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Quand on vous dit que c'est la cigogne, qui amène les bébés ! [PV. Monroe Botwright]
Anonymous
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05.03.15 17:57




      - J’veux aller au Centre de Ressources !
      - J’te l’ai dit cent fois, c’est non !


    Ç’aurait pu être une scène banale de la vie d’un parent, promenant un enfant bruyant et capricieux, prêt à se plier en quatre pour obtenir l’objet de son désir. Pourtant, la petite n’était pas si jeune, et il n’était pas dans les habitudes de Pepper de réclamer ainsi. Kennedy était impuissant, constatant l’inefficacité de son ton sec et autoritaire, qui d’ordinaire fermait le clapet de sa jeune sœur assez radicalement.
    Devant le refus toujours aussi formel de son aîné, Pepper sentait un torrent remonter de son estomac tordu, la tiraillant d’une puissante peur, et d’une peine qu’elle ne reconnaissait pas. Son nez recommençait à couler, alors que sa mâchoire se contractait. La demoiselle se faisait violence, pour ne pas laisser la crise de larmes et de nerfs s’échapper, mordant sa lèvre, contenant quelques gémissements qui se heurtaient à une bouche résolument close.

    Il en était ainsi depuis que mademoiselle Mint avait appris, la veille, qu’elle devait habiter avec Monroe, sa belle-sœur. Ce n’était que pour quelques semaines, lui avait assuré, se voulant rassurant, l’horrible frère qui l’abandonnait aux griffes d’une parfaite inconnue. Depuis, un tout nouveau panel de questions s’était imposé à la petite tête brune mal-coiffée : où devait-il aller, que devait-il faire, pour ainsi la laisser à la garde d’une même personne si longtemps ? Qui était cette Monroe ? Etait-elle gentille, ou bien sévère ? Est-ce qu’il ne l’aimait plus, et allait l’abandonner sous couvert de la confier temporairement à une étrangère ? Et s’il ne revenait jamais ? Qu’est-ce qu’elle allait devenir, sans lui ? A cet instant, la mort lui paraissait un sort plus doux, que d’être séparée de Kennedy, et ce matin-là, le suivre n’avait jamais été aussi éprouvant.

    Elle aurait aimé être très grosse, et se laisser choir de toute sa considérable masse, tant et si bien que même en usant de toute sa force, il n’aurait pu espérer la faire bouger d’un pouce. Malheureusement, elle savait pertinemment qu’elle était de la catégorie des poids plume, et elle eut beau tenter tout de même d’user de cette technique, monsieur Mint n’eut aucun mal à la lever pour la porter sur son épaule tel un vulgaire sac de pomme de terre, coupant court à la petite rébellion de l’adolescente. Toute la matinée ne fut qu’un épique combat fraternel, consistant pour Kennedy à rendre sa sœur présentable, et leur dernière promenade familiale ne fut pas moins pénible.

    Pourtant, Pepper reconnaissait les efforts de son aîné, qui avait réfléchit leur itinéraire de sorte à emprunter tous les lieux qu’elle préférait. Depuis la petite habitation modeste, aux murs rongés d’humidité, qui leur avait servi de nid, en une nuit perturbée des pleurs incessants de l’adolescente, ils avaient longés la ligne de métro, jusqu’à la périphérie de la ville, dans un silence pesant, tous deux enrobés d’une tension qu’ils s’évertuaient à dissimuler, pour ne pas gâcher leur tradition quotidienne. Déconfite, l’esprit peu enclin à s’émerveiller des créations de l’être humain, la jeune sœur serrait le tissu de son poncho, et semblait chercher à l’agrandir, tant elle l’étirait. Le regard perdu, le menton bas, elle traînait des pieds, bien qu’ils passaient devant la décharge, cet énorme cimetière de trésors qui la fascinait. Elle ne désira pas enlever ses épaisses lunettes de soleil pour y accorder un regard, et refusa même âprement de s’arrêter un instant pour l’observer, une tentative désespérée de son aîné, qui souhaitait détendre l’atmosphère. Ils firent un petit tour du parc, remontèrent une avenue de commerces et de cafés, qui à terme devaient les mener devant le grand mur d’enceinte, dont la majesté et l’imposante présence pouvait rendre la demoiselle admirative des heures durant. Si le geôlier de pierre laissait imaginatif et rêveur quand à l’extérieur qu’il protégeait jalousement, il n’inspirait rien aujourd’hui, et la fratrie ne s’attarda pas plus. Une peine partagée s’emparait d’eux, alors qu’ils empruntaient le métro pour rejoindre le centre-ville.

    Lorsqu’il fut évoqué l’heure de rendez-vous, à laquelle il fallait retrouver Monroe, Pepper fut prise d’une foudroyante crise de larmes, pour le plus grand désarroi des autres passagers, obligeant les Mint à descendre non loin du très fameux Centre de Ressources, complexe sacré devant lequel la petite sœur ne pouvait s’empêcher de passer, sans y entrer, et si refuser d’acheter un chocolat à la gourmande qu’elle était ne la dérangeait pas plus que ça, lui refuser le Centre de Ressources était un crime de lèse-majesté.
    D’autant que cette partie du centre-ville n’avait aucun secret pour la tête brune, et son instinct dirigeait machinalement ses jambes vers le plus impressionnant ensemble commercial de tout Madison. Kennedy dut même prendre le bras de sa sœur, pour éviter tout détour imprévu susceptible de les mettre en retard.

    La demoiselle en fut abasourdie, car après un tel voyage, il lui semblait naturel que l’endroit devait constituer la cerise sur le gâteau qu’était cette dernière balade, avant l’affreuse séparation. Cependant, ce qu’elle oubliait, c’est qu’elle ne se contenterait sûrement pas de cinq minutes à traîner devant les divers étalages, et ce qu’elle ne savait pas, contrairement à son frère initié, c’est que Monroe insupportait les retardataires, et qu’il souhaitait s’épargner la colère de son aimée.
    Pepper se laissa traîner un instant, puis conclut qu’il n’était pas logique de ne pas se rendre au Centre de Ressources. Elle ralenti son rythme de marche, et sous les verres opaques, ses yeux gonflés d’avoir trop pleuré affichèrent une lueur de défi, alors que seuls d’épais sourcils froncés exprimaient son mécontentement. Elle s’agrippa à la veste de son tuteur de frangin, bien décidée à obtenir gain de cause, cette fois-ci. La cadette avait beau savoir son grand frère intraitable, elle tenta tout son possible, y trouvant également une bonne façon de retarder la fatalité qu’elle n’arrivait décidément pas à accepter.

    Cependant, rien n’y changea. Après autant de caprices, que de larmes et de colères, mademoiselle Mint put bientôt lever son nez vers le ciel, devant l’immeuble sobre et propre, scintillant la modernité, que désignait son frère comme son nouveau terrier. Elle oublia le Centre de Ressources.


      - On va… entrer là-dedans ?, demanda-t-elle, une pointe de curiosité animant ses paroles, alors qu’un sourire discret commençait à s’étirer. Ce sourire constaté, le visage raidi d’agacement et de stress de Kennedy s’apaisa.
      - Je te l’avais bien dit, que ça te plairait.


    Doucement, la peur laissait place à l’envie, et elle ne put que céder à l’irrésistible satisfaction que l’idée de découvrir l’intérieur de l’un de ces immeubles lui procurait. La fébrilité l’envahissait, et elle se trouvait à tripoter ses doigts nerveusement, alors que, amusé de ce revirement de comportement, monsieur Mint prenait le temps de composer le code qui ouvrirait la lourde porte d’entrée. Collée au battant vitré, qui dévoilait une entrée propre et agréablement décorée, l’adolescente put s’émerveiller de ce système efficace, qui empêchait l’intrusion de quiconque ne serait pas autorisé à pénétrer ce lieu. Prévenant de l’ouverture possible, une sonnerie retentit et Pepper sursauta, avant de pousser de ses maigres forces, pour se frayer un chemin à l’intérieur.

    Dans ces moments de découverte, elle retombait en enfance, si tant est qu’elle l’ait quitté un jour, et ses yeux formaient alors deux billes cherchant à se poser partout en même temps. Elle ne savait devant quoi s’extasier en premier : ce tableau dont l’emplacement semblait avoir été minutieusement calculé, afin qu’il se trouve pile au milieu du mur, ou cette adorable plante verte, ou peut-être les lampes rondes, disposés symétriquement au plafond, qui baignait ce large hall d’un éclairage parfaitement régulier. Ne sachant plus ou donner de la tête après toutes les frustrations et récents bouleversements, son cou se tordait dans toutes les directions, avant qu’elle ne soit ramenée sur terre par une voix automatisée, indiquant l’arrivée de l’ascenseur au rez-de-chaussée.

    Son bras fut tiré dans l’appareil, plutôt spacieux, décoré d’un miroir, et d’un panneau doté de boutons, et de symboles indicatifs. Elle n’eut pas le temps de protester :


      - T’auras tout le temps d’y revenir plus tard.


    Le moment était venu. Kennedy pressa l’interrupteur qui les amènerait à bon port, et se tourna vers sa sœur, fléchit les genoux pour se baisser à son niveau. Il replaça le poncho de sa sœur, qui tendait à glisser le long d’une épaule, lui retira ses lunettes et chercha à arranger la touffe désordonnée qu’elle trimballait, non sans se sentir coupable d’être l’artiste qui lui coupait si maladroitement les cheveux. Il dut user d’un regard sévère, pour lui retirer deux barrettes fantaisies avec lesquelles elle décorait ses cheveux, et les replacer avec plus de symétrie, afin de ne pas choquer le regard exigeant de sa compagne. Sans doute que Pepper l’aura laissé la fagoter de la sorte, trop occupée à comprendre la panique grandissante qui s’emparait d’elle, à mesure que grimpait l’ascenseur.
    Elle observa son frère, qui profitait des dernières secondes de voyage, pour réitérer l’action sur lui-même, portant un regard sceptique sur son image dans le miroir. Il semblait pourtant agir en professionnel connaissant parfaitement son sujet, replaçant chaque mèche brune rebelle, plaquant sa tignasse sur son crâne, lui donnant une mine de présentateur de télévision. Il rentra sa chemise parfaitement blanche dans son jean, qui devait être le seul de sa garde-robe à ne pas être parsemé de trous. A la vue de cette mascarade, la petite sœur, habituée à un Kennedy négligé, eu un sourire.


      - Qu’avez-vous fait de mon frère ?!


    S’exclama-t-elle, jouant un peu pour équilibrer la tension qui commençait à raidir ses muscles, alors que l’ascenseur annonçait leur arrivée.  Elle n’eut pour seule réponse qu’une grimace agacée. La petite famille se dirigea vers une porte devant laquelle elle se posta. Tous deux étaient anormalement droits, prêts à affronter leur première séparation, et l’aîné inspira profondément, avant de sonner.


      - T’inquiètes pas, ça va bien se passer.

     


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Anonymous
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12.03.15 18:16
    Monroe Botwrigh vivait dans un appartement beaucoup trop grand pour elle. Les vastes pièces, toutes pratiquement dépouillées, meublées que par un strict nécessaire contemporain, offraient un sentiment de vide et de froideur, et peut-être, si on ne voyait pas la jeune femme quitter sa tour tous les matins pour aller travailler, pourrait-on penser qu’il s’agissait d’un appartement en location qui n’avait simplement pas encore trouvé de locataire. Monroe menait une vie austère et recluse. Et s’il n’y avait pas les visites habituelles de ce charmant bellâtre qui se fagotait devant les miroirs lors de l’irrésistible ascension qui le conduisait tout droit vers les étages les plus hauts, on imaginerait aisément que Monroe Botwrigh n’avait pas une vie très palpitante. L’idée même qu’une femme pareille ait pu se dégoter un petit ami, qu’elle côtoyait depuis deux ans maintenant, paraissait tout à fait remarquable, ou tenait tout au plus du miracle. C’était à peu de choses près l’un des rares excès d’excentricité qu’elle s’autorisait en matière de relations sociales.

    Mais soyons honnêtes, l’amour n’avait pas toujours du bon. Monroe n’était pas une femme du sacrifice, de fait elle n’avait pas l’habitude de voir passer ses intérêts derrière ceux des autres. Les compromis ne la concernaient pas. Mais elle pouvait toujours compter sur Kennedy pour lui apprendre les aléas de la vie de couple. Monroe regrettait d’avoir accepté. Elle se demandait encore comment il avait réussi à la convaincre. Monroe n’avait pas la fibre maternelle, vraisemblablement. On l’imaginait mal d’ailleurs élever un enfant, alors s’occuper d’une adolescente ? Ce devait être au-delà de ses capacités.

    Monroe tournait en rond. Elle ne savait plus vers quelle fenêtre se pencher, elle guettait leur arrivée avec une pointe d’agacement dans le regard. Bien sûr, il lui tardait qu’on en finisse avec cette histoire, même si l’idée de voir débarquer dans son appartement si bien rangé une gamine qu’elle imaginait avec trac comme un élément perturbateur attardé et malfaisant, faisait ressortir les veines de son visage. Elle avait mis du temps avant de s’habituer à la simple présence de Kennedy, la redoutable Peppy, dont elle avait déjà mélangé les lettres de son nom, représentait certainement la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. L’enfant de trop au milieu d’un couple presque tout à fait normal, la monstrueuse invention de Kennedy pour lui pourrir sa vie, l’infâme progéniture qui allait s’immiscer dans son quotidien, une version miniature indisciplinée qu’il faudrait dompter. Damnation ! Monroe Botwright n’avait pas le temps pour ces sottises.
    Elle revoyait encore Kennedy face à elle, avec ses somnolents monologues, toutes ses règles à suivre, à appliquer. Car la jeune Pepper Mint n’était pas une adolescente comme les autres, loin de là. Cette garde semblait plus incommodante qu’avantageuse. D’aucun répliquerait que ce serait un excellent remède à sa solitude habituelle. Elle n’y voyait pourtant qu’un stress inutile, l’angoisse de savoir cette chose respirer et se mouvoir dans son environnement privé, le poulpe repoussant égaré au sein d’une mer colorée par les néons, où chaque chose se trouvait exactement à sa place, au milieu des poissons enfermés dans leurs aquariums, unique décoration vivante. Un poulpe oui, hideuse créature marine, dont elle voyait déjà les tentacules se répandre d’une grotte à une autre, salir ses trésors minimalistes de son encre. Monroe détestait les poulpes. Et plus généralement, tout ce qui avait moins de 18 ans.

    Monroe frissonnait. Une adolescente, cela lui semblait tellement terrifiant. Elle se retournait sans cesse, incapable de tenir en place ne serait-ce que quelques secondes. Elle portait un regard pourtant calme sur les alentours, et rien n’avait encore changé. Les poissons faisaient encore des bulles dans leurs aquariums, la douce lumière bleutée émanant des néons faisait mine de l’apaiser. C’était toujours cette odeur de propreté stérile, le design géométrique de ses meubles, les épais rideaux qui tenaient éloigner les rayons du soleil, l’obscurité teintée de bleu. C’était toujours chez elle.

    Au retentissement de la sonnerie, elle se dirigea calmement vers la porte. Elle n’ouvrit pas tout de suite, non pas pour se faire désirer, mais bien pour vérifier si tout était en ordre. Les cheveux relevés en une coiffure compliquée et ronde, l’un de ses plus jolis vêtements, une robe noire qui lui tombait sur les chevilles, resserrée à la taille, et ornée d’une multitude de petits cubes alignés les uns à côté des autres. Rien n’était trop cubique pour Kennedy. C’était sûrement le seul trait qui la rapprochait d’une femme anodine, le plaisir de se faire belle pour celui qu’on aime. Même Monroe. Même Monroe pouvait posséder cette poussée de coquetterie qui voulait qu’on ait d’yeux que pour elle. Et en même temps, ne pas faire autrement serait bien difficile. Ca dépassait le bête stade de la coquetterie, c'était une extravagance folle et étrange.

    Enfin, la jeune femme ouvrit doucement la porte. Elle toisait déjà de toute sa hauteur l'homme qu'elle présentait au laboratoire comme son "conjoint", lorsque des collègues tombaient par hasard sur l'unique photo qui figurait sur son bureau.
    Déjà, elle cherchait la faille. Elle le scrutait lentement, attentivement, non pas avec le regard tendre d'une femme amoureuse, mais bien avec la sévérité d'un supérieur hiérarchique qui inspecte le bon port de l'uniforme de ses petits employés. Elle était ainsi, Monroe. Perfectionniste. Rien n'était jamais laissé au hasard. La négligence chez Monroe Botwright n'existait pas. La négligence pour Monroe Botwright était une maladie pure et dure qu'on ne trouvait que chez les basses classes. La négligence pour Monroe Botwright était un crime. Kennedy Mint, parce qu'il était avocat, parce qu'il était son petit ami, parce qu'ils devaient former ce couple parfait que tous devait envier, devait à son tour se montrer irréprochable. Monroe était sévère, exigeante avec Kennedy comme elle ne l'avait jamais été avec personne. Mais il s'agissait en même temps d'une forme de respect. Parce que pour être son petit ami, Kennedy Mint devait forcément être son égal.

    Elle plissa les yeux. Ce qui l'agaçait ? Légèrement ? Et bien. Kennedy Mint commençait à comprendre. Le même jean, la même chemise, impeccable, repassée. Même ses cheveux, elle n'y voyait pas l'ombre d'un épi. Vraiment ? Il n'y avait rien à redire. Voilà qui la chagrinait presque. Elle avait tellement l'habitude de balader ses petites mains sur la physionomie du bonhomme pour le rendre présentable, lui taper une petite crise, rien que pour le plaisir. Mais Kennedy était parfait. Ou presque. Un sourire mutin éclaira brièvement le visage de la jeune femme, tandis que sa main lissait un petit pli, là, sur sa chemise, que seule une véritable observatrice, que dis-je, une maniaque, pouvait s'apercevoir. Elle lança un regard de défi à l'homme, comme triomphante. Kennedy avait encore beaucoup à apprendre.

    - Bonjour, Kennedy. Et dire que tu étais presque parfait aujourd'hui...

    Sur cette petite pique sèchement envoyée, elle s'écarta, invitant les Mint à pénétrer son humble demeure.

    Elle devint soudain blême. Pepper Mint, n'est-ce pas. C'était donc ça. La tâche s'annonçait rude et difficile. Elle jaugeait avec un visage livide, sans joie, l'allure de l'intruse. Un coton tige mal brossé noyé sous un vêtement difforme, qui lui semblait tellement vieux, tellement passé de mode, tellement laid, qu'elle ne put retenir une grimace de dégoût. Voilà ce que lui inspirait la face de bébé propre, du dégoût.

    - Et tu dois être Peppy... Qui a pu te faire une chose pareille ? Cette coupe de cheveux est... Affreuse. Elle souleva sans vergogne une frange du poncho. Hideux... Tellement hideux...

    Elle serra fort le bout de tissu qu'elle tenait entre ses mains, le visage soudain contrarié. La nervosité jusqu'au bout de ses doigts, tremblants. Le souffle court. Les yeux exorbités devant les symptômes de la Négligence.
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