Avancer. Mettre un pied devant l'autre. Ne pas regarder autour de soi mais devant soi. Ne pas regarder devant soi mais autour. Ne pas paraître stresser. Puis le paraître enfin. Le vélo était posé là, contre le poteau et moi j'étais juste à coté. Je ne bougeais pas. Quand je me décidais à bouger, se fut dans un soupir. je pris un caddie. Un simple et bête chariot. Je sortis la liste de course que je ne suivrais absolument pas. Je partis dans les rayons. Je prenais les objets et les produits et les jetaient dans le caddie. C'était un promenade mais elle tourna mal.
Au détour d'un rayon, une main sur un pot de nouille chinoise en boite, une personne posa sa main sur mon épaule et je sursautais. Elle lâcha mon épaule. Elle parla très vite une langue étrangère. Pourtant... Je compris se qu'elle dit. Elle voulait une information. Et c'était de... de... De l'Italien ! Non ! Elle avait vu a mon regard que j'avais compris mais je refusais de lui dire un mot en italien, prétextant ne parler que le français et l'américain. Je lui tournais le dos et partis. Elle me suivit. Et vu que je ne lui répondais pas, elle me poussa. Violemment. Je tombais au sol. Les gens passaient autour de nous comme si de rien était. Des larmes brouillèrent bientôt mes yeux. Et toutes ses personnes qui passaient insouciantes... Comme je les maudissais. Pas une pour aider son prochain. Je me remis debout et approchais d'un nouveau rayon. Sauf que même en me mettant sur la pointe des pieds, j'étais incapable d'attraper le paquet de thé qui s'y trouvait. Journée à la noix. Da rage, je laissais les larmes couler sur mes joues en pensant, une nouvelle a mon père que j'avais d'une certaine façon tuer.
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13 février 2013, Centre Commercial, Madison, Etat du Maine, Etats-Unis
Thème: Varig (Ghost Recon Future Soldier 2 - Menu thème)
Varig aimait conduire. C'était pour lui une activité extrêmement reposante et très propice à la réflexion, qui avait en plus l'étrange propriété de tenir ses souvenirs à distance. Les mystères de l'esprit humain...
C'est donc avec un certain plaisir qu'il sortit du "Madison hôtel" et se dirigea vers sa voiture. Depuis son arrivée deux jours plus tôt celle ci n'avait pas bougée. C'était un pick-up noir d'aspect banal. Le genre de véhicule qu'utilisaient bon nombre d'habitant de la ville. C'était la raison pour laquelle il avait choisi ce 4x4 plutôt qu'un Hummer ou une berline: il passait inaperçu, se fondant dans la masse. Ce qui était exactement son but.
Dès qu'il fut assis sur le siège conducteur, Varig démarra, faisant ronfler le moteur. Il exécuta une marche arrière impeccable et quitta le parking de l'hôtel pour s'engager dans la circulation dense de ce mercredi matin. Aujourd'hui après sa séance de sport quotidienne et s'être lavé et changé, le jeune homme avait prévu de se rendre au centre commercial de la ville acheter quelques fournitures. Il devait aussi passer à la mairie et obtenir divers informations sur la ville... Puis dans l'après-midi il serait temps de contacter sœur Ada pour faire un premier rapport.
Pour le moment son enquête avançait bien. Son "personnage" était bien installé, et il avait recueilli quelques premiers éléments intéressants à propos de la ville. Mais rien sur le prêtre arrêté. Il hésitait encore sur la marche à suivre. Il avait conservé quelques amis susceptibles de le renseigner aux Etats-Unis, notamment un membre actif du "Centre pour un renouveau démocratique" une organisation de lutte contre l'extrême droite et les mouvements fascistes américains. Toutefois l'impliquer supposait de lui donner un minimum d'informations et donc affaiblir la sécurité de la mission. Sœur Ada avait peut être moins de contact locaux mais elle était pleine de ressources. Pour le moment, il ferait plutôt appel à elle.
Ses réflexions dévièrent vers les prochaines étapes de son enquête. On lui avait parlé d'une base militaire près de la ville. Aller faire une randonnée dans le secteur pourrait être une bonne idée... Trouver des lieux fréquentés par les soldats aussi. Se faire des amis. Il faudrait aussi chercher s'il existait des journalistes locaux et une planque sûre.
Tandis qu'il quittait la circulation pour s'engager sur le parking du centre commercial Varig eut un petit sourire. Au moins il ne manquerait pas d'activité. Définitivement c'était un meilleur travail que la Somalie.
L'intérieur du super-marché était plutôt fréquenté mais on était loin de l'heure de pointe. Une petite foule circulait entre les rayons, alimentant avec enthousiasme la société de consommation. Une ombre glissa un instant dans les yeux bleus du jeune homme. Il n'aimait pas beaucoup la société américaine. Certes, elle avait ses propres qualités, mais aussi des démons qu'il retrouvait ensuite aux quatre coins du monde. Avidité, individualisme, hypocrisie... Même si au fond accuser les américains de tous les maux était injuste. Chaque individu faisait ses choix, et le problème du monde était ailleurs. Peut-être même enraciné dans la nature humaine. Le véritable problème, c'était l'inaction et l'absence d'alternative viable. Ce qui ne l'empêchait pas de détester le mode de vie américain.
Peut être la vraie raison de son aversion était-elle plutôt que son éducation avait été à peu près à l'opposée total de celui ci.
Des éclats de voix en italien le détournèrent brusquement de ses réflexions. L'endroit était bruyant, mais son oreille habituée à repérer ce genre de discordances. Et celle-ci le mit aussitôt sur ses gardes. Levant les yeux, il se concentra pour en chercher la source, sans succès. Le brouhaha de la foule était trop fort et avait déjà recouvert la voix.
Décidé à tirer cette bizarrerie au clair Varig se mit à arpenter les rayons proches, mais il dut vite se rendre à l'évidence. C'était trop tard. Un peu dépité il allait reprendre ses propres courses quand il vit une jeune fille en train de tendre le bras vers un pot de thé. Elle était trop petite et n'arriverait manifestement pas à l’attraper, mais ce n'est pas cela qui retint son attention. Elle avait les yeux rougis et semblait au bord des larmes.
Le jeune homme hésita un peu puis s'approcha. Il allait faire sa BA du jour...
Saisissant la boite qu'elle cherchait à attraper il la lui tendit.
-Tenez, je crois que c'est ce que vous vouliez. lança-t-il en guise d'introduction, un peu gêné.
Il fit mine de ne remarquer qu'à ce moment les larmes qui coulaient sur ses joues.
-Ça ne va pas? Vous avez un problème? demanda-t-il en sortant un paquet de mouchoirs en papier de sa poche de veste.
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23.10.13 23:54
