What the fuck.
Depuis quand un militaire doit-il s'occuper d'une affaire d'animaux échappés d'un zoo ? Garder un air neutre tandis qu'on me donnait cette mission fut une affaire quelque peu difficile tant elle est absurde.
Toujours est-il que je suis à présent dans le centre commercial afin de vérifier qu'il n'y a rien d'inhabituel ici-là. Au moins, la grande allée est dégagée. Mon pas est vif, mes chaussures claquent vivement sur le lino mais cela ne suffit pas à masquer le bruit qui s'élève soudainement d'une boutique fermée. Un coup d'œil sur la grille mal baissée, un autre sur le petit panneau, un dernier vers une interstice entre deux rideaux. Je m'approche, me disant que je perds sans doute mon temps mais tenant toutefois à m'en assurer, et je glisse ma pupille à l'intérieur de la boutique pour au contraire confirmer une crainte. Un animal gris, énorme, qui se démène entre les portants, en faisant chuter plus d'un avant de s’emmêler dans un amas de slips féminins de toutes les couleurs.
Soupir.
Comment suis-je censée m'occuper de ça toute seule ?
Sans me préoccuper des rares passants, je m'avance vers la grille non verrouillée – la vendeuse a sans doute songé que c'était une précaution inutile pour une pause cigarette – et la relève d'un geste vif sans avoir la moindre idée de ce que je ferai une fois rentrée dans ce magasin auquel je n'ai jamais porté la moindre attention par le passé.
Au moins, ce ne sera pas une grosse perte.