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Le chien des Baskerville: Croisement [PV Nora Stampton]
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09.02.17 3:29
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Journal

22 novembre 2001, quelque part en Europe de l'est

Varig se réveilla en sursaut, sans l'agréable moment de doux flottement qui précède généralement le retour au monde réel. On l'avait entraîné à feindre de rester endormi un moment pour observer son environnement, mais ce furent ses réflexes naturels d'adolescents qui reprirent le dessus et il se redressa brusquement, repoussant au passage la couverture posée sur lui.
La lumière du soleil passait entre les fentes des stores qui couvraient l'unique fenêtre de la pièce. C'était une petite chambre, peinte avec des couleurs vives et confortable, voir luxueuse comparée aux standards spartiates de la Vallée où le garçon avait passé ces derniers mois.

Une onde de douleur afflua soudain, particulièrement localisée de son épaule. Varig grogna, et ce brusque retour de ses sensations lui rappela soudainement les événements qui s'étaient produits avant qu'il ne tombe inconscient dans la neige de la Fosse.

Yuri. Le combat, le couteau.

Avait-il tué son adversaire? Non on ne lui en avait pas laissé le temps.
Tout ce qui était arrivé cette nuit là lui semblait floue, lointain et pourtant clair à la fois. Comme un rêve où l'on peine à se reconnaître une fois éveillé.

Tentant de se concentrer, Varig ferma les yeux. On avait pansé ses plaies, et il faisait jour. Et chaud. Il n'était plus dans la Vallée. Où alors?

Cherchant des réponses à ses questions, il se leva d'un pas trébuchant et fit le tour de la chambre, explorant méticuleusement les placards et tiroirs. Il rassembla ensuite ses trouvailles sur le lit, perplexe.
Dans l'armoire, il y avait des vêtements civils, passe partout et chauds. Dans la salle de bain, il trouva le couteau avec lequel il avait faillit poignarder Yuri, un briquet et des médicaments. Un passeport, un téléphone portable et quelques dizaines d'euros cachés dans un sac à dos sous le lit complétaient cet équipement sommaire.
Mais ce qui l'intriguait le plus, c'était les deux billets d'avion polonais trouvés dans la table de nuit. Le premier vol était à destination de la suisse, alors que le second l'envoyait vers New York. Plus étrange, les deux aéroports de départ étaient différents, ainsi que les dates. Le vol pour les États-Unis partait dans deux semaines, alors que celui pour la Suisse partait le jour même.

Un grondement sourd interrompit les réflexions du jeune homme, qui s'approcha de la fenêtre.
Un aéroport. La chambre où il se trouvait surplombait une piste de décollage, à quelques centaines de mètres. Sans doute le lieu de départ vers la Suisse, puisqu'il était censé partir aujourd'hui même... Mais alors pourquoi un second billet, et un autre aéroport polonais?

Le téléphone se mit à sonner, interrompant ses réflexions. Varig se précipita dessus, et décrocha aussitôt.

-Félicitations, lui lança le balafré de sa voix si reconnaissable. Tu as réussi la première partie de ton entraînement en démontrant ta force. Mais ce qui vient sera plus difficile, et  plus important si tu veux être plus qu'un simple soldat.

L'adolescent demanda sans la moindre hésitation:

-Que dois-je faire?
-Survivre. Ton avion pour New York part dans deux semaines, c'est suffisant pour rejoindre la capitale, à plus de cinq cent kilomètres de l'endroit où tu te trouve. Tu as une longue route, et ni argent ni aide. À toi de te débrouiller...
-Attendez... Pourquoi me laisser un second billet pour la Suisse alors?
-Pour te laisser une chance de renoncer à tout ça avant que tu ne le puisse plus jamais.

Varig serra les dents.

-Je n'ai pas enduré ces mois d'entraînement pour abandonner maintenant.
-Un jour tu regrettera de ne pas avoir prit cet avion...

Et il raccrocha.
Resté seul, Varig commença à s'habiller, en colère. La condescendance du balafré l'énervait, mais une part de lui ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait peut-être raison.
Dans la Vallée, l'adolescent avait appris à se battre, mais là la leçon était tout autre. Il allait devoir apprendre seul à se débrouiller et à survivre dans un monde où il n'existait pas.
Ce serait l'enseignement le plus important de sa vie.

Il quitta la chambre quelques minutes plus tard, traversa le hall de l’hôtel et sortit sans se retourner. L'adolescent marcha d'un pas rapide sur la chaussée goudronnée et s'arrêta à un croisement. À sa droite, l'aéroport et quelques bâtiments émergeaient d'une forêt dense, alors qu'à sa gauche la route s'enfonçait dans les bois, et un panneau routier indiquait une ville distante de quelques kilomètres.

Varig passa de longues secondes immobile au milieu du croisement désert, exhalant de petits nuages de vapeur malgré le soleil, la bretelle de son sac à dos passée autour de son épaule valide. Finalement il leva les yeux vers le ciel, une expression indéchiffrable sur le visage.

Même s'il ignorait où tout cela le mènerait, il avait fait son choix. Sans se retourner il s'éloigna de l'aéroport, marchant vers la ville.


21 juillet 2213, QG de la milice Eraser, Centre des Congrès, Madison, 212 ans plus tard

Après s'être enfuis de justesse hors de l'arène avec leur suspect, Nora et Varig avaient cherchés à distancer leurs éventuels poursuivants. La jeune femme avait été plutôt amochée dans l'affrontement avec les hommes de main du lieu, et pour une fois c'était son coéquipier qui avait dut assurer la conduite de leur taxi, ''emprunté'' lors de leur extraction. Piétinant méthodiquement les règles du code de la route futuriste, l'agent avait conduit ses deux passagers au QG de la milice en un temps record, seul endroit où ils seraient tous à l'abri des sbires de Monsieur M.

Bien qu'on soit au milieu de la nuit, le Major Strauss était venu jusqu'à son bureau entendre leur rapport, et Varig avait bien cru plusieurs fois que ses sourcils allaient définitivement quitter son visage pour venir se coller au plafond.

-Bon, je résume, lâcha-t-il finalement après avoir pris une longue gorgée de son troisième café de la nuit, sans remarquer l'expression envieuse de sa subordonnée. Notre Evolve mort trempait dans le trucage de combats clandestinx avec l'aide du type que vous venez de me ramener. Ce dernier préparait divers stimulants pour assurer la victoire de ceux sur qui son complice pariait. Sauf que le criminel gérant le business de cette ''arène'' a découvert l'arnaque et n'a pas vraiment apprécié. Du coup votre suspect a tenté de se racheter auprès de lui en assassinant son associé en lâchant sur lui un chien géant génétiquement modifié pour des combats clandestins de créatures artificielles. Vous avez infiltré les lieux en tant que combattants grâce à l'aide d'un criminel dont nous avons acheté l'aide en arrêté plusieurs de ses concurrents. Ensuite vous avez profité de votre couverture pour identifier et interpeller le tueur qui a maintenant tellement peur de subir représailles de son ancien patron qu'il hurle à qui veut l'entendre qu'on doit le mettre en prison. Sacré bordel.

Plutôt oui, pensa Varig en silence. Il avait vu pas mal de choses tordues dans sa carrière d'agent secret, mais cette ville semblait être une source à peu près inépuisable d'affaires repoussant les limites de l'étrange.
Le major soupira et se laissa brutalement aller en arrière dans son fauteuil, si bien qu'il recula d'une bonne vingtaine de centimètres.

-En tout cas c'est du beau travail. Ce soir un assassin dormira en cellule grâce à vous deux. Vous avez pris des risques et nagé dans des eaux bien troubles... Je ne sais pas encore comment je vais expliquer tout ça dans le rapport officiel. Peut-être vaut-il mieux que certains ''détails'' n'y figurent pas... Je vais rester ici et passer ce qui reste de ma nuit à remplir la paperasse. Félicitations.

Le major se leva et serra la main des deux Erasers. Mais alors qu'il prenait congé, il sembla se souvenir de quelque chose.

-Wagner, vous voudrez bien rester encore une minute avant de rentrer chez vous? J'ai un mot à vous dire... En privé.

Varig jeta un rapide regard à sa coéquipière avant de ramener son attention vers leur supérieur.

-Bien sûr major, répondit-il finalement.

La discussion entre les deux hommes dura presque une demi-heure. Quand Varig ressortit, les bureaux de la milice anti-Evolve étaient presque entièrement plongés dans le noir, mais la lueur d'un holo-écran brillait encore. Sans savoir s'il était content de voir cette lumière et ce qu'elle signifiait, l'agent se dirigea vers le bureau de Nora.

-Tu restes pour le café ou pour moi? lança-t-il d'un ton sérieux. Finalement, tu sais quoi, ne réponds pas. Ton mug serait trop triste de connaître la vérité.

Sans demander d'autorisation, Varig se pencha sur l'écran.

-Tu devrais regarder tout ça demain, la nuit a été longue. En plus je connais un endroit où ils servent un meilleur café, ou quelque chose de plus fort. Après tout comme disait Strauss, un assassin dort en cellule grâce à nous. Ça se fête. Et puis un verre ou deux suffiront peut-être à me faire oublier la raclée que j'ai pris dans l'arène...T'en dis quoi?

Le visage de l'agent était aussi indéchiffrable qu'à son habitude, mais quelque chose dans sa voix contredisait la légèreté de son discours. En bon flic, Nora ne passerait sûrement pas à côté... Mais comment l'interpréter? C'était une autre question.
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13.02.17 15:49

Si elle n’avait pas été aussi mal, nul doute que l’eraser se serait fait un plaisir de commenter la conduite de son partenaire. Mais pour le moment, elle tentait davantage de se calmer et de se reposer un maximum pour ne pas donner lieu à un dérapage de son pouvoir, plutôt qu’à des paroles cyniques. La nuit n’était pas encore terminée et elle n’avait pas la moindre envie de lâcher prise au mauvais endroit, en plein dans le nid d’erasers. Mais ce n’était que partie remise, dès qu’elle aurait ingurgité deux ou trois cafés noirs, elle irait beaucoup mieux ! Surement couplé à ça une douche de quelques vingtaines de minutes pour décontracter ses muscles encore sous tension.

Elle laissa plut ou moins Varig faire leur rapport, non sans prendre la parole quand elle jugeait ça nécessaire. Nora était crevée mais elle n’allait en montrer aucun signe direct. A moins que son silence plus conséquent qu’à son habitude ne l’a trahisse ? Elle s’en foutait royalement. Le résumé de son supérieur fut comme un coup de massue. A la fois salvateur de leur boulot effectué sur une durée si courte mais aussi éreintant. Ca rendait les combats subits bien plus réels et elle avait l’impression que son corps s’en souvenait davantage à ces annonces. Il lui fallait un putain de café et par deux fois, elle faillit se saisir de celui de son chef. Juste comme ça, parce qu’elle en avait ras-le-bol d’attendre. Mais elle garda son sang-froid mais ne put s’empêcher de répliquer.

« Et sans faire de morts, notez-le. »


Ou pas plus qu’il y en avait déjà au début de l’enquête. Et pour le coup, pour qu’elle soit déjà à classer, Nora en était la première étonnée. C’était bien trop rapide à son goût et il ne s’était rien passé d’extravagant. Elle ne s’en plaignait pas, mais bosser avec Varig et ne rien récolter de merdique ? C’était trop beau pour être vrai, voila tout. Elle resterait encore sur ses gardes un bon moment.

Elle hocha la tête face aux félicitations de Strauss. Dans le fond, ce n’était qu’une enquête menée à bien, rien de plus. Avec en prime, le loisir d’avoir soufflé les réponses à la Crim’ qui n’en récoltera aucun lauriers. Elle était bonne pour payer un verre à Seth pour ne pas en entendre parler pendant des mois et ne pas lui devoir de services le cas échéant. Parce qu’elle les connaissait, les services que l’eraser pouvait lui demander… Elle sortie de ses pensées pour serrer la main de son supérieur et commença à quitter les lieux. En privé ? Elle ne laissa rien paraitre mais cette formulation ne lui plaisait foutrement pas. Sa parano quant à la découverte de son pouvoir revint à la charge. Avait-il des doutes ? Des preuves prouvant qu’elle était passée de l’autre côté de la barrière ? Non. Sinon elle serait déjà passée entre les mains des scientifiques et se serait taper une panoplie de tests… Si toutefois elle était disposée à se faire pucer. C’était toujours un sujet sur lequel Nora n’était pas encore parvenue à se décider.

Elle sortie sans ajouter un mot mais son regard laissait sous-entendre à Varig qu’elle allait vouloir des explications. Pourquoi son supérieur voulait taper la causette à un détaché d’une autre section ? La jeune femme alla se chercher un café et revint à son bureau. Elle commença à ouvrir des dossiers, lisant quelques lignes sans intérêt avant d’avoir descendu sa première tasse. A sa seconde, elle se concentra nettement plus facilement malgré les protestations de son corps à continuer le boulot après cette journée.

L’humour de son partenaire l’étonna un peu. Il était encore en forme pour ce genre de connerie ? Ou c’était pour tenter de se décontracter ? Elle ne saurait le dire et préféra garder le silence, non sans terminer sa tasse. Elle le fixa à son entreprise de s’incruster dans ce qu’elle lisait et remarqua quelques détails sur la façon dont il avait de se tenir. Etait-elle trop fatiguée ? Ou devenait-elle encore plus parano que d’ordinaire ? Peut-être un peu des deux.

« Un ou deux seulement ? Je te pensais plus résistant que ça. »
Lança-t-elle sans une once de plaisanterie dans la voix, si bien qu’il était difficile de savoir si elle était sérieuse ou non. « J’en suis. A deux conditions : que tu ne touches pas au volant. » Elle commença à fermer les dossiers, notant une ou deux remarques dans un coin « post-it » de son logiciel avant d’éteindre son pc. « Et que tu me racontes ce qui se passe. » Elle recula pour se lever et mettre sa veste. « J’suis flic, tu te souviens ? Et je pense avoir passé assez de temps en ta compagnie pour voir quand ya un truc qui tourne pas rond. »

Ce qui lui semblait bizarre, mais qu’elle garda pour elle, c’était le manque de retenu de son partenaire. Rare sont les fois où sa voix le trahissait comme elle venait de le faire alors que son visage était toujours aussi neutre. Pourquoi ce laisser-aller ? La fatigue ? Ou faisait-il ça intentionnellement ? Dans ce cas, dans quel but ? Elle retint un soupir mais se passa la main droite devant le visage et se massa les paupières, tout en se dirigeant vers le garage.

Une fois dans le véhicule, elle lui demanda l’adresse pour la rentrer dans le logiciel et fut étonnée de l’entendre. Qu’est-ce qu’il voulait aller foutre là-bas ? Enfin, si ça lui faisait plaisir et qu’il payait la note, Nora n’avait pas d’objection. Bien qu’elle ne pouvait s’empêcher de trouver étrange cette sortie. Pourquoi ? Parce qu’elle ne les voyait pas autrement qu’en pleine action et que sortir prendre un verre ne rentrait pas dans cette description.

« Alors ? » Lança-t-elle après quelques minutes de silence dans l’habitacle, sur un ton mi-menaçant, mi-lasse. Devait-elle s’attendre au pire ? Ou devait-elle simplement se reposer pour ne pas essayer de voir des problèmes là où il n’y en a pas ?
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15.02.17 18:30
Nora ne répondit pas immédiatement à la proposition, commençant par commenter son contenu.

-Un ou deux seulement ? Je te pensais plus résistant que ça. lâcha-t-elle avec sérieux, bien que Varig soit persuadé qu'elle plaisante.

Finalement la jeune femme ne réfléchit que quelques secondes.

-J’en suis. A deux conditions : que tu ne touches pas au volant.
-Ça me va. Quoi d'autre?

Tandis qu'ils parlaient, l'agent observa sa coéquipière commencer à fermer l'ordinateur, notant un ou deux détails trop vite pour qu'il puisse lire ce qu'elle écrivait.

-Et que tu me racontes ce qui se passe.
-Qu'est-ce qui te fait dire qu'il se passe quelque chose? demanda Varig d'un ton à la neutralité étudiée.

L'Eraser se levait déjà et répondit du tac au tac:

-J’suis flic, tu te souviens ? Et je pense avoir passé assez de temps en ta compagnie pour voir quand ya un truc qui tourne pas rond.
-Ok, admit-il. On parlera en route.

Les deux équipiers se dirigèrent vers les garages sans échanger un mot. Varig n'avait pas besoin de réfléchir à ce qu'il allait dire; en fait il s'attendait à cette conversation. Il l'avait préparé de longue date.
Une fois dans la voiture et la destination programmée dans l'ordinateur de bord, le silence se prolongea sans que l'agent ne cherche à le rompre. Observant les lumières du centre-ville, il pensait à tout ce que cette soirée pouvait changer. Ce fut Nora qui finit par parler:

-Alors? lâcha-t-elle sèchement.

Varig se tourna vers son interlocutrice.

-Strauss voudrait me faire transférer dans l'unité. Il trouve qu'on fait une bonne équipe.

L'agent marqua une pause, pensif.

-Je dois en parler à notre amie commune, et j'ignore si elle acceptera. Peut-être que je devrais lui forcer un peu la main. Qu'est-ce que tu en dis? Travailler avec moi pourrait t'aider à gagner quelques mois de tranquillité pour... Prendre une décision.

Il ne précisa pas de quoi il parlait, car ce n'était que trop évident. Si elle avait un coéquipier à qui elle n'avait pas à cacher son pouvoir, cela l'aiderait considérablement à le dissimuler en cas d'accident.

-Si tes techniques de pilotage ne nous tuent pas avant je veux dire, ajouta-t-il avec le même sérieux.
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15.02.17 19:10

Rien que ça ? Un transfère sous prétexte qu’ils formaient un bon duo ? Nora se renfrogna légèrement dans son siège. L’idée en soi ne lui déplaisait pas vraiment, elle devait reconnaitre qu’elle avait confiance dans les capacités de Varig sur le terrain pour protéger ses arrières, bien plus que certains erasers avec qui elle avait déjà pu bosser. Oui, sauf qu’il ne faisait pas partie de la milice, qu’il était à la solde d’une organisation assez puissante pour faire disparaitre ses traces dans les registres des personnes recherchées. Cette simple idée ne lui plaisait pas. Ca sonnait trop comme des emmerdes à venir et ça, elle savait se les attirer toute seule sans avoir besoin d’un partenaire. Forcer la main de Sofia ? L’eraser tourna le regarde vers lui et haussa un sourcil comme première réponse. Elle n’avait parlé qu’une seule fois à cette femme et Nora supposait qu’elle n’était pas du genre à se laisser forcer la main et elle le lui fit comprendre d’un regard. La suite la fit grimacer et regarder par la fenêtre. Il n’avait pas besoin de lui parler de ce sujet, déjà bien trop présent dans son esprit. Mais…

« Et pourquoi tu voudrais intégrer notre section ? Pour mon caractère si aimable ? »

Pour son projet de fausser compagnie à Sofia ? Si elle lui laissait un peu plus de liberté, arriverait-il à quelque chose, plus facilement ? Un coude sur le rebord de la fenêtre, elle plaça sa tête contre la vitre et sa main maintenait son menton. L’idée de savoir qu’en cas de pépin, il saurait réagir n’était pas pour prendre une décision objective.

« J’ai toujours conduis comme ça et je suis toujours vivante, j’te fais remarquer. »


Un petit changement de sujet, juste le temps d’essayer de trouver une réponse un peu plus adéquate. Mais dans le fond, elle ne savait pas ce qui était le mieux. Pour elle. Et pour lui. Elle pouvait peut-être être une connasse à ses heures, mais elle n’était pas entrée dans la milice pour faire des pertes.

« Si je perds le contrôle en pleine mission. Qu’est-ce que tu feras ? »
Demanda-t-elle finalement, reprenant la maitrise d’elle-même pour le regarder.

Il n’était pas question de se laisser aller plus que ça. Même s’il l’avait vu dans un pire état, Nora ne voulait pas qu’il puisse se rendre compte à quel point toute cette histoire la travaillait. Parce qu’il y avait une différence entre savoir et voir. Et elle avait encore assez d’égo pour ne pas avoir envie de partager ses ressentis avec lui.
Et puis, si sa réponse ne lui convenait pas, elle irait elle-même voir Strauss pour gueuler et dire qu’elle ne voulait pas de lui comme partenaire. Elle devrait évidemment trouver des arguments convaincants pour qu’il ne le lui impose pas, tout simplement, mais elle supposait que ça pourrait se trouver. Elle n’irait pas jusqu’à vendre son identité mais elle ferait son possible pour l’empêcher d’être son co-équipier. Enfin… Quitte à choisir, elle savait aussi qu’elle préférait l’avoir lui, comme partenaire, plutôt qu’un autre eraser. Parce qu’à l’heure actuelle, il devait être celui qui en savait le plus sur elle.

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27.02.17 22:18
Réfléchissant sans doute à la proposition de son coéquipier, Nora défendit ses compétences de pilote. Finalement ces chamailleries étaient devenues une habitude entre eux, sans forcément perdre tout leur mordant.
Au bout d'un moment, la jeune femme se tourna vers Varig, le fixant droit dans les yeux d'un air impassible.

-Si je perds le contrôle en pleine mission. Qu’est-ce que tu feras?
-Ce que je fais de mieux, répondit l'agent sans ciller. Limiter la casse et faire le ménage.

Il laissa le temps à sa coéquipière de l'étudier. En dire plus aurait été inutile; Nora savait ce qu'il faisait, et comment. Elle l'avait vu à l’œuvre. Mais était-ce la réponse qu'elle attendait? Difficile à dire.
D'un côté sa nouvelle condition d'Evolve lui faisait horreur, ébranlant les certitudes d'une vie dont la stabilité était déjà douteuse. Mais de l'autre, elle se trouvait comme lui sur le fil du rasoir, isolée et menacée de toute part. Alors sans doute que savoir que quelqu'un pouvait l'épauler faisait du bien à entendre, même si elle ne le reconnaîtrait sûrement jamais.

Varig fixa à nouveau les lumières de la ville. Il aurait dut s'en vouloir de ce qu'il allait faire, et sans doute qu'elle lui en voudrait terriblement. Ou peut-être pas. Nora était plutôt imprévisible... Et après tout il faisait ce qui était nécessaire.

La silhouette d'un grand immeuble brillamment éclairée apparut au détour d'une courbe, et leur véhicule roula silencieusement jusqu'au grand escalier qui servait de perron au plus grand hôtel de Madison.
L'agent descendit le premier, et attendit que sa coéquipière fasse de même pour monter les marches jusqu'aux portes vitrées. Celles-ci s'ouvrirent à leur approche, sans un bruit.

Malgré l'heure, presque plus matinale que tardive, le luxueux hall dans lequel pénétrèrent les deux Erasers était brillamment éclairé et des réceptionnistes étaient à leurs postes. Varig regarda quelques instants les humains et les androïdes qui s’occupaient de cette tache, sans doute pour satisfaire tous les clients du plus traditionaliste au plus high-tech.

Sans rien dire, il se dirigea vers le bar de l’hôtel qui se trouvait derrière de grandes portes qui encadraient la réception.
L'endroit était là aussi brillamment éclairée et aménagé dans un style luxueux, à la fois futuriste et terriblement classique. Et terriblement désert; un barman en tenue les observa entrer avec décontraction, contrairement à son comparse synthétique qui resta ''de marbre''. À cette heure il n'y avait aucun client, et la cinquantaine de tables étaient toutes à leur disposition.

-T'en dis quoi? demanda Varig à sa coéquipière.

Tout en écoutant sa réponse, il décida de la laisser choisir leur table et lui fit signe de passer devant. Dès qu'ils furent installés, une carte des boissons apparut sur un écran holographique flottant face à chacun d'eux. Les prix étaient plutôt élevés, mais l'Agence avait mis à la disposition de Varig bien plus d'argent qu'il ne pouvait légalement en dépenser. Aussi passa-t-il son bracelet pour payer les premières commandes.
Ce fut l’androïde qui les leur apporta, avant de retourner tranquillement à son poste.

-Alors, à quoi buvons nous? lança l'agent, son air indéchiffrable plaqué sur le visage.

Au moins ça donnait l'occasion à Nora d'accepter sa proposition.
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17.03.17 19:26

Un simple hochement de tête répondit à l’affirmation de son partenaire. Elle n’avait pas besoin d’en entendre davantage, ni même envie d’entendre des promesses qui ne seraient jamais tenues. A sa place, beaucoup d’autres auraient extrapolé leurs capacités, lui auraient assuré des choses impossibles à réaliser. Mais pas lui. Et c’était tout ce qu’elle attendait : savoir à quoi s’en tenir. Il ne lui en fallait pas plus pour savoir qu’elle pouvait compter sur lui. Et étrangement, cette idée la mettait autant mal à l’aise qu’elle l’appréciait. Elle n’avait pas pour habitude de compter sur quelqu’un. Même en mission, elle ne se reposait sur personne et n’attendait rien des autres. Et là, elle laissait sa trouille de ce qu’elle était devenue –ce qu’elle avait toujours été sans le savoir- lui bouffer sa confiance en ses propres capacités et ouvrait la porte à Varig. Mais pouvait-elle vraiment gérer cette situation seule, cette fois ? Elle aurait probablement essayé, s’il n’était pas déjà au courant. Nora plongea dans ses réflexes pour le reste du trajet et elle trouva ce dernier bien court lorsqu’ils arrivèrent devant l’hôtel. A moins qu’elle ne se soit perdue un peu trop loin pour avoir une quelconque notion de temps ? Elle savait que cette histoire la rongeait, mais pas autant pour se laisser aller en dehors de chez elle.

Elle descendit et rejoignit le pseudo-eraser. Ils allaient étonnement dénoter dans ce lieu, avec leur fringues pas très clean et leur tronche de déterrer. Après tout, aucun d’eux n’avait encore pu se reposer après leur combat et leur enquête. De vrais durs à cuir…

« Qu’on verra arriver la couille avant qu’elle ne nous tombe sur la gueule. »
Si l’employé fut choqué par son vocabulaire fleuri, il n’en montra rien. « Et pour une fois, je n’insisterais pas pour payer la note. » Lança-t-elle en se dirigeant vers une table.

Elle n’était pas du genre à se faire payer des verres mais même sans avoir vu la carte, elle savait qu’un mois de salaire ne suffirait pas à régler plusieurs verres dans cet endroit. Après tout, elle ne faisait pas ce boulot pour le fric…
Sans réfléchir mais par automatisme, elle choisi une table loin des vitres et où son dos serait contre un mur, avec une vue sur l’ensemble de la salle et des portes. Oui, sa parano était ancrée en elle assez bien pour qu’elle n’ait pas besoin de se poser de question sur l’emplacement à choisir. Elle savait que ce serait le bon pour assurer un maximum de sécurité et éviter au mieux une attaque. Elle commanda une boisson à base de vodka et qui une fois servie apparaissait bleue avant de changer de couleur et virer au vert. Depuis combien de temps n’était-elle pas sortie pour être au fait de ces nouveautés ? Bien trop longtemps apparemment.

« A ta promotion je suppose ? Et aux emmerdes qui vont avec. »


Elle porta le verre à ses lèvres et gouta au cocktail. Il n’était pas désagréable mais après leur soirée et la fatigue accumulée, elle n’enchainerait probablement pas les verres.

« Tu n’as pas répondu à ma question. Pourquoi intégrer ma section ? Il est possible de garder contact même dans des branches différentes. »


La preuve, son entente plus cordiale avec Seth que certains autres erasers de la crim’. Mais évidemment, elle se garda bien de mentionner cet homme.
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15.07.17 9:28
Nora ne tarda pas à trouver à quoi porter un toast, avec son vocabulaire fleurit habituel.

-A ta promotion je suppose ? Et aux emmerdes qui vont avec.
-Ça me va, lâcha l'agent avant de trinquer avec sa coéquipière.

Cette dernière avait choisi une boisson bleutée qui virait rapidement au vert. Lui avait préféré un cocktail sans alcool, après la nuit qu'ils venaient de passer. Il se demanda si la jeune femme l'avait remarqué; sans doute pas. Ambrée et légèrement pétillante la boisson pouvait passer pour n'importe quoi.

-Tu n’as pas répondu à ma question, reprit-elle soudain. Pourquoi intégrer ma section ? Il est possible de garder contact même dans des branches différentes.
-Exact, admit l'agent. Mais toi et moi avons des secrets, et beaucoup de collègues prêts à nous jeter en prison s'ils savaient la vérité. Je me suis dis qu'on s'en sortirait bien mieux en faisant équipe, tu ne crois pas?

Varig pris une nouvelle gorgée de son verre et vérifia discrètement l'heure au passage. Puis il balaya la salle du regard.

-C'est un endroit calme. Et discret, lâcha-t-il. Pratique pour avoir des discussions qui ne sont pas censées avoir lieu. Puisque nous allons faire équipe, il y a des choses que je devrais savoir à ton sujet?

L'agent menait doucement la conversation vers le sujet qui l'intéressait. Mais ils étaient tout les deux fatigués, et l'erreur n'était jamais loin. Il devait rester concentré et s'adapter à tout changement chez son interlocutrice.
Et puis il avait le temps. Les forces spéciales ne donneraient pas l'assaut avant une bonne demi-heure.
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20.07.17 9:47

Elle se retint de grimacer face à cette réponse et surtout ce semblant de logique qui l’avait fait choisir sa section. Nora ne pouvait pas le contredire, foutrement pas et c’était ça qui la fait chier. Si elle avait été certaine de pouvoir garder son poste d’Eraser sans avoir à se plier à toutes les règles dont sont soumis les Evolves, peut-être qu’elle aurait parlé de ce qu’ils avaient découvert lors de sa dernière mission avec Varig. Mais elle savait qu’elle en demandait trop. Elle ne pourrait pas passer entre les mailles du filet. Elle pourrait peut-être garder son job mais elle devrait être pucée. Et aujourd’hui, avec son silence sur le développement de son pouvoir, elle risquait probablement gros. Détourner un tel truc ne serait pas sans conséquence. Elle le savait pertinemment mais elle voulait aussi se leurrer encore un peu, avant de se prendre la brutale réalité dans la gueule. Avant de tout perdre en somme. Elle ne laissa pas filtrer ses états d’âme, même fatiguée, il y avait des choses qu’elle ne pouvait partager. Pas même avec son interlocuteur. Elle avait encore un égo mal placé et elle n’avait aucune espèce d’envie qu’il la voit faible.

« Je ne peux qu’être d’accord avec cette logique. Même si ça indique à quel point on peut se retrouver dans la merde. »

Parce qu’elle n’était pas du genre à compter sur quelqu’un mais elle savait –ou elle espérait- qu’elle le pourrait avec Varig. Tout comme elle couvrirait ses arrières en cas de pépin. Cette optique avait quelque chose de terrifiant et de rassurant à la fois. Elle n’aimait pas se dire qu’elle pourrait dépendre du bon vouloir de quelqu’un et en même temps, c’était rassurant de ne pas se savoir totalement seule.
Elle chassa ses pensées en buvant quelques gorgées de son cocktail. Définitivement, ce sera son premier et dernier avec de l’alcool.

« Hm ? » Cette façon d’amener l’Eraser à se dévoiler ne lui avait pas échappé. Lui rappeler qu’ils étaient seuls pour se livrer, une tactique bien rodée. « Qu’est-ce que tu veux savoir ? Tu en sais plus sur moi que certains individus que je fréquente depuis des années. Alors pose ta question, je n’ai pas envie de jouer. »

Ce qui était parfaitement honnête. Même si elle n’aimait pas s’en rappeler, ils avaient partagé bien plus qu’une simple mission. Les émotions s’y étaient mêlées pour donner des moments qu’elle aimerait oublier. Et si elle ne voulait pas lui répondre après qu’il eut posé sa question, Nora serait parfaitement apte à le lui dire.
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Varig Cross

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23.07.17 15:47
La dernière question de Varig sembla surprendre un peu l'Eraser, mais elle répondit rapidement:

-Qu’est-ce que tu veux savoir ? Tu en sais plus sur moi que certains individus que je fréquente depuis des années. Alors pose ta question, je n’ai pas envie de jouer.

Toujours aussi directe, pensa l'agent. Ça lui facilitais la tâche.

-Mon supérieur ne m'a pas envoyé renforcer la section anti-Evolve par hasard. On entends des rumeurs à propos de certains Erasers. Arrestations illégales, interrogatoires brutaux, destruction de preuves après des bavures... Ce n'est pas juste des délires d'anarchistes parano ou des ripoux. Ce sont des flics qui croient pouvoir faire justice eux-même. J'ai besoin de savoir si tu trempe là dedans.

Sa question était franche, trop peut-être. Mais il donnait une chance à la jeune femme de lui avouer ce qu'il savait déjà.
En temps normal sans doute aurait-elle été tentée de défendre bec et ongles sa section, ses collègues, de nier. Mais après tout ce qu'ils avaient traversé, ce qu'elle-même avait traversé, peut-être allait-elle baisser un peu la garde. Lui livrer un fragment de vérité nue, tranchant comme un éclat de verre.

-Sache que je ne juge pas tout ça, ajouta-t-il, précisant sa pensée. Je serais bien la dernière personne à pouvoir le faire... Vu ce que je suis et ce que je fais.

Tout en parlant il cherchait à accrocher le regard de Nora. Allait-elle lui mentir? Minimiser? Partir avec fracas, ou même retourner ses questions? Il l'ignorait. Mais la conversation avait franchit le point de non retour, et bientôt il faudrait faire des choix difficiles. Pour eux deux.
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23.07.17 23:34

Pardon ? Il se foutait de sa gueule avec cette question ? Avec cette façon d’amener les choses ? Cette façon de sous-entendre qu’elle pouvait lui déballer ses actions illégales sans qu’il ne la juge ? Et cette simple manière de dire les choses donnaient à Nora une information capitale : elle était visée. Pourquoi cette certitude ? Parce qu’il avait joué double-jeu depuis son arrivée dans sa section d’après ses dires. C’était à se demander s’il y avait quelque chose de vrais dans ces précédentes paroles. Est-ce qu’il voulait vraiment se débarrasser de Sofia ? Ou était-ce simplement une façon de s’approprier un peu plus sa confiance ? De plus, si son supérieur l’avait envoyé à cause de bruit de couloir, le propre supérieur de Nora avait du donner son accord. Et pour accepter de donner un partenaire à l’Eraser avec un caractère de merde, c’était qu’il y avait une bonne raison à ça.

La jeune femme dédaigna totalement son verre. Elle venait de perdre toute envie d’avaler quoi que ce soit. Outre le fait qu’on la suspecte -elle pourrait presque leur donner raison avec son comportement-, c’était davantage les propos de son interlocuteur qui la vexaient. Il la pensait capable de ce qu’on l’accusait. Alors oui, elle détestait les evolves et elle se montrait parfois un peu violente avec certains d’entres eux, mais elle n’avait jamais… Détruit des preuves ?

Alors qu’elle commençait à s’énerver de la situation, une autre lui revint en mémoire. Cette fois où… Elle soupira et croisa les bras sous sa poitrine sans quitter des yeux l’agent. Elle n’avait presque rien à se reprocher. En tout cas, pas ce dont il était en train de l’accuser.

« T'as oublié disparition de prisonniers à ta liste. »
Elle lâcha, froidement. Parce que c’était une rumeur aussi, celle-ci, les evolves qui disparaissaient peu de temps après avoir été arrêté. « Mais désolée de te décevoir, ce n’est pas mon trip. Je déteste les evolves mais ce n’est pas pour ça que je vais risquer ma place avec ces conneries. Je ne les tabasse pas pour mon plaisir. Nous sommes la loi, si on commence à ne plus la respecter, tout partira en couille. »

Alors oui, évidemment, elle avait déjà agit contraire à ces mêmes lois, contre des ordres de supérieur, mais bordel, jamais elle n’avait pété des dents à un prisonnier parce qu’il était evolve. Qu’ils soient derrière les barreaux pour les plus dangereux lui convenait. Et depuis qu’elle savait faire partie de ce groupe… tout devenait bordel dans son esprit. Devait-elle se détester autant qu’elle avait toujours haït cette race ?

Elle se leva finalement, sans le quitter des yeux et termina.

« Tu peux maintenant arrêter avec cette pseudo solidarité entre nous. Ta présence ici est simplement pour récolter des preuves me concernant, pour me faire tomber, n’est-ce pas ? Alors n’oublie pas d’inscrire dans ton rapport que je suis une putain d’evolve, je suis sûre qu’ils vont apprécier cette petite omission de ma part. »  


Elle n’avait même pas haussé le ton. Elle se sentait plus trahit qu’en colère pour avoir envie de gueuler. C’était ça, quand on faisait confiance à la mauvaise personne. Qu’il l’ait sauvé, par deux fois, n’aurait rien dû signifier. Elle avait cru voir en ce type ce qu’elle n’avait pas pu trouver chez un autre Eraser : un bon partenaire. Mais au final, elle s’était faite avoir. Comme une bleue. Voila. Cette fois, la colère commençait à pointer son nez. Assez pour qu’elle frappe dans un mur après être sortie du bar. La douleur couplée à la vision des cicatrices sur sa main la firent jurer et elle se stoppa en plein trottoir pour compter mentalement. Elle ne devait pas s’énerver. Elle ne devait pas laisser son pouvoir prendre le dessus à sa moindre saute d’humeur.

« Bordel de merde. »

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Varig Cross

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27.07.17 0:23
Varig avait poussée sa coéquipière au maximum, espérant en tirer quelque chose. Il y parvint, mais ce n'était pas ce qu'il espérait... Rien qu'un discours froid, fatigué. Déçu. Pas d'explosion, pas de cris, pas d'insultes. Malgré lui, cette surprise blessée dans la voix de Nora lui serra la gorge.
Mais la jeune femme s'était levée pour sortir, inconsciente de ce qui l'attendait.

-Foutue tête de pioche, grogna-t-il pour lui même en la regardant traverser le hall de l’hôtel.

Réfléchissant le plus vite possible à ses options, l'agent se leva à son tour avant d'activer son communicateur.

-Équipe tactique, n'interceptez pas la cible, ordonna-t-il en se levant. Je répète, n'interceptez pas la cible!

Ce fut la voix du capitaine Hobbes, son supérieur, qui lui répondit.

-Wagner qu'est-ce que vous foutez? Elle s'en va, alors qu'on devait l'interpeller dans le bar! J'ai une vingtaine de gars qui...
-Négatif. Je contrôle la situation, et on a pas assez pour la faire tomber. Vous m'aviez demandé des aveux, je les aurais. Laissez moi faire.
-Wagner vous faites chier... Si vous merdez sur ce coup je vous vire de mon unité. Tactique, restez hors de vue.

Varig relâcha le communicateur et accéléra le pas. La menace ne lui faisait ni chaud ni froid; pour l'heure il avait plus urgent à gérer que sa carrière.

Heureusement Nora n'était pas allé bien loin et il la repéra de loin, de dos, immobile dans la lueur des lampadaires.

L'agent avait déjà tenté la subtilité, puis une approche plus directe. Il était temps de changer de méthode.

-Nora! lança-t-il d'une voix forte pour attirer son attention. Tu es vraiment conne des fois, tu sais ça?!

Il continua à avancer et attrapa la jeune femme par l'épaule et la plaqua dos au mur sans ménagement pour l'empêcher de reculer.

-Les règles de flic, c'est fini, lâcha-t-il durement. Va falloir t'adapter ou tu finiras en taule, ou morte. Les gens pour qui je travaille, ton pouvoir... Tu crois vraiment que je cherche à te faire cracher la vérité pour écrire un putain de rapport!? Je suis même pas un vrai flic alors arrête de jouer à la conne!

Il avait haussé le ton, presque crié. C'était un peu trop, même pour ce qu'il voulait faire. L'agent recula, lâchant brusquement sa coéquipière.

-La milice a découvert pour le cheveu que tu as ''emprunté'' dans l'affaire des meurtres en série d'Evolve. Alors oui, j'ai essayé de te faire dire pourquoi t'as fait une connerie aussi monumentale, et si t'étais la meurtrière t'aurais pas laissé cet indice dans les scellés de ta brigade pendant trois jours, ça j'en suis sûr. Alors j'ai aucune idée de comment t'as put te foutre dans ce merdier, mais va falloir décider si tu veux que je t'aide à en sortir ou si tu préfère continuer à foncer dans le mur.

Les traits de Varig étaient contractés, et sa voix déversait une authentique colère. Il prit une grande inspiration avant d'asséner:

-T'es dans de sales draps Nora, alors te trompe pas d'ennemi. La nuit porte conseil; j'espère que demain tu y verras plus clair.

Sans rien ajouter, il tourna les talons.

Il allait devoir trouver quoi dire à Hobbes pour qu'il retienne la cavalerie maintenant qu'il avait abattu leur meilleur atout.

Mais il était sûr d'une chose: l'Eraser n'était pas coupable des meurtres. L'un d'eux s'était produit alors qu'ils étaient ensembles, traquant Peter Ward. Elle n'avait fait que les couvrir pour quelqu'un, qui s'arrangeait pour tuer presque toujours quand elle était de repos. Mais qui? Un collègue de la brigade ayant les mêmes horaires?
Il espérait que le micro collé sur l'épaule de Nora l'aiderait à répondre à cette question. Elle était trop maligne pour en parler via son bracelet, elle allait donc devoir faire les choses à l'ancienne: face à face.

Et Varig saurait alors qui était leur tueur.
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27.07.17 10:37


Si elle s’attendait à ce qu’il la rattrape ? Non. Qu’il se montre brutal ? Non plus. Qu’il hausse le ton ? Carrément pas. Et à cause de tout ça, l’Eraser se contenta de l’écouter sans même chercher à se défaire de sa prise. De toute façon, elle ne se sentait pas entièrement en danger, même restreinte de ses mouvements. Pire, elle ne répliqua même pas quand il l’insulta. Surement parce qu’elle ne pouvait pas totalement le contredire. Elle réagissait trop souvent avec impulsivité, elle devait changer ça aujourd’hui mais ça prendrait inévitablement du temps. Elle nota qu’elle ne bougeait pas dans le coin de sa tête, parce que c’était foutrement pas normal de réagir de la sorte. Elle n’était pas du genre à accepter d’être maintenue en plus. A moins qu’elle ne soit tout simplement plus fatiguée qu’elle ne l’avait pensé ? C’était toujours plus rassurant que l’autre hypothèse.

Elle le fixa tout en écoutant ses dires et ne réagit pas à l’annonce du cheveu. Du moins, en apparence. Elle ne pouvait pas se permettre d’en parler à Varig maintenant, pas avant d’avoir mit les choses aux clairs avec une certaine personne. Une seule chose qu’elle ignorait et qu’il venait de lui apprendre : que cet indice était relié à plusieurs autres affaires. Elle n’avait jamais approfondit l’enquête parce que ce n’était pas son job et qu’elle faisait confiance à cette personne. Nora se mordit la langue pour garder ses insultes et hocha simplement la tête lorsque son partenaire eut finit son discours. Il était surement temps pour elle d’arrêter de faire l’autruche et de prendre une putain de décision, une fois pour toute.

L’Eraser le regarda quitter les lieux, restant quelques instants contre ce mur. Pourquoi ne lui en avait-il pas parlé plus tôt ? Parce qu’il la pensait coupable ? Elle jura de nouveau et se détacha de ce putain de mur. On l’avait mise dans la merde. Non. Elle s’y était foutue toute seule comme une grande pour lui. Il avait intérêt d’avoir une putain d’explication.

Elle se dirigea donc vers la voiture. C’était foutrement risqué de se pointer chez lui après cette discussion avec Varig. Etait-elle surveillée ? Elle jeta un coup d’œil à son bracelet et décida de le désactiver. Miller lui avait montré un petit tour pour faire sauter pendant quelques temps le localisateur implanté à l’intérieur et ce genre d’information n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Elle ne le remercierait surement jamais assez de toutes les fois où il lui avait montré des trucs en plus de ses propres connaissances. La jeune femme fit de même avec le véhicule. Toutes les voitures étant traçables, ils n’auraient qu’à pianoter quelques secondes pour savoir où elle s’était rendue. Alors évidemment, elle avait conscience que ce comportement ne jouait pas non plus en sa faveur avec ce que venait de lui annoncer Varig. Devenir invisible au radar de la milice n’était pas très judicieux lorsqu’on était suspecte de plusieurs meurtres. Nora jura de nouveau dans l’habitacle de sa voiture. On pouvait l’accuser de pas mal de choses, elle avait même déjà dû faire usage de son arme en position létale, mais elle n’avait jamais buté personne de sang froid, du moins seulement par nécessité.

Elle prit donc la direction des habitations en centre ville après être passée sous le radar. Elle n’entra ni le gps ni le pilote automatique pour s’y rendre. D’abord parce que ça réduirait ce qu’elle venait de faire à néant. Ensuite parce qu’elle connaissait le chemin sur le bout des doigts.

Le trajet lui parut interminable ; son esprit étant en train de cogiter à tout ça. Elle allait avoir des choses à faire.

Arrivée devant l’immeuble, il entra le code de mémoire. Il n’avait pas changé. A moins qu’il ne lui ai donné le nouveau et qu’elle s’en souvienne. Elle monta les cinq étages à pied, bien qu’elle soit éreintée par cette foutue soirée. Arrivée à la porte, elle hésita un instant entre neutraliser la sécurité pour pénétrer dans l’appartement ou se montrer civilisée et frapper. Elle opta pour la seconde option, parce qu’il n’est jamais bon de rentrer par effraction chez un Eraser. Elle n’avait pas la moindre envie de se prendre une décharge de laser.

Seth fut évidemment très surprit de la voir débarquer à une heure si tardive chez lui. Et encore plus avec sa gueule de déterrée. Peut-être aurait-elle dû passer prendre une douche avant. Tant pis. Elle n’était pas ici pour jouer de son charme.

« Toi. T’as besoin d’un verre. » Déclara l’homme en la laissant entrer.

Elle répliqua aussitôt qu’elle préférait un café. Une petite faiblesse de sa part, elle savait que Seth les préparait à la perfection. Du moins, comme elle les aimait. Elle jeta un coup d’œil du côté de la chambre à coucher, la porte était grande ouverte et même si elle ne voyait pas à l’intérieur, elle supposa qu’il n’y avait personne. Sinon il aurait prit la peine de la refermer. Pas mal de répliques lui vinrent à l’esprit dont certaines trop personnelles pour ce qu’ils étaient aujourd’hui. Son culot lui permettrait évidemment de les exprimer mais.. Elle n’en fit rien.

Debout devant la porte-fenêtre de la baie vitrée, elle contempla la vue qu’elle connaissait par cœur. Son appartement avait beau être en hauteur, elle ne retrouvait pas le même angle et le même spectacle. Pas la même impression. Nora secoua la tête pour chasser certains souvenirs et se rappeler pourquoi elle était ici. Ce n’était pas totalement une visite de courtoisie.

Elle se retourna vers lui lorsqu’elle le senti proche et prit la tasse qu’il lui tendait. Elle marqua une pause en se rendant compte de celle qu’il venait de lui donner.

« Tu l’as gardé ? »

En lettres noirs sur un mug blanc, on pouvait lire Attention : il a cliniquement été prouvé que me parler avant ma première tasse de café était dangereux pour votre santé.. Une attitude parfaitement loyale concernant l’Eraser et elle fut momentanément perturbée de voir qu’il ne l’avait pas jeté. Alors oui, c’était stupide, ce n’était qu’un putain de mug mais elle l’avait utilisé tant de fois, dans cet appartement avant d’aller bosser… Elle n’écouta même pas la réponse de Seth, qui visiblement avait comprit que quelque chose se passait.

« Hé. Tu veux bien me dire ce qui se passe ? »


Nora s’autorisa une bonne gorgée de ce café : il était parfait. Comme toujours. Mais elle reposa la tasse sur la table basse après être passée devant son ex. Elle devait garder une certaine distance.

« C’est à moi de te retourner la question Seth. »


Elle se recula encore un peu, histoire d’avoir une distance de sécurité adaptée en cas de réaction brutale de la part de son interlocuteur. Et il le comprit. Il n’était pas bête.

« Bordel Nora, sois directe. »

Parce qu’elle l’était bien trop souvent pour se taire maintenant. Il sentait que ce n’était pas qu’une simple affaire, que quelque chose se planquait dessus. Etait-ce ce qu’il craignait ? Avait-elle tout découvert ?

« Je suis suspectée de meurtre. D’une série de meurtre. Et tu sais quoi ? Leur principale preuve c’est ce putain de cheveu que tu m’as demandé de récupérer ! »


Elle inspira profondément et lorsqu’il fit un pas dans sa direction, elle sorti aussitôt son arme. Réaction trop brutale ? Peut-être. Mais elle n’avait plus confiance en lui et elle n’avait aucune envie de se faire avoir une seconde fois. Seth, conscient de son impulsivité resta sur place. Il ignorait juste que sa colère pouvait également être source de problème.

« Ecoute Nora, je- »  


Il s’interrompit après un mouvement de tête de l’Eraser ; elle connaissait ce ton. Celui qu’il employait pour tenter d’apaiser les choses, un ton qu’on utilisait avec les bêtes agressives pour tenter de les adoucir.

« Non Seth. Soit tu me dis exactement dans quoi je me suis foutue en te rendant service, soit je t’embarque au QG dès maintenant. J’en ai ma claque qu’on se paie ma tête. Alors je te conseille de cracher le morceau et vite. »


Hourra pour Nora, elle était calme. Trop calme même pour la situation. Seth s’en rendait parfaitement compte et cela l’incita à parler. Il connaissait le calme avant la tempête chez l’Eraser mais cette fois, c’était différent.

« Je suis comme toi. Je hais ces monstres. Je ne supporte plus de les voir déambuler dans les rues de ma ville en toute impunité. Qu’on ne vienne pas me dire qu’ils sont inoffensifs ; qu’ils sont dehors parce qu’ils ne sont pas une menace pour la population. Ce sont des foutaises. Ils sont tous dangereux. Faut pas se fier aux apparences. J’t’apprends rien non ? Killian était tout mignon hein ? Ton ami. Tout inoffensif. Ca ne l’a pas empêché de buter tes parents. »

Il savait où frapper pour déstabiliser l’Eraser. Elle lui avait raconté l’histoire un dimanche matin, où elle se sentait particulièrement bien, en sécurité entre ses bras. Et voila qu’il utilisait ce moment maintenant. Mais elle ne réagit pas. Elle l’incita à poursuivre et surtout à lui dire ce qu’elle voulait entendre.

« Il faut les tous les tuer Nora. Protéger notre ville de cette menace. Les scientifiques font chou blanc depuis des années, on ne peut compter que sur nous. Je pensais sincèrement que tu le comprendrais. »

Elle comprenait le but mais pas la manière. Oui, elle détestait les Evolves –bien que cette affirmation commençait à s’étioler- mais elle ne buterait pas des innocents. Les humains aussi pouvaient être dangereux, ce n’était pas une raison de tous les tuer.

« Je ne suis pas une tueuse de sang froid Seth. Et je ne pensais sincèrement pas que c’était ton cas. Qu’est-ce qui t’es arrivé ? »

Elle pouvait l’embarquer pour la caserne, même si c’était une parole contre une autre, elle devrait pouvoir trouver un moyen de se défaire de cette emmerde non ? De prouver qu’elle n’avait pas tué ces Evolves.

« J’ai fait ce que je devais faire pour exterminer ces gens. Ils n’ont pas le droit de vivre. »


Cette affirmation ébranla un instant Nora. Un instant qui suffit à Seth pour combler les quelques pas qui les séparaient et la mettre brutalement au sol. Elle réussit à le frapper violemment sous le menton mais rien d’assez précis pour se défaire de sa prise. Assit confortablement sur elle, mettant son poids au niveau de ses hanches pour éviter toute tentative avec ses jambes, il lui tenait les poignets.

« Ne me regarde pas comme ça, tu appréciais ça avant. »


« Va te faire foutre Seth. Lâche-moi. Mon partenaire sait que je suis là, alors ne fais pas le con. »

C’était un beau mensonge évidemment, elle avait fait en sorte de ne pas laisser sa trace. Devait-elle s’énerver et espérer que son pouvoir fasse surface pour se libérer ? Parce qu’elle ne pouvait foutrement pas rester comme ça, soumise à son bon vouloir.

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Varig Cross

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29.07.17 16:21
Installé à l'arrière du camion de l'unité tactique, Varig suivait le trajet de Nora grâce à ses lunettes, en réalité augmenté. Cette dernière avait consciencieusement désactivé tous les traceurs GPS du véhicule et de son bracelet, ce qui ne jouait pas vraiment en faveur de son innocence. Toutefois ce luxe de précaution confortait l'agent dans l'hypothèse qu'il avait tapé juste. Restait à découvrir où elle allait...

En temps normal, sans doute l'Eraser aurait-elle attendu plus longtemps ou effectué des détours mais elle devait être à bout et traça droit vers le quartier résidentiel du centre-ville. Une fois sur place elle pénétra sans hésiter dans un immeuble.

-L'équipe tactique reste en stand-by, ordonna l'agent en désactiva . Je vais y aller seul pour reconnaitre les lieux
-Reçu, mais pas de risque inutile. Dès qu'on a confirmé la cible, l'équipe tactique passe à l'action.

L'agent se fraya un passage au milieu de la dizaine d'Erasers en armure de combat et lourdement armés et sortit de la camionnette, garée à distance respectable de l'objectif. Il se dirigea ensuite vers l'immeuble d'un pas vif.
La porte d'entrée réclamait un code, mais Varig utilisa la vision thermique de ses lunettes. La chaleur de Nora était encore présente sur le pad, plus forte sur les dernières touches pressées par la jeune femme. Il ne lui fallut qu'une seconde pour entrer la combinaison. Dans le fraîcheur du hall, les traces de pas de la jeune femme brillaient en formant une piste parfaitement nette.

-Toi. T’as besoin d’un verre, décréta une voix dans l'oreillette de l'agent, fidèlement retransmise par le micro.

Ce dernier mit plusieurs secondes à reconnaitre son propriétaire, avec lequel il n'avait finalement échangé que quelques mots.

-Elle est venue voir Seth Tucker, Eraser de la brigade criminelle, annonça-t-il au capitaine Hobbes en grimpant les marches en silence. Je crois que c'est notre homme.
-Bon boulot Wagner. Mais attendons de voir ce qu'ils ont à se dire.

L'agent acquiesça puis coupa la communication pour pouvoir à nouveau écouter ce qui se passait du côté de sa coéquipière.

-Tu l’as gardé ?
demandait cette dernière avec émotion.

Varig pensa un instant qu'il s'agissait de la fameuse preuve, mais il écarta vite cette hypothèse. Il s'agissait de quelque chose de plus personnel. De toute façon la réponse de Seth balaya son idée. Manifestement ils n'étaient pas que collègues de coucherie; quelque chose de sérieux existait entre-eux. La désinvolture affichée de la jeune femme à ce sujet n'avait été qu'une façade, à laquelle son coéquipier c'était laissé prendre.
La discussion se changea rapidement de ton, et l'agent franchit les dernières marches menant au dernier étage au pas de course.
L'Eraser ne chercha pas à nier.

-Il faut les tous les tuer Nora. Protéger notre ville de cette menace. Les scientifiques font chou blanc depuis des années, on ne peut compter que sur nous. Je pensais sincèrement que tu le comprendrais.

Il livrait des aveux en bloc, du pain béni pour Hobbes. Mais ce que le bon capitaine ignorait, ainsi que le tueur, c'était l'effet que son discours pouvait avoir sur Nora. Elle qui était un de ces Evolves, un monstre... À une époque elle aurait sûrement compris ou approuvé ce qu'il disait, mais aujourd'hui la violence des paroles ne pouvait que l'attaquer elle.
Seulement... Elle semblait hésitante. Inconsciente que le sort de Seth était déjà scellé, elle devait balancer entre l'envie de le dénoncer immédiatement et celle de tenter de l'aider à s'échapper.
Varig devait agir avant qu'elle ne se compromette définitivement. Il dégaina son arme, mais Nora fut la plus rapide.

-Je ne suis pas une tueuse de sang froid Seth. Et je ne pensais sincèrement pas que c’était ton cas. Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

Il n'y avait pas de compassion dans sa voix, seulement de la déception. Elle allait l'embarquer. Mais la réponse du tueur tomba sèchement.

-J’ai fait ce que je devais faire pour exterminer ces gens. Ils n’ont pas le droit de vivre.

L'instant d'après un choc violent retentit, suivit de bruits de lutte.

-Merde, lâcha l'agent en étudiant la porte.

Sécurisée. Impossible de l'enfoncer d'un coup de pied ou de pirater la serrure assez vite.

-L'équipe tactique est en route.
-Pas le temps, répondit Varig en tournant les talons.

Il se précipita dans les escaliers et monta les marche quatre jusqu'à la porte permettant d'accéder au toit de l'immeuble. Il fit sauter la serrure d'un tir désintégrant et l'ouvrit d'un coup d'épaule avant de se diriger vers le rebord en sprint. Dans l'appartement, le dialogue se poursuivait.

-Ne me regarde pas comme ça, tu appréciais ça avant.
-Va te faire foutre Seth. Lâche-moi. Mon partenaire sait que je suis là, alors ne fais pas le con.


L'agent longea le rebord au pas de course et trouva ce qu'il cherchait: la terrasse. Le vide s'ouvrait sur la rue, et il pouvait voir les Erasers de l'équipe tactique courir vers l'entrée. Trop lents...
Se suspendant par le bras, il s'y laissa tomber sans la moindre hésitation et pointa son arme vers la baie vitrée. Il ne voyait pas l'intérieur, mais visa vers le haut et tira à cinq reprise au niveau du plafond, déclenchant un déluge de verre brisé.
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29.07.17 18:35

Seth n’eut pas le temps de faire quoi que ce soit que son attention se porta sur autre chose que la femme sous lui. Ils étaient à quelques pas seulement de la vitre et quelques morceaux volèrent jusqu’à eux. Hésitant entre se protéger le visage –et donc lâcher Nora- ou carrément s’éloigner, il n’eut pas le temps de décider que l’Eraser le fit pour lui. Elle profita de sa distraction pour se défaire de sa prise. Il n’y avait aucune espèce d’hésitation chez elle. Il avait tué des gens –à noter la différence de considération qu’elle faisait pour les Evolves à cet instant- et tout portait à croire qu’il avait voulu lui faire porter le chapeau. Déjà rancunière de base, elle n’allait pas se laisser gentiment faire. Elle frappa fort et surtout précisément. Le foie, la gorge et l’entre jambe une fois qu’il se recula pour se protéger. Si elle l’avait un jour aimé –ce qui était le cas- ce sentiment c’était évaporé à l’instant où il l’avait bloqué sous lui. Elle avait sorti son arme la première mais il avait réagit tout aussi rapidement qu’elle une fois l’ouverture perçue. C’était terminé.

Les deux Erasers échangèrent quelques coups puissants mais le corps de Seth était le plus douloureux à cet instant et il perdit l’avantage. Quant à Nora, son absence totale d’émotion l’empêchait même de ressentir une quelconque fatigue. Elle voulait le foutre en taule et rien d’autre. Quoi qu’un ou deux coups plus agressifs que nécessaire furent lancés. Elle récupéra son flingue pendant le combat et le mit en joue aussitôt. Le cliquetis annonça qu’elle venait d’enclencher le second cran de son arme. Il ne se relèverait pas immédiatement si elle devait l’utiliser.

« Ta gueule. J’entends ta voix encore une fois et je tire. »
Lança-t-elle froidement en le voyant ouvrir la bouche.

Elle ne pouvait pas jeter un coup d’œil autour d’elle –même si elle voulait confirmer l’identité de l’intrus-, mais même sonné, elle ne sous-estimait pas son adversaire. Elle savait qu’il avait encore les ressources pour renverser la situation si elle lui en laissait l’occasion. Ce qui était hors de question. Nora le toisa, se demandant si elle aurait pu devenir comme lui si elle n’avait pas découvert son pouvoir. Aurait-elle réellement couvert Seth pour ses agissements ? Aurait-elle participé à ces meurtres pour le bien de la ville ? Elle ne le pensait pas mais jamais elle n’aurait la réponse à cette interrogation.

La porte de l’appartement s’ouvrit alors à la volée. Là non plus, elle ne tourna pas le regard pour savoir de qui il s’agissait. Pas des amis de Seth, sinon ils auraient simplement ouvert avec le code de sécurité. Une voix puis une autre s’éleva dans le salon, s’approchant de Nora qui n’avait pas bougé, tenant toujours en joue l’homme qui l’avait trahit. Quand on l’informa qu’ils s’occupaient de la suite, elle fourra son flingue dans son holster et tourna les talons. Elle n’avait pas envie de voir ce qui allait se passer, elle le savait parfaitement. Quant à elle, l’Eraser supposait une bonne mise à pied, si ce n’était pas un renvoi de la milice pour une bavure qui avait couvert un meurtrier. Et à cette idée, elle ne ressenti rien. Aucune colère de perdre ce pourquoi elle s’était battue pour gagner sa place, ni même de la peine. Elle acceptait tout simplement. La seule chose qu’elle savait qu’elle n’accepterait pas serait de recevoir une puce ; parce qu’elle était certaine que l’information allait bientôt filtrer, qu’elle devrait bientôt passer un autre test. Hors de question qu’elle se fasse prendre.

Peut-être devait-elle démissionner dès maintenant. La nuit porte conseil. après tout.
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