Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

 :: Un jour, ailleurs... :: Dans le passé :: Rps clos Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Sa volonté sera faite [PV Elena C. Dobson]
eraser
Varig Cross

Feuille de personnage
Objets Possédés:
Points de Vie: +10
Points de Force: +0
Varig Cross
eraser



21.06.14 2:33
Précédemment

Journal

Lieu inconnu, date inconnue

"Activité suspecte". C'était l'euphémisme utilisé par le quartier général pour qualifier le bordel monstrueux qu'essayaient péniblement de gérer les quelques Erasers présents sur la place.
En l’occurrence "l'activité" prenait la forme d'une bonne quinzaine de personnes qui parlaient toutes en même temps pour tenter de se faire entendre des deux seuls uniformes du coin.
Et cela commençait à sérieusement agacé le plus gradé, un sergent blond à l'air sévère.

-Reculez! Calmez vous et reculez! lança-t-il à la cantonade.

"Reculez". Les miliciens l'avait répété en boucle sur tous les tons depuis quelques minutes, et ça commençait miraculeusement à produire un certain effet: il y avait encore plus de monde autour d'eux.
Exaspéré, l'Eraser recula derrière son collègue, main sur l'oreille pour tenter d'isoler sa communication du vacarme ambiant.

-Bordel de... QG, ils sont où les renforts? ... En route? ... Retenir tout le monde sur la place jusqu'à ce qu'ils arrivent, vous vous foutez de ma...? Reçu, mais vos gars ont intérêt à se magner!

Il venait de finir sa phrase quand il vit un type en noir émerger de la foule. Il tenait une adolescente blonde par la main et marchait rapidement vers l'une des rues. Tout deux étaient habillés de façon anachronique, comme toutes les personnes qui étaient "arrivées" d'un seul coup sur la place.
L'Eraser jura. Ils étaient trop loin pour qu'ils puissent l'entendre sans mégaphone, et il n'était pas question de leur courir après.

Le milicien les suivit du regard quelques secondes, jusqu'à ce qu'ils disparaissaient à l'angle d'un bâtiment. Tant pis pour ceux là.
Avec un haussement d'épaules fataliste, il retourna vers la foule, repoussant sèchement un citoyen un peu trop entreprenant.

-Reculez monsieur! Un peu de calme, reculez!

Vivement la retraite, pensa-t-il avec humeur.



Si Varig avait prit le temps de s'arrêter et d'observer ce qui l'entourait, il serait probablement resté figé sur place d’étonnement tant ce qui l'entourait était à la fois familier et inconnu.
Mille et un détails différaient de le la rue qu'ils avaient traversé "quelques minutes" plus tôt en sens inverse. A commencer par les façades envahies de publicités aux couleurs criardes, les tenues futuriste des badauds ou encore la propreté surnaturelle du sol.

L'agent ne fit qu'enregistrer ce qu'il voyait dans sa mémoire, sans vraiment y prêter attention. Il était totalement concentré sur son idée fixe du moment: s'éloigner à distance respectable de la place au pas de charge. Tout en évitant les uniformes locaux. Un véritable réflexe conditionné par sa vie d'agent, mais également basé sur la réaction des locaux à leurs vêtements. Sur la place ces derniers s'étonnaient tous ou presque de leur "drôles d’accoutrement". Sans y penser, il avait intégré cette donnée essentielle.

Tout en avançant, il tenait fermement la main de Caitlyn, l’obligeant à suivre le rythme sans pour autant lui faire mal. Il ne lui lâcha pas un mot, tentant de contenir ses pensées qui menaçaient de détruire sa concentration.

S'il avait put s'arrêter et réfléchir, peut être se serait-il alors demandé si cette impression d'urgence à bouger n'était pas le fruit du choc.
Quoi qu'il en soit il continua à ce rythme durant quelques minutes, chaque pas les éloignant de leur point d'arrivée à travers un dédale de rues de moins en moins fréquentées.

Au fur et à mesure qu'il marchaient, l'agent se calmait progressivement.
Que diable c'était-il passé? D'abord ils marchaient sur la place. Ensuite il y avait eu ce flash blanc... Et il s'était retrouvé dans un autre lieu. Comment?
Il se souvenait de la douleur qu'il avait ressentit à "l'arrivée". Avait il été blessé? Pourtant il se sentait bien maintenant. Et pourquoi les autres étaient ils "passés" avec lui dans cet... Endroit?
Où étaient ils? A Madison comme le prétendait le type qu'il avait rapidement interrogé dans la foule? Ou bien...

Plusieurs hommes en treillis débouchèrent au bout de la rue face à eux, interrompant ce début de réflexion.
Ils étaient à bonne distance mais Varig réagit aussitôt en bifurquant dans une ruelle étroite, coincée entre un restaurant fermé et un autre bâtiment. Naturellement il entraîna Caitlyn avec lui.

La ruelle était une impasse. Il n'y avait qu'un petit escalier en béton et un conteneur à déchets pour offrir un abri aux regards.

Sans hésita, Varig amena Caitlyn derrière l'escalier avant de lâcher sa main pour la première fois depuis qu'ils avaient quitté la place. La marche la plus haute lui arrivait aux épaules, donc sa tête dépassait.

-Baisse toi et ne fait pas de bruit, ordonna-t-il à mi-voix.

Lui même s'accroupît derrière le conteneur, juste en face d'elle. De là où il était il était invisible, mais un reflet sur la vitre d'une fenêtre lui permettait de surveiller les mouvements dans la rue principale.

Les militaires n'avaient probablement pas eu le temps de les voir disparaître, mais mieux valait se cacher. Il avait put constater sur la place que leurs vêtements attiraient l'attention mais ici il n'y avait pas de foule pour faire diversion.
L'agent avait agit par réflexe, sans même faire ce calcul consciemment. Pas le temps de penser.

Ils restèrent ainsi à attendre durant de longues secondes avant que les uniformes n'apparaissent au bout de l'impasse. Au grand soulagement de Varig, les reflets des soldats ne firent que passer dans la vitre avant de disparaître aussi vite.
L'agent les suivit des yeux avec attention puis fit signe à Caitlyn de ne pas faire de bruit et compta mentalement une vingtaine de secondes sans bouger. Ce délais écoulé, il se redressa.

-C'est bon, lâcha-t-il avant de désigner les marches. Ils sont passés. Tu peux t’asseoir là si tu veux, j'ai besoin de réfléchir.

Varig fit quelques pas avant de s'adosser à un des murs et enfila les gants qui étaient jusque là dans sa poche. Ne pas laisser d'empruntes était toujours un réflexe.
Sans même y penser il s'était placé entre l'escalier et la rue. Comme pour protéger la jeune fille de la rue... Ou lui barrer la route?

Il se massa la tempe, perturbé. Le sourire amical qu'il créait naturellement comme un masque avait complètement disparut au profit d'une expression sérieuse et concentrée.
La journée s'annonçait difficile. Il était vraiment temps qu'il prenne un peu de recul sur la situation et qu'il réfléchisse.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité



01.07.14 12:43
Varig ouvrait la marche en tenant avec fermeté la main d'Elena, l'entraînant dans une rue qui bordait la place. Le rythme était soutenu ; la blonde se laissait entraîner sans même connaître leur destination. Et si ses jambes suivaient mécaniquement le chemin que traçait l'homme devant lui, le reste de son corps, lui, semblait totalement échapper à son contrôle : balloté au rythme des pas, il se mouvait à la manière d'un mannequin désarticulé.
Si Varig n'avait pas été là, la jeune femme se serait sans doute figée au beau milieu de la rue, le regard dans le vague. Profondément terrorisée, elle avait lamentablement abandonné l'espoir de faire cesser son corps de trembler.
En temps normal, elle n'aurait pu supporter qu'un homme auquel elle faisait si peu confiance lui tienne la main : ce geste lui avait toujours semblé trop familier, quelque soit la personne.
Pourtant, l'état dans lequel elle se trouvait à cet instant avait changé la donne : elle s'accrochait désespérément à cette main, comme si elle représentait le seul lien restant avec le monde qu'elle avait connu. Si elle le lâchait, elle avait la certitude qu'elle perdrait définitivement la tête.

Tandis qu'ils avançaient, le duo croisa la route d'un groupe dont les vêtements trahissaient l'identité. Avant même qu'Elena n'ait le temps de les détailler, Varig réagit pour elle et l'entraîna dans une ruelle qui se révéla être une impasse. Il brisa le lien qui les unissait depuis plusieurs minutes, lui ordonna de se baisser, et la blonde s'exécuta sans un mot. Pourquoi se cachaient-ils ? Malgré son état, elle comprit qu'ils devaient fuir ces hommes. Mais pourquoi ?

Ils patientèrent quelques secondes qui semblèrent durer des heures. La menace passée, Varig l'invita à s'asseoir.
La petite ne se fit pas prier pour replier ses jambes contre elle, les entourant de ses bras et posant doucement sa tête sur ses genoux. Elle chercha d'abord à poser son regard sur quelque chose d'apaisant - en vain. Tout autour d'elle lui rappelait à quel point ils étaient perdus.
Même Varig avait abandonné cet air sympathique qu'il avait su garder jusqu'à présent pour un regard plus dur. Cela la rassura, d'une certaine manière. Si l'homme avait fait preuve d'une importante faculté à dissimuler ses intentions, il arrivait lui aussi à sa limite : ses sentiments étaient plus décelables qu'auparavant.
Elena se mit à réfléchir, mais elle ne parvenait pas à relier les informations dont elle disposait entre elles. Il manquait un élément, quelque chose qui échappait complétement à la raison.

Le silence était pesant, et la jeune femme ne put se retenir de le briser. Si elle ne parlait pas, elle sentait qu'elle finirait par sombrer. Même si personne ne semblait en mesure de répondre à ses interrogations, elle devait en faire part à quelqu'un.

« Qu'est-ce-que c'était que ce flash, tout à l'heure ? » Le ton était toujours aussi hésitant; on sentait que la petite était à bout de nerfs, à deux doigts de fondre en larme. « Qu'est-ce-qui nous ait arrivé ? On a quitté Madison en l'espace de quelques secondes, et on est arrivé je-ne-sais-où. En plus de ça, on est recherchés. Tout ça n'a aucun sens... »

Elle enfouit son visage dans ses bras, et se mordit la lèvre inférieure pour ne pas pleurer.
Ravale tes larmes, Elena. Tu n'es plus une gosse.
Elle prit une profonde inspiration, les yeux un peu humides. Ce n'était pas le moment de laisser tomber.
Revenir en haut Aller en bas
eraser
Varig Cross

Feuille de personnage
Objets Possédés:
Points de Vie: +10
Points de Force: +0
Varig Cross
eraser



02.07.14 0:00
Adossé au mur, l'agent réfléchissait à toute vitesse. La capacité à observer son environnement était l'une des premières que l'on développait chez les futurs espions, et elle semblait ici plus nécessaire que jamais.
Fort de sa mémoire absolue qui avait enregistrée chaque détail, Varig avait dans un premier temps tenté de comprendre ce qui était arrivé. En vain.

Rien dans ses souvenirs ne permettait de comprendre comment ils avaient étés... En fait il ne savait même pas ce qui s'était passé. Le flash blanc n'y était peut être pas étranger mais il manquait d'éléments pour comprendre le processus.
L’environnement n'avait pas put changer pendant l'instant où ils étaient aveuglés... Alors une illusion? Une arme? Une téléportation?

Il décida de remettre cette question à plus tard, et se concentra sur son problème immédiat.
La place sur laquelle ils étaient arrivés était déjà occupée par des civils, en masse. De plus il n'y avait que quelques soldats vite débordés et légèrement équipés, certainement pas en mesure de tenir une telle foule. Quoi qu'il ce soit passé, les personne de cet "ailleurs" ne s'attendaient pas à leur "débarquement".
S'ils n'étaient pas responsable du flash, alors qui, quoi...?

Plus inquiétant il  ne savait pas où ils se trouvaient. L'un des passants lui avait dit qu'ils se trouvaient à Madison... Aberrant. L’environnement ne correspondait en rien à la ville, pas plus qu'à quoi que ce soit qu'il ait visité lors de ses missions d'ailleurs. Tout était trop... Futuriste?
Mais alors pourquoi prétendre une chose qui à l'évidence n'était pas exacte? Une autre Madison alors?

Décidément tout semblait le ramener à de fumeuses explications surnaturelles. A nouveau il repoussa la réflexion sur la nature de l'endroit où il était arrivé. Ils se trouvaient dans une ville, sans doute nord américaine vu la façon de parler des civils du coin. Pour le moment c'était assez, il découvrirait le reste bien assez vite.
Les soldats qu'ils avaient croisé semblaient pressés d'aller vers la place. Impossible de savoir comment ils allaient aborder le problème de ces nouveaux venus, mais ils n'avait pas entendu de coups de feu. C'était déjà rassurant.
Il allait falloir...

Caitlyn interrompit brusquement sa réflexion, en demandant d'un ton presque suppliant:

-Qu'est-ce-que c'était que ce flash, tout à l'heure ? Qu'est-ce-qui nous ait arrivé ? On a quitté Madison en l'espace de quelques secondes, et on est arrivé je-ne-sais-où. En plus de ça, on est recherchés. Tout ça n'a aucun sens...

L'agent la regarda se replier sur elle même, sans répondre immédiatement. Il avait ramené son attention sur elle, alors qu'il l'avait pratiquement oubliée pendant qu'il réfléchissait.
Cailtyn était la seule personne qu'il connaisse dans cet ailleurs. Peu ou prou sa seule présence écartait qu'il soit le seul à avoir vécu ce transfert. En outre elle avait suivi la même piste que lui et mentit à l'église. Cela faisait beaucoup de bonnes raisons de rester avec elle.
L'idéal aurait bien sûr été de l'interroger pour vérifier qu'elle avait bien subi le même processus, mais elle ne semblait pas en état et de toute façon le temps allait vite manquer.

Chaque seconde qui passait laissait plus de temps aux autorités locales pour réagir. Or tant qu'il ne saurait pas à qui et quoi il avait à faire, mieux valait éviter de se laisser prendre. Il ne tenait pas à passer une semaine en débriefing avec les locaux sans rien savoir d'où il se trouvait.

Il fit un effort sur lui même pour adoucir à nouveau ses traits, et prendre une expression plus rassurante. C'était déjà une chance que la jeune fille ne soit pas devenue hystérique, mais elle semblait à la limite de s'effondrer, chose finalement assez normale pour une gamine.
Or pour elle comme pour lui il était nécessaire qu'elle se maîtrise.

-Caitlyn, il faut que tu te calme et que tu m'écoute. Concentre toi sur ta respiration. Inspire, compte jusqu'à 4 expire. Essaie, tu vas voir, ça t'aidera à te sentir mieux.

Il attendit quelques secondes, incertain sur l'efficacité de son intervention. Cet exercice permettait de faire baisser un peu le rythme cardiaque et de gérer le contrecoup physique des situations d'urgence. Mais il était fait pour des soldats et c'était la première fois qu'il devait l'appliquer à une fille de cet âge plutôt qu'à un adulte.

Finalement il reprit la parole.

-On est loin de la place, et personne ne va s'en prendre à toi. Tu n'as rien à craindre. Je ne sais pas exactement comment nous avons atterri ici, mais je ne crois pas que nous soyons vraiment recherchés. Beaucoup de personnes sont arrivées ici comme nous, et ces soldats doivent juste chercher à contenir la situation. Je fais juste en sorte de rester hors de leur route le temps de comprendre où nous sommes et comment nous y sommes arrivés. Tu comprends?

Il n'était pas totalement sûr de tout ce qu'il disait, mais en y réfléchissant à mesure ça lui semblait être l'hypothèse la plus probable. Patient, il poursuivit ses explications en s'appliquant à garder une voix rassurante, sans y laisser transparaître d'hésitation.

-Il fallait nous éloigner de la place, tu aurais put être blessée dans la bousculade. Maintenant, j'ai juste besoin de réfléchir à tout ça encore un peu. En attendant, restons là, d'accord?

Varig la fixa, attendant une réponse autant que de s'assurer qu'elle s'était un peu calmée.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité



15.07.14 22:13
Elena était au bord de l’explosion émotionnelle. Mais elle se devait de ne pas craquer, aussi bien pour sa fierté personnelle que pour ne pas aggraver encore davantage la situation, alors que celle-ci exigeait d’elle un comportement calme et réfléchi. Tout le contraire des pensées qui s’insinuaient peu à peu dans son esprit.
La gorge serrée par les larmes qui lui montaient aux yeux, la petite parvenait difficilement à respirer. Le rythme auquel sa poitrine se soulevait était saccadé, et inspirer lui était devenu un effort surhumain. C’était comme si son corps entier refusait de faire parvenir l’air à ses poumons, malgré les quantités importantes qu’elle inspirait. La tête lui tournait, et le monde autour d’elle tanguait de plus en plus. Elle ferma les yeux.

Mais la blonde releva brusquement la tête quand Varig lui suggéra un exercice de respiration pour se calmer. Elle connaissait la chanson, sa mère la lui avait déjà expliquée, quelques années plus tôt, lors de ses grosses crises de larmes qui s’accompagnaient bien souvent d’une respiration haletante comme c’était le cas à cet instant.
Le premier essai fut loin d’être d’une réussite : elle manqua s’étrangler lorsqu’elle inspira bien plus d’air qu’étaient capable d’accueillir ses poumons. Puis, elle réussit finalement à caler son rythme sur celui qu’on lui indiquait. Et le simple fait de se concentrer sur sa respiration l’aida effectivement à se calmer progressivement.

Varig continua en lui expliquant qu’elle était en sécurité ici, et que personne ne voulait s’en prendre à eux. Malgré un ton qui se voulait rassurant, Elena trouva qu’il sonnait aussi un peu faux.
Ils se trouvaient dans une ville inconnue, remplie de soldats. Rien ne leur était familier, et ils n’avaient aucune explication de comment ils avaient atterri ici.
Alors si, ils étaient en danger. Quel qu’il soit, quelque chose les menaçait, elle en était profondément convaincue.

Varig suggéra enfin de rester dans cette ruelle, le temps qu’il décide ce que le duo allait faire par la suite. Elena aurait voulu l’aider à trouver un plan, mais il était clair maintenant qu’il était bien plus malin qu’elle, et qu’elle ne lui serait d’aucune aide.
Sa fierté en prit un coup lorsqu’elle se l’avoua, mais il était évident que rester avec Varig représentait un véritable atout dans la situation actuelle. C’était elle le boulet dans l’histoire. Alors, il lui fallait rester avec lui aussi longtemps que possible. Hors de question de se retrouver seule dans cette ville étrange. Il lui fallait mettre de côté son orgueil pendant un moment et accepter de suivre les ordres et de dépendre d’une personne autre qu’elle-même. C’était la solution la moins risquée.

Elena déplia les jambes et s’assit face à Varig. « D’accord. » Elle passa une main dans ses longs cheveux en faisant mine de se recoiffer, renifla discrètement, et se débarrassa d’une larme qui menaçait  de couler sous son œil droit. Il n’était plus temps de pleurnicher, mais de trouver une solution pour se sortir de ce pétrin, et au plus vite.
Revenir en haut Aller en bas
eraser
Varig Cross

Feuille de personnage
Objets Possédés:
Points de Vie: +10
Points de Force: +0
Varig Cross
eraser



16.07.14 14:46
L'exercice de respiration de l'agent n'avait pas fait de miracle, mais il semblait tout de même avoir remplit son office.
Caitlyn semblait un peu plus calme. La crise avait été évitée, du moins temporairement.

-D’accord, lâcha-t-elle finalement.

La jeune fille accompagna cette réponse laconique d'un reniflement qu'elle camoufla pudiquement tout en s'essuyant discrètement les yeux. Un peu rassuré, l'agent détourna le regard vers la rue, pensif.
La situation n'était pas brillante, mais il avait déjà vu bien pire. Au moins personne ne lui avait tiré dessus.
Du moins jusqu'à maintenant. La journée était loin d'être finie.

Ils avaient quitté le périmètre immédiat de la place, mais ils n'étaient pas pour autant tirés d'affaire, pas plus qu'ils n'avaient la moindre explication sur se soudain "transfert", à défaut d'un meilleur nom.
Son esprit s'attarda quelques instants sur cette question, tentant d'élargir le champ des possibles, et une nouvelle hypothèse lui vint à l'esprit.

Il commençait à peine à l'examiner quand un passant ralentit le pas et tourna le regard vers la ruelle, intrigué, avant de s'arrêter tout à fait.
Varig le fixa quelques secondes et l'homme finit par repartir.

L'agent grimaça. Sans qu'il saisisse bien pourquoi, quelque chose dans leur allure attirait immédiatement l'attention des locaux. Les vêtements sans doute.
Ils allaient devoir en trouver rapidement de nouveaux plus discret.

Cette pensée lui fit ramener son attention vers Caitlyn. Jusqu'à présent il avait agit sans recul, à l'instinct. Il était plus que temps de peser le pour et le contre.
D'un côté elle avait probablement des renseignements qui lui manquaient. De l'autre la garder avec lui risquait de le ralentir et de lui compliquer la vie. A l'inverse de son cas il était peu probable que les autorités locales fassent preuve d'une grande sévérité ou suspicion vis à vis d'elle. De ce qu'il avait vu sur la place, elles manqueraient de tout sauf de gens à interroger.
Une lueur calculatrice passa dans son regard, et pendant une seconde ses yeux firent mentir le visage serein et bienveillant qu'il affichait.

Son éducation comme la cause qu'il servait l'obligeait à intégrer une certaine morale, une empathie réelle pour les autres dans son quotidien. Mais la nature même de son travail faisait parfois resurgir quelque chose de plus profond.
L'être humain peut bien se raconter ce qu'il veut, il reste un prédateur. C'est dans sa nature. Un instinct reptilien, inscrit profondément quelque part dans son ADN, qui resurgit parfois avec une dérangeante et implacable logique.

Lorsqu'il avait tiré Caitlyn de la foule, aucune logique et aucun calcul n'entrait en ligne de compte. Il ne s'agissait que de protéger quelqu'un dont il se sentait subitement responsable, sans arrière pensée. Mais maintenant...

L'éclat disparu de ses yeux aussi vite qu'il était venu, et l'agent lança un nouveau coup d’œil vers la rue. Plus de civil curieux. Parfait.
Il se baissa légèrement pour mettre son regard au niveau du sien.

-Bien, j'ai réfléchis, commença-t-il d'un ton engageant. On a encore quelques minutes pour souffler, ce serait pas mal de repartir sur de bonnes bases...

Quoi qu'il décide au final, il était utile d'obtenir de nouvelles informations. Qui sait s'il pourrait mener un petit interrogatoire plus tard. En outre Caitlyn semblait loin d'être idiote. Pour le moment elle était encore vulnérable ce qui lui compliquerait énormément la tâche pour mentir de façon convaincante. La peur d'être abandonnée allait aussi sûrement jouer, même si menacer serait contre productif elle y penserait sûrement d'elle même.
Déployant tout son art de l'interrogatoire, il continua d'une voix égale, calme et persuasive qui faisait souvent des miracles:

-Tu te doute sûrement que je ne suis pas n'importe quel touriste. En fait j'enquête sur Madison, et je crois que tu sais des choses que tu ne m'as pas dites. Je ne t'en veux pas, après tout on vient de se rencontrer... Mais vu ce qui se passe, je crois qu'il faut qu'on joue carte sur table. C'est notre seul chance de comprendre ce qui arrive.

Ses yeux bleus cherchèrent les siens. Son regard et les plus petits détails, jusqu'à son langage corporel, renvoyait sans effort le même message. Concentré, rassurant, solide. Mais cela suffirait-il? Avait il trouvé les mots justes?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité



17.07.14 22:57
Tandis qu’Elena parvenait enfin à caler les battements de son cœur sur un rythme normal, un passant eu le malheur de s’arrêter pour observer les deux jeunes gens, puis de repartir aussi vite. Mais ces quelques secondes suffirent à ce que le cœur de la jeune femme se serre à l’idée qu’on leur cherche encore des problèmes - comme s’ils n’en avaient pas déjà suffisamment…
Elle avait d’abord lancé un regard horrifié en direction de l’inconnu, puis s’était finalement retournée vers Varig quand l’intrus avait eu le bon sens de passer son chemin.

Le jeune homme était perdu dans ses réflexions, et la lueur avisée qui traversa l’espace d’une seconde son regard n’échappa pas à la blonde. Elle savait qu’il lui cachait de nombreux secrets, mais voir le masque ainsi tomber ne fit qu’accentuer sa méfiance vis-à-vis de lui. Elle l’observa encore un peu, à la recherche d’un signe qui trahirait encore de mauvaises intentions, mais son visage était redevenu aussi impénétrable qu’auparavant.
Finalement, c’est lui qui brisa le silence.

« Bien, j'ai réfléchi. On a encore quelques minutes pour souffler, ce serait pas mal de repartir sur de bonnes bases... »

Elena ne répondit d’abord rien, se contentant de le fixer avec un air un peu surpris. Le moment était-il vraiment idéal pour faire plus ample connaissance ?
Il continua heureusement assez rapidement.

« Tu te doutes sûrement que je ne suis pas n'importe quel touriste. En fait j'enquête sur Madison, et je crois que tu sais des choses que tu ne m'as pas dites. Je ne t'en veux pas, après tout on vient de se rencontrer... Mais vu ce qui se passe, je crois qu'il faut qu'on joue carte sur table. C'est notre seul chance de comprendre ce qui arrive. »

Alors comme ça, lui aussi enquêtait… Cette révélation ne surprit qu’à moitié la blonde : il était évident que Varig cachait son jeu depuis le début, mais quitte à ce qu’il ait une double identité, elle se serait imaginé quelque chose de plus spectaculaire.
Elena avait terriblement envie de tout lui raconter : ses découvertes concernant les militaires, sa rencontre avec un jeune homme qui avait développé un don, mais surtout la découverte de son propre pouvoir. Tant de secrets qui lui pesaient énormément sur la conscience mais qu’elle ne pouvait pourtant se permettre de raconter à n‘importe qui. Elle devait garder en mémoire que l’homme en face d’elle n’était pas digne de confiance, bien qu’il continuait à arborer un visage paisible, même dans une situation pareille.
Elle prit une profonde inspiration et lui révéla tout ce qu’elle pouvait.

« J’enquêtais moi aussi sur Madison… Et j’ai découvert des choses aussi étranges que ce qu’il nous ait arrivés aujourd’hui. »  Elle marqua une courte pause, le temps de reprendre un peu son souffle. « Depuis la chute de la météorite, l’année dernière, de nombreux phénomènes inexpliqués ont été observés dans toute la ville. J’ai découvert que des personnes ont commencé à développer des sortes de … pouvoirs mystérieux, et que les militaires sont liés à tout ça. »

Inutile de préciser qu’elle faisait partie de ces personnes ; ça, nul ne devait jamais l’apprendre, sous aucun prétexte.
Cela lui fit mal au cœur de révéler  en une minute ce qu’elle avait mis des mois à élucider. Mais Varig avait raison : il était temps de mettre les informations en commun pour enfin avancer dans la compréhension de tous ses évènements.
Revenir en haut Aller en bas
eraser
Varig Cross

Feuille de personnage
Objets Possédés:
Points de Vie: +10
Points de Force: +0
Varig Cross
eraser



18.07.14 23:49
Caitlyn hésita un petit moment, et rien qu'à la contraction de ses traits et à sa respiration, Varig sut qu'il avait presque réussi. Elle allait parler.

Mais elle réfléchissait avant de le faire. Sélectionnant sans doute ce qu'elle dirait et ne dirait pas.

Cette hésitation éveilla encore plus la curiosité de l'agent. Elle ne savait seulement "quelque chose". Elle savait des choses qu'elle estimait assez importantes pour lui en révéler certaines et en cacher d'autres. A moins qu'elle ne prépare un mensonge. Il devrait rester à l’affût...

Finalement elle se jeta à l'eau.

-J’enquêtais moi aussi sur Madison… Et j’ai découvert des choses aussi étranges que ce qu’il nous ait arrivés aujourd’hui.

Varig ne put se retenir de plisser légèrement les yeux, mais fit presque immédiatement disparaître cette marque de concentration, restant sur l'expression qu'il s'était choisi.
Était-il possible qu'elle ait l'explication logique de tout ceci? L'idée lui parut étrangement rassurante, mais il la repoussa, attendant la suite qui ne tarda pas à venir.

-Depuis la chute de la météorite, l’année dernière, de nombreux phénomènes inexpliqués ont été observés dans toute la ville. J’ai découvert que des personnes ont commencé à développer des sortes de … Pouvoirs mystérieux, et que les militaires sont liés à tout ça.

Il fallut tout son entraînement à l'agent pour ne pas faire des yeux ronds et laisser se décrocher sa mâchoire d'étonnement.
Météorite? Pouvoirs? Militaires? Elle le prenait pour un chasseur d'OVNI adepte de la théorie du complot ou quoi?

Il attendit en vain qu'elle éclate de rire ou prenne un air ironique. Pourtant son visage semblait plutôt exprimer que cet "aveu" lui avait coûté. La jeune fille semblait on ne peut plus sérieuse. Apparemment elle espérait bien qu'il allait avaler ça.

Bon soit la gamine avait eu un sacré prof de théâtre soit elle croyait vraiment ce qu'elle disait. Dans les deux cas, il pouvait faire une croix sur une explication rationnelle de ce qu'ils vivaient ces dernières minutes.

Varig se secoua tentant de ne pas avoir un air stupide ou sceptique. Pour se donner une contenance il cala son poing ganté sous son menton et fit mine de réfléchir, les yeux dans le vague, disséquant son étrange déclaration.

Elle avait dit enquêter. Mais comment une gamine anglaise se serait-elle retrouvée là dedans? Quelque chose lui échappait sur elle, et c'était une piste bien plus intéressante à suivre que les pseudo complots entre gouvernement et extra-terrestres. Il avait étudié les derniers événements de Madison et la ville semblait en effet victime d'étranges circonstances. Peut être y puisait-elle un fond de vérité, comme le faisaient la plupart des théoriciens du complot.
Bien qu'étant au service d'une organisation qui clamait depuis 2000 ans qu'un type était le fils de Dieu et avait ressuscité trois jours après son exécution -non sans un certain succès auprès d'une large audience- Varig appliquait au monde un cadre essentiellement rationnel. Jusqu'à présent il avait vu pas mal de preuves de l'extrême complexité des êtres humains, mais aucune trace de surnaturel. Jamais il n'avait affronté de savant nazi tentant de réveiller des démons ou de petits hommes verts belliqueux venus d'une autre planète.
Toutefois il parvint à camoufler son scepticisme, éliminant toute condescendance de sa voix.

-C'est plutôt déroutant, lâcha-t-il avec circonspection. Et si tu m'expliquais comment tu as découvert tout ça, que je comprenne mieux ton...?

Il ne termina pas sa phrase. Un homme venait soudain de déboucher dans la ruelle, interrompant le dialogue. Ce dernier s'arrêta une seconde et se dirigea directement sur le duo, signe que c'était bien eux qu'il cherchait. Varig se redressa, aussitôt sur ses gardes. L'air déterminé de ce nouvel arrivant et son pas un peu trop rapide ne lui disait rien qui vaille.

Le type portait une grosse veste marron et un pantalon sombre, une tenue plutôt commune mais dont certains détails tels qu'un filigrane brillant montraient qu'il appartenait bien au lieu.
Ce qui attira le plus l'attention de l'agent, c'est ce que l'homme avait sur les yeux. Cela aurait ressemblé à une paire de lunettes balistiques sans la caméra fixée au dessus du nez et le fin projecteur fixé au dessus de chaque œil. La lueur d'un écran se reflétait dans ses iris.

Des lunettes de réalité augmenté comprit Varig. Où diable ce type avait-il put en trouver? Ça ne ressemblait à rien de ce qu'il connaissait en la matière...

Sans qu'il puisse pousser plus en avant son inspection, l'homme s'arrêta tout près d'eux. Son regard passa de l'un à l'autre et il fronça les sourcils. L'agent repéra le léger renflement au niveau de la poitrine caractéristique de la crosse d'un pistolet.
Le type était armé. Mauvais.

-Officier Hills, milice Eraser, se présenta-t-il. Qui êtes vous? Où sont vos puces d'identification?

Tout en parlant il dégaina un petit badge rond de sa poche arrière qui fit apparaître un hologramme rectangulaire orné d'un logo inconnu. Il s'assura qu'ils l'avaient bien vu avant de le ranger avec une fluidité qui trahissait l'habitude qu'il avait de faire ce geste.

Milice Eraser? Sûrement un flic privé ou un agent de sécurité déduisit l'agent, qui dut faire un effort sur lui même pour que sa mâchoire ne se décroche pas devant l'hologramme. Malgré lui il eu un mouvement de recul.
Bon peut être qu'il allait devoir revenir sur sa première impression. Il se passait effectivement des trucs très bizarres dans le coin, peut être assez pour reconsidérer les révélation de Caitlyn. Plus tard.

Son cerveau fonctionnait en surrégime, surchargé d'informations.

Il se reprit, cligna des yeux, et se concentra pour mettre de l'ordre dans ses pensées.

Puce d'identification? Il devait s'agir d'une sorte de marqueur numérique porté par les gens du coin. Les lunettes déduisit-il. C'était les lunettes qui devaient servir de détecteur. Quoi qu'il en soit ni lui ni Caitlyn n'avait cette "puce" ce qui devait faire d'eux sinon des intrus au moins des suspects.

Malgré lui, l'ébauche d'un sourire se dessina sur ses lèvres. Un flic réclamait une accréditation qu'il n'avait pas dans un endroit où il n'était pas censé être.
Une situation d'une rassurante familiarité.

-Ye ne comprend pas bien le anglais segñor agente, lâcha-t-il d'une voix hésitante en s'avançant d'un pas, parlant tout d'un coup avec un accent hispanique à couper au couteau, typique des sud-américains.

Après tout les ficelles les plus grossières étaient souvent les plus efficaces.
L'autre s'agaça aussitôt de cette réponse qui avait tardé à venir, et ne lui laissa pas le temps d'ajouter quoi que ce soit.

-J'ai besoin de votre identité. Votre nom insista-t-il en articulant exagérément ses dernier mots.

Tandis qu'il parlait, sa main se mit à pianoter sur sa ceinture. Peut être une arme de défense s'inquiéta l'agent. Ramasser une décharge de Taser, un coup de matraque ou un jet de spray au poivre aurait achevé sa journée déjà bien mal engagée.

Il jeta un coup d’œil rapide par dessus l'épaule du flic. Personne dans la rue.

Son regard revint sur Hills et s'éclaira subitement, comme s'il avait reçu une révélation.

-Ah si, si! Identidad! répondit-il avec un grand sourire.

Il tourna la tête vers Caitlyn et lui grimaça un avertissement que le policier ne put pas saisir. Il espérait qu'elle saisirait ce qu'il attendait d'elle: ne pas bouger ni intervenir.
Inconscient de ce qui se passait, Hills hocha la tête, retenant un soupir. Manifestement ils n'étaient pas tombé sur le flic le plus patient du coin, et ce petit dialogue semblait l'agacer au plus haut point.

-Voilà c'est ça, votre identitad, lâcha-t-il avec mépris.

Varig ouvrit largement son manteau pour que le policier puisse voir ce qu'il faisait -on était jamais trop prudent avec les policiers américains- et saisit son portefeuille dans une poche avant de le tendre à "l'officier Hills".
Il avait une dernière vérification à faire.

-Et votre collega il ne vient pas?

Le flic prit le portefeuille avec méfiance, sourcils froncés, vaguement perplexe devant l'objet qu'on lui tendait.

-Quel collègue? Dites c'est quoi ce...

Il ne termina jamais sa phrase.
La main gauche de Varig attrapa son poignet droit qui venait de saisir le portefeuille, tout en expédiant un coup de poing directement dans son estomac. L'agent enchaîna en tirant brusquement sur le bras qu'il tenait et fit remonter son coude droit au dessus de l'épaule de sa victime qui se pliait en deux. Il termina en abattant le tranchant de sa main sur la nuque de Hills avec une manchette précise qui assomma proprement le flic sans qu'il ait eu le temps d'esquisser le moindre geste de défense.

Méthodique et rapide, Varig attrapa solidement le col de veste et le bras de son adversaire désormais KO et le traîna derrière l'escalier sur lequel était assise Caitlyn, hors de vue d'éventuels passants. Il l'assit contre le mur avant de jeter un rapide coup d’œil vers la rue. Personne n'avait rien vu.
L'ensemble de la scène n'avait pas duré beaucoup plus de cinq secondes et mis à part un grognement de surprise lorsque le premier coup de poing lui avait coupé le souffle, Hills n'avait pas fait de bruit. Il devrait rester dans le cirage une bonne dizaine de minutes au moins.

Très calme, l'agent se redressa avant d'aller ramasser le portefeuille et les étranges lunettes tombés à terre pendant la "bagarre".

-Garde un œil sur la rue pendant que je regarde ça, tu veux bien? On discutera plus tard. Demanda-t-il à Caitlyn avec un sourire.

Malgré la violence de la scène, quelque chose lui disait qu'elle ne partirait pas en courant dans une ville inconnue. D'après ses révélation elle suivait une piste qui l'avait menée à l'arrestation du prêtre. Les militaires et les forces de l'ordre n'étaient sans doute plus aussi rassurants à ses yeux qu'à ceux de la plupart des citoyens lambda. Peut être même que cette milice Eraser ne lui était elle pas inconnue...
Il l'interrogerait à nouveau plus tard, occupé par un autre objet d'attention.

Les lunettes étaient toujours active malgré la chute. Solide. L'agent les examina sous toutes les coutures avant de les mettre sur son nez avec précaution.

Aussitôt une voix se fit entendre directement dans son oreille interne, le volume soigneusement ajusté pour ne pas couvrir les sons environnant.

-... Doivent être interpellées sans violence. L'usage de la force n'est autorisé qu'en cas de fuite ou de résistance. La force létale est absolument prohibée. Je répète à tous les Erasers présents dans la zone, on signale l'apparition de nombreuses personnes sans aucune identification autour de la place où se déroule le bicentenaire des Disparus. Certains sont vêtus de tenues d'époque. Ordre de les ramener à la caserne pour interrogatoire... Mission prioritaire du Quartier général. Ces personnes doivent être interpellées sans violence. L'usage de la force...

Le canal radio des flics. Il entendait donc leurs communications. Simultanément une interface de réalité augmenté fut projeté directement dans ses yeux.

La plupart des symboles et informations affichés étaient vides de sens pour lui, ou totalement inutiles. Savoir que la batterie était à 75%, que la température était de 18 degrés Celsius ou qu'ils étaient le 12 avril 2...
Il retint un juron.
La date. 12 avril 2213.

Son expression devait trahir sa stupéfaction, mais son cerveau commençait déjà à intégrer cette information, qui expliquait bien des choses, finalement presque étonné de pas y avoir pensé plus tôt.
Ils n'étaient pas dans une autre ville. Ils étaient toujours à Madison... Mais deux siècles plus tard.

Une idée grotesque qu'il aurait immédiatement repoussé sans l'hologramme, les révélations de Caitlyn et tous ces éléments futuriste qui l'entouraient. L'univers chaotique dans lequel il était plongé devenait vaguement cohérent, sans pourtant répondre à la question principale... Pourquoi?

En théorie les bonds dans le futur n'étaient pas scientifiquement impossibles, mais ça n'expliquait pas grand chose de ce qui s'était passé. Un complot?
Peu probable qu'un journaliste sorte en expliquant qu'ils avaient juste remplacé le décors à quelques kilomètres à la ronde pour une caméra cachée. Et puis le flic n'avait pas exactement cherché à lui donner les lunettes sur lesquelles étaient affichées cette date, pas plus que Caitlyn ne s'était accrochée à lui. C'était même l'inverse. Alors une illusion? Une hallucination? Ou...

Il se secoua. Il avait plus urgent à faire. Trop d'urgences à gérer. D'abord fouiller le type et chercher confirmation de cette... Aberration. Dommage, réveillé il aurait put lui poser la question.

Varig se retourna vers Caitlyn et grimaça un sourire qui n'aurait pas trompé un gamin de quatre an pour tenter de camoufler sa stupéfaction.
Les lunettes affichèrent aussitôt une icone jaune sur la jeune fille, qui devint grise quelques secondes plus tard accompagnée d'un message:

Aucune ID

Au moins maintenant il savait pourquoi Hills les avait immédiatement repérés. Approcher un quelconque policier équipé de ces lunettes ou d'un autre genre de scanner d'identité et ils seraient à nouveau grillés. De mieux en mieux.
Il retira les lunettes, incertain sur ce qu'il devait en faire. Les détruire? Peut être étaient elles équipé d'un GPS... A moins que leur destruction n'alerte les autres "Erasers".
Eraser. Encore un mystère. Étaient ils la force de police officielle? Le terme de milice suggérait le contraire, mais Hills agissait apparemment comme un vrai flic. Sans parler du terme... Que devaient ils donc effacer, quelle sinistre fonction se cachait derrière se nom?

A nouveau calme, du moins en apparence, l'agent jeta essuya posément la partie des lunettes entrée en contact avec sa peau avant d'aller les jeter à l'intérieur de la benne à ordure toute proche. Hills aurait du mal à les retrouver là et serait privé de liaison à son réveil, ce qui leur ferait gagner quelques minutes. En outre il n'avait pas laissé d'emprunte digitale ou quoi que ce soit permettant de l'identifier.

En espérant que les types de 2213 n'aient pas inventé de nouveaux trucs pour identifier les gens, pensa-t-il sans retenir un sourire ironique à cette idée.
2213, c'était juste... Aberrant.

-D'après ce truc on est en avril 2213. Je vais le fouiller notre nouvel ami, lança-t-il nonchalamment à l'attention de Caitlyn, qui devait se demander ce qui se passait. Ne bouge pas et surveille la rue.

La fouille lui donnait un peu plus de temps pour réfléchir et peut être trouverait il quelque chose d'utile. Pour le moment il agissait à l'instinct, comme si tout ce qui l'entourait n'était qu'un rêve étrange dont il ne saisissait pas encore bien les règles. Il jouait le jeu, préférant se laisser porter par les événements que rester paralysé et plein de questions sans réponse.

Varig contourna l'escalier en effaçant une poussière imaginaire de son col avant de se baisser sur sa victime. Hills était dans les vapes depuis une grosse minute, et il resterait sûrement encore KO un moment.

D'une main experte, l'agent palpa rapidement les endroits où il avait frappé l'Eraser, sans ôter ses gants.
Sans doute une côte fêlée, pas de fracture. Pouls stable, respiration sifflante mais pas irrégulière. Parfait. A part un méchant mal de crane au réveil le flic ne serait pas trop amoché.

Le Cabinet Noir de l'après guerre froide avait toujours tenu à ce que les missions se déroulent sans faire de victimes, dans la droite ligne de la doctrine de l'Eglise. Malgré cela en de rares occasions, les agents n'avaient pas d'autre choix pour sauver leur propre vie. Cela déclenchait toujours d'importants remous au sein de la commission du Vatican qui supervisait le Cabinet Noir. Sans compter le passé qu'il...

En tout cas tuer Hills n'était en aucun cas au programme. Les lunettes avaient de toute façon sûrement enregistré son visage, et tuer un policier -ou plutôt un "Eraser"- était sans nul doute le meilleur moyen de mettre toute la ville à ses trousses. Alors qu'avec un peu de chance le nombre de "suspects" sans aucune identité qui avaient "surgit du passé" les tiendrait trop occupés pour rechercher sérieusement le responsable d'une simple agression avant au moins plusieurs heures, voir plusieurs jours.

Varig se fit ses réflexion tout en procédant à la fouille proprement dite. Il travaillait vite et avec méthode, habitué à cette "routine" à laquelle on l'avait largement formé.

Arbitrairement il commença par s'emparer du badge holographique, une prouesse technologique futuriste qui l'intriguait. Il le manipula et l'examina sous toutes ses coutures sans parvenir à l’activer. L'explication lui apparut au bout de quelques secondes: un petit renfoncement sur le côté s'éclairait d'une lueur rougeâtre à chaque fois qu'il l’effleurait. Vérifiant son hypothèse, il saisit la main de sa victime inconsciente et renouvela l'opération. Cette fois le badge s'activa et l'hologramme apparut à nouveau.

Un système à reconnaissance digitale. Ingénieux... Les flics du futur évitaient ainsi que n'importe qui s'empare abusivement de leur badge.
Inutilisable, l'objet rejoindrait vite les lunettes dans la benne.

Poursuivant son inspection il passa à l'arme qu'il avait deviné sous la veste. Il dut s'acharner quelques secondes sur la fermeture magnétique du vêtement pour comprendre son fonctionnement.

Il découvrit un petit pistolet compact qu'il dégaina et manipula avec précaution. Malgré sa structure familière détente-crosse-canon il était très différent des armes à feu du XXème siècle. Aucun système de munition visible, alors que différents voyants et curseurs avaient un usage mystérieux. Le même système de reconnaissance digital était présent sur la crosse, mais de toute façon voler une arme de flic était dangereux au possible et il ne s'y serait pas risqué.
Plusieurs petit blocs rectangulaires étaient stockés dans une poche du holster, mais cela ne ressemblait pas à des chargeurs de munitions. Plutôt à des batteries énergétiques.

L'un de ces blocs était déjà fixé sur l'arme. Évitant soigneusement la détente, il le décrocha et jeta toutes les "batteries" du flic dans la benne avant de remettre l'arme dans le holster. Avec un peu de chance il la rendait ainsi inutilisable.

Étonnamment les poches ne contenait pas de monnaie, de téléphone ou toutes ces choses qu'emporte un homme de 2013 avec lui. En revanche l'agent trouva à sa ceinture deux objets vaguement familier.
Une paire de menottes bien reconnaissable, malgré quelques "upgrades" technologiques. Il hésita à les prendre, mais il craignait qu'elles soient dotées d'un GPS. En tout cas c'est ce qu'il aurait fait s'il avait disposé de la technologie ou des fonds adéquat. Ainsi plus moyen de perdre un suspect.
L'objet rejoignit donc à son tour le conteneur à ordures.

Juste à côté des menottes, un petit étui contenait une matraque télescopique, ou son équivalent futuriste. La forme et le poids ne trompait pas, et s'il avait eu le moindre doute, le réflexe d'y porter la main que Hills avait eu un peu plus tôt l'aurait renseigné.

L'agent dégaina l'arme de défense et l'examina avec circonspection. Un curseur tactile était placé sur le manche en composite, ainsi qu'un cran d'arrêt. Pas de détecteur digital.
Il fit sauter le cran avec le pouce et l'arme se déploya dans toutes sa longueur, émettant un vrombissement qui arracha un sourire à Varig. Une arme électrique.
Il manipula le curseur vers le haut, et le bâton vrombit à nouveau, plus fort. Sans doute était il possible de régler l'intensité. D'une légère piqûre électrique jusqu'à une neutralisation immédiate supposa-t-il.

-Je crois que j'aime bien ce truc, lança-t-il à Caitlyn.

Il tâtonna quelques secondes avant de trouver comment refermer le bâton de combat. Il suffisait de tirer le cran d’arrêt à fond et l'arme se rétractait d'elle même.
Contrairement à ses autres trouvailles, l'arme fonctionnait très bien sans empruntes digitales et il l'empocha avant de poursuivre sa fouille.

Le dernier objet qui attira son attention fut le bracelet plutôt épais que portait l'Eraser au poignet, qui n'avait rien de décoratif. Là encore il y avait un scanner à reconnaissance digitale. Varig attrapa la main d'Hills et l'appliqua fermement dessus. Un petit écran holographique apparut aussitôt, affichant divers informations que l'agent parcourut rapidement.
Photo, nom, prénom, taille, poids, adresse, emploi, grade...
Une carte d'identité numérique. Et sans doute bien plus puisqu'il n'avait pas de portefeuille ou de portable, déduisit-il.
La fameuse puce dont il parlait était donc là.
Il tenta de le décrocher, mais ne trouva aucun système de fermeture. Finalement, il renonça.

Ça ne valait sans doute pas le coup de lui arracher la main.

Son inspection terminée, il réfléchit rapidement.
Ils avaient gagné du temps, mais le problème des vêtements se posait toujours. Comment espérer fuir dans cette ville s'il devait assommer un flic tous les cent mètres? Sans compter que les forces de l'ordre devaient être moins facile à berner qu'en 2013...

Enfin la facilité avec laquelle il avait put neutraliser Hills le rassura un peu. Au moins les "Eraser" ne se patrouillaient pas dans des robots japonnais géants.

Son propre calme l'étonna. Passé sa stupéfaction première, son esprit s'adaptait déjà à ce monde délirant.
Prit d'une subite inspiration il vida ses poches puis retira son manteau qu'il roula en boule. Il s'empara ensuite de la veste de Hills et l'enfila.
Avec ça il ferait déjà plus "couleur locale", au moins de loin.

L'Eraser émit un vague grognement face à ce traitement. Il se réveillait plus vite que prévu.

D'un geste expert, Varig le saisit à la base du cou, comprimant la carotide.

-Bien, je crois que l'officier Hills va rester ici un moment. De notre côté il est temps de bouger. Le quartier ne va pas tarder à grouiller d'Erasers, mais on ne devrait pas avoir trop de mal à passer au travers du filet.

L'agent relâcha la pression au bout de quelques secondes et se redressa, son manteau sous le bras. Cette fois Hills dormirait une bonne demi-heure minimum.

Il avança jusqu'à l'angle de la rue et jeta un rapide coup d’œil. Il n'y avait quelques passants, mais rien de suspects. Et plus important, aucun type en uniforme.
L'agent se retourna vers Caitlyn et lui tendit la main.

-Allons y, fit il sans faire mine de venir la chercher.

A bien y réfléchir l'emmener comportait pas mal de risque et risquait de le ralentir. Mais elle en savait plus que lui sur la ville, et ces informations seraient vitales dès qu'il serait dans un endroit plus calme.
Toutefois il ne pourrait pas l'entraîner contre sa volonté. C'était donc à elle de prendre sa décision.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité



10.08.14 16:57
À force de se retrouver confrontée à tant de phénomènes extraordinaires, Elena avait fini par inconsciemment accepter ces étrangetés comme des banalités. Il lui était presque devenu impossible de distinguer l'ordinaire du surnaturel, tant son esprit avait fini par assimiler l'un à l'autre.
Alors, quand elle avait finalement révélé ce qu'elle savait à Varig, elle en avait oublié que ses découvertes n'avaient de sens que pour elle. C'est vrai; elle aussi avait eu du mal à croire cet homme qui prétendait que sa peau changeait de teinte selon la météo. Elle avait d'abord cru à une farce tant la révélation était déroutante, tout comme devait certainement le penser l'homme en face d'elle en l'écoutant. Ce n'est que lorsqu'elle détailla son air étonné qu'elle comprit à quelle point son explication devait sembler ridicule à un individu qui n'avait pas vu tout ce qu'elle avait vu.
Elle ne doutait pas un seul instant de ce qu'elle avait découvert. S'il lui avait fallu être témoin de nombreux faits déconcertants avant qu'elle ne les accepte, la blonde avait désormais accepter cette nouvelle réalité. Plus moyen de revenir en arrière à présent : une barrière avait été franchie, et s'était refermée aussitôt derrière elle.
Elle songea un instant que faire une démonstration de son pouvoir à Varig lui permettrait de la croire. Mais la petite se ressaisit vite, et chassa cette idée de son esprit. En aucun cas, elle ne devait montrer ça à qui que ce soit.
De son côté, Varig tenta d'exprimer sa confusion.

« C'est plutôt déroutant. Et si tu m'expliquais comment tu as découvert tout ça, que je comprenne mieux ton...? »


Avant qu'il n'ait pu finir sa phrase, un militaire déboucha dans la ruelle, se précipitant immédiatement vers les deux jeunes gens.
Elena ne prit pas le temps de le détailler, car l'angoisse qui avait failli la faire fondre en larme quelques minutes plus tôt réapparut avec la même ampleur, comme un coup de fouet en plein visage.

« Officier Hills, milice Eraser » annonça le militaire. « Qui êtes vous? Où sont vos puces d'identification? »

Ce titre ne fit que confirmer la peur d'Elena. Quelque soit ce grade, il sonnait comme une menace.
Des puces d'identifications ? La blonde n'avait aucune idée de ce que cela pouvait être. Son cœur se remit à battre la chamade, mais la peur la maintenait raide et silencieuse, devant le militaire.
Elle prit un air un peu étonné à l'écoute de l'accent espagnol que Varig employa pour répondre à l'agent, et prit aussitôt soin de reprendre une expression neutre. Elle remercia intérieurement Varig d'avoir prit la parole pour eux. Lui seul était capable de les sortir du pétrin, dans cette situation. Il avait su réagir rapidement et intelligemment.
La jeune fille n'avait aucune notion d'espagnol, et bien qu'elle parlait couramment une deuxième langue, elle douta que s'exprimer en suédois puisse aider son partenaire de quelque façon que ce soit. Elle resta donc silencieuse, écoutant attentivement la conversation qui se profilait devant elle.

Varig jouait étonnement bien le touriste. Une nouvelle preuve que cet homme-là savait très bien cacher son jeu. Mais ce n'était pas le moment de se méfier : actuellement, aussi mystérieux et imprévisible était-il, il était en train de leur sauver la mise.
Un coup d'œil discret lui fit comprendre qu'elle devait continuer dans sa lancée : se taire, ne pas bouger, et attendre la fin de l'entretien. Il semblait avoir la situation en main, et ce qui se produisit juste après lui fit comprendre que c'était effectivement le cas.
Tandis que le militaire s'étonnait de l'objet que Varig venait de lui confier, ce dernier lui asséna un puissant coup dans le ventre. En quelques secondes, l'agent se retrouva au sol, inconscient, sans avoir eu la moindre chance de se défendre.
Le geste était précis, efficace. Elena fit inévitablement la comparaison avec les scènes d'actions qu'elle avait pu voir dans des films. Sauf que cette fois, l'action qui se déroulait devant elle était bien réelle. Et même si, en théorie, Varig était de son côté, ou tout du moins pour le moment, l'image lui glaça le sang.
Elle ne put dissimuler l'expression étonnée sur son visage lorsqu'il traîna l'officier contre un mur, derrière l'escalier où elle était assise. La blonde sursauta légérement quand Varig s'adressa à elle. Sa voix, qu'il avait encore une fois prit soin de rendre la plus paisible possible, lui fit tout de même un peu froid dans le dos.

« Garde un œil sur la rue pendant que je regarde ça, tu veux bien? On discutera plus tard. »

Il examina les lunettes de l'agent, et les mit sur son nez. Il resta là quelques instants sans faire le moindre mouvement, visiblement concentré sur quelque chose. À un moment, son expression trahit la découverte d'une information déroutante. Pourtant, il n'en dit rien à la jeune fille. Il se tourna vers elle, lançant un sourire qu'il voulait rassurant mais qui, couplé à son air inquiet, presque affolé, n'avait rien de convaincant.

« D'après ce truc on est en avril 2213. Je vais fouiller notre nouvel ami. Ne bouge pas et surveille la rue. »

Elena eut d'abord du mal à saisir ce qu'il venait de lui annoncer. Elle se demanda ensuite si elle avait bien entendu.
C'était comme si l'information avait prit tout son temps pour monter jusqu'au cerveau. Ou peut-être était-ce justement son cerveau qui retardait au maximum son arrivée.
Cette révélation n'aurait pas du l'étonner. Maintenant qu'il le disait, il lui sembla que c'était la seule solution possible à tant de mystères. Et après avoir rencontré un garçon à la peau bleue, elle songea qu'elle ne devrait même pas être étonnée.
Plus rien ne tournait rond, et c'est comme si quelque chose s'entêtait à le lui prouver en la confrontant à des phénomènes de plus en plus déconcertants. Alors soit, ils avaient fait un bond dans le futur. Mais elle-même avait bien été capable de faire léviter un cierge. Alors, qu'est-ce-qui les attendaient encore ?
La petite décida que la question du pourquoi on les avait envoyés dans le futur resterait en suspens jusqu'à ce qu'ils trouvent un endroit sûr où se poser. La priorité à cet instant était de se mettre à l'abri de toute menace extérieure.

Elena s'étonna d'avoir réussi à garder son calme, mais s'en félicita surtout. Plutôt que de se mettre à paniquer comme elle l'avait fait plus tôt, elle suivit l'ordre de Varig et observa avec attention la rue, à l'affut d'une potentielle menace. Après le choc de la nouvelle, il lui sembla que la vérité la rassura un peu. Aussi surnaturelle était-elle, cette révélation répondait à la plupart de ces questions. De toute façon, elle avait finit par arrêter de se poser des questions sur tous ces phénomènes. Il était temps d'accepter tout ce qu'il se passait.
Varig fouillait l'officier, mais Elena, surveillant les environs avec beaucoup d'application, ne faisait pas vraiment attention à ce qu'il faisait. Il lui présenta une arme qu'il avait trouvé sur le militaire, et la rangea sur lui. Le bâton rassura la blonde, qui se sentait plus en sécurité avec un moyen de défense sûr de leur côté.

La rue était déserte, on n'entendait aucun bruit. Le silence fut brisé par un grognement de l'agent évanoui. La petite sursauta légèrement, puis reprit son calme quand elle vit que Varig s'en occupa  de suite, le plongeant à nouveau dans un profond sommeil. Il était indéniablement un atout dont elle ne devait pas se séparer tant qu'elle n'en saurait pas plus sur leur condition. Il était impératif qu'elle s'en fasse un allié le plus longtemps possible.
C'est dans cette optique qu'elle bondit vivement de l'escalier lorsqu'il lui proposa de quitter la ruelle. Il était hors de question qu'elle reste ici, seule et perdue dans une ville dont elle ne savait rien.
Varig avait une formation militaire, ou quelque chose dans le même genre. Il n'avait pas besoin d'elle. C'était donc à elle de se donner de l'importance, pour qu'il trouve un intérêt à la garder avec lui. Elle devait lui accorder un peu de confiance, pour qu'il fasse de même. À présent, plus de mensonges, mise à part le secret qu'elle ne devait pas révéler.
Elle le rejoignit rapidement. Elle ne devait pas devenir un boulet pour lui, alors elle devrait suivre ses ordres sans broncher. Elle mit pour un temps son orgueil de côté, même si cela lui coûtait énormément. Ils se mirent en marche, d'un pas rapide, et il l'entraîna dans les rues de la ville avec assurance, comme s'il la connaissait depuis toujours.
Alors que le duo était silencieux depuis plusieurs minutes, Elena ravala sa fierté pour quelques instants.

« Merci de me prendre avec toi. » Elle inspira, tout en avançant à un bon rythme. Elle ne regardait pas Varig dans les yeux, fixant droit devant elle. « Je ne sais pas ce que j'aurais fais, toute seule. Tout est si différent ici. J'ai paniqué tout à l'heure, mais ça va mieux maintenant. Je ferais de mon mieux pour ne pas te ralentir. »

La suite de sa tirade lui vint naturellement, sans qu'elle n'ait le temps de réfléchir à ce qu'elle allait dire, ni de peser le pour et le contre de sa révélation.
Il fallait croire que cette journée avait encore un peu plus fissuré sa carapace. Pour la première fois depuis longtemps, Elena s'ouvrait sincèrement à quelqu'un.

« Je pense que nous allons être amenés à rester ensembles pendant quelques temps, alors... Je dois t'avouer quelque chose. » Elle soupira, continua de fixer le sol tout en avançant. « Je m'appelle Elena. Caitlyn, c'est le prénom de ma sœur. J'ai 20 ans, je vis seule à Madison. Le faux nom et l'histoire de la grand-mère, c'est un réflexe bête que j'ai quand je rencontre un inconnu. Je me méfie beaucoup. » Le ton était celui d'une enfant un peu honteuse qu'on aurait prit sur le fait. « Mais maintenant que nous formons une équipe, je pense que nous nous devons de jouer carte sur table, moi la première. Nous devons nous entraider pour se sortir de cette galère. »

Elena ne savait pas quel effet auraient les informations qu'elle venait de dévoiler. Elle espéra sincèrement qu'elles ne compromettraient pas sa collaboration avec Varig.
Revenir en haut Aller en bas
eraser
Varig Cross

Feuille de personnage
Objets Possédés:
Points de Vie: +10
Points de Force: +0
Varig Cross
eraser



10.08.14 23:41
Lorsqu'il lui fit signe de le suivre, l'Evolve vint tout de suite vers lui. Une bonne chose puisque sitôt Hills réveillé...
Ils se mirent en route et feignirent de n'être que de simples citoyens pressés de rejoindre leur domicile.

Le même silence pensif les unit, que l'Evolve rompit enfin. Ce qu'elle dit fournit de nombreuses précisions utiles et sûrement sincères.

De toute évidence depuis quelques minutes, le jeune homme ne dispose plus que d'elle et réciproquement. Comme unique confident et soutient sur les trottoirs d'une ville inconnue.

Il réfléchit sur toutes ces nouvelles données quelques minutes puis un nouvel élément interrompit ses pensées.

Un petit groupe en uniforme, encore loin du duo. Les collègues de Hills sûrement... Donc de potentiels ennemis susceptibles de les repérer.

-Suis moi, dit-il simplement.

Les deux fugitifs bifurquèrent pour se diriger vers une entrée de métro, seule porte de sortie visible.

-Reste près de moi quoi qu'il se produise. Leurs ordres les empêchent de tuer, toutefois je préfère rester loin d'eux et continuer discrètement si c'est encore possible.


Hors rp:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité



13.08.14 1:38
Les deux jeunes gens enchaînèrent quelques pas en silence. Il était difficile pour Elena de détailler la réaction de Varig face à ses révélations tant son expression était impassible. Elle espéra intérieurement que ce mutisme précédait des aveux de même ampleur de la part du jeune homme, mais il n’en fut rien : pas un mouvement, pas un éclair dans son regard  ne trahissait sa véritable pensée. Il ne dit pas un mot, continuant sa course, impénétrable.

Tandis que le duo se faufilait dans les ruelles à une allure soutenue, leur route croisa celle d’un groupe d’hommes qui portaient les mêmes uniformes que l’officier qu’ils avaient abandonnés, inconscient, un peu plus tôt.
Par chance, ils repérèrent le groupe suffisamment tôt pour qu’ils ne deviennent pas une menace immédiate. Varig lui dit de la suivre, et la blonde ne se fit pas prier.
Il leur suffisait de les contourner en empruntant une entrée de métro, un peu plus loin.

« Reste près de moi quoi qu'il se produise. Leurs ordres les empêchent de tuer, toutefois je préfère rester loin d'eux et continuer discrètement si c'est encore possible. »

Elena n’avait pas confiance en Varig, mais elle avait désormais une entière confiance en sa capacité à la protéger. S’il avait une intuition, il valait largement mieux la suivre que n’importe quelle idée qui aurait pu traversé l’esprit de la jeune fille.

C’était comme si les informations qu’Elena avait révélé n’avaient aucune importance. Varig n’avait émit aucun commentaire quant aux nombreux mensonges qu’elle avait déblatéré. Avait-il compris dès le départ qu’elle jouait un double-jeu ? À tel point que ses révélations ne le surprenaient même pas ?
Heureusement, le jeune homme mit rapidement fin au débat mental qui avait démarré dans l’esprit de la petite. En entrant dans le souterrain, il la fit le suivre dans un recoin discret, à l’abri des regards. Varig s’arrêta face à elle, soudain visiblement déterminé à réagir à ses aveux.
Revenir en haut Aller en bas
Malus
Malus
PNJ



23.08.14 11:25
Ce qui est bien mal acquis ne dure jamais bien longtemps. L'officier Hills, bien que particulièrement zélé quand il s'agit de faire avouer un crime quelconque à un suspect, se trouve avoir un point faible : l'entretien des armes. Etlant donné qu'il n'a pas le plaisir de brandir la sienne très souvent, il lui arrive d'oublier de la faire recharger... Ainsi que de la nettoyer.

Varig : L'arme que tu as trouvé est en Low Battery. La prochaine utilisation sera la dernière. Méfie toi - Malus n'aime pas les voleurs.
Revenir en haut Aller en bas
eraser
Varig Cross

Feuille de personnage
Objets Possédés:
Points de Vie: +10
Points de Force: +0
Varig Cross
eraser



23.08.14 21:04
Varig se sentait à deux doigts de perdre tout contrôle sur les événements. Seule l'action concrète l'empêchait de se laisser engloutir par cet effrayant sentiment, repoussant l'inévitable confusion qui s'abattrait sur lui quand il devrait penser.

D'une certaine façon, la situation n'avait rien de très inhabituel. La police le cherchait et qu'il cherchait à échapper à la police. La routine pour un agent clandestin.
Enfin quelques détails mis à part. Les voyages dans le temps par exemple.

Se raccrochant à son instinct presque plus qu'à son entraînement, Varig continuait donc sur sa lancée en tentant de maintenir un semblant de cohésion mentale, repoussant la foule de questions sans réponse sur laquelle il serait confronté tôt ou tard.

Il tenait toujours la main de "Caitlyn" -ou plutôt d'Elena comme il devait maintenant l'appeler- quand le duo descendit les escaliers menant a métro. Ils étaient au milieu d'une petite foule que le jeune homme détailla machinalement tout sans cesser de réfléchir.

La jeune femme lui avait avoué ne pas être celle qu'elle prétendait, ce qui semblait finalement relativement évident. En tout cas à côté des histoires de détenteurs de pouvoirs et de voyage dans le futur, c'était limpide, simple et rationnel. Elle avait juste l'air d'une gamine et s'en servait pour adoucir et interroger ceux qu'elle rencontrait. Il aurait vraiment eu mauvaise grâce de lui reprocher la méthode vu sa propre activité.
Bien des questions à son sujet restaient sans réponse, mais celles-ci devraient attendre.

Varig ralentit un peu le pas pour s'accorder sur la vitesse des gens autour de lui. Avec sa nouvelle veste, leur "petite équipe" passait inaperçue. Sans doute la tenue de Caitlyn attirait elle moins l'attention que le manteau qu'il portait naguère.

Cette fois "Elena" lui avait-elle dit la vérité? Si elle avait inventé un mensonge il y avait plus simple et vraisemblable que de prétendre être plus âgée, surtout en considérant qu'elle craignait qu'il l'abandonne seule. Mythomane? Explication à ne pas exclure, mais pour le moment il aurait plutôt tendance à la croire.
Aucun intérêt à mentir... Contrairement à lui.

Malheureusement il n'avait pas le temps de créer une histoire crédible qui ne se retournerait pas contre lui, surtout soumis à une situation si changeante.
Temporairement au moins il allait la considérer comme une alliée et jouer franc jeu avec elle.

Tandis qu'il parvenait à cette conclusion, le duo déboucha sur une sorte de pont, au dessus de la voie de métro. Il permettait de rejoindre les deux quais desservant deux directions possibles.
L'agent s'arrêta quelques secondes et scruta les lieux, cherchant où ils devraient aller autant que toute menace potentielle.

Le métro avait beau ressembler vaguement à celui du passé une foule de détails étaient différents, depuis les barrières de sécurité en plexiglas qui séparaient le quai de la voie, jusqu'aux affichages holographiques perchés au dessus de la foule.
L'essentiel des gens n'attirèrent pas particulièrement l'attention de l'agent, à l'exception de deux militaires qui faisaient le pied de grue légèrement à l'écart, semblant s'ennuyer à mourir. Plus lourdement équipés que Hills en plus d'êtres en treillis, ils portaient un gros gilet tactique noir et bardé d'une multitude de poches et d'équipements.
Un homme élancé et maigre palabrait avec des voyageurs, sans doute un agent civil du métro aisément reconnaissable grâce à son dossard orange fluo. Manifestement pour les renseigner.
Varig nota surtout qu'il avait une oreillette et un micro ainsi qu'une petite tablette tactile.

Aucune trace de billetterie. Les transports en commun étaient ils devenus gratuits? Prélèvement automatique peut être... Tant mieux leur fuite serait facilitée.

Il n'y avait aucun métro à quai et les affichages indiquaient sept minutes d'attente avant l'arrivée de la rame suivante. Varig choisit arbitrairement la direction "Périphérie" plutôt que "Centre des congrès". D'instinct le premier lui semblait plus prometteur d'un moyen rapide de prendre le large avant que les Erasers ne réagissent à son "exploit" de la ruelle. De toute façon c'était le quai plus proche.

Sans lâcher un mot, l'agent se remit en marche, entraînant la jeune femme à sa suite. Il l'amena légèrement à l'écart de la foule qui attendait le prochain transport. Juste assez loin pour être hors de portée des oreilles indiscrètes, à mi-chemin entre le contrôleur et les escaliers.

-On sera un peu plus tranquille ici pour parler, quelques minutes du moins... D'abord, me donner un faux nom était tout sauf un réflexe bête, lâcha-t-il finalement. Au contraire après ce que tu m'as révélé de tes découvertes sur Madison... Ça montre que tu es intelligente et prudente, deux qualités indispensables, surtout maintenant.

A l'inverse se retint-il de dire, laisser tomber ta couverture à ce moment de notre fuite n'était pas très malin. Il se serait naturellement sentit plus obligé à défendre une enfant qu'une jeune adulte, et elle avait commit une erreur en lui révélant ce fait à ce moment précis.
Toutefois le lui dire serait sans doute une sorte d'humiliation pour la "détective". Ce n'était pas une bonne idée et Varig avait trop de pratique pour commettre cette erreur.

-Je ne sais pas ce qui se passe dans cette ville, ni ce qui nous a amené ici... Je ne sais même pas si j'ai pris la bonne décision en étalant ce type tout à l'heure. Tout ce que je sais c'est que tu es la seule personne que je connais dans le coin et que je n'ai aucune envie de laisser ces "Erasers" me coller en cellule le temps que leurs patrons décident quoi faire de moi. Comme tu l'as dit on va devoir faire équipe et s'entraider.

Les mots venaient naturellement, sans l'empêcher de garder un œil sur les alentours. Il se sentait étrangement calme. Discuter avec la jeune femme lui donnait l'impression de partager un peu de l'effrayante incertitude qui était la sienne, d'agir et de reprendre le contrôle.
Exprimer ses conclusions les faisaient sortir du stade de vagues hypothèses et ébauches de plan pour les concrétiser.

-Je ne veux pas te mentir sur moi et mon... Employeur, mais la vérité serait trop longue à expliquer. Sache juste que je m'appelle Varig et que j'enquête sur Madison. Je ne travaille pas avec les militaires et je ne savais rien sur les détenteurs de pouvoir ou le météore jusqu'à ce que tu m'en parle.

Il hésita. En avait il trop dit? Devait il en dire plus? Le chronomètre tournait.
L'agent décida de passer à ce qui pressait le plus.

-Si on est séparés, je me débrouillerai pour te retrouver et te contacter. J'utiliserai
une tête de loup comme signature si je suis libre de mes mouvements, une tête de serpent si je suis sous la contrainte. De ton côté fais profil bas. Si ces Eraser nous capturent... Sert leur l'histoire de Caitlyn. Ils seront toujours plus indulgents envers une gamine. Tu ne me connais pas et je t'ai obligée à me suivre sous la menace. Ne fais confiance à personne. Enfin j'imagine que tu t'en sortirais très bien sans mes conseils, tu as de la ressource.


Il lui tapota amicalement la tête de sa main gantée et lui sourit avant de reporter son attention sur l’environnement. Encore une minute avant l'arrivée du prochain métro.

Les deux militaires s'étaient déplacés et discutaient maintenant avec le type au gilet fluo qui ne semblait pas très content. Varig était trop loin pour entendre ce qui se disait avec le brouhaha de la foule, toutefois ce qu'il entrevit de l'agitation du contrôleur lui laissa un mauvais pressentiment. Quelque chose d'inhabituel se passait.

S’exhortant au calme, l'agent jeta un œil aux tableaux holographiques. Pas le temps de repartir. Selon ses estimations ils avaient encore quelques minutes avant une éventuelle prise en chasse.
Masquant au mieux son agacement, il fit à nouveau face à Elena.

-On va monter dans ce métro le temps de franchir deux ou trois station, après ce serait trop dangereux de rester en sous sol. Les gens du futur doivent mettre des caméras partout. Ne t'éloigne pas et si je dois encore cogner quelqu'un... Reste en retrait.

Sans rien ajouter il lui reprit la main et l'attira à nouveau dans la foule.
Quelques secondes plus tard une longue rame apparut, émergeant du tunnel précédée par un courant d'air tiède. Glissant silencieusement sur leurs champs magnétiques, les différent wagons continuèrent leur course en ralentissant peu à peu.

-Votre attention s'il vous plais... réclama une voix transmise par de multiples hauts-parleurs, sans doute celle du contrôleur. Veuillez vous éloigner de la bordure du quai afin de permettre aux autres... Usagers de débarquer dans de bonnes conditions de sécurité.

Il y eu des commentaires agacés mais tout le monde s'exécuta dans un ordre relatif. Un mur compact de civils séparait toujours Varig et Elena de la rame.
Les gens s'étaient sagement déplacés à un mètre des portes de plexiglas tandis que les rames achevaient de s'immobiliser le long du quai. Concentré, l'agent fit un effort pour affecter un air détaché. En réalité, chaque seconde lui semblait une éternité. Il n'avait qu'une hâte, c'était de s'éloigner.

Alors que le métro ouvrait ses portes, Varig sentit un frémissement traverser la foule devant lui,. Chacun de ses muscles se crispa. Il se passait quelque chose.

Avant qu'il ne puisse décider quoi que ce soit, les portes en plexiglas coulissèrent, livrant passage aux dizaines de "voyageurs" impatients de sortir.

-Reculez! Laissez le passage! Aboya le premier à quitter la rame.

La foule s'exécuta aussitôt déclenchant cette fois une mini-bousculade. Bien que relativement protégé puisqu'à l'arrière de la foule, Varig ne se fit pas prier pour reculer. Inconsciemment il serra un peu plus fort la main d'Elena, autant pour la rassurer que pour ne pas  la perdre.

Le métro ne transportait pas des civils, mais des dizaines de militaires en uniforme et lourdement équipés qui débarquèrent rapidement devant la foule médusée.

La première stupéfaction passée, les civils autour d'eux se mirent à parler tous en même temps, plus ou moins discrètement. Plusieurs personnes se mirent même à filmer la scène.
Varig lui récupéra vite sa contenance. Les soldats se dirigeaient rapidement vers la sortie, sans doute arrivés tardivement pour aider à boucler la place. La plupart d'entre eux ne jetaient même pas un regard vers les civils massés sur le quai.
Contrairement au gens autour d'eux, lui connaissait la raison de ce déploiement de force. Ces soldats venaient boucler la zone autour de la place.

-On ne bouge pas, ordonna-t-il à Elena.

L'agent saisit quelques mots qui revenaient souvent à travers le brouhaha de la foule, incapable de décrypter des phrases entières.

Milice. Evolves. Erasers. Cérémonie. Conseil.

Il remit à plus tard l'éclaircissement de ce vocabulaire, concentré sur la situation.
Curieux, il détailla l'équipement des "Erasers" qui passaient tout près de lui, notamment les grenades aveuglantes, les pistolets semblables à celui de Hills et les matraque électriques. Il se félicita de ne plus être sur la place, et d'en avoir sortit Elena. Si les "voyageurs du temps" résistaient, nul doute qu'ils seraient neutralisés sans ménagement.

Quittant des yeux la colonne de soldats, son regard se dirigea vers l'agent du métro.
Les deux militaires présents un peu plus tôt sur le quai s'étaient placés autour de lui, comme pour le protéger de l'assaut de question qui allait déferler. Certains civils curieux les questionnaient, mais ils se contentaient de l'indémodable "tout est sous contrôle".
Le contrôleur quand à lui pianotait sur sa tablette en marmonnant tandis que les soldats défilaient rapidement devant la foule.

Une fois les derniers miliciens débarqués, les portes du métro se refermèrent sans que personne n'y soit monté. Le bruit de la foule enfla, plein d'incompréhension.
Du coin de l’œil, l'agent vit que quatre soldats n'avaient pas suivi leurs collègues à la surface et s'étaient placés au sommet des escaliers, comme pour interdire toute sortie. Plusieurs autres étaient restés à l'autre extrémité du quai. Mauvais.
Les hologrammes au dessus de leur tête se modifièrent pour afficher "départ reporté".

-Votre attention s'il vous plais... reprit la voix de l'agent, moins assurée. La milice Eraser requiert votre coopération le temps d'effectuer un rapide contrôle d'identité. L'embarquement s’effectuera une fois celui ci terminé. Nous vous remercions d'avance de votre coopération et vous prions de bien vouloir excuser la gène occasionnée...

Varig se sentit soudainement très calme, comme si l'univers extérieur ralentissait. Les protestations de la foule pressée lui semblaient lointaines, comme étouffées. Posément il évalua ses options.

La confrontation semblait inévitable. Autant prendre l'initiative. A ce stade vu la tournure des événements, la discrétion n'avait plus de raison d'être.
D'un coup d’œil il repéra l'emplacement des militaires en haut de l'escalier, calcula mentalement la distance avec le contrôleur. Son regard glissa sur les armes, et s'arrêta sur les grenades flash qui émergeaient des gilets des soldats.

Le contrôleur s'était légèrement rapproché du duo pour avoir une vue d'ensemble du quai, et ses cerbères décourageaient les civils d'approcher trop près. Il pianotait toujours sur sa tablette, tout en regardant régulièrement vers le bout du quai où les autres soldats devaient être en train de procéder au contrôle. Vingt mètres à parcourir, sans autre protection que la foule de civils...

C'était tendu mais jouable. Il avait fait pire.

Pas énormément pire cela dit.

Il se pencha vers Elena.

-Reste ici. Dès que les portes s'ouvrent, monte dans le métro. Si je me rate... Profite de l'occasion pour "filer à l'anglaise".

Sans plus d'explication, il lâcha la main de la jeune femme et se fraya un passage à travers la foule.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
eraser
Varig Cross

Feuille de personnage
Objets Possédés:
Points de Vie: +10
Points de Force: +0
Varig Cross
eraser



25.10.15 14:59
Varig ne se retourna pas vers Elena, concentré sur les deux soldats entourant le contrôleur. Il progressait avec aisance malgré le nombre de civils qui se pressait sur le quai. Cette façon de se fondre dans la foule tout en surveillant les forces de l'ordre était si habituelle pour lui qu'elle en était presque devenue inconsciente.
Sentant l'impatience monter il commença un exercice mental pour se calmer.

1, 2, 3, 4. Inspirer.

Il avançait avec fluidité, sans se presser. Il était anonyme, sûr que rien ne le discernait d'un autre.
Sous le manteau noir qu'il portait sur son bras, sa main gantée avait saisit le bâton électrique de Hills. Son pouce s'était placé sur la goupille, prêt à faire jaillir l'arme hors de son étui.

1, 2, 3, 4. Expirer.

Une foule si ordinaire et pourtant si différente. Si impossible.
Les visages se confondaient tels des masques ternes et sans vie. Était-ce réel?
Et de toute façon, cela changeait-il quelque chose?

1, 2, 3, 4. Inspirer.

Un bref instant, Varig s'arrêta et ferma les yeux.
Plongé dans le noir. Le temps semblait s'étirer, se suspendre. Chaque battement de cœur s'étirait sans fin, comme un rond dans l'eau tracé par une pierre qui se distendrait à l'infini.
Puis ses yeux bleus s'ouvrirent à nouveau.

1, 2, 3, 4. Expirer.

Le monde était redevenu bruyant, coloré, le temps s'était remis à filer au rythme impitoyable des horloges numériques. Les questions s'étaient tues, pour un moment au moins.

Il était à nouveau calme, prêt à agir.

Ses traits restèrent détendus lorsqu'il se remit en marche et sortit de la foule puis s'approcha du premier soldat. Ne pas le regarder en face. Sourire sans surjouer... Jusqu'à ce qu'il soit assez près.

Insensiblement, ses muscles se tendirent.

Le premier militaire avait tourné légèrement la tête pour le suivre des yeux, plus curieux qu'hostile. Repéré. Il changea sa trajectoire, marchant droit sur le contrôleur.

-Monsieur... commença l'Eraser en levant la main pour le dissuader d'avancer encore.

Il ne termina jamais sa phrase. Une fois suffisamment proche de lui, Varig était passé à l'attaque.

D'un geste foudroyant il projeta le manteau sur la tête du soldat le plus éloigné pour l'aveugler. Simultanément il pivota sur son flanc alors que la matraque télescopique s'ouvrait en vrombissant et asséna un coup sec dans les côtes de son second adversaire, qui portait la main à son pistolet en se tournant vers lui.
L'agent sentit le choc du métal contre l'os et vit la grimace de douleur du soldat alors que la décharge électrique traversait son torse.

Sans temps mort, Varig pivota pour expédier un direct au visage du premier milicien, encore empêtré dans son manteau et surpris par la soudaineté de l'attaque.
L'impact propulsa le soldat en arrière et il s'effondra au milieu de la foule tandis que son collègue lâchait un rugissement de douleur en claquant des dents.

À nouveau l'agent pivota sur ses appuis pour revenir sur son deuxième adversaire, plié en deux sous le choc de l'attaque. Le bâton télescopique s'abattit à nouveau, presque avec douceur, précis. Quand le métal toucha la gorge du soldat, le cri s'arrêta net. Ce dernier laissa seulement échapper un grognement quand le courant électrique se propagea directement dans sa moelle épinière, puis il s'effondra.

Varig jeta un regard à droite puis à gauche tout en repliant la matraque télescopique. L'engagement n'avait pas duré cinq secondes et les deux Erasers étaient hors de combat.

Les civils n'avaient pas encore eu le temps de comprendre ce qui se passait mais avaient commencé à reculer. Le contrôleur regardait autour de lui, plus éberlué qu'affolé.
Dans quelques secondes les hurlements retentiraient et le reste des soldats allait réagir. Pas le temps de penser.

Sans que l'homme au gilet fluo ait put fuir, l'agent avança vers lui d'un pas décidé, tout en remettant la matraque électrique dans sa poche. L'employé voulut reculer, mais buta contre le mur. Ses yeux croisèrent le regard glacial braqué sur lui, le paralysant aussi sûrement qu'une décharge d'énergie. Il protégea sa tête avec sa tablette et se laissa tomber sur les fesses, comme s'il se préparait à un tabassage en règle.
La main gantée de Varig jaillit avec vivacité, lui arrachant son maigre bouclier de fortune.

-Pitié, couina-t-il.

Sans répondre, l'agent se détourna de sa victime et fit disparaître l'appareil dans sa veste tout en marchant vers le militaire paralysé qui gisait par terre.
Les premiers cris commencèrent à fuser. Les civils se bousculèrent pour s'éloigner, plongeant la station dans le chaos. Sonné par le coup de poing qu'il avait reçu en pleine machoire, le deuxième Eraser lâcha une plainte assourdie et porta les mains à son visage encore recouvert par le manteau désormais bi-centenaire.
Varig ne s'en soucia pas. L'homme n'était pas plus en état de se battre que son collègue électrocuté.

Concentré, l'agent retourna rapidement l'Eraser inconscient et décrocha une des grenades éblouissante de son gilet. Il utilisa la main du militaire pour armer l'engin et se redressa d'un bond avant de se mettre à courir vers la sortie. Cinq secondes avant détonation.
Les soldats postés au sommet de l'escalier avaient dégainé des pistolets, et deux d'entre eux, un homme et une femme, descendaient les marches quatre à quatre. Dans quelques secondes, il serait acculé.

Varig replongea dans la foule au pas de charge, bousculant sans ménagement les civils sur son passage. Dans l'escalier, un des soldats s'arrêta pour l'aligner, mais hésita à tirer, incertain sur l'identité du ou des fauteurs de trouble. Trop de civils. Il n'était pas sûr de qui il devait viser.
Prit d'une subite inspiration, le milicien mit son ordinateur de poignet devant sa bouche.

-TOUT LE MONDE A TERRE! Hurla sa voix amplifiée par le mégaphone intégré.

Il leva à nouveau son arme, certain de pouvoir faire mouche si les dizaines de boucliers humains de sa cibles sortaient de sa ligne de mire durant deux ou trois secondes. Malheureusement pour lui il n'eu pas ce délai.

Tous les Erasers fixaient la direction de la menace quand Varig lança la grenade. Il s'était baissé dès que le cri avait fusé en se protégeant les yeux du bras.
L'engin éclata presque instantanément dans un vrombissement furieux. L'agent se redressa dès que le flash de lumière cessa et repris son avance au milieu des civils terrorisés. Nombre d'entre eux avaient étés aveuglés, comme les soldats, et la bousculade prenait des proportions dantesques.
Dans l'escalier, la femme Eraser continua sa course, emportée par son élan. Désorientée, elle rata une marche et tomba lourdement en bas. Ses collègues tentaient de protéger leurs yeux, mais trop tard. Le quai était resté figé dans une photographie brûlante sur leur rétine pour plusieurs secondes encore.

Varig se prit à espérer qu'Elena ne soit pas blessée sans avoir le temps de s'en assurer. Continuer d'avancer, s'était tout ce sur quoi il devait se concentrer. Le timing était trop serré pour se permettre de perdre un seul instant.

Émergeant de la foule au pas de course, il se précipita vers l'escalier en s'arrêtant une seconde pour expédier un coup de pied dans les côtes de la femme soldat tombée dans les marches, qui tentait de se relever. L'impact lui arracha une plainte étranglée et elle fut brutalement plaquée contre le mur, se recroquevillant en position défensive, prête à encaisser. L'agent ne s'en soucia pas, continuant sa route. Elle était neutralisée.
Hors de question de risquer une décharge dans le dos par sensiblerie. Toute personne portant une arme sur sa route était un danger à éliminer au plus vite. Tant pis pour la chevalerie.

Sans perdre plus de temps, il se précipita sur l'Eraser au mégaphone qui se tenait au milieu de l'escalier. Ce dernier tentait maladroitement de braquer son arme, aveuglé et désorienté.

Varig passa au dessus de lui en le bousculant, l'envoyant brutalement contre la rambarde. Le soldat trébucha mais se raccrocha de toute ses forces à la barrière pour ne pas tomber avant de lever son pistolet, tirant au jugé vers le sommet de l'escalier. L'agent se baissa dès la première décharge, sortant de la ligne de tir, mais les deux Erasers au dessus de lui étaient toujours aveuglés par le flash. Frappés de plein fouet et presque à bout portant par les faisceaux d'énergie, ces derniers s'effondrèrent aussitôt.
Leur collègue tirait sans rien y voir, mais il avait bien faillit atteindre sa cible.

A moitié couché dans les marches, Varig le désarma d'un coup de pied avant de bondir sur lui. Il saisit l'Eraser par les épaules et le frappa d'un puissant coup de genoux au ventre. L'autre failli tomber, mais l'agent le retint en passant son bras sous son menton avant de le faire pivoter sèchement le tenant contre lui dans une clé solide.

Bien lui en prit. Venu de l'autre bout de la station, un premier tir frappa de plein fouet son "bouclier humain" en plein coeur tandis qu'un deuxième raflait sa tempe, hérissant ses cheveux d'électricité statique. Il sentit le soldat se raidir une seconde sous l'effet de la décharge, puis se relâcher totalement, comme une marionnette à laquelle on aurait coupé les fils. L'agent le sentait respirer.

Bonne nouvelle, les armes de la police du futur étaient non létales. Au moins une dans la journée.

Traînant son bouclier improvisé, Varig acheva de monter les marches à reculons et s'abrita derrière le parapet du pont, sous une pluie de tirs. Avec rapidité il étendit l'Eraser en prenant garde de ne pas faire cogner sa tête contre le sol alors qu'un tir d'énergie venait s'écraser contre la rambarde juste au dessus de lui.
Malgré la pression, ses gestes restaient précis et sa concentration était plus affûtée que jamais. D'un geste rapide il récupéra les deux grenades aveuglantes du soldat.

Ces Erasers tiraient bien. Très, très bien. L'avoir manqué de si peu à plus de trente mètres avec une arme de poing était un exploit. S'il sortait à découvert, il était sûr qu'il ne tiendrait pas dix secondes sous ce feu de barrage.

Légèrement essoufflé, l'agent ouvrit ensuite la fermeture de sa veste et sortit la tablette volée au contrôleur à peine une demi-minute plus tôt. Il avait entre quinze et trente secondes avant que les militaires ne puisse se frayer un passage à travers la foule de citoyens effrayés, et il comptait bien les utiliser pour se tirer du pétrin.

Il analysa rapidement l'affichage sur l'écran tactile.
Comme il l'avait supposé, l'outil servait à contrôler le trafic, les signaux mais aussi et surtout la rame de métro. Il suffisait de trouver les bons boutons...

Heureusement l'employé était resté sur le programme de commande du métro.
D'un geste il activa l'ouverture des portes de la rame et entendit avec satisfaction le ronronnement des moteurs électriques.

Ouverture des portes pour l'embarquement signala docilement l'appareil.

Prit d'une subite inspiration, il saisit le poignet de l'Eraser inconscient.

-QUE TOUT LE MONDE SE METTE A L'ABRI DANS LE METRO! tonna sa voix amplifiée.

Satisfait du vacarme que l'annonce avait déclenché, il sourit, carnassier. Les Erasers seraient empêtrés dans les gens tentant de monter dans les rames, et Elena devrait pouvoir profiter du chaos pour embarquer. Avec un peu de chance.

-Ne montez pas! Je répète ne montez pas dans cette rame! ordonna bien inutilement le contrôleur paniqué, qui avait toujours son propre micro mais peinait à se faire entendre.

L'agent compta mentalement jusqu'à 10 puis enclencha la fermeture des portes, avant d'autoriser le départ de la rame. Ce devait être assez pour qu'Elena ait embarqué. Il ne pouvait pas lui donner plus de temps de toute façon. Et au fond, il ignorait si elle était plus en sécurité avec lui. Mais elle était la seule à pouvoir lui donner des réponses, et il n'avait pas le temps de trouver un meilleur plan.

Utilisant le poignet qu'il tenait toujours, l'agent arma les deux grenades aveuglantes et les envoya rouler dans l'escalier. Cinq secondes à nouveau. Il s'éloigna ensuite de l'escalier, courbé en deux, longeant le parapet, sa seule couverture contre les pistolets futuristes. Il tournait ainsi le dos à la seule sortie.

Les grenades explosèrent bien, mais cette fois la plupart des Erasers s'étaient équipé de lunettes anti-éblouissantes ou se protégèrent du flash.
Au même moment, d'autres soldats débouchèrent depuis la surface, l'arme au poing.

Varig décida qu'il était plus que tant de partir.

-Halte! Aboya l'un des arrivants en levant son arme.

Dopé par l'adrénaline, l'agent l'ignora, se redressa et bondit par dessus le parapet sans hésiter, se laissant tomber sur le toit du métro qui défilait lentement en dessous du pont, accélérait petit à petit. Il atterrit avec rudesse sur le métal qui couina de protestation et faillit perdre l'équilibre. Varig se sentit partir à la renverse et se stabilisa de justesse, couché sur le dos.

Les soldats sur le quai ou sur le pont auraient put l'abattre facilement, mais personne ne tira. Les ordres étaient de le prendre vivant, et les Erasers ne voulaient pas courir le risque qu'il tombe et soit happé sous la rame avant d'être électrocuté par les rails. De toute façon leur fuyard était toujours pris au piège dans le métro.

Quelques secondes plus tard, la rame s'engouffra dans le tunnel et ils le perdirent de vue.

-Bordel, commenta un des Erasers qui observait le chaos laissé dans le sillage de l'agent depuis le pont. C'est qui ce type?



Les lumières du plafonds défilaient de plus en plus vite au dessus de l'agent couché sur le toit de métal.
Varig était loin d'être tiré d'affaire. Le métro prenait rapidement de la vitesse, et il risquait à tout moment de glisser. La lumière des spots conjuguée au vacarme du vent ne l'aidaient pas beaucoup. Son premier réflexe aurait plutôt été de s'accrocher en priant pour atteindre rapidement le prochain arrêt. Malheureusement le prochain quai risquait de bientôt grouiller d'Erasers nerveux. Et armés.

Il commença par se retourner sur le ventre, avant de se redresser sur les coudes. Rampant à moitié, il se mit à progresser prudemment sur le toit. Avec un peu de chance il pourrait entrer dans le wagon par la jonction entre les rames.

Contrairement aux métros du passé, le rail magnétique offrait une progression régulière et coulée, sans cahots. Une vraie chance, sans quoi à la moindre inégalité de la voie, il aurait probablement été éjecté de son perchoir. Et à cette vitesse... Il n'aurait pas donné cher de sa peau.

Le revêtement était glissant. Il ne pouvait pas se lever; il n'y avait pas beaucoup plus d'un mètre entre le toit du wagon et le plafond du tunnel. Le vent dut à la vitesse commençait à fouetter son visage et à s'infiltrer entre ses bras, menaçant de le faire tomber. Une prise ratée, une glissade et... C'était le grand plongeon. Pourtant il continua, concentré, un petit sourire aux lèvres.

Le risque faisait partie du métier, et la grisante sensation procuré par l'adrénaline le poussait à agir plutôt qu'à penser. Il serait toujours temps de réfléchir plus tard. S'il y avait un "plus tard" au "bout du tunnel", se dit-il non sans irone.
La demi-douzaine de mètres qu'il avait à franchir lui parut tout de même interminable, et quand Varig parvint au bout de la rame après quelques secondes de progression, il poussa un grognement de satisfaction. Il passa prudemment la tête dans le vide.
Environ deux mètres plus bas, un petit marchepied faisait la jonction entre les wagons. Il se trouvait sur le toit de l'avant dernière voiture du convoi.

Malgré lui, il sentit son regard se faire happer par la vision de la voie qui défilait à toute vitesse sous le métro, éclairée par intermitence par les lumières fixées aux parois et au plafond du tunnel.
La bouche sèche il se dit soudain que cette plate-forme semblait diablement étroite. Le toit semblait beaucoup plus sûr. Enfin si on oubliait les dizaines de types surarmés qui l'attendraient en souriant à l'arrivée, si le freinage ne l'éjectait pas de son perchoir.

Fataliste, l'agent se résolut à descendre. Il commença par se retourner sur le dos et pivota sur lui même avant de reculer avec lenteur jusqu'à sentir ses jambes pendre dans le vide.

Il se força à calmer sa respiration et compta mentalement.

1, 2, 3, 4... Go.

Varig se laissa tomber en arrière, atterrissant lourdement sur le marchepied. Il agrippa les poignées fixées de part et d'autre de la porte aussitôt qu'elles furent à portée et se plaqua contre la paroi de métal, serrant le métal aussi solidement que si sa vie en dépendait.
Ce qui était d'ailleurs le cas.

Il expira et ferma les yeux quelques secondes, conscient que cette acrobatie ne serait sans doute pas la dernière épreuve de sa cavale.

En équilibre à la limite du marchepied, il jeta un rapide coup d’œil à travers la vitre qui couvrait la moitié des portes séparant chaque wagon.
La rame de queue était totalement vide. Apparemment les soldats avaient réussi à empêcher les civils de monter, à moins que ces derniers n'aient eu trop peur pour bouger.
En revanche dans le wagon dont il venait de descendre, un Eraser avait décidé d'embarquer. L'arme au poing, il fixait nerveusement le plafond en faisant les cent pas. Sans doute avait il entendu le choc lors de l'atterrissage de l'agent.

Varig recula précipitamment à l'abri, juste avant qu'il ne se retourne.
Penser. Se concentrer. Ralentir sa respiration et profiter de la stimulation crée par le danger avant qu'elle ne retombe.

Son attention se déconnecta totalement de son environnement, et il se sentit aussi calme qu'assit dans son fauteuil préféré. Ses yeux bleus fixaient le vide, ses neurones tournant à plein régime, dopés par l'adrénaline.

L'urgence c'était de bloquer le métro, pas l'Eraser. Sans quoi il serait fini dès le prochain arrêt. Pas question d'affronter la milice privé de l'effet de surprise, sa meilleure arme.

Fébrile, l'agent ressortit la tablette du contrôleur et ralluma l'écran en le touchant du bout de son doigt ganté. Pour le moment personne ne lui avait retiré l'accès au réseau du métro. Il devait agir tant que c'était encore le cas.
Il navigua rapidement dans les menus et après quelques secondes de tâtonnement il trouva ce qu'il cherchait.

Êtes vous sûr de vouloir annuler tous les arrêts jusqu'au Terminus?
demanda l'outil avec une neutralité toute numérique.

Varig valida sans hésiter. Aussitôt une autre fenêtre apparut.

Êtes vous vraiment sûr de vouloir faire ça?
insista l'ordinateur.

L'agent leva les yeux au ciel. Apparemment les développeurs de futur n'avaient pas perdu leurs manies de vouloir tout confirmer. Au cas où...

Il confirma à nouveau. Une fois sa commande exécutée, il se remit à pianoter sur la tablette jusqu'à afficher une carte sommaire de la ligne. Il pouvait ainsi suivre la progression de son métro.

Les Erasers allaient probablement vite s'apercevoir de sa petite intrusion. A leur place il organiserait un comité d'accueil une ou deux stations avant le terminus, pour l'empêcher d'atteindre son objectif tout en ayant le temps de rameuter des renforts. Donc il devait descendre du train avant.
Facile en théorie. Seulement en pratique, la rame devait avoisiner les 150 kilomètres/heure...

Pendant qu'il réfléchissait, le métro traversa une première station, ralentissant à peine. L'agent se tassa contre la paroi argentée du métro, imaginant les Erasers sur le quai en train de crier des ordres dans des radios et de courir en tout sens. Il avait eu chaud, mais ce n'était qu'un sursis de gagné.

La rame replongea bien vite dans la sécurité relative du tunnel. Personne ne les suivraient là dedans.

L'agent risqua un nouveau coup d’œil à l'intérieur de la rame. Le militaire continuait de faire les cent pas, l'arme au poing, parlant avec un invisible interlocuteur.

Prit d'une subite inspiration il profita que le soldat avait le dos tourné pour actionner le gros interrupteur qui semblait commander la porte du wagon de queue. Celle-ci coulissa en douceur presque sans bruit. L'agent sortit ensuite la tablette volée au contrôleur et la jeta au milieu de l'allée, bien visible, avant de se remettre à couvert avant que l'Eraser ne se retourne.
Varig resta immobile, attendant sa réaction.

1, 2, 3, 4, 5. Attendre. Ne pas bouger. 8, 9, 10, 11. Sans doute avait il remarqué le changement à travers la vitre. Peut être flairait-il le piège... 18, 19, 20. Allait-il venir et...?

Le chuintement d'une porte rententit, à peine discernable dans le vacarme du vent causé par la vitesse.
Presque aussitôt le pistolet de l'Eraser apparut à quelques centimètres de la tête de Varig. Le militaire avait mordu à son appât.

L'agent n'attendait que cela pour passer à l'attaque. Il attrapa le poignet du soldat d'une main et l'arme de l'autre, l'arrachant brutalement à son propriétaire. Une décharge de laser tirée par réflexe alla se prendre dans le wagon de queue tandis que l'agent jetait l'arme hors du train, disparaissant aussitôt dans le tunnel.
Dans le même mouvement Varig s'engouffra dans la rame, frappant son adversaire avec le coude.

L'attaque visait le plexus, mais l'Eraser bougea au dernier moment et le coup vint seulement frapper son épaule. L'homme se dégagea d'une brusque torsion de poignet et recula rapidement jusqu'au milieu de la rame avant que Varig ne puisse le frapper à nouveau, portant la main à sa matraque électrique. Il voulait se mettre hors de portée pour pouvoir déployer son arme, et son adversaire ne chercha pas à l'en empêcher.

L'agent avança d'un pas et actionna la fermeture de la porte sans lâcher l'Eraser des yeux. Le fracas du vent se tut, remplacé par le ronronnement léger du moteur électrique de la rame.

Les deux adversaires restèrent immobiles quelques secondes, s'évaluant du regard. Le soldat était un jeune homme brun, plutôt costaud sans être pour autant un colosse. Varig lui avait infligé un bon coup à l'épaule, douloureux sans doute mais pas assez pour le ralentir. Dommage, s'il avait atteint son plexus, l'homme serait déjà à terre.
Vu la garde qu'il avait adopté, c'était un combattant bien entraîné. Un adversaire dangereux, souple sur ses appuis et qui ne se contentait pas d'appliquer une position apprise mais jamais appliquée.

Contrairement à ceux qu'il avait "affronté" jusqu'à présent Varig ne disposerait pas de l'effet de surprise.

Ce fut l'Eraser qui parla le premier.

-Au nom de la milice de Madison, vous êtes en état d'arrestation. Rendez vous sans opposer de résistance, et ça se terminera sans violence.

Pour toute réponse Varig se mit à son tour en position de combat. L'autre dégaina sa matraque électrique qui se déploya dans un vrombissement.

-Dernière chance, anonça le soldat, l'air déterminé.

Avec un petit sourire, l'agent dégaina le batôn de combat qu'il s'était approprié. Même arme. A la loyale...

-Rendez vous sans opposer de résistance et ça se terminera sans violence singea-t-il, sacrifiant à la vieille tradition de plaisanter pendant les combats.

L'autre sourit malgré lui. LA confrontation était inévitable, et il comptait bien l'emporter... Tout comme son adversaire.
Du pouce Varig fit sauter la goupille pour activer sa matraque électrique...

... Mais au lieu de se déployer, l'arme émit un pitoyable petit crachotement suivit d'un bip d'agonie.

Le sourire de Varig s'effaça et il baissa les yeux sur l'engin. L'indicateur de puissance affichait un symbole bien reconnaissable qui clignotait doucement.

-Batterie à plat, lâcha l'Eraser d'un ton étrangement compatissant. Ces saletés ne vous préviennent jamais avant de tomber en rade. La poisse, pas vrai?

Agacé, Varig jeta l'arme désormais inutile et se remit en garde. Les deux hommes restèrent à se fixer pendant quelques secondes sans bouger.
La lumière bleuté des néons éclairait l'intérieur du wagon, et de larges fenêtres laissait entrevoir le tunnel qui défilait à toute vitesse.
Soudain la rame pénétra dans une station.

Ce fut le signal de l'attaque. Les deux combattants traversèrent le wagon au pas de charge, fonçant à la rencontre l'un de l'autre.

Dès que Varig fut à portée, l'Eraser frappa un coup circulaire avec son bâton. Il avait plus d'allonge mais une fraction de seconde de retard. Son adversaire se baissa avec vivacité, évitant la matraque qui finit sa course contre une des poignées métallique fixée au mur, produisant un tintement sourd et des étincelles électriques. Sous l'impact, le métal se plia.
Le soldat avança d'un pas et arma son bras, tandis que Varig se redressait.

Grâce à son expérience, il avait anticipé l'attaque suivante. Un coup de haut en bas, rapide pour le forcer à reculer et garder un maximum de distance, pour profiter de son allonge.

L'agent avança à sa rencontre et bloqua l'attaque en levant le bras gauche tout en attrapant le poignet de l'Eraser de sa main droite, stoppant la matraque à une dizaine de centimètres de sa tête. Il poussa, faisant reculer l'arme qu'il tenta de diriger vers son adversaire.
Ce dernier vint soutenir son bras avec sa main libre, poussant à son tour. Du bout du doigt, il augmenta la puissance de la décharge au maximum. Tant pis si ce type crachait de la suie pendant une semaine en se réveillant.

Durant quelques instants, l'Eraser regagna du terrain, avant que l'arme ne s'immobilise pour de bon entre eux, incertaine. Les deux hommes mettaient toute leur force dans l'effort, et la volonté de vaincre se lisait dans leurs yeux.
La lutte dura plusieurs secondes jusqu'à ce que l'agent sente que le soldat faiblissait. Son bras tenait bon, mais son poignet cédait peu à peu. La matraque se mit doucement à pencher vers lui...

L'Eraser grimaça et mit fin à la menace en expédiant un coup de pied circulaire dans les côtes de son adversaire, le repoussant brutalement en arrière. Il n'avait pas put mettre toute sa puissance dans sa frappe, mais l'impact fit douloureusement grogner l'agent, qui se remit pourtant en garde.

Le soldat revint aussitôt à l'assaut, tentant la même frappe verticale. Cette fois Varig dévia l'attaque sur le côté en attrapant son poignet armé, expédiant violement sa main contre un des sièges du wagon. Simultanément il frappa l'Eraser de deux coups de poing rapides en plein visage.
Sonné, ce dernier lâcha sa matraque mais eu le reflexe de venir se coller contre son adversaire pour l'empêcher de frapper à nouveau, le repoussant légérement en arrière. Il passa son bras gauche sous celui de son adversaire et appuya sa main sur son dos pour le forcer à se baisser en avant, dégageant ainsi sa main droite. Il ferma le poing et frappa violement l'agent dans les côtes.

Ce dernier lâcha une plainte étouffée sous l'impact mais réussit à faire passer sa main sur la gorge de l'Eraser avant qu'il ne frappe à nouveau. Il plaça aussi son pied derrière le sien.
D'un seul mouvement, il poussa brusquement sur le menton pour déséquilibrer son adversaire tout en fauchant son pied. Ce dernier tomba en arrière, atterrissant rudement sur le sol de la rame. Il tenta de se redresser mais l'agent lui expédia un coup de pied dans le ventre qui lui coupa le souffle.

Le soldat lâcha un grognement de douleur et resta quelques secondes immobile, sonné.

Sans lui laisser le temps de se récupérer, Varig ramassa sa matraque électrique et appliqua le métal au milieu de son torse, déchaînant près de 50 000 volts directement dans son plexus solaire.

Tous les muscles du soldat se tendirent tandis que le courant le traversait de part en part. L'agent continua quelques secondes puis recula, haletant.


Trébuchant plus qu'il ne marchait, l'agent laissa tomber l'arme du soldat et s'accrocha à un des sièges de la rame, une main plaquée sur son flanc droit. Les côtes. Il inspira avec lenteur, les yeux fermés pour chercher les points de douleur avant de relever sa veste et sa chemise pour examiner la zone blessée.
Varig retira un de ses gants et tâta doucement sa cage thoracique, la respiration sifflante. Pas de fracture, mais la peau commençait déjà à virer au violet là où l'Eraser avait frappé. Bel hématome en perspective, peut être une ou deux côtes froissées. Comme s'il avait besoin de ça...

Il remit ses vêtements en place et enfila à nouveau son gant, avant de se masser le poignet en jetant un regard hostile au soldat inconscient.
Solides les flics du futur. Quoi que comparé à ce dernier, Varig s'en tirait plutôt bien.

L'Eraser avait le nez qui saignait et un coup de poing avait fait éclater sa pommette. Il respirait, mais le coup de pied dans le ventre n'avait pas dut l'arranger. La décharge l'avait juste achevé. Dur réveil en perspective.

L'agent lâcha le fauteuil en grimaçant et s'étira. L'adrénaline du combat tenait la douleur à distance, mais ça n'allait pas durer. Il ne devrait pas avoir trop de mal à bouger dans un premier temps. Ensuite il devrait trouver des antalgiques et de la glace pour accélérer la guérison. Et se reposer.
Ce n'était vraiment pas sa première blessure du genre et certainement pas la dernière. A force il finissait par presque en avoir l'habitude.

Maintenant, il était temps de s'échapper. D'abord il devait traîner l'Eraser dans un autre wagon, loin du danger. Il agirait juste après la prochaine station.



Fuir d'un train en marche n'était jamais une partie de plaisir et les Erasers ne lui avaient pas facilité la tâche. Le métro allait trop vite pour espérer sauter en marche, et la tablette refusait d'exécuter ses commandes. Les techniciens avaient fini par la bloquer à distance. Pas d'arrêts avant "qu'ils" ne le décident.

Heureusement. Varig n'avait pas vraiment l'intention de demander leur permission. Une fois l'Eraser à l'abri, il revint sur le marchepied qui séparait le wagon de queue du reste du convoi et se baissa pour observer les systèmes de fixation.
De part et d'autre de la platte-forme, on pouvait voir que les wagons étaient reliés par de grosses griffes en métal, elles-mêmes connectées à un boitier électronique placé au dessus de la porte. Un techno-pirate aurait certainement put le désactiver, avec du temps et les compétences requises. Varig n'avait ni l'un ni l'autre.

Il fit une courte prière puis frappa le boitier de toutes ses forces avec la matraque électrique réglée à pleine puissance. La coque ne résista pas au choc et l'arme se planta purement et simplement à l'intérieur, directement au contact des cables et des circuits, délivrant sa charge.

Le résultat ne se fit pas attendre. De grosses étincelles jaillirent dans un craquement de fin du monde fit bondir l'agent en arrière, dans la rame de queue. Il eu le réflexe de s'accrocher à une des poignées.

Bien lui en prit car les "griffes" se détachèrent brusquement et le wagon se mit à zigzaguer sur son rail magnétique, manquant de projeter son unique passager "ad patres".

Malheureusement pour l'agent il n'y avait pas de locomotive, chaque wagon ayant sa propre propulsion, un puissant éléctro-aimant. Le module resta donc presque collé à celui qui le précédait, poursuivant sa course sans même ralentir. L'agent grimaça quand un cahot l'envoya contre une des vitres.
De toute évidence son plan d'origine avait du plomb dans l'aile.

-Merde, cette saleté ne s'arrête pas! jura-t-il, conscient que ça ne servait à rien.

Il chercha une solution du regard tout en s'accrochant, et ses yeux rencontrèrent une poignée rouge fixée à la paroi, juste devant lui. L'arrêt d'urgence...
Sans hésiter il traversa le wagon en manquant de s'étaler par terre et fit exploser la petite vitre de protection, ignorant la petite affiche promettant une forte amende à quiconque activerait les freins sans une bonne raison. Il n'était plus à un délit près... Et au fond il avait une très bonne raison de vouloir arrêter ce wagon. En espérant que le juge soit de son avis.

Sans plus attendre il tira sèchement la poignée.

Le wagon freina aussitôt, projetant l'agent contre des sièges auxquels il se raccrocha comme un naufragé à son radeau.
Après quelques secondes de bruyant freinage la rame s'immobilisa pour de bon, et les portes de côté s'ouvrirent auréolées par une lumière rouge.

Grimaçant à cause de la douleur qui émanait de ses côtes et le choc dut au freinage brutal, l'agent se traina jusqu'aux issues du wagon. Il s'accrocha au rebord de la rame et se laissa tomber dehors, atterrissant presque aussitôt sur le sol de ciment du tunnel.

Tous les métros avaient des sorties de secours et celui du futur ne faisait pas exception. L'issue était même indiquée par des paneaux lumineux, vieux mais toujours fonctionnels.
D'autres semblaient avoir infiltré les tunnels; de grands tags s'étendaient sur les mur. Plutôt des signatures que de véritables oeuvres d'art.

Varig ne perdit pas de temps à les observer et se mit en marche avec la lenteur d'un infirme. L'adrénaline était en train de cesser de faire effet, et bien qu'il soit entraîné à gérer le contrecoup c'était toujours un moment physiquement éprouvant.

Il marchait depuis une cinquentaine de mètres quand il se sentir mal. La douleur lui tomba dessus brutalement, sans prévenir. La tête lui tournait et il avait l'impression que les lumières du tunnel devenaient de plus en plus fortes, blessant ses yeux. Il dut se raccrocher au mur et toussa, le coeur au bord des lèvres.
De l'air. Il lui fallait retourner à l'air libre, ou il risquait bien de s'écrouler là.

Avec un sursaut de volonté et l'aide de la paroi de béton en guise de soutien il se remit à avancer. Par moment il était pris de vertiges et tangait comme sous l'assaut d'une vague invisible.

Il marcha ainsi quelques secondes ou quelques minutes, comme dans un cauchemar ou une hallucination. Une seule idée tournait en boucle dans son esprit, pressante, totale: sortir à l'air libre.

Enfin il finit par arriver devant une porte. L'issue n'était fermée que par un simple cadenas. L'agent s'arrêta quelques secondes, respirant avec lenteur. La douleur refluait lentement, mais il se sentait toujours près de perdre connaissance.

Rassemblant ses forces il prit son élan et expédia un coup de pied selon un angle précis. La fermeture ne resista pas et céda dans un fracas de métal qui raisonna dans le tunnel.
La porte pivota sur ses gonds et claqua contre le mur avant de s'immobiliser. Aussitôt l'agent sentit l'air frais s'infiltrer en courant d'air. Il inspira avec reconnaissance et s'avança en se tenant au mur.

La porte donnait sur un couloir éclairé d'une lueur rougeatre. Au bout de celui-ci on voyait une petite salle dans laquelle un peu de poussière en suspension brillait comme de l'or, frappée par les rayons du soleil. Une échelle était fixée au mur. Une promesse de retourner à la surface...
Respirant à plein poumons, l'agent traversa le corridor en trébuchant et se laissa finalement tomber à côté de l'échelle menant à la sortie, épuisé.

Varig resta ainsi un moment, reprenant peu à peu ses esprits. Aussi inexplicablement qu'il était apparut, son malaise était passé, comme chassé par l'air frais et la lumière du dehors.

La retombée d'adrénaline ne suffisait pas à expliquer ces sensations. C'était plutôt comme une réplique de ce qu'il avait ressentit sur la place, en moins puissant. Après avoir traversé deux siècles son corps était forcément perturbé...
Deux siècles.

Varg ferma les yeux et chassa cette pensée avant de se relever doucement en s'aidant de l'échelle. Pas le temps de réfléchir à tout ça. Il était toujours poursuivit, et perdait du temps. Geindre sur son sort ne l'aiderait pas. Il devait bouger.
La douleur irradiant de ses côtes lui arracha une grimace, mais il se sentait beaucoup mieux. Il en profita pour observer son environement.

Il se trouvait dans une sorte de cheminée d'aération. Le soleil pénétrait à travers une grosse grille faisant office de plafond, loin au dessus de lui. L'échelle ne montait qu'à une quinzaine de mètres du sol, jusqu'à une trappe ronde aménagée dans le mur. La sortie...

Sans s'attarder il se mit à grimper rapidement les barreaux de l'échelle. Une fois au sommet il lui suffit d'appuyer sur le gros bouton qui commandait l'ouverture de la trappe blindée. Celle-ci protégeait le métro de toute intrusion mais n'interdisait pas de sortir et elle coulissa dans un chuintement.

Aussitôt les bruits et les odeurs du dehors emplirent l'air. Si réels, si vivants...
Plus que jamais l'agent ressentit le besoin de ressortir à l'air libre. Il allait échapper à ceux qui le traquer, errer dans l'ombre, se cacher. Mais il ne fuirait pas.

Il chercherait des réponses.

Sans un regard en arrière Varig escalada les derniers barreaux et quitta le métro, pour découvrir ce nouveau monde.

Rp Clot

A suivre dans le deuxième chapitre des aventures de Varig Cross:
Nouveau Monde




Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sauter vers: