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Le chien des Baskerville: Le Tournoi [PV Nora Stampton]
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Varig Cross

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19.03.16 19:19
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Journal

21 novembre 2001, localisation classifiée, quelque part en Europe de l'est

À première vue, la Fosse était loin d'être le lieu le plus remarquable de la Vallée. C'était même tout le contraire: un simple caprice du relief aux pentes dures, sur lesquelles poussaient une herbe rase, d'une résistance étonnante. Le panorama n'y avait rien de beau, et l'unique arbre qui avait réussi à y survivre était aussi tordu qu'un mensonge de politicien.
Mais l'endroit avait d'autres qualités: il était boueux lorsqu'il pleuvait, sans le moindre carré d'ombre fraiche en été et glacial l'hiver, ce qui en faisait un petit morceau d'enfer sur terre pratiquement toute l'année.
Pour cette raison, les instructeurs du camp l'avaient choisi comme lieu d'entraînement au combat rapproché. Plusieurs fois par semaine on pouvait y voir les hommes s'exercer aux sports de combat ou s'affronter entre eux durant des heures, et ce quel que soit le temps.
Un régime qui aurait satisfait aux exigences de la plupart des unités spéciales du monde... Mais pas à celles de l'homme au visage balafré qui tenait lieu de mentor à Varig.

-Ça suffit. Inutile de continuer, lâcha-t-il, debout au sommet d'une des pentes de la Fosse, observant les deux combattants en contrebas. Retour au camp.

Perclu de douleur, l'adolescent se redressa d'un pas trébuchant, fixant son tortionnaire avec une hargne mêlée de crainte. Ce dernier lui rendit son regard avec une évidente satisfaction.
Yuri Démidov était un des plus jeunes soldats de la vallée, âgé d'à peine dix-huit ans. Ancien membre d'un gang de rues, il avait fuit ses anciennes fréquentations et ses dettes en s'engageant dans l'armée, jugeant le métier de militaire moins dangereux que celui de criminel.
Il gardait de sa première carrière un T-Shirt orné d'une vipère, fort peu réglementaire mais qu'il portait en permanence, ainsi qu'une compétence bien supérieure à celle de ses camarades dans l'art d'éviter les punitions, corvées et privations des instructeurs. Malgré cela tout le monde dans son unité s'accordait à le considérer comme une crapule, un individu fourbe et mal intégré au groupe.

C'était lui que le mentor de Varig avait choisit pour s'entraîner régulièrement seul dans la Fosse avec son élève. C'était un poids léger, à peine plus grand que son adversaire, mais musclé et ayant traversé de nombreuses bagarres. Yuri n'était pas là pour faire apprendre quoi que ce soit à son adversaire: il devait lui faire mal. Et l'adolescent était censé faire de même.
Mais malgré les mois d'entraînement, il enchaînait les défaites. Ses coups étaient plus puissants, plus précis, mais son "partenaire" le massacrait à chaque fois, sans aucune pitié, avec un plaisir évident. Chaque frappe de Varig qui faisait mouche était rendue au double, et si le soldat évitait soigneusement de le blesser gravement, il savait infliger des coups vicieux et douloureux. De combat en combat, l'adolescent avait appris à haïr et craindre la vipère stylisée qui s'étendait sur le T-Shirt rouge sang. Dangereux et rapide comme un serpent, l'ancien criminel semblait invincible.
Ce jour là, il avait étendu Varig le visage dans la neige, après un coup de genou dans le ventre particulièrement vigoureux, suivi d'un direct en pleine tempe. Un nouvel échec, facilement prévisible après une demi-heure de souffrance, endurée sous l’œil impitoyable du balafré.

Après un dernier sourire triomphant, Yuri alla remettre son haut de treillis posé sur une branche de l'arbre tordu, et quitta la Fosse pour rentrer au camp d'un pas nonchalant. L'adolescent quand à lui se traîna piteusement vers sa propre veste, vidé de ses forces.
Ces combats étaient une véritable torture, et de très loin la pire partie de son entraînement. Il en venait à vouloir d'abandonner toute sa formation rien qu'à l'idée de subir une séance de plus avec la vipère à figure humaine qui lui servait d'adversaire. Aujourd'hui plus que jamais, les membres douloureux et transi de froid, il serrait les dents pour ne pas fondre en larmes, à bout de nerfs.

Alors qu'il remontait la pente de la Fosse, il trébucha dans la neige et chuta lourdement jusqu'en bas. Épuisé, il resta au sol, incapable de fournir l'effort de volonté de se relever. C'était à peine s'il sentait le froid de la neige à travers ses vêtements.

-Debout, ordonna sèchement le balafré dont il ignorait encore le nom. Allez lève toi! Tu en as assez!?

Varig regarda le nuage de vapeur qu'il produisait disparaître dans l'air, et le ciel gris au dessus de lui. Puis péniblement, il roula sur le côté et se mit à quatre pattes, avant de se lever d'un pas trébuchant pour faire face à l'architecte de ses souffrances.

-Ce type est trop fort pour moi, lâcha-t-il, les épaules tremblantes. Je n'ai aucune chance et vous le savez.

Le colosse balafré descendit la pente pour le rejoindre, mais ne répondit rien. L'adolescent sentit une pointe colère monter, mais ce fut avec lassitude et en baissant la tête qui lâcha:

-À mon âge vous auriez fait face à un type pareil?
-Je n'avais même pas ton âge la première fois qu'un type a essayé de me tuer. Un gamin à l'orphelinat, avec un couteau, lâcha l'autre d'un ton lointain.

Varig leva les yeux vers son interlocuteur, mais le visage ravagé ne trahissait rien de ses pensées.

-Il m'a planté deux fois, mais la lame a ripée sur les côtes, poursuivit le colosse. J'avais mal, mais je voulais vivre. Alors j'ai attrapé sa main, j'ai griffé, mordu, frappé, pour lui prendre le couteau. Je ressentit une rage immense, une envie de le mettre en morceaux. Il était plus fort, il avait l'arme, mais il a hésité, juste une petite seconde. Il a sentit mon désir de le tuer, et j'ai eu le dessus à cause de ça. C'est ce qui fait que Yuri te bat à chaque fois, ce qui fait la différence entre la proie et le prédateur: la peur.

Le balafré se détourna et remonta hors de la Fosse en quelques enjambées. Il toussa grassement, avant de se retourner vers son élève.

-Peut-être que je perds mon temps. Ton père voyait sans doute en toi une chose qui n'y est pas.

Sans rien ajouter, il s'en alla, laissant Varig seul au fond de la Fosse.
Ce dernier resta un long moment immobile dans le froid, sans même sentir la température mordante.

Cette phrase lapidaire après des mois d'efforts inhumains l'avait frappé bien plus durement que Yuri ne pourrait le faire.
Toutes les souffrances endurées, toute cette préparation ne menait donc qu'à un échec? N'était-il qu'un raté, incapable d'accomplir le destin qu'il s'était découvert et désirait si ardemment par... Lâcheté? Parce qu'il avait peur?
Car le balafré avait raison. Il avait peur de son adversaire, et cette crainte le contaminait comme un poison qui faisait de lui un simple jouet entre les mains de Yuri. Il crevait littéralement de trouille face à ce sadique à peine plus vieux que lui.

Finalement il remonta lentement la pente couverte de neige, et se mit en route pour le camp. Les instructeurs exigeaient que les déplacements se fassent au pas de course, mais il n'y avait personne pour le surveiller. L'après-midi touchait à sa fin et il avait la certitude de ne croiser personne sur le chemin de la Fosse alors que le soir aller tomber.

L'humeur sombre et le pas trébuchant, il lui fallu presque une demi-heure avant de pouvoir enfin refermer la porte de sa chambre derrière lui. Il resta un bon moment immobile à respirer l'air chaud de la pièce, le dos appuyé contre le bois du battant.

Depuis son arrivée dans la Vallée, les instructeurs avaient fait de leur mieux pour l'isoler des autres "stagiaires". Les soldats avaient ordre de ne pas discuter avec lui, mais les épreuves endurées à leurs côtés rendaient la plupart d'entre eux amicaux envers l'adolescent inconnu à qui on infligeait cet entraînement épuisant.
Point positif de cette mesure, on lui avait affecté une chambre d'officier, une petite pièce sans fenêtre, mais plus confortable que les dortoirs collectifs des hommes du rang. Il disposait même de ses propres sanitaires et d'un chauffage électrique, un vrai luxe dans la Vallée. Les lieux étaient pratiquement dans le même état qu'à son arrivée: lit fait au carré, une armoire remplie d'uniformes et de matériel réglementaire ainsi qu'un bureau orné d'une lampe et une table de chevet. Ses "cours" qui concernaient des sujets aussi variés que les différents types d'explosifs ou l'anatomie médicale étaient rangés dans un tiroir, cachette idéale pour son journal.
Les premiers jours, il avait prit un peu de temps chaque soir pour dessiner son quotidien, comme il avait l'habitude de le faire. Mais l'épuisement avait rendu cela de plus en plus rare.
Seul objet personnel qu'on l'avait autorisé à conserver, un crucifix béni par son père adoptif était pendu à un crochet au dessus du lit.

Contrairement à son habitude, Varig ne lui jeta pas un regard, et se dirigea d'un pas traînant vers la minuscule salle de bain attenante à la chambre. Il traça droit vers le miroir et se planta devant son reflet.
Les mois d'entraînement l'avaient fait vieillir prématurément, et son visage d'adolescent était désormais plus affuté. Ses cheveux avaient étés rasés à quelques millimètres par souci d'hygiène autant que de discipline, et ses yeux bleus très clairs semblaient vides et délavés par le découragement. Il releva le treillis et son T-Shirt pour observer ses côtes. Une large tâche violacée marquait l'endroit où il avait reçu un coup de pied circulaire. Sa musculature était sèche et fine, mais bien dessinée.
Sans un mot, il remit son uniforme en place, puis marcha jusqu'au bureau. En quelques gestes bien rodés, il sortit une feuille vierge et commença à dessiner. Alors que la forme prenait de la consistance, les souvenirs de la dernière heure tournaient dans sa tête jusqu'à la nausée.

La douleur, les coups. La souffrance anticipée, la fatigue, l'envie d'en finir avec la Fosse. De fuir. D'abandonner. Et le sourire de son adversaire...

C'est ce qui fait que Yuri te bat à chaque fois, ce qui fait la différence entre la proie et le prédateur: la peur.

Quand il leva son stylo et plongea ses yeux dans ceux du serpent tous crocs dehors qui s'étalait sur le papier. La vipère sur fond rouge qu'il voyait à chaque affrontement.

Ton père voyait sans doute en toi une chose qui n'y est pas.

Une rage puissante s'empara de Varig, montant comme une vague trop longtemps emprisonnée. Celle-ci le faisait trembler sur sa chaise, et il attrapa les bords de la table qu'il serra de toute ses forces. Les yeux fermés, les dents serrées, l'adolescent entendait la phrase résonner en boucle dans son esprit.

Ton père voyait sans doute en toi une chose qui n'y est pas.
Ton père voyait sans doute en toi une chose qui n'y est pas.
Ton père...

-Non! cria-t-il en frappant un grand coup de poing sur le dessin. Assez!

Il frappa à nouveau la feuille de papier, encore et encore, avant de s'effondrer au sol. Sa main était en sang, et le liquide écarlate s'était répandu sur le bureau. Quand au dessin, il était en morceaux.
Épuisé, à bout de souffle, Varig se ramassa contre le mur, serrant ses genoux dans ses bras. Il avait supporté les entraînement épuisants sans une plainte, enduré les punitions et les privations, mais ce soir, il avait atteint ses limites. Toute la rage et la frustration accumulés s'étaient exprimées, mais maintenant que sa colère refluait, il se sentait désespéré, vidé.

L'adolescent resta ainsi un très long moment, avant de se relever doucement. Il alla rincer ses phalanges blessées au lavabo, puis revint pour nettoyer et ranger les restes de son accès de rage. Il se déshabilla comme un automate, avant de se laisser tomber dans son lit, tremblant d'épuisement.
Tous les soirs, avant de s'endormir, il pensait à son père, et il priait. Mais même se rituel rassurant avait aujourd'hui le goût amer de l'échec. Ruminant de sombres pensées, il sombra dans une somnolence agitée et fiévreuse.

Des coups vigoureux frappés à sa porte le ramenèrent soudainement à la réalité. Poussé par les réflexes acquis ces derniers mois, il se leva d'un bond et enfila un pantalon avant d'ouvrir, sans même s'être encore pleinement réveillé.

-Habille toi, ordonna le balafré. Et rejoints moi à la Fosse.

L'adolescent s'exécuta dans un état second, et effectua le trajet sans même réussir à aligner la moindre pensée cohérente.
On était au milieu de la nuit, presque deux heures du matin à sa montre. Le ciel s'était dégagé, et les étoiles brillaient d'une lumière qui ne réchauffait nullement l'air glacé. La lune éclairait le chemin dans la neige, rendue compacte par les multiples passages des recrues. Encadrée de montagnes, le paysage nocturne de la Vallée était grandiose, mais le jeune homme n'y prêta aucune attention.

Quand il vit devant lui la silhouette immense du balafré se détacher au bord de la Fosse, Varig frissonna sans que le froid y soit pour quelque chose. Pourtant il continua à avancer, mécaniquement, comme un somnambule.
Adossé à l'arbre tordu, Yuri avait déjà ôté sa veste, comme s'il se moquait de la température. Son T-Shirt rouge attira le regard de l'adolescent. Il s'arrêta et fixa le serpent, prit d'une fascination morbide.

-Descends et bats-toi, lâcha simplement le balafré.

Mais l'adolescent resta figé au sommet de la pente, incapable de bouger. La lumière de la lune se réverbérait, amplifiée par la blancheur de la neige, éclairant parfaitement les yeux jaunes aux pupilles fendues du reptile.
Le colosse n'attendit que quelques secondes avant de s'approcher et de propulser son élève en avant sans ménagement. Varig sentit ses pieds quitter le sol un instant avant de rouler lourdement jusqu'en bas de la pente. Par réflexe, il amortit sa chute et se redressa d'un bond, levant les mains pour se mettre en garde sans même y penser.

En face de lui, Yuri ricana et lui fit un mauvais sourire, lâchant une provocation dans sa langue, que son adversaire ne comprit pas.

Dans un état second, l'adolescent fit un pas vers son adversaire. Il crevait de peur, la tête lui tournait et il respirait trop vite, mais quelque chose le poussait à faire front. Peut-être la simple habitude...
L'ancien voyou jeta un regard vers le colosse au sommet de la pente, qui lui adressa un signe de tête.
Avec un sourire mauvais, Yuri sortit alors un couteau dont il déplia la lame d'un geste, et mima un d'égorgement.

La vue de l'arme aurait dut achever de terrifier totalement son opposant, pourtant ce dernier se sentit soudain très calme. La peur reflua entièrement, avec une soudaineté inattendue, alors que tout prenait une terrible acuité, presque douloureuse. Le reflet de la lune sur le métal, la blancheur de la neige, les ondes de souffrance dans ses côtes meurtries et même son propre souffle, qui formait un nuage de vapeur dans le froid de la nuit.
L'adolescent expira, ralentissant sa respiration. Puis il baissa son regard vers son adversaire, comme s'il découvrait soudain sa présence. Cette fois, il ne s'en tirerait pas avec une simple correction... Jusqu'où son adversaire allait-il aller? Il allait devoir se battre s'il ne voulait pas le découvrir très vite.

Qu'il ait conscience ou pas du changement chez Varig, Yuri s'avança sans se presser, faisant tourner la lame dans sa main d'un geste expert.

En retrait, le colosse balafré fixait la scène. Toute la Vallée semblait plongée dans un silence irréel, seulement troublé par les pas de l'ancien criminel dans la neige. Le souffle des trois hommes formait de petits nuages de vapeur.

Les deux adversaires arrivèrent à portée en quelques secondes, mais le temps semblait s'étirer.
Yuri n'avait même pas prit la peine de se mettre en garde; il s'avançait avec assurance. Dès qu'il fut assez près, il bondit en avant et frappa un coup de couteau circulaire au niveau des yeux de l'adolescent. Il s'attendait à le voir reculer, peut-être même tomber dans la neige. Mais Varig se baissa avec une vitesse dont son assaillant l'aurait à peine cru capable, avant de venir dans sa garde, pivotant pour lui expédier un coup de coude en plein front. Yuri recula par réflexe évitant un impact direct, mais le choc suffit à lui faire siffler ses oreilles.
Sans perdre de temps, son adversaire enchaîna avec un coup de pied dirigé vers son ventre. À nouveau les réflexes hérités des bagarres de rue servirent le soldat: il pivota sur le côté et frappa la jambe son couteau avant que l'adolescent ne la ramène hors de portée. Ce dernier recula à son tour avec un petit cri de douleur et de surprise. La lame parfaitement aiguisée avait traversée le pantalon et légèrement pénétré la chair. Ce n'était qu'une petite estafilade, mais elle était douloureuse, et quelques gouttes de sang souillèrent la neige immaculée de la Fosse.

Les regards des deux adversaires se croisèrent, et ils restèrent immobile plusieurs secondes, à distance l'un de l'autre. Les yeux bleus de Varig semblaient s'être vidés de toute autre émotion que la haine, une colère froide, aussi glacée que la neige. Quand à Yuri, la colère disputait à l'agacement. Depuis des mois, il dominait chaque affrontement, et s'était habitué à voir l'adolescent comme une simple victime à tourmenter, combattif mais incapable de le vaincre malgré l'entraînement drastique qu'ils subissaient dans la Vallée. En fait, il était heureux de trouver un souffre douleur à qui faire payer les affres de sa nouvelle vie. Au camp, ses "camarades" n'hésitaient pas à lui rappeler tous les jours qu'ils ne l'aimaient pas, lui le serpent, le criminel. Personne ne lui faisait confiance et son quotidien était fait de brimades. La Fosse était devenu son défouloir, où il reprenait le rôle de bourreau et plus celui de cible désignée du groupe parce qu'il ne reniait pas son ancienne vie. Alors quand le balafré lui avait demandé de venir en pleine nuit et lui avait proposé une belle somme pour blesser sérieusement sa victime, il avait accepté sans le moindre scrupule, ni même réclamer d'explication.
Mais la résistance inattendue de l'adolescent ne faisait qu'exciter sa colère. Ils ne parlaient pas la même langue, mais les yeux de Yuri disaient clairement ce qu'il voulait lui dire: tu vas me le payer.

Il s'avança à nouveau vers son adversaire et exécuta rapidement des arcs de cercle avec son couteau, visant les mains. Varig recula pour ne pas être blessé, mais c'était ce qu'attendait l'ancien criminel: il bondit en avant, et entailla cruellement son avant-bras. L'adolescent lâcha une nouvelle plainte sourde et essaya d'attraper la main armée de son opposant, sans succès.

Yuri recula hors de portée. Il avait décidé de harceler sa victime, de lui faire mal et de l'épuiser avant de mettre fin au combat. Et s'il ne tuerait pas le gamin, il lui ferait regretter sa résistance.

Légèrement essoufflé, il regarda vers le balafré. Ce dernier observait posément le combat, sans bouger. Son élève avait été touché à deux reprises, mais la douleur restait très supportable comparé à ce qu'il encaissait habituellement face à Yuri. Mais c'était la première fois qu'on l'attaquait avec une arme, et qu'on lui infligeait de vraies blessures. Ce coup d’œil suffit à lui faire comprendre qu'il ne recevrait aucune aide de son mentor, ni aucune pitié.

Profitant de l'ouverture, son adversaire s'approcha d'un bond et frappa avec son couteau, essayant d'entailler à nouveau le bras gauche de Varig. Mais ce dernier s'avança et bloqua l'attaque en saisissant le poignet de son assaillant. Il arma la jambe pour riposter avec un coup de genou, mais Yuri fut le plus rapide. De sa main gauche, il lui expédia un direct dans la pommette, qui envoya l'adolescent tituber en arrière. Poussant son avantage, l'homme à la vipère s'approcha et entailla cruellement le bras que l'adolescent avait mit devant lui pour se protéger. Il saisit ensuite et le tira brutalement en avant, avant de lui balayer les jambes. Déséquilibré, Varig s'étala dans la neige.

Yuri disposait d'une belle occasion, et fit tourner son couteau dans sa main, tandis que l’adolescent roulait sur le côté pour faire face. Il essaya de se relever, mais son adversaire fut plus rapide: il bondit et lui expédia un coup de genoux en plein thorax, le renvoyant au sol et lui coupant le souffle. Avançant jusqu'à lui, il se laissa tomber à genoux de part et d'autre de son torse et plaça sa lame sur sa gorge. Le combat était terminé.

-Je... Me rends, lâcha Varig en russe d'une voix étranglée.

Ses yeux étaient à nouveau remplis de crainte autant que de hargne, et le feu glacé de haine qui y brûlait avait disparu; il avait perdu, à nouveau. Yuri ne comprenait pas le russe, mais il saisit parfaitement le sens de la supplique. Il jeta un rapide regard vers le balafré, guettant un ordre. Ce dernier haussa les épaules, avant de détourner la tête.
L'ancien criminel sourit avec sadisme et ôta sa lame de la gorge de son adversaire, et ouvrit sa main gauche en signe de paix comme si le combat avait prit fin. Mais au lieu de se redresser, il frappa soudain le visage de Varig du revers de sa main droite, qui tenait encore le couteau. C'était un coup foudroyant, qui surprit totalement l'adolescent, le sonnant à moitié.
Yuri avait bien réfléchit: l'épaule était la meilleure zone pour infliger une belle blessure sans risquer de tuer sa victime. Après tout il aurait fallu le payer bien plus cher pour un meurtre...

Il abattit donc la pointe le couteau, mais assez lentement pour que l'adolescent puisse saisir son poignet à deux mains pour tenter d'arrêter l'attaque. Savourant la lutte perdue d'avance et la peur panique revenue dans les yeux de son adversaire, l'homme à la vipère mit toute sa force pour faire descendre la pointe.

-Aidez moi! cria sa victime vers le balafré.

Déjà affaiblit, Varig était incapable de faire autre chose que ralentir d’inéluctable. Yuri l'aidait un peu, dosant sa force pour ne pas en finir trop rapidement.

-Personne ne t'aidera. Ni moi, ni ton Dieu, ni ton père, répondit le colosse avec mépris.

La pointe acérée de la lame arriva rapidement jusqu'à l'uniforme de l'adolescent, qu'elle traversa facillement pour atteindre la peau, puis pénétra la chair. Le garçon hurla alors la souffrance l'aveuglait, noyant toute réflexion.
Yuri souriait tandis qu'un peu de sang affluait autour de la blessure à mesure que la lame continuait à s'enfoncer, millimètre par millimètre dans l'épaule du garçon. Il se baissa pour appuyer de tout son poids sur le couteau...

Soudain, dans un effort désespéré, Varig lui expédia un coup de tête avec un grognement de rage et de douleur. Ils étaient tout près, et le blessé avait mis toute sa force dans l'attaque. Le nez de l'ancien criminel explosa et il se redressa brusquement, surpris et sonné par la douleur, lâchant son arme .
Avec un nouveau cri de rage, l'adolescent arracha d'un coup le couteau, coincé dans sa propre chair. La souffrance lui aurait sans doute fait perdre connaissance à tout autre moment, mais à cet instant, l'adrénaline noyait son cerveau. Il frappa maladroitement le visage de l'homme à la vipère avec son arme, lui arrachant un cri de douleur et dessinant une longue estafilade sur sa joue ainsi que sur sa main. Les réflexes acquis dans la Fosse prirent vite le dessus: Varig écrasa son poing dans le plexus de son adversaire, utilisant le manche du couteau comme une matraque. Puis, d'un brusque mouvement du bassin, il fit tomber l'anien criminel sur le côté. Sans lui laisser le temps de se reprendre, l'adolescent se précipita sur son tortionnaire avec un cri bestial. Ivre de rage et de douleur, il taillada les avant-bras que Yuri avait mit devant son visage par réflexe.
Prenant son élan, l'adolescent arma ensuite son bras et asséna un coup de poing vertical à son opposant, puisant dans toute sa force. Son attaque traversa la garde sans force de l'ancien criminel, entaillant une de ses mains au passage. Le manche du couteau heurta violemment la tempe de Yuri, le sonnant proprement.

Mais cela ne suffit pas à calmer pas Varig. Il frappa à nouveau l'homme déjà hors de combat, lui ouvrant la pommette et expédiant une autre gerbe de sang souiller la neige. Levant à nouveau son bras, il martela le visage haï à plusieurs reprises, avant de faire tourner son couteau pour placer la lame vers la gorge de Yuri.
Un ordre claqua, juste à côté de lui, figeant son geste.

-Ça suffit! Il a son compte!

Le balafré était descendu dans la Fosse, mais Varig ne s'était même pas aperçut de sa présence. La souffrance brouillait sa vision. Le sang coulait abondament de ses propres blessures, imbibant la neige et se mêleant à celui de son adversaire enfin vaincu. Son bras gauche ne répondait plus, mais malgré l'ordre reçu, chacune de ses cellules n'aspirait toujours qu'à une chose: massacrer Yuri, le mettre en morceaux, le poignarder encore et encore.

Tuer.

Toute la rage et la haine qu'on lui avait appris à retenir, à maîtriser, toute les souffrances accumulées venaient de le déborder d'un coup, le remplissant d'une énergie meurtrière. Il ne contrôlait plus rien et n'avait qu'un but: frapper, déchiqueter, mettre en pièces Yuri jusqu'à ce qu'il cesse de vivre.
Mais avant qu'il ne puisse passer à l'acte, un coup parfaitement ajusté s'abattit sur sa nuque, le plongeant instantanément dans l'inconscience.




20 juillet 2213, l'Arène, quelque part dans l'entre-deux, Madison, 212 ans plus tard

Après le raid éclair de la milice, Varig et Nora s'étaient séparés pour rentrer chez eux quelques heures. Une douche, un repas léger et des vêtements propres étaient tout sauf un luxe vu la nuit qui les attendait... Malheureusement pour l'agent, il avait passé presque aussi longtemps à se préparer qu'à faire son rapport, à la fois au capitaine Hobbes et à Sofia. Avoir deux chefs exigeants l'un comme l'autre d'être informé presque en temps réel était plutôt épuisant. Heureusement, le major Strauss n'était pas de la même espèce. "Laisser vivre et laisser mourir", telle aurait put être sa devise. À moins qu'il ne paraphrase Ponce Pilate et son "je m'en lave les mains"...
Cette référence biblique fit sourire Varig, mais personne à bord du véhicule qui les emmenaient vers l'Arène ne put s'en apercevoir.
Dans les premières semaines qu'il avait passé à Madison, l'agent s'était fait certains ennemis ou même simplement des contacts, qu'il ne comptait pas recroiser au moment critique d'une enquête. Aussi avait-il extrait un "gadget" de la "boite à outil" fournie par la CIA à son appartement. Il s'agissait d'un serre-tête holographique, parfaitement invisible pour lui mais qui reproduisait à la perfection un autre visage, ou n'importe quelle forme voulue. Craignant un éventuel système de sécurité, Sofia lui avait conseillé de se contenter d'un simple masque, qui couvrait totalement son visage. Son reflet dans le miroir était plutôt inquiétant, mais au moins il était anonyme.

Quittant ses pensées, il laissa son regard balayer l'arrière de l'utilitaire sans fenêtres qui les emmenaient vers leur destination. Manifestement ce n'était pas le premier trajet du genre qu'effectuait l'équipe envoyée par Leng. Varig soupçonnait même qu'ils servaient de "taxi" à une bonne partie des spectateurs de l'Arène...
Nora et lui auraient put facilement neutraliser l'homme resté avec eux, et sans nul doute put faire parler le chauffeur pour obtenir la localisation de ce qui les intéressait. Mais ils avaient opté pour une approche plus subtile ce soir. C'était leur seule chance d'obtenir des réponses.

-C'est encore loin? demanda-t-il sans vraiment espérer de réponse.

L'intéressé haussa les épaules.

-J'en sais rien et je m'en tape. Tip nous paie pour vous ramener, pas pour causer. Ok les terreurs?

Varig se contenta d'un vague hochement de tête en guise d'approbation. "Tip" était le contact de Leng dans l'Arène, et devait les présenter comme des challengers venus combattre pour lui, la couverture idéale pour fureter. Mais le garde avec eux semblait mal à l'aise. Il évitait de les fixer, comme s'il craignait de les provoquer, et s'agitait sur son siège. Sa nervosité entamait les nerfs de l'agent, déjà tendu.
Finalement, le véhicule s'immobilisa.

-Terminus, lança leur compagnon avec soulagement. Bonne chance pour ce soir, avec le Tournoi, les combats vont être encore plus acharnés...

L'agent fronça les sourcils sous son masque.

-Tournoi? De quoi parlez...

Mais avant qu'il ne puisse finir sa phrase, la porte arrière de la camionnette s'ouvrit.
Ils se trouvaient dans une sorte de parking souterrain, manifestement aménagé dans un endroit qui ne devait pas servir à cela à l'origine. Une petite dizaine de personnes se pressaient un peu plus loin autour d'un portique de sécurité, entourés d'hommes armés.
Varig et Nora descendirent, se séparant de leurs guides, mais ne se joignirent pas immédiatement à la cohue.

-Je ne la sens pas cette histoire de Tournoi... lâcha-t-il à son équipière. Leng ne nous en a pas parlé. Apparemment on ne va pas pouvoir rentrer armés. Prévisible.

Il soupira. Finalement leur plan restait assez bancal: trouver ce "Tip" et s'en remettre à son compétence pour enquêter à leur place pendant qu'ils se fondaient dans le décors...
L'ambiance des lieux semblait plutôt survoltée. On entendait des clameurs féroces résonner dans les souterrains, et les gardes du maître des lieux surveillaient leurs hôtes avec méfiance.

-Quelque chose à dire avant d'y aller? demanda-t-il d'un ton plus léger, presque joyeux.
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19.03.16 23:40
Après être rentrée chez elle, la jeune femme descendit plus de la moitié de sa cafetière. Sa tasse de café noir et fumant l’avait suivi dans chacune des pièces de son appartement pour le peu de temps qu’elle y était restée. Elle avait besoin de sa dose de caféine avant de repartir sur le terrain ; surtout après ce qui s’était passé et ce qui allait suivre. Combien de temps allaient-ils rester dans l’Arène ? Comment étaient les combattants ? Nora profita de son temps libre pour faire quelques recherches sur ce sujet, dans la base de donnée de la milice. Mais évidemment, elle ne trouva rien de très précis. Même si les erasers n’étaient pas systématiquement foutus dehors en pénétrant ce territoire, il n’en restait pas moins qu’elle ne put obtenir qu’un ou deux noms, et évidement, c’était toujours des pseudonymes. Elle passa le reste de son temps à écouter de la musique. Non pas essentiellement par plaisir, mais parce qu’elle savait qu’elle allait surement devoir prendre sur elle de nouveau pour éviter de s’énerver trop vite et facilement. Avec cette nouvelle condition, son travail sur le terrain était de plus en plus risqué. Combien de temps allait-elle encore pouvoir chasser les evolves illégaux, sans mettre en danger la population ou les gens près d’elle ? C’était l’une des questions qui passaient en répétition le soir avant qu’elle ne s’endorme. Une chance, pour aujourd’hui, elle risquait fortement de ne pas dormir beaucoup.

La suite des évènements ? Un contact de Leng, un de ses sbires ou homme de main, ils n’en savaient rien, devait venir les chercher et les emmener à l’Arène. Et à croire que le malfrat avait un certain sens de l’humour, puisqu’il leur donna rendez-vous à la piscine désaffectée, là où ils avaient trouvé le corps. Heureusement, les miliciens n’étaient plus dans le coin pour récolter les indices. Sinon Nora savait qu’elle n’aurait pas du tout aimé leur donner des explications quant à leur présence ici. Enfin, clairement, elle les aurait sans doute envoyé chier, comme elle savait si bien le faire. Le duo se rendit compte sur place et attendirent leur chauffeur. Pendant l’attente, ils avaient pu parler de la suite, c’était donc d’un commun accord, qu’ils montèrent docilement dans le véhicule, sans chercher à neutraliser leur contact. Mais juste pour faire chier Leng, la jeune femme mourrait d’envie de l’assommer pour quelques heures. Puérile ? Légèrement. Le masque de Varig ne souleva qu’une unique question de sa part :

« Je dois t’appeler comment pour la suite de l’enquête ? »


Varig était évidement à proscrire mais quant était-il de Mike ? Elle préférait poser la question maintenant, pour mettre les choses au clair avant qu’ils n’entrent dans le vif de l’action. Evidement, elle aurait aussi pu lui demander « pourquoi ce masque en particulier ? », jouer ses curieuses en somme, mais elle n’en fit rien. Peut-être plus tard, quand ils auraient les infos qu’ils désiraient et seraient sortis vivants de cette enquête. Là, elle devait commencer à se centrer sur l’essentiel, au fait qu’ils allaient en prendre surement plein la gueule, au sens littéral du terme. Pouvoir se foutre sur la gueule pour une enquête, que demander de mieux ? Beaucoup de chose sans doute...

Les terreurs ? Nora ne put empêcher un sourire moqueur se dessiner sur ses lèvres. Depuis leur montrée dans le véhicule, il n’avait jamais regardé dans leur direction plus de quelques secondes et les rares fois où leur regard s’était croisé, il l’avait rapidement détourné. Il voulait surement se la jouer en leur donnant un petit surnom mais il n’avait pas plus de couilles que ça pour découvrir de quoi ils étaient vraiment capables. Malheureusement, ce n’était pas assez pour la détendre réellement. Enfin, c’était ce qu’il fallait : être sur le qui-vive. Ils ne pourraient sans doute pas demander des renforts là où ils allaient. Encore une fois, si ça tournait mal, ils allaient devoir compter sur leur capacité à gérer les situations. O joie.

Nora crut entendre un soupir de soulagement lorsque le véhicule signa son arrêt définitif. Dire qu’ils ne l’avaient même pas menacé. Qu’est-ce que ça aurait été dans le cas contraire ? Un tournoi ? Varig posa la question rapidement mais elle n’obtint aucune réponse. Ca promettait d’être sympa. Ses yeux balayèrent rapidement les lieux sous ses yeux. Sombres, humides et déjà peuplés. L’eraser soupira en entendant l’information de son partenaire, en effet, ils allaient devoir laisser leur arme. Et comme d’habitude, cette optique ne plaisait pas à la jeune femme ; même si elle avait apprit depuis quelques semaines à faire fi de cette sensation de manque quand le métal de son arme ne touchait pas son corps.

« Ouais il n’a surement pas voulu nous gâcher la surprise. »
Maugréa-t-elle sur le compte du mafieux. « Je ne laisse pas mon arme à ces types. » Informa-t-elle, lorsqu’il lui demanda si elle avait quelque chose à dire avant de passer aux choses sérieuses.

Déjà, parce qu’elle n’avait pas confiance et que ça la faisait clairement chier. Ensuite, parce que ça sentait très clairement l’eraser et si elle pouvait éviter de se coller cette étiquette sur la tronche dès le départ, ça lui irait pas mal. Elle se doutait légèrement que les gens de son espèce ne devaient pas être très appréciés dans ce milieu. Ce qu’elle comprenait si elle était objective.

« J’ai vu des conduis d’aérations sur ma gauche, si on arrive à faire ça discrètement, on laisse nos flingues là. »


Elle ne fut pas surprise d’entendre qu’il était de son avis. Ils avaient certaines choses en commun et celle d’être un peu trop prudent -lorsqu’ils le pouvaient-. Ils se dirigèrent donc naturellement vers le point donné. Nora se mit de dos à la grille et empoigna la ceinture de Varig pour l’approcher d’elle. De loin, ils pourraient être prit pour un couple voulant un peu d’intimité. De près, la jeune femme retira l’arme de son partenaire pour plus de discrétion que s’il l’avait lui-même fait. Elle le laissait faire de même pour elle. Pour le reste, il suffisait de soulever assez la grille pour y glisser leur flingue.

« La dernière fois que j’ai dû laisser mon flingue pendant une enquête avec toi, ça s’est soldé par l’activation de mon pouvoir. J’espère que cette fois, y aura rien de pire. »
Lâcha-t-elle sur un ton étonnement éloigné et presque lasse.

A quoi elle s’attendait en pénétrant dans l’Arène ? Tout et rien, étrangement. Et elle devait même reconnaitre que ce n’était pas un lieu qu’elle fréquentait souvent. Les bas quartiers, ça lui arrivait plus ou moins fréquemment pour choper des evolves en fuite. Mais aller directement dans un lieu où la milice n’avait pas son mot à dire dans ses règles... Ca ne lui plaisait pas. Enfin, ça ne l’empêcherait pas de jouer à qui à la plus grosse avec ses adversaires. Les habitudes ont la vie dure, à ce qu’il parait. Nora laissa son coéquipier gérer le truc avant de se décoller du mur et jouer l’espace de quelques secondes avec son piercing.

« En route partenaire. »


Comme ils l’avaient prévu, chaque personne devait passer par le portique de sécurité pour pouvoir aller plus loin. Le plus étrange dans toute l’histoire, c’était qu’à aucun moment, le masque de Varig ne sembla poser question. A croire que c’était chose normale ici.

Si déjà dans le parking, l’odeur du sang, de sueur et autres joyeusetés du même genre se faisaient sentir, une fois passé les imposantes portes, c’était encore pire. Et le moins que l’on puisse dire, c’était que l’endroit portait bien son nom. Ca donnait le ton. Mais pour le moment, ils devaient chercher leur contact. Tip. Sans lui, ils resteraient de simples visiteurs. Et malheureusement, pour des gens dans leur genre, ils ne pouvaient pas passer pour de simples visiteurs. Que ce soit leur regard aux aguets ou leur façon de se tenir, ils ne pouvaient pas être des civils.

Le visage et les noms des challengers déjà inscrit figuraient sur de grands panneaux holographiques. Certains paraissaient presque au bord de la mort, c’était à se demander pourquoi ils combattaient. D’autres encore la faisaient sourire intérieurement : ils n’avaient pas l’air baisant pour un sou.

« Ces maigrichons participent vraiment ? Ca va être quoi leur truc ? »


Elle se parlait plus à elle-même, en voyant une photo d’un certain Cham et d’un Ezekiel. Tous deux paraissaient malades et pas très résistants. Alors soit ils avaient perdu la tête pour s’inscrire. Soit ils cachaient bien leur jeu avec leur physique maladif. Dans tous les cas, Nora ne ferait pas l’erreur de sous estimer l’un de ses adversaires.

« Si jamais on tombe adversaire, on ne se fait pas de cadeau, ok ? »


Une certaine lueur brilla dans ses iris à cette demande. Oui, elle avait envie de se mesurer pour de vrai à son partenaire, sans être soumise à une drogue. Elle savait qu’elle était bonne au combat au corps à corps, elle travaillait dur pour ça -surtout au vue de sa taille- et elle savait que Varig l’était tout autant. Peut-être même plus ? Dans tous les cas, elle était sincèrement curieuse de savoir qui l’emporterait sur l’autre.
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24.03.16 20:19
Avec bon sens, Nora proposa de cacher leurs armes dans le parking plutôt que de les remettre à la "sécurité" des lieux. D'abord parce son pistolet était aisément reconnaissable, la désignant comme une milicienne, ensuite car elle ne faisait pas vraiment confiance aux malfrats gérant les lieux. Ses deux arguments étaient parfaitement  valables, et Varig la suivit vers la bouche d'aération que la jeune femme avait remarquée.
Se rapprochant l'un de l'autre pour donner l'illusion de n'être qu'un simple couple, ils se débarrassèrent mutuellement de leurs armes et de leurs holsters.

-La dernière fois que j’ai dû laisser mon flingue pendant une enquête avec toi, ça s’est soldé par l’activation de mon pouvoir. J’espère que cette fois, y aura rien de pire, lui glissa-t-elle avec fatalisme alors qu'il faisait disparaître les pistolets derrière la grille.

Varig ne répondit rien, se contentant de serrer brièvement l'épaule de sa coéquipière dans sa main gantée.
Elle ne se doutait sûrement pas qu'au même moment, l'unité Delta rassemblait soigneusement des preuves contre elle, et que sa vie risquait à nouveau de basculer radicalement. Mais elle semblait sentir que le pire pour elle était encore à venir...
Il n'y avait aucune parole qui puisse lutter contre ça.

Leur tâche accomplie, les deux Erasers s'écartèrent l'un de l'autre. Une mèche de cheveux de Nora grésilla en frôlant le masque de son coéquipier.

-Prête? demanda simplement Varig.
-En route partenaire.

La sécurité ne causa aucun problème, n'effectuant même pas de fouille. Sans doute les malfrats s'en remettaient ils à leurs scanners, de toute dernière génération. La lame cachée dans une des chaussures de l'agent passa parfaitement inaperçue; l'arme était sortie des labo de l'Agence, fabriquée dans le même matériau résistant que la semelle. Pas de quoi affronter les gros bras du lieu, mais assez pour réserver une mauvaise surprise à un ennemi trop confiant. De même sa puce tueuse ne sembla pas être repérée par les hommes de "M".

Une fois à l'intérieur, l'ambiance brutale et guerrière frappait de plein fouet. Ici on combattait, et pas pour la noblesse du sport... Une impression soigneusement entretenue par l'aspect dur des lieux.
L'agent ne jeta qu'un rapide regard au tableau holographique résumant les combattants, cherchant à se repérer. Mais sa coéquipière, elle, ne s'en priva pas, commentant sans vergogne l'aspect de leurs futurs adversaires.

-Ces maigrichons participent vraiment ? Ça va être quoi leur truc ?

L'agent haussa lui jeta un rapide coup d’œil, qui passa sans doute inaperçu à cause de ton masque.

-Parce que toi t'as l'air d'une terreur peut-être? lâcha-t-il d'un ton teinté d'amusement.

Il envisagea une seconde de ponctuer l'affirmation d'un petit coup de poing dans l'épaule de la jeune femme, mais il se ravisa. Elle avait beau n'avoir pas un physique très imposant, Varig était bien placé pour savoir qu'elle était redoutable. Et n'hésiterait pas à répliquer...
L'Eraser se tourna soudain vers lui, l'air presque... Avide.

-Si jamais on tombe adversaire, on ne se fait pas de cadeau, ok ?

L'agent sourit sous son masque.

-Plutôt deux fois qu'une. J'ai une revanche à prendre je te rappelle... Encore que pour que la revanche soit complète je devrais sans doute t'attacher et te torturer dans un sous-sol, mais on a pas toujours ce qu'on...

Il s'interrompit soudain, comme si une idée ou quelque chose venait de le frapper.

-Pars devant, lâcha l'agent. J'ai... Quelque chose à faire avant de rencontrer Tip.

Sans plus d'explications il planta là sa coéquipière, disparaissant au milieu de la foule.

Il ne la retrouva que près d'une demi-heure plus tard, dans une sorte de petit magasin aménagé dans un tunnel à moitié effondré, à deux pas des gradins. Le maître des lieux avait fait construire une sorte de mur en plastique, qui ventait son activité et source de revenu: les paris. Varig pénétra à l'intérieur sans hésiter, malgré le panneau qui indiquait "fermé". Il n'y avait que deux personnes dans l'échoppe, dont un visage connu... L'agent se contenta de saluer sa coéquipière d'un signe de tête.

-Vous êtes Tip? demanda-t-il d'un ton poli.

L'intéressé, un homme légèrement enrobé qui abordait sereinement la fin de la trentaine lui sourit.

-En fait je m'appelle Tipowalkeegladz-Durand. Mais les gens ont l'air d'avoir du mal avec le Durand do... Humpf!

Varig l'avait brutalement agrippé par l'épaule et plaqué au mur, son bras appuyé sur la gorge du bookmaker. Une fraction de seconde plus tard, il avait sortit une petite lame noire d'une de ses manches, qu'il approcha à quelques centimètres du visage de sa victime.

-Vous êtes... Malade! gargouilla Tip.
-Mécontent, rectifia son assaillant, avec un ton calme que son masque rendait plutôt effrayant. Il se trouve que le deal que nous avions passé avec Leng était simple. On l'aidait à régler son petit problème et lui nous aidait à nous faire passer pour des combattants pour enquêter avec votre aide.
-C'est exactement... commença le malheureux.

L'agent lui asséna un revers, assez fort pour faire grimacer son interlocuteur.

-Prends moi encore pour un gros bras sans cervelle et je t'arrache l'oreille. Je sais tout.

Il tourna la tête pour s'adresser à Nora.

-Figure toi que ce M et Leng ont décidé de jouer un "différent commercial" lors du tournoi de ce soir, et étonnamment ce n'est pas vraiment le fair play qui les étouffe. Les meilleurs champions censés jouer pour notre ventripotent ami commun ont eu des "accidents" ces derniers jours. Quand à ceux de M, les deux derniers encore sur les rails ont été arrêtés il y a quelques heures lors d'une descente de la milice. Ce qui fait de nous...
-C'est... commença le bookmaker.

Varig lui asséna un violent coup de coude en plein front, lui arrachant une plainte.

-Ce qui fait qu'on se ballade avec une énorme cible dans le dos. Sitôt qu'on aura mis un pieds dans cette Arène, M voudra nous voir morts ou hors de combat, et c'est pas les gros bras qui manquent ici... C'est bien correct monsieur Tipowalkeegladz-Durand? prononça-t-il impeccablement.

L'intéressé hésita une seconde avant de répondre.

-C'est vrai que Leng ne voulait pas que vous sachiez ça... Mais vous vous trompez. Je connais bien M, il n'osera jamais tuer des Erasers, ça serait la fin de son buisness ici. Mais si je n'aligne personne, c'est Leng qui me fera la peau. Le deal...
-... Ne tient plus. Hors de question qu'on se batte pour cette petite ordure. Dis nous qui interroger et on se dira au revoir bons amis.

Tip grimaça un sourire triomphant.

-Moi. Je sais qui a tué votre Evolve. Honorez votre contrat... Et je vous livre votre tueur. Vous pourrez pas faire trois pas hors d'ici avec moi, et vous n'obtiendrez que des mensonges en employant la force.

La proposition fit une seconde hésiter l'agent, mais le sourire de son interlocuteur vacillait face au masque inexpressif. Il n'était manifestement pas rassuré, signe d'un vif instinct de survie, qui hélas se doublait d'un redoutable instinct commerçant.

-Nora? lâcha-t-il enfin, sans bouger d'un muscle, sa lame toujours à la main.
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25.03.16 19:09


« Ouais t’as raison. Les apparences sont trompeuses. » Répliqua-t-elle simplement, même si elle avait cru percevoir un soupçon de plaisanterie dans la voix de son partenaire.

Bien sûr qu’elle ne faisait pas peur. Elle était plus petite que la plus part de ses collègues et elle n’était pas vraiment taillée pour le combat. Deux raisons qui la poussaient à passer du temps à l’entrainement pendant ses temps libres. Parce que oui, il ne fallait pas tortiller du cul, si elle avait pu tenir tête à un type aussi entrainé que Varig, ce n’était pas en se tournant les pouces. Elle voulait être à la hauteur et elle s’en donnait les moyens, il n’y avait rien d’autre à ajouter. Enfin, là, elle attendait la réponse de l’intéressé, laquelle n’était pas vraiment surprenante en l’entendant. Quoi que le rappel des circonstances de la revanche lui fit froncer les sourcils. L’attacher et la torturer... Et bien si ça devait arriver, il faudrait surement qu’il lui soit arrivé une couille sur la gueule... Nora haussa un sourcil lorsqu’il la planta comme une conne, sans rien lui dire. Quelle mouche l’avait piqué celui là ? L’eraser soupira et haussa une épaule, elle le questionnerait une fois qu’il se pointerait. Pour l’heure, elle fit un premier tour rapide des lieux ; autant pour essayer de compter combien de types de la sécurité étaient présents, autant pour essayer de trouver des sorties de secours dans l’optique où ils en auraient besoin. Et puis, elle ne se priva pas non plus pour écouter quelques conversations ça et là. C’était plus ou moins les mêmes sujets : le tournoi de cette soirée. Les uns avaient l’air excités, les autres dépités devant l’absence de certains combattants. Tant pis pour eux ? C’était bien ce qu’elle se disait. Et puis, vint le moment où elle demanda à voir Tip. Parce que c’était quand même la raison principale de leur venue ici. Elle fut assez étonnée en voyant qu’on lui indiqua rapidement où il se trouvait. Apparemment, c’était pas un secret. Encore mieux, l’homme semblait être connu de tous ici. Bon, c’était pas vraiment étonnant compte tenu de son rôle ici. Ca avait le mérite de lui faire gagner un peu de temps... L’espace d’un instant, Nora se demanda ce qu’était en train de foutre son coéquipier et puis rejeta cette interrogation dans un coin de sa tête. Elle lui faisait assez confiance pour supposer que cette absence était nécessaire à leur enquête.

Entrant dans ce qui ressemblait à un magasin de fortune, elle n’eut même pas à chercher du regard son contact. Il se tenait tout simplement devant elle, semblant lire quelque chose sur son bracelet et faire des commentaires là dessus. Il releva les yeux lorsqu’il entendit les pas de la jeune femme se faire plus proche de lui, sans trop l’être non plus, elle restait prudente.

« Bien le bonsoir. Nora je présume ? N’étiez-vous pas censés être deux à ce rendez-vous ? »
Demanda l’homme qui lui faisait face avec un ton étrange aux oreilles de l’eraser.

« Ouais. Il fait un tour. »

Elle essaya de lui poser des questions, sans trop se montrer agressive, mais cela ne donna rien. Avec un sourire qui se voulait sympathique, il lui rétorquait qu’il préférait attendre la venue de son partenaire. Nora hésita pendant quelques secondes à utiliser la force pour lui faire cracher le morceau, mais elle se ravisa. Foutre le bordel dans un lieu pareil, elle préférait éviter, vu la tournure de sa dernière expérience en la matière. Et puis, elle fit bien, puisque Varig arriva quelques instants plus tard. Elle lui jeta un rapide coup d’œil, des pieds à la tête, simplement pour s’assurer que c’était bien lui. Avec ce masque, c’était le coup à ce qu’elle puisse se faire avoir. Parano elle ? Et comment... Mais la corpulence et la façon de se mouvoir lui correspondait. Elle ne se fiait pas trop à sa voix, puisqu’elle pourrait être facilement changée avec un gadget quelconque. Par contre, elle ne s’attendit pas à la suite ; que ce soit la violence dont fit preuve Varig ou l’information qu’il lâcha. Comment était-il au courant de ça ? L’était-il avant de venir ici ? Dans ce cas, pourquoi garder l’info ? Si non, qui lui avait parlé de ça ? Sofia ? Nora ne montra aucun signe de malaise et le laissa gérer. Pour une fois que c’était elle qui restait en place... La mâchoire de l’eraser se serra légèrement lorsque l’optique de se battre pour l’autre connard arriva dans la conversation. C’était une chose de se battre dans cette Arène -de son point de vue- et c’en était une autre de porter le blason de quelqu’un. Elle fut presque rassurée, cependant, en entendant que son partenaire était du même avis qu’elle : pas de combat au nom de la baleine. Honorer leur part du contrat pour avoir ce qu’ils désiraient... Ce qui signifiait être les putains de Leng pendant plusieurs heures. Cette idée ne lui plaisait pas le moins du monde mais quelque chose lui disait que ce Tip ne mentait pas en leur affirmant ne pas leur dire la vérité s’ils voulaient user de violence avec lui. Sa première réponse à l’interrogation de Varig fut un soupir las et prononcé. Pourquoi Diable rien ne fonctionnait jamais normalement et facilement ? Tout était fait pour leur foutre des bâtons dans leurs roues.

« Lâche-le. On va faire son putain de tournoi et si on revoit Leng, j’le bute. »
Ou elle essaierait, mais ça reviendrait au même. Elle fixa ensuite Tipowalkeegladz-Durand. « Quant à toi, baise-nous et c’est la dernière chose que tu fera. »

Sans attendre plus de répliques, Nora quitta les lieux. Elle sentait son sang commencer à bouillonner et ce n’était pas bon du tout. Garder le contrôle. Rester calme. Elle se mit à compter mentalement et lentement jusqu’à dix. Mais quand Varig arriva à ses côtés, elle lui sauta presque au cou, métaphoriquement parlant.

« Putain, d’où tu sors ces infos toi ? Et qu’est-ce que t’as branlé pendant plus de trente minutes ? »


Avec son joli vocabulaire fleuri, tout indiquait qu’elle avait passé un cran dans le contrôle de sa patience. Et elle se dit que la prochaine fois qu’elle aurait besoin de voir un informateur, elle prendrait du sérum de vérité, histoire de ne se faire avoir comme ça.
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31.03.16 20:09
Avec son tact et son élégance habituels, Nora demanda à son coéquipier de lâcher leur malheureux contact. Et après l'avoir copieusement menacé et insulté dans un style qui relevait bien plus de la mafieuse que de la respectable policière, elle quitta les lieux avec fracas. Varig lui emboita le pas, sans rien ajouter. Sa coéquipière avait parfaitement fait passer le message à Tip.

L'agent ne tarda pas à retrouver la jeune femme, adossée à une barrière de sécurité dominant un vieux canal en béton où coulait une eau noire. Elle l'accueillit d'un:

-Putain, d’où tu sors ces infos toi ? Et qu’est-ce que t’as branlé pendant plus de trente minutes ?

Loin de se formaliser, Varig vint s'accouder à côté d'elle.

-J'assurais nos arrières. Cette histoire de tournoi m'inquiétait j'ai seulement... Discuté avec les bonnes personnes.

C'était au moins un mensonge par omission, et Nora ne pouvait que s'en douter. Néanmoins l'agent espérait qu'elle comprendrait qu'il n'en dirait pas plus. Beaucoup de choses sur lui restaient secrètes lorsqu'ils travaillaient ensembles, mais il obtenait des résultats. À défaut de calmer la jeune femme, ce constat la dissuadait sans doute de claquer la porte.

-Maintenant on a une idée de ce qui se passe, ajouta-t-il. Bien sûr on pourrait s'en aller, mais on perdrait notre unique piste. On peut jouer le jeu et combattre, mais je n'ai pas plus confiance en "Tip" qu'en Leng. Alors voilà ce que je te propose: on collabore, mais on profite de notre temps ici pour enquêter. Je vais me concentrer sur notre victime, Nathanaël Reck. Prétendre qu'il me devait du fric, chercher avec qui il bosse, on verra où ça mène. De ton côté j'aimerais que tu en apprenne plus sur le tournoi et cette guerre des gangs. On navigue à l'aveugle dans le brouillard et quand on se prendra un gros iceberg, j'aimerais qu'on ai un caneau de sauvetage. Et si on croise un chien de trois mètres de haut au détour d'un couloir, je crois qu'on tiendra un indice de taille. Il y avait pleins d'accès au sous sol près de la scène de crime, et je me verrais pas trimballer un tel monstre accroché à une laisse. Des objections partenaire?

D'une certaine façon, Varig avait prit l'initiative, une attitude que son équipière pouvait aussi bien apprécier que détester. Mais seule sa réaction le lui dirait; Nora avait des défauts, mais pas celui de dissimuler ses émotions ou ses ressentis. Il l'écouta patiemment, sans bouger, puis se redressa pour faire face à la jeune femme.

-Il y a autre chose. Tu te sens prête pour les combats? Si tu me dis que tu garderas le contrôle, je te fais confiance. Dans le cas contraire, on peut toujours m’inscrire seul pendant que tu fouine. C'est pas Tip qui nous le reprochera.

Il avait parlé avec calme, en fixant l'Eraser dans les yeux, avec assez de gravité pour qu'elle ne puisse répondre hâtivement ou esquiver la question. Son pouvoir pouvait causer une vraie catastrophe, surtout dans ce lieu. Était-elle vraiment prête à courir le risque? Avait-elle suffisamment réfléchit à ce qui pouvait se passer?
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13.04.16 16:40

Discuter avec les bonnes personnes... Cet enfoiré lui faisait tout simplement comprendre qu’il avait des contacts là où elle n’en avait pas et qu’il ne cracherait pas plus d’info sur eux. Rien ne l’y obligeait, pire, tout l’obligeait à fermer sa gueule en sa présence. Même s’ils faisaient momentanément partis de la milice tous les deux, il n’en faisait pas parti totalement. Ou comment lui faire passer le message en une seule phrase. Mais ce n’était sans doute pas le bon moment de lui rappeler que malgré leur camaraderie, il lui cachait sans doute un nombre incalculable de chose. Nora prit sur elle pour ne pas répondre à cette réplique, s’autorisant un simple hochement de tête pour lui signifier qu’elle avait comprit. Si elle voulait ce genre d’info, elle devrait surement le torturer. Et encore, elle était l’une des mieux placé pour savoir qu’il ne crachait pas le morceau avec facilité. Elle croisa les bras et attendit donc qu’il reprenne la parole. Il avait des choses à lui apprendre. Il ne pouvait pas juste balancer un truc pareil sans avoir autre chose à lui mettre sous la dent. Ou alors, ce serait la pousser sur un sentier qu’il faudrait plutôt éviter.

Bon en fin de compte, pas tant que ça. Juste des pistes d’exploration à se partager et encore, elle était assez grande pour se faire ce genre de réflexion seule. Elle l’aurait bien envoyé chier avec ses directives mais ils n’avaient pas le temps de jouer à ça. Elle le connaissait assez -enfin c’était relatif- pour savoir qu’il était efficace en mission et qu’elle n’était pas assez stupide pour vouloir jouer à qui à la plus grosse, simplement pour faire chier. Et puis, s’ils pouvaient avoir les infos sans aller se taper sur la gueule avec les autres combattants, alors ça lui allait plutôt bien. Plus vite ils sortaient d’ici avec ce qu’ils étaient venus chercher, plus vite ils pourraient avancer sur leur enquête. Tout ça avant que le temps accordé par Seth ne soit écoulé. Peut-être qu’elle pourrait lui faire lâcher quelques heures de plus, mais pas davantage. Il avait ses propres supérieurs sur le dos et s’ils apprenaient qu’il faisait du favoritisme pour une eraser de la branche Anti-Evolve, il allait surement se prendre un savon. Elle soupira faiblement avant de lui répondre. Etrangement, cette réflexion intérieure avait eu le mérite de la calmer. Personne n’allait s’en plaindre, surement pas son partenaire.

« Aucune. Si on veut sortir d’ici au plus vite, il faut se séparer et glaner le maximum d’info. »


Est-ce que ça le surprendrait qu’elle n’ait pas cherché à discuter ? Elle n’était pas qu’une bourrine qui voulait tout contrôler et s’il ne le savait pas encore, c’en était presque vexant ! En le voyant se détacher de la grille, elle crut que c’était le signal pour partir chacun de leur côté et ainsi commencer leur recherche. Mais non. Il s’inquiétait pour les combats ? Pour sa capacité à garder le contrôle ? Même si ça ne lui plaisait pas du tout, elle ne pouvait pas non plus lui jeter la pierre et elle réfléchit réellement à la question. Si elle se sentait capable ? Ce n’était que des combats. Elle n’aurait -normalement- aucune raison de s’énerver pendant ces derniers.

« Je gère. J’te rappelle que j’ai gardé le contrôle face à Leng. Qu’est-ce qui pourrait être pire avec ces combattants ? »


D’accord, ce n’était surement pas une bonne idée de demander ce genre de chose. C’était un coup à conjurer le sort pour lui faire tomber sur couille sur le coin de la gueule. Elle se décolla à son tour de la grille et jeta un regard vers l’eau noir qui coulait derrière eux. Il serait tellement facile de cacher un corps là dedans...

« Si je sens que je déraille, j’abandonnerai la partie. Rassuré ? »
Finit-elle par lâcher.

Ils n’étaient pas ici pour jouer mais pour résoudre une enquête. Et elle ne voulait pas non plus voir son pouvoir s’activer devant autant de personne. Elle ne voulait pas que ça se sache et elle ferait en sorte de garder son secret aussi longtemps que possible.

Une clameur se fit alors entendre du côté de l’Arène et sur les différents panneaux holographiques, on pouvait voir le visage des concurrents et de leur adversaire. Le sien était face à celui qu’elle avait traité de drogué. Bon. Ca ne devrait pas être trop difficile de sortir vainqueur de ce premier combat.

« Je crois qu’on va devoir attendre un peu avant de partir à la chasse aux infos. »
Déclara-t-elle en se dirigeant vers le centre de l’agitation, tout en prenant garde à ne toucher personne et que personne ne la touche.
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21.04.16 11:42

Les affrontements de la première phase du tournoi s'étaient achevé dans une ambiance électrique. Si les deux Erasers avaient cru que la foule des lieux était agité à leur arrivée, ils auraient revu leur jugement. Les braves citoyens qui se pressaient dans les gradins étaient tout simplement enragés. La vue du sang, probablement...
Il n'y avait que peu de temps de battement entre les combats, et Varig n'avait pas eu le temps de trouver quoi que ce soit d'utile à leur enquête. Après avoir soigné ses blessures, il préféra chercher Nora. Il trouva cette dernière en grande discutions avec des parieurs au sujet de sa mise, et s'adossa non loin, attendant qu'elle le remarque. Quand elle s'approcha, il alla jusqu'à une vielle niche creusée dans le béton, au plafond vouté et suintant l'humidité.

-Tu t'es bien battue, attaqua-t-il sur un ton de reproche. Un peu trop bien même, surtout qu'il n'y avait pas de vrai enjeu. J'espère que tu n'as pas attiré l'attention de ce Monsieur M sur toi... Enfin après tout, tu sais te débrouiller.

Il soupira. Le coup de tête asséné par son adversaire semblait encore résonner dans sa tête, perturbant sa réflexion.
Faciliter la tâche de son opposant sans donner l'impression de le laisser gagner n'avait pas été facile, mais il estimait s'en être bien sortit.

-J'ai essayé de parler de notre victime à quelques gars, et j'ai le nom d'un type qui bossait avec lui. Si l'un de nous est éliminé du tournoi, ça vaudra le coup d'aller en apprendre plus. Et de ton côté?

L'agent écouta sa réponse tout en scrutant le couloir à la recherche d'oreilles indiscrètes. Normalement la zone était réservée aux challengers, mais les hommes de main de Monsieur M circulaient à leur guise. Deux Erasers n'étaient vraiment en sécurité nulle part.
Une fois qu'elle lui eu fait part de ce qu'elle avait découvert, il resta silencieux quelques instants.

-Plus on monte haut dans le tournoi, plus on risque d'attirer l'attention de M sur nous... lâcha-t-il soudain. Et je ne crois pas que ce type soit du genre fair play. On est en terrain ennemi. Je ne suis pas sûr que cette histoire vaille tous ces risques... Après tout notre victime n'était pas vraiment un citoyen modèle. Si ça se trouve le type qui l'a liquidé a rendu service à cette ville.

Son masque empêchait de voir son expression, mais il parlait d'une voix calme, difficile à interpréter.

-Si tu continue, je te couvre. Mais j'aimerais seulement savoir jusqu'où tu es prête à aller. En tant qu'Eraser, on a déjà fait plus que notre devoir. Moi je suis mes ordres, mais toi? Qu'est-ce qui te pousse à faire ça?
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21.04.16 22:42

Honnêtement, elle ne s’était pas attendue à ce que son adversaire soit si résistant. Mais tout ce qui l’importait, c’était qu’elle avait gagné. Surement que ça n’allait pas plaire à ce Monsieur M, mais elle s’en contre foutait. Elle ne pouvait pas faire exprès de perdre sous prétexte qu’ils étaient censés représenter Leng. C’était même la seule ombre au tableau et aussi le fait qu’être dans ce genre d’endroit et y participer ne serait sans doute pas bien vu de tous. Enfin, Strauss était plus ou moins au courant des choses, c’était déjà ça.

Une fois son premier combat terminé et ses quelques blessures plus ou moins rapides soignées, même si elle doutait un peu de l’efficacité de ce spray qu’on lui avait mis. Aucune importance, elle profita du peu de temps de battement entre les combats pour aller du côté des parieurs. Vu comment certains avaient beuglé sur des participants, ils devaient bien être au courant de quelques trucs. Evidement, le fait qu’elle ait fait perdre ou gagner du fric à certains les amenaient plus ou moins facilement à parler. Et évidement, elle devait faire attention à ses manières, ne pas passer trop facilement pour une eraser. Mais bordel que c’était compliqué ! Elle mourait d’envie de leur ordonner de répondre pour ne pas lui faire perdre son temps, mais au final, elle devait prendre son mal en patience et jouer dans la finesse. Chose évidement, qui n’était pas du tout son truc. C’était aussi pour cette raison, qu’on ne la mettait pas souvent en mission d’infiltration. Elle était efficace mais elle n’avait aucune manière.

Après ces quelques informations minables en poche, elle aperçu Varig et se dirigea vers lui. Il avait l’air de l’attendre. Avait-il trouvé quelque chose de plus intéressant qu’elle ? Elle l’espérait un peu. Et puis, elle avait pu assister à son combat et elle devait reconnaitre qu’elle était assez déçue. Il s’était battu mieux que ça contre elle, lors de leur première rencontre ou même lorsqu’elle était sous l’emprise de cette substance. S’il en avait fait exprès ? A tous les coups, c’est ce qu’il lui dirait et elle serait plus ou moins encline à le croire.

A ces déclarations, Nora fronça les sourcils. C’était quoi son problème ? Elle serra les dents et inspira pour ne pas l’envoyer chier. Elle apprenait doucement à ne pas exploser trop vite.

« J’suis pas du genre à perdre exprès, surtout pas contre un adversaire pareil. Alors tes remarques, tu te les gardes. » Grogna-t-elle avant d’enchainer. « Alors tu as fait exprès de perdre ? J’en vois pas l’utilité. Leng nous en envoyé et ce type sait qui on est -du moins c'est très probable-, alors perdre ou non ne changera rien. Il nous gardera à l’œil. »

Elle croisa les bras sous sa poitrine, essayant de ne pas grogner plus qu’à son habitude quand la situation l’énervait. Alors elle l’écouta en silence, comprenant également pourquoi il ne lui disait pas le nom de cet homme. Si des fois, des oreilles indiscrètes les écoutaient, ça serait con de leur donner une piste à suivre. Même si à tous les coups, ils ne devaient pas être les seuls à être au courant. Dans ce genre de milieu...

« Ca me va. » De son côté, elle soupira. « J’ai pas vraiment eu le temps de fouiller. Certains favoris, comme tu l’as dit, se sont fait dégager par la milice. Je verrais ce que je peux trouver en contactant un collègue sur le sujet. Savoir de qui vient les ordres. »

Evan allait encore être prit à parti pour son enquête, pour gagner du temps. Un jour, il faudrait qu’elle le remercie... Mais ça n’allait pas être encore pour aujourd’hui.

« Ce Monsieur M tient les rennes de ce endroit. Rien ne se passe sans qu’il ne le sache pas. Aucun règlement de compte n’est autorisé et d’après ce que j’ai entendu, il ne vaut mieux pas déroger à cette règle. Malheureusement, quand j’ai commencé à poser des questions à son sujet, je n’ai pas obtenu d’information. J’pense qu’une nouvelle combattante, ça ne leur plait pas. J’verrais après le prochain combat, p’tre avec des combattants réguliers. »

Peut-être qu’ils seraient plus enclins à lui parler ? Quelque soit la tournure des combats ? Elle pouvait toujours essayer de jouer là dessus. Au point où ils en étaient... La suite la surprit assez. Varig voulait faire demi-tour ? Elle l’aurait cru capable de pas mal de chose mais surement pas ça. Qu’est-ce qu’il avait au juste ? Ce meurtre, aurait rendu service à la ville ? S’entendait-il parler ? Elle regretta presque qu’il porte un masque, même si son expression était toujours plus ou moins neutre. Mais là...

« Est-ce que tu t’entends parler ? Le coup que tu as reçu sur la gueule était si important que ça ou quoi ? Tu crois que M va nous laisser partir, juste comme ça ? Qu’il ne va pas se douter de quelque chose si on perd ? Alors que Leng est censé nous avoir envoyé ? Dans les deux cas, je doute qu’on sorte facilement... » Après, savoir jusqu’où elle était prête à aller pour cette affaire ? Elle haussa les épaules, presque désinvolte. « Je ferais mon boulot jusqu’au bout. Si c’est un evolve qui a fait ça, je ne permettrais pas qu’on le laisse filer. Et puis, pourquoi on en profiterait pour en apprendre plus aussi sur ce M ? J’suis bien des choses mais surement pas une lâche. Ca te va comme réponse ? » Son ton était défiant. Elle l’attendait au tournant s’il osait lui répondre par la négative.
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17.05.16 20:16
L'échange d'informations terminé, Varig aurait dut logiquement s'en aller et poursuivre. Pourtant il avait mené la discutions sur un tout autre  terrain. La réaction de Nora ne se fit pas attendre, et l'agent l'écouta avec attention. Étrangement, la jeune femme ne semblait pas en colère, seulement très sûre d'elle.

-Je ferais mon boulot jusqu’au bout. Si c’est un evolve qui a fait ça, je ne permettrais pas qu’on le laisse filer. Et puis, pourquoi on en profiterait pour en apprendre plus aussi sur ce M ? J’suis bien des choses mais surement pas une lâche. Ça te va comme réponse ?

D'une certaine façon, elle avait répondu sans répondre. Pourtant, son interlocuteur pensait maintenant pouvoir comprendre ce qui la poussait à aller si loin. Le devoir... Un sentiment puissant. Celui de suivre une route, un chemin qui devait forcément mener quelque part, donner un sens à sa vie. Il serait bien mal placé pour critiquer cette vision...
Souriant férocement sous son masque, l'agent fit mine de retourner dans le couloir.

-M et l'assassin de notre Evolve ont du souci à se faire, lâcha-t-il. On continue comme prévu. Tiens, c'est le type dont je te parlais.

Il donna un petit papier à la jeune femme avant de remonter vers l'arène, préoccupé malgré lui.
Que se passerait-il quand le devoir qui guidait si loin Nora lui serait retiré? Y survivrait-elle? Car quoi qu'elle en dise, Varig n'était pas sûr qu'elle aurait prit autant de risque si elle n'était pas devenue Evolve... Cette race qu'elle avait apprise à craindre et à combattre s'était infiltrée par les fissures de sa chair jusque dans son sang, son esprit. Combien de temps espérait-elle encore le cacher à ses supérieurs et à elle même?
L'Eraser avait suivit les rails de la milice toute sa vie d'adulte, bâtie sa vie sur des certitudes qui ne tarderaient pas à lui être enlevées. Et ce serait à lui de donner le coup de masse qui ferait voler les derniers restes de la femme qu'elle était en éclat. Cela l'attristait profondément.

Alors qu'il prenait place dans les tribunes pour observer le combat de son équipière, une nouvelle idée germa dans son esprit.

Peut-être que toute cette histoire lui faisait surtout penser à sa propre situation. Privé de son temps, de sa mission, de son devoir, lui aussi se débattait pour exister, ne pas disparaître dans le doute. Sofia semblait l'avoir compris. Elle en jouait, faisant de lui une marionnette consentante, docile et efficace. Tout plutôt que de n'aller nulle part.
La main gantée de l'agent passa devant son visage, faisant trembler son masque holographique.

Derrière ce masque, plus besoin de se cacher. Plus besoin de faire semblant d'être encore une personne. Il n'était plus qu'un visage sans émotion, plus qu'un...
Spectre.


Masqué comme lui, le challenger appliquait un style de combat inédit, à la fois rapide, spectaculaire et étonnamment efficace. Son duel avec l'Eraser ne dura pas vraiment, et il domina littéralement l'affrontement, au point que Varig se demanda si la jeune femme était bien dans son état normal. Leur discutions l'avait-elle troublée, ou combattait-elle son pouvoir? À moins que son opposant ne soit tout simplement plus fort...
L'agent avait déjà affronté sa coéquipière en combat, et il était bien placé pour savoir que c'était une professionnelle redoutable. L'efficacité de ce "Spectre" aiguisa sa curiosité.

Déçue par la brièveté du combat, la foule produisit un étrange mélange de sifflet et d'acclamations. Mais Varig n'eut pas le temps de s'y attarder: son propre combat l'attendait.
Quand à Nora elle avait maintenant champ libre pour enquêter.

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03.06.16 15:45
Après un hochement de tête pour signifier qu’elle avait entendu et était d’accord avec ce que venait de dire son partenaire, Nora glissa le morceau de papier dans la poche arrière de son pantalon ; après avoir rapidement lu le nom du type en question. Jek Andersen. Elle n’aurait pas besoin de regarder de nouveau l’inscription pour s’en souvenir. La jeune femme attendit quelques instants avant de se rendre vers l’Arène. Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi Varig s’inquiétait tant de savoir jusqu’où elle pouvait aller. Que ce soit cette mission ou une autre, quelle importance ? Il fallait la mener à bien, quant bien même la victime était une pourriture de première. Parce que, qui pouvait prévoir que ce qui l’avait tué, ne serait pas utilisé de nouveau, contre d’honnêtes citoyens ? Et c’était son devoir de protéger la ville, quoi qu’on puisse dire sur les erasers. Et sur elle. Alors qu’est-ce qui lui prenait ? Il était même plus loquace que dans leurs précédentes rencontres et elle n’arrivait pas à en saisir la raison. Il n’avait rien à gagner en agissant ainsi. A moins qu’on ne lui ait ordonné de l’interroger ? Sofia ? Non, elle ne voyait pas pourquoi cette femme s’intéresserait à elle. Nora devait simplement faire sa crise de paranoïa pour penser de la sorte. Il ne fallait probablement pas chercher plus loin.

C’était dans cette atmosphère un peu chaotique, qu’elle arriva dans la Fosse, face à trois autres adversaires. Dont deux avec le visage caché ou à moitié. Ca ne lui plaisait pas tellement. Loin des mystères de l’identité de ces individus, pour le nouvel arrivant -tout comme pour Varig- elle ne pouvait pas se fier à son regard pour essayer de prévoir son prochain coup. Pas d’alliance formée dans leur groupe, deux duels en un contre un, en bonne et due forme. Résultat, elle mordit la poussière sans trop s’en rendre compte. C’était plutôt la vive douleur au niveau de ses cervicales et le fait de rencontrer le sol qui lui avait remit les idées en place. Elle était sortie de l’Arène, grognant contre elle-même pour cette pitoyable performance. S’était-elle affaiblie ? Peut-être devrait-elle reprendre un peu plus d’entrainement avec ses collègues. Après tout, elle parvenait à moins s’énerver, donc il y aurait moins de chance que son pouvoir ne s’active par inadvertance.

Bref, elle ne prit pas la peine de rester sur place pour regarder le combat de son co-équipier, après tout, il était retransmit sur grand écran un peu partout dans la zone. Impossible donc de passer à côté. Elle profita plutôt de ce laps de temps pour aller enquêter. Après bien sûr, avoir chopé un spray d’antidouleur du côté de leur pseudo infirmerie. La douleur n’allait surement pas l’aider à garder son calme si on décidait de la faire chier mais Nora ferait de son mieux. Elle avait pu observer les individus lors de son premier tour de repérage, alors cette fois, elle savait qui aller voir pour avoir quelques infos.

« J’veux voir Jek. »
Lança-t-elle sans cérémonie à un type baraqué qui la jaugea l’espace de quelques secondes.

Elle l’avait entendu rancarder quelques personnes sur les endroits susceptibles de fournir de quoi profiter de la soirée. Zareh était l’un de ces types qu’il fallait aller voir et qui savaient à peu près tout ce qu’il fallait pour être un pilier de l’info.

« Derrière l’estrade Est. Il doit être collé à son omniphone. »


Sans demander plus de précision et en oubliant la politesse, Nora tourna les talons pour se rendre à l’endroit indiqué. Et bordel, qu’est-ce que son arme lui manquait ! Ne pas sentir ce poids contre elle, son holster maintenir cette présence... Même si elle s’était faite à l’idée de ne pas pouvoir buter tous ses adversaires avec, ça restait malgré tout un bon ami à avoir sous la main. Et vu son état actuel, parce que même si elle ne l’avouait pas, elle était claquée, elle aurait bien voulu avoir autre chose que ses techniques de combat pour se défendre. Surtout quand son corps commençait sérieusement à crier au repos. Mais pas pour le moment. Il allait devoir attendre.

« Merci Jek. Tu m’sauves la vie. »

Pas besoin de chercher plus loin pour trouver son homme. Ce dernier venait de déposer une sorte de cachet dans la main d’un autre type. Drogue ? Stimulant ? Aphrodisiaque ? Il y avait pas mal de possibilité mais elle n’était pas ici pour ça. L’eraser s’approcha alors de sa cible, qui étrangement n’avait pas loupé son approche malgré son attention portée sur son client.

« Parait que tu bosses avec Nathan. »

Elle fut exprès de parler au présent, pour voir la réaction de son interlocuteur. Ce dernier haussa un sourcil puis l’autre. Il avait l’air surprit par cette approche et il rectifia de lui-même son erreur.

« Bossais, chérie. J’ai réglé le problème, alors pourquoi tu viens me faire chier avec lui ? »

Donc, il était celui qui l’avait buté ? En utilisant un chien des Enfers ? Mais elle ne pouvait pas trop se permettre de lui dire ça comme ça. Elle ne savait pas ce qui était officiel dans ce coin de la ville.

« Ouais, j’suis au courant. C’que j’veux savoir, c’est la magouille qu’il y a autour de lui. C’est quoi ce bordel de l’avoir buté ? J’croyais qu’il était utile par ici. »


Elle jouait sur un terrain glissant, ne sachant pas avec précision le rôle qu’avait Nathan là dedans. Mais Jek ne sembla pas trouver quelque chose à redire. Elle n’était donc pas totalement dans le faux.

« Ouais, enfin s’il n’avait pas été assez con pour se faire coincé par M. Puis attends, je peux savoir pourquoi ça t’intéresse ? Tu concours pour lui et tu n’es pas au courant ? Je ne suis pas certain que-... »

L’homme n’eut pas le temps de terminer sa phrase que l’avant bras de Nora se logea contre sa gorge et sa main gauche empoignant judicieusement ses bijoux de famille. En temps normal, elle aurait utilisé son arme de service contre ses côtes, sauf que là, c’était pas possible. Alors elle faisait avec les moyens du bord.

« Tu n’as pas à être certain de quoi que ce soit. J’te conseille de répondre à mes questions, si tu ne veux pas finir la soirée avec de la glace sur tes couilles. »
Sa voix était devenue froide et presque hargneuse. Voila qu’on pensait qu’elle se battait pour M. C’était comme lui coller l’étiquette choléra à la place de la peste. « Qu’est-ce que tu foutais avec Nathan ? Et qu’est-ce que t’as utilisé pour le buter ? J’suis au courant pour l’état de son cadavre, alors parle. »

Elle montrait par ce biais qu’elle été en possession d’infos épineuses et qu’il n’avait pas intérêt à la mener en bateau. Elle enregistra toutes les informations lâchées. Les drogues, les stimulants, le chien géant pour M et même l’ancien job de ce cher Jek ; sans oublier, les raisons de cet assassinat.

« Eh bien, tu vois quand tu veux. »
Elle se recula doucement de lui, lâchant en dernier son précieux paquet entre les jambes. « Ca peut rester entre nous ~ »

Et elle comptait un peu là dessus... Restait plus qu’à attendre l’arrivée de son partenaire.  
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21.06.16 20:25
L'affrontement avec le Spectre ne dura pas. Très calme, ce dernier s'était avancé vers Varig en évitant ses attaques avec une rapidité surnaturelle, avant de riposter méthodiquement par des coups précis en pleine tête. D'abord agacé, puis sonné, l'agent dut vite reculer sous peine d'être mis hors de combat. Chargeant son adversaire, il fit une tentative désespérée pour reprendre l'ascendant, mais sans succès; il n'y avait aucune faille dans la technique du challenger, qui l'écrasa sans pitié. Après le combat contre Nora, l'agent s'était attendu à un adversaire rapide et dangereux, mais le combattant qu'il avait affronté était tout autre chose... Il déployait un style de combat discipliné et serein, presque une démonstration de force.

Sévèrement assomé, Varig fut traîné hors de l'Arène par deux gros bras, sans qu'il puisse déterminer s'il s'agissait d'autres challengers ou d'hommes de main de Monsieur M. Ici ce n'était pas les muscles à louer qui manquaient... Cette pensée en amena une autre. Pourquoi diable utiliser un chien géant alors que l'arène était remplie de tueur en puissance? La question tourna dans son esprit jusqu'à ce qu'il s'évanouisse pour de bon.

Il se réveilla quelques minutes plus tard, alors qu'un infirmier improvisé le remettait sur pieds grâce à un pulvérisateur d'une substance sûrement illégale, mais efficace.

-Bon retour parmi nous le masqué, lui lança le bon samaritain. Joli combat tout à l'heure!
-Merci, répondit machinalement Varig en se remettant debout, incapable de déterminer si l'autre se moquait de lui ou pas.

Il avait encore mal à la tête, mais le spray l'avait bien réveillé. L'agent réfléchit à la façon dont ils allaient pouvoir débusquer un assassin au milieu des truands, amoureux du sang et autres brutes professionnelles. Au moins ils ne manqueraient pas de suspects... Mais pourquoi et comment? C'était une autre paire de manche. Maintenant tout reposait sur leur capacité à enquêter dans le milieu hostile de l'Arène... Leng et ses alliés ne serait plus d'aucune aide. Pire encore ils pourraient bien décider de représailles puisque les deux Erasers s'étaient fait éliminer du tournoi. Avec Leng, qui pouvait savoir?

La démarche encore vacillante, Varig se mit en quête de sa coéquipière. La retrouver lui prit plusieurs minutes, mais il finit par la repérer non loin d'une entrée permettant d'accéder aux gradins. Se frayant un passage à travers la foule, il marcha droit vers elle, regardant distraitement les combattants de la finale se mettre en place. Tous deux avaient l'air redoutable, mais après son affrontement avec le Spectre, il n'avait aucun doute sur le probable vainqueur.

Finalement, il arriva à rejoindre Nora avant qu'elle ne reparte.

-Ne dis surtout rien à propos du combat, lui lança-t-il. Ce type est une vraie machine à tuer, je comprends mieux ce qui t'es arrivé...

Mais l'Eraser semblait avoir bien autre chose en tête que de discuter de leur piètre performance dans l'arène: elle avait trouvé une piste. Attentif, l'agent l'écouta lui expliquer ses découvertes. Soudain, toute l'affaire à priori absurde s'expliquait... Il posa quelques questions sur la façon dont elle avait obtenu ces précieux renseignements, qui était assez insolite: la prenant pour une séide du maître des lieux, le meurtrier avait apparemment tout simplement expliqué son crime à la jeune femme, sans se douter qu'il signait ses aveux au passage. Comme quoi il suffisait de demander gentiment.

-Mmmm... lâcha pensivement Varig à la fin du compte-rendu de Nora. L'arrêter ici ne sera pas facile, mais on a pas le temps de faire autrement si on ne veut pas que la brigade criminelle nous le souffle sous le nez. Sans compter que s'il comprend qu'on le cherche il risque de disparaitre...

L'agent leva les yeux vers le plafond, avant de sourire sous son masque.

-J'ai un plan, dit-il d'un ton inquiétant. Et je crois qu'il va te plaire.

Quelques minutes plus tard, les deux Erasers se mettaient en quête de leur tueur un peu trop naïf. Ce dernier n'avait manifestement toujours pas réalisé sa bourde, puisqu'il n'avait pas pris le large. Son regard passa de l'un à l'autre de ses visiteurs, inquiet.

-Le boss veut te voir, annonça Varig d'une voix autoritaire. On va au parking.
-Main... Maintenant? demanda son interlocuteur. C'est quoi l'embrouille? La soirée n'est pas finie et j'ai...

L'agent haussa les épaules.

-Si tu préfères, je peux aller lui dire que tu souhaites le voir plus tard. Je suis sûr qu'il le prendra très bien. Peut-être même qu'il ne nous demandera de te laisser un ou deux os intact s'il est de bonne humeur.

Jek lança un regard inquiet vers Nora. Manifestement, leur dernière conversation ne s'était pas faite sur un ton tout à fait courtois... Mais au moins ça jouait en leur faveur.

-Ok, ok, je veux pas d'ennuis les gars. Je vous suis, laissez moi juste une seconde pour prendre mon manteau.

Tandis qu'il récupérait le vêtement, Varig lança un rapide regard à sa coéquipière. Pour le moment, tout se passait bien. Mais le plus difficile était encore devant eux...

Le trio quitta se mit en route d'un pas décidé. Les deux agents devaient à la fois donner l'impression à leur prise qu'ils étaient dans leur élément, et en même temps s'assurer de ne pas attirer l'attention des gardes par une attitude trop provocante. Un équilibre délicat, sans compter qu'ils ne se fondaient pas vraiment dans la masse, bien au contraire...
La finale battait son plein, et il n'y avait pratiquement personne au poste de contrôle, à part les hommes de main en assurant la sécurité bien sûr. C'était le seul accès au parking souterrain, le passage dangereux au delà duquel les deux Erasers seraient à nouveau armés et hors du territoire de Monsieur M.

Au cours de sa carrière d'agent secret, Varig avait franchit un très grand nombre de postes de contrôle, postes de douanes et autres barrages routiers. Il existait trois grande méthode: faire profil bas, agir avec morgue en se faisant passer pour quelqu'un d'autre ou foncer dans le tas. En l'occurrence, les Erasers n'avaient pas vraiment le choix.

-Salut les gars, lança-t-il aux hommes de main en traversant le scanner, Jek sur ses talons.

Un ou deux répondirent mollement, mais le garde le plus proche de lui le bouscula.

-Tu m'as fait perdre deux-cent dollars! lui lança-t-il, accusateur.

Loin de se démonter, l'agent replaça sa tenue.

-C'est le jeu. Par contre, si t'insiste, je peux aussi te faire perdre quelques dents.

Il y eut des ricanements parmi ses collègues, mais l'autre blêmit légèrement, et une veine se mit à palpiter sur sa tempe. Varig se prépara à parer une attaque ou à s'emparer du pistolet que tenait son interlocuteur, mais l'autre se détendit brusquement.

-Loosers, lâcha-t-il avec mépris.

Ravi de s'en tirer à bon compte, l'agent continua à avancer vers le parking, mais au moment où Nora arrivait à la hauteur du scanner, l'homme qui avait pris à parti son coéquipier manqua de s'étrangler.

-Mais attends... Je te reconnais! T'es la pute de flic qui m'a coincé y a trois ans!
-Une flic!? lâcha Jek, complètement paniqué.

Et merde. Prenant les devants, Varig se retourna et décrocha une manchette en pleine nuque au garde, lui frappant aussi le creux du genou par sécurité. Son adversaire s'effondra aussitôt et l'agent plongea sur son pistolet.

-Plan B! cria-t-il à sa coéquipière.
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19.07.16 0:29


« Ne dis surtout rien à propos du combat... Ce type est une vraie machine à tuer, je comprends mieux ce qui t'es arrivé... »

Le regard de Nora voulait tout dire : Oh si, elle avait beaucoup de chose à dire sur ce combat ! Il avait été plus pitoyable qu’elle face à cet adversaire. Bravo l’agent secret d’elle-ne-savait-trop-quelle organisation. Il n’avait pas été foutu d’être meilleur qu’elle.

« Ouais. Bah droguée ou non. Faut croire que je suis meilleure que toi. »
Lança-t-elle malgré tout. Juste une petite pique, histoire de ne pas laisser ça passer.

Mais évidement, ils avaient autre chose de plus important à faire que de savoir qui de ce duo était le meilleur. Et quand elle se souvenait qu’il avait niqué son score aux simulations Erasers... Mais il fallait tout de même que ça sorte, juste parce que c’était dans son caractère et qu’elle ne pouvait tout simplement pas fermer sa gueule. Le contraire serait connu sinon... C’était surement même la raison pour laquelle Varig lui avait fait cette demande. Mais c’était comme demander à un assoiffé de ne pas boire : impossible. Mais elle passa néanmoins à la suite, il était inutile de parler plus sur le sujet. L’occasion ne manquerait pas une fois sortis de cette enceinte d’individus tous bons à foutre derrière les barreaux. Et ce qui était bien avec ce partenaire, c’était qu’une fois l’enquête de nouveau comme sujet principal, ils se concentraient de nouveau totalement dessus. Pas de perte de temps. Un vague sourire se dessina sur ses lèvres quand il parla de la brigade criminelle. Si Seth osait lui volé son meurtrier, il allait plutôt l’entendre gueuler. Et un peu plus s’ils se retrouvaient seuls. Et avec un peu de chance, elle pourrait récupérer son criminel. Mais elle n’en fit aucune remarque à son partenaire parce que ce n’était pas le lieu et qu’elle garderait de toute manière ce genre de réflexion pour elle. Il s’était déjà montré un peu trop curieux au sujet de Seth pour qu’elle ne ravive cette curiosité. Maintenant comme plus tard. Un plan ? Vu le son de sa voix qu’elle pouvait entendre malgré le bruit environnant, ça sentait quelque chose de sérieux et qui allait surement lui plaire vu leur cible. Ces propos confirmèrent ses pensées et Nora ne trouva rien à redire. Parfois, elle savait se taire et suivre un partenaire sans poser de question. C’était rare... Mais surement moins depuis qu’elle faisait équipe avec Varig. Parce qu’elle reconnaissait sa valeur et ses compétences, elle savait qu’elle pouvait compter sur lui dans des situations désespérées.

Son ton neutre ne laissait rien passer de ce qui s’était déroulé plusieurs minutes auparavant. Ce n’était sans doute pas un évènement que leur type allait aimer relater. Mais un petit sourire en coin se dessina malgré tout sur ses lèvres lorsque les yeux de Jek se posèrent sur elle. Il devait sentir qu’ils ne plaisantaient pas. Ici, ce n’était surement pas le genre de la maison. Elle hocha simplement la tête devant le coup d’œil rapide de son coéquipier. Si Jek se montrait bien docile, tous deux savaient qu’ils n’étaient pas encore sortis de là. Et pour tout dire, il ne faudrait pas que cela dure trop longtemps. Entre cette longue journée, cette chaleur étouffante, ces combats, sa défaite cuisante que son égo avait du mal à accepter... Nora n’était pas certaine que sa patience et son calme resteraient encore longtemps en place. Ajouter à tout ça, le fait qu’il lui manquait encore son arme de service... Bref, elle n’était pas dans de bonnes dispositions pour la suite des évènements. Mais elle ferait en sorte de gérer au mieux. Contrairement à Varig, qui lui n’avait pas trop à réfléchir pour cacher son expression faciale, la jeune femme laissait clairement voir qu’il ne fallait pas venir lui chercher des noises. Une expression qu’elle affectionnait particulièrement parce que c’était celle qui se trouvait la plus part du temps sur son visage.

Désireuse de ne pas attirer l’attention sur elle pour éviter tout débordement de sa part, Nora garda le silence et prévoyait plutôt de passer le poste de contrôle en gardant les lèvres jointes et les yeux -faussement- rivés sur la sortie. Mais évidement, elle ne quittait pas du coin de l’œil ses potentiels adversaires. Ce qu’elle pourrait donner pour sentir la présence de son arme contre elle... Encore quelques mètres et elle pourrait enfin mettre ce fantasme à exécution. Quoi que... C’était sans compter sur l’intervention d’un des gardes qui prit pour cible son partenaire et sa piètre prestation. Elle ne pouvait pas vraiment en vouloir à ce type, surtout qu’elle aurait également pu parier sur son coéquipier si c’était son style de jouer. Mais ils n’avaient pas le temps pour ça et en voyant l’homme laisser tomber l’affaire, Nora s’avança pour passer à son tour vers le scanner, sans se douter de la suite. Bordel. C’était bien sa veine ça ! Et avec tous les mecs qu’elle avait coffré, difficile pour elle de jouer les innocentes. Elle vit Varig réagir alors que son corps se mettait également en mouvement. Un simple hochement de tête pour signifier qu’elle l’avait entendu alors qu’elle se dirigeait vers le premier garde à sa portée. Voila ce qu’elle n’avait pas la moindre envie de faire : se battre. Non pas parce que ça ne l’enchantait pas. Mais bien parce que ce n’était pas une bonne idée vu son état. Elle visa le menton de son adversaire avec son poing alors que son genou venait se loger dans ses parties intimes. Il pouvait en éviter l’un mais pas l’autre. Il préféra opter pour la protection génitale et elle lui éclata le nez en retour et profita d’un instant où la douleur l’empêcha de réaction pour lui voler son arme. Et au moment où ses doigts se renfermaient sur l’objet, elle grogna. Ce n’était pas le même poids, il manquait quelque chose, mais sans regarder, Nora savait qu’il s’agissait d’une arme Eraser. Cet enfoiré se baladait avec une arme débridée Eraser. La jeune femme actionna aussitôt le premier cran de l’arme et tira sans se poser plus de question. L’homme s’écroula sur le sol l’instant d’après.

« Jek ! »

Une interpellation, autant pour l’intéressé que pour son partenaire qui se trouvait plus proche de lui, pour lui indiquer de rester sur place et à Varig de le retenir. L’eraser reçut alors un coup sur la nuque, la faisant vaciller en avant, lui donnant le vertige pendant un instant. Son corps réagit en réponse à cette agression, en pointant l’arme et tirant alors qu’elle plongeait sur le côté pour éviter le coup de couteau qui allait suivre. Son entrainement prenait le relais sur ce qu’elle devait faire. Accroupie, elle reprit ses esprits lorsqu’elle aperçu son partenaire choper leur homme et lui faire signe de se tirer. Bientôt, les renforts ennemies allaient se ramener, elle le savait que trop bien. Elle grogna et se releva, s’élançant à sa suite. Laissant son arme de service dans ce putain d’égout parce qu’ils n’avaient pas le temps d’aller le chercher sans risquer d’être prit. C’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase et les phéromones de la jeune femme se déclenchèrent dans le parking.

« Mike ! »

Il devait le prévenir et elle se stoppa. Elle était devenue un danger, c’était la seule pensée encore lucide qui circulait dans son esprit entre ses envies de cogner et de laisser libre à sa colère. Sauf que si elle restait ici, dans cet état, arme volée ou non, elle ne donnait pas cher de sa peau. La jeune femme planta alors ses dents dans sa main droite, celle qui possédait déjà les stigmates d’une mission passée. La douleur fut vive, le gout du sang dans sa bouche lui donna momentanément envie de vomir, à moins que cela ne soit dû au coup qu’elle avait reçut derrière la nuque ? Dans tous les cas, après avoir posé un genou à terre sous tout ce merdier intérieur, la bouche en sang, Nora releva la tête pour distinguer son partenaire et se redressa. La douleur avait fait refluer momentanément sa colère. Pour combien de temps ? Elle n’en savait rien. Mais c’était le cadet de ses soucis à cet instant.

« Cassons-nous. »
Murmura-t-elle, cette fois, pas vraiment sûre d’elle à son partenaire. Et elle se foutait royalement de la présence de Jek à ses côtés.
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