prit. Son album fut à nouveau volé… Et par le décoloré cette fois ci ! Médusée, elle le regarda s’éloigner avec son précieux, plus qu’étonnée de ce retournement de situation. Le… Le… Elle serra les poings, bousculant violemment l’autre garçon et partit à la poursuite de tête-de-délinquant, le bruit de ses talons résonnant dans le rayon. Il se prenait pour quoi, celui-là ? Il avait eu le culot de lui piquer son album, après qu’elle en tant sué pour le récupérer ?! Mais il était trop grand, trop rapide et la sema rapidement. Elle serra les poings – elle ne pouvait décemment pas le laisser partir avec. Elle devait récupérer son album, sinon elle ne répondait plus de rien.

Elle accéléra le pas, passant par la sortie sans achat et levant le nez pour repérer le décoloré – il allait connaître sa façon de penser, cet abruti ! Elle se sentait même d’humeur à lui casser la figure, bien qu’il soit très peu probable qu’elle puisse faire quelque chose contre une force de la nature comme lui – mais là encore, c’était une évidence qui ne perturbait pas plus que ça la jeune fille, tournée vers sa colère qu’elle l’était. Il aurait pu faire deux mètres de haut et cent kilos que ça n’aurait rien changé : la seule chose qui comptait était qu’il lui avait volé son bien et qu’elle devait le récupérer. Elle se retrouva d’ailleurs rapidement face à lui, et ouvrit la bouche, s’apprêtant à l’engueuler sèchement quand il la prit de court, lui tendant l’album en souriant et en lui disant qu’il était pour elle. Et elle se retrouva comme ça, la bouche entrouverte et l’air surpris. Alexie reprit rapidement contenance, tendant la main et récupérant sèchement son bien pour le feuilleter et vérifier que le pauvre bébé n’avait pas été abîmé avec toute cette agitation autour de lui.

Elle poussa un soupir, le rangeant avec précaution dans son sac. Il n’était pas abîmé, pas déchiré ni corné. C’était bon, il était parfait… Elle expira lentement, calmant la colère qui l’avait prise avec toute cette histoire. C’était vraiment le genre de truc qu’elle détestait – devoir se battre pour quelque chose qui lui revenait bien évidemment de droit. Elle croisa ensuite les bras, faisant face au décoloré qui la laissant perplexe, au final. Il ne réagissait vraiment pas comme quelqu’un d’habituel, en vérité. Il s’excusa, arguant qu’il n’avait pas eu le choix – elle n’était pas d’accord, il aurait très bien pu la laisser se débrouiller seule. Mine de rien, elle aurait très bien su comment s’en sortir avec un type comme ça. Même si elle n’avouerait pas que ça l’avait bien arrangée qu’il le calme de la sorte…. Elle soupira encore, acquiesçant vaguement – cela n’aurait servi à rien de chercher à le détromper. S’il la voyait comme une faible fille, tant pis.

GARÇON ▬ J’espère que ça vous fait plaisir. Toujours partante pour un café ?

Elle regarda l’heure, haussant les épaules avant de répondre.

ALEXIE ▬ On va dire que oui. Et… Merci pour l’album. Je te paye le café pour te rembourser.

Ce n’était pas totalement équivalent, mais il n’allait sûrement pas se plaindre. Après tout, il lui avait quand même subtilisé son album entre ses bras avec un manque flagrant de politesse. Et à ses yeux, ça effacerait la dette qu’elle avait désormais envers lui – elle détestait avoir des dettes. Remettant correctement son sac sur son épaule, elle tourna les talons, lui jetant un regard en coin et lui faisant signe de la suivre.

ALEXIE ▬ Allez, viens. Y’en a un pas trop mal près d’ici.

Elle commença donc à avancer, se dirigeant vers la terrasse dudit café. Elle s’installa à une table, attendant patiemment que le décoloré la rejoigne en jetant un coup d’œil sur les consommations, regardant parfois autour d’elle du coin de l’œil – on savait jamais, l’autre pouvait toujours surgir pour réclamer un album qui n’était de toute évidence pas à lui. Un serveur s’approcha d’elle, la saluant poliment et lui demandant si elle avait choisi. Après un dernier regard à la carte, elle releva le visage vers ce dernier. Finalement, l’envie de café lui était passée, elle se conterait d’un autre truc.

ALEXIE ▬ Un diabolo grenadine. Et… ?

Un nouveau regard vers le décoloré, attendant visiblement qu’il complète la commande.
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02.08.12 17:46
Effectivement, cette petite aventure ne l'avait pas vraiment mis de bon poil. Il faut dire que le jeune homme ne lui avait pas non seulement dérobé son bien, il lui avait volé un trésor qu'il avait promis de lui offrir quelques minutes plus tôt. Il y avait de quoi être dépité et légèrement sur les nerfs. Mais par chance, le geste de générosité d'Ignace réussit à désamorcé le conflit juste à temps, la jeune fille restant la bouche ouverte, pantoise, quand il lui donna le précieux comic. Elle s'en saisit sans aucune délicatesse et le feuilleta rapidement pour attester de son état. Visiblement, à ce niveau, ça allait puisqu'elle le rangea sans plus attendre dans sa besace et soupira un bon coup. Voilà qu'elle se calmait, il pourrait s'en sortir.

Mais tout de même, l'évènement continuait de lui poser question. Il ne voulait pas réellement ce bouquin. Il l'avait même volontairement cédé à la jeune fille quand celle-ci le lui avait demandé. Alors pourquoi l'avoir subtilisé? Même quand le joufflu s'était enfui avec en courant, il était prêt à le rattraper, lui casser quelques os, pour le rendre à la jeune fille - sauf que celle-ci avait état bien plus rapide. Alors pourquoi subitement il avait voulu l'œuvre pour lui-même? Il n'y connaissait pourtant pas grand chose en comic, et encore moins celui-là qui n'était évidement pas le premier numéro de sa propre série. C'était étrange. En y repensant, tandis qu'il courrait, ouvrage en main, il se sentait exalté. Presque heureux.

Ses pensées furent chassées par la réalité qui continuait de se mouvoir autour de lui. Évidement, pas le temps de te perdre dans tes pensées jeune homme. Elle lui paierait le café et elle en connaissait un "pas trop mal" dans le coin. Ignace ne put qu'acquiescer ses dires. Si elle voulait payer, elle le pouvait. Il n'était pas assez au fait des conventions sociales pour se jeter sur l'addition, tel un prince charmant, se chargeant de la régler en intégralité ainsi que toutes les dépenses associées par cette "sortie". Et puis, si elle connaissait le café, c'était peut-être effectivement mieux que ce soit elle qui paie. Peut-être avait-elle ses habitudes. Oui, Ignace n'était pas le prince galant idéal, faute en était sa solitude passée, sa vie à l'écart. Sur un jeu en ligne, on faisait fi de toutes ces conventions. Et tant mieux.

Il s'installa donc en face d'elle, sur une des petites tables en terrasses dont disposait le café. Ne sachant guère comment se comporter ici non plus - le jeune homme se contentant de son domicile pour apprécier toute sortes de boisson - il observa sa charmante accompagnatrice. Elle en avait plus l'habitude que lui, autant se renseigner sur la manière de procéder. Mais, alors qu'elle regardait la carte, ses yeux jetèrent des regards alentours, plusieurs fois, de manière légèrement anxieuse. Étrange. Ignace balaya les environs d'un simple tour de la tête. Aucun danger. Avait-elle encore peur pour son bien? Le joufflu n'oserait revenir à la charge maintenant que la chose était payée. Du moins, l'espérait-il. Et en cas de problème, le décoloré avait des arguments relativement convaincants.

Le serveur vint vite à eux, les questionnant sur leur choix. Évidement, Ignace n'ayant pas encore pris le temps de regarder la carte, s'en saisit rapidement pour savoir ce qu'une telle enseigne pouvait bien proposer en terme de boisson. Du café, évidement. Mais ce n'était pas ce que la jeune fille avait choisi pour elle-même. Un diabolo grenadine. Il y avait, effectivement, sous les café, d'autres boissons diverses. Beaucoup trop de boissons. Que de choix. Quelque peu dérouté, le jeune homme chercha du regard un breuvage à même de satisfaire son palais. Devait-il se ranger à l'avis de la demoiselle et opter pour un diabolo grenadine lui aussi? Comment convenait-il de se comporter dans ces cas-là? Devait-il choisir un truc exotique au nom barbare, ou plutôt une boisson dont il avait l'habitude et qui ne trahirait pas son palais tout en lui faisant plaisir? Peut-être bien oui.

Ignace: "Euh...une bière s'il vous plaît."

Serveur: "Blonde? Brune? Ambrée? Blan.."

Ignace: "Euh..brune."

Serveur: "Pression ou en bouteille?"

Ignace: "Pression, je crois."

Serveur: "25, 50 centilitres?"

Ignace: "25 centilitres..."

Le serveur griffonna quelques mots sur son petits papiers et s'éloigna à grandes enjambées. Ignace, encore sous la surprise d'un tel interrogatoire alors qu'il ne faisait que commander une bière, toute simple, regardait l'employé disparaître derrière un mur. Chaque commande se déroulait-elle ainsi? Il avait moins de mal en magasin pour acheter le breuvage alcoolisé.

Et oui, Ignace commandait effectivement une bière si tôt dans la journée. C'est à dire qu'en parfait geek viril, et ancienne brute, le jeune homme aimait se délecter de la saveur légèrement grisante que procurait le breuvage, en plus d'attester son statut de mal auprès de ses interlocuteurs. C'était ainsi les hommes, il valait mieux ne pas comprendre parfois. Sauf qu'il buvait généralement seul, devant son écran d'ordinateur. Les pratiques étaient bien différentes. Là, il était dehors, en plein air sur la terrasse d'un café, avec une charmante jeune fille et qu'il n'avait aucune idée de comment pouvait fonctionner ces choses. Devrait-il engager la conversation? Il n'avait rien à dire. Que faire alors? Fallait-il la regarder ou justement éviter? Mais pourquoi ses camarades de classe ne l'avaient jamais invité à boire un verre avec eux? Il aurait su quoi faire.

Mais les questions allaient pouvoir prendre une pause dans son esprit puisque déjà le serveur revenait à la charge, déposant les boissons commandées devant leur propriétaires respectifs. Ignace, bien qu'il ne le regardait pas, sentait de la part du serveur un certain mépris. Il était tôt effectivement, et un consommateur d'alcool si matinal, avec des cheveux décolorés et un air mauvais, ça n'inspirait que rarement la sympathie. Mais il ne s'en formalisa pas. Avalant une gorgée de la fameuse boisson, au goût fort, il regarda la jeune fille dans les yeux. Que dire?

Ignace: "Et euh...vous aimez bien...les comics?"

Oui, ce n'était pas très brillant. Pas que l'ancien voyou soit particulièrement timide, il pouvait tout à fait casser la figure d'un inconnu après lui avoir adressé toute sortes de mots, mais la situation était assez inédites pour lui. Et, bizarrement, il ne voulait pas la décevoir. Allez savoir pourquoi. Lui-même ne comprenait pas vraiment.
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Jesse McMillan

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03.08.12 0:01
Siroter un bon café sur une terrasse, que demander de mieux ? La situation aurait presque pu paraître idyllique pour la jeune femme – elle était bien installé, sa commande avait été annoncée, elle avait eu le comic qu’elle convoitait tant… Bon, il y avait eu quelques ombres au tableau, elle ne pouvait décemment pas le nier. Tout d’abord, on avait failli lui piquer son album non pas une, non pas deux, mais bel et bien trois fois. Et c’était déjà trois de trop. Deux fois elle avait relâché son attention et avait bien cru qu’elle repartirait sans. Enfin, maintenant, tout était réglé – et l’album était bien rangé dans son sac, à l’abri. Quoi qu’elle se méfia-t-encore et qu’elle jetait des regards suspicieux autour d’elle, des fois que le joufflu se soit mis en tête qu’il aimerait bien récupérer le comic. Ne jamais faire confiance, voilà l’une des règles d’or qu’elle avait appris à respecter. Tout comme celle de ne jamais faire d’erreur – et elle en avait déjà fait deux aujourd’hui. Elle avait baissé sa garde à deux reprises et le pire avait presque eu lieu. On ne pouvait donc pas lui reprocher de se méfier. Un pied glissé dans la lanière de son sac, les bras posés sur la table et la tête tournée vers le décoloré qui avait pris place en face d’elle, Alexie attendait patiemment que ce dernier commande à son tour – c’est qu’elle n’avait pas non plus toute la journée, elle ! Prenant son mal en patience, elle attrapa une serviette en papier qu’elle commença à minutieusement déchiqueter, morceau par morceau, lui jetant par moment des coups d’œil. C’était un type bizarre, c’était plus qu’évident. Sa tête et sa carrure le classaient immédiatement dans la catégorie des délinquants notoires qu’il fallait mieux éviter. Pourtant, il lui avait docilement tendu l’album quand elle lui avait dit qu’elle le désirait vraiment, et il le lui avait rendu après l’avoir payé. Pas vraiment l’attitude d’un délinquant…

Mais elle ne pouvait décemment pas lui faire confiance – il lui avait quand même piqué ce fichu comic jusque dans ses mains. Et elle l’avait invité à boire un café ! Sérieusement, qu’est-ce-qui pouvait bien lui passer par la tête parfois… Alexie retient un soupir, finissant de réduire en charpie la serviette en papier. Pendant ce temps-là, le garçon avait passé sa commande. Une bière, visiblement, à ce qu’elle constata quand le serveur ramena leurs consommations. A cette heure-ci de la journée ? Elle haussa un sourcil, sans rien dire là-dessus. Pas ses oignons, après tout – il pouvait tout aussi bien s’envoyer une bouteille de chianti en guise de chocolat chaud le matin, ça la laissait totalement indifférente. Après tout, il avait tout à fait une tête à faire ça… Se laissant légèrement tomber en arrière, elle adossa son dos au dossier de sa chaise, frottant un instant ses doigts contre le verre froid avant de l’amener à ses lèvres pour boire quelques gorgées de la boisson colorée. Elle avait envie d’être un peu désagréable, pour le coup – mais elle était dans son droit. Il avait qu’à pas lui avoir fait aussi peur, tout à l’heure ! Elle avait frôlé la crise de nerf de très près – d’abord ce gamin joufflu, puis tête-de-délinquant qui tentaient de lui piquer son album, non. Trop, c’était trop. Il y avait une certaine limite à ne pas dépasser… Et cette journée l’avait allègrement franchie.

GARÇON ▬ Et euh... Vous aimez bien... Les comics ?

Non, je courais après pour le délire. La réflexion lui brûla les lèvres mais elle la retient. Allons, ce pauvre garçon ne méritait absolument pas qu’elle s’en prenne à lui comme ça. Même si c’était tentant. Diablement et horriblement tentant. Elle remua un peu sur sa chaise, poussant un profond soupir. Et puis d’abord, pourquoi il la vouvoyait ? Il devait avoir son âge. C’était stupide de se vouvoyer comme ça. Aucun d’entre eux n’avait atteint un âge qui exigeait quelque chose de semblable. Elle but une nouvelle gorgée de son diabolo avant de le reposer, s’éclaircissant la gorge.

ALEXIE ▬ Oui, j’aime bien. C’est… Distrayant.

Après tout, elle n’allait pas lui déballer sa vie et lui expliquer patiemment que les comics avaient eu tellement d’influence sur elle qu’elle se considérait maintenant comme une robin des bois des temps moderne. Non seulement elle se foutrait elle-même dans le pétrin, mais en plus… Ça n’était décidément pas le genre de chose à annoncer à n’importe qui. Quoiqu’avec un peu de chance, il la prendrait pour quelqu’un de suffisamment allumé qu’il la fuirait et qu’on ne parlerait plus de cette rencontre ni de l’aide qu’il lui avait fourni malgré tout. Mais bon – ça, c’était le genre de truc à vous foutre définitivement en l’air une réputation.

ALEXIE ▬ Et… Sinon, tu pourrais me tutoyer, non ? J’m’appelle Alexie.

Les doigts très légèrement serrés sur son verre froid, elle le leva à nouveau, buvant lentement avant de le reposer, fouillant ensuite dans son sac pour sortir de quoi payer leurs consommations, tirant quelques billets qu’elle posa sur le coin de la table, à côté de l’addition.

ALEXIE ▬ Pourquoi tu m’as aidée, au juste ? Pas que ça m’ait ennuyé, mais… Quelqu’un d’autre aurait tourné les talons. Alors que toi tu as juste payé le truc alors que… T’aurais pu l’étaler d’une main, ce type. T’es un peu louche.

Elle haussa les épaules, presque insouciante alors qu’elle recommençait à boire. On s’occupait comme on pouvait, hein…
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04.08.12 16:16
Apparemment, elle n'était pas de bonne humeur. Et ce malgré le comic, malgré la grenadine, malgré leur rencontre initiale. Bien sûr, pour affirmer cela, Ignace n'avait aucune preuve. S'il était bien une personne incapable de juger au niveau humain, c'était bien lui. Il ne pouvait se baser que sur des suppositions, des hypothèses de ce qu'il pensait acceptable socialement ou non. De ce qui pouvait trahir les pensées. Le regard de la jeune fille qui patrouillait aux alentours, s'attardant quelques fois sur lui, au cas où il ferait quelque chose peut-être. Sa serviette qui se voyait délestée de petits morceaux au fur et à mesure que le temps s'écoulait. Était-ce d'ailleurs bien de déchiqueter sa serviette? Le jeune homme se souvenait de son enfance, quand, en restaurant, sa mère le reprenait sévèrement quand il lui venait l'envie de s'adonner au même jeu que son interlocutrice, pour passer le temps. Essayait-elle de passer le temps?

Une fois les commandes arrivées, elle lui détailla avec précision que les comics étaient pour elle distrayant. Et pas un mot de plus. Quelque peu dépité, le jeune homme s'en tint donc à cette réponse. Cela faisait court, mais il n'avait aucune idée de ce qu'il convenait de dire ou de faire dans ces situations. Fallait-il se passionner pour la vie d'une inconnue en lui demandant des détails sur cette passion "distrayante"? Elle-même, devait-elle s'en tenir à ce simple mot ou en dire plus? Généralement, l'on répondait brièvement aux questions? Il ne savait guère si toutes ces conventions sociales avaient un sens au fond. N'étant pas spécialement intéressé, il but une gorgée du précieux breuvage. Après tout, ce n'était pas lui l'être social à cette table, pourquoi devrait-il chercher à comprendre les fonctionnements de cette mécanique barbare. Qu'on lui demande plutôt comment pirater un compte pour s'octroyer des jours de jeu gratuits sur un serveur. Ça il comprenait.

Fille: "Et… Sinon, tu pourrais me tutoyer, non ? J’m’appelle Alexie."

Ah. Effectivement. Le tutoiement. Généralement, quand il s'agissait d'un joueur qu'il rencontrait pour la première fois, Ignace avait tendance à le tutoyer. Et à l'insulter. De "noob" entre autre. Mais quand il s'agissait de personnes réelles, il ne savait ce qu'il convenait de faire. Dans les séries télés, quand les gens se rencontraient, ils se vouvoyaient. Certes, fidèle à lui-même, il aurait pu la tutoyer relativement familièrement et lui montrer tout de suite à quel genre d'individus elle avait affaire. Sauf qu'il avait envie, quelque part, de devenir social, de se faire des amis. Et peut-être qu'il avait voulu l'impressionner aussi. Même si pour le coup, il y avait d'autres moyens de faire.

Alexie: "Pourquoi tu m’as aidée, au juste ? Pas que ça m’ait ennuyé, mais… Quelqu’un d’autre aurait tourné les talons. Alors que toi tu as juste payé le truc alors que… T’aurais pu l’étaler d’une main, ce type. T’es un peu louche."

Il aurait tout simplement pu se battre. Ou éviter la jeune fille. Sur ce point, elle n'avait pas tord, il devait faire louche. Éviter les gens, il en avait l'habitude, c'est ce qu'il faisait généralement. A l'école il éviter les jeux en groupe, les discussions et les bandes avec un soin tout particulier. Les autres, il n'avait jamais vraiment aimé cela. Quant à taper, c'était la solution qu'il avait le plus souvent préconisé dès qu'un problème faisait surface. Un élève d'une classe supérieure voulait le bizuter en lui prenant son sac? Il lui faisait bouffer le dit-sac. Un type avec un couteau essayait de lui racketter une quelconque valeur? Il lui cassait le bras et lui rendait son couteau. Dans le ventre! La violence avait été le moteur et la fatalité de sa vie. Car elle n'avait de cesse de le rendre désagréable aux autres, de l'éloigner. Voilà pourquoi, après avoir eu le temps de réfléchir tandis qu'il se défoulait sur des monstres et où ce comportement était acceptable, il avait décidé de ne plus être le délinquant qu'il était. Il allait devenir quelqu'un de "bien". Ou presque. Enfin quand il le pouvait. Et là, il le pouvait.

Ignace: "Euh d'accord Alexie. Mais euh...je ne sais pas pourquoi je t'ai aidée. C'était...comme ça je pense. Et ne dis pas de bêtises. Je n'aurais pas pu l'étaler d'une main voyons. Il était trop....fort...pour ça. Pourquoi dis-tu que je suis louche?"

Évidement, lui même avait du mal à croire ce qu'il disait. Le joufflu n'était pas foncièrement "fort". Certes, il disposait d'un certain embonpoint, susceptible de lui apporter un quelconque respect parmi ses pairs de par la "force" qui vient avec. Mais Ignace en avait maté des bien plus coriaces que celui-là. C'était un poids plume même. Mais il espérait que la jeune Alexie y croit. Par chance, sa propre musculature était dissimulée par ses vêtements. Du moins, le pensait-il.

Il prit une autre gorgée de sa bière quand lui vint soudain un détail à l'esprit. Elle s'était présenté tantôt. Ne devait-il pas en faire de même? Généralement les gens aiment connaître le nom de la personne face à eux.

Ignace: "Euh...moi c'est Ignace."

Il ne savait dire comment, mais peu à peu, lui aussi semblait sombrer dans les méandres de l'ennui. Son regard se fit moins vif, sa posture moins droite. Il regardait alentours, cherchant de quoi occuper son esprit. Des gosses qui courent. Des mères qui les poursuivent. Des types aux regards louches. De la vie. Mais ce n'était pas si intéressant au final. Reportant son regard vers la jeune Alexie, il lui sembla soudain que son sentiment d'abattement s'alourdit. D'un seul coup. Il exhala lentement l'air qu'il avait dans les poumons et porta la bière à sa bouche une nouvelle fois. Que faire?
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Jesse McMillan

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06.08.12 21:49
Regarder les glaçons fondre au fond de son verre. Voilà une activité saine qui pouvait convenir à n’importe qui… Ses yeux sombres absorbés par les glaçons flottant dans le liquide rosé de son verre, elle avait appuyé ses coudes sur la table, sa joue posée contre sa main, remettant légèrement en place ses lunettes. Parfois, elle leva les yeux vers le garçon aux cheveux décolorés, sans prononcer plus que quelques mots du bout des lèvres. Elle lui dit trouver les comics « distrayant ». Mais c’était un mensonge – ils n’étaient pas que ça. Les comics, elle les adorait, elle les détestait parfois quand il la plongeait dans des affres d’incertitude quant au sort de ses héros favoris. Les comics, elle avait grandi avec, y trouvant un refuge quand son frère n’avait plus été là pour lui fournir les règles dont elle avait besoin – celles que les parents ne peuvent pas inculquer, ou du moins, que ses parents s’étaient refusés à lui apprendre. Ils avaient fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui – mais ça, elle ne pouvait décemment pas le raconter à un inconnu, sur un coup de tête. Ce serait quelque chose de totalement irréfléchi – et elle n’était pas ce type de personne.

Elle attrapa son verre, faisant tanguer un instant le niveau de son diabolo avant de le porter à ses lèvres, appréciant le goût frais et légèrement piquant. Après s’être présentée, elle aiguilla la conversation vers les raisons qui l’avait poussé lui à l’aider elle. Parce que, soyons logique – la plupart des gens l’aurait laissée se débrouiller. D’ailleurs, la plupart des gens laissaient les autres se démerder seuls, même s’ils étaient agressés en pleine rue. Triste mentalité du monde actuel. Elle laissa échapper un léger soupir, attendant la réponse de l’autre garçon. Elle posait ses questions avec une franche curiosité, après tout, elle-même aurait pu se débrouiller toute seule avec ce type – s’il avait été plus grand et plus fort, elle ne dit pas. Mais au vu de son gabarit, elle aurait tout à fait pu s’en débarrasser seule – avec nettement plus d’éclat que le grand décoloré, mais c’était un risque.

GARÇON ▬ Euh d'accord Alexie. Mais euh... je ne sais pas pourquoi je t'ai aidée. C'était... comme ça je pense. Et ne dis pas de bêtises. Je n'aurais pas pu l'étaler d'une main voyons. Il était trop.... fort... pour ça. Pourquoi dis-tu que je suis louche ?

Elle l’écoutait attentivement, curieuse. Il l’impressionnait – physiquement parlant. Il était grand, bien battit, semblait incroyablement fort aux yeux de la jeune fille – de quoi l’envier, en soi. Pouvoir traverser n’importe quel coin sans se faire ennuyer, sans qu’on lui cherche des crosses. Tout le contraire d’elle – elle qui était typiquement le genre de personne à qui on cherchait justement des noises dans la rue. Qu’aurait-elle pu donner pour devenir assez impressionnante pour qu’on lui fiche la paix… Mais la réalité était ainsi – on ne se retrouvait pas tout d’un coup doté de superpouvoirs pour régler leur compte à tous ceux qui le méritait. Alors elle avait dû compenser, travailler pour pouvoir s’en sortir sans avoir besoin de réclamer l’aide de quelqu’un. Mais quand on lui venait en aide, ça la touchait toujours un peu – c’était toujours agréable de constater que certaines personnes n’avaient pas perdu toutes leurs notions de bienveillance envers leur prochain. Puis il se présenta. Ignace. Un prénom somme toute très peu commun. Elle esquissa un léger sourire, avalant une nouvelle gorgée de sa boisson.

ALEXIE ▬ Tu es louche parce que n’importe qui m’aurait laissée me débrouiller seule. Maintenant, les gens préfèrent passer leur chemin plutôt que de venir en aide à quelqu’un. Et les gens préfèrent aussi en général régler les trucs par la violence plutôt que de se contenter de payer comme tu l’as fait. C’est pour ça que je dis que t’es louche…

Elle agita un instant la main, comme si elle cherchait ses mots, fronçant un instant le nez pour remonter ses lunettes de quelques millimètres dessus.

ALEXIE ▬ … Parce que t’as pas agi comme le ferait la plupart de la population. Donc ça te rend… Louche, au vu de cette norme-là.

Elle n’était pas habituée à ce genre de comportement. Elle ne comprenait pas – et avouons-le, ça l’agaçait profondément de ne pas comprendre. A force de vivre en communauté, elle se targuait maintenant de pouvoir comprendre un minimum le genre humain, sa manière de vivre, ses habitudes. Tout un tas de choses qui avaient évolués au fil des années, passant d’une certaine civilité à l’indifférence folle dans laquelle ils baignaient désormais – on ne se souciait plus que de soi, et rien d’autre. Elle soupira légèrement – voilà pourquoi elle aimait tant les comics, aussi. Parce qu’ils représentaient un idéal qu’ils n’atteindraient jamais. Parce qu’entre ces pages de papiers glacées existaient des héros dont le seul but était de venir en aide à la population… Des héros qui n’existeraient jamais en vrai, et c’était bien dommage. Il n’y avait que les super-vilains qui existaient pour de vrais. Enfin… Elle n’était pas mieux. Elle cambriolait sans vergogne ceux qu’elle jugeait légitime de dépouiller, mais en soi, ça restait quelque chose de mal. Mais… La fin justifiait les moyens, après tout. Elle leva légèrement son verre, esquissant un mince sourire.

ALEXIE ▬ Eh bien Ignace… Ravie de te rencontrer. Je pourrais difficilement ne pas l’être après que tu m’aies rendu un aussi grand service.

Après tout, il n’était absolument pas censé savoir qu’elle aurait pu se débarrasser du garçon seule – avec quelques difficultés, certes. Plus nombreux étaient les gens à la prendre pour une fille faible et sans défense, mieux c’était. C’était agaçant, mais au moins, elle ne sortait pas de la masse. Elle lui adressa un nouveau sourire, amenant son verre à ses lèvres pour boire, son regard dérivant un instant sur les passants avant de se reposer sur le décoloré.

ALEXIE ▬ Et sinon… Tu fais quoi dans la vie, Ignace, à part voler des comics à d’innocentes jeunes filles ?

Elle le charriait un peu – rien n’interdisait ça, de toute manière.
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07.08.12 17:43
Le jeune homme était installé au fond de sa chaise, bien appuyé sur le dossier, le regard à moitié absent. Rien n'arrivait à piquer son intérêt, rien autour de lui n'arrivait à effacer ce sentiment de lassitude qui semblait l'envahir davantage au fur et à mesure que les minutes passaient. Même la bière entre ses doigts lui donnait à peine envie. Pourtant, il savait qu'elle était désaltérante, douce et alcoolisée à la fois. Une bonne boisson à partager avec des amis autour d'une partie de jeu de rôle en ligne. Mais voilà, même elle n'arrivait pas à le convaincre. Il en prit une nouvelle gorgée, savourant avec délectation le liquide froid descendre le long de sa gorge et l'alcool attaquer son cerveau à jeun. Certes, depuis le temps qu'il consomme ce genre de breuvage, son effet s'est fait moins violent qu'à l'époque où il n'était qu'un jeune étudiant. Mais qu'importe.

Il leva les yeux pour voir celle qui partageait ce moment avec lui. La petite avec les lunettes. Elle parlait tout en sirotant sa grenadine. Ou son diabolo grenadine. Ça n'avait plus d'importance de toute façon. Et étrangement, elle semblait avoir perdu cette aura qu'il pensait avoir aperçu plus tôt. Elle qui lui semblait si attendrissante et attachante n'avait maintenant plus l'air que d'une fille comme les autres. Peut-être en un peu plus mignonne. Notamment quand elle fronça le nez pour remonter ses lunettes.

Alexie: "… Parce que t’as pas agi comme le ferait la plupart de la population. Donc ça te rend… Louche, au vu de cette norme-là."

Il leva un sourcil sans que son air blasé ne le quitte. Louche. Il paraissait louche aux yeux de la société? Qu'en avait-il à faire au fond? La société pouvait bien rester où elle le souhaitait, il n'en avait cure. Ces normes et ces façons de se comporter, toutes édictées par des générations d'hommes et de femmes avant eux, jamais il n'avait voulu y adhérer. Toute sa vie il s'était trouvé en dehors de ces chemins bien tracés et de ces belles lignes de la bonne pensée. Bon, peut-être pas toute sa vie, mais une bonne partie. Une bonne partie consciente tout du moins. Mais la mignonne aux lunettes semblait y adhérer. Soit. Elle faisait bien ce qu'elle voulait après tout.

Elle tenta bien de le remercier, sans vraiment le faire. Ravie de le rencontrer. Un si grand service. Il agita la main devant lui pour signifier l'inutilité de ces choses tandis que son regard dérivait à nouveau sur la droite. Il ne faisait pas les choses pour des remerciements. D'ailleurs, ça n'avait pas cours chez lui. La gratitude, il ne connaissait pas. Ou plus. Allez savoir. Et puis, comment expliquer à cette fille qu'il n'avait pas fait cela pour elle? Qu'à la base, il fut pris d'une soudaine envie d'acheter ce comic? Envie qui disparut évidement en totalité une fois l'achat effectué. Comme s'il avait de l'argent à gaspiller tiens.

Tandis qu'il divaguait, il aperçut un jeune serveur, assis sur un rebord du mur, qui semblait tout aussi dépité que lui d'être ici séant. Le travail n'avait pas l'air de l'enchanter énormément. Au moins, ils étaient deux, même si Ignace ne travaillait pas, lui. D'ailleurs, en parlant de travail, la jeune fille mit le sujet sur le tapis. Que faisait-il, dans sa vie, à part voler des jeunes filles? Il tourna la tête vers elle, lentement, plongeant son regard dans le sien.

Rien.

Quelle importance cela avait-il pour elle en fait? Pourquoi voulait-elle savoir ce qu'il faisait dans sa vie? Était-ce là encore une de ces conventions sociales qu'il fallait respecter pour paraître bien? Quel difficile exercice que ce moment. Il aurait bien aimé être ailleurs. Auprès de sa bande de copains par exemple. Même si, à la réflexion, il n'avait pas de copain. Il prit une nouvelle gorgée de sa bière. Que lui répondre?

Ignace: "Bah en plus de les voler, je les invite à boire un café."

Voilà, elle était contente? Il avait même glisser un trait d'humour dans sa réplique. Se trouvant incroyablement stupide d'adhérer ne serait-ce que l'espace d'un instant à ces règles, il avala la moitié de sa bière en étouffant une moquerie intérieure. Bravo gugusse, on dirait un dragueur maintenant. De vraies manières de capitaine de l'équipe de foot tiens. Il était vrai que ces individus grotesque aimaient à draguer la donzelle par des méthodes plus ou moins douteuses, lâchant des traits d'humour assez pitoyable.

Fallait-il qu'il lui rende la réplique maintenant? C'est du moins ce qu'elle semblait attendre. A moins que ce ne soit la blonde de la table d'à côté qui attendait une réponse de son partenaire. Qu'importe au fond.

Ignace: "Et toi, que fais-tu, à part boire avec des inconnus?"

Visiblement, c'était le ton adapté. Du moins il le pensa. Enfin, il avait utilisé le même qu'elle. Jusqu'à reprendre le même genre d'humour.
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burn the bitch down, I never will cross that bridge again
Jesse McMillan

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23.08.12 20:39
HRP : Je préviens immédiatement : non seulement ça a mis longtemps à venir, mais en plus c'est sûrement le pire rp que j'ai écris depuis un bail. Alors... Pardonne-moi ? >_<. J'essaie de me remettre dans le rp après ma pause de 10 jours là, mais c'est ardu et frustrant au possible, rien de ce que je fais ne me convient x'D.

Il fallait se rendre à l'évidence : les deux jeunes gens n'avaient rien à se dire. En soit, ce n'était pas réellement gênant – Alexie n'était pas spécialement sociable et parler avec des gens, qu'ils soient des connaissances ou des inconnus représentait toujours une corvée innommable pour elle. Elle jeta un coup d’œil à son interlocuteur – que faisait-elle ici ? N'aurait-elle pas pu se contenter de le remercier platement avant de rentrer chez elle pour tranquillement feuilleter son album ? Non, il avait fallut qu'elle lui propose d'aller boire un café. Qu'est-ce-qui pouvait lui passer par la tête, parfois, elle se le demandait. Surtout que... Il n'était pas le type de garçon qui semblait avoir l'habitude de prendre un verre à une terrasse avec une jeune fille. Loin de là – il avait plutôt le type de celui qui agressait une jeune fille pour lui piquer son sac. Avoir une pareille tête de délinquant ne devait pas être facile à porter tous les jours – quoi qu'elle l'enviait fortement pour la paix qu'il devait avoir quand il se baladait dans la rue. Le genre de paix pour lequel elle aurait tout donner...

Elle se redressa, s'étant à moitié affalée sur sa chaise durant les minutes précédentes. Promenant son regard noir sur ce qui les entourait, elle ne pouvait s'empêcher de remarquer ce qui se passait. Un homme qui se faisait bousculer, une main qui glissait au fond d'une poche pour piquer un porte-monnaie... Elle détourna la tête. Tout ça l'agaçait – c'était tellement frustrant, de voir ce genre de personne s'en tirer sans aucun soucis... Mais elle n'allait pas faire d'esclandre juste pour ça, ça n'en valait pas la peine – les gens passaient de toute manière leur temps à se voler entre eux. Ça ne la concernait juste pas, au final. Parfois, elle regrettait de ne pas être capable de prendre un verre et de discuter tout naturellement avec ses camarades de l'université. Et d'autres fois... Elle était juste satisfaite de sa vie tranquille et sans remous – le dernier événement réellement marquant survenu dans cette petite ville du Maine, c'était bien la chute de la météorite. Mais même ça au final, ce n'était pas quelque chose de totalement inhabituel – il lui semblait avoir lu quelque part que des centaines d'objets célestes de ce genre s'écrasaient sur terre. Alors elle questionnait ce garçon – pour meubler la conversation, un peu. Et puis en soit, il y avait quand même une sacré part de curiosité – parce que ce type n'avait pas agi comme quelqu'un de « normal ».

IGNACE ▬ Bah en plus de les voler, je les invite à boire un café.

De l'humour. Incroyable. Il avait l'air de s'emmerder à mourir, mais il glissait quand même une pique d'humour dans sa réponse. Combien de temps tiendrait-il avait d'annoncer qu'il en avait assez de cette mascarade de discussion et qu'il tourne les talons sans se retourner ? Sans mentir – elle s'ennuyait aussi. Mais elle n'avait rien trouvé de mieux que de lancer une pseudo-discussion avec lui, histoire de ne pas bêtement rentrer chez elle avec son comic. Et puis, on ne savait jamais – peut-être que cela lui serait utile, un jour ?

ALEXIE ▬ Je vois. Le super plan pour se faire offrir à boire, au final.

Elle parlait presque innocemment, les doigts jouant avec la touillette de son verre. Comme si la discussion était tout à fait normale, comme si elle n'avait pas eu besoin de lui courir après pour récupérer son bien. Comme si elle était juste en train de discuter avec une connaissance.

IGNACE ▬ Et toi, que fais-tu, à part boire avec des inconnus ?

Elle haussa les épaules, gardant son air innocent et stoïque. Ce qu'elle faisait de sa vie ? Pas grand chose. Elle se voyait mal dire « Rien d'inhabituel, je suis étudiante le jour et je cambriole des gens la nuit. Une vie tout à faire normale en somme, si si ! ». Elle avait la nette impression que dire cela d'une manière aussi naturelle lui vaudrait pas mal d'ennuis – et Dieu seul savait qu'elle n'avait absolument pas besoin de ce genre d'ennuis.

ALEXIE ▬ Pas grand chose. Il paraît que je suis étudiante la plupart du temps, mais entre nous, je pense que ça ne sont que des rumeurs.

Une légère esquisse de sourire au coin de ses lèvres. Comme si ça l'amusait. Elle mentait, c'était évident - après tout, l'image qu'elle renvoyait était vraie : elle était une étudiante acharnée qui devait tout faire pour ne pas perdre sa bourse.
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