Un réveil sonne. Deux heures vingt-six. L'alarme ne cesse de s’agiter dans la chambre. Le bruit incessant réveilla le corps caché sous les draps. Il se leva, encore fatigué de la veille de travail. La main vint le retirer, avant de se poser sur la table de chevet, actionnant le bouton arrêt de la machine. Il se lève, se frottant les yeux pour mieux apercevoir où son ses habits. Chaussures noires, pantalon noir, manteau noir et bonnet noir. La personne s'habille tel un ninja, laissant apparaître uniquement ses yeux verts clairs. Elle prend son sac à dos, mettant dedans, quelques bombes à peinture et des gants. Deux heures trente-deux. La sortie de la maison se fait en toute discrétion, où nul ne dois l'entendre, tel un chat suivant sa proie. Le chemin se fait à pied, dans l'obscurité de la rue, fuyant la lumière des lampadaires. Arrivé sur les lieux, un tour de repérage se fait. Tous les volets sont fermés et aucun trafic n'est à déclarer. En avant. Le sac posé par terre, elle prit un aérosol noir, inscrivant sur une façade un message destiné au plus grand nombre. Une minute et dix-sept secondes suffirent pour inscrire le court texte mais un moteur se fit entendre. Vite, il faut ranger les affaires et se cacher, là, sous la camionnette. Le bruit se rapprocha de plus en plus, les fenêtres baissaient laissées apparaître quatre visages, fermes, attentifs à tous mouvements et à tous bruits. Les gyrophares étaient éteints, pour ne pas signaler leur présence. Le véhicule roula lentement, très lentement, jusqu'au bout de la rue et fit demi-tour, rentrant bredouille. Elle soupira, se permettant quelques secondes de détente avant se sortir de cet endroit glacial, où le goudron la retenait accroché au sol. Elle resta nichée quelques instant, s'assurant que tout danger soit écarté. Sept minutes plus tard, la silhouette se retira de son trou pour reprendre ce qu'elle avait entreprit mais à peine avait-elle mis le point final sur sa phrase, que le bruit mécanique revient. Pas question de se re cacher, il fallait fuir et vite. C'est alors qu'elle s'empressa de ranger ses affaires avant d'escalader un mur pour prendre un chemin totalement inconnu, s'enfonçant dans la nuit noire.

Les branches éraflaient son doux visage, où le corps s'empressa de fuir les forces de l'ordre qui se doutaient de quelque chose. Une légère coulée de sang coulait le long de sa joue pâle, s'agglutinant dans son col.

« Il doit être là, les buissons sont tout abîmés. » Chuchota un policier à ses collègues.

« Formons une ligne pour élargir le périmètre. » Ordonna le chef.

« Reçu. » Répondit le dernier.

À peine avait-elle eu le temps de souffler qu'il lui fallait déjà repartir. Elle observait rapidement mais minutieusement les alentours afin d'établir un chemin de repli. Le chantier était couvert de matériaux en tout genre, créant un véritable parcours d'obstacle. Aucun problème pour elle, ni pour ses poursuivants, habitués ce genre d'opération. Après analyse, elle prit le chemin à sa gauche, à côté de l'usine. Arrivé à son ancien emplacement, les erasers étaient coincés. Ils ne savaient pas où aller. Ils était trois, et trois chemins s'offraient à eux. Leur supérieure leur ordonna de prendre chacun un chemin et de prévenir les autres s'ils apercevaient l'individu à l'aide de leur laryngophone. Le chemin de droite fut pris par une jeune recrue, celui du milieu par une agente plus expérimentée et celui de gauche par la cheffe de l'unité.

Les pas s'enchaînés. Un saut, une roulade, une esquive, droite pour éviter la collision avec le tracteur puis un passe muraille pour franchir un mur de conteneur. De leur côté, les poursuivants ne trouvaient rien. Les deux étaient partis au fin fond du chemin perdant peu à peu espoir, sauf la cheffe, qui se cacha à côté d'une pelleteuse, attendant sagement l'arrivée du suspect. Elle connaissait bien son secteur et savait que personne ne pouvait faire un aller simple. Le retour était obligatoire car nul ne peut sortir d'ici que par l'entrée. Kaycee ne le savait pas, elle n'avait pas fait de reconnaissance et celle-ci se serait vu infructueuse étant donné l'activité de jour qui régnait ici. S'apercevant du cul-de-sac, elle rebroussa le chemin, à une vitesse modéré, s'assurant que personne ne la suivait.