Cela fait un petit moment que je n’ai pas mit les pieds ici. Pas le temps et trop risqué. Je passe une main sur ma nuque, caressant l’endroit où s’est trouvée ma puce dans des années. Son absence est toujours aussi étrange mais me procure toujours autant un sentiment de liberté. C’est fou comme un simple objet peut vous changer la vie. Donc oui, j’ai évité l’Arène le plus possible depuis le Tournoi. Je ne voulais pas croiser d’erasers venus assister aux combats -parce qu’il y en a, pour sûr !- ou simplement venus me mettre la main dessus. Même sans être un grand criminel, je me suis fait extraire leur putain de puce alors évidemment, ça ne plait pas au gouvernement qui lâche ses chiens de chasse.

Bref, pourquoi je suis revenu, ce soir ? Parce que l’endroit me manque. L’atmosphère, l’odeur, l’adrénaline, tout ce qui compose ce lieu me manque. J’y ai passé tellement de temps, perdu tellement de sang et fait quelques fractures, que je le considère comme un second chez moi. Bien que je sache que ce n’est pas le cas, que Monsieur M peut me foutre dehors sans même avoir à hausser le ton et m’interdire de revenir sous peine de... Plein de chose. Alors aujourd’hui, je profite que la foule sorte, quitte l’Arène pour me faufiler dedans et remonter en sens inverse. Je suis connu par les gardes alors ils me laissent passé. Je m’excuse auprès de l’un d’entre eux qui pari souvent sur moi -même si ce n’est pas toujours rentable- et m’éclipse du côté de la fosse. J’espère qu’il restera quelques combattants. Au moins un. Et qu’il accepte d’échange quelques coups. Je jette un œil aux alentours et c’est là que je le vois. Il est facilement reconnaissable avec son physique atypique. Et je ne vais pas chercher plus loin. Je retire la capuche que j’avais sur la tête depuis ma sortie et je me dirige vers Cham. Lors de notre dernier combat, nous nous sommes alliés et je ne l’ai même pas remercié. Je viens m’assoir à côté de lui, un sourire aux coins des lèvres. Je ne parle pas souvent aux autres combattants mais j’apprécie celui-là -même si je ne lui parle pas plus qu’aux autres-. Allez savoir pourquoi !

« Salut Cham. » Et après ? C’est toujours aussi compliqué de parler avec quelqu’un quand on ne le connait pas assez pour savoir quoi dire. « J’voulais te remercier de notre alliance... Même si j’suis désolé que t’ai pas pu aller plus loin. » Enfin, j’ai pu atteindre seulement la demi-finale, rien d’exceptionnel non plus...

Je me relève et retire ma veste alors que je me place devant lui. Je jette un coup d’œil rapide à la fosse et il fait un signe de tête.

« Ca te dis ? De te foutre sur la gueule ? Amicalement ? ... J’ai plus un rond. »

Parce qu’en ce moment, mes poches sont vides. Va falloir que je prévois de dealer un peu pour remédier à ça d’ailleurs... Mais là, je ne pourrais même pas le payer s’il veut parier du fric. J’attends de voir s’il accepte, espérant qu’il le fasse, parce qu’il n’a pas l’air blessé ou crade, donc je doute qu’il se soit battu ce soir.

Il se lève ! Victoire ! Quand bien même je vais finir la tronche en sang -ou pire-, je suis affreusement de bonne humeur en voyant qu’il accepte ma demande. Je le suis aussitôt et dès que j’arrive près des grilles, je sens mon sang bouiller et l’adrénaline monter. Je vois du coin de l’œil qu’il retire ses godasses, alors je fais de même, histoire que ce soit équitable. J’espère juste qu’ils ont pensé à vérifier qu’il ne restait pas de morceau de lame ou des conneries comme ça dans le sable. J’ai pas spécialement envie de me planter le pied pendant un combat. Ce serait franchement bête et j’ai besoin de mes pieds et jambes pour décarrer rapidement !

Je fais quelques bonds sur place, des jeux de jambes pour me les dégourdir un peu quand j’entends la punition pour le perdant. Je m’arrête et je le fixe. Il déconne ? Apparemment pas. Alors je ris. C’est un rire bref mais amusé. Je ne m’attendais pas vraiment à ça mais je dois avouer que ça me plait. Il vaut mieux éviter d’aller chercher les embrouilles de ce côté là tout en sachant que si on est pas chopé avant de quitter l’établissement, on est tranquille.

« Ca roule mec ! »

Mon sourire disparait de mon visage quand je vois ses doigts bouger et cette invitation à commencer le combat. Il ne reste que le sérieux et la concentration maintenant. Et l’envie de se donner à fond dans ce combat. De ressentir chaque coups portés atteindre ma cible ou m’écraser le corps. Je crois que je suis davantage accroc à toutes ces sensations qu’à la drogue. Ca je pourrais m’en passer. Alors que les combats... Diable que non !

Alors je m’avance rapidement, poings en position de défense et j’envoie mon pied en direction de sa cuisse gauche.

Pv :
Cham : 7
Ezekiel : 11

Pv :
Cham : 7
Ezekiel : 10

Je n’ai pas le temps de me demander si j’y suis allé trop fort, s’il a été blessé récemment pour ne pas pouvoir esquiver mon coup, que je me retrouve déjà près de lui et encaisse le coup qui vient se loger dans mon menton. Par chance, ce n’est pas aussi douloureux que je m’y attendais. Je me mords un peu la langue, parce qu’elle traine toujours là où il ne faut pas, mais je n’ai -par chance- pas la tête qui tourne.

Je profite qu’il me tient gentiment la cheville pour exercer un appui sur ma jambe restée sur le sable et prendre une impulsion assez conséquente pour lui envoyer mon pied dans la figure. En plus du sable qui s’est logé entre mes orteils. C’est essentiellement pour qu’il me lâche, plutôt que pour lui faire vraiment mal. Mais si les deux peuvent être alliés alors ça me va ! En tout cas, je veux récupérer ma cheville parce qu’être immobilisé... L’idée me fout les boules.

Pv :
Cham : 6
Ezekiel : 10

Pv :
Cham : 6
Ezekiel : 9

L’enfoiré ! Il ne veut pas me lâcher ce con ! Je sens mon cœur s’emballer sous cette prise. Même si mon esprit est centré sur le combat, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer que cette prise pourrait bien être ma perte. J’encaisse le coup dans l’estomac en grognant, tel un animal, parce qu’il n’y a pas grand chose à faire d’autre à cet instant. Mais ce n’est pas très douloureux. On ne dirait pas, mais j’ai des abdos quand même ! Ca endurcit le corps. Je passe alors un bras autour de sa nuque, cette nouvelle proximité aidant, et lui donne un coup de tête dans le nez. Ya pas de cadeau à se faire, si je lui pète le nez, je m’excuserais après mais pour le moment, je veux juste récupérer ma liberté. Il n’a pas le droit de me la prendre !

Pv :
Cham : 6
Ezekiel : 9

Pv :
Cham : 6
Ezekiel : 6

Bordel ! Je ne peux pas être devenu si nul en si peu de temps. Si ? C’est malheureusement l’idée qui me traverse l’esprit quand je vois mon adversaire reculer purement et simplement la tête pour éviter mon coup. Ca me donne un goût amer dans la bouche. Mais en même temps, avec la peur d’être retenu prisonnier ne doit pas m’aider à être très performent. Il va falloir que je repense à ce petit soucis plus tard. Là, je laisse simplement retomber mon pied sur le sable, appréciant cette sensation de fraicheur. Du moins, pas très longtemps puisque je me prends un violent coup dans les côtés. Ca m’en coupe le souffle quelques instants et mes pieds reculent trop lentement à mon goût. Bordel. Je crache sur le sol et je m’ébroue. La douleur a chassé la peur et c’est très bien. Merci Cham. Je le fixe un instant avant de revenir à la charge. La douleur a beau irradier mon côté gauche, je n’en ai cure. Je continuerai le combat jusqu’à ce que je ne puisse plus bouger. Ou inversement. Je me remets en position et l’attaque. D’abord avec une fente, envoyant mon poing gauche puis quand je vois qu’il va le parer, l’esquiver, je lui envoie mon droit dans sa mâchoire. Ou sa gorge. En fonction de ce qui sera à porter.

Pv :
Cham : 3
Ezekiel : 6

Pv :
Cham : 3
Ezekiel : 4

Mes côtes me font mal. Je sais que le combat ne doit pas durer encore très longtemps où je risque de le payer doublement. Mais pour le moment, il n'y a que l'adrénaline et le plaisir à ressentir cette douleur, à voir mon adversaire rester sur ses jambes, aussi désireux que moi de poursuivre le combat. Et le temps qu'on ne me maintient pas captif, j'oublie presque le danger à l'extérieur pour me plonger totalement dedans. J'apprécie de voir mon attaque porter ses fruits. Je ne suis donc pas si rouillé que ça ! Ca fait plaisir à voir.

Mais je n'ai pas le temps de me réjouir, que Cham s'empare de mes épaules et me fait presque cracher mes boyaux. Cette attaque couplée à la douleur qui irradie mes côtes... C'est atroce. Ca m'en coupe le souffle sur l'instant. Je grogne mais je prends appuie sur mes jambes pour sauter et viser son visage avec le sommet de ma tête. Il vise mon estomac et mes côtes, je vise sa tronche.  

Pv :
Cham : 1
Ezekiel : 4

Pv :
Cham : 1
Ezekiel : 3

Mais bordel ! Pourquoi ne veut-il pas tomber ! Mes jambes sont en train de trembler à cause du combat qui dure un peu trop, mes côtes sont en train de joyeusement me foutre en l’air et lui, il reste debout ! Evidement, je gueule mentalement mais c’est bien un sourire qui orne mes lèvres. J’aime le fait qu’on se donne à fond tous les deux, alors qu’on n’a pourtant rien à perdre. Une virée chez Nick ? Comme si on n’avait pas risqué de perdre plus que ça dans nos autres combats !  

Je reçois son coup dans la tronche et il me donne des étoiles. C’est pas bien fort, il a frappé plus fort au début du combat, mais ça l’est assez quand mon corps fait le cumul avec le reste. Je prends appuie sur une jambe, je grimace sous la douleur et je pivote pour lui envoyer mon genou dans l’estomac. Il faut que ça marche, parce qu’à peine mon coup lancé, que ma jambe me lâche et je tombe à genou dans le sable, le souffle court.

Pv :
Cham : 1
Ezekiel : 3

Quand je vois qu'il ne va pas se relever, je grimace un peu. C'était pas le résultat que j'escomptais... Je grogne en me relevant douloureusement et m'approche de lui. Je ne peux pas le laisser ici comme ça. Et comme il n'y a plus grand monde dans les parages. Je jure et je l'engueule d'avoir mit mes côtes en vrac, même s'il ne peut pas m'entendre. Puis je le traine hors de l'arène, tant pis pour ses fringues, il les lavera plus tard. Je me laisse finalement tomber à côté de lui après avoir été chercher des barres protéinées. Deux. Pour qu'on les mange une fois qu'il sera réveillé...