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.All is violent, all is bright. [Lou & Jesse]
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evolve
Lou Sullivan

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Lou Sullivan
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10.01.17 21:35
Son absence commence à me sembler longue... Bien que j'ai visiblement un peu perdu la notion du temps dans ma salle de bain, ça commence à faire un sacré bout de temps qu'il est parti.
J'ai eu le temps, après ma douche, de me trainer jusqu'à ma chambre, et de rester ahurie devant mon armoire à ne pas savoir quoi enfiler. Tourment me paraissant presque bien agréable suite à notre début de soirée... La vue de mes fringues dans la penderie, et l'idée que mon seul problème pour le moment est de trouver un bout de tissu me permettant d'être couverte tout en ne me tenant pas trop chaud le temps que mon corps recommence à réguler sa température de lui même, serait presque réconfortantes.

Plus "d'ex fou à lier" qui vient nous menacer dans la rue, plus de Jesse qui nous poursuit, plus de fuite à prendre et de cachettes à trouver, juste un simple petit choix de vêtements. Que la vie est simple finalement...
J'enfile une robe qui aurait bien plus sa place sur mon dos en été qu'au beau milieu de l'hiver et soupire longuement en me demandant si Enoch va rentrer... Ou non. Le cas échéant, je ne vois que deux explications. Soit il s'est fait rattraper par le psychopathe, soit il a décidé que je lui causais bien trop de problèmes et qu'il serait préférable pour nous deux qu'il disparaisse de ma vie. Je ne sais pas franchement quelle solution me serait la moins désagréable.


J'entends soudain la porte de mon appartement s'ouvrir à la volée. Quelle idiote, je n'ai pas refermé derrière lui. L'image d'un Jesse aux yeux fous défonçant ma porte s'impose d'elle même à moi. Il nous aura suivis, retrouvés, réglé son compte à Enoch avant de venir mettre ses menaces à exécution ici.
Mais ce n'est pas la voix de Jesse que j'entends m'appeler. Mon coeur se remet à battre, mes poumons reprennent leur rôle, je n'avais pas remarqué que mon corps avait cessé toutes activités à l'idée que le blond ne me tombe dessus. Je reste figée un instant avant qu'Enoch ne me rappelle. Ouvrant la porte de la chambre et passant dans le salon, j'ai à peine le temps de le voir laisser tomber le paquet qu'il tenait dans une main qu'il se jette sur moi.


Une quantité de films se jouent dans ma tête, tous en concurrence pour la palme du meilleur drame de l'année, sinon, pourquoi cet air si paniqué dans sa voix ?
Pas de Jesse à l'horizon, juste Enoch, Enoch et moi, seuls dans mon appartement, lui me serrant dans ses bras comme s'il voulait s'assurer que je n'allais pas disparaitre d'un instant à l'autre, me serrant si fort que j'en avais presque le souffle coupé. Sa tête enfouie dans mon cou, je sens ses doigts aller du col de ma robe jusqu'à mon visage. Il se détache à peine, juste suffisamment pour pouvoir me regarder, je fais de même, figée, hagarde, ne comprenant pas cet élan soudain.
A en juger par les trémolos dans sa voix lorsqu'il pose les yeux sur l'écorchure sur mon front, je devine qu'il s'est joué les mêmes films que moi. Je baisse les yeux, un peu honteuse qu'il se fasse du soucis pour une marque sur mon corps uniquement due à un petit moment de faiblesse.


- C'est rien... Je me suis cognée.



Il reprend son étreinte, s'excusant, exposant ses peurs à demi mot, il n'a pas besoin d'en dire plus, je sais très exactement de quoi il parle pour avoir imaginé la même chose.
Mes bras l'enlacent d'eux même, j'ai beau lui en vouloir pour la rencontre avec Jesse, ce sentiment est bien faible par rapport aux pincements que les simples idées qu'il lui soit arrivé quelque chose où qu'il ai préféré quitter ma vie ont provoqué en moi.

Mes mains se nouent et se dénouent, tremblantes, dans son dos, remontent jusqu'à sa nuque et s'enfoncent dans ses cheveux.



- Reste avec moi ce soir, je n'ai pas envie de te laisser repartir seul, je...



Je ne sais même pas si j'ai réellement d'autres raisons valables, enfin, si, je sais... J'en ai une quantité d'autres raisons, et celle que je viens de lui servir est certainement la moins vraie de toutes.
Mon coeur se serre et ma gorge se noue, je n'ai juste pas envie de le laisser repartir, ni ce soir, ni les autres jours.


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lost in the grey urban woods
Enoch Livingston

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Enoch Livingston
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12.01.17 21:44
Il n'en peut plus de l'étreindre, tous ses muscles fébriles autour du corps de Lou, et cependant il ne parvient pas à se détacher d'elle, ne veut pas sans doute, parce qu'il craint de la perdre, de se perdre s'il venait à s'éloigner. Étrange sensation, incompréhensible effroi niché au creux de sa cage thoracique, et que la présence de la fée à ses côtés réussit tant bien que mal à dissiper. Là, contre son cœur, il entend moins la cavalcade épouvantée qui fut la sienne au dehors, dans la rue ; la peur est toujours présente, pérenne, néanmoins elle s'amoindrit, se dissipe pour ne plus être qu'un mince filet noirâtre à l'orée de sa conscience, un terne éclat dans le paysage de son crâne. Tenir Lou en ses bras, c'est doux. Chaud. Réconfortant. Jamais Enoch n'avait éprouvé pareil ressenti, et il lui semblait encore surréaliste qu'un être humain fût capable de le lui procurer, comme si cela ne devait appartenir qu'à une sphère autrement plus grande, plus divine que le simple domaine des mortels.
Elle s'est cognée, maladresse ponctuelle, se fait rassurante. Pour sûr que ce n'est rien, lorsque l'on sait qu'il existe des personnes capables de vous tuer parce qu'un soir, par malheur, vous avez croisé leur route. Mauvais endroit, mauvais moment, d'une façon aussi bête que dire bonjour. En apprenant cela, le garçon libère un soupir de soulagement – elle n'a pas pris la peine d'appliquer un pansement sur la plaie, qui ne saigne pas d'ailleurs, et laisse l'inflammation se réduire peu à peu, selon le cours naturel et serein des choses. À côté de ce qu'ils ont traversé ensemble ce soir, cette minuscule blessure ressemble à une plaisanterie. Comme un rappel tout relatif de ce qu'il aurait pu advenir dans le pire des mondes, une preuve épidermique de ce à quoi ils ont échappé.

Les doigts de la sirène, fines pattes d'araignée lâchées sur son manteau, affleurent sur ses nerfs. Tout à coup, et sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi, Enoch n'a dès lors plus envie que d'une chose : retirer les épaisseurs de tissu qui séparent leurs deux peaux, et cette pensée quelque peu déplacée n'est pas sans lui causer une subite rougeur qu'il camoufle tant bien que mal en maintenant son visage dans le cou de la jeune femme. Les mots qu'elle prononce, autant que les gestes dont elle l'entoure, cette tendresse infinie qu'elle distille depuis la moindre parcelle d'elle-même, tout cela nourrit le sentiment de l'Ancien, l'exalte même, au point qu'il en deviendrait douloureux. Il se retient pourtant d'en faire mention, ne souhaitant ni brusquer davantage sa compagne ni se montrer plus maladroit, plus idiot même qu'il ne l'a été jusqu'à présent. Quelque chose tourbillonne à l'intérieur de son cœur, une luciole égarée qui vrille et vrille et tintinnabule, une fée clochette miniature ; de Jesse il ne reste soudain plus rien, nul relent de violence, nul écho sinistre. Il a disparu avec cette phrase inachevée, a été écrasé par les points de suspension, bouillie de brute remplacée au profit d'un vide à combler de bonheur. Les phalanges de Lou à travers sa pâle chevelure, et cette chanson inconnue qui s'amène, lointaine, une histoire d'ongles et d'une jungle de cheveux, une rime à l'anglaise et d'allègres notes. S'il avait été plus fort, plus confiant, Enoch n'aurait eu aucun scrupule à s'emparer de la rouquine, puis à la soulever jusqu'à la déposer dans le canapé en riant. Mais il n'est ni solide, ni sûr de lui, et même s'il a réussi à la porter un jour sur son dos, il ne réitérera pas l'expérience de sitôt. En revanche, il est tout à fait en mesure de joindre ses propres mains au niveau des reins de la demoiselle, entamant par là-même une sorte de danse immobile, et de coller son front au sien pour lui dire :
« Oui. Et demain aussi, et tous les jours d'après, si tu veux bien de moi. »
Et tant pis si ses joues sont encore roses lorsqu'il déclare cela. Tant pis si ses iris n'arrivent pas à s'accrocher à ceux de la rousse, trop émus peut-être, pudiques à outrance. Tant pis si ses doigts tremblent les uns contre les autres, incertains de ce qu'elle pourra lui répondre. Si elle accepte, sans doute trouvera-t-il même la force pour l'emporter dans ses bras.
À défaut de jouer les héros, il se contente toutefois de l'entraîner au salon, ne se détachant d'elle qu'à regret tout en conservant l'une de ses mains dans l'une des siennes, et la fait asseoir dans le canapé – il n'a pas oublié que sa condition physique n'était pas au top et qu'il vaudrait mieux qu'elle évite de rester debout trop longtemps. Là, seulement, il commence – enfin – à retirer son vêtement d'extérieur, ce qu'il aurait dû faire bien avant quand il se trouvait à côté d'un portemanteau, mais bon, que voulez-vous, il avait d'autres choses à penser la minute précédente. Il aura l'air idiot avec son manteau sous le coude, mais cela ne le changera pas trop de d'habitude. C'est déjà beaucoup pour lui ; après tout, c'est la première – deuxième, en vérité – fois qu'il rentre chez Lou.
« Tu as des questions, j'imagine... Demande-moi ce que tu veux, j'essaierai d'y répondre au mieux. »
Il était convenu qu'ils en discutent, de toute manière. Oui, mais de quoi ? Le sujet n'a peut-être plus grande importance à présent, et si la fée y voit l'occasion de détourner la conversation, ce n'est pas Enoch qui lui donnerait tort. Il vient de l'affirmer : elle peut lui demander absolument tout et n'importe quoi.

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Lou Sullivan

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20.01.17 17:19
Enoch se détend sous mes mains, ses angoisses semblent s’évaporer doucement, et poussé par une audace timide, ses doigts trouvent place au creux de mes reins. Front contre front, mes yeux cherchant les siens qui restent cependant fuyants, il accepte de passer une, deux, dix voir une centaine de soirées en ma compagnie.
Mes lèvres s’étirent d’elles même en un sourire un peu idiot alors que je caresse la peau rougie de ses joues de la pulpe du pouce. Cette pudeur le rend terriblement attachant.
L’abattement qui me submergeait quelques minutes plus tôt s’envole tout doucement, dégageant mes épaules de la masse qui leur pesait il y a encore quelques instants. Je me sens légère, heureuse, rassurée en ses bras… Epuisée également, mais je n’ai aucune envie de sombrer dans le sommeil maintenant, nous avons trop à faire. Trop ? En fait non… Je n’ai juste pas envie de perdre le temps que nous pourrions passer ensemble à dormir.

L’Ancien se détache de moi, j’ai soudain l’air perdu, comme si ma bouée de sauvetage venait de me glisser entre les doigts, dans une mer déchainée, en proie aux déferlantes. Ma main se serre dans la sienne, ne voulant plus le laisser repartir, jusqu’à se détendre quand je comprends qu’il ne m’emmène pas plus loin que mon canapé. Assise et silencieuse, je l’observe retirer sa veste. Dans sa hâte de me retrouver en un seul morceau, il n’a pas pris le temps de la retirer plus tôt. Mon regard attendri se dirige vers le portemanteau et entrevoit la porte restée ouverte suite à son entrée tonitruante.

A peine assise, me voilà debout à nouveau. Je ramasse le paquet abandonné sur le sol pour le poser sur la table basse, la bouffe sera surement mieux ici, puis vais prendre son manteau pour l’accrocher à la patère, refermant la porte par la même occasion. Mes voisins en ont certainement déjà suffisamment entendu lorsque le jeune homme est arrivé en trombe en criant mon prénom, autant ne pas leur laisser l’occasion de jeter un œil à l’intérieur.

Je me retourne, j’aurais aimé m’approcher de lui d’une démarche féline et irrésistible, mais ce n’est pas franchement mon fort. Au lieu de cela, je suis plutôt comparable à un petit renard, rouquine et mutine, alors que j’avance vers le canapé. Posant mes deux mains sur ses épaules et un genou de chaque côté de ses jambes, je m’assoie sur ses genoux, face à lui, enlaçant son cou de mes bras.


– J’ai une quantité de questions, mais pas envie de les aborder maintenant. Tu y répondras, plus tard ?


Je pose mon front contre le sien, la pointe de mon nez faisant symétrie avec le sienne, et cherche son regard. Finalement, peu importe la mésaventure qui vient de nous tomber dessus, peu importe ce qu’il a pu vivre avec Jesse, peu importe qu’il l’ai ou non aimé il y a 200 ans ou 2 mois. L’image qui me reste en tête de ce début de soirée un peu trop foireux, c’est un Enoch toutes griffes dehors qui saute au cou de ce dingue pour me sortir de ses pattes, et à présent, c’est sur mon canapé qu’il se trouve entre mes bras, et non pas dans un cloaque lugubre avec le blond.

Mes lèvres se posent en un baiser un peu trop chaste sur sa tempe, puis tentent une approche près de leurs homologues.
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Enoch Livingston

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Enoch Livingston
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18.02.17 22:33
Des questions, elle en a, oui, peut-être, mais au lieu de les libérer de ses poumons la Louve préfère les chasser d'un bond en se précipitant vers la porte qu'elle ferme d'un geste vif, non brusque, comme impatient toutefois de virer le superficiel et de ne conserver que l'essentiel. À savoir l'alcôve chaleureux de son salon, le silence de leur présence et la proximité de leurs sentiments. Enoch la regarde se déplacer, lascive et pataude à la fois, un curieux mélange d'envoûtante élégance et de maladresse touchante, une tentative de se faire passer pour ce qu'elle n'est pas – femme fatale – et que le garçon ne souhaite pas qu'elle devienne ; qu'elle reste Lou, sa Lou, sa renarde, qu'elle conserve ses mouvements naturels, tremblants, presque enfantins, voilà qui lui convient. Il ne désire pas une femme sûre d'elle, ou tout du moins qui le serait trop ; ce serait déstabilisant.
Cependant il lui est difficile de ne pas réagir en l'observant revenir ainsi vers le canapé, et il se sent de nouveau pétrifié par l'attraction qu'elle est capable, à son insu sans doute, de provoquer chez lui – ses yeux orageux s'attardent sur les boucles sauvages de sa chevelure, sur les courbes de ses épaules tranchées par les bretelles de sa robe, qui lui rappellent curieusement le haut saumon qu'elle portait la première fois qu'il l'avait rencontrée, et l'ondulation de ses poignets qui se lèvent tandis qu'elle s'approche de lui. Assis sur le sofa, un peu guindé par l'embarras, l'Ancien ne sait trop comment répliquer à ces phalanges glissant autour de son cou, à ces jambes disposées de part et d'autre des siennes et recouvertes d'un tissu que la posture retrousse légèrement au-dessus des genoux. La rouquine a-t-elle conscience de son charme outrageant ? Se rend-elle compte du sort que le tracé rosé de sa bouche dessine sur le cœur de son compagnon ? Oh, bien sûr qu'elle sait. Bien sûr qu'elle connaît ses atouts, ses attraits, cette grâce insolente qui la caractérise et dont Enoch, plein d'inaptitudes et d'ignorance, est incapable de se protéger. Pas comme s'il en avait envie, d'un côté. Néanmoins, son instinct perçoit le danger – trop tard, malgré tout – alors il acquiesce à la demande de l'Evolve, se mord la lèvre, papillonne des paupières, entend sa respiration s'accélérer subitement. Ses mains, jusqu'à présent sagement figées sur le haut de ses cuisses, se surprennent à s'aventurer sur les hanches de la demoiselle, puis à remonter d'un cran pour se rejoindre dans son dos.

Une fleur éclot sur sa tempe. Sa corolle distille un parfum de printemps et de fruits rouges. C'est ensuite au tour de la mer de venir s'échouer près de son visage et, en douceur, le temps pour seul allié, il présente sa bouche à l'écume des vagues, l'abandonne à leur saveur humide, délicate, offre aux rumeurs de l'océan un léger sourire avant d'attirer à lui de nouveau la créature issue des flots dont la chevelure encore mouillée lui chatouille les joues. Là voilà, sa chère sirène, fébrile entre ses doigts, celle qui lui fait oublier que l'heure d'avant il fuyait par les rues la frousse aux trousses et la nausée coincée dans l'œsophage ; ses yeux se ferment, s'entrouvrent sur une parcelle de peau blanche striée de feu, se referment. Il aimerait rester ainsi jusqu'au petit jour, paisible, bercé par les embruns, et pourtant l'appel du large se fait irrésistible – en silence, il se sent happé vers les profondeurs, l'horizon au loin qui crie son nom, le chant des goélands à ses tympans et le corps de la femme contre le sien, plus près, toujours plus près, qu'il étreint de plus en plus fort. Petit à petit, ses muscles se détendent pour mieux s'élancer, ses nerfs se relâchent pour mieux s'envoler ; il fait mine de se redresser, mais c'est simplement pour se coller davantage à Lou, pour frôler son ventre.
« Lou, tu... »
Murmure hésitant dans une forêt de nuages. Souffle tiède entre les branchages. Les fruits rouges.
« Tu veux... Enfin, tu crois que... Nous...? »
Pudeur, insoutenable pudeur. Enoch a l'impression de se tenir au bord de la falaise et de regarder en bas pour voir s'il s'écrasera sur les récifs ou sera sauvé par les racines des saxifrages perçant à même la roche. Est-ce que sa sirène, après l'avoir amené jusqu'ici, jusqu'en haut, le poussera à l'irréparable ? Elle semble lui sourire d'en bas et l'inviter à sauter ; que craint-il, au fond ? Ce n'est pas les crocs dévorants d'un monstre marin aux écailles blondes dont il s'agit.
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Lou Sullivan

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Lou Sullivan
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17.08.17 12:53
Et un an plus tard...:

Les mains timides d’Enoch, auparavant rivées à ses cuisses, montent avec retenue au creux de mon dos, mes doigts se croisent sur sa nuque, il acquiesce comme toute réponse à ma question, ne se dérobe pas quand mes lèvres échouent sur sa tempe. Alors que mes muscles se mettent à trembler légèrement, fatigués, je m’assoie complétement sur les genoux du jeune homme pour éviter à mes cuisses d’avoir à supporter mon poids encore quelques longues secondes.
Confortablement installée, retenue par ces mains croisées dans mon dos, le front reposé contre le sien, ma poitrine se soulève lors d’une longue et profonde inspiration, ça sent le froid mordant de la rue, l’odeur d’un corps échauffé par l’effort, et encore un peu la peur. Mon expiration est toute aussi longue, mes épaules s’abaissent, mon ventre se vide, et avec ce souffle, les derniers sentiments de menace se font la malle. Lors d’un battement de paupières un peu plus long, je me dis que je suis fatiguée, au combien fatiguée de ce début de soirée, de ma condition d’evolve et de la haine qui traine dans les rues de Madison, je ferais bien un somme, un long petit somme.
Mes paupières se soulèvent, le visage d’Enoch s’approche du mien, ses lèvres rencontrent les miennes, et si ça ne chasse pas la fatigue ça la refoule, loin, très loin de ce canapé dans cet appartement à cet instant.

Un nouveau mouvement de paupières, les yeux fermés pour profiter de ce moment, mes doigts glissant dans les cheveux blancs qu’ils ont sous la main, il me serre d’avantage contre lui, se rapproche, un peu plus et mon corps pourrait se dissoudre dans le sien.

Ses lèvres s’éloignent, je l’enlace, ramenant son visage dans le creux de mon cou, enfouissant le mien dans sa tignasse claire. Il me questionne, quelques mots peu intelligibles dont je ne comprends pas tout de suite le sens, et pourtant, son ton ne laisse que peu de place au doute. Il se pose trop de questions, beaucoup trop, pourquoi ne peut-on pas juste laisser aller les choses, arrêter de tout analyser, et pour une fois, juste laisser faire sans chercher à aller contre ce qui nous fait envie ? Suis-je donc le seul être humain dans le coin à vouloir me laisser porter par les événements ?

Je me décolle de quelques petits centimètres, une de mes mains quitte son occiput et glisse le long de son bras pour enlacer ses doigts. Je me perds dans la contemplation de son visage, prude, légèrement empourpré, pudique, timide, un sourire étire mes lèvres, je me sens légère et très loin du reste du monde. Encore secouée par les événements de la soirée j’ai presque envie de pleurer en le regardant là, sain et sauf dans mon canap, à se demander ce qui est bien ou non, ce qu’il veut, ce que je veux, ce que nous voulons ou pensons vouloir.

Mes lèvres papillonnent entre son front, la pointe de son nez, ses joues ses pommettes ou encore l’os de sa mâchoire, et c’est sereine et tout à fait sûre de moi que je réponds à ses quelques mots lâchés aléatoirement.

– C’est comme tu le sens. Trois petits mots qui quelques secondes plus tôt voulaient franchir la barrière de mes lèvres, s’envoler joyeusement dans l’air et être entendus par qui voulait bien prêter une oreille attentive restèrent bloqués dans ma gorge, comme s’ils étaient trop forts ou trop compliqués pour l’instant. A la place, c’est une version bien plus édulcorée qui se laissa entendre. Je veux juste être avec toi. Le reste t’appartient.
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Enoch Livingston

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Enoch Livingston
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22.11.17 21:44
Nous, c'est rien. Nous, c'est beaucoup trop. C'est penser au-delà des frontières de son propre corps, c'est franchir les barrières de son individualité sans pourtant renier le je, c'est se taire pour un tu que l'on voudrait si proche qu'il en deviendrait soi, c'est mêler deux entités en une seule, indivisible, c'est conjuguer deux êtres à la première personne et se fondre tout entier dans cette unité. Nous, c'est cesser de penser unique, solitaire, isolé au profit d'une attention plurielle, étendue, d'une compagnie. Tant de sensations étrangères à Enoch – tant de considérations contraires à ce qu'il retira de son éducation, de cette enfance où il se sentait, et était, seul, seul, toujours seul. Nous, c'est doux, trop doux encore pour son cœur mou, mais c'est ainsi qu'il voudrait vivre, devinant néanmoins qu'il y a quelque chose d'absolument dangereux à se lier à autrui, fusse-t-il son alter.
Mais Lou ne répond pas. Ou plutôt, elle ne tranche pas la question fatidique, se contente de la tisser au rouet de sa langue, d'en extraire des rubans de bonté, « comme tu le sens » déclare-t-elle, et l'Ancien de voir des fils de soie se nouer en larmes à l'intérieur de sa gorge. A-t-il jamais connu créature plus soucieuse de ses sentiments ? Sans doute pas. Lou est la première, et c'est probablement pour cette raison qu'il la juge si spéciale ; dans vingt ans peut-être, si Diable le veut, il jugera sa niaiserie actuelle avec mépris ou moquerie, mais à cet instant précis de leur vie – à l'extrême pointe de sa peur –, il ne pense qu'à lui donner tout ce qu'elle désirera, sans concession, sans condition, tout, nous, et que le monde meurt il s'en contrefiche.

Elle a posé ses mains quelque part sur son corps, il préfère ne pas y songer parce que c'est autour de son propre cœur qu'il en perçoit la chaleur, se rappelant qu'il ne mérite pas tant d'estime ni même d'affection, qu'il n'est qu'un piètre garçon, faible et menteur, et qu'elle est folle, sa jolie fée, de lui dire pareilles choses – et il est fou lui-même, car il pourrait y croire – il y croit déjà, puisque le contraire est impossible lorsqu'on contemple un si charmant minois. Et le reste, oh, le reste n'existe pas, plus, n'importe qu'eux deux et cette noirceur qu'elle repousse du bout des doigts en traçant sur son visage, à l'encre de ses mots, un sourire plein de reconnaissance, d'une gratitude infinie.
« Merci. »
Qu'il dit. Incapable d'en rajouter. Alors il agrippe le plaid rejeté sur le bord du canapé, celui qui devait servir à le protéger de la poussière ou des miettes de tartines et de pop-corn réchauffé devant la télé, le passe dans le dos de Lou avant de le rabattre sur ses épaules à la manière d'une couverture, resserrant les deux pans d'une main tout en l'attirant à lui, son autre bras cerclant sa taille. Au plus proche de son âme, cette étincelle tendre qui fond dans le gouffre de ses prunelles à la seconde où, réduisant l'espace entre leur visage, son myocarde s'emballe en une chamade éperdue comme si on l'avait heurté de l'intérieur ; des ventricules fébriles s'échappe dès lors un léger écho à ses paroles : « Moi aussi... je veux être avec toi. Et que ce moment ne finisse pas tout de suite. » D'un geste appliqué, il rabat l'une des mèches rousses derrière l'oreille de Lou, profitant de la proximité pour revenir l'embrasser – il demeure encore tant de sentiments sur lesquels il souhaiterait apposer des syllabes, tant d'émotions qu'il désirerait puiser à même sa conscience, cependant il se rassure à l'idée que le lendemain les verra tous les deux emmêlés l'un à l'autre et qu'il ne sert à rien de presser. Il lui dira, une aube prochaine, lui dira tout ce qu'elle lui inspire par sa simple présence, la chaleur qu'elle dépose sur les parois de son thorax et contre laquelle il vient se lover lorsqu'elle est loin ou que le monde se fait froid.
Et si le reste lui appartient, eh bien, il le lui offre jusqu'à l'ultime poussière, jusqu'à l'ultime lueur de ténèbres que dissipera l'aurore à venir. Qu'ils contempleront ensemble, sagement enlacés sous la mollesse de la couette.

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