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La vérité appartient à ceux qui savent la voir [PV Varig Cross]
robotic engineering
Chaze Ross
Chaze Ross
robotic engineering



09.01.15 19:51
Travailler d’arrache-pied avait quelque fois du bon : en plus de lui permettre de se tenir au courant des dernières nouveautés en matière de puces à implanter pour garder les Evolves connus sous surveillance, voilà que son supérieur l’enjoignait à prendre quelques jours de congés. Nombreux de ses collègues affirmeraient que le principal intéressé les méritait amplement. Oui sauf que voilà : Chaze refusa tout simplement de se voir congédier chez lui pour les prochains jours à venir. La raison ? Il n’avait personne qui l’attendait là-bas et se connaissant que trop bien, le jeune scientifique s’imaginait bien devenir fou à force de tourner en rond dans son appartement. Celui-ci était à mi-chemin entre la désolation la plus complète et le capharnaüm accablant, depuis le temps qu’il n’y mettait plus les pieds régulièrement. C’était devenu un lieu de passage pour lui à vrai dire, un peu comme l’étaient les toilettes des stations-services sur l’autoroute. Vous vous voyez vivre dans l’une d’entre elles vous ? Malgré l’air surpris de son interlocuteur, Chaze renouvela son refus. Il argumenta comme quoi son travail lui plaisait bien trop pour qu’il accepte de prendre un congé, même court et que de nouveaux projets l’attendaient au tournant, les trucs habituels qui faisaient toujours mouche dans l’oreille de ses supérieurs. Ces derniers n’allaient tout de même pas cracher sur le volontariat d’un employé après tout. Et puis, le jeune scientifique savait que les Erasers trouveraient louche que l’individu se faisant appeler June se montrait plus actif au même moment où lui aurait ses journées de libres, sans projets particuliers sur les bras. Peut-être pas dans l’immédiat, mais à la longue, s’ils décidaient d’orienter leurs recherches dans ce sens –puisque leur cible s’y connaissait visiblement dans le domaine d’activité des scientifiques du département d’industrie technologique- alors ils finiraient par se poser des questions. Et certainement pas les meilleures aux yeux du principal concerné. Non, même si cela était difficile à mener de front, il préférait encore opérer au beau milieu de la semaine, en journée, pour brouiller au maximum les pistes. S’il opérait n’importe quand, n’importe où ou presque, ses poursuivants auraient bien du mal à remonter jusqu’à lui. D’autant que le mouvement d’opposition au Gouvernement, les pro-Evolves comme on les appelait parfois, l’aidait dans sa tâche en lui fournissant des alibis si besoin.

Ce jour-là, il quittait son bureau pour l’un de ses rendez-vous tenus secrets. On l’avait contacté pour retirer la puce d’un Evolve désireux de quitter la ville au plus vite. Il faut dire que se savoir pisté sans arrêt, avait de quoi vous mettre le moral en boule. Et franchir le mur, ou même tenter de le franchir, se révélait peine perdue avec ce petit bout métallique sous la peau… En dépit de la menace permanente de se faire arrêter, Chaze ne reculerait pour rien au monde. S’il pouvait permettre à cette personne, fut-elle bonne ou mauvaise au fond, de pouvoir mener une vie presque normale, alors il mettrait tout en œuvre pour y parvenir. Cependant, en découvrant les lieux en question, le jeune scientifique déchanta quelque peu. D’ordinaire, on lui donnait rendez-vous dans des lieux relativement clos, à l’abri des regards indiscrets justement ! Alors que le chantier offrait un terrain de chasse privilégié pour tous les malades de cette ville ! Sans parler des conditions d’hygiène déplorable… Même les laboratoires illégaux, la plupart du temps pas tellement aux normes dans ce domaine également, présentaient de meilleurs conditions aux yeux de Chaze. Si jamais la poussière pénétrait dans la plaie de l’Evolve au moment de lui ôter sa puce… Le jeune scientifique ne put réprimer un frisson le long de sa colonne vertébrale en imaginant les conséquences si jamais la plaie s’infectait. Au final, cela ferait simplement regretter à son client sa volonté de retrouver un peu de sa liberté… Fermant les yeux quelques instants, pesant encore le pour et le contre tout en se doutant bien qu’il finirait par accepter cette requête O combien désespérée, Chaze s’avança d’un pas mal assuré entre les débris de matériaux en tous genres. Comme il s’y attendait un peu, son client était déjà présent, trépignant nerveusement sur place, accompagné d’un membre de cette organisation œuvre en faveur de ces créatures et dont il avait oublié le nom avec le temps. Rien d’étonnant à cela de toute façon. La suite, il la connaissait par cœur. Après de brèves salutations, Chaze lui demanda de s’asseoir sur un tabouret de fortune, le temps qu’il opère ce pourquoi on l’avait fait venir.

« Hé mais je vous connais non ? Vous êtes ce type de… » s’exclama l’Evolve, partagé entre un début d’excitation et de crainte suite à cette découverte.

« Ne bouge pas sinon je risque bien de t’écorcher vif sans le vouloir. » le coupa le jeune scientifique.

Cela eut le mérite de fonctionner de manière instantanée sur la personne de son interlocuteur, soudain silencieux. Le ton parfaitement neutre de Chaze ne permettait pas vraiment de déterminer si oui ou non il était réellement sérieux à ce sujet mais le jeune scientifique n’allait pas se plaindre si la possible menace lui permettait de mener à bien son opération. Ses gants à usage unique étaient déjà couverts de sang. Curieusement, seul son client ne semblait pas dérangé dans cette situation. Chaze lui jeta un coup d’œil. L’autre ne paraissait même pas sentir la douleur alors qu’il venait de lui ouvrir profondément l’épiderme sur une longueur conséquente. Insensibilité à la douleur physique ? Comme cela devait être pratique pour ces autres tordus, ces rats de laboratoire… Un cobaye silencieux. A moins qu’il ne soit devenu ainsi à la suite d’expériences ? Chaze préféra ne pas méditer plus longtemps sur la question.

« Ce n’est pas bientôt fini ?! » s’impatienta le troisième homme sur place.

Son haussement de voix fit sursauter l’Evolve et déraper le jeune scientifique de sa trajectoire par la même occasion. En guise de réponse, Chaze lui jeta un regard noir, ce qui lui valut des marmonnements incompréhensibles mais dont le contenu pouvait être facilement deviné malgré tout. L’opération reprit son cours. En soi, il n’avait plus besoin de cet homme puisque ce dernier ne le secondait même pas dans son travail. Il était simplement chargé d’accompagner l’Evolve, de l’escorter en quelques sortes. Lui aussi était payé pour prendre part à ce rendez-vous secret. Pas de quoi être nerveux et impatient dans ce cas. Il ne faisait donc ce job que pour le fric ou quoi ? Plusieurs dizaines de minutes s’écoulèrent dans un silence pesant entre eux, avant que l’individu ne reprenne la parole.

« Merde. Des types viennent par ici et ils sont armés. Ils nous ont déjà localisés ? Magne toi, on doit se barrer d’ici et vite ! »

La panique s’entendait dans sa voix mais de là où il se trouvait, Chaze ne pouvait pas vérifier la véracité de ses propos. Est-ce que l’autre ne disait pas tout simplement ça pour pouvoir rentrer chez lui plus ? On en voyait souvent des comme ça, même dans son département… Ignorant l’inquiétude grandissante dans le comportement et les gestes de son interlocuteur, le jeune scientifique continua ce qu’il avait commencé. Il avait bientôt fini ! Encore quelques secondes et son client serait libéré de sa puce !

« Aller viiite ! »

La puce sauta d’un coup et Chaze songea aussitôt à l’écraser avec son talon. Mais une meilleure idée lui traversa l’esprit. Il prit délicatement la puce entre ses doigts et la fit tomber dans la poche de sa veste avant de poser une compresse sur la plaie béante de l’Evolve.

« Tu perds du sang. Dépêche-toi de te faire recoudre ça. Je l’aurai fait moi-même si on avait plus de temps devant nous… »

« Ce n’est rien, merci pour tout ce que vo- »

Son accompagnateur jura en le coupant une nouvelle fois et ils s’éloignèrent rapidement dans une direction. Le jeune scientifique en déduisit aussitôt que leurs poursuivants devaient se trouver dans la direction opposée. Il rangea son matériel, quelques ustensiles facilement camouflables sur soi et jeta un coup d’œil discret par-dessus un reste de taule rouillé. Effectivement, deux hommes patrouillaient en bas. Pourvus que ses interlocuteurs puissent quitter les yeux sans être vus. Chaze recula de quelques pas et fit en sorte de prendre une direction opposée à celle des inconnus, jetant la puce en cours de route. Avec un peu de chance, si ces derniers étaient venus dans le but de retrouver l’Evolve anciennement pucé, alors ils se focaliseraient sur la puce elle-même. Cela lui donnerait largement le temps de s’enfuir. Ce fut avec ce genre de pensées que le jeune scientifique prit prudemment la direction de la sortie. Le chantier offrait son lot de pièges invisibles et mieux valait ne pas… A peine se fit-il cette pensée que son pied traversa soudain le sol. Des bouts de métal aiguisés raclèrent contre sa chair, malmenant celle-ci au passage, sans qu’il ne parvienne à arrêter son élan. Par chance, il ne descendit pas directement à l’étage suivant, une partie de sa jambe seulement avait traversé le sol, le bloquant par la même occasion. Chaze se mordit la lèvre à sang sous la douleur. Ne pas hurler. Si ses poursuivants n’avaient pas entendu son remue-ménage, avec un peu de chance, alors il pouvait encore s’en tirer. Reculer tout doucement. Sans faire de bruit. Le moindre mouvement réveillait la douleur dans sa jambe, l’obligeant à y aller trop lentement à son goût. Il perdait un temps précieux… !

« J’te l’avais dit ! Le signal donne par-ci ! » lança soudain une voix sous lui.

« Tu vois pourtant bien qu’il n’y a personne. Je le savais, ils déconnent ces engins… » rétorqua une seconde, terminant sur une note où l’on percevait la lassitude excessive de son propriétaire.

Il ne manquait plus que ça ! Le jeune scientifique jura intérieurement. Comment allait-il pouvoir se tirer de ce merdier ?! C’était un miracle que les deux hommes ne l’aient pas encore remarqué. Il prenait sur lui pour respirer doucement, ne pas attirer l’attention en faisant trop de bruit. Mais il suffisait d’une goutte de sang un peu trop indiscrète venant trouver refuge sur l’épaule de l’un d’entre eux…
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Varig Cross

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12.01.15 1:25
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Varig commençait à trouver une sorte de routine dans sa vie de "mercenaire en cavale". Le matin il se réveillait dans la chambre louée la veille, parfois sur le matelas parfois dessous au rythme de sa paranoïa.
Il s'habillait, récupérait ses affaires, sortait louer une nouvelle chambre et manger avant de s'installer quelque part pour tuer le temps. Il lisait énormément, des articles sur toutes sortes de sujets, des manuels techniques et même des romans. Petit à petit ce qui l'entourait devenait moins étrange, les us et coutumes futuristes commençaient à lui être familiers.
Tous les deux jours à peu près ses "employeurs" lui confiaient un nouveau travail. Parfois il suffisait de transporter quelque chose à quelqu'un, ou d'observer un endroit. Mais de plus en plus souvent de l'action était à prévoir, comme lors de sa dernière mission au côté d'un Ancien où un boulot simple avait tourné au cauchemar.

L'agent obéissait aux ordres donnés et s’occupait ce qu'on lui demandait sans état d'âme. Un peu d'activité et de violence avaient un effet positif sur son moral, un trait de caractère assez malheureux pour un bon chrétien.
Quoi qu'il en soit son travail l'aidait à s'équilibrer. Et s'il y avait de l'argent à la clé, ce n'en était que mieux. Échapper à la milice et enfreindre la loi ne le changeait pas beaucoup de son quotidien du XXIème siècle.
Si ce n'est qu'en 2013 il aurait déjà mis quelques milliers de kilomètres entre cette ville et lui en quelques jours. Alors qu'à cause du mur il était coincé ici.
Un fait regrettable qu'il comptait bien corriger au plus vite grâce à ses "nouveaux amis".


Aujourd'hui on lui avait seulement demandé d'aller récupérer une valise un peu spéciale. Il en avait livré une bonne dizaine semblables à des gens louches, mais c'était la première fois qu'on lui demandait d'en retrouver une.
Il n'avait pas posé de questions, et d'ailleurs il n'aurait pas eu de réponse. Il s'était contenté de télécharger un programme sur son omniphone et de suivre le signal qu'il transmettait.

Arrivé au bout de la piste il s'attendait à trouver un coffre fort, un bâtiment remplis de truands ou même la caserne Eraser. Or à son grand étonnement le signal l'avait mené sur le chantier.
Après une seconde d'hésitation et un regard autour de lui il avait escaladé souplement la clôture avant de s'avancer au milieu des matériaux épars vers un immeuble encore en construction. En plein jour il y avait peu de rondes des gardiens, et il commençait à espérer qu'il lui suffirait de ramasser la valise et de partir avec.

C'est à peu près au moment où il se fit cette réflexion qu'il tomba sur deux hommes apparemment très pressés de quitter les lieux. Et très surpris de le croiser au détour d'un tas de planches.
Varig lui aussi fut surpris. Et surprendre un agent secret surentraîné au milieu d'un travail de mercenaire n'est pas très conseillé.

-Que...?! lâcha en s'étranglant celui qui ouvrait la marche.

L'homme louchait. Ce qui n'avait rien d'étonnant quand quelqu'un vous plaque violemment contre un tas de planche et braque un canon de pistolet juste sous votre nez. Un très gros pistolet.
Le type qui l'accompagnait recula leva les mains à une vitesse impressionnante, réflexe témoignant de nombreuses rencontres avec des gens armés et tatillons de la gâchette.

-C'estpasnousonserendtirezpas! lança-t-il en un temps record.

Varig le regarda puis ramena son regard sur l'inconnu qu'il maintenait solidement, vaguement perplexe. Celui qui venait de baragouiner une phrase incompréhensible à toute vitesse avait du sang sur sa chemise. Qui diable étaient ces types?

-Pouvez vous répéter lentement et en articulant? demanda-t-il poliment.

Le blessé déglutit et prit une grande inspiration.

-Inutile de tirer, vous avez gagné, on se rend monsieur l'agent.

Il haussa les sourcils. Monsieur l'agent?

-Je ne suis pas de la milice. Vous êtes là à cause de la valise? demanda-t-il de plus en plus perplexe.

Le premier homme sembla vouloir dire quelque chose, ouvrit la bouche puis la referma. Finalement la contemplation du canon collé à son visage lui semblait être une occupation bien trop prenante pour s'interrompre.
L'Evolve lui sentit une bouffée d'espoir monter.

-Euh... Non. On ne sait rien à propos d'une valise. Et on ne veut rien savoir. En fait on voudrait juste s'en aller très loin et oublier immédiatement tout les types armés qu'on a vu.

L'agent soupira. Ces gars n'étaient pas des miliciens. Et n'avaient rien à voir avec son travail. Le signal était à une bonne cinquantaine de mètres, au niveau du bâtiment dont ils s'éloignaient.
Et vu qu'ils semblaient avoir des choses à se reprocher ils n’appelleraient pas les Erasers.
En revanche les "types armés" correspondaient aux gens qu'il croisait le plus souvent.

Il relâcha sa pression laissant tomber le malheureux et recula, sans cesser de tenir les deux inconnus en joue.

-Excellent programme. C'est le moment de prouver que vous courez vite à défaut d'avoir bonne mémoire.

Les deux hommes s'empressèrent d'obéir, avec une vélocité remarquable. Varig les suivit du regard quelques instants avant qu'ils ne disparaissent derrière un tas de matériaux.
Puis il ramena ses yeux vers le fameux bâtiment.



Hamlet Mac-Kendry et Johnson Karr se trouvaient là par un très improbable concours de circonstance.
Ces deux Erasers étaient des parias, jugés "cas désespérés" par leurs collègues. Leurs supérieurs avaient vite appris à leur confier les travaux basiques et répétitifs dont personne d'autre ne voulait, ce qui convenait finalement très bien aux deux intéressés. Cela leur donnait aussi une utilité qui empêchait de les virer malgré leurs bévues régulières.
Quand une puce GPS d'Evolve s'était mise à émettre à deux endroits de la ville en même temps, c'était eux qu'on avait envoyé vérifié le bug.
Car il s'agissait à coup sûr d'un bug...

Personne n'aurait imaginé qu'une valise très particulière soigneusement cachée par une organisation mystérieuse aurait émit son signal de localisation sur l'exacte fréquence de la puce d'un Evolve. Et si quelqu'un avait put l'imaginer il n'aurait certainement pas envoyé Mac-Kendry et Karr à sa recherche.

Inconscients qu'une personne armée et très bien entraînée se dirigeait vers eux à cause d'un malentendu électronique, les deux Erasers étaient en train de s'ennuyer ferme. Karr cherchait consciencieusement la source du signal toute proche tandis que Mac-Kendry jouait avec son pistolet plasma.
Une situation qui aurait put être très dangereuse si ses supérieurs l'avait autorisé à emmener les munitions. On le lui avait interdit depuis qu'il avait accidentellement tiré sur deux de ses collègues dans les vestiaires de la caserne en tentant de faire tourner l'arme autour de son doigt pour avoir l'air cool.

-J’te l’avais dit ! Le signal donne par-ci ! lança soudain Karr, qui prenait très à cœur toutes les missions qu'on lui confiait.

Boudeur depuis , Mac-Kendry lui jeta un regard rogue. Il était de mauvaise humeur depuis que Karr avait refusé de lui donner son chargeur de rechange et de le laisser piloter un peu la voiture de patrouille.
Comme si il doutait que la collision de la veille avec cinq autres véhicules dans le parking de la caserne était dut à autre chose qu'à un défaut de l'ordinateur de ces foutues machines! Il lui avait pourtant juré qu'il n'y était pour rien, et il était sûr qu'il ne l'avait pas vu croiser discrètement les doigts.

-Tu vois pourtant bien qu’il n’y a personne. Je le savais, ils déconnent ces engins… lâcha-t-il avec mauvaise humeur.

Karr ne répondit rien, les sourcils froncés. Il avait les yeux fixés sur l'écran du détecteur perplexe. Il fit quelques pas en espérant avoir de meilleures données.
Fondamentalement, Karr n'était pas un mauvais flic. Il était dévoué, suivait les ordres et ne comptait pas ses heures.
Malheureusement il était aussi un peu limité côté intelligence. Il n'avait passé les test de sélection que grâce à une condition physique hors du commun.
Au début ses chefs avaient pensé que disposer d'un colosse discipliné était un atout. Et puis Karr avait assommé dix-sept personne lors de l'ouverture des soldes qu'il avait pris pour un début d'émeute pro-Evolve, avant que son coéquipier ne l'arrête. Parmi les blessés se trouvaient le beau fils et la fille d'un des membres du Conseil.

Depuis il faisait équipe avec Mac-Kendry.

Aucun des deux ne remarqua la jambe sanguinolente qui dépassait du plafond. Ni l'ombre menaçante qui se glissa à l'intérieur par une fenêtre dont on avait pas encore installé la vitre.

-Ça devrait être exactement là… continua Karr, concentré à l'extrême.

Derrière lui, un bras passa autour de la gorge de Mac-Kendry qui fut tiré en arrière et ne put que s'étrangler en silence tandis qu'une main gantée le délestait de son pistolet vide.

-Si le Lieutenant nous as envoyé enquêter c'est qu'il y a sûrement quelque chose, continua son coéquipier sans se rendre compte de rien. Essaie de fouiller de ton côté?

Le pauvre Eraser perdait rapidement son souffle, enserré dans une clé impitoyable. Il se fit la réflexion qu'on lui avait enseigné exactement le même mouvement à l’académie pour maîtriser quelqu'un en silence, et qu'il s'était cassé le poignet en essayant de le reproduire avec Karr à l'entraînement.
Puis il fit ce que fait toute personne dont le cerveau est privé d'oxygène pendant une dizaine de secondes: il tomba dans les pommes.

-J'ai trouvé! s'exclama Karr avec un grand sourire. -L'émetteur doit être dans les étages juste au dessus de nous donc on le détecte pile ici même s'il y a rien!
-Merci du renseignement.
-Pas de quoi.

L'Eraser continua de sourire pendant environ cinq secondes avant de comprendre que quelque chose clochait. Il se retourna d'un bloc et pour la deuxième fois en très peu de temps quelqu'un loucha sur le canon du pistolet braqué vers lui.

-Oh.

Ce fut tout ce que l'Eraser put dire avant que Varig ne tire. Il avait pressé la détente de son pistolet à impact et se contenta de la relâcher pour déchaîner une onde de choc qui propulsa les 90 kilos de Karr à une trentaine de centimètres au dessus du sol. L'effet fut de courte durée puisqu'il s'écrasa ensuite contre un mur dans un fracas aussi bruyant que la détonation produite par l'arme.
Sonné mais pas encore à court de moyens, Karr dégaina son propre pistolet et tenta d'aligner son assaillant. Déjà sur lui, celui-ci le désarma d'un coup de pied avant lui asséner un direct en pleine tempe qui l’assomma proprement.

Presque étonné d'en avoir fini si facilement, l'agent traîna les deux miliciens hors de vue, derrière un tas de matériaux. Puis il utilisa la main de Mac-Kendry pour tirer deux décharges de laser. Quelques heures de sommeil paisible attendaient les vaillants défenseurs de l'ordre, avant un réveil douloureux.
Le premier pistolet était vide, à sa grande surprise. Il réfléchissait encore à ce petit mystère quand quelque chose le détourna soudain de cette bizarrerie.

Il y avait du sang par terre.
Du sang qui tombait du plafond, goutte à goutte, pour former une petite flaque.

L'agent dégaina à nouveau son pistolet. Il y avait quelqu'un d'autre ici, quelqu'un qui cherchait sans doute la valise.
L'arme au poing et progressant en silence, il monta doucement les escaliers vers le premier étage. Hors de question de laisser quelqu'un d'autre s'emparer de son objectif sans résister.
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Chaze Ross
Chaze Ross
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14.01.15 19:26
Aucun des deux inconnus n’avait l’air d’avoir remarqué sa présence puisque la conversation se poursuivait le plus naturellement du monde entre eux. Étaient-ils vraiment des Erasers comme Chaze l’avait redouté un peu plus tôt ? Vu l’enthousiasme et le professionnalisme qu’ils mettaient tous les deux dans leur mission, le jeune scientifique en doutait de plus en plus. Mais si cela pouvait lui sauver la mise, alors il s’en contenterait parfaitement ! Car après avoir réfléchi sous l’effet de l’adrénaline à ce qu’il aurait pu répondre à ses interlocuteurs si ces derniers le retrouvaient, Chaze devait reconnaître qu’il n’avait pas le moindre argument en poche pour justifier sa présence dans un endroit pareil. Dire que son emploi du temps laissait croire qu’il assistait à une quelconque conférence sur les derniers modèles de puces GPS… On était loin de la vérité ! Parfois, le principal intéressé en venait à détester les individus qui lui fournissaient des alibis aussi contraignants à respecter… Quant à sa jambe… Qu’allait-il pouvoir dire à ses collègues demain ? Qu’un chien enragé lui était tombé dessus au coin de la rue et lui avait réduit la jambe en charpie ? Même un gamin de 5 ans ne croirait pas une histoire pareille… Une fois encore, un bout de métal rouillé lui entailla la jambe alors qu’il tentait toujours de la dégager, le plus discrètement et rapidement possible. Un gémissement de douleur fut retenu de justesse alors que Chaze se mordait les lèvres à sang. Bordel de merde ! C’était un coup à choper le tétanos ça ! Même si le jeu en valait la chandelle, le jeune scientifique commençait à regretter de n’avoir pas pris les avertissements du troisième homme au sérieux. Au moment où cette pensée traversait son esprit, il parvint enfin à soustraire sa jambe au sol fortement instable. Prudemment, il osa reposer son pied sur le sol, sans prendre appui dessus tout d’abord. Aucune douleur supplémentaire ne se fit ressentir mais dès lors que l’intéressé s’essaya à retrouver un appui sur sa jambe blessée, la douleur se réveilla aussitôt. Franchement, il était bien arrangé tiens… Il allait devoir s’éclipser en traînant la patte, non sans laisser des traces de sang frais derrière lui. Pour ce qui était de passer inaperçu, on repassera.

« J'ai trouvé ! » s'exclama soudain l’une des voix, la seconde pour être exact, avant d’ajouter, toujours avec le même enthousiasme : « L'émetteur doit être dans les étages juste au-dessus de nous donc on le détecte pile ici même s'il y a rien ! »

« Merci du renseignement. »

Si savoir que les deux individus étaient finalement parvenus à le localiser, lui ou autre chose d’ailleurs, justifiant leur présence à eux sur place, à l’étage du dessus, avait plus que motivé le jeune scientifique à ne pas perdre de temps à se faire la malle ou mieux, se cacher le temps que ses poursuivants n’abandonnent leurs recherches, un détail le maintint tout de même sur place. Cette voix… Il ne se rappelait pas l’avoir entendue précédemment. Pourtant, il n’avait vu que deux hommes à travers le trou que sa jambe avait malencontreusement fait à travers le plafond. Et contrairement aux deux autres, le troisième homme laissait clairement entendre son sérieux dans sa voix. Leur commanditaire ? Leur supérieur hiérarchique ? Non la question qui le taraudait toujours était de savoir par où cet homme était arrivé ! Sans rien voir de ce qui se passait en-dessous de lui, Chaze sursauta violemment quand le tir retentit. Ils se battaient sous ses pieds ?! Cela voulait-il dire qu’ils étaient armés ? Tous les trois ? Il ne manquait plus que ça tiens ! Le jeune scientifique n’avait aucune envie de se retrouver nez-à-nez avec des malades de la gâchette ! Jetant un regard autour de lui, Chaze repéra un tas de matériaux laissé à l’abandon depuis un certain temps vu l’état du reste du chantier. Il commença à s’y traîner mais doutant que son sang laisserait un trace trop visible de son passage, il consentit à prendre le temps –pas trop quand même, l’adrénaline faisant déjà son effet- de l’emballer sans trop de précautions dans un bout de bâche qui gisait à portée de main. Le jeune scientifique préféra ignorer quels genres de bactéries et de poussières pouvaient subsister dans un emballage de la sorte. De toute façon, il était bon pour un passage à l’hôpital, analyses diverses à la clé. Pourquoi s’encombrer d’états d’âme inutiles me direz-vous ? Et dans le pire des cas, il n’aurait même pas subir toutes ces analyses puisqu’on le gratifierait d’une balle en pleine tête pour garantir son silence. Franchement, il réfléchissait trop parfois ! Une fois qu’il eut atteint sa cachette inespérée quoique facilement repérable, Chaze récupéra la bâche ensanglantée pour la balancer par-dessus le tas de matériaux qui constituait sa planque provisoire. Avec un peu de chance, ses poursuivants focaliseraient leur attention sur la bâche, jugeant que quelqu’un s’était effectivement trouvé sur place quelques heures auparavant avant d’abandonner leurs recherches. C’était le meilleur scénario qui lui venait à l’esprit. Quant au pire, vous en avez déjà eu un aperçu plus haut…

Après plusieurs minutes à n’entendre que son cœur cogner follement dans sa poitrine, le jeune scientifique perçut des bruits de pas. Discrets et silencieux mais dans ses oreilles, ils résonnaient comme des battements de tambour, à peine dissociables de battements de son cœur. Vraiment, il ne pouvait s’agir de cet inconnu venu s’ajouter à la petite bande. Qu’étaient devenus les deux autres ? Chaze préféra ne pas y penser plus longtemps. Il avait affaire à un tueur, il le sentait et ça ne l’aidait pas du tout à se concentrer ! Il fallait qu’il trouve de quoi se défendre si jamais l’autre venait à le repérer. En soi, si ce dernier était armé, le jeune scientifique doutait d’avoir le temps de faire quoique ce soit face à lui. Tirer à distance avait toujours été plus rapide que d’aller affronter quelqu’un au corps à corps mais il se consolait avec l’idée qu’il ne serait peut-être pas tué immédiatement. Qui sait ? Les tueurs expérimentés devaient savoir viser autre chose que les seuls organes vitaux non ? Même si on devait leur apprendre ce genre de cibles en priorité… Alors que les pas lui donnaient l’impression de se rapprocher de sa cachette –chose fort probable étant donné que la bâche n’était qu’à un mètre à peine du tas de matériaux derrière lequel il se trouvait- Chaze multiplia les regards à présent désespérés autour de lui. En tâtant un peu le sol en même temps –allez-savoir pourquoi- dans l’espoir d’y trouver une arme à sa convenance, ses doigts rencontrèrent soudain une surface lisse. Trop pour passer inaperçue dans ce genre d’endroits. L’attention de l’intéressé se porta aussitôt sur l’objet en question. Une valise ? Dans un endroit pareil ? Mais qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire là ? Le chantier était abandonné depuis des lustres ! Ou alors… Des mafieux continuaient de s’y donner rendez-vous pour échanger quelques bons procédés lors de transactions douteuses ? Et lui, on lui avait donné le chantier comme lieu de travail ! Cette blague ! Il n’avait rien à voir avec des mafieux ! Même s’il opérait dans le dos du gouvernement, tout comme eux… Son cerveau cessa brutalement de raisonner. Il n’avait plus le temps pour ça. Ses doigts se refermèrent fermement sur le manche de la valise. Il allait devoir faire avec ce qu’il avait sous la main non ? Cette valise ou autre chose de toute façon… Chaze se redressa brusquement dans le dos de son assaillant, probablement en train de s’interroger sur l’origine du sang retrouvé sur place. Sans même attendre un mouvement de la part de ce dernier, il envoya la valise dans le crâne de l’inconnu, le frappant violemment derrière la tête. La force du désespoir glissée dans le mouvement ainsi que le poids de la valise, conséquent cela dit, eurent raison de son poursuivant qui s’étala de tout son long, le nez dans la poussière.

Encore abasourdi par son acte complètement fou, le jeune scientifique resta pantois pendant quelques longues minutes. Un homme sensé en aurait probablement profité pour prendre la fuite mais sa conscience s’affola soudain pour le sort de l’autre sur le sol. Non pas qu’il s’inquiétait pour lui personnellement ! Cependant, il n’avait pas envie d’écoper de la réputation de meurtrier ! Lentement, Chaze reposa son arme improvisée sur le sol et s’approcha de l’inconnu. Toujours sans brusquerie et avec une extrême prudence, il vérifia le pouls de l’autre. Il était en vie. Sonné pour un petit moment mais vivant ! Cette pensée lui arracha un soupir de soulagement tandis qu’il se redressait. Il n’avait plus rien à faire sur place, autant filer avant que son poursuivant ne reprenne connaissance. Pourtant, son regard se posa sur cette fameuse valise. Et si cet homme était venu la récupérer ? Que son précédent interlocuteur avait vu juste en ce qui concernait les deux Erasers ? Pour qu’au final, aucune des deux équipes n’avait prévu cette situation ? La curiosité l’emporta. L’autre était KO pour un moment non ? Il ne perdait rien à ouvrir ladite valise pour vérifier son contenu… Tout en posant un genou à terre, celui de la jambe blessée pour ne pas avoir à prendre appui dessus encore une fois, Chaze ouvrit la valise… et en resta pantois. S’il avait cru découvrir un contenu pareil dans une valise en soi des plus banales ? Si on excluait l’endroit où elle attendait sagement son propriétaire, cela allait sans dire ! Autant remettre la valise à sa place et faire comme s’il n’avait rien vu non ? Si son bénéficiaire légitime la récupérait en bonne et due forme, aucune raison d’effectuer un test AND sur la poignée de la valise non ? Il s’était montré plus qu’inconscient en appliquant son ADN sur la poignée de l’objet. Mais c’était un cas de légitime défense non ? Ce n’était pas comme s’il avait eu le choix ! C’est en ayant cet état d’esprit que Chaze voulut refermer ladite valise pour la remettre à sa place, ni vu, ni connu. A peine ses mains s’étaient posées sur la partie supérieure de l’objet, qu’un autre se collait contre l’arrière de son crâne. Bien trop familier celui-là pour qu’il ne devine pas instinctivement ce dont il s’agissait. Le canon d’un pistolet.

« Exactement l’ami. Tu vas gentiment refermer cette valise. » ordonna simplement une voix derrière lui.

Dire qu’il avait levé les yeux au ciel en entendant la première détonation, se demandant bien lequel des deux abrutis avait pu tirer. L’arme de Mac-Kendry avait beau être déchargée, connaissant ces deux-là, nul n’était à l’abri d’une catastrophe en leur compagnie. Voilà pourquoi le lieutenant Vince Sinner avait préféré rester en dehors du chantier, laissant le soin à ses gars de fouiller la zone et de récupérer le sujet émetteur de la puce. Une mission de ce genre devait être à leur portée et il s’en attribuerait tous les mérites. Oui sauf que voilà, après avoir entendu le remue-ménage à l’intérieur du chantier et avait décidé d’y jeter un œil. Progressant lentement, il n’avait trouvé aucune trace de ses deux subordonnés, jusqu’à un choc sourd à l’étage. La découverte d’une valise au contenu plus que suspicieux, il décida de prendre les choses en main. Constatant que sa cible s’exécutait docilement, n’ayant d’autre choix que d’obéir de toute façon, le sourire de Vince s’élargit un peu plus.

« Bien. Maintenant tu vas te relever. Lentement. Je ne voudrai pas tâcher cette valise avec ton sang vois-tu ? »

Au moins, les intentions de cet enfoiré étaient claires : Chaze savait à présent qu’il n’en réchapperait pas. Il aurait beau supplier, promettre de ne rien dire à personne, jamais l’autre le laisserait en vie après ce qu’il avait vu. Même s’il n’avait pas encore vu le visage de son assaillant, sa voix quant à elle, resterait longtemps imprimée dans son esprit. Pas étonnant que l’autre ne veuille prendre aucun risque à son sujet… Ce qui le surprenait davantage, c’était le fait que l’homme n’ait pas pris le risque de l’alerter pour achever celui qui était à terre. Après tout, il finirait tôt ou tard par se réveiller… A moins que le sang sur la bâche ait suffi à faire croire à son assaillant que l’inconnu était hors d’état de nuire ?
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17.01.15 1:26
Varig grimpa les marches, sur ses gardes. Le sang qu'il avait vu couler était frais, or il n'entendait pas une plainte, pas un appel au secours. Qui que soit le blessé il se faisait discret. Le genre à avoir quelque chose à se reprocher ou au moins à avoir vu quelque chose qu'il ne devait pas savoir.
Il se demanda s'il avait un lien avec les deux types qu'il avait laissé s'échapper puis haussa les épaules. Il aurait bien vite la réponse.

Pistolet au poing il arriva au premier étage, tous ses sens en alerte. Il avançait sans se presser, vérifiant chaque angle de mur avec méthode. N'importe qui en le voyant bouger en faisant un minimum de bruit aurait suspecté un entraînement militaire. Ce n'aurait pas été très éloigné de la vérité.
L'agent progressait avec l'aisance que procure l'habitude et parvint au niveau du trou qu'il avait repéré depuis l'étage d'en dessous.
Une trace de sang se détachait nettement sur le béton poussiéreux. Manifestement le blessé avait put se libérer et s'était dépêché de filer. Mais où? Il n'y avait aucune échappatoire possible à part le rez de chaussé.
Donc l'inconnu était encore là.

Prêt à tirer au moindre signe suspect, Varig suivit la trace de sang qui formait une piste en pointillé sur quelques mètres. Puis inexplicablement elle s'interrompait.
L'agent eu un temps d'arrêt, suspicieux. Le type ne s'était pas envolé. Où était-il alors? Il regarda autour de lui avec plus de vigilance.
Un morceau de bâche rougis traînait là, à quelques mètres de l'endroit où s'interrompait la trace.
Cela l'intrigua et il se dirigea vers cet indice, mit un genoux à terre avant de le ramasser avec précaution.
Du sang frais, encore. Le blessé pouvait donc être n'importe où...
Au moment où il se fit cette réflexion, il entendit un bruit derrière lui mais ressentit une intense douleur exploser dans son crane avant de pouvoir se retourner. Il s'effondra, assommé avant même d'avoir touché le sol, tombant sans le vouloir sur son pistolet.

-... Valise.

Ce mot fut la première chose qui traversa l'épais brouillard de son inconscience. Ce qui était d'une certaine façon assez ironique puisque c'était précisément une valise qui l'avait assommé.
Sa seconde pensée fut qu'il avait très mal à la tête. La troisième qu'il était vivant, et que c'était plutôt une agréable surprise, même avec un bataillon de marines en train de piétiner l'intérieur de son crane.
Il grimaça mais ne bougea pas. Au lieu de gémir et de s'agiter comme il en eu le réflexe, il se concentra.
Son corps répondait. Douloureusement. Il aurait sans doute les jambes un peu tremblotantes pendant quelques minutes, mais tout était encore à sa place. Il sentait aussi son pistolet lui rentrer dans les côtes.

On ne l'avait pas fouillé?

Il y avait du bruit à côté de lui. Deux personnes au moins.

-Bien. Maintenant tu vas te relever. Lentement. ordonna calmement une voix toute proche.

Il ouvrit les yeux mais ne vit qu'un pieds qui occupait presque tout son champ de vision.
Se relever? Il venait à peine de rouvrir les paupières!

-Je ne voudrai pas tâcher cette valise avec ton sang vois-tu ?

Varig ne comprenait pas ce qui se passait, mais une petite lueur s'alluma quelque part dans son cerveau endoloris. Danger.
Sa main gantée serra un peu plus fort son pistolet. Pas le temps de réfléchir.
Il resta une seconde sans bouger puis attrapa d'un coup la seule chose à sa portée qu'il tira puis poussa d'un seul coup: le pied posé devant lui.

Surpris par l'attaque, Vince décolla du sol et pressa accidentellement la détente de son arme. Le tir désintégra un morceau de plafond alors que l'Eraser chutait lourdement sur le dos, lâchant son arme sous le choc.

Pendant ce temps, l'agent bondit sur ses pieds, action aussitôt sanctionnée par un vertige qui le fit tituber. S'il avait été plus en forme il aurait analysé la situation d'un seul coup d’œil, neutralisé sa cible et embarqué la valise en tenant en respect l'autre type.
Sauf que son crane était au bord de l'explosion et qu'il titubait.

Il leva donc son arme pour tirer sur le type à terre, mais trébucha sur la valise encore ouverte et rata sa cible. A la place il toucha le pistolet à plasma qui fit un bond de plusieurs mètres avant de tomber par une fenêtre.

-Bordel de merde! jura Varig en s’étalant de tout son long sur le sol poussiéreux pour la deuxième fois en très peu de temps.

Lui aussi laissa échapper son arme, qui tomba au pied de l'inconnu blessé.
Légèrement sonné par la chute, Varig n'allait pas servir à grand chose, alors que l'Eraser reprenait déjà ses esprits et fixait l'arme, comme pour calculer le temps qu'il lui faudrait pour bondir dessus.
Trois hommes pour un pistolet. Si un jour on faisait un film ce serait un bon titre aurait pensé l'agent s'il avait été en meilleur état.

Pour l'heure ses pensées ne seront pas reproduites ici, consistant en une bordée ininterrompue de jurons dans une dizaine de langues.
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Chaze Ross
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21.01.15 17:35
Alors qu’il ne se faisait plus d’illusions sur son sort, l’intervention de l’individu, lequel gisait encore au sol il y a peu, inconscient, changea la donne. En une fraction de secondes, la situation se renversa et Chaze constata non sans un certain plaisir soulagé, que c’était en sa faveur. Le bruit de la chute de son interlocuteur l’incita à jeter un regard par-dessus son épaule, pour voir ce qui se passait dans son dos. Son cerveau pesa alors le pour et le contre. Lequel de ces deux personnes serait la plus dangereuse à son égard ? Celle qui avait annoncé son décès anticipé ou bien l’autre, dont les intentions restaient floues pour l’instant ? Le jeune scientifique se dit que c’était sûrement l’opportunité qu’il attendait pour s’enfuir, aussi essaya-t-il de se relever sur ses jambes. Son intention réveilla la douleur à sa jambe blessée et il ne tarda pas à se retrouver sur les genoux au lieu de courir vers la sortie la plus proche. Enfin, espérer courir dans son état… Trottiner à la rigueur ! Dans les deux cas, ça ne lui épargnerait pas une balle perdue de toute façon… Chaze sursauta en entendant quelqu’un jurer avec force. Cette fois, il se retourna pour de bon, histoire de trouver une raison à la colère de l’inconnu. Dire que ce dernier aurait pu retrouver l’avantage dans cette situation, étant le seul à posséder de quoi se défendre, puisque que l’autre individu venait de perdre son unique objet de pression sur eux deux. Son regard alla de la figure de son supposé interlocuteur –celui encore debout ou presque- au pistolet qui avait glissé de son côté. Sans attendre que l’autre ne s’en saisisse, le jeune scientifique réagit au quart de tour et prit l’objet entre ses doigts. D’instinct, il le pointa en direction de son agresseur, puisque le second inconnu ne paraissait pas être dangereux sur l’instant. Le dépit se lut sur le visage de son interlocuteur et Chaze ne put résister à l’envie de lui retourner un sourire plutôt satisfait…avant de le sentir devenir plus rigide. Il réalisa soudain le caractère confus de la situation. Lui qui ne voulait tuer personne… Pensait-il pouvoir rentrer chez lui sans aucun souci après cette altercation étrange ? Les deux autres personnes présentes voudraient le retrouver pour le faire taire. Alors quoi ? Les tuer ? Pour garantir sa propre sécurité ? Il ne voulait pas devenir un assassin !

« Je connais ce visage… » lâcha soudain Vince à son attention.

Passée la surprise de l’entendre lui adresser la parole de face cette fois, le jeune scientifique retrouva un rictus déplaisant sur le visage. Allons quoi… Il était si connu que ça dans cette ville ? Il ne pouvait pas croire une chose pareille. Ou alors, on le confondait avec une personne célèbre ? En d’autres circonstances, Chaze aurait pu s’en sentir flatté. Mais dans le cas présent, ça lui attirait des ennuis plus qu’autre chose !

« Je ne crois pas non. »

Sa voix lui parut incertaine, hésitante. Chose qui lui déplut beaucoup. Il aurait préféré rendre une allure plus confiante sur sa personne. Surtout dans ce genre de situation. Le jeune scientifique ne savait pas du tout quoi faire ! S’enfuir de la sorte allait lui créer davantage d’ennuis par la suite. Et il se refusait à abattre ces deux individus ! Son interlocuteur parut lire dans ses pensées –ou alors son visage reflétait son état d’esprit actuel, à son grand désarroi- et reprit la parole, d’une voix qui se voulait convaincante :

« Allons, vous n’êtes pas un tueur n’est-ce pas ? Donnez-moi ce pistolet et je vous laisse la vie sauve. »

Proposition plus qu’alléchante, il devait bien le reconnaître ! Chaze se mordit les lèvres. D’une, il n’avait pas confiance en cette personne. Et à supposer qu’il lui jette le pistolet en question, rien n’assurait que l’autre inconnu s’en sorte aussi. Ce type là en face de lui… A en juger par son regard, il était décidé à les abattre tous les deux pour s’en tirer. Ce fut la conclusion à laquelle arriva le jeune scientifique sans trop de peine. Si sauver sa peau n’était pas dans ses cordes à travers l’offre de son interlocuteur, pourquoi entraîner un possible innocent avec lui ? Certes, pour se retrouver dans cette situation lui aussi, Chaze ne se faisait pas d’illusions : l’autre devait avoir son quota d’affaires pas très nettes pour être ici. Est-ce que ça lui ôtait le droit de choisir que son existence s’arrête ici, dans ce chantier inachevé ?

« Et je dois vous croire avec ça ? Pas possible. » répliqua-t-il.

Cependant, ça ne l’aidait pas plus dans sa situation ! Le jeune scientifique réfléchit à toute vitesse alors qu’il jetait de fréquents coups d’œil en direction du second individu. Il ne voulait pas subir une attaque surprise de sa part. Question de prudence. Il se souvint alors d’un détail. Il devait faire parler son interlocuteur. Avec un peu de chance, ce dernier se trahirait tout seul non ? Et ça lui donnerait un peu de temps pour espérer trouver une solution.

« Jouer les casse-cou à votre âge, ce n’est pas raisonnable vous savez ? » lança-t-il soudain en direction de l’inconnu, lequel ouvrit des yeux ronds.

« Que… ? »

« Je veux dire… Bien sûr que le contenu de cette valise en vaut la chandelle toutefois, n’est-ce pas le travail de subordonnés ? Sauf si vous n’en avez pas du fait de votre position en bas de la hiérarchie… »

« Espèce d’enflure ! »

Le rouge colorait ses joues à une vitesse extraordinaire. Vince roulait des yeux, fou de rage de ne pas pouvoir se faire respecter davantage de la part d’un vulgaire civil, qu’il avait à sa portée quelques secondes auparavant. Dire qu’il ne faisait pas le fier toute à l’heure ! De son côté, Chaze agita un peu le pistolet, voyant que l’autre tentait de se rapprocher et glissa un bras sous sa veste, tâtonnant Dieu sait quel objet se trouvait dans l’une des poches intérieures de celle-ci.

« Vulgaire insecte. Je vais te tuer. Et je savourerai chaque seconde de ta souffrance sous les balles de ce pistolet. Ce sera long et douloureux. Sois en certain. Civil ou non. Innocent ou non. » ragea alors Vince, de plus en plus énervé face à cette attitude provocatrice.
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Varig Cross
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25.01.15 16:49
Quand Varig eu fini de jurer et récupéra assez de présence d'esprit pour sauter sur ses pieds, il commença par se demander machinalement lequel des deux inconnus l'avait assommé. Après quoi il chercha son pistolet, qu'il eu la mauvaise surprise de découvrir dans des mains qui n'étaient pas les siennes.
La bonne nouvelle c'est qu'il n'était pas pointé sur lui. La mauvaise, c'est qu'une fraction de seconde suffirait au tireur à corriger la trajectoire et à l'abattre.
Une fois de plus ses réflexes d'agent surentraîné prirent le dessus, et avant même de l'avoir réalisé il avait levé les mains en l'air.
Tout en fixant le canon du pistolet, tenaillé par un méchant mal de crane, Varig se dit que sa journée était vraiment mal partie.

-Je connais ce visage… lâcha soudain le type désarmé.

L'agent commença par grimacer.
Sa tête lui faisait un mal de chien, ainsi que son pouce, dont l'ongle semblait mystérieusement s'être cassé dans sa chute.
Et puis son cerveau encore brumeux analysa la phrase. Avait-il était reconnu? Difficile de savoir qui parlait à qui avec un orchestre Wagnérien entre ses neurones.

-Je ne crois pas non, répondit le tireur avec un rictus.

Le ton manquait de fermeté, la posture de tir était clairement mauvaise. Lentement les rouages du cerveau se mirent en marche.

-Allons, vous n’êtes pas un tueur n’est-ce pas ? Donnez-moi ce pistolet et je vous laisse la vie sauve, poursuivit le second type, aidant un peu la réflexion de l'agent à progresser.

Insensiblement, il baissa les mains. Non seulement le type devant lui n'était pas un assassin, ni même un tireur entraîné, mais en plus il n'était armé que de son pistolet non létal. Ce que personne ne semblait d'ailleurs l'avoir remarqué à part lui.

-Et je dois vous croire avec ça ? Pas possible finit par répliquer le type armé, de plus en plus nerveux.

Le ballet sous le crane de Varig commençait à diminuer d'intensité, et il estima la distance qui le séparait du pistolet à impact.
Dans son état, impossible de savoir s'il pourrait bondir assez vite pour désarmer son premier adversaire avant de tirer sur le second pour le mettre hors-course. Parce que qui que soit ce type, ses "promesses" n'auraient pas trompé un gamin de cinq ans. Il comptait flinguer tout le monde, et dès que possible.
Il lui manquait quelques centimètres pour tenter le coup.

-Jouer les casse-cou à votre âge, ce n’est pas raisonnable vous savez ?
-Que… ?
-Je veux dire… Bien sûr que le contenu de cette valise en vaut la chandelle toutefois, n’est-ce pas le travail de subordonnés ? Sauf si vous n’en avez pas du fait de votre position en bas de la hiérarchie…
-Espèce d’enflure !


Le tireur était concentré sur son interlocuteur et se contentait de coups d’œil réguliers vers sa deuxième cible. Insensiblement, Varig commença à s'approcher, calant ses mains levées à la hauteur du canon dans un geste naturel.
Contrairement à l'autre type qui parlait à tord et à travers, il ne dit rien. Mieux valait que le centre de l'attention reste sur l'échange plutôt que de venir sur lui.
Le second type tenta de se rapprocher lui aussi, mais un petit mouvement de canon le figea sur place. Varig s'efforça de prendre un air innocent quand le tireur jeta un rapide coup d’œil vers lui en fouillant dans sa veste.

-Vulgaire insecte. Je vais te tuer. Et je savourerai chaque seconde de ta souffrance sous les balles de ce pistolet. Ce sera long et douloureux. Sois en certain. Civil ou non. Innocent ou non.

L'agent jeta un regard soudainement intéressé vers l'auteur de cette tirade haineuse. Civil? L'autre avait parlé de subordonnés un peu plus tôt. Avait-il affaire à un Eraser? Plutôt du genre expéditif vu ses manières. Ça changeait la donne.
Il était sans doute au milieu d'une confrontation entre un flic pas très net et un suspect pas très rassuré avec la jambe en miettes.
Or la concentration en Erasers au mètre carré commençait à être dangereusement élevée. Plus question de déclencher une fusillade.

Varig se racla la gorge pour attirer l'attention sans se faire abattre.

-Si je puis me permettre, lâcha-t-il d'un ton affecté, Je trouve ce type extrêmement antipathique. Vous semblez très occupés tous les deux, alors je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Tout ce que je suis venu chercher c'est...

Il baissa les mains et fit un pas prudent vers la valise posée par terre, et manqua de lâcher un juron en découvrant son contenu pour la première fois.
Une dizaine de petites fioles injectables étaient soigneusement alignées. Le genre de marchandises qui semblaient coûteuses et illégales à n'importe qui.
Un dealer plus exercé aurait peut être put identifier les marques apposées dessus, mais l'agent en fut incapable.

Sa tête lui faisait mal, et cette seconde d’arrêt lui avait fait perdre l'effet de surprise.

A peu près certain que le type au pistolet ne lui tirerait pas immédiatement dans le dos -et surtout conscient que cela serait seulement douloureux, mais pas mortel- il se pencha sur la valise et la referma.
Il fit ensuite quelques pas vers la sortie, mais s'arrêta comme s'il se ravisait.

-Avant que je parte...lâcha-t-il faussement pensif, calculant son angle.

D'un mouvement rapide il pivota sur lui même en prenant de l'élan pour expédier son fardeau directement derrière la tête de l'Eraser à côté de lui, qui lâcha une onomatopée avant de tomber en avant, proprement assommé.
L'agent reprit son équilibre, manquant de tomber à nouveau avant de parvenir à se remettre d'aplomb.

-Bien, lâcha-t-il avec flegme. On dirait que votre problème avec les forces de l'ordre est réglé. Je ne vous demande rien sur les raisons de votre présence ici, mais auriez-vous en revanche la bonté de me rendre mon pistolet?

Toujours calme, il tendit la main. En réalité il était beaucoup moins sûr de lui qu'il ne l'aurait voulu.
Difficile de savoir si sa petite intervention avait suffit à mettre l'autre en confiance, au point de lui confier une arme?
Au pire il serait toujours temps de l'attaquer. En utilisant la valise comme bouclier, peut être pourrait-il s'approcher assez pour s'emparer du pistolet.
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Chaze Ross
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25.01.15 18:10
Les menaces de son interlocuteur faisaient clairement froid dans le dos. Même si l’intéressé n’avait pas pour habitude de se soucier de ce genre de propos à son égard –la concurrence était particulièrement rude au sein du corps scientifique-, il devait reconnaître qu’autant de haine dans la bouche de quelqu’un le laissait un peu mal à l’aise en sa présence. Sans compter que sa vie était en jeu et qu’il n’avait pas la moindre intention de la perdre ici même. C’est fou comment l’instinct de survie peut se révéler pénible dans ce genre de circonstances… Du mouvement sur la gauche détourna un instant son attention, à la fois du possible Eraser, comme du contenu de la poche intérieure de sa veste. Le second homme avait retrouvé l’usage de ses capacités motrices lui aussi ? La situation se dégradait encore plus. Si les intentions de son interlocuteur étaient particulièrement claires, celle de l’autre en revanche… C’était bien ce qui le rendait dangereux, peut-être plus encore que le premier homme. Chaze ne pointa pas son arme sur le propriétaire légitime de celle-ci mais il lui jeta un regard qui en disait suffisamment long sur ce qu’il pourrait faire si jamais l’autre se montrait hostile. D’accord, il n’avait jamais manié de pistolet auparavant et espérait sincèrement n’avoir jamais l’occasion de s’en servir. Cependant… Cependant quoi ? Etait-il prêt à tirer sur cet inconnu ? La réponse était oui. Ne pas le tuer mais le blesser suffisamment pour le mettre hors d’état de nuire. Il risquait bien de ne pas avoir tellement le choix de toute façon… Dans un mouvement involontaire probablement, le jeune scientifique fit un pas ou deux en arrière. L’effort lui en coûta mais il parvint de justesse à masquer un rictus de douleur. Dire qu’il espérait partir de la sorte ? Sérieusement ? La voix du second homme s’éleva alors, coupant ainsi les menaces de son interlocuteur présumé. Hein ? Il parlait comme un gentleman alors que lui aussi devait avoir de drôles de raisons pour se trouver sur place, armé qui plus est… Chaze arqua un sourcil en l’écoutant parler sans cesser de pointer le pistolet en direction du prétendu Eraser. Au moins, ils étaient d’accord sur un point mais le jeune scientifique eut du mal à rire du choix des mots de l’intéressé. En d’autres circonstances, peut-être l’aurait-il pris avec humour, heureux de trouver quelqu’un qui savait se montrer sarcastique lorsque la situation l’autorisait. Toutefois, à l’heure actuelle, ne sachant pas s’il pouvait considérer l’autre comme un allié, Chaze se méfiait de lui. Il était venu pour la valise ? Au point de neutraliser deux hommes ? Et bien qu’il s’en aille avec ! Cela lui ferait toujours un témoin de moins pour ce qui allait suivre… Le scientifique eut bien du mal à ne pas diriger son arme vers l’individu qui venait de parler quand ce dernier s’activa. Aucun de ses gestes n’étaient dangereux à priori mais peut-être était-il rancunier en ce qui concernait le coup porté avec ladite valise ?

« Avant que je parte… »

Le soulagement s’était emparé de lui en voyant que le second homme s’apprêtait à quitter la scène. L’entendre revenir sur un point lui fit redouter le pire. Pourtant, Chaze assista à ce qui suivit, incrédule, sans comprendre ce qui se passait brusquement. Pourquoi l’inconnu avait-il… ? Inconscient, il laissa retomber ses bras, tendus à l’horizontale jusqu’alors, ne s’étant même pas aperçu qu’il commençait à avoir de ces crampes ! Merci adrénaline ! Comment diable ce type avait pu trouver la force d’envoyer la valise dans la tête du second, après le coup qu’il avait reçu ? Il paraissait s’être encore difficilement remis de celui-ci… Et surtout, pas très soucieux du contenu de la valise en question pour s’en servir de la sorte… Le scientifique mit quelques secondes avant de cerner le sens des propos de son nouvel interlocuteur présumé et apercevoir cette main tendue dans sa direction l’y aida en partie.

« Parce que vous croyez sincèrement qu’ils vont en rester là ? Après avoir vu mon visage et entendu ma voix ? Non je ne crois pas. Si vous n’étiez pas intervenu aussi vite, peut-être que j’aurai eu le temps d’enregistrer autre chose que cette bordée d’insultes, quoique suffisante dans un sens… »

Se disant, il ressortit la main, jusque-là cachée dans sous sa veste pour en ressortir ce qui ressemblait à un vulgaire stylo. A l’exception qu’à son extrémité, se trouvait une petite bille noir ébène. A première vue, rien ne pouvait attirer l’attention sur l’objet mais le scientifique enchaîna dans la foulée.

« Une idée du département technologique paraît-il… Plus facile pour enregistrer nos notes vocales au cours de nos expériences… Ce sont leurs mots exacts mais je ne pensais pas devoir m’en servir un jour. Passons. »

Cette fois, le pistolet se braqua bel et bien en direction de son propriétaire légitime. Malgré l’aide évidente qu’avait pu lui apporter l’inconnu, Chaze ne savait pas encore s’il pouvait lui faire confiance. Et ça se lisait dans son regard.

« Comment être certain que vous ne me ferez pas subir le même sort qu’à ces deux hommes une fois que je vous aurai rendu votre arme ? C’est regrettable à dire mais avec le fric que vous rapportera le contenu de la valise, vous obtiendrez largement de quoi vous en procurer un nouveau. »

Minute. Depuis quand il se comportait de la sorte ? D’accord sa vie avait été mise en jeu à plusieurs reprises au cours de cette journée riche en rebondissements. Cependant, il ne pouvait pas cracher sur la bonne volonté de son interlocuteur. Il aurait très bien pu partir et l’abandonner à ses états d’âmes personnels en compagnie de l’Eraser. Ils se jaugèrent pendant un temps qui parut durer une éternité aux yeux de Chaze, avant que ce dernier ne finisse par soupirer bruyamment. Il ne savait rien sur cet homme, lequel paraissait n’en avoir qu’après cette maudite valise. Pourquoi le réduire au silence après tout ? Il gâcherait son temps et le sien par la même occasion. Le scientifique hésita encore une fraction de secondes avant de déclarer :

« Très bien, je vais vous la rendre mais seulement lorsqu’on sera sorti de cette décharge. Est-ce acceptable pour vous ? »

D’un côté, il ne lui laissait pas tellement le choix non plus. Laissant le soin à l’inconnu de récupérer la valise si telle était son intention, les deux acolytes prirent ainsi la direction de la sortie. Le premier étage se révéla être un véritable dédale fantôme, abandonné depuis trop longtemps par ses créateurs. Un peu comme à l’image des Evolves… Chassant cette pensée de son esprit, Chaze se concentra davantage sur chacun de ses pas. Ils progressaient lentement, faisant volontairement un détour pour déboucher directement du côté de la ville. Une chance que son interlocuteur n’ait pas encore fait une remarque concernant sa jambe blessée. Le scientifique n’aurait pas su quoi lui répondre. L’inconnu en tête, Chaze le suivait doucement, trop à son goût d’ailleurs. Dire qu’avant, ils ne se connaissaient pas, peut-être s’étaient-ils déjà rencontrés dans les rues de Madison sans jamais s’être adressé la parole ? Et voilà qu’à présent, ils s’en étaient tirés de justesse… Alors même qu’il apercevait déjà les premiers immeubles de la ville à travers le voile transparent d’une bâche recouvrant une possible future fenêtre, un craquement sinistre se fit entendre sous ses pieds.

« Oh non pas enc- » commença-t-il avec dépit.

Le sol ne lui permit pas d’aller au bout de sa plainte teintée d’amertume certaine. Il céda sous son poids, épargnant de justesse son acolyte. Pourquoi fallait-il que ça tombe sans arrêt sur lui ? Il avait subi une malédiction en lien étroit avec ce chantier ou bien… ? Traversant brutalement le plafond, le scientifique s’écroula lourdement sur le col, couvert de poussière et d’autres débris non identifiés. La première infiltra sa gorge et ses poumons, le faisant tousser pendant de longues minutes avant de finir par retomber calmement sur le sol. Cette fois, une bordée de jurons lui échappa sans qu’il ne puisse la contenir. Plus jamais on ne lui donnerait de rendez-vous ici même ! Pas de son vivant en tout cas ! Etendu sur le dos, Chaze roula sur le côté pour essayer de se mettre sur le ventre. Il doutait de pouvoir se redresser autrement, compte tenu de l’état de sa jambe. Mais sa main droite, laquelle tenait fermement le pistolet, trempa dans un liquide au passage. Grimaçant de dégoût à l’idée de deviner ce dont il pouvait s’agir, du fait des nombreux sans-abris qui devaient venir trouver refuge sur place une fois la nuit tombée, il se figea net en découvrant sa couleur. Rouge. Il n’avait quand même pas écrasé –voire tué- quelqu’un lors de sa chute ?! Passée la surprise, le scientifique releva la tête pour découvrir le visage, tout aussi surpris que lui dans la mort, de l’Evolve qu’il avait tenté d’aider. Un petit orifice circulaire bien net se découpait en plein milieu de son front. Un haut-le-cœur monta dans sa gorge et Chaze eut tout juste le temps de tourner la tête sur la gauche pour vomir son déjeuner. Pourquoi… Pourquoi après avoir été si proche de goûter enfin à la liberté ? Parce qu’il désirait être libre, on avait brutalement mis fin à sa vie ? Cela n’avait aucun sens ! Dire qu’il les avait vus partir en courant, plein de rêves et d’espoirs… Le travail de cet autre Eraser sans doute ?

« Merde… »

Un violent tremblement le prit. Ce n’étaient pas de nouveaux hauts-le-cœur cette fois. Mais une sorte de colère sourde couplée à ce sentiment de se sentir soudain abattu, incapable d’aller de l’avant. Etait-ce aussi le sort qu’on lui réservait ? Pour avoir essayé de les aider à être libres ? Des bruits de pas se firent entendre derrière lui mais Chaze n’eut pas le courage de se retourner pour faire face au nouveau venu. Si ce dernier avait l’intention de lui arracher l’arme des mains, alors il ne rencontrerait aucune difficulté à la lui reprendre. Et même de mettre fin à ses jours lui-même.
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01.02.15 1:26
Varig ne s'attendait pas exactement à récupérer son pistolet immédiatement, mais la réponse de son interlocuteur le surprit.

-Parce que vous croyez sincèrement qu’ils vont en rester là ? Après avoir vu mon visage et entendu ma voix ? Non je ne crois pas. Si vous n’étiez pas intervenu aussi vite, peut-être que j’aurai eu le temps d’enregistrer autre chose que cette bordée d’insultes, quoique suffisante dans un sens…

L'autre sortit une sorte de stylo de sa veste, et l'agent se tendit. Ce genre d'outil était encore utilisé, mais par peu de gens. A l'ère du tout électronique qui prenait encore la peine d'écrire à la main? Généralement cela servait à ne pas laisser de traces électroniques.
Son propre carnet était caché en lieu sûr, loin de Sofia et tous ceux qui voudraient décoder ses pensées. Finalement ce fut le tireur qui lui donna l'explication de cet anachronisme.

-Une idée du département technologique paraît-il… Plus facile pour enregistrer nos notes vocales au cours de nos expériences… Ce sont leurs mots exacts mais je ne pensais pas devoir m’en servir un jour. Passons.

Varig plissa les yeux, fixant distraitement l'arme pointée sur lui. Un enregistreur du département technologique? Nos expériences?
L'homme devant lui n'était pas un Eraser de toute évidence. Rien que sa façon de tenir son arme dénonçait immédiatement un civil peu ou pas formé au combat. Donc un scientifique? Qu'est ce qu'un scientifique venait faire ici? Avait-il un rapport avec les injecteurs dans la valise?
Lentement le puzzle commençait à s'assembler dans son esprit encore endoloris, sans qu'il trouve encore la solution. La voix de l'inconnu l'interrompit avant qu'il n'aille au bout de ses déductions.

-Comment être certain que vous ne me ferez pas subir le même sort qu’à ces deux hommes une fois que je vous aurai rendu votre arme ? C’est regrettable à dire mais avec le fric que vous rapportera le contenu de la valise, vous obtiendrez largement de quoi vous en procurer un nouveau.

L'agent sourit, comme s'il était amusé. La suite logique du jeune homme était simple, et finalement assez juste.
Le problème, c'est qu'il n'y avait pas vraiment de bonne réponse. Bien sûr il aurait put jouer l'arrogance. Lui dire qu'il maîtrisait la situation et pouvait le désarmer à tout instant. Ou même le distraire pendant la seconde qui lui serait nécessaire à bondir sur lui. Protester de ses bonnes intentions ne servait à rien; au final l'autre n'aurait toujours que sa parole. Ce qui avait une valeur très relative quand sa vie était en jeu.

Finalement ce fut l'autre qui brisa le silence le premier pour les sortir de l'impasse.

-Très bien, je vais vous la rendre mais seulement lorsqu’on sera sorti de cette décharge. Est-ce acceptable pour vous ?

Varig fit mine de réfléchir quelques secondes. Traverser la décharge désarmé ne lui plaisait pas beaucoup, mais d'un autre côté c'était le meilleur moyen de convaincre le scientifique de ses intentions pacifiques. Et découvrir les siennes.
A nouveau il sourit.

-C'est tout à fait correct... J'ouvre la marche je suppose?

La question n'était que rhétorique et il se mit en route.
Plutôt que de descendre directement et de marcher à découvert, le duo s'orienta à travers le bâtiment, abandonné au beau milieu de sa construction. Varig tenait toujours la précieuse valise, tandis que l'inconnu gardait le pistolet.
Ils avançaient trop lentement au goût de l'agent, qui ne fit pourtant aucune remarque. La jambe du blessé devait déjà suffisamment le faire souffrir, bien qu'il ne se plaigne pas. Et au moins il avait du temps pour réfléchir.
Le type blessé dehors... Il cherchait à éviter la milice. Comme ce scientifique. Étaient-ils ensembles? Son cerveau peinait encore à faire des hypothèses, résultat du coup sur la tête sans doute.

Finalement après quelques minutes de marche silencieuse ils arrivèrent au bout du bâtiment. Il ne restait plus qu'à descendre, marcher jusqu'à la clôture et disparaître dans la foule.

Malheureusement, le destin ne comptait pas leur faciliter la tâche. Alors qu'ils approchaient du bout de leurs peines, le sol émit un craquement sinistre.
Varig réagit avant même de comprendre ce qui se passait: il plongea en avant pour se coller au mur le plus proche.
Le scientifique derrière lui n'eut pas ce réflexe et suivi le déluge de débris et de béton à l'étage inférieur.

L'éboulement ne dura que quelques secondes avant de s'arrêter, ne laissant que des fragments instables et de la poussière.
L'agent se redressa lentement, prenant garde de ne pas s'approcher de la zone friable.

En tant normal il était plutôt content que ce genre de choses arrive aux gens qui braquaient une arme sur lui, mais en l’occurrence, il guetta le cratère avec une sorte d'agacement. L'effondrement avait fait un vacarme de fin du monde, et quelqu'un risquait de venir jeter un œil... Comme s'il avait besoin de ça.

Décidé à quitter les lieux sans perdre de temps, il contourna le trou béant et marcha jusqu'à l'escalier le plus proche qu'il descendit quatre à quatre.
Une porte qui n'avait jamais été posée fermée par une bâche était tout ce qui le séparait de l'extérieur. Pourtant, il s'arrêta, indécis.
L'autre type était sûrement en sale état. Peut être mort. Il n'avait aucune obligation d'aller l'aider. Il avait la mallette.
D'un autre côté le scientifique aurait put l'abattre et n'en avait rien fait. A défaut de faire de lui un allié, ça ne lui donnait pas envie de le laisser à son sort.

Avec un gros soupir il se détourna de la sortie et chercha où il avait atterri. Il n'y avait pas beaucoup d'endroits possible, un il lui suffit de suivre la poussière en suspension jusqu'à un tas de gravats.

L'homme était étendu là, couché à côté d'un autre corps. Varig s'approcha sans hésiter.
Un coup d’œil lui suffit à reconnaître le type qu'il avait croisé un peu plus tôt. Mort, constata-t-il.
Se concentrant sur son compagnon d'infortune, il franchit les derniers pas qui les séparaient. Il tremblait mais semblait entier.

L'agent se pencha sur lui et récupéra son arme qu'il rengaina. Ceci fait il se redressa.
Le scientifique semblait à peu près entier. Tant mieux se surprit à penser l'agent.

-Allez lève toi, faut pas traîner ici lui lança-t-il en lui tendant une main gantée. Au fait, je m'appelle Varig.
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Chaze Ross
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07.02.15 12:10
Sentir le poids presque réconfortant de l’arme quitter ses mains, le fit se retrouver dans une extrême vulnérabilité de son point de vue. Tandis que la découverte de son client, mort, commençait doucement à retomber et que le flux de pensées naturel qui animait son esprit en temps normal reprenait ses droits, le scientifique se reprocha de n’avoir pas réagi plus rapidement à l’approche de son interlocuteur. Si son hypothèse était la bonne et que l’Evolve mort à ses pieds l’était à cause de cet individu ou de celui que ce dernier avait neutralisé à l’étage du bâtiment… Il n’était pas sûreté avec lui ! Surtout sans arme pour se défendre ! L’autre avait non seulement la valise en sa possession –qui, le cas échéant, aurait très bien pu devenir un objet de transition vers la liberté- mais venait en plus de récupérer son arme ! Chaze ferma les yeux, se maudissant une dernière fois. Il était persuadé de bientôt sentir le canon du pistolet derrière sa tête. Une fraction de secondes plus tard et tout serait terminé. Oui seulement voilà, rien ne se passa comme il l’avait imaginé. Une sorte d’ordre autoritaire à peine masqué résonna à ses oreilles et le jeune homme releva la tête, pris au dépourvu, manquant de peu de se prendre la main gantée de son interlocuteur dans la figure, laquelle venait soudain de jaillir dans son champ de vision. Comme si l’autre comprenait sa méfiance ou son interrogation légitime quant à cette attitude, voilà qu’il se présentait en plus ? Bon, il pouvait très bien s’agir d’un nom d’emprunt ou de code, Chaze n’était pas dupe à ce point tout de même. Toutefois, la démarche de ce dénommé Varig eut le mérite de réenclencher le fonctionnement de ses neurones et par eux, l’ensemble de son corps. A l’aide d’un mouvement plus mécanique qu’autre chose en réalité, il attrapa la main de l’homme qui l’aida à se remettre debout. Sans plus de cérémonies, ce dernier l’enjoignit à le suivre à travers le dédale de graviers qui constituait la base du chantier en lui-même, prenant soin de mesurer la longueur de ses enjambées pour que le scientifique parvienne à suivre avec sa jambe en charpie. L’heure n’était pas aux questions, lesquelles venaient tout de même se presser derrière les lèvres de Chaze. Pourquoi cet homme faisait-il ça ? Pourquoi ne pas l’avoir froidement abandonné à son sort une fois que l’autre Eraser serait revenu à lui ? Pourquoi ne pas s’être contenté de sa vraisemblable mission ? Et surtout, est-ce que cette personne était-elle digne de confiance ? N’était-elle pas responsable du meurtre de son client, et probablement celui de son compagnon dont il n’avait pas aperçu le corps lors de sa chute ?

Comprenant bien que la situation actuelle exigeait de lui qu’il se concentre soit sur ses questions, soit sur leur progression, le jeune homme choisit la seconde option. A supposer que ce Varig n’ait strictement rien à voir avec les Erasers présents et dont le but aurait été de récupérer cette fichue valise, alors inutile de leur faire perdre du temps bêtement, pire, de les mettre de nouveau en danger inutilement pour satisfaire à ses interrogations. Si son guide improvisé avait réellement voulu se débarrasser de lui –à moins d’avoir un penchant sadique visant à supprimer de ses propres mains les témoins indésirables-, l’abandonner à son sort lui aurait grandement facilité la tâche et ce, à tous les points de vue. Cette suite de réflexions silencieuses faillit lui arracher un soupir. Ils n’étaient pas encore tirés d’affaire, lui le premier, pourquoi se prendre la tête à ce point… ? Ils finirent par atteindre l’extrémité du terrain consacré au chantier mais étant donné leur allure plutôt suspecte à tous les deux –l’un armé avec une valise au contenu louche, l’autre avec du sang sur lui- mieux valait qu’ils évitent les rues trop fréquentées. Surtout que la journée battait son plein, les passants étaient nombreux. Pas le choix, ils durent faire un détour parmi des quartiers moins fréquentables par définition, ressemblant plus à des ghettos qu’autre chose. Au moins, on ne leur poserait pas de question et leurs visages tomberaient dans l’oubli le plus désintéressé qui soit. Jusqu’à ce que la douleur devienne véritablement insupportable pour lui, les deux compagnons d’infortune progressèrent lentement et marquèrent une pause dans une ruelle plus sombre que les autres. Ici, même le soleil semblait se montrer discret et ses rayons ne filtraient pas toujours entre les immenses immeubles délabrés en briques rougeâtres. Comme quoi, l’évolution technologique ne profitait toujours qu’aux plus riches et aux plus influents… Malgré tout, en relevant un peu le nez, le scientifique eut l’impression de reconnaître le secteur. Y était-il déjà venu auparavant ? Probable, la plupart des bases pro-Evolves se cachaient des Erasers en s’installant dans des quartiers que même ces derniers évitaient de traverser sans être en nombre suffisant et bien armés pour parer à d’éventuelles embuscades citadines. N’ayant pas envie de se rendre à l’hôpital pour devoir justifier sa blessure, peut-être valait-il mieux pour qu’il se présente dans l’une de ses bases. Certains de leurs membres étaient médecins, plus qu’il ne l’était lui-même malgré quelques vagues connaissances résultant du savoir populaire. Du bon sens en quelque sorte.

« Pourquoi m’avoir aidé ? Vous aviez deviné que c’était moi qui vous ai frappé avec cette valise pourtant… ? » lâcha-t-il alors, n’y tenant plus.

Avait-il seulement bien fait de lui rappeler l’origine de cette douleur qui devait probablement toujours marteler l’intérieur du crâne de son interlocuteur ? Sans doute que non mais Chaze voulait connaître les intentions de cet homme. Et puis, ce dernier n’allait pas menacer ou frapper un blessé non ? Il avait eu bien plus sa part de douleur pour la journée et même le reste de la semaine !
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15.02.15 0:13
Après quelques secondes d'hésitation, l'inconnu finit par saisir la main que lui tendait Varig. Il était manifestement secoué et l'agent prit en main la suite des opérations.
Fuir et disparaître avaient été les premières choses qu'on lui avait apprit et c'était aussi parmi les plus utiles. Il ne lui fallu que quelques secondes pour décider que leur duo devait privilégier la vitesse sur la discrétion, et quelques instants de plus pour établir un itinéraire plus précis à travers le chantier.

Moins d'une minute plus tard les deux hommes débouchaient dans une rue animée, se faufilant à travers la foule. Varig obligea son "compagnon de fortune" à presser l'allure malgré sa blessure, pressé de quitter les lieux avant d'attirer l'attention.

Le duo s'engouffra ensuite dans les rues tortueuses de l'entre-deux, moins fréquentées et moins fréquentables. Après avoir marché un certain temps, l'agent accorda une pause, estimant la distance assez grande, la ruelle assez déserte et "son" blessé trop fatigué pour bouder ce luxe.
Il se concentra quelques instants sur sa propre santé. Sa tête était de moins en moins douloureuse malgré une sorte de bourdonnement qui persistait au dessus de son oreille. Mais au moins il avait les idées claires.
Ses muscles étaient légèrement plus tendus que d'ordinaire, mais sans que cela suffise à le ralentir.

Satisfait de cet examen sommaire, il réfléchit rapidement à la suite. Normalement il devrait livrer la mallette à Sofia.
D'un autre côté il avait quelqu'un de plus intéressant avec lui, et il comptait bien en tirer parti.

-Pourquoi m’avoir aidé ? intervint finalement l'objet de sa réflexion, sortant soudain de son silence. Vous aviez deviné que c’était moi qui vous ai frappé avec cette valise pourtant… ?

L'agent grimaça. Non il n'avait pas deviné. Outre qu'il n'avait pas prit le temps d'y réfléchir, le tueur psychopathe faisait un meilleur suspect que ce type incapable de tenir un pistolet. Ce qui donnait au bourdonnement entre ses oreilles quelque chose d'humiliant.
Il prit quelques secondes pour effacer son agacement de sa face et sourire avec une bonne humeur qu'il ressentait presque.

-Vous aviez l'air d'avoir des ennuis, remarqua-t-il. Vous avez eu l'occasion d'abattre les gens sur votre route et vous ne l'avez pas fait, alors disons que nous sommes quittes.

Il marqua une pause, comme s'il réfléchissait, appuyant son regard sur la jambe du blessé.

-Vous n'avez pas plus l'air d'apprécier les forces de l'ordre que moi. J'ose en déduire que vous n'irez pas à l’hôpital. Peut être puis-je éventuellement vous être utile... Et espérer le même genre de service un de ces jours. Seul vous ne vous traînerez pas très loin et vous pourriez faire une mauvaise rencontre.

Il tendit à nouveau la main.

-Je m'appelle Varig, se présenta-t-il à nouveau. Et jusqu'à ce que vous vous trouviez dans un endroit où personne ne cherche à vous tuer je suis votre meilleur ami. Alors, où on va maintenant, mon cher...?
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Chaze Ross
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28.02.15 17:18
A en juger par l’expression de son interlocuteur, la nouvelle n’eut pas l’air de passer aussi facilement que le jeune scientifique s’imaginait. Et ben quoi ? Cet homme allait vraiment lui piquer une crise pour apprendre qui était la personne à l’origine de son mal de tête ? Il allait s’offusquer pour si peu ? Chaze ne s’attendait pas à d’autre réaction de sa part en réalité, et voir que le dénommé Varig réagissait comme il s’y était attendu le fit bêtement sourire. Même si dans sa situation, il aurait mieux fait de se tenir sur ses gardes et non pas afficher cette satisfaction personnelle, qui, il en était intimement convaincu, risquait à coups sûrs de lui attirer encore plus d’ennuis, si c’était possible. Le sourire de son interlocuteur le prit au dépourvu en revanche. Etait-il de ceux qui masquent leur irritation grandissante avec le plus beau des sourires, histoire de désarmer les responsables de leur mauvaise humeur ? Jouant les niais, le jeune scientifique lui adressa un semblant de sourire, sorte de rictus grimaçant qui traduisait plus l’embarras de son créateur que d’un réel sentiment de bien-être.

« Ça y est mon vieux. Tu vas en prendre plein la gueule, une seconde fois. Et pas sûr que tu en réchappes cette fois… Mon dieu, ce type va me casser la tête… ! »


Pourtant, la prise de parole qui suivit ne lui permit pas de conserver sa tentative de sourire. Et c’était probablement pour le mieux à en juger par ce qu’il était capable d’afficher à cet instant précis… Chaze n’en revenait pas, l’autre ne lui tenait pas rigueur pour son acte ? Il considérait même qu’ils étaient quittes ? Simplement parce que le jeune scientifique n’avait pas eu l’audace de tirer une balle dans la tête d’un homme inconscient ?

« Il faut croire que j’ai encore de l’honneur à revendre tout simplement. » rétorqua-t-il avec un sourire plus sincère que le précédent.

S’il croyait à ses propres dires ? Et comment ! S’il n’avait aucun honneur, jamais il n’aurait pu faire tout ce qu’il avait fait jusqu’à présent : se découvrir un goût prononcé pour le danger en continu, mener une double vie, aider les moins chanceux que lui dans cet univers impitoyable… Chaze aperçut le regard de son interlocuteur se diriger vers sa jambe blessée. Est-ce que ce coup d’œil prolongé signifiait par-là la fin de leur conversation ? Après tout, ils n’avaient certainement rien en commun, si ce n’est cette étrange valise au contenu plus que jalousé semble-t-il. Le plus simple n’était-il pas qu’ils reprennent chacun leur route guidant à leurs existences respectives, sans un mot de plus ? Le jeune scientifique n’avait pas l’intention de s’immiscer plus longtemps dans celle de Varig et soigner sa jambe avant que son état ne s’aggrave était sa priorité actuelle. Viendrait ensuite le moment de régler ses affaires avec le prétendu Eraser, même si le jeune scientifique ignorait comment les choses allaient vraiment se passer pour lui. Scientifique de renom ou pas, c’était sa parole contre celle de cet individu détestable. Laquelle des deux aurait le plus de poids aux oreilles de leurs juges ? Les propos suivants de son interlocuteur le firent sourire amèrement. Ne pas apprécier les forces de l’ordre ?

« Vous êtes drôlement observateur vous savez ? » ironisa-t-il malgré lui avant de soupirer.

Son propre comportement l’agaçait à cet instant. Cet homme lui avait évité un sort plus que funeste mais à l’entendre, ce n’était pas sans intérêt dissimulé derrière ? Evidemment. Tout se payait ici-bas… Pourquoi cette vérité depuis longtemps acquise par le sens commun lui parut à cet instant des plus désagréables à accepter ? Néanmoins, Varig mettait le doigt sur un problème épineux : sa première idée avait été de se rendre à l’hôpital, car, il avait, grâce à son enregistrement de l’Eraser, pas la moindre chose à se reprocher. La faute était imputée à cet individu, qui avait laissé entendre de bien morbides menaces à son encontre. Oui sauf que s’il traînait trop longtemps entre les murs trop propres de l’hôpital, il ne serait pas une cible difficile à retrouver pour son agresseur. Et connaissant le personnel médical pour en faire indirectement partie selon certains, ils ne le laisseraient pas sortir avant d’être certain que sa blessure était guérie. En plus d’avoir pu en déterminer les causes exactes… La fin des propos de son interlocuteur lui fit lever les yeux au ciel.

« Je ne suis pas aussi stupide que ça. Je sais que ma situation ne joue pas en ma faveur mais je suis plus débrouillard que j’en ai l’air, Monsieur-je-me-prend-une-valise-dans-la-tête. » répliqua-t-il non sans humeur.

Alors pourquoi sa main vint à la rencontre de celle de Varig pour la lui serrer cordialement, histoire de sceller leur complicité pour un temps du moins. Parce que cet homme ne lui était pas totalement antipathique. Avec une jambe en charpie, il allait mettre un certain temps avant d’atteindre sa prochaine destination et l’aide de son interlocuteur ne serait pas inutile. Oui sauf qu’un détail le chiffonnait toujours au sujet de cet homme…

« Chaze. Mais si vous espérez me protéger pour qu’un jour je vous rende la pareille, vous risquez d’être déçu. Je ne pense pas vous apporter grand-chose si ce n’est une puce dans le cerveau. »

Sa tentative malheureuse pour faire un peu d’humour le fit se sentir encore plus pathétique à cet instant et il se traîna contre le mur le plus proche pour s’appuyer contre celui-ci. Ce mouvement lui permit de ne pas avoir à croiser le regard de Varig suite à sa tentative d’humour lamentable et la position qui en résulta l’empêcha d’avoir à prendre appui sur ses jambes, dont une souffrait.

« Bon ça Chaze ! Continue comme ça et ce type va t’abandonner à ton sort… »


Merci conscience de lui rappeler O combien il ferait mieux d’apprendre à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Peut-être qu’il éviterait quelques ennuis supplémentaires qui sait ? Au bout de quelques secondes, le jeune scientifique prit son courage à deux mains et se tourna en direction de l’homme. A supposer que ce dernier n’ait pas déjà tourné les talons… Ah non, il était encore là… Etait-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Chaze espérait que ce soit la première option.

« Mais si vous êtes toujours partant pour accompagner l’éclopé que je suis, alors prenons cette direction. »

La fin de sa phrase s’accompagna d’un mouvement du menton en direction de l’autre extrémité de la ruelle, celle par laquelle ils n’étaient pas arrivés. Quand il fut à peu près certain que ses jambes seraient en mesure de le supporter encore quelques minutes de plus jusqu’à leur destination –et il espérait également ne pas s’être trompé dans son estimation de la distance qui le séparait encore de celle-ci…- le jeune scientifique quitta son appui improvisé, non sans mal. Accompagné par son complice du moment, Chaze sentit que son allure ne s’était pas améliorée malgré la pause que Varig et lui s’étaient accordés. Si bien qu’il en profita pour expliquer la raison de cette direction à son interlocuteur, histoire que le trajet paraisse moins long à ce dernier. Espoir fou.

« Je connais un peu ces quartiers pour y être déjà venu par le passé. Ne me demandez pas pourquoi voulez-vous ? » grinça-t-il sur la fin avant de reprendre. « Il y un endroit où je pourrais faire soigner ma jambe. Dans mes souvenirs, ce n’est plus très loin. »

Et si homme était en réalité un espion pour le gouvernement ? Une sorte d’homme de main au profil discret pour exécuter quelques missions plus périlleuses que les autres, le tout dans le plus grand secret ? Chaze sentit sa bouche se dessécher à l’idée de conduire un pro-gouvernement dans une base pro-evolve. A tous les coups, la situation allait empirer. Il fallait qu’il tâte le terrain, il avait encore le temps de dévier sa trajectoire et de changer ses projets !

« Et hum… Pourquoi n’êtes-vous pas en bons termes avec la police si ce n’est pas indiscret ? »
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03.03.15 20:23
Alors que Varig s’attendait à un accueil enthousiaste –ou méfiant- de sa proposition d’aide, ce qui semblait dominer chez le blessé fut de l’agacement.

-Je ne suis pas aussi stupide que ça, lâcha-t-il d’un ton sec. Je sais que ma situation ne joue pas en ma faveur mais je suis plus débrouillard que j’en ai l’air, Monsieur-je-me-prend- une-valise-dans-la-tête.

L’agent fit une petite grimace, mais l’autre lui serra la main avant qu’il ne puisse répondre sur le même ton. Signe qu’il acceptait malgré tout son aide…
Il retint un soupir. Le ‘’j’aurais pu m’en tirer seul’’. Typique des américains… Deux siècles et des séditions massives n’avaient apparemment pas suffit à doucher leur arrogance hollywoodienne. Blessé et potentiellement pris en chasse dans une ruelle crasseuse son ‘’nouvel ami’’ n’avait rien perdu de sa superbe.

-Chaze, se présenta-t-il. Mais si vous espérez me protéger pour qu’un jour je vous rende la pareille, vous risquez d’être déçu. Je ne pense pas vous apporter grand-chose, si ce n’est une puce dans le cerveau.

L’agent haussa les sourcils, incertain sur le sens à donner à cette phrase, tandis que le blessé s’appuyait contre un mur pour soulager sa jambe. Il laissa s’écouler quelques secondes avant de répondre sans trop se mouiller :

- Investir suppose toujours le risque d’être déçu, Chaze. Je n’aime pas beaucoup quand ça arrive, mais…

Il se retint d’ajouter un ‘’mais Dieu me le rendra’’ qui aurait sans doute été un peu trop. Il se sentait un peu l’âme d’un bon samaritain aujourd’hui. Un pistolet à impact et une valise suspecte en plus.
Chaze, puisqu’il s’était présenté sous ce nom, finit par compléter :

-Mais si vous êtes toujours partant pour accompagner l’éclopé que je suis, alors prenons cette direction.

L’agent acquiesça de la tête et vint se placer en appuis pour aider ‘’son’’ blessé à avancer. Seul il ne serait pas allé bien loin…
Le duo commença à progresser dans les rues étroites, beaucoup trop lentement au goût de Varig.

- Vous savez où aller ? Demanda-t-il en cherchant mentalement à calculer quelle distance Chaze pourrait franchir avant qu’il ne doive le porter.

Dans le cas contraire, trouver un médecin pas trop regardant devrait être dans ses cordes, Genesis peut-être. Malheureusement il ne connaissait pas très bien cette partie de l’entre-deux.

- Je connais un peu ces quartiers pour y être déjà venu par le passé. Ne demandez pas pourquoi voulez-vous ? Il y a un endroit où je pourrais faire soigner ma jambe. Dans mes souvenirs, ce n’est plus très loin.

Varig se contenta d’hocher la tête et continua à avancer.
Chaze ne parlait pas comme un ‘’prolétaire’’. Manifestement il était éduqué, et vu son arrogance malgré son état il pencherait pour quelqu’un d’aisé ou de reconnu. Un médecin aurait déjà pu appliquer les premiers soins à sa jambe. Mais il restait une foule d’autres métiers possibles. Professeur. Scientifique. Ingénieur.
Aucune de ses professions n’avait à priori de raison de venir s’encanailler dans l’entre deux, et encore moins d’être pris en chasse par un tueur. Cela éveillait sa curiosité.

- Et hum… lâcha-t-il avec gène sans cesser d’avancer. Pourquoi n’êtes-vous pas en bons termes avec la police si ce n’est pas indiscret ?

L’agent grimaça. La police. Ni ‘’les flics’’ ni ‘’la milice’’. Définitivement, un bon petit citoyen modèle, au moins dans sa façon de parler.

- C’est indiscret, répondit-il d’un ton égal. Vous savez ce que les anglais disent de la curiosité Chaze ? C’est ce qui a tué le chat.

La référence vaguement menaçante était plutôt là pour le pousser à insister, et Varig réfléchit à une tournure de phrase qui pourrait satisfaire un peu la curiosité déplacée de l’américain sans non plus en dire trop.

-Disons seulement, finit-il par lâcher alors qu’ils tournaient à l’angle d’une ruelle. Qu’un malentendu a quelque peu entaché mes relations avec les Erasers et que mon travail n’a rien fait pour inverser la tendance. C’est par ici ? insista-t-il.

Il se sentait vaguement nerveux. Même ici, leur duo atypique allant clopin-clopant finirait par attirer l’attention. Et pas forcément de la milice…
L’agent baissa les yeux sur sa mallette. Plus vite il en serait débarrassé et mieux il se porterait. Pourtant Chaze était une occasion à ne pas manquer. Il le sentait d’instinct, au point de remettre à plus tard l’achèvement de la phase finale de son travail en cours.
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Chaze Ross
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08.03.15 17:23
« C’est indiscret. »

Malgré tout, le scientifique gardait son attention rivée sur le visage de son interlocuteur, comme si son insistance visuelle allait parvenir à lui arracher davantage d’aveux, à défaut de le faire revenir sur son impression quant à la question de l’éclopé. Evidemment, il s’attendait à quoi de sa part sérieusement ? Peu de personnes se vantaient d’avoir des ennuis avec les forces de l’ordre. D’une part, cela avait le don de vous mettre à l’écart de la société, composée de tous ces gens bien comme il faut comme on l’entend dire parfois de la bouche d’un intellectuel raté. Ensuite, parce que vos interlocuteurs avaient toutes les raisons du monde de se méfier de vous à la suite de telles révélations. Les criminels innocents existaient certainement, il en était la preuve. Mais nul n’était à l’abri d’un parfait psychopathe derrière un grand sourire poli. D’un autre côté, le dénommé Varig avait maintes et maintes fois eut le temps de l’abattre si telles étaient ses intentions. Alors non, le scientifique ne se méfiait pas –trop- de lui sur ce point. Il craignait davantage que l’homme ne soit aux services d’une milice ou d’une organisation, en désaccord avec les forces de police, mais sous les ordres du même Gouvernement qui se trouvait à la tête de la ville. Pas besoin d’être un expert dans le domaine pour comprendre que Varig était un agent surentraîné, probablement préparé à n’importe quelle situation.

« Exceptée une valise dans la tête… »

Franchement ! Il n’y avait pas de quoi rire ! Chaze savait qu’il avait eu de la chance sur ce coup-là et rien de plus. Le regard agacé de son interlocuteur lorsqu’il l’avait appris en témoignait. Cependant, ce dernier reprit la parole, laissant peu de secondes s’écouler entre sa réponse et la seconde prise de parole. Agréablement surpris de constater que leur conversation chaotique ne s’arrêterait pas là, le scientifique l’écouta avec autant d’attention. Jusqu’alors, le semblant de réponse de Varig était loin de l’avoir convaincu et ils ne tarderaient pas à arriver au bout de la rue où se trouvait leur destination. Tout se jouait à cet instant. Oui sauf que l’ajout de précisions ne parvint qu’à arracher un rire sincère à l’éclopé. La curiosité ? Tuer quelqu’un ? Quand il se fut repris et capable de parler à nouveau normalement, il consentit à s’expliquer pour son attitude déroutante.

« Je dois en déduire quoi ? Que vous êtes anglais l’ami ? Vous avez tout à fait raison, la curiosité seule peut tuer un homme. Et pour être franc, je serai véritablement heureux de n’avoir que ce risque-là à porter. »

En avait-il trop dit ? Peut-être. Mais Varig l’avait rencontré dans une situation plus que fâcheuse alors probablement s’était-il imaginé bien des choses à son sujet. Certainement pas les bonnes non plus. Quoiqu’il en soit, la réponse finale de son interlocuteur finit par résonner près de ses oreilles, après s’être longtemps fait désirer. Un malentendu ? Entacher ses relations avec les Erasers ? Sans compter son travail ? Pour le coup, Chaze était plus intrigué que perplexe ou bien suspicieux à l’encontre de l’homme. A ce stade, son interlocuteur devait avoir plus ou moins le même point de vue à son égard, étant donné la situation du scientifique. A l’entendre, il avait l’impression que lui et Varig étaient dans le même bateau. Ce qui n'était pas totalement faux dans le fond. La question de son complice le tira de ses pensées et Chaze jeta un vague regard en direction du taudis que son interlocuteur avait l’air de désigner.

« Je sais, ça ne paye pas de mine vu de l’extérieur mais on s’y habitue… » maugréa-t-il en guise de réponse.

L’étrange duo ne tarda pas à atteindre sa destination et le scientifique retint de justesse son complice improvisé d’ouvrir la porte en grand. C’était tentant, il fallait le reconnaître mais c’était le meilleur moyen pour se faire abattre à bout portant qu’agir de la sorte… Chaze lui adressa un regard autoritaire –ce qui était assez risible dans cette situation puisque sans l’appui de l’homme, il se serait déjà retrouvé par terre- et frappa contre le bois de la porte. Trois coups. Pas un de plus. C’était le code. Après quelques minutes d’attente pendant lesquelles son interlocuteur dut se demander s’ils se trouvaient bien à la bonne adresse, la porte s’ouvrit enfin. Deux bras surgirent, attrapant chacun des complices pour les entraîner à l’intérieur. Heureusement, on les lâcha sitôt la porte refermée sur eux.

« Et bien, toujours aussi bourru l’accueil ! » râla faussement le scientifique.

La pénombre qui régnait sur place, faute d’un nombre suffisant de fenêtres, jugées comme de potentielles ouvertures supplémentaires pour d’éventuels assaillants, l’aveugla un instant. Ils étaient vulnérables tous les deux, alors que leurs nouveaux interlocuteurs avaient le temps nécessaire pour les jauger et déterminer si oui ou non, ils devaient leur tirer dessus dès à présent.

« C’est toi June ? Qui est le type louche qui t’accompagne ? » demanda alors une voix bourrue.

Avant même de pouvoir discerner distinctement le visage de son interlocuteur, Chaze reconnut la voix de ce dernier. C’était une bonne chose parce qu’il connaissait l’animal en question depuis quelques années déjà. Sauf qu’avec les récents événements et la présence de Varig, le scientifique ne savait pas encore si ce serait facile ou non.

« Quelqu’un qui m’a épargné une balle dans la tête. Votre gars et le client n’ont pas eu cette chance. » Laissant à peine le temps à l’information de faire son chemin dans les esprits des personnes qui se trouvaient là, il enchaîna aussitôt. « Ce serait plutôt à moi de te poser la question Leon : comment expliques-tu que des putains d’Erasers se trouvaient sur le chantier ? Merde quoi ! J’ai failli y passer ! Regarde ma jambe ! »

Le ton était donné et les faux reproches s’accumulaient. Pourquoi faux ? Parce que les deux hommes savaient pertinemment qu’aucun des deux n’étaient responsables de ce qui s’était passé sur le lieu du rendez-vous. La malchance avait frappé, une fois encore. Personne ne pouvait garantir la fiabilité d’une information, pas plus que celle-ci ne tomberait pas entre de mauvaises mains. Ajoutez à cela le hasard et vous obtenez la réalité ! Le dénommé Leon perdit des couleurs à la suite de pareilles révélations avant de se reprendre. Son regard passa rapidement du visage du second homme à la jambe de son partenaire de trafic.

« Met la en veilleuse tu veux ? Ça me fait aussi chier que toi cette histoire. C’est le troisième gars qu’on perd cette semaine. A croire qu’ils ont toujours un coup d’avance sur nous ces fumiers. Mais ce type-là, il ne m’inspire pas confiance. Qu’est-ce que tu viens faire là-dedans mec ? »

Rien de surprenant de la part de Leon. Méfiant envers et contre tout. Alors que le scientifique ouvrait déjà la bouche pour répondre en faveur de son sauveur, leur interlocuteur commun lui intima de se taire avec un seul regard. Ici, plus question de protéger quiconque. En mettant les pieds dans l’entre deux, tous devaient s’attendre à devoir protéger ses arrières eux-mêmes. Et ce type n’y faisait pas exception. C’était sans compter sur l’insistance de Chaze.

« Ça ne peut pas attendre dis ? A ce rythme, je vais perdre ma jambe pour de bon ! »

Il s’agissait d’un plaidoyer comme un autre après tout… Même si ce n’était pas dans ses habitudes de vouloir à tout prix faire passer son sort avant celui des autres, le scientifique espérait que l’état pitoyable de son membre inférieur parviendrait à faire fléchir son interlocuteur. Ils se connaissaient. Leon savait que l’homme ne lui ferait pas un coup de ce genre, pour avoir accepté de mettre sa vie en danger en rejoignant leur cause.

« En effet, ce n’est pas beau à voir. Elena, occupe-toi de lui. Ce serait bête de perdre notre « docteur » hein ? »

« Garde ton cynisme pour toi… » lâcha simplement Chaze en le dépassant.

Se disant, le scientifique rejoignit une petite pièce située à l’arrière de celle dans laquelle les deux complices avaient mis les pieds. La dénommée Elena, figure également connue du scientifique lui intima de s’allonger sur une table d’opération de fortune. Ici, on faisait avec les moyens du bord, ce qui ne garantissait pas toujours l’optique d’être sauvé. Mentalement, Chaze se félicita de n’avoir que sa jambe de touchée. Une balle perdue aurait été plus compliquée dans sa situation.
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Varig Cross

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16.03.15 0:24
Voyant l'inquiétude de son "complice" quand au quartier mal famé dans lequel ils évoluaient, Chaze crut bon de lâcher:

-Je sais, ça ne paye pas de mine vu de l’extérieur mais on s’y habitue…

Varig émit un grognement qui pouvait passer pour un acquiescement. Il préféra ne pas demander si l'intérieur était plus avenant.
Le blessé finit par lui faire signe de s'arrêter devant un bâtiment pas vraiment différent des autres. L'agent finit mine de frapper, mais l'autre l'en empêcha. Après un regard d'avertissement il toqua trois fois contre le battant, avec gravité.

Et il ne se passa rien. Après plusieurs minutes d'un silence poli l'agent finit par se racler la gorge.

-Ils sont peut être sortis, lâcha-t-il en tentant de gommer toute trace d'ironie de sa voix. On devrait peut-être...

Il n'avait pas encore fini sa phrase que la porte s'ouvrait et qu'on les tirait brusquement à l'intérieur, sans avertissement.
On les lâcha presque aussitôt, mais Varig mit tout de même la main sur la crosse de son arme.
La porte se referma derrière eux, mais le peu de lumière qui avait brièvement pénétré la pénombre avait révélé plusieurs silhouettes, dont certaines semblaient armées.
L'agent écarta sagement sa main gantée de son arme. Il ne restait plus qu'à espérer que leurs hôtes étaient en bon terme avec son guide.

-Et bien, toujours aussi bourru l’accueil ! plaisanta ce dernier.

Varig se retint d'ajouter son propre commentaire, se contentant d'afficher une expression neutre. Ce n'était pas exactement la première fois qu'il se retrouvait bouclé avec des inconnus armés dans un lieu inconnu.

-C’est toi June ? Qui est le type louche qui t’accompagne ? demanda un de leurs "hôtes".

June. Sans doute le vrai nom ou le vrai surnom de Chaze, quoi que cela sonne vaguement féminin. Rien d'étonnant à ce qu'il ait préféré user d'un pseudonyme avec lui...
Prudent, l'agent lui laissa le soin de répondre.

-Quelqu’un qui m’a épargné une balle dans la tête. Votre gars et le client n’ont pas eu cette chance. Ce serait plutôt à moi de te poser la question Leon : comment expliques-tu que des putains d’Erasers se trouvaient sur le chantier ? Merde quoi ! J’ai failli y passer ! Regarde ma jambe !

Les yeux de Varig commençaient à s'habituer au manque de lumière, et il repéra soigneusement chacun des occupants de la pièce sans perdre le fil de la conversation entre June-Chaze et "Leon", apparemment le chef ou au moins le porte-parole.
Insensiblement il sentit l'ambiance se détendre un peu à la fin de sa tirade.

-Met la en veilleuse tu veux ? lui répondit Leon. Ça me fait aussi chier que toi cette histoire. C’est le troisième gars qu’on perd cette semaine. A croire qu’ils ont toujours un coup d’avance sur nous ces fumiers. Mais ce type-là, il ne m’inspire pas confiance. Qu’est-ce que tu viens faire là-dedans mec ?

Là encore l'agent enregistra soigneusement tout ce qui se disait. A coup sûr il était arrivé à un lieu intéressant. Restait à "transformer l'essai", en réfléchissant soigneusement à ses prochaines paroles.
Mais son complice du jour ne lui en laissa pas le temps:

-Ça ne peut pas attendre dis ? A ce rythme, je vais perdre ma jambe pour de bon ! gémit-il.

L'appel du blessé eu l'effet escompté puisque Leon ramena son attention sur lui.

-En effet, ce n’est pas beau à voir. Elena, occupe-toi de lui. Ce serait bête de perdre notre « docteur » hein ?

L'agent plissa les yeux en entendant le nom d'Elena, mais presque aussitôt une jeune femme rousse s'avança. Il inspira et détourna son attention d'elle pour se concentrer à nouveau sur le présent. Ce n'était sûrement pas un prénom très rare à Madison...

-Garde ton cynisme pour toi… lâcha Chaze au maître des lieux en suivant la femme dans une autre pièce.

Leon attendit qu'ils soient sortit et fit un pas vers Varig. Définitivement c'était le chef ici vu la façon dont les autres lui jetaient de petits coups d’œil à la dérobée.

-A nous. T'es qui? Qu'est ce que tu viens foutre ici?

Varig sourit, plantant son regard dans les yeux de son interlocuteur.

-Je suis un type qui n'aime pas beaucoup la milice. Votre ami semblait en difficulté, alors si je peux donner un coup de main...

L'autre le toisa, comme s'il cherchait à lire un mensonge sur ses traits. L'agent supporta l'examen sans cesser de sourire, et l'homme finit par sourire aussi.

-Ça c'est ce que tu raconte.

Le sous entendu était limpide. Son interlocuteur haussa les épaules. Il devait montrer patte blanche...

-Je m'appelle Varig Cross. Mon avis de recherche est enregistré dans chaque bracelet de cette foutue ville. Pour une fois que ça me sert à quelque chose, n'hésitez pas à vérifier...

Une plainte étouffée s'échappa de la pièce voisine, et l'agent se dit qu'il avait là l'occasion de se montrer utile.

-Vous permettez que j'aille donner un coup de main? J'ai quelques connaissances en médecine d'urgence.

Leon sembla un instant désarçonné par la proposition mais se reprit très vite, et l'examina avec méfiance.

-Ok, finit-il par lâcher. De toute façon faut qu'on vérifie quelques trucs sur toi, ça va prendre un moment. Preston, reste avec lui. S'il joue au con tu le grille.

Un type avec de petites lunettes en demi-lune ricana et s'approcha. Varig se contenta d'accepter d'un signe de tête avant de quitter la pièce pour se rendre au chevet de June-Chaze. S'il devait s'échapper et se battre ce serait plus facile de le faire avec un seul garde qu'exposé au milieu de l'entrée.
Avec un peu de chance, personne ici n'était un ennemi de Sofia ou de son organisation. Lui même n'avait pas eu le temps de s'en faire beaucoup, mais il pressentait que ce n'était pas le cas de sa patronne...

-Alors doc', comment ça va? lança-t-il avec une bonne humeur surjouée. Je peux donner un coup de main?

Il n'avait pas attendu la réponse du blessé et s'était directement adressé à Elena, occupée à contenir l’hémorragie. Celle-ci le regarda quelques secondes d'un air indéchiffrable puis se remit à l'ouvrage.

-Je devrais m'en sortir.

L'agent n'insista pas, et se rapprocha de la tête du blessé, là où il pouvait le voir sans se démonter le cou.

-Je t'ai amené en sûreté comme convenu, mais je n'aime pas trop sentir des armes pointées sur moi. Qui sont ces gens? Pour qui travaillez vous, tous? demanda-t-il en désignant la pièce de la main.

Son "gardien" grimaça, mais après avoir pesé le pour et le contre quelques secondes il sembla décider de ne pas intervenir dans la discutions. Quand à Elena, concentrée sur sa tâche, elle ne s'y intéressa même pas. June-Chaze semblait libre de lui dire ce qu'il voudrait... Mais répondrait-il?
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Chaze Ross
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16.03.15 22:51
Sitôt qu’il fut allongé sur la table, Elena ne perdit pas son temps en essayant d’engager une conversation aussi stérile qu’inutile. L’avantage avec cette petite, était qu’elle allait droit au but et ce, qu’importe la situation. Pas toujours très bavarde, la jeune femme n’en était pas moins dévouée et impliquée dans ce qu’elle entreprenait. Lorsqu’on risquait sa vie tous les jours pour oser contrecarrer les plans du Gouvernement en place, mieux valait être préparée comme elle l’était. Quelques questions suffirent à la belle rousse pour comprendre comment diable son patient s’était blessé de la sorte et ce qu’il convenait de faire au plus vite : arrêter l’hémorragie, nettoyer et désinfecter les plaies –si ce n’était pas trop tard pour le faire- avant de finalement bander cette jambe avec, encore une fois, ce qu’elle avait sous la main dans ce but. De son côté, Chaze plaçait sa confiance entre les mains de son interlocutrice. Pour l’avoir déjà vue à l’œuvre, il savait de quoi elle était capable. Et puis, ce n’était pas comme s’il avait d’autres choix à sa disposition que celui d’attendre sagement qu’elle en ait terminé avec lui… Ce qui permit au scientifique de tendre l’oreille en direction de la pièce principale du bâtiment délabré, dans l’espoir d’intercepter quelques paroles parmi ce qui se disait de l’autre côté. Il se doutait que Leon ne laisserait pas son mystérieux sauveur en paix avant de s’être assuré que ce dernier n’était pas un danger pour eux. Les loups prenaient bien souvent l’apparence d’agneaux sans défenses dans cette ville… Malheureusement pour lui, dès l’instant où Elena manipula sa jambe, même avec toutes les précautions du monde, chaque mouvement réveillait la douleur. Le scientifique réalisa qu’il s’était vraiment entaillé profondément la chair.

« Quel abruti tu fais… »


Et si des muscles étaient touchés ? Il n’était pas spécialement un expert en la matière, lui, c’étaient davantage les bijoux technologiques qui l’intéressaient. Pour le reste et notamment la compatibilité entre les sujets d’expériences et les derniers modèles de puces intégrées, il laissait faire les hommes du département d’études. Néanmoins, avec le peu de connaissances dont il disposait, Chaze doutait qu’il ait pu être en mesure de se traîner sur une aussi longue distance, si jamais les muscles de sa jambe étaient effectivement atteints. Ce qui le rassura dans un sens. Ayant perdu le fil de la conversation d’à côté depuis quelques minutes, faute d’être en mesure d’ignorer la douleur, laquelle lui arracha même une plainte, le scientifique fut le premier surpris de voir approcher le dénommé Varig. Ecarquillant les yeux, il dévisagea le nouveau venu sans comprendre comment ce dernier avait pu échapper à la vigilance de Leon aussi vite…

« Ne me dites pas qu’il… ? »


Apercevoir l’un des hommes de main de Leon dans le sillage de son sauveur lui arracha un soupir de soulagement. Au moins la tension semblait être retombée pour un moment. La surprise puis le début de panique qui s’étaient emparés de lui, l’empêcha de comprendre que son interlocuteur ne s’adressait pas directement à lui.

« Elle n’est pas docteur. Elle est vétérin-AIREUH ! »

La fin de son commentaire se mua en un cri de douleur alors qu’Elena venait de retirer sans précautions un bout de matériau pas vraiment identifiable dans l’une de ses plaies.

« Je devrais m’en sortir. » ajouta-t-elle le plus naturellement du monde.

« Tu l’as fait exprès j’en suis sûr ! »

En guise de réponse, la jeune femme lui décocha l’un de ses regards qui ne laissaient rien apparaître, l’air de dire « Et alors ? » ou encore « Un problème avec ça ? », si bien que Chaze soupira, résigné à abandonner l’idée d’obtenir des excuses de sa part. Il l’avait cherché après tout. A en juger par le regard de son sauveur, ce dernier ne s’était pas adressé à lui et la réponse immédiate d’Elena n’avait fait que confirmer sa bourde. Très bien ! Il ne l’ouvrirait plus alors ! Croisant les bras avec la détermination d’un enfant de 5ans fier de son dernier caprice, le scientifique ne s’attendait pas du tout à ce Varig engage la conversation aussi rapidement. Il n’avait peur de rien ce type… Parler aussi ouvertement alors que deux de ces mêmes « gens » pouvaient l’entendre à loisir… Chaze doutait que la jeune femme se préoccupe vraiment de ce qui allait se dire entre eux, trop occupée à essayer de lui éviter de perdre une jambe bêtement, aussi jeta-t-il un regard en biais en direction du troisième homme présent non loin. Il lut l’hésitation dans les yeux de l’intéressé et cela le fit soupirer. S’il se décidait à lui répondre avec autant de franchise, alors Leon n’aurait pas d’autres choix que de l’abattre si Varig était autre chose que ce qu’il prétendait être. Quoiqu’en parlant du premier… Il n’hésiterait pas à tuer quiconque représenterait la moindre menace pour lui et ses hommes. Si son sauveur se trouvait encore ici et surtout, libre de ses mouvements sans être interrogé par Leon, alors il y avait une chance pour ne pas qu’ils en arrivent là. Après tout, le scientifique lui devait la vie ! L’amener dans un traquenard parce qu’ils ne connaissaient pas leurs camps respectifs c’était un peu difficile à encaisser pour lui…

« On ne travaille pour personne. Nous sommes la Résistance. » déclara-t-il simplement.

Laissant volontairement passer un silence après cette révélation des plus impressionnantes à ses oreilles, Chaze se tourna en direction de l’homme, perdant soudain du sérieux précédemment exprimé quelques secondes plus tôt :

« J’ai toujours eu envie de dire ça… Nous sommes des membres d’un réseau pro-Evolve, chargés de trouver des Evolves désireux de quitter la ville. Inutile de préciser que nous faisons dans l’illégalité, l’endroit en témoigne par lui-même non ? »

Derrière cette note pouvait habilement passer pour humoristique, le scientifique se sentit soudain nerveux. Comment diable allait réagir Varig suite à de telles explications ? Dire qu’il ne connaissait même pas ses prises de positions politiques… Et s’il était un anti-Evolve ? Que cette découverte le révolterait au point qu’il les supprime tous avant de disparaître ? Un frisson lui parcourut le dos malgré lui à cette idée. Comme si le destin accordait quelques minutes supplémentaires à son interlocuteur pour avoir le temps d’encaisser l’information, Elena fut la première à reprendre la parole :

« Voilà. Tu ne vas peut-être pas perdre ta jambe après tout. »

« Au pire il m’en restera toujours une… » tenta de relativiser son patient, sourire aux lèvres.

Sourire qui se transforma rapidement en grimace de douleur alors que la jeune femme donnait un violent coup de coude dans sa jambe encore meurtrie.

« Ne dis pas de connerie. »

Alors que le scientifique se mordait les lèvres à sang pour ne pas hurler sous la douleur que le choc venait de susciter chez lui, le dénommé Preston eut un regard en direction de la porte d’entrée. Sitôt après, des voix familières se firent entendre, parmi elles, celle de Leon. Ce dernier ne fut pas long à apparaître dans l’encadrement de la seconde porte donnant sur la petite pièce où ils se trouvaient encore tous les trois.

« J’aime pas le reconnaître mais ce type dit la vérité. » entama-t-il, l’air grognon d’avoir à admettre les dires d’un individu louche à ses yeux. « Il est bien recherché par les sbires du Gouvernement, sa tête est mise à prix. Et il vaut même plus que toi June ! » s’esclaffa-t-il sur la fin en affichant un sourire moqueur à l’attention de l’intéressé.

« Recherché ? »

Ne prêtant même pas attention à la pique sournoise de son interlocuteur, Chaze dévisagea longuement l’homme qui lui permettait d’être encore en vie à cet instant. Ce dernier lui avait avoué de lui-même avoir quelques problèmes avec les forces de l’ordre mais le scientifique ignorait jusqu’à quel point. Tout comme Varig ne devait certainement pas comprendre pourquoi un simple pro-Evolve –même faisant parti d’un réseau de résistance- avait un beau contrat sur sa tête…
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18.03.15 15:55
A la question de Varig, le blessé hésita de longues secondes. Rien d'étonnant à cela; il ne voudrait certainement pas donner l'information à la légère...
D'autre côté, l'agent avait fait en sorte de solliciter sa reconnaissance, et plusieurs indices lui laissait penser que cette approche serait payante. Sa formation lui avait appris à utiliser différents leviers pour arriver à ses fins, au point que manipuler et analyser les autres devenait une seconde nature. Tout le monde avait son "prix" et il était souvent ridiculement bas. Le tout était de le découvrir alors que le principal intéressé l'ignorait.

-On ne travaille pour personne. Nous sommes la Résistance.

Varig s'efforça de décrypter l'information en gardant un air neutre. La Résistance? Vu leur attitude par rapport à la milice, il n'avait aucun doute de contre quoi ses "hôtes" résistaient. Les Erasers, le conseil ou même la société en général...

-J’ai toujours eu envie de dire ça… reprit le blessé en abandonnant son air grave. Nous sommes des membres d’un réseau pro-Evolve, chargés de trouver des Evolves désireux de quitter la ville. Inutile de préciser que nous faisons dans l’illégalité, l’endroit en témoigne par lui-même non ?

Quitter la ville. Trois mots qui firent courir une légère décharge électrique dans l'échine de l'agent, remuant une foule de sentiments qu'il ne laissa pas paraître.
Chaze-June n'avait pas dit que le groupe ce chargeait de leur faire quitter la ville, seulement qu'ils se chargeaient de les trouver. Même s'il se rapprochait pour la première fois de son objectif depuis son arrivée il devait garder la tête froide et se concentrer.
Le court échange de plaisanteries entre le "médecin" et son patient lui laissa le temps de rassembler ses idées à nouveau, et de se remettre à penser tactiquement. Il n'était pas encore tiré d'affaire, mais en plus il devait se débrouiller d'entrer dans les bonnes grâces de "Leon". Il avait vraiment très bien fait de secourir ce type... Il lui offrait une porte d'entrée qu'il aurait mis des mois à atteindre sans ce coup de pouce du destin.
Si ce retrouver enfermé avec des gens armés potentiellement hostiles pouvait bien être considéré comme de la chance.

Ce dernier revint justement dans la pièce juste, avec l'expression de quelqu'un qui venait d'avaler un plat très mauvais et ne cherchait pas à cacher ses sentiments envers le cuisinier. L'agent lui jeta un regard indéchiffrable.

-J’aime pas le reconnaître mais ce type dit la vérité, lança-t-il, inconscient des pensées de l'agent. Il est bien recherché par les sbires du Gouvernement, sa tête est mise à prix. Et il vaut même plus que toi June !

Cette dernière constations le mit de bonne humeur et il rit, imité avec un temps de retard par Preston tandis qu'Elena se contentait d'un vague sourire amusé.
"June" quand à lui fixa son regard sur Varig, avec une sorte de... Perplexité? Intérêt? Inquiétude?

-Recherché?

L'agent supporta docilement son examen et sourit, focalisant son attention sur Leon. Il allait devoir soigneusement peser chaque mots, surtout avec si certains ici étaient des Evolves. Il n'était pas familier avec ces histoires de "pouvoir" malgré tout ce qu'il avait put lire sur le sujet, mais il se souvenait que les porteurs de dons pouvaient être franchement instables. Rigoler très fort et tirer dans tous les sens quelques secondes plus tard.

-C'est toujours agréable d'apprendre qu'on vous accorde de la valeur... plaisanta-t-il pour gagner quelques secondes de réflexion supplémentaire.

A bien y réfléchir, il était un fugitif violent, armé et ayant expédié plusieurs Erasers à l’hôpital. Sans compter qu'il était un "ancien" ayant traversé le temps. Rien d'étonnant à ce que la milice se décarcasse pour lui mettre la main dessus... Et sans Sofia ils auraient sûrement réussi.
Il retint une grimace. Avec tout ça il avait failli oublier cette foutue valise. En plus il devrait trouver une explication valable sur son retard, puisqu'il ignorait sa position par rapport aux pro et anti Evolves. Enfin, il aurait un peu de temps pour se préparer.
Proposer son aide le ferait paraître suspect. Il fallait que quelqu'un la lui demande...
Leon? L'agent n'avait pas assez de données sur lui pour réussir ce genre de tour de passe passe...
Il se tourna vers June sans perdre sa bonne humeur de façade.

-Tu es entre de bonnes mains, en sûreté comme promis.

De façon indirecte, il espéra que "Chaze", quelque soit son nom, se rappelle ce qu'il avait dit sur "l'investissement" qu'il misait sur lui. Il serait toujours temps d'en reparler plus tard, en privé.
Varig se tourna ensuite vers le chef du groupe.

-Votre homme est sain et sauf grâce à moi, et comme vous avez put le vérifier je ne risque pas d'aller vous dénoncer à la milice. Il fit un petit mouvement de poignet pour désigner la valise. J'ai un travail à terminer, aussi si vous le permettez je vais prendre congé.

Leon acquiesça de la tête avec raideur, comme s'il hésitait à dire quelque chose. L'agent en profita pour jeter un rapide coup d’œil au blessé derrière lui.

-Pas d'objection?
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Chaze Ross
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27.03.15 23:31
La plaisanterie de Varig n’eut pas l’effet escompté sur la personne du jeune scientifique. On ne pouvait pas dire qu’il était le genre d’individu à se moquer de la valeur d’autrui, pas dans le sens le plus sordide qui soit, mais bien dans celui qui prenait en compte l’humanité de la personne concernée. Malgré tout, il était curieux de savoir ce qui pesait autant sur la tête de son interlocuteur, pour celle-ci soit mise à un prix plus élevé que le sien. La priorité du Gouvernement n’était plus d’arrêter la personne responsable de tous ces Evolves remis en liberté ? Alors cet homme devait certainement avoir commis des actes de rébellion graves pour être poursuivi de la sorte. Chaze réalisa alors qu’il n’avait pas besoin, ni de réfléchir plus longuement au passé de son sauveur opportuniste dans l’âme ou même de lui poser davantage de questions : si Leon avait été en mesure d’en apprendre plus sur l’homme rien qu’en consultant les dernières têtes mises à prix, alors l’un comme l’autre serait capable de découvrir ce que l’autorité leur reprochait respectivement. Quand ce n’était pas simplement le fait d’exister… Le jeune scientifique ne sut quoi dire sur le moment, conscient du caractère sensible que prenait leur conversation à tous les trois. Personne n’avait réellement envie de s’étaler à raconter sa vie, son passé ou ses expériences. Cela faisait partie du deal, à partir du moment où l’on était parvenu à montrer patte blanche. Et puisqu’il était entre de bonnes mains, sur la voie de la guérison, Chaze se doutait que son interlocuteur n’allait pas tarder à prendre congé de lui. Comme s’il avait lu dans ses pensées, ce dernier reprit justement la parole, ne faisant qu’exprimer tout haut ce que le jeune scientifique venait de penser tout bas.

« Pour le moment oui. Espérons que ta valise aura rendu amnésique notre ami commun au passage… » soupira-t-il avant de s’en rendre compte.

Cette fois, c’était bel et bien lui exprimait le fond de ses pensées de vive voix. Chaze ne put réprimer une grimace en se rappelant la voix désagréable de cet homme en uniforme. Nul doute que ce type allait essayer de lui mettre la main dessus pour le cuisiner à loisir. La loi était de son côté, aussi fallait-il que le jeune scientifique le prenne de vitesse, au risque de passer de longues heures en bien mauvaise compagnie... Sa remarque fit froncer les sourcils à Leon.

« De qui tu parles ? »

« Du mec qui a essayé de me loger une balle dans la tête… »

En soi, cette réponse n’eut pas l’air de satisfaire amplement son complice, qui les dévisagea à tour de rôle, avec insistance, comme s’il attendait d’eux qu’ils lui apportent davantage de précisions. Agacé malgré lui, Chaze se résolut à lui raconter une infime partie de ce qui s’était passé sur le chantier.

« Des Erasers nous sont tombés dessus. Ou des gars de la milice, je n’en sais rien. Mais vous allez devoir me trouver un putain d’alibi en béton pour justifier ma présence sur place. Et un qui va dans le sens de celui que j’avais pour m’y rendre en plus… » marmonna-t-il entre ses dents.

Ces informations arrachèrent un copieux juron à son interlocuteur alors que Preston perdait des couleurs. Même préparés comme pas deux, ces types redoutaient toujours les rencontres avec l’opposition, quelle qu’elle soit vraiment. Cela conduisait souvent à des pertes humaines et minimiser les risques n’était jamais assez suffisant pour les contrer. Le jeune scientifique encaissa une bordée de reproches de la part de Leon, haussant simplement les épaules. Comment il aurait pu prédire que ces mecs se trouveraient sur place ? Que la présence de la valise aurait pu les conduire au même endroit que lui ? A moins que ce ne soit la puce de cet Evolve… Il n’en savait rien dans le fond. Tout s’emmêlait dans sa tête et même s’il avait connaissance des risques qu’il prenait à chaque mission, Chaze ne comprenait pas comment celle-ci avait pu foirer à ce point. Si Varig n’était pas arrivé, son sang serait en train de repeindre le plancher en béton de l’immeuble en construction… En parlant de ce dernier, il s’était fait discret au cours de l’échange entre les deux complices mais voilà qu’il reprenait la parole, rappelant que sa propre mission n’était pas terminée, elle. Les arguments amenés étaient bons mais le jeune scientifique reconnut l’hésitation et la méfiance dans le regard de Leon devant l’idée de laisser partir l’homme. Après le fiasco qu’ils avaient tous essuyé, Chaze ne pouvait que comprendre sa réticence à le perdre de vue, ne serait-ce qu’une heure ou deux. Cela était amplement suffisant pour retourner sa veste ou jouer son rôle d’espion à la perfection en contactant les autorités après qu’un faux avis de recherche à son nom ait été placé dans les bracelets électroniques, sources de référence de manière générale.

« Pas pour moi. Je vous fais confiance. On sait tous les deux que nous aurons le temps d’étudier le cas de l’autre en consultant quelques-uns de ces bracelets… »

Tout en parlant, il dévisagea à tour de rôle les différentes personnes présentes dans la pièce, terminant logiquement par Varig, histoire que ce dernier perçoive sa sincérité dans le regard noir de jais de son interlocuteur direct. Cela dit, le jeune scientifique fit un discret signe de tête au dénommé Preston, qui se tenait malgré tout prêt à tirer sur l’homme, au moindre signe suspect de la part de ce dernier. Il n’était pas leur ennemi, c’était évident non ? Du moins, il en était persuadé. A tel point qu’il lui vint une idée. Lumineuse sur le coup, risquée après quelques secondes de réflexion. Se moquant des conséquences de sa proposition, Chaze se lança :

« Tant que l’on vous paye, vous acceptez n’importe quelle mission non ? Vous accepteriez de travailler pour nous ? La sécurité n’est pas tellement notre fort, vous l’aurez compris… »

« Parle pour toi ! Tu prends toujours des risques inconsidérés ! »

Ignorant le commentaire acerbe de Leon, le jeune scientifique ne détachait plus son regard de celui de son sauveur, espérant secrètement que ce dernier accepterait. Pourquoi ? Parce qu’il appréciait l’idée de faire équipe avec lui, curieusement. Même si la première fois s’était révélée extrêmement douloureuse…

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Varig Cross

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03.04.15 16:13
Après une petite hésitation, Chaze/June finit par répondre:

-Pas pour moi. Je vous fais confiance. On sait tous les deux que nous aurons le temps d’étudier le cas de l’autre en consultant quelques-uns de ces bracelets…

Ses yeux semblaient francs, dénués d'ironie. Peu d'informations circulaient sur "l'ancien", mais il doutait que l'autre ait fournit sa biographie et un curriculum vitae à la milice.
L'agent salua la remarque d'un signe de tête, avant de reporter son attention sur Leon. Comme pour le mettre au défi de l'empêcher de partir.

Mais avant qu'un des deux n'agisse, leur blessé ajouta:

-Tant que l’on vous paye, vous acceptez n’importe quelle mission non ? Vous accepteriez de travailler pour nous ? La sécurité n’est pas tellement notre fort, vous l’aurez compris…

Leon grogna devant la formulation.

-Parle pour toi ! Tu prends toujours des risques inconsidérés !

Mais il ne dit rien contre la proposition, croisant même les bras devant lui pour attendre la réponse de leur hôte. Varig balaya du regard les autres "rebelles" autour de lui, en terminant par le blessé.
Elena semblait calquer son attitude sur celle de Leon, attendant de voir ce qu'il allait dire avec un détachement étudié. Preston le fixait avec une sorte de méfiance, tendu.
Quand à June/Chaze, il semblait impatient de savoir quel parti prendrait son "sauveur".

L'agent profita de ces quelques secondes pour réfléchir.
Qu'est ce que ces "rebelles" attendraient de lui? Aujourd'hui il avait épargné une vie. Mais demain?
D'un autre côté des tueurs de sang froid l'auraient probablement déjà éliminé pour assurer leur sécurité. Et il avait besoin d'eux. Et s'ils se révélaient dangereux... Il serait dans la position idéale pour mettre fin à leur sinistre carrière.
Ou recevoir une balle dans le dos.

Il se racla la gorge.

-Je crois que vous avez compris que je ne suis pas un grand fan du conseil et de ses Erasers. Alors on peut sûrement se trouver des intérêts communs. Se... Rendre mutuellement service.

Il y eu quelques secondes de silence, puis Leon poussa un grognement, qui pouvait passer pour une approbation.

-Autrement dit, tu feras rien pour rien pas vrai?

L'agent sourit pour faire bonne figure, tout en sentant qu'il avait commis une erreur. Le rebelle pensait maintenant avoir affaire à un mercenaire ou un homme de main, du genre motivé par l'argent. Un homme utile, mais à la loyauté plus que sujette à caution...
Il devait l'éloigner de cette image, créer un lien idéologique avec eux. Ce levier de manipulation avait de meilleures chances de fonctionner.

-En quelques sorte. L'argent ne m'intéresse pas si c'est à cela que vous pensez. Vous avez lu mon avis de recherche, vous savez que je viens du passé. D'il y a deux siècles, de 2013.

Il regarda autour de lui pour voir l'effet qu'avait eu cette annonce, laissant l'information décanter quelques instants .

-La milice me traque, continua-t-il. Tout comme vous. Je ne m'en tirerais pas seul; j'ai besoin d'alliés, de gens en qui je pourrais avoir confiance.

L'agent fit un infime signe de tête vers le blessé étendu non loin avant de planter ses yeux dans ceux de Léon. Ce dernier haussa ses larges épaules.

-Donc tu veux qu'on te fasse confiance c'est ça?

Varig se remit à sourire, sentant qu'il avait cette fois choisit un bon angle d'attaque.

-Je ne vous demande pas de me croire sur parole. Laissez moi faire mes preuves.

Le rebelle le scruta quelques secondes avant de s'écarter pour le laisser partir.
L'agent hésita quelques secondes avant de s'avancer pour sortir, mais une main se posa sur son épaule. La poigne était solide, et décidée.

-Si tu fais mine de nous trahir... Je te tue.

Un éclair de violence instinctif passa dans les yeux de l'agent, mais il disparu tout de suite au profit d'un air plus neutre. D'un signe de tête il indiqua qu'il avait compris.
Il avait obtenu ce qu'il voulait, ce n'était pas le moment de jouer au crétin.

Leon finit par le lâcher et Varig se dirigea rapidement jusqu'à la porte de la planque. Après un dernier regard derrière lui il sortit pour de bon.

Le battant se referma derrière lui et il inspira en levant les yeux vers les toits, presque étonné que personne n'ai cherché à l'arrêter.
Il avait sans doute eu de la chance. Et pas seulement d'en sortir en vie.

Varig jeta un regard en direction du mur, caché par les bâtiments autour de lui, et se mit en marche. Grâce à ces rebelles, il tenait enfin une chance de quitter la ville.
De compléter l'objectif qu'il s'était fixé.
Et avec étonnement, il s'aperçut que cela lui faisait peur.

RP CLOS



À suivre dans: Le Prix de la Peur
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