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Tout partira d'un malentendu [PV Anthony Mecev] [Terminé]
robotic engineering
Chaze Ross
Chaze Ross
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18.12.14 19:04
Une atmosphère lourde régnait dans la petite pièce. Les heures s’y étaient succédées les unes après les autres, éprouvantes par moment, sans que le propriétaire des lieux ne daigne pour autant quitter son antre, devenue familière avec le temps, pour rentrer chez lui. A croire que sa conception du foyer s’en trouvait altérée à force de passer plus de temps sur son lieu de travail qu’à son domicile. Sa silhouette solitaire se dressait encore, laissant son ombre vaciller sous la lueur artificielle et agressive des néons qui traînaient ci-et-là dans son bureau. Rien à faire. Les nuits blanches et les nombreuses tasses de café vidées ne lui avaient pas permis de trouver une solution à son problème. Il lui fallait reconnaître que ce modèle de puce GPS dernier cri était au point. Prêt à être testé sur l’un de ces malheureux cobayes evolves. Un soupir de résignation franchit ses lèvres alors que le jeune scientifique se laissa retomber sur le dossier de son fauteuil. Comment n’avait-il pas pu trouver de faille à ce gadget pour retarder l’inévitable ? C’était pourtant dans ses cordes d’habitude ! Pour avoir passé la quasi-totalité de ses journées à travailler dessus, il était le mieux placé pour savoir que cette puce serait des plus efficaces à l’avenir. Oui, sauf qu’on ignorait encore si l’organisme des evolves, similaire aux leurs à quelques détails près, la supporterait. Le choix des composants laissaient planer quelques doutes à ce sujet et il n’avait pas envie de voir les conséquences d’une telle démarche sur un cobaye innocent.

« Bordel de merde. »

Le juron lui échappa avant même que l’intention de le retenir ne lui traverse l’esprit. Chaze soupira une nouvelle fois et sa main se mit à effectuer des mouvements familiers, à la recherche de sa source quotidienne de nicotine. Le scientifique finit par mettre la main sur le paquet de cigarettes, pratiquement vide alors qu’il n’avait même pas un jour et s’en alluma une. Il fallait qu’il se fasse une raison. Plus utile encore, qu’il se calme pour commencer. Compromettre les projets de son département après de longs mois d’études sur ce modèle de puce ne lui paraissait pas vraiment être une bonne idée. Il y avait un très net fossé entre agir en lâche et jouer les suicidaires… Fixant sans réellement la voir, la fumée qui s’élevait en direction du plafond, le jeune homme se dit qu’il ferait mieux de se préparer. L’expérience était prévue un peu plus tard dans la matinée et il lui fallait se rappeler l’heure exacte. Oh et tant qu’à faire, se rafraîchir le visage pour que l’hypothèse qu’il ait passé ses derniers jours enfermé ici, ne reste qu’une hypothèse aux yeux de ses collègues justement. Chaze baissa les yeux en direction de sa montre. Il avait un peu plus d’une heure avant le début de l’expérience, cela serait amplement suffisant pour lui. Le scientifique s’étira longuement avant d’écraser sa cigarette à peine consommée pour le coup. Les pieds traînants, il se rendit dans les toilettes pour hommes les plus proches pour se passer de l’eau sur le visage, plusieurs fois. La première, pour se réveiller complètement de sa torpeur digne d’un zombie, la seconde, pour se rafraîchir comme précédemment indiqué et les suivants, pour évacuer chacune de ses pensées négatives. Jouer la comédie n’était vraiment pas ce qu’il affectionnait, encore moins dans ce genre de situation. Une fois cela fait, le scientifique se dirigea vers la salle où devait avoir lieu l’expérience. Ses collègues, habillés convenablement pour l’occasion, se trouvaient déjà sur place. Tous reconnaissaient le talent de Chaze, aussi, ils lui réservaient l’honneur de procéder à l’implantation de la puce.

« Comprends-nous, tu es celui qui a le plus travaillé sur ce projet, il est normal que cela soit toi qui le mène à terme ! »

Pâles explications résonnant aux oreilles du jeune homme qui n’eut d’autres choix que d’accepter. En choisissant de travailler ici, il s’était résigné à ne pas pouvoir sauver tous les cobayes evolves qui se trouvaient sur place. Seul, il en était tout bonnement incapable. Pour cela, il faudrait que la population toute entière se soulève contre le gouvernement en place. Mais pourquoi le ferait-elle après tout ? On l’assaillait d’horreurs en tout genre sur les evolves, pas étonnant qu’elle demeure terrorisée à leur égard. Si le gouvernement leur promettait des jours plus heureux, Chaze comprenait que ces personnes crédules refusent de voir ce qui se passait réellement dans des laboratoires comme celui dans lequel il avait trouvé ce poste. Sans compter que de nombreux laboratoires clandestins avaient également vus le jour. Mieux valait ignorer ce qui se tramait dans ce genre d’endroits… Même lui n’était pas certain de vouloir connaître la réponse, connaissant la précarité avec laquelle les pro-evolves opéraient quand il s’agissait d’ôter les puces de ceux déjà fichés par le pouvoir en place. En croisant le regard suppliant du cobaye, le scientifique sentit sa gorge se serrer. Il n’aimait définitivement pas ça ! Mais il n’avait pas le choix. S’il en sacrifiait un, peut-être que ça lui permettrait d’en sauver d’autres ? Il essayait de s’en convaincre et il s’excusa brièvement du regard auprès de l’evolve captif avant de se reprendre.

« L’implantation de la nouvelle puce GPS va donc commencer. Nous allons d’abord endormir le sujet avec un sédatif… »

Tout en parlant, il s’exécutait, lentement. Chaze dosa lui-même la seringue en termes de contenu, s’assurant ainsi que la dose de sédatif serait assez forte pour endormir un cheval. Le but n’était pas non plus de tuer le cobaye, sinon il aurait quelques problèmes par la suite mais s’arranger pour que le malheureux ressente le moins de choses possibles, surtout si son organisme devait rejeter violemment la puce. Absorbé par ce qu’il était en train de faire, le scientifique ne vit pas venir la bousculade.

« Mais fais attention ! »

« La seringue ! Faites gaffe ! »

Intrigué par l’agitation autour de lui, Chaze tourna la tête en direction du fautif. Son visage ne lui disait rien à première vue, probablement un nouveau venu du département d’études, ce qui expliquerait pourquoi il ne pouvait mettre un nom sur son visage. Ce même visage qui se rapprochait de plus en plus de lui jusqu’à le bousculer sans ménagement. L’autre s’était pris les pieds dans quelque chose ? Quel maladroit franchement ! Il ne ferait pas long feu ici avec autant de maladresse ! Le jeune homme en perdit la seringue qui vint se planter dans son pied. Ou alors l’inconnu l’avait malencontreusement enfoncée dans son pied en lui marchant dessus ? Le scientifique ôta son masque protégeant le bas de son visage et brandit un doigt accusateur en direction de l’autre :

« Toi, attends un peu que je… ! »

Le sédatif ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase qu’il tombait dans les vapes, s’écroulant par terre dans la seconde. Une dose pour un cheval hein… Pas étonnant que l’effet soit aussi rapide… Chaze n’eut même pas le temps de jurer contre le maladroit que ce fut le black out total. Il mit un certain temps à émerger de son sommeil artificiel. Sa bouche était pâteuse et ses membres engourdis. Par chance, ses collègues l’avaient installé dans un lit de fortune, celui qui était à mi-chemin entre le brancard et la table d’expérimentation. Même après avoir retrouvé la vue et l’ouïe, le jeune homme fut incapable de se mouvoir pendant plusieurs minutes encore, lesquelles lui parurent être interminables. Doucement, il se souvenait des événements qui l’avaient précipité dans cet état : l’expérience, le stagiaire, la seringue… Lâchant un juron en guise de première parole depuis son réveil difficile, le scientifique se débattit physiquement et intérieurement pour parvenir à se redresser puis à s’asseoir sur le rebord du lit. Sa tête lui tourna un peu l’espace de quelques secondes mais la sensation s’estompa bien vite. Que s’était-il passé en son absence ? Il l’ignorait. Personne ne se trouvait dans les parages pour lui faire un compte rendu de la situation. Quand il s’estima en mesure de pouvoir marcher –ou du moins, que ses jambes le supporteraient à peu près normalement- Chaze se remit debout, non sans tanguer dangereusement au tout début. Avec un peu de recul, il se trouva drôlement proche d’un ivrogne, ce qui ne manqua pas de lui arracher un rire rauque. Plus de peur que de mal au final mais il avait maintenant besoin de réponses. Le jeune homme se traîna hors de la salle, suivant le premier couloir qu’il vit. Quelques minutes plus tard, il entendit des voix et les suivit, dans la logique des choses.

« Non j’ai dis ! On doit suspendre l’expérience si Chaze n’est pas en état de la faire. »

Deux de ses collègues se disputaient pour savoir ce qu’il adviendrait de l’implantation de la puce en son absence. Dire qu’ils faisaient déjà comme s’il resterait cloué au lit pendant des jours, voire des semaines… Ce constat amer ne manqua pas d’amuser le scientifique, qui fut ravi de leurs expressions respectives lorsqu’ils prirent conscience de sa présence.

« Tu vois bien qu’il est sur pied ! »

« Où est-il ? »

Jouant volontairement sur la mauvaise humeur du fait de l’incident, Chaze se rapprocha de l’homme qui venait de parler pour l’attraper par le col et le plaquer contre le mur. Le pauvre ne touchait même plus le sol en raison de leur différence de taille !

« Q-Qui ça ? »

« Celui qui a fait foirer l’expérience. »

« Oh et bien, il… ! »

La peur se lisait dans le regard de son interlocuteur –et collègue-, amusant le jeune homme. Lui qui d’ordinaire était calme ou enjoué selon la situation, ça lui plaisait de susciter un peu de crainte chez l’autre habitué à le côtoyer dans de meilleures circonstances. Un brin sadique notre Chaze ? Pas vraiment, disons qu’il comptait jouer sur sa mauvaise humeur pour retarder un peu plus la reprise de l’expérience. Et quand était-il de ce type maladroit au juste ?!
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18.12.14 21:21
Il pestait tout seul, maugréant, râlant à mesure qu’il rejoignait la salle. Il se rendait compte que son supérieur se foutait carrément de sa gueule, qu’il lui refilait le travail pénible et sans intérêt, mais pour le coup, il avait fait fort. Jamais Anthony ne s’était retrouvé dans la seconde section des scientifiques, et encore moins pour assister à une implantation de puce sur un évolve. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’il fallait que quelqu’un assiste à cet entretien pour surveiller l’évolve. Ils auraient pu appeler un Eraser, ou l’un de ces scientifiques auraient pu se charger de le faire, mais non, on avait fait appel à Anthony. Pour compenser, et probablement se donner bonne conscience, Hector lui avait dit qu’il devrait faire un rapport d’expérience sur le cobaye. En clair, c’était un travail inutile qui lui ferait perdre un temps précieux, d’autant que le blondinet était loin d’apprécier voir un évolve servir de cobaye. Déjà qu’il n’aimait pas que l’on utilise les animaux, alors un être humain …

De toute manière, personne n’avait réellement fait attention à lui, à son arrivée. Un signe de tête, un mouvement de menton pour lui désigner l’évolve, et rien d’autre. Bien sûr, son statut de stagiaire ne lui apportait pas de considération plus importante.
Il ouvrit la bouche alors que son ventre se serrait. Il connaissait l’homme qui était étendu là. Pendant des mois, il était passé au cabinet de son supérieur pour des contrôles de routine. Cela faisait un long moment qu’il n’était pas venu et Anthony s’était à peine penché sur la question. Maintenant, il s’en voulait, et s’il avait su, il aurait probablement tenté de faire quelque chose.
D’ailleurs, cela n’échappa pas à l’évolve, qui se redressa péniblement sur son lit de fortune, braquant un regard implorant en direction du scientifique.

- Faites quelque chose s’il vous plaît, murmura-t-il. J’ai rien fait de mal …
- Restez calme … je ne peux rien faire, je suis désolé, Léo.
- Je vous en prie …

Sa voix se brisa lamentablement, et Anthony prit sur lui pour ne pas le détacher immédiatement. Un mélange de rage et de désespoir se bousculaient en lui. Ça aurait été mal connaître le jeune blond que de penser qu’il ne ferait rien. Il avait beau être d’une timidité maladive, jamais il n’aurait pu laisser quelqu’un souffrir juste à côté de lui et ne rien faire d’autre que de fermer les yeux et de serrer les dents.
Il détourna la tête, sentant le regard de quelques autres scientifiques posés sur lui. La porte s’ouvrit finalement sur un homme, apparemment celui qui avait organisé tout cela, et Anthony sentit aussitôt la colère faire chauffer ses joues. Il les détestait tous, ces scientifiques. L’admiration qu’il ressentait pour ses supérieurs n’avait pas duré longtemps. A ce jour, où il s’était rendu compte de toutes les saloperies qu’ils étaient capables de faire subir, il bouillonnait de rage envers eux. Les monstres, dans tout cela, ce n’était pas les évolves, mais bien eux.

Le brun expliqua rapidement en quoi consistait sa nouvelle création, et alors qu’il s’avançait vers Léo, Anthony s’écarta, laissant sa place. De toute manière, il ne l’avait même pas remarqué. Pouvait-il ressentir le regard noir qui s’était figé sur sa nuque ?
Il réfléchit à toute allure, l’adrénaline parcourant ses veines de plus en plus vite. La seringue brillait au reflet de la lumière, prête à déverser son venin. Trépignant un instant sur place, il regarda à gauche, puis à droite, avant de réagir. C’était là la seule idée qui lui avait traversé l’esprit, et il espérait parvenir à l’exécuter avant qu’il ne soit trop tard.

Des exclamations, quelques cris, des menaces. Le scientifique brun se tourna vers le blond, qui se figea sur place, se rendant compte de son acte de bravoure. Il crut un instant que l’autre allait se jeter sur lui, mais il s’écroula d’un seul coup à ses pieds.
L’hécatombe se fit dans la pièce. Certains insultèrent Anthony, rageant, disant qu’ils ne manqueraient pas de prévenir son supérieur, si bien que le jeune homme prit la porte de lui-même sans regarder derrière lui, en proie à la panique.

La journée passa lentement. Il ne s’était pas résolu à rentrer chez lui, ni à affronter Hector. Il aurait bien le temps de le faire plus tard. Et puis, sa qualité de gentil garçon avait refait surface et il s’était inquiété pour le scientifique qu’il avait agressé. Il souhaitait le voir, ou juste l’apercevoir, avant de définitivement sans aller de cet endroit maudit. Il avait sauvé héroïquement un évolve, ou du moins, retardé le moment où il servirait de cobaye, il pouvait donc partir.
Les couloirs étaient trop éclairés, cela l’aveuglait. Il avait tourné en rond un long moment, sans vrai but. Deux trois personnes présentes dans la salle l’avaient méchamment réprimandé et il s’était contenté de rentrer la tête dans ses épaules, intimidé, balbutiant des excuses carrément inaudibles.
Trop occupé à relater les évènements précédents, Anthony ne remarqua pas de suite la petite altercation en face de lui. On le pointa du doigt, et le blondinet finit par reconnaître le scientifique qu’il avait ‘maladroitement’ bousculé plus tôt.
La réaction fut immédiate : il s’arrêta net, se mordant la lèvre, fixant intensément l’homme. Oui, il lui en voulait toujours d’avoir cherché à se servir de Léo comme cobaye. Mais maintenant qu’il était de nouveau sur pied, il craignait qu’il ne cherche à se venger.

Voilà, c’est bon, maintenant tu l’as vu, il va bien, tu peux partir.

‘Salut, comment ça va ? Moi ça roule. Fait beau aujourd’hui, hein ? Ah ouais, pour tout à l’heure ? Ouais, désolé mec, y’a des fois ou je me gave moi-même. La maladresse, c’est pas facile à vivre tous les jours. ‘

Ça, c’était ce qu’il aurait voulu dire. Au lieu de cela, d’une voix ridiculement peu portante, il balbutia :

- Ooh, hum … ça … ça va ?

Il conclue sa petite phrase par un rire bien niais.
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Chaze Ross
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18.12.14 22:00
Alors que son interlocuteur tentait quelques explications insatisfaisantes, du moins, du point de vue du scientifique, il se tut soudain. Son regard qui, jusque-là soutenait celui de Chaze et ce, autant que possible, se détacha des iris sombres pour se poser sur autre chose, un point d’attention quelconque situé au-delà de l’épaule du jeune homme. Ce qui n’échappa pas au principal intéressé, qui tourna la tête pour suivre la direction qu’avait pris le regard de son collègue. Il ne mit pas longtemps avant de reconnaître le visage du maladroit qui l’avait bousculé un peu plus tôt dans la journée, ruinant celle-ci au passage. Sur le moment, Chaze resta parfaitement neutre, se contentant d’observer le nouveau venu. Il essayait de se faire une idée du personnage qui se trouvait non loin de lui, histoire de savoir s’il devait continuer à jouer les ours mal léchés ou au contraire, se montrer condescendant avec son vraisemblable cadet. Qu’importe si ce dernier avait agi volontairement ou non, -d’ailleurs, le jeune homme doutait que le corps scientifique comptait d’autres rebelles dans ses rangs- il risquait d’avoir des problèmes par la suite. Plus que lui et toute son équipe réunie du fait de l’arrêt brutal dans la progression de leur projet commun. Le nouveau venu prit alors la parole. Dire que Chaze l’avait trouvé simplet, pas vraiment à sa place dans ce genre d’endroit, en l’entendant parler et réagir, cette sensation se confirma. Non vraiment, il ne pourrait pas rabrouer ce pauvre bougre qui venait probablement de foutre en l’air sa carrière. Dans le fond, c’était peut-être aussi bien pour lui remarque… Le jeune homme reposa son collègue sur le sol, s’excusant brièvement pour son comportement avant de faire complètement face à l’inconnu.

« Je viens de dormir plus que nécessaire, je ne peux qu’aller bien non ? »

Dire qu’il le pensait réellement ! Dormir comme une masse grâce à ce sédatif lui avait permis de récupérer de ses nuits blanches à répétition. Avec le temps, son propre organisme s’était plus ou moins habitué à ce rythme de vie mais parfois, le scientifique ne crachait pas sur une bonne nuit de sommeil. Chose qui n’arrivait que très rarement, compte tenu de sa position au sein de son département mais également de sa situation personnelle. Il ne dormait que très peu sur ses deux oreilles et on pouvait le comprendre. Peut-être qu’il allait devoir s’injecter des sédatifs plus souvent ? Chaze manqua de soupirer devant cette réflexion insensée et s’avança rapidement vers son nouvel interlocuteur. Il avait besoin de parler à ce type et certainement pas en présence de témoins. Sans se montrer bourru mais néanmoins avec une fermeté qui ne laisser pas de place à la protestation, le jeune homme l’attrapa par le bras pour l’entraîner avec lui.

« J’ai deux ou trois mots à te dire toi. »

En jetant un coup d’œil par-dessus son épaule tandis qu’ils marchaient, le scientifique vit une lueur dans le regard de son interlocuteur, lueur similaire à celle qu’il avait aperçu un peu plus tôt dans les yeux de son collègue apeuré. Il avait peur de lui ? Parce qu’il venait de soulever à bout de bras, l’un de ses collègues par le col ? Bon ok, Chaze reconnaissait volontiers avoir un peu forcé sur le jeu d’acteur mais pour sa défense, il affirmera ne pas trop apprécier le collègue en question pour son manque d’humanité et de méthode dans tout ce qu’il faisait. Voilà lecteur, à toi de rendre ton jugement personnel. Le jeune homme l’entraîna donc à sa suite jusque dans son bureau et le fit même rentrer devant lui, avec un simple geste pas très amical en apparence.

« Ne fais pas gaffe au désordre et fais toi une place. »

Parce que oui, l’endroit n’était pas des plus ordonné avec les dernières recherches effectuées par le propriétaire des lieux. Des liasses de feuilles s’entassaient un peu partout, masquant les rares meubles qui se trouvaient encore dans la pièce. Certaines étaient parfois posées à même le sol ! Mais visiblement, le principal responsable de ce chaos n’y accordait que peu d’importance. Il rangerait tout ça en temps et en heure. Il risquait probablement d’avoir beaucoup du premier évoqué dans les heures à venir…

« Je peux savoir ce qui t’es passé par la tête en interrompant l’implantation ? Tu risques ton travail et ta tête. Oh libre à toi si tu veux mener une vie de merde jusqu’à la fin de tes jours mais ne viens pas compromettre nos recherches. Alors ? Si tu me dis que tu as gaffé et que ça ne se reproduira plus, alors j’écrirai simplement dans mon rapport que j’ai laissé tomber la seringue du fait d’un manque de sommeil. Et tu ne devrais pas être inquiété outre mesure, même si tu es bon pour un avertissement à mon avis. »

S’il comptait le ménager ? Pas vraiment non. Chaze ignorait encore à qui il avait faire, s’il s’agissait simplement d’un pauvre sot, brebis égarée parmi les loups ou d’un très bon acteur, auquel cas, il ne pouvait pas se permettre d’agir avec légèreté. Peut-être que la direction était en train de le tester à ce moment même ? Cela pouvait ressembler à de la paranoïa pure et simple mais le jeune homme ne voulait prendre aucun risque. Pas si près du but. Tout en attendant la réponse de son interlocuteur, le scientifique prit place dans le fauteuil qu’il avait occupé avant de se rendre dans la salle d’expérimentations. Retour à la case départ. Probable game over pour lui ? Voire même les deux concernés ?
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18.12.14 23:59
Anthony baissa les yeux, ne pouvant soutenir le regard sombre du brun plus d’une seconde. De toute manière, il n’arrivait jamais à soutenir aucun regard. Il voulut fuir, comme un grand lâche, et se terrer entre les bras réconfortants de sa sœur, mais ses jambes demeurèrent ancrées dans le sol. Il n’aimait pas les histoires, mais depuis quelques temps, il les cumulait. A croire que depuis qu’il était malade, le destin s’acharnait contre lui.
Il fit un pas en arrière quand l’autre scientifique s’approcha de lui, mais se résolut à le suivre, car il n’avait pas le choix, en fait. Lui aussi était son supérieur, comme tous ces bouffons ici présents. Il se devait d’être à leur service et de leur apporter un café bien serré s’ils le demandaient.

Parfois, Anthony aurait réellement souhaité posséder un autre caractère. Effacer cette facette du mec gentil, naïf et timide et devenir enfin une personne à part entière. Car excepté se faire marcher sur les pieds, il n’était bon à rien. Destiné à mourir jeune sans n’avoir rien accompli, c’était dur à encaisser.
Le grand brun l’invita de force dans son bureau. Le blondinet parcourut la pièce des yeux, un peu surpris de voir un tel capharnaüm. Il aurait plutôt imaginé un bureau rangé d’un blanc immaculé d’où traînaient quelques photos d’évolves mutilés. Cette pensée lui rappela la raison de sa maladresse volontaire et il sentit un peu de confiance lui revenir, juste assez pour qu’il pose ses fesses sans défaillir. Son teint devait être encore plus pâle qu’à l’ordinaire, et malgré le fond de teint, cela devait se voir. Il capta son reflet sur la vitre de la fenêtre, et une boule naquit dans sa gorge. Oui, il était malade. Terriblement malade, cela se voyait sur sa face comme si l’on l’avait noté avec un marqueur.
L’autre homme prit la parole, faisant naître une autre crainte. C’est vrai, il pouvait être viré pour son acte, il n’y avait pas pensé … Ce serait trop stupide. Comment feraient-ils, lui et Lexie ? Sa paie était assez conséquente pour payer le loyer et la nourriture, et même si sa sœur travaillait, son simple boulot de serveuse ne rapporterait jamais assez pour les couvrir tous les deux, et il n’accepterait pas devoir compter sur son argent à elle.

Il se redressa sur sa chaise et s’éclaircit la gorge, gardant la tête baissée, n’osant toujours pas regarder son supérieur en face :

- J’ai gaffé et ça ne se reproduira plus, répéta-t-il simplement, un brin provocateur.

Lui-même savait que cela se reproduirait.
Sa jambe battait nerveusement la mesure alors que ses yeux fixaient une liasse de papiers administratifs en bordel. Il aurait aimé pouvoir surenchérir, pouvoir choper ce mec aux allures de grand chef et lui foutre la tronche par terre, mais cela faisait partie de ses rêves.
Mais la colère continuait de bouillonnait en lui, cette petite étincelle qui refusait de se laisser faire. S’en était trop. Cet homme était le reflet de tous les autres, et il ne méritait rien d’autre que d’être remis à sa place.
Prenant une grande inspiration, Anthony se mit sur ses jambes, prit quelques secondes pour se stabiliser et atténuer le violent tournis qui menaçait de le faire tomber et redressa un peu le menton :

- Avez-vous d’autres choses à me dire, patron ? s’enquit-il froidement. Vous ne me reverrez plus de toute manière.

‘Vous allez pouvoir retourner à vos occupations malsaines en toute tranquillité’ avait-il envie d’ajouter. Mais il avait déjà épuisé son stock de courage pour la journée.
Aaah il avait tellement envie de déblatérer tout ce qu’il pensait de ce système ! Il avait tellement envie de laisser exploser sa rage, de faire preuve de violence, au moins une fois ! Penser aux conséquences le bloquait tellement, peut-être même plus que sa timidité. Il se sentait pris entre deux rouages, obligé d’obéir, soumis, ridiculement soumis.

- Je tiens juste à vous prévenir, osa-t-il ajouter. Votre cobaye est capable de générer des sentiments d’horreur aux autres. Son don est contrôlé, mais qui sait ? Peut-être que s’il ressent une trop forte émotion, il pourrait vous plonger dans un cauchemar éveillé.

Sa voix ressemblait à un murmure, on aurait même pu croire qu’il parlait à un enfant, qu’il racontait une histoire. Mais il savait que le pouvoir de Léo était terrifiant, lui qui en avait déjà fait les frais. Une panique soudaine, peur qui passait pour de la pure paranoïa, cris, pleurs, tremblements … Jamais il ne voudrait en refaire les frais. Avoir Léo dans sa liste d’amis était en effet plus appréciable que l’inverse.
Anthony lorgna la porte des yeux, pressé de terminer cet entretien malaisant. Il craignait pour son poste, il craignait d’avoir trop parlé, d’avoir été trop provocateur lui qui n’avait jamais eu l’habitude de se montrer insolent.
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Chaze Ross
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19.12.14 1:16
Dans le silence qui suivit sa prise de parole pour le moins bourrue, chacun des deux hommes observait l’autre, guettant un signe, une lueur dans le regard qui pourrait trahir d’une émotion ou d’un état d’esprit. Le scientifique se plaisait à détailler son cadet de la tête aux pieds. Non pas pour la satisfaction malsaine de voir l’autre éviter son regard avec un soin tout particulier –qui avait plutôt tendance à l’amuser qu’autre chose- mais pour en apprendre davantage sur lui sans le bombarder de questions. Tout d’abord, parce qu’il doutait que l’autre veuille bien lui répondre, étant donné la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les deux. Chaze n’aimait pas l’idée de passer pour le vilain patron, toujours à réprimander ses subordonnés pour un oui ou pour non. Notamment parce qu’il n’était pas le supérieur de ce gosse. Oui, ce dernier avait l’air d’avoir quelques années de moins que lui alors… Rien que pour le plaisir de voir son expression en entendant le sobriquet qu’il lui réservait, le scientifique nota dans un coin de sa tête de le lui sortir à un moment ou à un autre dans la conversation. Ensuite, parce que le teint anormal de l’inconnu l’alarmait plus qu’il n’aurait voulu le reconnaître à voix haute. En y repensant bien, ce détail n’avait pas attiré son attention jusqu’à présent mais puisque son attention toute entière demeurait désormais rivée sur le visage de son interlocuteur, cela ne pouvait plus passer inaperçu plus longtemps. Dans un sens, il avait son respect de ne pas tenir le lit si jamais il se sentait réellement mal. Peut-être que c’était là, sa mine habituelle ? Légèrement plus pâle que l’ordinaire ? Ou alors, la personne qui lui avait conseillé ce fond de teint s’était bien jouée de lui. Qu’importe ! L’attention du jeune homme revint à l’instant présent lorsqu’il vit les lèvres de l’inconnu remuer. Et le sens qui se trouvait derrière ne lui plut pas particulièrement. L’autre se fichait de lui ? Il avait vraiment gaffé ? Rien d’autre ?

« C’est là tout ce que tu voudras bien me dire blondinet ? »



Pourquoi se sentait-il comme déçu par cette réponse ? A quoi s’attendait-il au juste ? A un regain d’humanité chez l’un de ses semblables ? Allons bon… Il n’avait pas accepté ce poste pour espérer se faire des amis au sein des rangs des scientifiques. Comment croire une seule seconde que l’un de ses collègues pourrait avoir une vision proche de la sienne ? En particulier vis-à-vis des evolves ? Surpris par le changement de ton de son interlocuteur, Chaze se contenta d’un haussement d’épaules en guise de premier élément de réponse. Ayant besoin de s’occuper les mains, celle de droit vint se saisir à nouveau de son paquet de cigarettes pour que son propriétaire puisse assouvir son envie de fumer. Cependant, son briquet fit preuve d’un peu de résistance avant de bien vouloir faire jaillir une petite flamme bleue et orangée, ce qui ne manqua pas d’agacer le jeune homme. Ce dernier s’autorisa une longue bouffée de sa dose de nicotine. Une fois cela fait, il se sentit en mesure de répondre à son interlocuteur, de manière un tantinet plus sereine que ce qu’il avait montré lors des minutes précédentes.

« Alors primo, je ne suis pas ton patron. Il s’agit de l’autre excité d’Hector, tu règleras tes comptes avec lui si quelque chose te déplaît ici. Ensuite, ne le prends pas sur ce ton, je ne suis pas celui qui est en tort dans cette histoire. »

Tout en parlant, le scientifique n’avait pas lâché l’inconnu du regard. Il voulait que l’autre capte bien le sens de ses paroles et non qu’il se contente de les interpréter à sa guise. Dire qu’il espérait que l’autre lui en dirait plus sur les intentions qui avaient motivé son acte. Ce n’était pas tous les jours qu’on voyait un homme en blouse péter un câble lors d’une expérience, d’autant plus qu’on les sélectionnait pour leurs nerfs solides. Si l’envie de se moquer de son cadet ne le tenaillait pas autant, peut-être que Chaze aurait senti le goût amer de la déception sur le bout de sa langue. Alors que le jeune homme pensait que leur conversation s’achèverait là-dessus, la reprise de parole de son interlocuteur le prit de court. Le contenu de sa réplique également. Le scientifique ne répondit rien sur le moment, finissant de consommer sa cigarette à un rythme qui en aurait fait frémir plus d’un lorsqu’on ne connaissait pas son penchant avéré pour la nicotine, avant d’écraser le bâtonnet à l’extrémité humide de salive d’un geste vif.

« Dans mon bureau, on n’emploie pas le terme de « cobaye », surveille ton langage Visage-Pâle. » Se disant, il marqua une courte pause pour lui laisser le temps d’encaisser son nouveau surnom, pas très diplomate ceci dit, avant de reprendre dans la foulée. « Ce que tu dis m’intéresse… Tu veux bien m’en dire plus ? Je ne côtoie pas beaucoup d’evolves du fait de mon travail dans ce département. Tu as de la chance de pouvoir les étudier de près alors, ne la gâche pas bêtement. Mais c’est très aimable de ta part de me prévenir ! » conclut-il en riant de bon cœur.

Qu’importe le camp de ce gamin, Chaze ne pouvait pas croire qu’il ait réellement un mauvais fond. S’il n’avait été que l’un de ces scientifiques dépourvus de principes moraux, alors, pourquoi avertir un possible concurrent à la notoriété dans ce domaine, des risques encourus au contact de l’un de leurs sujets ? Il tenait là sa chance de se venger de lui non ? Mieux, de l’éliminer définitivement, sans avoir à se salir les mains personnellement.

« Pour quelqu’un d’aussi maladroit, tu en sais plus que tu en as l’air… Mais tu ferais mieux de te rasseoir, tu as un teint vraiment maladif. Café ? »

Et ouais ! L’un des avantages à posséder son propre bureau, non le partager avec d’autres collègues, consistait à avoir en sa possession sa propre machine à café. Il allait de soi que le jeune homme se l’était payée avec son salaire, il ne fallait pas compter sur un geste syndical de la part de ses supérieurs hiérarchiques non plus… Mais tout de même, c’était agréable !
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19.12.14 11:40

Le stagiaire regarda distraitement l’autre prendre le temps d’allumer sa clope, et eut le réflexe de reculer légèrement sa chaise pour ne pas se prendre la fumée en pleine face. Ses poumons étaient déjà assez abimés comme cela, pas la peine d’en rajouter une couche.
Son supérieur reprit finalement la parole afin de lui faire la moral, histoire de bien lui rappeler que celui qui était en tort dans l’histoire, ce n’était pas lui. Anthony hocha lentement la tête avant de faire une petite moue provocatrice. Décidemment il se sentait l’âme d’un grand insolent ce jour-là.

Voilà qu’il osa dire que le terme de ‘cobaye’ lui déplaisait. En effet, et c’était pour cette simple et bonne raison que le stagiaire l’avait employé. Cela ne plaisait jamais lorsque l’on racontait l’évidence.  Mais … Comment l’avait-il appelé ? Visage-Pâle ? Le cœur du jeune homme manqua un coup et il se dévisagea de nouveau dans le reflet de la vitre. Mince, cela se voyait-il tant que cela ? En plus d’être un salop sadique, ce grand brun était irrespectueux ? Le visage d’Anthony se transforma en mine boudeuse comme celle d’un enfant qu’on réprimanderait. Il voulait en savoir plus ? Il voulait que le jeune blond lui balance la vérité en pleine face ? Étais-ce une bonne idée que de lui faire peur vis-à-vis des évolves ? Si ces scientifiques tentaient par tous les moyens de les contrôler, c’était bien parce qu’ils avaient déjà peur, non ?

Il aurait bien aimé contester son autorité en restant debout, mais malheureusement, du fait de sa condition, il ne put que se rasseoir doucement, prenant bien appuie sur les accoudoirs. Il déclina le café d’un mouvement sec de tête.
Ses mains tremblaient légèrement. En vérité, Anthony anticipait ce qu’il allait dire. Il savait qu’il allait regretter à la seconde où les mots franchiraient ses lèvres, mais s’en était trop pour lui. Il en avait assez de devoir supporter ces putains de supérieurs qui considéraient les évolves comme de vulgaires bêtes.

- Et il s’appelle Léo, Léo Wington. Il a trente-et-un ans et est père d’une petite fille, Kelly. Elle a neuf ans, et vit seule avec sa mère, du coup. Son père, lui, il ne rentre que très rarement, car la science a besoin de lui. Je ne sais pas si vous avez des enfants, monsieur … (il lorgna le badge qui décorait sa chemise) Ross, mais essayait de vous mettre à sa place, juste l’espace de quelques secondes. Ils sont des milliers dans le cas de Léo, la plupart ne revienne jamais car leur pouvoir sont jugé comme étant trop puissant. Comme celui d’un certain Warren  Grayson, un gamin de vingt-deux ans, qui est à l’hôpital depuis plusieurs semaines. Il est capable de faire grimper la température de son corps jusqu’à un stade incroyable. Il pourrait tuer n’importe qui s’approcherait de lui pendant ses périodes de crise. Ou Lexie … elle pourrait vous vider de toutes vos ressources vitales avant même que vous n’ouvriez la bouche.

Il se tut subitement et avala sa salive, un peu essoufflé. Il avait déblatéré cela d’un ton neutre, calme, sans hausser le ton afin de ne pas passer pour un rebelle. Mais à quoi bon ? Ces scientifiques avaient des idées ancrées, rien ne pourrait les faire changer. Lui par contre, risquait gros en osant parler de la sorte à un supérieur, de plus pour plaider en l’honneur des évolves.
Anthony rougit violemment sous le regard du dénommé Chaze. Que lui avait-il prit de dire tout cela ? Il voulait perdre sa place ? Qu’on lui prenne sa sœur évolve pour qu’il ne la revoie plus jamais ? Toussotant un peu, il glissa ses mains dans les poches de son jeans et leva un piteux regard vers Cross :

- Pardonnez-moi, je ne sais pas pourquoi j’ai dit cela. Je trouve juste parfois triste de briser des familles à cause d’un don inhumain qui pourrait causer du tort. J’ai du mal à dissocier les humains des évolves par moments. Cela se fera avec le temps, il me faut juste un peu d’expérience.

Beau rattrapage. S’il espérait garder son poste, il pouvait se foutre le doigt dans le nez et le remonter profondément, jusqu’au cerveau.

- Et je m'appelle Anthony Mecev, pas 'Visage-Pâle', monsieur Ross.
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Chaze Ross
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19.12.14 17:28
L’espace d’un bref instant, Chaze crut que son interlocuteur allait protester pour remettre en cause ses affirmations concernant le degré d’implication de ce dernier dans l’incident qui s’était produit un peu plus tôt dans la journée. Une intuition sans doute, parce que son cadet n’avait pas hésité à perturber le déroulement de l’implantation, pourquoi ne pas jouer les emmerdeurs jusqu’au bout ? Cela aurait fini devant le dénommé Hector, sa parole contre celle du blondinet. Et le jeune homme n’avait aucun doute sur l’identité du vainqueur. Autant ne pas en arriver là non ? Si son interlocuteur acceptait de se montrer conciliant dans un futur proche, peut-être que les choses en resteraient là. Chaze l’espérait vraiment. Aucune envie de perdre son temps pour des querelles d’intérêts stupides. En jetant un coup d’œil en direction de l’inconnu, le scientifique constata son refus face à son aimable proposition. Surpris qu’un individu normalement constitué refuse une tasse de ce breuvage amer ? Et comment ! Le jeune homme n’arrivait pas encore à comprendre comment on ne pouvait ni fumer, ni boire du café alors que lui carburait à l’aide de ces deux éléments. Il se servit donc une tasse de café bien chaud. La suite de la conversation lui paraissait logique : son interlocuteur allait gentiment accéder à sa requête et lui dire tout ce qu’il savait sur ce malheureux evolve non ? A moins qu’il ne l’envoie royalement chier et ne prenne congé de lui sans plus attendre. Dans ce deuxième cas de figure, Chaze se retrouverait comme un con, seul dans son bureau avec sa fichue tasse de café alors qu’il aurait mieux fait de rentrer chez lui. Au moment de porter la tasse fumante à ses lèvres, le scientifique aperçut un début d’anxiété sur le visage du blondinet. Allons bon, quoi encore ? Qu’est-ce qu’il lui avait dit de si méchant pour que l’autre s’angoisse de la sorte ? Il avait l’habitude des réprimandes salées ou quoi ? Bon, d’accord, en soi, la question était rhétorique : avec un comportement aussi maladroit, il ne faisait aucun doute que l’intéressé devait avoir multiplié les allées venues dans le bureau d’Hector. Pas étonnant qu’il en ressorte traumatisé… Contrairement à ce qu’il aurait pensé, son interlocuteur s’exécuta docilement. Agréablement surpris de l’entendre reprendre la parole, Chaze l’écouta avec une curiosité dans le regard qui ne devait pas passer inaperçue. De toutes manières, l’autre était trop absorbé par son récit pour remarquer quoique ce soit. Une chance pour les deux. Dire qu’il ne connaissait aucun des noms que le blondinet lui sortit. A cet instant, le jeune homme se rendit compte à quel point les cobayes dont ils se servaient dans chacun des deux départements, n’avaient pas la moindre valeur à leurs yeux. Jamais personne n’avait cru bon ou utile de lui fournir ce genre d’informations, parce qu’on préférait numéroter les sujets plutôt que de s’embêter à retenir des noms qui finiraient par ne plus être d’aucune utilité avec le temps.

Cependant, la curiosité laissa doucement la place à d’autres émotions, plus vives celles-ci. Des enfants ? Il avait vraiment une tête à fonder une famille ? Peut-être que certains affirmeront que oui, 28 ans était l’âge idéal pour le faire sauf qu’ils oubliaient la quantité de travail que ce poste impliquait. Son interlocuteur évoquait le cas de l’evolve qui ne rentrait quasiment jamais chez lui pour retrouver sa famille, dans le but de servir la science. Et que dire de ces hommes et femmes qui sacrifiaient une vie de famille justement pour réussir professionnellement ? Combien de nuits blanches il avait passé ici, seul à la lumière artificielle des néons ? Ce n’était pas ce stagiaire qui en aurait conscience, probablement habitué à rentrer chez lui sitôt sa journée d’observation terminée ! Non, Chaze ne justifiait pas que de tels actes soient commis sur les evolves, détruisant ainsi des familles mais il n’aimait pas spécialement que l’autre s’imagine qu’il ne comprenait pas sa situation. Même si dans le fond, ce n’était pas tout à fait la même chose. La suite le fit écarquiller les yeux. Monsieur ? Monsieur ? Et paf, manges toi 20 ans dans la tronche mon vieux lui susurra sa conscience. Décidemment, il allait devoir reprendre l’éducation de ce jeunot depuis le tout début… Heureusement que la suite des propos du blondinet repartit de plus belle sur les evolves et leurs pouvoirs, sujet qui passionnait fortement le scientifique. Ce dernier écouta en silence son interlocuteur jusqu’au bout, sans l’interrompre. Il s’estimait déjà heureux de pouvoir recueillir autant d’informations en si peu de temps, alors pas question de le stopper net dans sa course ! Au risque de ne plus le voir ouvrir la bouche du tout… Quand enfin, l’autre se tut quelques instants, le jeune homme en profita pour boire une nouvelle gorgée de son café, pensif. Il ignorait l’étendue des pouvoirs des evolves et dans ce genre de situation, il se maudissait de s’être montré aussi prudent pour avoir choisi ce département et non celui consacré à l’étude de ces créatures. La voix du blondinet le tira doucement de ses pensées, moins affirmée que précédemment, lorsqu’il avait lâché son récit à la manière de la lecture d’un conte pour enfants. Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir la bouche, voilà que son interlocuteur lui communiquait enfin son nom ! Ainsi donc, sa petite pique de toute à l’heure avait bien fonctionné ? Chaze était assez fier de lui sur ce coup-là et ça se vit sur son visage, notamment à travers le sourire amusé qui s’étirait à présent sur ses lèvres alors que la tasse fumante s’en éloignait.

« A la bonne heure ! Je me demandais quand est-ce que j’allais avoir le privilège d’obtenir ton nom… Oh et laisse tomber le monsieur tu veux ? Chaze sera très bien pour toi le blondi- euh Anthony. »

Oups. La mauvaise habitude avait failli lui valoir un probable regard noir de la part de l’intéressé. Heureusement qu’une pirouette vocale lui avait évité de passer pour quelqu’un d’irrespectueux. Encore…

« Sérieusement… J’suis trop jeune pour avoir des gosses aussi je ne peux pas vraiment comprendre cette relation qui lie chaque individu à son foyer, son chez-soi. Tu vois, je passe la plupart de mon temps ici alors la conception du domicile que l’on rejoint après le travail, reste une notion assez abstraite à mes yeux haha ! »

Passer pour un pitre, ça il savait faire. Mais à en juger par ce qu’il lisait dans le regard de son interlocuteur, ce dernier ne se contenterait pas de ses explications hasardeuses. Il voulait connaître son opinion sur les evolves ? L’entendre avouer lui aussi qu’il se détestait à faire ce boulot et qu’il prenait bien plus son pied lorsqu’il enlevait les puces qu’il avait aidé à placer ? Il ne fallait pas lui demander trop non plus, surtout après si peu de temps passé ensemble… Une étrange lueur s’installa alors dans le regard aux iris couleur ébène. La distinction entre humains et evolves hein ? Une frontière floue entre deux races qui n’apprenaient pas à mieux se connaître pour ne plus ressentir cette peur de l’autre. Parce que oui, tout partait de là aux yeux de Chaze. La peur conduisait aux pires atrocités, justement parce qu’on ne faisait rien pour l’arrêter. Reposant sa tasse à moitié pleine, il porta sa cigarette à ses lèvres, tirant une longue bouffée. Ce qu’il s’apprêtait à dire lui causerait à coups sûrs des ennuis si jamais cela tombait dans la mauvaise paire d’oreilles mais le dénommé Anthony avait joué le jeu non ? Lui aussi risquait gros à prendre ainsi la défense de ceux qui leur servaient de cobayes.

« Pour ma part, je pense que les evolves sont plus humains que la plupart de ceux qui se revendiquent comme tels. Il suffit de voir comment nous les traitons. Notre peur de leur différence nous pousse à les voir comme des monstres, alors qu’ils ne demandent qu’à vivre comme des êtres libres, non des animaux domestiques. Reste à savoir quand chacune des deux parties sera prête à faire un pas vers l’autre… »

A l’entendre, on croyait avoir affaire à un psychologue spécialiste des pathologies récurrentes à la peur. A cette idée, le scientifique sourit faiblement. Non, il n’était rien de tout cela, simplement un homme qui ne voulait plus suivre ce qu’on lui avait inculqué depuis sa tendre enfance. Se faire une opinion par soi-même s’était révélé plus dur qu’il n’y paraissait dans ce monde bâti sur le mensonge et la peur. Sans même s’en rendre compte, le jeune homme avait relevé la tête en direction du plafond, fixant celui-ci sans le voir, alors que la fumée de sa cigarette venait s’y écraser paresseusement.

« Je crois comprendre ce qui t’a poussé à agir de la sorte au moment de l’implantation de la puce. Tu connais cet homme, mieux que tous ceux présents dans cette salle, moi y compris. Tu n’as pas supporté de le voir dans cette situation et tu as fait ton possible pour empêcher l’expérience d’aboutir. Je me trompe ? »

Lorsque la question franchit ses lèvres, son regard s’était de nouveau planté dans celui d’Anthony, comme à la recherche d’un début d’affirmation au fin fond des iris vert de son interlocuteur. L’heure était à faire tomber les masques mais comment son cadet allait-il prendre ses révélations ? Chaze se savait ne pas être à l’abri d’un canular, destiné à le faire se trahir. Et si le pire des scénarios imaginables se confirmait dans les secondes qui allaient suivre ?
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19.12.14 21:19
Anthony demeura un instant interdit face au courage dont il avait fait preuve. Il avait même affronté le regard sombre de Chaze durant tout son monologue. A présent, il se sentait vidé, et surtout, vulnérable. Il était à sa merci. La colère qu’il avait ressentie s’était quelque peu atténuée, mais il gardait sa rancune envers le scientifique brun. S’il avait eu la force et le cran nécessaire pour le faire, cela ferait longtemps que son poing aurait rencontré le visage fatigué de son interlocuteur. Ils avaient au moins un point commun : une gueule épuisée. Bien que dans le cas du blond, ce n’était pas réellement le travail qui le mettait dans un tel état de fatigue, mais ce n’était qu’un détail.

Chaze sembla ravi d’entendre le prénom d’Anthony, ce qui ne fit que confirmer la pensée du stagiaire : il ne l’aimait pas. Comment pouvait-il faire preuve d’autant de nonchalance, de légèreté après ce qu’il venait de dire ? Cet homme lui sortait par les yeux, et il ne manqua pas de lui lancer le regard le plus noir dont il était capable. Ce n’était pas grand-chose venant de lui, mais c’était l’intention qui comptait. Au moins, c’était clair : Ross n’en avait rien à foutre des évolves, la suite de ses paroles ne faisait qu’appuyer cette affirmation.

‘Enfoiré.’ Avait-il envie de lâcher avant de quitter ce bureau de malheur. Bien sûr qu’il n’avait pas d’enfant, et auquel cas il en aurait, pourquoi les auraient-ils comparé à la petite fille de Léo ? Ils faisaient partie de deux univers différents, après tout.
Anthony sourit bien hypocritement en réponse au rire du scientifique, cherchant une excuse pour partir d’ici et ainsi éviter l’infarctus à force de bouillir intérieurement.
Mais Chaze finit par donner son point de vue vis-à-vis des évolves. Point de vue qui sembla calmer le feu qui brûlait en lui, ou du moins, qui l’intrigua grandement. Se moquait-il de lui ?
Anthony suivit l’ascension de la cigarette jusqu’aux lèvres fines de son interlocuteur, haussant un sourcil. Des questions se bousculaient dans sa tête, et quand Chaze supposa qu’il avait en quelque sorte ‘sauvé’ Léo, le stagiaire redressa la tête, un peu prit au dépourvu, et bafouilla un peu en rougissant brutalement. Le regard curieux du brun le déstabilisait, aussi … que pouvait-il dire ? Le mieux serait de mentir, car au fond, il ne savait pas s’il n’était pas en train de lui faire passer un test.

- Non je … je … c’était une simple maladresse, balbutia-t-il.

Il passa une main dans ses cheveux, peu crédible, sans savoir où se mettre. Pourquoi lui-même n’était-il pas un évolve doté d’invisibilité ? Cela l’aurait bien aidé, dans beaucoup plus de situations qu’il ne pouvait s’imaginer.

- Je connais Léo oui … mais … mais je n’aurais pas tenté de gâcher votre expérience. Pourquoi risquerais-je ma place pour si peu ?

Son regard se durcit sans qu’il ne s’en rende compte. De sombres pensées s’agitaient dans sa tête. Il savait qu’une seule personne contre des milliers de scientifiques, c’était un combat perdu d’avance. Il ne servirait à rien dans cette lutte à l’égalité, même pas de vulgaire pion. Il allait perdre sa place, mourir à cause de sa sœur évolve sans qu’il n’ait rien pu faire pour aider le monde. Il ajouta finalement d’une petite voix :

- De toute manière, vous allez tout de même la faire, votre expérience. Je n’ai fait que retarder l’inévitable. Et je ne pourrai pas être présent à chaque fois que vous vous apprêterez à faire du mal à un homme.

Il se leva et recula vers la porte, pressé de partir. Il n’aimait pas du tout l’ambiance qui régnait ici, et le fait que l’autre se moque ouvertement de lui le mettait hors de lui. Il était clair que Chaze cherchait à faire parler Anthony et ainsi le blâmer pour ses propos et le pire dans tout ça était que le blondinet parlait, encore et encore, ayant trop longtemps gardé pour lui ce qu’il pensait du travail de scientifique.

- J’vais vous laisser, Chaze, si c’est ainsi que vous souhaitez que je vous appelle. Vous devez avoir pleins pleins de travail et je n’ai pas envie de retarder votre expérience. Vous direz bonjour à Léo de ma part.

Prenant la poignée en main et s’appuyant contre la porte, il jeta un ultime regard à Chaze, sceptique. Et s’il disait vrai, finalement ? S’il lui avait avoué qu’il n’approuvait pas, tout comme lui, le traitement des évolves ? Comment pouvait-il démêler le vrai du faux ? Anthony était d’une naturelle naïveté, mais il avait appris à se méfier des autres en particulier lorsque cela touchait un sujet sensible comme à ce moment précis. C’est pourquoi il demeura en suspens, attendant une quelconque réaction de la part du scientifique aux cheveux ébène.
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Chaze Ross
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20.12.14 21:47
Un regard surpris bien que fuyant en permanence à l’instant où sa supposition franchissait ses lèvres. Une couleur vive qui prenant rapidement place sur les joues de l’homme assis en de face de lui. Avec ses pommettes rougies par l’embarras naissant, Anthony ressemblait de plus en plus à un clown, avec son teint pâle, presque maladif sous la lumière artificielle des néons. Il ne lui manquait plus que le nez rouge qui allait avec ! Et il essayait encore de lui faire quoi que son acte désespéré résultait uniquement d’une simple maladresse ? Peut-être que ce mensonge grossier aurait passé auprès de l’un de ses supérieurs hiérarchiques –ce genre d’individus aimait particulièrement rabaisser les autres à la moindre occasion c’était bien connu-, et encore, le scientifique n’en était pas convaincu à 100%. Si le dénommé Anthony avait essayé, au même moment, de lui faire croire qu’il était un talentueux danseur de claquettes, son interlocuteur ne l’aurait pas cru davantage. Lamentable comme tentative, Chaze ne voyait pas comment la qualifier autrement.

« Dommage. »

Le mot lui avait échappé avant qu’il ne se résigne à le contenir enfermé derrière ses lèvres. La déception était toujours plus amère, même lorsqu’on s’y préparait à y faire face. Après la longue tirade qu’il venait de lui faire, l’autre croyait encore qu’ils n’étaient pas dans le même camp ? Si cela avait vraiment été le cas, alors le scientifique savait que la réaction du blondinet aurait dû être tout autre. Un homme de science qui faisait preuve de compassion pour des sujets d’expérience, cela ne saurait être toléré dans leurs rangs ! Alors pourquoi diable cet Anthony s’écrasait-il de plus belle ? Il avait peur de sa réaction ? La suite des explications de son interlocuteur ne fit qu’assombrir encore plus l’humeur de Chaze. Pour si peu ?

« Sauver la vie d’un homme vaut donc si peu à vos yeux ? C’est regrettable. Vous savez ce qu’il en coûte de se mettre en travers de nos directives et pourtant, vous l’avez fait. Il faut beaucoup de courage pour y parvenir alors ne faites pas preuve de modestie. Sauf si vous avez l’intention d’agir en lâche. »

Un lâche hein ? S’entendait-il seulement parler un peu pour voir ? Lui et ses belles paroles ? Il était le premier des lâches, à travailler pour cet ordre qui n’avait de scientifique que le nom accolé à celui du département. Même s’il se confortait dans l’idée que tout ce qu’il entreprenait, les sacrifices et les remords de voir des evolves innocents transformés en vulgaires cobayes pourvus de chiffres en guise d’identité, était fait dans le but d’en aider un plus grand nombre, Chaze savait au fond de lui qu’il était loin d’avoir le courage de s’opposer avec franchise contre les affirmations du gouvernement. Il était jeune et n’avait pas de famille –la raison était plus qu’évidente à ses yeux, même si d’autres facteurs entraient également en jeu à son grand damne-, on ne pouvait pas dire qu’il risquait de perdre autre chose que sa liberté, pire encore, sa vie, non ? Etait-ce une autre forme de courage que de courber l’échine en temps voulu pour agir dans l’ombre ? Ou simplement l’image héroïque de la couardise la plus totale ? Au fur et à mesure de sa réflexion personnelle, le jeune homme se mit à sourire étrangement, ce qui pouvait paraître bizarre aux yeux de son interlocuteur. Comme s’il en avait quelque chose à carrer dans le fond… Ce que lui avait dit le blondinet l’avait suffisamment déçu et énervé pour qu’il se soucie encore du regard de ce dernier sur sa personne. Oh tiens ? Il se levait ? Parce qu’il tenait encore debout ? Voilà qu’il se montrait méchant envers son cadet et Chaze soupira faiblement pour évacuer sa mauvaise humeur. Cela ne lui ressemblait pas et il le savait.

« En effet, l’expérience se déroulera comme prévu mais je m’arrangerai pour que le nom de Léo disparaisse de la liste de nos sujets pré-sélectionnés. »

Dans ce genre de moment-là, oui, il se plaisait à s’imaginer pourvu de pouvoirs de décisions supplémentaires. Alors qu’en réalité, le scientifique n’avait que de la paperasse à portée de main, rien de bien certain. Mais puisque l’implantation serait retardée au maximum, il y avait des chances pour que l’evolve malchanceux soit définitivement écarté de la liste. Si le blondinet disait vrai, alors ce dénommé Léo avait mieux à faire que de rester allongé sur un table… Chaze ne jeta qu’un bref regard à son interlocuteur alors que ce dernier atteignait la porte. En guise de réponse, il marmonna quelques mots à son attention, le tout accompagné d’un geste de la main trop vague pour être réellement significatif de quelque chose. Du travail ? Oui il allait en avoir encore pour plusieurs heures s’il devait réfléchir à comment accélérer le retour de l’evolve dans sa famille pour les fêtes de fin d’année. Le jeune homme s’assit sur son fauteuil avant de se mettre à fouiller dans ses papiers. Il était certain d’avoir signé un papier de ce genre là… Mais où ?
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27.12.14 21:29
HRP:

Alors qu’il allait finalement sortir sans regarder derrière lui, Chaze prit la parole, et ses mots eurent pour effet de plonger Anthony dans une colère noire. Une colère où se mêlait surtout de l’injustice. Oh oui, c’était injuste, injuste que l’étiquette d’homme sans cœur soit plaquée sur son front à lui, plutôt qu’à son supérieur. L’insulte acheva de convaincre le blondinet de rester, qui s’écarta de la porte alors que son interlocuteur prouvait son humanité en décrétant que le nom de Léo serait rayé des sujets d’expériences.
Un éclat de rire moqueur échappa malencontreusement au stagiaire qui, par une montée d’adrénaline, surenchérit de sa voix la plus froide et ironique.

- Oh, bravo, quelle belle preuve de sagesse et de courage !

Remonté comme jamais, Anthony ne s’était même pas rendu compte que ce fût lui qui venait de parler avec autant de sarcasme. Cet élan de bravoure lui fit pousser des ailes, et il s’approcha vivement du bureau, frappant la paume de ses mains contre le bois vernis. Le sourire satisfait de Chaze lui déplaisait énormément.
Il ne savait pas si son regard pouvait paraître menaçant, ne serait-ce qu’intimidant, mais il s’en moquait pas mal. Oui, il avait une tête de nounours et quand il s’énerva, il ressemblait plus à un enfant boudeur qu’autre chose, mais qu’importe. Quitte à ne pas être crédible, autant ne pas l’être du tout.

- Qui est le lâche dans l’histoire ? Celui qui défend sa place de vulgaire stagiaire parce qui n’a pas une tune pour survivre, tout en essayant de changer les choses ou l’autre, celui qui se contente de soulager sa conscience parce que ledit stagiaire lui a ouvert les yeux sur l’un de ses cobayes ? Léo n’est qu’un homme parmi tant d’autre, parmi les autres que vous possédez. Ce n’est pas le seul à avoir une famille, et de toute manière, même s’il avait été seul, qu’est-ce que ça change ? Un être humain est un être humain, famille ou pas famille. J’aimerais comprendre votre point de vu, Chaze.

Il s’était radouci à sa dernière phrase, bien que son ton ne fût pas non plus un modèle de froideur. Il avait beau faire des efforts, il avait toujours l’impression de réciter une poésie quand il parlait, même énervé.
Ses doigts crispés sur des feuilles de papiers se desserrèrent lentement, et le jeune homme prit le temps de respirer longuement, subitement calmé. Il avait un peu le tournis, et le comble aurait été de faire un malaise juste après cette morale.
Finalement, il réalisa ce qu’il venait de dire et se mordit violemment la lèvre. Il pouvait dire adieu à son métier. Qu’allait-il dire à Lexie ? A coup sûr qu’elle comprendrait et qu’elle le réconforterait, mais il ne voulait pas de cela. De plus en plus, il avait la sensation de passer pour un faible à ses yeux alors qu’il était toujours passé pour le petit frère grand et fort, et cette image lui déplaisait. Perdre son job à cause d’une simple explosion d’humanité, alors qu’il s’était promis de ne jamais dire ce qu’il pensait vraiment, c’était petit. C’était faible.

Alors, se rendant compte dans quel bordel il venait de s’embarquer, Anthony resta figé, les mains toujours posées sur le bureau. Un flottement les enveloppa tous les deux un court moment. Sa pomme d’Adam oscilla de bas en haut, comme s’il s’apprêtait à parler alors qu’il retenait juste des larmes ridicules.
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Chaze Ross
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04.01.15 17:15
Le ton sarcastique d’Anthony ne lui échappa pas, à défaut de lui plaire véritablement. Le scientifique arqua un sourcil en le voyant soudain revenir sur ses pas et tenter d’afficher un semblant d’assurance dans la petite crise qu’il lui faisait. Sauf que lorsqu’on avait la tête d’un type sur le point de s’effondrer, pâle comme la mort et ce, à tout instant, Chaze jugeait tout de même plus prudent de ne pas trop la ramener. Il ne connaissait pas la force de son interlocuteur mais étant donné leurs carrures respectives, le scientifique pouvait s’imaginer le soulever par le col, à bout de bras, sans trop d’efforts. De quoi donner envie au blondinet de se pisser dessus… Alors pourquoi il ne s’énervait pas un bon coup lui aussi ? Voir Anthony s’emportait à sa façon, lui balançant encore plus d’horreurs dans la figure ne lui plaisait plus autant. Si au début, il l’avait trouvé vaguement amusant, à s’énerver de la sorte alors qu’il tenait à peine sur ses jambes, à présent, cela suffisait. Le regard de Chaze changea radicalement au fur et à mesure que le sens des paroles du blondinet s’imprimait dans son esprit. Parce qu’avec tout ce qu’il lui avait avoué plus tôt, l’autre croyait encore qu’il n’était qu’un scientifique épris de découverte, sans aucun état d’âme envers ses cobayes ? En d’autres circonstances, l’intéressé l’aurait volontiers accepté, c’était assez difficile de se faire passer pour quelqu’un qu’il n’était pas, alors inutile de cracher sur l’impression qu’il rendait au stagiaire et ce, sans le moindre effort pour l’en convaincre. Sauf que là, il avait espéré que son interlocuteur ait le même genre de pensées que lui, chose qui s’était plus ou moins vérifié dans sa manière de défendre Léo et les autres Evolves considérés comme de vulgaires cobayes. Et à présent, il n’aimait plus tellement se retrouver dans la peau du vilain scientifique sans scrupules ! Chaze ouvrit la bouche mais la referma aussitôt avant que le moindre son n’en soit sorti. S’il exprimait le fond de ses pensées, dans son état actuel, cela risquait simplement d’empirer les choses entre eux. Le jeune homme prit le temps nécessaire pour se calmer intérieurement, la fin des propos d’Anthony l’y aidant un peu. Sans un avertissement, il leva un bras en direction de son interlocuteur et décocha une pichenette sur le front de ce dernier, laissant une petite marque rouge.

« Avant ça, tu vas me faire le plaisir de baisser d’un ton et asseoir ton cul dans cette chaise. Je n’ai pas envie que tu aies un malaise dans mon bureau. C’est clair ? »

Le ton, pas brutal ou agressif comme on aurait pu s’y attendre de sa part, était simplement autoritaire, histoire que le blondinet comprenne bien qu’il ne plaisantait plus à ce sujet. Il l’avait assez côtoyé pour se rendre compte que quelque chose n’allait pas chez le stagiaire. Et chose surprenante, voilà qu’il le tutoyait à nouveau. Est-ce que l’autre pouvait prendre ça comme une barrière en moins entre eux ? Après tout, le scientifique avait volontairement mis de la distance entre eux, du fait de leurs postes respectifs, peu de temps auparavant. Parce que oui, Chaze avait été vraiment déçu par la réponse de son interlocuteur et le lui avait fait savoir. A présent, que pouvait-il répondre de plus ? Le blondinet voulait connaître son point de vue ? Rien de plus facile ! Quoique…

« Je n’ai pas été suffisamment explicite ? Je déteste la manière qu’ont les humains de se croire supérieurs aux evolves parce qu’ils ont peur d’eux et refusent d’accepter leur différence. Crois le ou non mais j’aimerai faire disparaître tous les noms de cette maudite liste, pas seulement celui de Léo ! » lâcha-t-il en agitant une feuille parcourue de noir sous le nez d’Anthony avant de reprendre la parole. « Mais je ne peux pas. Si je le faisais, je perdrais mon poste et la possibilité de venir en aide à certains d’entre eux. Je me fiche de ce que tu peux bien penser, si tu dois me voir comme un enfoiré et bien soit. Les petits stagiaires feraient mieux de rester chez eux, surtout quand ils sont malades. »

Cela n’avait pas été dans son intention d’aborder le mal dont souffrait son interlocuteur. Après tout, cela ne le regardait pas. Mais une partie de lui, et pas n’importe laquelle, avait été plus que blessée d’avoir été considérée comme sans cœur. Qu’est-ce que le blondinet s’imaginait ? Que dans la vie, il y avait d’un côté les gentils et de l’autre les méchants ? Quelle façon dérisoire d’appréhender l’existence humaine ! Attendait-il de nouvelles confessions de sa part pour enfin se décider à le croire sur parole ? Qu’il lui raconte en détails la mort de sa jeune sœur pour qu’il le croie ? Et puis quoi encore ? Un duel silencieux se créa entre eux. Chacun soutenait le regard de l’autre, cherchant à le faire plier. On frappa alors à la porte et Chaze rompit le contact visuel pour se redresser, jetant aussitôt un regard en direction du nouveau venu. Ce dernier n’avait pas attendit une réponse positive de sa part pour rentrer dans le bureau, signe évident qu’il devait s’agir d’un supérieur ou alors d’un collègue se trouvant à son aise.

« Oh je dérange peut-être ? » interrogea-t-il en se stoppant soudain pour leur jeter tour à tour un regard indécis.

Fausse courtoisie. Vu la manière dont il avait pénétré dans la pièce, inutile de faire semblant de se soucier de l’impact de son arrivée. De toutes évidences, il ne repartirait pas sans avoir délivré son message, avec ou sans la présence d’une tierce personne dans le bureau de son interlocuteur. Le scientifique se retint de soupirer et s’adressa à lui, ignorant le blondinet qui se trouvait devant lui.

« Non, je finissais de sermonner notre stagiaire… »

« Ah oui, à cause de cet incompétent d’empoté, l’expérience sera reportée ! Tu vas voir quand j’en ferai part à H-… »

« Ce ne sera pas nécessaire Al, je m’en occupe. Après tout, c’est moi le chef de projet pour cette nouvelle puce non ? » le coupa Chaze avec un sourire plus poli que sincère.

Son interlocuteur parut hésiter pendant une fraction de secondes. Visiblement, il faisait partie de ce genre de personnes qui préféraient de loin enfoncer les autres plutôt que de se mouiller, eux. Prendre la responsabilité de l’implantation de la puce lui était insupportable mais la moindre erreur commise en sa présence coûtait cher à la personne concernée. Vraiment détestable.

« Et tu voulais me voir pour quoi ? » enchaîna-t-il en conservant son habituel ton détaché.

« Ah, euh, en fait, j’aimerai jeter un coup d’œil à la liste des cobayes compatibles avec cette expérience. Je me demandais si les gars du département d’étude… »

« Et bien notre stagiaire fait également parti de ce département, il pourra t’expliquer tout ça en détails mais pour ma part, je l’ai déjà consultée et tout me paraît en ordre. »
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Anonymous
Invité
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28.02.15 21:53
Ses propos n’avaient pas l’air d’avoir le moindre impact sur Chaze. Quand celui-ci toucha le front d’Anthony et lui intima de s’asseoir, le blondinet, encore un peu déboussolé, obéit immédiatement. La situation pouvait être comique, mais cela n’amusait absolument pas le stagiaire. Pourquoi était-il ainsi obéissant ?! Il avait juste envie de lui balancer ses dossiers au visage, et il ne faisait rien d’autre qu’écouter bêtement ses ordres en attendant de se faire virer.

Pourtant, quand le scientifique exprima clairement le fond de sa pensée, tout changea dans la tête d’Anthony. Une légère lueur d’espoir fit briller son regard terne alors qu’il tentait de suivre naïvement la feuille qu’il agitait sous son nez.
Il n’était plus seul dans ce combat irréaliste. Il n’était pas seul à être bloqué dans ce rôle. Il n’était pas seul à vouloir se battre, à chercher une idée. Ces mots requinquèrent le jeune homme, mais cet élan de bonheur retomba comme un soufflé quand Chaze toucha du doigt le sujet fragile. Le regard d’Anthony se déroba au sien. S’il savait …
De sombres pensées vinrent assaillir l’apprenti-scientifique, pensées défaitistes qui cassèrent automatiquement le peu d’espoir que son supérieur avait réussi à lui donner.
Alors qu’on frappait à la porte, Anthony se balança sur sa chaise, écoutant distraitement la conversation, ne prenant pas en compte l’insulte que le nouvel arrivant venait de lancer à son égard. Il s’en moquait pas mal, de ce que l’on pouvait penser de lui. Enfin, non, pas vraiment. Mais il aimait se convaincre que oui.
Sincèrement, il avait de plus en plus de mal à se sentir à sa place ici. La situation le mettait mal à l’aise, et quand Chaze décréta qu’il pouvait lui, lui, Anthony, lui venir en aide pour trouver un autre évolve compatible avec l’expérience, le stagiaire faillit tomber de sa chaise. Il se rattrapa de justesse au bureau, où il renversa une pile de papiers au passage. Ce foutu scientifique venait de le mettre dans un pétrin encore plus palpable qu’avant.
Tout en ramassant le bordel déversé autour de lui, il tâcha de lancer un regard noir à ce traître alors que son collègue le toisa des pieds à la tête, un sourcil levé.
Anthony prit le temps de remettre chaque feuille à sa place, gardant le nez vers le sol, rougissant des pieds à la tête avant d’oser affronter les deux hommes. Pour le coup, Chaze venait bien de lui faire ravaler ses paroles agressives. Il n’avait plus qu’une envie : se confondre en excuses, voir se mettre à pleurer, pour rentrer chez lui et s’enfermer dans un placard.

- Je … je … bégaya-t-il pitoyablement.

Il prit une grande inspiration et expira lentement pour calmer sa voix tremblante.

- Je … n’ai rien sur moi. Monsieur Ross tenait la feuille de co … de … de patient il y a un instant, je suppose qu’elle pourrait vous êtes plus utile.

Il fit quelques pas dans leur direction, lorgnant sur le couloir immaculé et sur son désir de partir en courant et en hurlant tout ce qu’il pouvait en agitant les bras en l’air.

- Hector ne m’a jamais vraiment aiguillé sur ce sujet. J… je dois y aller, lâcha-t-il en pointant la sortie de son doigt fin. Mon patron m’a demandé de revenir assez vite. Pardonnez-moi pour tout. Bonne journée, Chaze.

Il fit mine de faire tomber un crayon à ses pieds, et quand il se redressa, il planta ses yeux dans les siens, juste une seconde. Regard qui, de son côté, scellait un pacte. Ils s’étaient finalement compris. Chaze n’était pas mauvais bougre.
Sans plus de baragouinage, Anthony baissa la tête et passa la porte avant d’accélérer et de s’enfoncer dans le long couloir sans regarder derrière lui.

Spoiler:
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Chaze Ross
Chaze Ross
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01.03.15 15:52
Sa proposition eut l’air de surprendre l’homme en blouse. Dénigrait-il à ce point les stagiaires ou toute autre personne en dessous de lui pour croire le blondinet incapable de remplir cette tâche ? Etant du département d’études, il devait connaître chacun de leurs sujets, surtout si Anthony appréciait les Evolves au point d’essayer de les comprendre, non de simplement les étudier froidement. Le jeune scientifique espérait vraiment que cette opportunité allait permettre à son précédent interlocuteur d’épargner Léo comme il en avait l’intention mais également de le confronter au dur choix que de désigner un autre nom dans cette fichue liste. Qu’il comprenne à quel point c’était difficile ! Mais si son collègue eut l’air surpris par cette annonce, ce n’était pas comparable à la réaction inattendue du stagiaire. Chaze lui-même sursauta en le voyant brutalement passer de la position verticale à… Disons, plus oblique, voire horizontale qu’autre chose. Il ignorait faire ce genre d’effet… Se serait-il trompé à son sujet ? Le jeune scientifique soupira en l’observant remettre les documents à leur place original. Non pas que sa maladresse lui déplaisait, comparée à celle qu’il avait essuyé lors du début de l’expérience ce n’était pas grand-chose, mais vu le désordre qui régnait continuellement dans son bureau, il n’était pas à une feuille ou deux près… S’ils avaient été seuls, peut-être que Chaze lui aurait livré le fond de sa pensée, à savoir qu’il n’avait pas besoin de tout ranger vu le peu d’ordre dans la pièce mais du point de vue de son collègue, cela aurait pu paraître étrange. Il s’était annoncé comme étant en train de sermonner le blondinet et maintenant il se montrait compréhensif avec ce dernier ? Cela ne tenait pas debout, aussi le jeune scientifique retint difficilement les mots qui se pressaient contre ses lèvres.

Vint le moment où Anthony devait leur communiquer sa réponse. Parce que oui, sa maladresse habituelle n’en était pas vraiment une… Chaze fut le premier surpris de voir qu’il déclinait l’opportunité de sauver Léo. Etait-il plus lâche qu’il ne le pensait ? Le jeune scientifique se retint de s’énerver envers lui. Ce n’était pas le moment et à en juger par la voix tremblante du stagiaire ainsi que ses regards fuyants, ce dernier n’aspirait plus qu’à une chose : rentrer chez lui. Etant donné son état plus que maladif, Chaze ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Il se contenta donc d’appuyer les dires du blondinet, agitant même la fameuse feuille en question à l’attention de l’homme en blouse. Les choses étaient dites. Ils allaient régler les derniers détails à deux, après le départ de leur interlocuteur commun. Le jeune scientifique se retint de lever les yeux au plafond devant la chute du crayon à ses pieds. Et il fit bien car cela lui permit de croiser le regard, soudain sérieux, du dénommé Anthony. Pris de court, Chaze ne put que soutenir ce regard, un peu surpris. Cela ne dura qu’une seconde ou deux, ne lui laissant pas vraiment le temps de lui rendre son regard que le stagiaire s’était déjà redressé pour quitter la pièce. Le jeune scientifique le suivit des yeux, perturbé parce ce qu’il venait de trouver dans les iris de son interlocuteur maladroit comme pas deux. Avait-il finalement réussi à le convaincre ? Mieux, à trouver un allié dans ce monde qui ne tournait plus rond ? Il l’espérait… Vraiment.

« Depuis quand les stagiaires t’appellent par ton prénom ? » lança alors son collègue, arquant un sourcil.

Sa voix le tira de ses pensées et en guise de première réponse, Chaze haussa les épaules.

« Qu’est-ce que j’en sais moi ? » répliqua-t-il avec nonchalance.

« Quand même ! Il est passé de « Monsieur Ross » à « Chaze » ! Tu ne trouves pas ça bizarre ? » insista l’autre.

Sérieusement ? Il lui fallait vraiment une réponse ? N’ayant aucune envie de se voir harcelé à ce sujet jusqu’à la fin de la journée et peut-être même les prochains jours, le jeune scientifique décida de couper court à l’insistance déplacée de l’homme.

« Laisse tomber tu veux ? Ce gars n’est pas dans son assiette. Il ferait mieux de demander un congé maladie. »

« Tu veux parler de son teint blafard ? Non il est toujours comme ça… A croire qu’il pourrait tomber par terre d’une minute à l’autre ! » s’amusa son collègue sans s’inquiéter autre mesure.

« Peut-être mais s’il venait à contaminer certains de nos cobayes, ce serait problématique tu ne penses pas ? Réfléchis-y. »

Sa voix était devenue plus froide sur la fin parce que la désinvolture et le manque de respect évident de son interlocuteur pour le stagiaire lui déplaisait plus que jamais. Dire qu’il ne connaissait pas vraiment ce drôle de blondinet. Ce serait mentir que d’affirmer que le jeune scientifique se souciait de lui comme il le faisait pour les Evolves à qui il ôtait leurs puces, risquant sa vie ainsi que la leur. Mais l’état et la pâleur inquiétante d’Anthony suffisait à le préoccuper. Ce fut néanmoins avec intérêt qu’il s’imagina ce qu’allait être leur prochaine rencontre, alors même que son collègue et lui reprenaient leur discussion concernant l’expérience reportée.

HRP : C'est bon pour moi. ^^
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