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This is your life and it's ending one minute at a time. [PV][Février 2013]
Anonymous
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04.09.13 22:02
i wish my eyes could take photos
Un regard sans doute rêveur lorsque je regarde le paysage défiler par la vitre à l'avant du véhicule. La journée n'est assurément pas terminée si l'on considère la personne coincée à l'arrière. J'aurais bien insisté pour l'assommer histoire de réduire les risques que l'oiseau s'amuse dans une quelconque bêtise pour s'enfuir, mais je n'ai dit mot, préférant peut-être la prise de risque. C'est presque trop facile, songé-je, tout en me contredisant dans l'instant en me rappelant que ce n'est pas terminé. Mais si les chances de s'en sortir face à moi sont existantes malgré leurs faiblesses, ne sont-elles pas nulles avec l’escadrille en action juste pour lui et l'autre à l'air idiot ? Un doigt ganté caresse doucement mon menton jusqu'à ce que je remarque le mouvement, déposant alors mes mains sur les genoux pour le reste du trajet.

Je pourrais repenser à ce qu'il s'est dit durant le rassemblement. Les regards méfiants, le discours faux et rassurant du maire, l'audace de la jeune femme en haut de son toit et sans doute elle-même evolve. Je pourrais songer à la logique que nos supérieurs ont posés sur nos actions, aux actions dissimulées des scientifiques dans le laboratoire caché sous la base – un regard d'Ernst suffit cependant pour en dire long. Je pourrais songer à cela et m'interroger sur les questions que cela implique, la principale résidant dans la véritable chasse à l'evolve qui se déroule depuis quelques mois, considérés comme des terroristes — j'aime d'ailleurs emprunter ce terme — et dangereux avec ces dons souvent incontrôlables et menaçants. Je pourrais songer à cela mais je ne ressens pas l'utilité de douter des ordres que me donnent mes supérieurs.

Ils descendent. Je reste silencieuse, presque solennelle, quand ils sont escortés par des hommes plus grands que moi. Les mains liées dans le dos, ils sont fatigués sans doute par les dernières heures. Ils pensaient peut-être qu'ils seraient simplement interrogés par les policiers, comme les autres, et qu'ils repartiraient sans encombre. Le premier a nié avoir mis le feu et déjà fait remarquer qu'il a quelque peu été malmené alors qu'il souhaitait s'éloigner des flammes, le second semble totalement à côté de la réalité — il est bizarre, ont soufflé les policiers. Je ne sais pas réellement pourquoi celui-là a été retenu et je n'en ai cure. Si on le pense suspect, je n'ai qu'à le fixer sans ciller pour imprimer un maximum de détail dans la mémoire. Les traits principaux de son visage, mais aussi et surtout sa démarche, son attitude. Ce sont des choses qu'il est plus difficile de modifier, des choses que je dois retenir autant que mon cerveau le peut. Je les observe tout deux tandis qu'ils découvrent une infime parcelle de la base qu'ils peuvent observer le temps d'être soigneusement dépouillés de leurs effets personnels — trois boîtes d'allumettes, un briquet et un canif par exemple — puis les cellules dans lesquelles chacun isolé attendra sagement avant d'être interrogé. Encore. Cependant, ils le seront par des personnes différentes des policiers qu'ils ont rencontrés, et la séance risque d'être d'autant plus amusante. Ce genre d'activité n'étant pas dans mes points forts, j'ignore qui s'en chargera mais je sais déjà quoi lui dire en priorité.

Mes yeux se baissent sur mes gants sans ressentir la moindre colère. Je ne lui en veux même pas – à quoi cela servirait-il ? Je suis simplement dans l'attente de la suite. Ayant eu un aperçu de la défense du premier, j'ai une idée sur ce qu'il dira et répétera. Je fais un bref détour par mon casier avant de retourner près des cellules afin de ne rien manquer. J'en retiens mon sourire.
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tonight the foxes hunt the hounds
Warren C. Grayson

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Warren C. Grayson
tonight the foxes hunt the hounds



05.09.13 15:30
You are a brick tied to me that's dragging me down



Tout avait été beaucoup trop vite.
L’embrasement des caisses, le feu avide de comburant qui avait donné de hautes flammes qui semblaient pouvoir lécher le plafond de l’usine désaffectée. La rapidité de l’incendie à prendre une proportion assez conséquente pour forcer les gens à reculer, provoquer une panique bienvenue par le souffle brûlant qui manquait de roussir la masse plus ou moins suspecte. Evidemment, un accident pouvait toujours arriver, et étrangement le déplacement policier qui les encadrait ne semblait pas vraiment pressé de les aider, plutôt qu'à les parquer comme un troupeau au centre et éviter les débordements. Et puis la vive migraine l'avait frappé sans prévenir, commencement du tribut ordinaire à payer pour utiliser ce pouvoir étrange, lui compressant la tête aussi brusquement que possible. Warren avait eu le temps de faire trois, quatre pas pour retourner se mêler aux autres qu’il avait rencontré le sol non sans douceur, plaqué par terre de tout son long par un des agents en noir. Grimace de douleur quand l’épaule presque déboîtée sans ménagement envoya un signal de douleur plus fort, puis quand elle le releva sans même atténuer sa prise. Le coup à la tempe gratuit et proprement injustifié le renvoya sur les roses sans qu'il puisse le parer, où il s’écroula sur un individu qui n’avait même pas cherché à le retenir pour s'enfuir plus vite loin du brasier. Chute pathétique qui lui écorcha le genou sans pitié. Tout avait été beaucoup trop vite.

Le feu avait reflué aussi vite qu’il avait arrêté d’y penser -imperceptible contrôle réduit à néant par son arrestation- mais restait assez menaçant pour que les pompiers prennent le relais. Hébété, il assista à la fuite du commanditeur de toute la manifestation, ainsi qu’aux arrestations multiples et efficaces. L'air lourd de protestations et de faibles rebéllions ne faisait pas le poids contre un entraînement policier; toutefois, un nombre non négligeable d'uniformes différents prenaient part aux réjouissances. La brune qui l’avait jeté au sol le remit sur pied aussi rapidement qu’elle le menotta, et conduit à une voiture autre que celle de la police en compagnie d’un autre suspect, le blond eut à peine le temps de résister que l’entrepôt filait loin derrière eux. Une protestation sur la brutalité policière et l’arrestation sans motif resta lettre morte. L’homme qui partageait la banquette arrière avait l’air tout aussi perplexe, mais plus totalement à côté de la plaque que vraiment intéressé par ce qui se passait. Aucune parole du chauffeur et de son acolyte, le trajet s’éternisa bien plus que s’il avait fallu les mener au commissariat. La question de leur destination n’obtint pas un son en retour, il rongea son frein. Ils n’avaient aucun droit de l’emmener, et la panique ambiante là-bas jouait pour lui et son anonymat. Aller à cette manifestation était stupide, mais ils ne l’auraient pas aussi facilement.

S’il avait espéré être conduit au poste de police –où se trouvaient au moins de vrais représentants de l’ordre qui pourraient l’aider-, son espoir fut bien vite effacé. Le bâtiment ne ressemblait à rien de connu, pas plus qu’il ne savait où il se trouvait par rapport à Madison. Le chauffeur qui l’avait sorti sans ménagement, ainsi que les rares personnes qu’ils croisèrent portaient le même genre d’uniforme sans identifiant, ne leur adressaient pas la parole, et quand un deuxième individu aussi baraqué que le premier les escorta, une sorte de peur commença à pointer son nez. Son épaule le lançait atrocement à chaque mouvement, les mains menottées dans le dos étaient une position tout sauf confortable après les cahots du véhicule, et le mal de tête refluait bien trop lentement à son goût. Ils furent fouillés, palpés sans ménagement, et aucune cachette n’y survit ; même les chaussures et la ceinture qu’ils gardèrent avec les allumettes et son couteau y passèrent malgré une énième protestation vive. N’obtenir aucune réponse était encore plus flippant que si on lui avait aboyé dessus, l'autre armoire à glace ne lui lâchait pas le bras, quitte à lui couper la circulation. Pourquoi avait-il été arrêté ? Pyromanie ? Ou pire encore, pour cette « maladie » évoquée par le maire ? Tout mais pas ça.

Dépouillé de ses biens, en chaussettes, il se félicita presque de n’avoir aucun document d’identité sur lui, et continua sa litanie de plaintes jusqu’à ce qu’on le détache pour refermer la porte d’une cellule dans son dos. Il s'étira une fois pour sentir la sensibilité malmenée de son articulation. Une explication aurait été bienvenue, et il resta accroché aux barreaux de la porte, le visage entre deux pour interpeller son agente favorite à peine revenue sans vraiment beaucoup de respect. Inspiration. De toute manière, ils n'avaient pas de preuve à retenir contre lui.

- Hey ! Vous n’avez aucun droit pour nous retenir comme ça ! Pour quel motif vous nous avez coffré ? Vous savez que c’est de la brutalité policière ce que vous venez de faire ! Coups et blessures sur mineur, ça va vous coûter plus cher que votre poste, croyez-moi. Donnez-moi au moins une poche de glace, vous m’avez vraiment amoché là ! HEY ! Hey je vous parle ! Laissez-moi partir !


Strike a match and I'll burn you to the ground

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burn the bitch down, I never will cross that bridge again
Jesse McMillan

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Jesse McMillan
burn the bitch down, I never will cross that bridge again



07.09.13 15:50
Il n’avait pas été à l’entrepôt. Trop dangereux, trop instable – avaient-ils peur qu’il s’en prenne à quelqu’un sans aucune logique ? Il l’ignorait – on lui avait seulement opposé un « non » catégorique quand il s’était porté volontaire pour faire partie de ceux qui interviendraient sur place. Rien de ce qu’il avait pu dire ou faire n’aurait pu faire changer d’avis l’inflexible commandant des liens ; il s’était donc retrouvé en arrière, rongeant son frein en attendant que ses condisciples reviennent avec quelque chose à se mettre sous la dent. C’était une situation particulièrement frustrante au final – lui se retrouvait là comme un gentil clébard, à attendre que ceux qui avaient eu le privilège d’aller sur le terrain devaient revenir en escortant probablement un ou deux suspects, voire plus s’ils avaient de la chance. Dès que l’annonce de leur retour vu chuchotée à travers les couloirs le blond se jeta sur ses pieds, se dirigeant d’un pas rapide vers l’entrée du bâtiment dans l’espoir de les croiser – s’il n’avait pas pu aller directement sur place, peut-être aurait-il la chance de participer à la suite des opérations. Sous son regard brun les deux types arrêtés furent dépouillés de leurs biens puis emmenés en cellule. L’air de rien le blond s’avança, se mêlant aux quelques militaires encore présent et sursautant quand la grosse voix de leur supérieur direct se fit entendre.

« Iuliis, McMillan. Le gosse est pour vous – je veux tout savoir sur qui a allumé cet incendie. »

Le blond en aurait presque sauté sur place – il allait enfin pouvoir se défouler un peu. Il jeta un coup d’œil à l’autre militaire qui avait été mise sur le coup – une nana. Il n’avait rien contre ça mais de son avis, elle n’avait rien à faire ici – après tout, c’était bien connu que les femmes se laissaient plus guider par leurs sentiments et leur instinct qu’autre chose, ce qui était particulièrement proscrit dans ce genre de cas, quoi que lui-même se laisse plus guider par sa colère qu’autre chose. Une colère qui lui avait joué de biens sales tours ces derniers temps songea-t-il en se renfrognant, repensant à cette après-midi qui avait jeté une ombre totale sur sa vie. Et il y avait l’histoire avec Alexander aussi – tout ça était bien trop compliqué. Il avait méthodiquement effacé le brun et leur amitié de sa mémoire, il pouvait tout à fait faire pareil avec le gosse. Ce n’était pas différent.
Il souffla doucement, tournant les talons en suivant sa coéquipière du moment vers la cellule où le mioche avait été enfermé – quoi que mioche était vite dit au final. Il devait être à peine plus jeune qu’eux songea-t-il en jetant un coup d’œil à la jeune femme qui le précédait. Sans trop tarder ils arrivèrent au niveau de la cellule du type qui entra directement dans le jeu, commençant un plaidoyer inutile sur la brutalité policière et autres stupidités. Souriant de toutes ses dents le blond ouvrit la porte, attrapant la paire de menottes qu’il avait subtilisées en passant. Il rêvait de pouvoir se servir de ça et c’était désormais fait – ce qui expliquait son sourire aussi satisfait alors qu’il refermait les bracelets de métal autour des poignets du gosse, prenant la parole d’un ton presque chantonnant – non, rien ne l’intéressait plus que des suspects.

« Nous sommes des militaires et en matière de terrorisme, nous avons presque tous les droits. »

Il avait presque fredonné tandis qu’il le forçait à avancer, l’emmenant jusqu’à une des salles d’interrogatoire, le bousculant pour le faire entrer à l’intérieur. La porte ne se referma qu’une fois les trois dans la salle – le jeu pouvait commencer. Il décida pourtant de rester calme pour le moment, s’installant juste sur une chaise en laissant sa coéquipière commencer – l’honneur aux dames, voyons .Et ça lui permettrait de s’occuper l’esprit pendant que l’autre balancerait sans aucun doute un monceau d’inutilités. La jeune femme était plus qu’agréable à regarder, après tout.

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Anonymous
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10.09.13 23:28
nothing's wrong but there's always suffering
— Iuliis, McMillan. Le gosse est pour vous – je veux tout savoir sur qui a allumé cet incendie.
Première réflexe : répondre droitement au représentant de l'autorité avant de poser le regard sur le collègue qui m'est affecté.
Oh, lui.
Je ne connais pas Jesse McMillan, n'ayant pas eu la possibilité de vraiment travailler avec lui jusqu'à aujourd'hui. Néanmoins, les rumeurs vont bon train dans la base. Ajoutons à cela les quelques aperçus que j'ai eus de lui et la première ébauche de sa personne dans mon esprit est faite. Alors, si je n'exprime aucune sympathie ou satisfaction à l'idée d'interroger mon oiseau avec lui, j'ai intérieurement l'intuition que les choses vont peut-être me plaire.

Avant tout, est cependant nécessaire une étude du contexte.
Enfermé dans sa cage, le « gosse » caquette furieusement dès qu'il me revoit, n'obtenant hélas aucune réaction de ma part. Conscient de cela, il hausse le ton et tente d'attirer mon attention, me tirant un sourire amusé mais ne trouvant toujours pas mon regard. Ce dédain l'agace assurément, quel genre d'autre sentiment cela lui attirerait-il ? Le pauvre petit n'a pas eu droit à la moindre parole, encore moins une explication sur son cas qu'il connaît en revanche mieux qu'il ne le prétend.
Quant à mon collègue, Jesse donc, c'est bien d'un air léger qu'il lui passe les menottes après avoir ouvert la porte de la cellule. Il lui adresse ses premiers mots d'un ton guilleret, visiblement fort heureux de la tâche qui l'incombe. Je retiens un second sourire. Il faut aussi ajouter la grimace du suspect quand ses bras sont tirés en arrière sans douceur. Une étonnante douleur doit frétiller dans l'épaule gauche passée par mes soins.
Les données ont l'air plutôt prometteuses.
Mais c'est sans compter la petite lumière rouge déjà allumée de la caméra dont le focus parcourt sans mouvement l'ensemble de la salle d'interrogatoire. Je prends bien sûr soin de ne pas la fixer directement, ne la notifiant que du coin du regard tandis que je m'engage en dernier dans cette pièce rectangulaire vide mais déjà étouffante par son absence de lumière naturelle et d'ouverture vers l'extérieur. Le miroir sans tain compose la seule surface vitrée tandis que la table est surmontée de deux chaises face à face demeurent les seuls meubles. Ce n'est ni accueillant ni rassurant pour l'oiseau assis fermement. Jesse s'installe sur l'autre chaise et me fixe en silence. J'ai compris.
Et je suis déçue, si déçue que mon expérience se cantonne à mes activités personnelles. Je saurais comment débuter les joyeusetés, comment installer le contexte, prendre le contrôle de la situation, de l'autre... Le cadre environnemental m'y inviterait presque.

Je scrute froidement l'oiseau, adossée sur le mur, les bras croisés, la tête remplie. Je voudrais faire durer ce silence une éternité, aussi longtemps qu'il le faudrait pour atteindre les limites de sa patience. Mais je ne suis pas seule avec le petit.
Le « gosse », selon le patron. Quelle plaisanterie.
Il suffirait de remplacer ses vêtements d'adolescent rebelle par une tenue convenable pour qu'il ait le même âge que moi. Il ne cesse de parler d'agression sur mineur depuis qu'on l'a arrêté mais on 'na pas trouvé le moindre papier sur lui.
Mais, surtout, on ne fait pas vraiment la différence entre un terroriste de vingt ans et un de vingt-et-un ans.
Des yeux vairons.
Je me redresse, me rapproche, darde mes iris sombres sur celui qui m'intéresse et, enfin, je brise le silence.
— Savez-vous quels sont vos droits, jeune gosse ?
Je commence à faire le tour de la table d'un pas lent. Toujours des manches courtes. La brûlure à peine visible du côté droit, une couleur tatouée doublée d'une articulation malmenée de l'autre. Ne sachant quelle était sa main dominante au moment de mon petit soin, j'ai pris mes précautions. Je ne veux pas répéter les mêmes erreurs que précédemment.
— À peu près aucun.
Je n'ai même pas choisir entre le vouvoiement ou le tutoiement dans cette langue, petite merveille de l'anglais que je félicite comme si je la découvrais chaque fois pour la première. Cependant, le vocabulaire reste froid, distant, comme chaque fois que je porte cet uniforme de militaire.
Et je n'ai, je crois, jamais vu pareil iris de mes propres yeux.
— Considérant cela, ne pas répondre à nos questions vous engage à subir les conséquences adéquates. À vous de voir si vous souhaitez étendre voire aggraver cette situation assurément inconfortable pour vous.
Une fois postée derrière lui, j'effleure son articulation malmenée plus tôt histoire d'obtenir peut-être une réaction de tension adéquate – dans l'idéal, un sursaut. Je sais cependant qu'il va masquer tout semblant d'angoisse et nous tenir tête sans montrer de peur ou autre émotion de la même trempe. Se trahira-t-il comme la dernière fois ? Me fiant à mes précédentes rencontres avec lui, j'essaie d'anticiper chaque parole qu'il serait susceptible de prononcer, chaque attitude qu'il pourrait prendre. Si je fais presque mine d'ignorer Jesse – en réalité, sa présence ne me rassure pas pour l'instant – nul doute que je suis prête à le laisser se mêler à ma déferlante, l'accompagnant même en parallèle avec la sienne dès qu'il voudra entre en action. Il ne devrait pas tarder bien longtemps vu ma lenteur.
Je finis le tour de la table et me poste debout entre eux deux, terminant mon tranquille phrasé.
— J'espère que c'est clair pour vous, terroriste.
Un de mes termes préférés, en conviendra-t-il.
— Que faisiez-vous dans ce rassemblement ?
N'essaie pas de me prendre pour une idiote.

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tonight the foxes hunt the hounds
Warren C. Grayson

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Warren C. Grayson
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12.09.13 0:46
Strike a match and I'll burn you to the ground



Les bracelets de métal se refermèrent une nouvelle fois sur ses poignets déjà entamés durant le voyage en voiture. Cela devait être une sale manie chez ces individus plus ou moins gradés, mais ajoutait un poids inquiétant à la menace qui planait au dessus de sa tête : pour un simple incident, et considérant ses déclarations –chose bien sûr non faite alors même qu’il s’époumonait presque sur la flic femelle reconnue sans parvenir à lui décrocher un sourire ou même, miracle, une parole-, s’ils avaient tenu compte de ses fausses exclamations sur sa prétendue minorité et ses menaces remplies de courage, l’étape « menottage » suivit de cellule avant de remettre le couvert avec les premières n’aurait pas été nécessaire. Il le croyait capable de fuir ? D’agir inconsidérément, d’essayer après leur dépouillage minutieux du fin fond de ses poches de mettre le feu au bâtiment ? La seule idée qu’un des gorilles lui remette la main dessus à cause d’une tentative aussi débile que suicidaire l’avait fait frémir et ravaler sa superbe et son flamboiement, pour ne le laisser que vaguement vindicatif à qui souhaitait l’écouter du fond de sa cellule provisoire. Traité avec autant de délicatesse que possible pour être sorti sans ménagement de cachot et poussé amicalement –bousculé avec élan selon sa pensée-, Warren gagna un autre aller simple en bonne compagnie vers une énième destination. Une explication, juste un seul mot clair aurait été tellement plus agréable que cette dénomination barbare et plus qu’inquiétante qu’on lui avait collée sur le front: terroriste. Le mot horrible tourna trois, quatre, trois de fois dans sa tête.

Il hésita entre rire et demander confirmation quand un des collègues de son agente entra en jeu, sourire béat scotché au visage et carrure tout sauf raccord avec sa coiffure. Le dépassant d’une bonne tête quand la brune ne le dépassait pas du tout. Tous les droits ? En aucun cas ; ce n’était pas un terroriste, et ils devaient le confondre avec quelqu’un d’autre. Du moins, c’est exactement ce qu’il avancerait à la moindre occasion. Malade puis terroriste : on ne savait plus à quel saint se vouer, dans leur cas à tous ces spécimens, à et contre quelle autorité se rebeller. Etait d’avis au jeune blond derrière les barreaux que toute la manifestation avait été non seulement orchestrée par un quelconque corps d’armée avec l’accord express de ce lâche de Mitchell mais soigneusement réglé comme un joli petit panier pour mieux tomber sur des gens comme Warren. Le chemin du retour ici avait été l’occasion de se morigéner et se traiter successivement d’imbécile et d’idiot d’être tombé dans un piège aussi grossier.

La chaise était dure, la position inconfortable, et l’œil rouge de la caméra autant que les gens sûrement derrière la vitre sans tain avaient un petit côté tellement rassurant pour l’américain moyen forcément présumé coupable et déjà accusé deux fois qui tentait de garder un sourire commun face aux deux clowns employés à l’interroger. Intéressant comme situations de séries de son propre pays très similaire à la sienne lui revinrent brusquement. L’adolescent tenta sans succès d’arranger son assise, les bras pendant derrière le dossier de sa chaise tirant lâchement sur son articulation malmenée.

Silence qui se voulait sûrement oppressant. Aucun droit, aucune considération. Terroriste, encore. Changez de disque, bon sang, les hostilités commençaient un peu vite là !

- Franchement vous pouvez sautez l’étape « bon et mauvais flic » parce que y’a pas que dans les séries que ça marche pas en fait. Déjà que pour vous répondre, c’est seulement avec un responsable légal normalement, mais vu le traitement je crois qu’on s’est mal compris tous les trois.

La brune, Lou de son prénom qu’elle lui avait gentiment tendu à l’aquarium peu avant, ouvrit le bal sans ménagement. Tout ouïe, il ne parut pourtant pas lui prêter plus d’attention que nécessaire, et quand sans surprise elle vint effleurer la zone précédemment coincée en clef il n’afficha aucune réaction. Le tremblement presque imperceptible dans son bras suffit ainsi que la mâchoire plus crispée. Leur manœuvre était presque intéressante, mais il surveillait surtout l’homme aussi blond que lui avachi en face, grand sourire et assez galant pour laisser sa coéquipière tenter de l’impressionner. Son amusement était déroutant et empêchait le pyromane présumé de prêter crédit aux dires de l’autre quand son propre coéquipier semblait en rire. Pour la peine, il lui renvoya sa risette toutes dents dehors, presque triomphant avec un air aussi calme qu’il pu ; intérieurement, la panique gangrenait ses neurones, et ils l’auraient sans doute à l’usure s’il ne se sortait pas rapidement de là. Déglutition, inhalation, autant de petits signes qui trahissait l’arrivée de l’anxiété et du stress qu’il voulait contenir. Calme. Réponse adéquate en approche.

- Parfaitement clair, madame, j’ai saisi la « situation inconfortable » qui risque d’évoluer en fracture du bras ou tout autre joyeuseté en votre présence apparemment assez vite. Si vous pouviez arrêter de me traiter de terroriste, pour commencer, je suis sûr qu’on pourrait trouver un compromis, la même chose si vous m’enleviez ces trucs.

Se penchant légèrement en avant, il leva les bras liés dans le dos sans grimacer pour agiter les doigts et lui faire comprendre dans un cliquetis de chaîne. Il s’adressa ensuite aux deux, avec sur le visage l’air de celui qui sait autant ce qu’il fait –mentir-, qu’il assume à l’avance ses conneries –se ficher ouvertement de deux militaires sans preuves ni droits.

- Dans ce rassemblement ? On a plus le droit de rencontrer quelques amis sans que les flics débarquent parce qu’on est un peu trop ? Je pensais que vous saviez ce que vous faisiez, moi j’étais là pour le fun, pour l’after et tout le bazar tranquille jusqu’à ce que le maire vienne casser l’ambiance. Je vais vous dire la vérité, en fait, j’étais en… « mission spéciale » en fait pour…

Il se pencha pour continuer sur le ton de la confidence à l’homme qui sembla tout à coup bien plus intéressé. En laissant durer le suspense quelques dizaines de secondes, faisant semblant de s’y reprendre pour parler et regardant avant à droite et à gauche, l’air tout à coup parfaitement sérieux.

- … apporter de la bière et des cookies en douce à tout le monde. Vous m’arrêtez pour ce vilain traffic ?

Petit sourire de connivence.


We are the Jack-o'lantern in July

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burn the bitch down, I never will cross that bridge again
Jesse McMillan

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Jesse McMillan
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14.09.13 15:17
Rester calme et silencieux, ne pas faire de vagues. Se contenter d’observer ce type qui faisait le malin et sa délicieuse coéquipière entamer l’interrogatoire – il lui tapait déjà sur les nerfs à faire du bruit pour rien, réclamant le respect de droits qu’il avait perdu dès qu’il avait mis les pieds dans ce rassemblement, leur annonçant également que les rôles du bon et du mauvais flics ne marchaient ni au cinéma ni en réalité… Un fin sourire échappa au blond – où voyait-il un bon flic ? Il n’y avait que des méchants, dans l’histoire – mais ça, il ne l’avait visiblement pas encore compris. Détournant presque par hasard les yeux quand sa coéquipière effleura par hasard le type et que ce dernier se crispa, le blond eut un sourire de chat satisfait en se balançant légèrement sur sa chaise, faisant désagréablement grincer le métal. La fille était vive et sérieuse, allant droit au but sans tourner cent ans autour du pot – quelque chose qu’il appréciait à sa juste valeur, trop agacé des faux-semblants et des dérives de ce genre d’interrogatoire. De plus, son avis sur la question semblait se rapprocher assez du sien – d’une manière assez similaire pour qu’elle grimpe un peu plus dans son estime au vu de sa manière de traiter le type. Il n’y avait pas assez de gens comme ça, prêt à aller jusqu’au bout. Les autres… Il savait que certains étaient plus pour cohabiter avec les responsables. Quelle idée stupide. Il n’y avait pas de noms, juste des rumeurs et des bruits de couloir. Mais c’était bien trop – et il ne pouvait rien faire, juste espérer que leur supérieur ne ferait rien de stupide pour encourager une pareille idée.

Il souffla légèrement, posant à nouveau son regard sur le type face à lui. Il était visiblement incapable de faire des phrases courtes, préférant parler et parler pour tenter de noyer le poisson, glissant qu’il aimerait qu’on lui enlève les menottes – comme s’ils allaient le faire. Il les prenait vraiment pour des abrutis ? Le blond ne dit rien, jetant un coup d’œil à la femme, dérivant rapidement vers la caméra qui enregistrait les moindres de leurs faits et gestes – s’ils voulaient plus de… Tranquillité, ils allaient devoir songer à s’en débarrasser d’une manière ou d’une autre. Ou prendre la bande avant que quelqu’un n’ait la merveilleuse idée de la regarder. Mais pour le moment tout se passait aussi normalement qu’on pouvait l’attendre avec un type de cette espèce. Le blond n’avait toujours pas ouvert la bouche quand l’autre arriva enfin à la partie qui les intéressait tous les deux, concernant le rassemblement. Le blond se montra plus intéressé, se penchant et étirant largement ses longues jambes sous la table, effleurant le pied de la chaise de l’autre. Avait-il enfin compris ce qui risquait de lui servir ? Le blond se recula en arrière, se balançant un léger instant avant de s’accouder à la table, semblant totalement accroché aux lèvres du jeune homme.

« Une mission spéciale, hein, ronronna-t-il presque, pianotant sur la table avant que son ton glacé ne reprenne, narguant le type. Génial. J’ose espérer que vous nous avez mis de la bière de côté. »

Il se leva brusquement, faisant le tour de la table et posant ses mains sur les épaules du type, les serrant juste un peu trop fort pour que le geste paraisse neutre. Il allait vraiment devoir penser à se débarrasser de cette caméra.

« Jouez-vous souvent au pyromane ? »

Ses mains s’attardèrent un peu, appuyant un peu plus sur les épaules avant qu’il ne daigne reculer pour s’asseoir sur un coin de table, croisant le regard de sa coéquipière.
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25.11.13 3:32
crucified my orange bird around seven
Le fixer froidement comme je tiendrai du regard n'importe qui dans cette pièce. Commencer par énoncer les règles de cette voix neutre, cruellement neutre et froide. Un interrogatoire en bonne et due forme. Rester debout, mobile, supérieure. Employer des constructions poliment distantes, de cette distance qui doit me mettre au-dessus de lui, l'interrogé. Des réflexes ? Seulement des essais. Une première fois en quelques sortes, des tâtonnements qui n'en donnent pas l'air, pas pour l'instant. Ce serait une découverte tout-à-fait banale si ce n'était pas lui assis sur cette chaise.
Les événements défilent, les uns après les autres, mus par on ne sait quel phénomène – chacun a son avis à ce sujet. Coïncidences, hasards, succession de paramètres. Et si un détail avait-il été différent ? Et si, et si... ?
Menton dressé. Regard de haut.
Il se souvient sans doute de cette rencontre dans l'aquarium, de mon regard beaucoup plus accueillant, de mes bonnes manières et mon sourire – presque – chaleureux. Il met peut-être les deux scènes en parallèle, notifiant les différences de jeu. Ou bien réfléchit-il simplement à la manière de nous berner dans les règles de l'art.
Il a seulement fallu que nos vies se croisent quelques mois plus tôt, dans ce chaos provoqué par un seul et unique enfant. Les flammes me reviennent quelquefois, il m'arrive encore d'en avoir mal aux mains bien que cela ait cessé de tourmenter mes nuits. Il a seulement fallu qu'il m'échappe comme une oiseau s'échappe d'entre les griffes d'un chaton maladroit – et c'est l'agacement qui remonte cette fois. Et je songe aux réflexions faites, aux recherches sur les petites Lottie qui peuplent Madison, à la liste de noms que j'en ai tirée, reliés aux écoles, reliés aux parents, reliés à des frères, demi-frères ou cousins. Je songe à ces soirées où j'ai laissé les appareils travailler seuls, automatiquement, flash par flash, sans les surveiller constamment. Car j'avais quelque chose de plus intéressant à faire.
Pourquoi cela me semble-t-il donc différent des précédentes fois ?

L'effleurer du bout des doigts à la surface encore gelés par l'air extérieur qui les maintenait au froid peu de temps auparavant. Glisser des sous-entendus que je n'aurais pas peut-être employés avec quelqu'un d'autre. Et même songer au dérangement qu'apporte la présence de cette caméra dont le voyant rouge alerte et met en garde. Le sentir se crisper, deviner l'angoisse qui se cache derrière ce sourire franchement narquois, apercevoir brièvement le mouvement de la pomme d'adam, passer les pupilles sur ses épaules tendues. Les mains qui ne tiennent pas en place bien longtemps. Il cherche un moyen de se sortir de ce traquenard ou seulement gagner du temps pour nous faire perdre le notre. Nous n'avons aucun droit, prétend-il ?
Un coup d'œil en biais sur mon collègue me certifie qu'il n'est pas de ceux qui me reprochera le moindre écart par rapport au protocole à tenir. Cela m'assure dans le fait que cet interrogatoire prendra une tournure plus amusante qu'il ne le devrait. Que cet idiot de blondinet pris sur le fait de porter sur lui des systèmes inflammables bien plus nombreux que nécessaire pour allumer une simple cigarette – dont on n'a d'ailleurs trouvé aucune trace, ce qui sous-entend que ces jouets lui servaient assurément à quelque chose. La chance qu'un briquet refroidisse bien assez vite pour que la température ne le trahisse pas pendant la fouille, qu'une allumette consumée puisse se perdre aisément dans une cohue comme celle qui eut lieu, ces cendres écrasées, mêlées à celle de la caisse en bois fin. Aucune trace, aucune preuve directe si ce n'est l'affirmation fort possible par des personnes compétentes que le feu n'était pas accidentel et n'était pas non plus causé par quelque chose d'aussi significatif qu'un mégot. Piètre élément.
En théorie, nous n'avions rien. Nous n'avions rien et il le savait. Seul un témoin ou une caméra sur les lieux de l'incident pourrait compliquer son cas et la possibilité qu'il n'y ait ni l'un ni l'autre était suffisamment grande pour qu'il daigne simplement et franchement se payer notre tête. Qu'il se pose alors la question : pourquoi des soupçons sur lui précisément si ce n'est parce qu'on a, justement, un ou plusieurs éléments à son encontre ?

Si je me redresse afin d'avoir une vue plus générale des deux personnes assise à cette table, je ne croise même pas mes bras et ne sers pas les poings. J'effleure une de mes poches et je l'écoute avec un intérêt tout-à-fait feint, davantage curieuse du langage de son corps. Il explicite la menace que je lui ai formulée précédemment, je ne sourcille pas. Il continue dans son monologue, invente une mission spéciale qui provoque instantanément une élévation de l'attention de Jesse McMillian et sort le mensonge le plus grossier qu'il ait trouvé sur le moment.
Apporter de la bière et des cookies ? N'avait-il sérieusement rien d'autre dans son bagage ? J'en rirais presque.
La réaction de mon collègue ne se fait pas attendre. Répliquant sarcastiquement, il se lève ensuite pour malmener bien plus violemment les épaules après un brusquement contournement de table. L'oiseau n'apprécie sans doute pas cet excès de contacts menaçants. Y a-t-il un changement dans mon attitude à cet instant précis ? La distance que je maintenais ne semble-t-elle pas dévoiler un infime pan de la satisfaction qui me traverse ? Peut-être mon regard, les coins de mes lèvres à peine moins renfrognés sur mon visage, les mains qui pincent brièvement le tissu que je porte ? Autant de détails ou de manies que je sais posséder comme tout un chacun capable de ressentir un strict minimum d'émotions.
Je réalise que Jesse McMillian m'observe encore et, cette fois, je maintiens lourdement son regard. Je ne souris pas, ne fais aucun signe, ne fait surtout aucun mouvement de globe oculaire vers la caméra – bien trop explicite – je maintiens seulement, suffisamment longtemps pour qu'il comprenne que le message est reçu.
Je me demande bien où l'oiseau a vu un bon flic dans nos deux attitudes peu attrayantes.

— Vos tergiversions et votre connerie vous trahissent déjà, tout autant que votre peur d'une violence telle que celle qui apporterait un bras cassé. Oubliez la bière que vous n'avez pas mise de côté et abrégez cet interrogatoire en répondant à la question.
J'ai de nouveau déposé mes mains, près de lui, mes deux iris sombres plantés dans les siens qui, arrosés de la lumière artificielle de l'ampoule qui pend au-dessus de nos têtes, dévoilent clairement la couleur. Tandis que le droit est vert, l'iris gauche est concerné par une transition nette, sans dégradé. Une moitié est bleue, l'autre verte, ce qui donne de loin cette impression de mélange causée par le manque d'acuité de la vision humaine.

Moi je sais de quoi tu es coupable, petit moineau. C'est mon boulot de traquer les terroristes comme toi.

Il a l'air d'un gamin idiot qui n'a pas conscience de la situation dans laquelle il s'est fourré, et qui s'en joue avec la certitude qu'il s'en sortira indemne.
Après tout, la lumière bienveillante de la caméra devrait le rassurer tant qu'elle demeure allumée.

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Warren C. Grayson

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30.11.13 0:45
Setting fire to the sky


- Vous en mettre de côté ? Avec tout le stock d’alcool que vous vous faites livrer chaque semaine en douce à la base, c’en deviendrait indécent.

Visiblement, sa première blague n’avait pas marché. Ou presque pas, à en croire l’espèce de sourire vaguement inquiétant qui restait scotché en permanence sur le plus blond des deux tourmenteurs. Il avait dans son attitude cette espèce de menace qu’il partageait avec tous ces coéquipiers, surtout ceux d’une unité particulière qui ne se mêlait pas forcément aux autres –Warren en a avait été indirectement témoin, lors d’une livraison de bouteilles hebdomadaires. La chance jouait de son côté, après avoir traversé et reconnu lui-même un ou deux agents, on ne l’avait pas encore identifié. La deuxième blague ne risquait pas plus de faire mouche, au moins elle avait le don d’occuper le temps qui s’étirait assez lentement pour qu’il ne sache même plus quelle heure il se faisait. Se débarrassant de nouveau d’un geste agacé des mains un peu trop baladeuses qui vinrent encore titiller la luxation récente, il finit par se rappuyer sur le dossier dur, après un mouvement de tête brusque pour rabattre sa capuche sur sa tête. Le sourire narquois avait disparu, mais se faisait désormais remplacer par une mono-expression vide de sens. Ils n’avaient rien. Juste du temps à perdre.

Jouer au pyromane ? Ils n’avaient pas idée de l'ampleur de la vérité. Y jouer était un bien grand mot, l’action récente à la manifestation avait demandé un effort de concentration pour déclencher cette « capacité » bizarre qui avait déjà manqué de lui faire brûler ses draps ou enflammer le petit-déjeuner. Essayer de maîtriser un truc dangereux était l'expression plus appropriée. Mieux valait prétendre être un pyromane, un vrai un peu dérangé ou perdu qui jouait avec des allumettes, plutôt que de prétendre pouvoir se la jouer Johnny et allumer le feu à tout bout de champ. Personne ne le croirait, même si ces gens plus tôt semblaient croire à une épidémie de pouvoirs dans la population locale. Ne manquait plus qu’un dôme sur la ville et on tenait là le prochain pitch d’une série à succès. Il fallait qu’il sorte de là. Ne serait-ce que pour retrouver certains de ces gens et comprendre. En attendant…

Soupir.

Les lacets de sa chaussure lui semblèrent tout d’un coup très intéressants. Un coup d’œil rapide. Ils se regardaient, tournaient autour, se posaient, assenant des propos tranchants et glacials. La première voulait assurément sa mort (minimum) ou tout autre châtiment divin à son encontre pour ce qu’il lui avait fait (et semblait oublier que lui aussi était dommage collatéral). Elle semblait tendue, ou c’était une impression, mais un faux pas de Warren risquait de finir en quelque chose de bizarrement bien plus douloureux, il en était intimement persuadé.  Ou juste le simple fait d’exister en tant que terroriste suffisait à l’ennuyer, apparemment? Mais elle ne savait pas qui il était vraiment, c'était une certitude, elle l’aurait retrouvé plus tôt sinon. Le deuxième ne menacait que de sa personne –c’en était déjà trop. Tous deux avaient du temps. Sûrement des méthodes. Mais aucune preuve, pour poser des questions si éloignées. Relever la tête pour surprendre le regard harponné au sien après une énième sentence glacée fut sa solution, avant d'y répondre avec dédain, sa voix perdant alors le ton enjoué et la plaisanterie quand elle s’éleve pour leur répondre.

- Me trahissent de quoi ? Vous n’avez rien, pas de témoin que l’autre taré à l’ouest que vous avez ramené en même temps que moi. Tout le monde a foutu le camp après la fête. Même pas une petite allumette pour me relier à la cigarette que j’ai allumée –attention monsieur l’agent, je suis coupable d’avoir fumé sous l’âge légal, oh la la. Quel crime affreux.

Plus un sourire, juste des mots débités lentement et calmement. Il fixe l’autre agent, en s’avachissant sur sa chaise sans le moindre respect. La plaisenterie avait duré, la fatigue n'allait pas tarder et puisqu'ils ne semblaient pas accrocher à l'humour, la franchise allait bien vite les faire le relâcher -espoir, espoir.

- On a tous envie de rentrer chez nous, alors on arrête là les conneries, vous arrêtez de me tripoter à tout bout de champ ou de me brutaliser, je ne suis ni pyromane ni terroriste et j’ai des droits. C’est clair ?


Here, here come this rising tide, so come on

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Jesse McMillan

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21.01.14 11:49
Il croisa le regard de sa coéquipière. Elle n’était pas bête, il pouvait le certifier – il y avait quelque chose dans son attitude qui dégageait la même irrésistible attirance que lui envers les règles brisées, violées. La caméra de surveillance n’était qu’un obstacle vers la vérité – et les obstacles, il n’y avait pas trente-six milles moyens de s’en débarrasser. Que risquait-il, s’il s’en prenait malencontreusement à ce petit bijou de technologie ? Un blâme, une mise à pied ? Assurément, cela en valait le coup. Il en était sûr et certain. Ce type avait beau jouer aux innocents, il était coupable, c’en était flagrant – ses mensonges à demi construits, sa trop grande nonchalance et son attitude irrespectueuse envers ceux qui étaient dépositaires de l’ordre entre ces murs. On ne pourrait lui reprocher d’avoir pris trop au sérieux la tâche qui leur incombait.

Il était assis au coin de la table et ce fut autour de la jolie fille de prendre la parole, d’une voix suavement contrôlée qui lui aurait presque filé des frissons de plaisir si ça n’avait pas été dans cette situation. Mais il y avait bien d’autres choses plus appréciables que cette femme en cette situation – le plaisir de briser un peu plus ce type qui refusait de se courber. Mais au moins, il était certain d’une chose – ils étaient tous les deux conscients que ce mec était coupable. Ils n’avaient qu’à tirer les aveux de cette bouche trop bavarde pour le confirmer – et c’était bien la partie la plus intéressante de ce job. Mais une bouche bavarde peu complaisante, qui refusait de livrer ses secrets – comme si ceux-ci avaient une quelconque importante. Ils savaient. S’il était là, ce n’était pas par hasard, après tout – il était près, trop près des caisses paraissait-il, pour que ce soit un hasard. Le sourire du blond reparut tandis qu’il s’étirait légèrement, prenant l’air d’un chat devant une souris – l’air du prédateur qui savait que sa proie était coincée.

Il fit quelques pas poussifs, se grattant le haut du crâne et foutant le bordel dans sa coiffure totalement non règlementaire, se frottant ensuite le bout du nez tout en réfléchissant à voix haute, poussant de légers « Hm hm » qui aurait pu le faire passer pour le dernier des abrutis. Sauf que quand Jesse avait un air abruti… Eh bien c’était généralement mauvais signe. Il n’avait pas été fiché comme l’un des plus vicieux jeunes emmerdeurs de Madison pour rien. Posant une main sur le dossier de la chaise du type, il la fit brusquement pivoter pour le forcer à se retrouver en face de lui. Se penchant lentement, le blond sourit, découvrant légèrement ses dents, comme si la situation était la meilleure des blagues possibles.

« Nous n’avons rien trouvé, mais qu’est-ce qui vous fait dire que nous n’avons rien, hein ? Après tout… Certes, nous n’avons pas trouvé d’allumettes ou un quelconque signe prouvant que vous avez lancé ce feu. Mais cela ne veut pas dire que nous n’avons pas de preuve – le simple fait qu’il n’y ait rien en est une. »

Il fit demi-tour, s’approchant du mur sur lequel il pianota, se plaçant juste sous la caméra, ses épaules se détendant légèrement alors qu’il était hors du champ de vision de l’appareil. Puis il tendit les doigts, décrochant simplement un fil sous le boitier sans que la caméra ne s’éteigne.

« Vous savez, la technologie dans ce coin est plutôt incroyable. On a encore deux sorties sur ces caméras. Une pour l’image… Et une pour le son. Fort heureusement, celle-ci ne peut désormais plus nous entendre pour le moment. Gageons que bientôt elle ne pourra plus rien voir non plus – c’est si fragile ces choses-là. »

Il haussa les épaules, s’approchant à nouveau du type, sa nuque se raidissant légèrement.

« Je vous propose donc un deal, jeune homme, asséna-t-il posément. Ou vous nous dites ce que l’on désire entendre… Ou nous nous arrangeons pour que d’autres le trouve avec des moyens beaucoup moins appréciable. Il s’étira encore, se grattant la nuque avant d’interpeller sa collègue. Où rangent-ils les légumes, quand ils ont fini de jouer avec, d’ailleurs ? »

Avoir des scientifiques au fond d’une base pouvait se révéler appréciable, finalement. Eux n’avaient généralement aucun souci envers les vivisections et autres expérimentations sur le corps humain, que celui-ci soit consentant ou non.

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Warren C. Grayson

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23.04.14 15:48
Hold your head up, there's a light in the sky


Connard.

Le seul mot qu’il pu mettre sur le visage déchiré par un sourire niais vaguement menaçant qui lui fit face après le raclement désagréable. D’un geste preste, un changement de sens et il se retrouvait à trop peu de centimètres d’une tête d’imbécile qui lui racontait des salades depuis qu’il s’était –avait été- assis sur cette chaise inconfortable. Le compte du temps lui avait échappé pour sûr, mais la pulsation désagréable de son articulation, la soif et le profond ennui témoignait de la longueur des minutes passées ici. Haussement de sourcil sceptique, en reculant légèrement sa tête dans ses épaules pour s’éloigner du flic et se rabattre sur son dossier avec un air de profond emmerdement, avant de lui lancer avec un éclat.

- Non mais vous vous foutez de moi ? Vous n’avez RIEN, vous me les brisez donc pour RIEN et maintenant vous allez m’sortir quoi ? Des extraterrestres, une lumière divine ? De la magie tant qu’à faire, qu’on aie une bonne raison pour justifier de m’attacher à une chaise pendant une plombe à me la jouer interrogatoire façon Gotham ?

Là, il n’allait plus sourire du tout. Il avait mal, soif, un début de faim et une grosse envie de claquer quelqu’un avant de les planter là pour rentrer chez lui et oublier toutes ces conneries. Il venait de l’admettre : ils n’avaient rien. Un soupçon de suspicion, la belle affaire, aucune preuve matérielle, pas de témoin, il se faisait passer pour mineur et ils n’avaient rien pour prouver le contraire ou juste connaître son identité. Balle dans son camp. Quand l’autre s’éloigna, il finit de l’achever hargneusement.

- C’est pas d’une en me collant une haleine de chacal sous le nez que je risque de parler de quoi que ce soit. Encore moi à cette folle furieuse qui m’a cassé un bras sans explication. On pourra négocier ma libération sans que je porte plainte si elle se casse, c’est clair ?

Conditions posées, coup d’œil mauvais vers la pseudo-dominatrice qui à force de croiser les bras sans bouger d’un cil de son attitude menace-terroriste-extrême allait se taper une crampe. Ils savaient tous deux ce qu’il lui avait fait par le passé, mais elle était assez stupide pour ne pas en reparler et l’accuser, encore moins l’utiliser contre lui. Abrutis de militaires. Pas question de se reprendre une balle dans la jambe parce que mademoiselle ne tenait pas la nervosité.
Gardant le silence sans bouger, les deux flics se concertèrent un instant du regard avant que la présence féminine quitte lentement les lieux non sans une œillade assassine. La regardant vider la pièce avec un rictus de triomphe, l’evolve planqué rata le débranchement de caméra. Pas là menace qui s’ensuivit, le déglutissement suivant faisant une réponse tout à fait appréciable. La porte se referma à clef sur une pièce insonorisée.

- C’est pas avec des menaces qu’on va trouver un compromis. Mais si on arrête de nous écouter, je peux vous dire un truc que vous voulez savoir…

Jauge de l’adversaire qui se rapprocha, lui faisant signe d’un mouvement de tête de s’approcher plus près.

- Allez vous faire foutre avec vos conneries.


I know you're fed up, but you must try to survive

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Jesse McMillan

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24.04.14 9:40
De Iuliis avait battu en retraite, comme un chien fou rappelé trop vite à l'ordre. Dommage, songea-t-il avec une vague déception. Elle aurait pu faire de grandes choses, enfermées dans cette pièce avec ce type à qui elle semblait vouer une inhabituelle inanité. Mais visiblement, les menaces à peine voilées et les sous-entendu de leur détenus avaient pris le pas sur l'agacement qu'elle aurait pu ressentir et ce fut avec une légère déception que le blond l'observa quitter la pièce, ses yeux ocres s'attardant quelques instants sur la silhouette agréable avant que la porte ne se referme sur elle, les laissant seuls dans la pièce – lui, ce type qui jouait au plus malin et la caméra sourde. Il poussa un lourd soupir, jetant un regard à l’œil vitreux qui les observait depuis le coin , l'air  absolument innocent.

On allait encore lui reprocher d’abîmer le matériel de l’État.

Paisiblement, le blond croisa les mains dans son dos, commençant à déambuler dans la pièce avec un déconcertant naturel, comme si tout ce qui se passait ici n'était que la stricte routine quotidienne. Puis l'autre sembla se décider à redevenir bavard, l'incitant à se rapprocher pour lui annoncer quelque chose qu'il pourrait vouloir savoir. Bon joueur, le blond s'avança, se penchant légèrement pour tendre l'oreille, son sourire torve s'agrandissant légèrement quand l'autre prononça ces quelques mots qui scellèrent son futur immédiat. Toujours sur ce même ton un peu calme, presque doux en comparaison de la nervosité qu'il dégageait la plupart du temps, le blond fit le tour de la table, se retenant de balancer son pied pour faire tomber la chaise du prisonnier quoique l'envie l'en démangeait, s'asseyant sur la table face à lui, posant ses mains pâles à plat. Ses épaules se relâchèrent, comme si une soudaine fatigue l'envahissait, comme s'il était fatiguer de lutter contre une tête de mulle.

« V'savez... Nos conneries comme v'dites, ont une certaine légitimité dans c't'État. N'oubliez pas que tant qu'vous êtes ici, avec moi, tant qu'aucun média n's'empare de l'affaire pour raconter à quel point les méchantes forces d'l'ordre font mal leur travail en arrêtant des innocents... Eh bien, v'n'êtes qu'un coupable. Tout du moins un c'pable idéal. P't'être même juste un homme de paille pour rassasier l’ego désespéré d'quelque tête pensante s'échinant à tr'ver une victime. »

Les mots se bousculaient tranquillement dans sa bouche, avec un naturel déconcertant. Les syllabes roulaient, à moitié avalées parfois, tiraillées par les intonations lourdes du blond qui fixaient l'autre à travers ses paupières à moitié closes. C'était une chose que de faire peur physiquement à quelqu'un, mais si ça marchait sans peine avec des crevettes du genre du fantôme, il doutait fortement qu'avec un caractère aussi irascible le blond face à lui se laisse intimider – à moins qu'il ne lui colle son arme entre les deux yeux, ce qui serait sans aucun doute perçu comme une infraction grave au règlement.

« Vous v'doutez bien d'c'qui va arriver si j'sors d'ici avec de si m'vais r'tours d'vot'comport'ment. V's'rez la personne idéale à emprisonner ici, et j'vous assure qu'v'z'avez pas 'vie d'ça. »

Il ne faisait absolument plus aucun effort pour parler, comme s'il était pris d'une incroyable langueur qui le poussait à avaler la moitié de ses mots.  C'était presque comme un chuchotis  tranquille tandis qu'il fixait toujours le blond, ses paupières entrouvertes, l'air presque endormi ainsi.

Seul son sourire au coin des lèvres trahissait son parfait éveil.

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Warren C. Grayson

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Warren C. Grayson
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24.04.14 10:37
Raise your glass if you are wrong


Coupable idéal.

Cette expression justifiait à elle seule les dernières heures écoulées à se faire plaquer et violement brutaliser, transférer cahin-caha sans aucune explication avant d’endurer plus d’une heure de conneries ordonnées sous forme d’ « interrogatoire » grossier. Effectivement, de ce point de vue là, prendre le premier jeune sous la main et l’accuser de brûler des voitures comme une vulgaire racaille de banlieue à risque, c’était une technique purement américaine. En revanche, en parler au médias, pointer du doigt les méthodes cavalières et la brutalité policière insensée, le tout accompagné d’un représentant de la justice en costume pour vous défendre au tribunal, c’était une autre méthode américaine bien connue qu’il allait s’empresser d’user en sortant de là. Un rictus satisfait répondit à l’attitude nonchalante et totalement ridicule du blond plus grand que lui en face.
Plus de comptes à rendre maintenant qu’on ne pouvait utiliser le son contre lui et que l’autre psychopathe n’était plus dans la pièce.

- La loi est de mon côté. Je suis mineur. Vous n’avez pas de preuve, des présomptions de « magie » -laisse-moi rire- et l’assurance qu’en sortant je vais aller baver suffisamment sur votre compte au journal local pour que vous perdiez au mieux votre job, au pire que ce soit le cas de tous vos collègues brutaux. Tant qu’on es aux menaces, chacun son tour.

Si le militaire/flic/whatever tentait le moindre geste menaçant contre lui, non seulement ce serait encore enregistré, donc preuve à charge, une quelconque blessure prouvant sa bonne foi. Et si ses parents ne le voyaient pas rentrer, il s’adresserait forcément au commissariat. Le pseudo-calvaire était presque terminé.

- L’anglais c’est pas votre langue maternelle ou vous sortez tout droit du Kansas profond ? J’sais qu’il faut pas trop de diplôme pour rentrer dans l’armée mais c’est quoi là, l’intelligence a quitté la pièce pour que vous ânonniez comme ça ? Non parce que si vous comprenez pas ce que je raconte, je peux le faire plus simplement. Laissez. Moi. Partir.

Il regardait l’œil de la caméra, le point rouge clignotant en dessous témoignant encore de sa fonctionnalité. Il n’avait pas tout compris au bavardage traînant plein de menaces vaguements angoissantes et l’élément dangereux et censé semblait avoir quitté la pièce vu la seule prose de paysan maladroit qu’il était capable de lui débiter. Plus de raisons de s’inquiéter, à part pour son état de santé réclamant soins et hydratation. Le blond commença à se balancer légèrement sur sa chaise, faisant cliqueter les menottes et soupirant d’un air d’ennui profond.

- Ou allez vous faire mettre bien profond.

Grand sourire pour la caméra au cas où.


In all the right ways

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Jesse McMillan

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25.04.14 9:59
Coupable avant qu'il ne le décide innocent.

C'était ainsi que fonctionnaient les choses et pas autrement. La présomption d'innocent n'existait pas aux yeux du blond, après tout – tous étaient forcément coupable d'une chose ou d'une autre. Désormais seul dans la salle d'interrogatoire, sous l’œil vitreux d'une caméra sourde, il ne craignait rien. Il était puissant – il était du bon côté de la table, du bon côté de la loi. Et ce type qui s'entêtait à se dire innocent ne pourrait rien faire contre ça. Les vaines menaces – aller parler au journal local de ce qui s'était passé ici, qu'il soit mineur... Le blond esquissa un sourire en coin, ouvrant un peu plus les paupières, laissant les menaces glisser sur lui comme si ça ne l'atteignait pas – et c'était le cas, après tout.

Jesse n'était pas stupide. Impulsif, nerveux et doté d'un caractère incroyablement mauvais, mais pas stupide. Il savait que la caméra scrutait le moindre de leurs mouvements. Il savait que s'il levait la main sur ce type, sa carrière – tout du moins, ce qui lui tenait lui de carrière – n'y résisterait pas et qu'il passerait probablement en cours martiale. Son sourire s'agrandit un peu plus en l'entendant critiquer son accent. Un gosse qui lui faisait la morale et lui disait de parler correctement... Il aurait tout entendu. Passer pour un débile pouvait s'avérer plus que satisfaisant, parfois.

« Pour prév'nir l'journal local, 'core faudrait-il qu'vous puissiez mettre un pied dehors. »

Encore ces courtes syllabes un peu chuintantes, un peu grinçantes. Sa diction allait et venait tranquillement, se faisant parfois plus claire quand il se donnait la peine d'articuler et finissant souvent chaotique, embrouillée, comme si faire l'effort de prononcer clairement chaque mot, chaque son était quelque chose d'incroyablement éreintant. De toute manière, à part ce type, personne n'était là pour l'entendre – si l'autre femme était restée dans la pièce, il aurait probablement fait l'effort de parler normalement. Alors que là...

Le cliquetis désagréable des menottes qui s'agitaient vint lui titiller l'oreille, tout comme le bruit grinçant de la chaise geignant sous le traitement qu'on lui infligeait. Se frottant un instant l'arrête du nez, le blond observa ce type à peine plus âgé qu'un gamin se balancer sur sa chaise, agitant ses menottes d'un air profondément ennuyé, comme si rien de ce qui se passait dans cette pièce ne le concernait. Mais ils avaient besoin d'un coupable. Il faisait un coupable idéal, à la fois pour les plus hauts gradés qui avaient besoin d'un responsable que pour lui-même,  ce probablement plus parce que ce gosse éveillait une profonde inimité chez lui que sous la force des preuves.

Il avait du mal avec les gosses, désormais. D'abord le fantôme, puis lui – c'était trop, il avait besoin d'un coupable, d'un responsable et s'il ne pouvait asséner sur ce visage agaçant ses poings qui le démangeaient un peu trop, le foutre en cellule pour quelques jours serait une agréable façon de se venger.
Il n'était absolument pas objectif. Mais ça, personne n'avait besoin de le savoir.

« Qu'est-c'qui t'fait dire que t'vas pouvoir sortir ? Personne n'nous entend. J'peux raconter que tu m'as fait des aveux, que t'as sous-entendu qu'c'était toi. J'peux dire absolument ce que je veux, qui penses-tu qu'on croire ? Le type qui s'est fait arrêté sur les lieux d'un rassemblement illégal et qui a faillit devenir meurtrier ? Ou le militaire qui n'fait que son travail, qui cherche à protéger sa patrie ? Sérieusement ? »

Le sourire était revenu, plus narquois que jamais. Le blond se redressa brusquement, commençant à refaire les cents pas dans la pièce, sa diction devenant plus claire – incroyable comme l'intérêt pour vous faire faire des efforts.

« Que penses-tu qu'tes parents, tes amis vont dire, quand ils apprendront que leur fils est probab'ment mêlé à une organisation dangereuse, qu'il leur cache des choses et qu'il cherche à mettre la ville à feu et à sang ? Ne serait-ce pas un crime que de faire pleurer ta génitrice ? »

Lui n'avait jamais eu de soucis  avec ceci. Probablement parce que les pleurs de sa mère étaient l'une des choses les plus agaçantes qu'il ait jamais pu entendre.

« Oh, elle ne voudra sûrement pas le croire. Elle insistera, répétera que son fils est un garçon adorable, gentil comme un cœur, qu'il n'est absol'ment pas du genre à vouloir mettre le bazar, qu'il s'est probablement laisser entraîner dans ces histoires par ses amis, les mauvaises fréquentations... »

Combien de fois avait-il entendu ces excuses ? Il avait cessé de compter au bout de la dixième fois.

« Répondez. Comment avez-vous eu connaissance de ce rassemblement ? Qui a allumé cet incendie ? Et ne mentez pas. Vous avez été vu près du lieu où il s'est déclenché, vous avez forcément vu quelque chose. »

Dernière chance avant la case cellule insipide et glaciale.
Dernière chance d'être autre chose qu'un coupable idéal.
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Warren C. Grayson

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Warren C. Grayson
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25.04.14 11:04
We are the Jack-o-Lantern in July


- Je vais sortir. Vous pouvez me retenir, quoi, 24 heures ? Sans preuve, avec « présomption de culpabilité » mon cul, je vais sortir, alors on peut abréger, vous me détachez ces putain de bracelet et j’serais sympa je vous ferais p’tet pas perdre votre job –mais vu votre entêtement j’pense même pas vouloir être clément.

Warren reposa les pieds avant de sa chaise avec élan sur le sol, avant de secouer avec vigueur des bracelets ferrés pour le ramener à la réalité ; le son étant amplifié quand la chaîne reliant ses deux poignets vient heurter le métal de la chaise sur laquelle il se trouvait carré depuis plus de deux heures. Deux longues heures de discours stérile et de retour à la case départ. Il avait renoncé à trouver une position confortable et ce qui était sûrement une luxation dans son épaule gauche allait l’empêcher de bosser pour au moins quatre jours. Juron intérieur. Le mal de crâne avait fini par refluer sans qu’il s’en rende compte, au moins.

Ecouter un imbécile déblatérer un discours préparé à l’avance et sûrement maintes fois réitéré pour des petites frappes ou des criminels plus ou moins dangereux l’ennuyait plus que profondément. Cela l’agaçait de plus en plus de parler à un mur qu’il devait démentir à chaque sentence bancale. Son ton n’était plus qu’agressivité et tension dans tous ses muscles.

- Déjà, j’ai tué ni blessé personne à ce que je sache, alors on se calme. Vous défendez pas votre patrie en tabassant des jeunes à ce que je sache, quoique j’ai comme un doute quand je vois la répression de cette manif’ avec en tête de file le bouffon qui vous sert de patron..

Il voulait jouer dans la cours des grands pour la menace en discours larmoyant ? Challenge accepté.

- J’pense que ma famille dira rien dans le sens où une accusation de magie ou autre don incroyable c’est aussi insensé que peu probable, d’autant que je suis venu écouter un citoyen libre donc je ne vois pas où est le mal. Vous n’avez pas internet dans votre sous-sol miteux ? Vous savez, ce truc assez pratique pour communiquer –pas votre fort, quoi.

Il avait fini par se lever, pour se remettre à peu près à la hauteur de son assaillant en face qui le dominait encore d’une quinzaine de centimètres au bas mot. Les menottes n’était pas attachées à la chaise, et le geste lui redonna de la vigueur pour affronter le regard qui le toisait de haut. Il n’allait pas le laisser partir ? Très bien.

-  Vous savez que j’ai vu quelque chose, vu que l’autre abrutie m’a plaqué par terre. Ouais j’ai vu un truc. Vous étiez en train de nous surveiller pour une raison précise, vot’ maire chéri l’a dit. Malheureusement les flammes l’ont raté, mais j’suis sûr qu’avec un effort minime elles vous rateront pas..

Un peu comme votre collègue qui a commis l’erreur de me menacer un jour et qui s’en es brûlé les doigts. La dernière menace avait été soufflée entre ses dents serrées, toujours derrière un grand sourire innocent sous un regard dur. La colère était un excellent comburant.


Setting fire to the sky

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burn the bitch down, I never will cross that bridge again
Jesse McMillan

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26.04.14 12:54

Menaces. Tensions.
L'atmosphère de la pièce était à découper au couteau. Pire – il pouvait presque la palper à mains nues, cet air suintant de sous-entendus, d'envie d'en finir. Cet interrogation n'était qu'une vaste farce, une sale blague dans laquelle ils se trouvaient tous les deux jusqu'au coup. Mais impossible de reculer, impossible d'en finir en battant en retraite – ils avaient encore trop de fierté, trop d'amour-propre pour accepter d'avoir tort.
Jesse plus qu'un autre – c'était plus que son honneur ou son orgueil, qui étaient en jeux. Il avait besoin d'un coupable, de ce coupable pour extraire toutes ces pensées viciées de sa tête, pour enfin pouvoir respirer plus librement qu'il ne l'avait fait jusque là.
Puis quelque chose explosa – des menaces à son encontre ? Vraiment ?
La caméra n'entendait plus rien, mais honnêtement, il s'en fichait. Il n'avait retenu que la menace de ne pas être raté par les flammes et il y avait quelque chose d'infiniment irritant à être mis au pied du mur par un gosse donc le museau lui arrivait à peine à l'épaule.
Alors le blond craqua, avalant à grandes enjambés les quelques mètres qui le séparait du gosse et l'agrippant par sa jolie chevelure blonde, l'agitant brutalement, quelque chose ressemblant à de l'hystérie pure au fond des yeux.*

« Et tu penses faire quoi, hein ? Tu penses que je vais flipper et partir la queue entre les jambes parce que tu fais d'hypothétiques menaces ? Tu penses vraiment pouvoir t'en sortir alors que tu es ici dans cette base, à la merci de militaires qui n'ont probablement qu'une envie, celle de coller une balle entre les deux yeux des mioches de ton espèce ?! »

Et il secouait le corps de l'autre, faisant cliqueter les menottes, son agaçant au possible.

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tonight the foxes hunt the hounds
Warren C. Grayson

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26.04.14 13:57
Here, here, come


L’étincelle avait mis le feu aux poudres.

Il suffisait juste de pousser suffisamment à bout une personnalité apparemment facilement irritable jusqu’à ce que le feu de la colère monte et le pousse à la faute ; preuve en était de la vigueur du geste qui manquait de lui décoller les racines sans ménagement. Mais le futur pyromane n’attendait lui aussi que ça, alimenter le brasier patiemment allumé par la nervosité, l’agacement et puis finalement la hargne de se défendre face à l’agression. Après tout, il ne risquait pas un job ou une quelconque qualification, et la caméra qui tournait toujours ainsi que les silhouettes sûrement plantées derrière le miroir sans tain étaient parfaitement témoin que le grand blond l’avait attaqué en premier.

Secoué comme un prunier, la réaction fut immédiate, comme une vague de chaleur dans tous ses muscles, qu’il retransmit et projeta avec toute sa force pour se dégager. Un bon coup d’épaule de tout son corps, directement à la hauteur du sternum qu’il atteignait tout juste. Dans l’élan naquit un bouquet de flammes visibles qui enflamma le devant des vêtements de l’agresseur. Assez spectaculaire et chaud pour le faire reculer –Warren espérait que la table réceptionnerait comme il se devait cet importun. Au mieux qu'il serait brûlé -même légèrement.

Son souffle s’était tarit deux minuscules secondes pour nourrir les petites flammes, contrecoup obligatoire de pyromanie. Sous l’impact, il avait reculé pour se retrouver dos au mur opposé, clairement sur la défensive, l’épaule vrillée de douleur sourde. Il devait se débarasser des menottes au plus vite.

- Ne pose plus jamais la main sur moi, c’est clair !?

Il recommencerait sans hésiter.


This arising time



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Jesse McMillan

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27.04.14 11:52

Il avait suffit d'une étincelle de rage pour embraser la colère du blond qu'il secouait.

Un coup d'épaule apparemment normal, qui ne l'aurait même pas fait bouger d'un millimètre en temps normal. Mais le temps n'était décidément pas à la normalité et les flammes qui enflammèrent ses vêtements, léchant la peau de ses mains – ciel, il sentait presque les cloques se former sur sa peau – n'étaient absolument pas du domaine du normal. Il savait qu'on les regardait. Il savait qu'on pourrait lui reprocher d'avoir attaqué en premier, de s'en être pris à ce type qui n'avait visiblement rien à voir avec tout ça – mais il avait suffit d'une simple démonstration de force, d'une simple agression de bas étage pour que tout soit à nouveau inversé.

Mais tout ça, il n'y pensait. La rage le prit violemment, lui sautant à la gorge et obscurcissant son regard avec violence, déchaînant des éclairs rougeâtres dans le regard ocre.  La même rage qui l'avait prit lorsque ce Treazler l'avait défié et lui avait brisé la jambe. Il devait payer. Poussant un grondement de rage, faisant fi de ses mains rougies et abîmées par le feu, le blond s'avança vers lui, prêt à les passer autour de ce cou pâle et gracile. Mais on l'arrêta avant – la porte claqua, des mains le ceinturèrent brutalement alors qu'on l'emmenait diligemment vers la sortie, l'empêchant de s'en prendre au prisonnier.

De toute manière, c'était fini.
Le gosse avait perdu.

Le supérieur, un homme brun au visage buriné et à la force tranquille s'approcha lentement du garçon, les mains tendues en avant en signe de paix.

« Veuillez-vous calmer, jeune homme. S'il vous plaît. »

Il soupira, comme si tout ceci le fatiguait plus qu'autre chose.

« Comprenez que nous ne pouvons décemment pas vous laisser repartir, désormais. Vous allez être gardé ici quelques jours, le temps que... Tout ceci s'apaise. Veuillez poser vos mains à plat sur la table et ... »

Le reste se perdit dans le bruit des couloirs.
Le soldat blond tourna de l’œil – c'était encore la meilleure chose à faire. La douleur de ses mains devenait insoutenable.
Foutu monstre.

PiouPiou:
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