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Stranger in the night
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23.11.13 12:42
{Eliakim}
Les patrouilles de nuit. Il y avait beaucoup de choses que l’agent Bolton n’aimait pas et celle-ci en faisait indéniablement partie. On se faisait doublement plus chier qu’en journée – parce qu’au moins, là, il y avait toujours un ou deux péquenauds pour venir vous faire chier et sur lesquels vous pouviez déverser toute votre mauvaise humeur – et il n’y avait même pas un café ou un bar ouvert pour s’octroyer une petite pause. Du moins, pas dans le coin dans lequel on l’avait envoyé.
Les patrouilles de nuit, c’était aussi se coucher à pas d’heure, mal dormir par manque d’habitude de ce rythme, et se retrouver complètement décalqué pour les quelques jours suivants. Et, sachant d’avance que cela allait arriver, le flicard se retrouvait – ô joie – doublement plus de mauvais poil que d’habitude. Prétextant qu’ils n’avaient nuls besoin d’être deux vu le calme du quartier, il avait envoyé bouler son coéquipier dans un autre coin de la zone il y avait de ça environ une heure. Et depuis, il trompait son ennui en se roulant clope sur clope, tout en jetant de fréquents coups d’œil sur le cadran de sa montre dans l’espoir de voir les secondes s’emballer et le temps défiler plus vite.
Peine perdue, et la demi-heure qu’il lui restait avant d’échanger sa place lui semblait toujours autant terriblement longue, et destinée à ne jamais arriver à son terme. En plus, son zippo avait rendu l’âme depuis dix minutes, obligeant le policier à continuer sa patrouille dans le froid sans même le petit plaisir de continuer à s’intoxiquer les poumons avec sa dose journalière de nicotine. La constatation du fait lui avait échappé une bordée de jurons très grossiers et la farouche envie de sauter dans la roadrunner en mode 'fuck that shit I’m going home'. La tentation de le faire vraiment était séduisante, et tant pis s’il fallait qu’on lui tire les oreilles pour ça demain.
De toute manière, Jarod était loin d’être l’élément le plus brillant de la brigade, ce ne serait donc pas sa première insubordination du genre. Pas pour rien qu’il resté coincé au même grade depuis des années alors que son statut d’ex-militaire lui aurait permis de grimper les échelons deux fois plus vite pour peu qu’il ait été nourri d’un peu plus d’ambition vis-à-vis de sa carrière professionnelle.
A deux doigts de céder à sa mauvaise conscience, il y eut tout de même un éclair de lucidité dans sa caboche pour lui signaler que ça servait à rien d’agir comme ça vu le peu de temps qu’il lui restait à traîner la patte cette nuit. Se faire chauffer les oreilles pour même pas une heure d’absentéisme, ça ne valait pas vraiment le coup non ?
Et comme pour l’encourager à rester dans le droit chemin, Jarod avisa un type quelques mètres plus loin. Peut-être que celui-là pourrait faire quelque chose pour remédier à son problème.

— Sale temps pour traîner dehors à cette heure, heh ?

Loin d’être le genre de flic parano à soupçonner tout et n’importe quoi une fois la nuit tombée, il s’était rapproché de l’individu pour l’alpaguer avec affabilité. Puisque l’autre ne faisait rien d’explicitement pas net, il n’avait pas vraiment de raison de se montrer agressif et inquisiteur dès le début.
Surtout pas s’il voulait avoir la chance d’obtenir ce qu’il voulait.

— T’aurais pas du feu sur toi par hasard ?

Avec le tact habituel qui le caractérisait. Sa cordialité avait des limites, et s’adresser à un parfait étranger comme s’il était un de ses potes ne semblait pas lui causer trop de souci.

Le lampadaire au-dessus d’eux jetait sur la scène une lumière jaune maladive ; Jarod la mit à profit pour considérer avec plus d’attention le visage de celui qu’il venait d’aborder. Déformation professionnelle : chaque personne qu’il rencontrait pour la première fois se retrouvait systématiquement soumise à ce regard scrutateur qui se faisait fort de tout garder en mémoire, enregistrer toute particularité hors normes de l’individu.  Pouvait être un peu déstabilisant parfois : Jarod, même dans son attitude la plus bonhomme, n’avait pas vraiment l’air très aimable avec sa gueule balafrée patibulaire.
Mais, en l’occurrence, le visage de cet inconnu-là tira une sonnette d’alarme quelque part dans son esprit. Le genre hé dude réveille-toi t’es peut-être tombé sur un bon poisson là en fait.
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29.11.13 23:01




Une rencontre douteuse !? « Quartier des Affaires »

Il fait nuit ; le jour meurt et l'ombre croît, ne laissant que seule compagne Dame Lune. Elle luit, éclairant l'empyrée de son teint blafard. Loin d'être pleine sa magie ne parvient pas jusque dans les sombres ruelles de Madison, isolées de son pouvoir. Il n'en fallait pas plus pour que je me perde, pour que je me noie dans ces venelles labyrinthiques. Plus j'avance et plus j'ai la sensation de m'embourber au sein de la bourgade, comme si elle happait les malencontreux pour les emmener dans un endroit de non-dit..Tout ça parce que je cherchais le « Gomorrhia » ; club au goût plus que tendancieux. Mais c'est le « sien », il semble donc tout indiqué que l'endroit soit à son image : malvenu. Quelle idée..Déjà, d'avoir voulu partir seul du Manoir alors que mon sens de l'orientation est aussi fin qu'une boussole Kinder Surprise mais surtout ; d'avoir voulu le faire juste un peu avant que la nuit tombe, qui plus est, pour rendre visite à quelqu'un d'aussi dérangé..

« ... »


Dans la lueur du soir, seul son calme infini transparaît ; pas un bruit, pas un signe de vie à l'horizon, juste moi arpentant rues après rues en quête de ce chemin, celui qui me mènerait jusqu'à la personne désirée : Adolf Ackermann. C'était inhabituel de ma part de parcourir autant de distance, surtout par un froid comme celui-ci. Cependant, depuis que cette femme s'était mise sur ma route, ma vie avait radicalement changée, et pas en bien. Recherché par les autorités compétentes, je n'étais plus qu'un séditieux, une personne dont l'autorité n'était plus approuvée. Tout ce que la vie m'offrait était tout de noir vêtu ; ce rideau astrale, cette vie nocturne ainsi que la solitude de ne plus pouvoir s'aventurer n'importe où n'importe comment. Quoique..Au fond, la dernière n'est qu'une carence que je m'étais imposée par moi-même..

- Sale temps pour traîner dehors à cette heure, heh ?

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Cette voix me stop dans ma réflexion ; agressant mes sens qui n'avaient pas remarqué que j'avais réussi à sortir des venelles. La silhouette se distingue de plus en plus jusqu'à devenir image : grande taille, trapu, son visage exprime toute la rudesse du personnage, sa cicatrice à la joue rendant le protagoniste plus féroce, animal. Sa voix rauque comme le rugissement d'un Lion, il avait la carrure et la posture d'une personne abrupte, presque grossier. Il avait quelques traits similaires à l'allemand rencontré plusieurs jours auparavant, cependant, diffèrent dans l'atmosphère qu'ils dégageaient tout deux. Lui aussi avait la stylistique même du personnage qui ne respectait pas les autres, tutoyant ses interlocuteurs comme s'ils étaient des connaissances. Attendant une réaction, l'homme poursuit en quémandant du feu avec le peu de civilité dont il était pourvu. Sa demande..Si il savait..Ce n'est pas que je n'avais pas de feu, mais..

« ... »


Ma réponse ne fut pas immédiate. Le malaise est perceptible même pour moi, qui ne savait pas trop quoi répondre. Un simple « non » aurait suffit mais quelque chose en lui m'intriguait. Cela pouvait paraître hautain, mais mon silence en était totalement dénué, bien qu'il soit difficile d'en expliquer le contraire. Nous étions aux antipodes ; deux mondes, deux personnalités, deux styles que tout oppose. Surtout qu'il me fallait découvrir comment me rendre jusqu'à ma destination et que, malgré les explications d'Adolf, je n'avais pas réussi à y parvenir. Cependant.. « il » m'avait bien expliqué en quoi consistait son établissement : un bar de joie, dont les plus gros clients sont dépravés, alcooliques et accessoirement endettés au possible. Souvent perdus et abandonnés, délaissés de chaleurs humaines qu'ils allaient quémander, comme l'inconnu qui se trouvait en face de moi. C'était gênant, presque humiliant de devoir demander..

« Je n'ai rien de tel. »


Cette simple petite phrase brise le silence qui s'était installé. Froid, intelligible et succin il résumait sans le dire ce que je pensais de l'homme. Son manque de tact avait égratigné une partie de mon ego, qui me me motivait dans l'idée de ne pas lui accorder ce qu'il demandait sans devoir le montrer. Cependant, j'avais véritablement besoin de son aide pour pouvoir continuer ma route et même si aux premiers abords le personnage me laisse distant, sa coopération pourrait m'être précieuse.

« Je suis désolé de devoir m'imposer à vous, cependant, je recherche quelque chose, ou plutôt, quelqu'un.. »

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« Si vous savez où se situe le Gomorrhia, je vous saurai gré de bien vouloir m'en indiquer la route à suivre. »

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04.12.13 21:25
Réponse négative, bien sûr, pas trop de surprise là-dedans : les gens n’ont jamais de feu pour les étrangers et les sales gueules. Manque de bol, il se trouvait justement qu’aux yeux de ce type-là, Bolton cumulait sûrement les deux. Tant pis pour sa pomme, tant pis pour sa dépendance, et puis tant pour les restes de sa cordialité qui n’étaient pas partis faire la fête avec sa bonne humeur loin, très très loin de leur propriétaire. Enfin, il était déjà pas mal porté sur les nerfs ces derniers temps alors un peu plus un peu moins, qu’est-ce que cela allait changer, heh ?

— Le Gomorrhia ? Ouais.

Il remisa la clope roulée dans son sachet de tabac sans chercher à réprimer un petit ricanement. Ça, s’il s’attendait à trouver ce club au beau milieu du quartier des affaires, sûr qu’il pouvait tourner en rond pour encore toute la nuit le gus !

— Mais t’es vraiment pas dans l’bon coin. J’sais pas c’que t’es venu fourrer les pieds ici ou comment t’as trouvé tes indications, tu t’es bien planté. T’es bon pour une trotte.

Et il aurait très bien pu lui fournir des indications plus précises qu’un vague geste du bras indiquant une direction, sauf que le flic avait pas trop envie de se fouler. C’était pas vraiment son job, en plus, que d’orienter les gens vers les coins peu recommandables de Madison… même si dans les faits ce n’était pas ça qui le dérangeait le plus, mais plutôt le fait de donner gratos un renseignement alors qu’on lui avait refusé un peu de feu pour son tabac. Rien sans rien, hein ? Et tant pis si le type avait été honnête en lui déclarant ne pas en avoir, car Jarod était d’une nature très rancunière quand la jovialité n’était pas au menu du jour.
D’autant plus que ce gars-là, il ne lui paraissait pas très net. Et si sa demande avait provisoirement détourné l’agent de ses premières impressions, voilà que celles-ci revenaient au galop à force d’avoir son minois en ligne de mire. La certitude d’avoir déjà vu ces traits s’infiltra rapidement, tout comme celle que l’inconnu ne figurait ni dans ses connaissances, ni dans celles de ses amis. Première fois qu’il le rencontrait, pas de doute sur le sujet.

— Dis voir, ta tronche m’es pas inconnue, j’arrive juste pas à recadrer d’où.

Signe de perplexité, il se gratta l’arrière du crâne. Toutefois, son regard restait rivé sur le jeune homme et défrisait les conventions en restant fixé avec tant de persévération sur lui. Malpoli, paraissait-il.
Bah, Bolton n’attendait pas une réponse miracle riche en éclaircissements, mais peut-être qu’une réaction – n’importe laquelle – de son interlocuteur pourrait le guider vers le déclic. Si ça se trouve, ça n’était rien de plus qu’un jeune dont les actes lui auraient valu sa photo sur la couverture d’un canard.
Ouais.
Ou peut-être pas.
Et Jarod, qui se targuait d’avoir un instinct pas trop déplorable, se penchait plutôt sur la deuxième possibilité.
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10.12.13 21:52




Baaka ! « Quartier des Affaires »

L'homme semblait savoir ce que je voulais connaître mais n'en laisse aucune description viable si ce n'est que ma localisation était loin d'être bonne. Sa façon de dire ou ne pas dire les choses tout en en parlant en devenait presque irritante. Si sa familiarité ne me gênait pas vraiment aux premiers abords, son côté un peu abrupte l'était, en revanche, un peu plus. D'ordre général, les gens se comportent en société de manière très stéréotypé et ont des tics, manies et une façon bien définie d'être envers une personne. Généralement, la gêne et la politesse, même imperceptible, fait partie intégrante des hommes. La retenue est quelque chose de primordiale en face d'une personne que l'on ne connaît pas ou qui pourrait avoir une influence certaine sur notre avenir. Cette personne qui me toisait du regard en était dépourvue.

« ... »

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« Je crains que nous ne fréquentions pas les mêmes établissements, un visage aussi -singulier- que le votre ne m'aurait pas échappé. »


Cette phrase bateau voulait à la fois tout et ne rien dire, mais elle sous-entendait qu'une masse aussi voyante et malvenue que la sienne aurait forcément attiré le regard de l'interlocuteur qui lui faisait front (moi quoi). Elle pouvait également être plus mal interprété et me faire dire ce que je n'avais pas dis, tout comme elle pouvait flatter l'ego du niais qui pensait être complimenté. Si la personne qui était en face de moi savait ce qu'était le Gomorrhia, moi, j'en avais strictement aucune idée. Comme un enfant pur à qui on apprend pour la première fois qu'il n'est pas né dans un choux. Malgré son nom, je l'imaginais comme un club de gentleman et j'étais à mille lieues de sa véritable description.
Même si aucun conflit n'est à déclarer, la tension de l'air devient de plus en plus palpable. Comme si quelque chose de malsain venait s'immiscer entre nous, une sensation presque tendue. J'avais la sombre impression que la personne cherchait à scruter le moindre de mes faits et gestes, comme si elle attendait quelque chose de moi. Peut-être que le temps passé dans ce Manoir m'avait lavé le cerveau et que mon intuition était juste celle d'un requérant un peu trop paranoïaque.

« Sans vouloir me montrer présomptueux, et, si l'interrogatoire est terminé, auriez-vous l'extrême amabilité de bien vouloir m'indiquer la voie à suivre ? »


C'était une façon d'enfoncer le clou et d'éviter de devoir répondre directement à ses questions. C'est un peu la tactique du -je réponds à une question par une autre- de façon subtile et de manière à ne rien dévoiler de ce que j'étais ou bien même de qui j'étais. Surtout que depuis que ma condition d'homme libre avait volée en éclat, je me devais d'être plus méfiant vis-à-vis des inconnus, même si ce n'était pas un trait caractéristique de ma personnalité. Jusqu'alors, j'avais tout fait de façon à ne donner que le stricte minimum d'informations. De plus, il n'était rien d'autre qu'une personne comme une autre ; il n'y avait donc aucune raison que je me montre bavard.

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« ... »
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16.12.13 21:10
Si la réplique de l’inconnu cachait une insulte à demi-mots, Bolton ne s’en formalisa pas outre mesure. Disons qu’il était plutôt au courant, depuis le temps, de n’avoir pas une tronche de Dom Juan et ce genre de remarque ne le dérangeait pas. Bien sûr, il aurait réagi face à une insulte directe mais la manière dont son vis-à-vis avait tourné sa phrase aurait plus eu tendance à le faire ricaner s’il avait eu l’esprit tourné vers ça.

Ses réponses ne lui ont rien apporté. Tant pis, ça valait le coup d’essayer, hein ! Mais quelle sensation désagréable ! Un peu comme d’apercevoir quelque chose dans le coin du regard mais de ne jamais pouvoir le contempler en face. Ou un mot sur le bout de la langue. Ou un souvenir d’un rêve qui vous échappe un peu plus à chaque fois que vous essayez d’y penser. En bref : sacrément énervant. Et terriblement frustrant.
Toutefois, le flic ne pouvait pas retenir l’énergumène indéfiniment sans une bonne raison de le faire. Et puisque sa mémoire tendait à ne pas lui être plus fidèle que ça, il fallait bien qu’il le laisse partir, le bougre, à moins de trouver un meilleur moyen de le retenir encore un peu. Or, un meilleur moyen, il n’en avait pas sous la moins actuellement. Dire que ça le faisait chier était un euphémisme, parce qu’il n’était définitivement pas copain avec ce genre de désagrément, toutefois il n’envoya pas boulet l’autre individu malgré l’envie persistante d’agir en ce sens. Un reste de politesse très – très, très – profondément enterré, peut-être ? Ou tout simplement était-ce parce qu’au fond, l’autre ne s’était pas montré spécialement mauvais personnage et ne méritait sans doute pas de servir de défouloir verbal au flic.

— Commence déjà par sortir du quartier des affaires, il bougonna. Si tu suis cette rue, et que tu sais lire un panneau, tu devrais pouvoir te diriger vers le vieux Madison. Demande la suite de ton chemin là-bas, j’suis pas un plan sur patte et de toute manière y a des chances qu’tu croises plus de monde quand tu s’ras dans ce coin.

Pas bien difficile, en même temps, dans la mesure où l’endroit où ils se trouvaient était particulièrement mort. D’un autre côté, en pleine nuit, c’est l’inverse qui aurait été plutôt étonnant ici. Alors que du côté des zones à bars, boîtes de nuit et tout l’bouzin, ça vivait jusqu’à tôt dans la matinée.
Et Bolton regarda partir l’inconnu après les indications données de mauvaise grâce, sans plus le saluer qu’il l’avait fait en l’abordant quelques minutes plus tôt. Son regard resta fixé sur son dos, agacé de la situation dans laquelle il se trouvait et, tandis que la silhouette s’éloignait… s’éloignait... s’éloignait encore…
La lumière fut.
Jarod cracha un juron particulièrement rude, à la fois soulagé de s’être souvenu avant qu’il ne soit trop tard, et deux fois plus énervé contre lui-même pour ne pas s’en être rappelé plus tôt. Genre, tout de suite, au premier coup d’œil par exemple. Heureusement, l’autre type n’avait pas eu le temps d’aller bien loin avant cet éclair de lucidité soudaine. Vingt mètres… peut-être trente ? L’américain les combla rapidement, et accrocha le bras de l’étranger avec brutalité pour le forcer à marquer un arrêt.

— T’vas devoir annuler ton rendez-vous mon gars. Dommage pour toi, ma mémoire est pas si mauvaise que ça finalement. Et tu vas rester bien gentiment avec moi.

D’accord, il se souvenait de sa gueule : vue sur un avis de recherche, un de ces gars qu’on accusait de terrorisme et sur lesquels les militaires du coin foutaient la main dessus dès lors qu’on en attrapait un. Comment avait-il pu oublier ça ?  
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16.12.13 22:55




La réponse aux questions : l'avènement d'une ère nouvelle !? « Quartier des Affaires »

Avant même que je n'ai le temps de m'engouffrer dans les ruelles du chemin désigné par mon prochain, celui-ci se rue sur moi, des bruits de pas non dissimulés et une hargne non maquillée qui serre mon bras avec force. Non content d'avoir été discourtois, celui-ci en devient désormais acariâtre. Il avait franchi un seuil, un palier qui ne devait pas être transgresser sous peine du pire. De mémoire, cela faisait plusieurs années que je ne m'étais pas senti dans un état aussi second qu'en ce moment même, qui était-il ? Que voulait-il réellement ? Et pourquoi ce comportement aussi changeant ? Mes pupilles s'accentuent et mes yeux se plissent ; ce minois à l'habitude neutre, presque indifférent devient hautain et colérique. Du dehors, chaque partie de mon être, de la colère que je dégageais était palpable.

« ...Vous. »


L'air commence à se réchauffer ; la douce nuit fraîche commence à se muer pour laisser place à un frottement de l'air, comme si elle donnait lieu à un mirage, on peut la voir trembler, comme lors de ces chaudes journées d'été. Elle était le prémices à ce qui allait se dérouler ; l'avènement d'un terrible spectacle qui se déroulait à huis clos, rien qu'entre l'inconnu et moi-même. Comme l'homme n'était pas décidé à me lâcher, un petit aperçu de ce qui l'attendait semblait nécessaire, malgré le fait que je n'appréciais pas user de ce pouvoir pour faire des choses aussi futiles et dénuées d'intérêt, cependant, il était impossible de laisser passer une insulte aussi grossière.

« Si un homme venait à rencontrer un Dieu, que ferait-il ? Oserait-il aller à son encontre ? À le juger sans le connaître ? »

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« ..C'est une question à laquelle vous allez devoir faire face ; votre réponse ne changera pas ce qui va se passer, mais la vie que vous viviez jusqu'ici changera à jamais. »


Afin de pouvoir faire comprendre le message au personnage, il me fallait devenir ce que je décrivais : un Dieu. Même si je n'en étais pas un et que j'en avais conscience, l'homme, celui qui se trouvait en face de moi, l'ignorait. Pour conditionner un peu plus ce fait, je n'use d'aucune force, d'aucune envie de fuir, me tenant juste là, le bras enlacé par l'homme comme s'il voulait me marier. Je n'en avais pas besoin, tout ce qui me fallait lui faire comprendre était la différence entre lui et moi, entre l'humain qu'il était et ce démiurge qu'il pourrait voir en moi.
Des flammes s'immiscent entre lui et moi, de manière à ce que celui-ci soit bien forcé d'instaurer une certaine distance. Si les premières étaient minimes et n'avaient fait qu'effleurer nos corps, celles qui allaient suivre seraient d'un genre tout autre. Sur l'instant, c'était imperceptible, incompréhensible, juste une flamme qui apparaît de nulle part, certainement pas le feu dont il avait besoin pour allumer sa clope. Les questions doivent pleuvoir dans la tête de l'étranger, tout c'était déroulé très vite et pour qu'il puisse bien comprendre, appréhender ce qu'il avait provoqué, il fallait que je continue.

« Plus tôt..J'ai menti, veuillez m'en excuser.. »

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« ..J'ai la possibilité de vous fournir ce dont vous désiriez, cependant, je ne suis pas sûr que ces flammes se contentent d'une simple cigarette. La vie pour dernier châtiment, l'autodafé de vos péchés présents et passés expiés par le feu, voilà l'avenir. »


Des flammes s'élèvent une fois de plus à mes côtés, éclairant de leurs chaudes lumières la peau frissonnante du personnage. Elles avaient l'air inquisitrices, terrifiantes, leurs simples souffles suffisaient à dissuader toutes personnes désireuses d’emprunter une voie qui -à tout les coups- ne leur satisferait pas. Je n'avais jamais eu l'intention de me cacher, de me privatiser du monde extérieure pour ne pas salir l'ego du peuple. Je n'avais pas peur des représailles ni-même de tout ce qui pourrait toucher de près ou de loin à ma cause, parce qu'elle était pure et avait un but précis.
Le discours, le style du personnage, sa silhouette, tout pourrait laisser penser à un être surnaturel, même si au fond, c'est bien ce qu'il était. Pourtant, toujours stoïque, dur envers lui-même, comme se devait d'être l'image même de l'être supérieur, du démiurge éternel ; celui qui porte l'arrogant nom de « Dieu ».

« ...Alors ? Quelle est-elle..? »

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« La réponse de l'homme face à son créateur ? »

« ... »

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18.12.13 21:31
Et en un rien de temps, tout bascula. Comme si Bolton, en agrippant le bras de l’autre individu, avait donné un grand coup de poing sur ce gros bouton rouge, celui où il y a précisément écrit : « ne pas appuyer ».
Il ne se préoccupa pas immédiatement du léger changement dans l’air. A vrai dire, c’est à peine s’il le remarqua. En revanche, la brusque évolution dans le comportement de l’autre le frappa de suite… et difficile de faire autrement, d’ailleurs ! L’inconnu ne semblait plus si avare de paroles, tout d’un coup, sans compter le fait qu’il devait avoir un sérieux problème d’égo – ou un pet au casque pas moins sérieux – et qu’on ne pouvait plus guère passer à côté.
Puis il y eut les premières flammes, et le flic retira vivement sa main en lâchant un juron – encore un, mais de toute façon vu le langage particulièrement châtié du bonhomme, mieux valait ne pas s’amuser à tenir le compte.
Toutefois, Jarod n’avait pas peur. Enfin, il n’était pas bien rassuré non plus, pas stupide au point de croire que tout ceci n’était pas dangereux, mais il était loin d’atteindre l’état que son vis-à-vis supposait. A ses yeux, l’homme n’était rien de plus qu’un pyromane mégalo dérangé possédant un bon atout dans la manche, et son esprit définitivement bien trop fermé à l’irréel trouvait toutes les justifications à cette pensée ; il restait aveugle à la réalité du présent, comme cela avait toujours été le cas à chaque fois… hormis une seule, dont il ne gardait aucune mémoire consciente. Forcément, il ne pouvait également qu’ignorer que si cette altercation soudaine s’allongeait et devenait plus rude pour lui, le barrage imposé par Kleindich à certains de ses souvenirs risquait de s’effriter, et les évènements qui s’étaient déroulés quelques mois plus tôt sous ses yeux reviendraient l’envahir, s’associer à ceux qui prenaient lieu actuellement, et le forcer à ouvrir les yeux.

— Va te faire foutre, enfoiré.

La colère affluait, la hargne de se voir opposer cette résistance et cette agressivité. Bah, à quoi aurait-il dû s’attendre d’autre aussi, hein ? Cet homme était dangereux, il aurait mieux fait de rappeler son collègue, voire quelques renforts, avant de tenter quoi que ce soit à son sujet. Après tout, il savait très bien où le type se rendait !
Mais c’était trop tard pour les regrets, et Bolton pourrait bien attendre encore un peu avant de se traiter de pauvre con insouciant. A la place, il glissa une main dans son blouson et retira le flingue de son holster, tout en prenant soin d’adopter une distance un peu plus prononcée avec le terroriste. Maigre riposte face à des flammes, mais il n’avait pas grand-chose d’autre et ne souhaitait pas franchement devoir approcher l’autre type quand qu’il continuerait à faire joujou.

— Tu ferais mieux de cesser de faire le con.

Ou il tirait ? Ouais, sans souci. On lui avait appris très tôt à ne pas menacer quelqu’un s’il n’était pas près à mettre cette même menace à exécution. Or, si Jarod ne se sentait absolument pas capable de tuer un homme, lui démolir la rotule ou toute autre partie du corps susceptible de l’immobiliser, en revanche, de le dérangeait pas plus que ça.
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21.12.13 9:38




Révélations ; une route vers les cieux ?! « Quartier des Affaires »

Il n'avait pas l'air de réaliser la problématique de la situation ; trop effrayé, trop stressé pour comprendre que l'on était bien loin d'un simple petite tour de passe-passe. Il était bel et bien en présence d'un homme à la capacité divine, pourvoyeur de l'éclat céleste à la souveraineté chatoyante. Véhément son pouvoir permet de discerner le vrai du faux ; la lumière des ténèbres ; la réalité de l'illusion, chargé de purifier l'éther contre l'obscurantisme aveuglante des hommes. Je n'étais pas son ennemi, même si il n'en avait pas conscience et malgré ses manies discourtoises, je n'avais qu'une envie, qu'un rêve : que nous puissions vivre égaux. Peut-être étais-ce la raison pour laquelle je m'emportais si ardemment, pour ne pas que les gens de ma race soient jugées au même titre qu'un paria.

« Vos propos deviennent invectives. »

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« Est-ce là donc la réponse de l'humanité ? »

Sous cette interrogation se dissimulait non sans amertume, une pointe de déception. Être borné au point de me comparer à un vulgaire cracheur de feu, comme si le spectacle que je lui vouais tout particulièrement n'était qu'une vulgaire mise en scène. Il était limité d'esprit, il ne voyait que le subreptice qu'il voulait voir ; celui qui n'existait pas, puisque ma simple existence relevait du schisme et non d'un quelconque tour de cirque. Il en devenait risible, irritant. Était-il nécessaire de continuer sur cette voie ? De tenter de lui faire comprendre toute l'étendue de la folie qui le possède ; est-ce que ce cerveau étriqué était capable de concevoir l'inconcevable ?

« Ce pouvoir.. »

Je marque un temps d'arrêt, tout mon corps, immobile et imposant d'aura se dresse sans peur devant le malhonnête. Mes yeux commencent à se métamorphoser, d'habitude d'un brun très proche du rouge, ceux-ci le deviennent complètement, luisant avec intensité au reflet des flammes qui se dégagent une fois encore de mon corps, cette fois-ci, j'avais dépassé le premier stade, celui de non-retour. Je n'en maîtrisais pas totalement les pouvoirs mais j'arrivais à créer un feu tumultueux qui s'échappait sans que je ne puisse vraiment le contrôler. C'était un peu comme forcer sur un tube de ketchup, à petite dose, il est malléable, à grande dose, injugulable.

« Il n'est pas factice, ni-même limité. Il est le « Don » offert de Dieu à l'humanité. Il ne sert pas à assujettir mais à guider et purifier ; accordé à l'élu, le chargé Céleste devient la colère de celui qui tout gouverne. Mais.. »

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« ..Même si cette offrande a été faite à un homme, il ne sert pas son intérêt mais celui de tous. Il est la manifestation immatérielle de celui qui voit tout. La prière de l'humanité a été entendue, et d'autres personnes de mon espèce viendront ici-même. Ma considération envers vous n'est pas quelque chose que je peux arbitrer : ami ou ennemi, ce n'est pas à moi d'en décider. »



La petite démonstration allait très clairement avoir des retombées sur mon corps, même si les symptômes les plus inquiétants ne se sont pas encore déclarés, j'espérai qu'avec ça, celui-ci comprenne enfin la nécessité de ma présence ainsi que mon objectif. Mais tout n'était pas que vertueux, il y avait également quelque chose qui m'intriguait, il semblait me connaître. Dès nos premiers regards, celui-ci avait déjà eu la sensation de m'avoir vu alors même que je n'avais jamais eu conscience de son existence jusqu'ici. Puis, plus tard, est arrivé ce qui arriva : la lutte. Qui était-il réellement ? Ses airs suspicieux, sa manie de poser des questions et d'y répondre par d'autres, qu'est-ce que ça cachait ?

« Une arme ne viendra pas à bout de ce qui se prépare.. »

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« ..Mais je me perds en conjecture ; le plus important étant que vous me connaissez alors que je ne sais rien de vous. Qui êtes-vous ? »

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Anonymous
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14.01.14 21:04
Peut-être qu’il avait déjà compris, au fond, Jarod. Peut-être que ce n’était que sa conscience qui se refusait purement et nettement à voir l’évidence, à comprendre ce qui se passait devant lui. Eh même temps, hé, vous avez toujours pensé vivre dans un monde parfaitement normal, vous avez toujours eu une vie normale, et un beau jour vous croisez un type qui prétend contrôler le feu, vous y croyez sans vous posez de question, juste parce que ça arrive devant vous ?
Pas lui. Son esprit faisait obstinément un blocus face à cette réalité des faits. Il avait peur de l’accepter, sans doute, et cette peur se muait en colère face à cet individu simplement imbuvable.
L’humanité, heh ? C’était plutôt réducteur pour elle, que de s’adresser au flicard en ces termes. Comme s’il était capable de représenter un ensemble, lui, sérieusement ! Le terme le fit ricaner, tandis que ses doigts restaient bien fermement accrochés à la crosse de son pistolet de service.

Pourtant, alors que l’étranger lui servait son charabia qui lui aurait valu sans trop de peine un détour par l’asile, le poison commença doucement à s’insinuer face à la démonstration plus imposante de son prétendu pouvoir. Jarod savait reconnaître la peur quand il la voyait. Quand il la sentait, également, parce qu’en l’occurrence c’était exactement ce qui était en train de se passer. Il comprit qu’il ne tirerait pas : il n’en serait pas capable, alors qu’elle cherchait à paralyser ses mouvements.

— Qui je suis c’est pas ton problème. Hey, dude, ta tronche est plutôt recherchée on dirait, t’es pas au courant ?

Ce n’était sans doute plus qu’une question de temps avant que l’obstacle qui empiétait sur sa mémoire cède. Sans qu’il s’en rende compte, sa respiration s’était faite plus courte, plus saccadée. La chaleur de ces flammes, si proches, était absolument intolérable. L’esprit hermétiquement clos de Bolton lui dictait de ne voir dans ce "spectacle" rien d’autre qu’un audacieux subterfuge mais en creusant bien, il savait pertinemment de quoi il en retournait réellement. Il refusait simplement de l’admettre. Et son corps craignait la menace, et la crainte qui le bloquait n’était pas si irrationnelle que ça partant de là.

— Et je me contrefous complètement de ta considération envers moi. On est pas là pour être pote, et t’aurais plutôt intérêt à calmer tes pulsions mégalo et te calmer un peu.

Quelques gouttes de sueur roulèrent le long de ses tempes. Et cette désagréable sensation, comme si son instinct primaire se hérissait tout entier face à quelque chose qui ne devrait pas être.
Et malgré tout, il n’était toujours pas rendu devant l’évidence, le Jarod.
Pourtant, quelques part dans son esprit, remontèrent abruptement quelques souvenirs d’une après-midi lointaine. Les paroles de Moïra, tandis qu’elle lui déballait tout un tas de conneries qu’il avait jugé absolument stupides ; et il l’avait presque jetée à la porte sans autre forme de procès. Holy shit. Vicieux, un « et si ? » s’infiltra dans le cheminement de ses pensées erratiques. Et si… et si elle n'avait pas tout à fait raconté n'importe quoi ?
Quelque part, la simple émission de ce doute reconnu dans son raisonnement conscient débloqua autre chose.
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