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| | 06.11.12 14:00 S’il était croyant et qu’il le pouvait, Shane serait sans doute en train de prier. Malheureusement, il se fichait du divin, disons que si il existait tant mieux sinon tant pis, et n’était vraiment pas en position pour entamer une prière. Après tout, à cet instant, il portait un collier particulièrement serré. Son sourire niais toujours affiché sur le visage, il attendait de savoir ce que la vie allait lui réserver, et sa vie, pour le moment il ne la contrôlait pas.
« M’emmener où j’veux ? Tu crois quoi gamin, en savoir plus qu’moi sur cette ville ? Dis-toi qu’j’pourrais t’emm’ner dans des coins où tu t’pisserais d’ssus tant t’en soupçonnes même pas l’existence… Mais va pour un café. Et enlève ce sourire de ta tronche, ça m’donne envie d’te taper d’ssus. »
Son sourire initial se rétracta lentement pour revenir à une expression qu’il voulait plus sérieuse. Ne surtout pas montrer que l’on avait trop peur face à ce type de personnage était l’un des principes clefs qu’avait pu lui enseigner ces parents. Si dans ces cas-là on montre sa peur, les gens qui ont le dessus n’en deviennent que plus insistant et ne s’en sente que plus supérieur, même si, en général, ils s’y prenaient à plusieurs et agissaient ainsi pour craner devant les autres. Or ce jeune homme agissait seul… Mais la règle devait être la même… Ensuite lui vint la réflexion aux réponses du blond. Sa peur se changea en parti en agacement. Que pensait-il ? Shane n’avait jamais prétendu connaître mieux la ville que lui, il avait seulement parlé de l’emmener où il voulait pour faire ce qu’il voulait. Et puis aller dans des endroits où il se pisserait dessus ? Shane doutait qu’il existe de tels endroits, du moins dans le centre de la ville. La pire chose qu’il ait jamais vu à Madison se trouvait derrière lui et l’étranglait en ce moment-même. Shane sentit finalement l’étreinte se relâcher. Il toussa un petit peu passant ses doigts délicatement sur son cou pour en caresser la surface rougit par la strangulation. Vraiment une brute ce type, mais il n’était plus en position de refuser quoi que ce soit… Il regarda vaguement au loin, peut-être que s’il fuyait en courant… Après tout, il était quelqu’un de très rapide… Mais il se ravisa, il pouvait toujours s’appuyer sur son premier plan qui, après tout, s’avérait nettement moins risqué. S’il faisait une tentative de fuite et qu’elle échouait dans cet endroit désert, il n’osait même pas imaginer ce qu’il adviendrait de lui.
« Allez. On bouge. C’parc craint. Allez gamin, montre-moi un bon café, toi qui t’vantes d’connaître la ville par cœur. »
La terreur de la surprise passée, Shane dût faire de GROS efforts pour se retenir de soupirer en serrant les dents et prenant sur lui, jamais il n’avait prétendu connaitre la ville par cœur et puis de base, il voulait juste s’éloigner de ce sale type. Le blond avait insister sur le « bon », il lui fallait donc trouver un endroit où le liquide noir était le meilleur, le tout à un prix abordable, s’il devait lui payer un café, il ne pouvait malheureusement compter que sur son faible argent de poche… Shane frissonna, il n’aimait pas trop dépenser et le fait de devoir payer le café à une telle personne le répugnait, mais s’il devait le faire pour pouvoir être tranquille... Il pensa alors à cette petite terrasse non loin de là qui était réputé pour servir de très bons cafés, il se mit donc en marche, l’homme sur les talons. Durant tout ce temps où il marchait, Shane sentit la pression monter d’un cran, il ne se retournait pas mais savait qu’il était là, juste derrière, et cette idée était loin de lui plaire. Il n’osait même pas imaginer ce que le blond pouvait bien faire, et se savait incapable de lui échapper. Il n’ouvrit pas une seule fois la bouche, de peur de déclencher un évènement impromptu. Il se sentait comme un pantin… Un pantin que le diable en personne manipulait à sa guise, et qui se jouait de lui comme d’un véritable insecte. À cette pensée, il se mordit la lèvre. Vraiment, plus tôt il se séparerait de cet ignoble compagnon, mieux ce serait. Ils arrivèrent finalement devant le café que Shane avait en tête. Il s’agissait en présentation d’un café bien modeste qui servait en terrasse ou en intérieur. Même si, par ce temps et surtout, par le froid qui régnait, il n’y avait personne sur la terrasse qui restait vide. Shane jeta un coup d’œil au panneau affiché à l’entré qui proposait la carte. Là il se figea. Huit dollars le café ! C’était vraiment exagéré ! Il servait de l’or à ce prix-là ?! Malheureusement pour lui, il savait aussi que le blond ne le laisserait pas l’emmener ailleurs, sa réaction ne lui avait sans doute pas échappée. Il poussa un profond soupir désespéré. Déjà lui en temps normal, ne se serait jamais accordé le luxe de prendre un café chez ses voleurs, mais en plus devoir en payer un à un militaire qui se faisait si sadique… Non vraiment c’était trop… La gorge noué, il essaya de se rentrer dans le crâne qu’il se faisait un grand plaisir pour une fois, et qu’il ne faisait pas ça pour le blond derrière lui qui devait en jubiler, nul doute là-dessus… Il se retourna quand même pour soutenir son regard. Le sien devait être vide…
-Tu es sûr que… ? Non rien, laisse tomber…
Il poussa la porte d’un geste las comme s’il avait prix des années en quelques secondes avant de faire le premier pas dans la boutique. Là, il attendit que l’un des serveurs ne s’attarde sur leur cas. L’un d’eux rempli se rôle à la perfection. Les voyants au seuil de la boutique, il se dirigea vers eux.
-Je peux vous aider messieurs ?
Shane, le regard toujours aussi vide, croisa pourtant le regard du serveur. Celui-ci était loin d’être des plus professionnels, il leur jetait un regard en biais, sans doute surpris de voir un tel couple entrer dans la boutique. Ce n’était pas vraiment surprenant, d’une part les deux jeunes hommes qui se situaient devant lui étaient très différent l’un de l’autre et tout semblait les opposer, d’autre part il devait être habitué à une clientèle un peu plus aisé que ce militaire et ce jeune homme qui semblait n’être qu’un étudiant tout ce qu’il y a de plus banal. Shane se décida finalement à lui répondre, non sans que sa voix ne trahisse son désespoir.
-Une table pour deux en intérieur s’il-vous plaît…
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| Jesse McMillanburn the bitch down, I never will cross that bridge again
11.11.12 10:34 La légère brise effleurait son visage, faisant s’agiter paisiblement les mèches blondes qui encadraient son visage, en total contraste avec ce qui bouillonnait au fond de son corps. Il provoquait, lâchant des piques comme des gifles, de son ton parfois hautain, souvent moqueur, voire carrément mauvais par instant. Il voyait le gamin changer d’expression comme de chemises, la lueur dans ses yeux s’intensifier ou au contraire devenir moins effrayée. C’était tout un ballet de visages, toute une myriade de sentiments qui s’alternaient sur les traits changeants de l’autre. Et il se sentait tellement, tellement à sa place, à torturer un peu ce type. Dans sa tête, c’était juste une occupation comme une autre, juste une distraction : l’idée de ne pas épargner les gens lui semblait… Grotesque. A quoi bon se réfréner sur ses envies, ses pulsions ? On voyait bien ce que cela donnait chez la majorité des gens : le stress, la colère refoulée ; puis venaient les crises, les hurlements, les coups. Lui vivait ses colères et ses désirs au jour le jour, quitte à paraître extravagant ou imbuvable aux autres : il préservait tout simplement sa santé mentale, point final. Passer pour un sale type, le méchant de l’histoire, peu lui importait : il suivait juste sa ligne de conduite, à 100%, sans aucun répit, brandissant le poing ou élevant la voix s’il était nécessaire de le faire.
Silencieusement, il observa le brun tourner les talons, s’éloignant d’un pas sec et précipité vers la sortie du parc, avançant dans les rues sans lâcher un mot, sans jamais se retourner, espérant peut-être perdre le blond en cours de chemin. Peine perdue : Jesse le suivait comme son ombre, et s’il flânait parfois vers quelque chose qui différait de ses souvenirs, il s’arrangeant toujours pour garder un œil sur le dos du brun, s’amusant par moment à fixer la nuque avec une certaine férocité pour détourner ensuite le regard. C’était si amusant, les gens faibles. Faibles comme le garçon, incapable de se dresser et de balancer leurs quatre vérités aux autres, infoutus de ne pas courber directement la tête. Les gens étaient faibles, alors pourquoi s’échiner à ne pas en profiter ? Le faire était, à ses yeux, une solution beaucoup plus logique. Alors il s’engouffrait dans les portes ouvertes, apposant son contrôle et la terreur qu’il inspirait à ces gens-là pour en faire des pantins, des marionnettes sans fils qui agissaient exactement comme il le désirait. Les yeux fureteurs, un sourire torve se dessinant avec lenteur sur son visage en reconnaissant le quartier. Eh bien, il aurait non seulement un café, mais un bon café… Pas l’insipide jus de chaussette de l’armée auquel il avait tant bien que mal fini par s’habituer au fil des années, mais un vrai et délicieux café. L’eau soudainement à la bouche, il pressa le pas, arrivant rapidement aux côtés du brun qui inspectait les prix avec un air exorbité aux bords des traits qu’il parvint à retenir, histoire de ne pas passer pour un parfait abruti. Le blond, vaguement curieux, jeta un coup d’œil à la pancarte, retenant un sifflement admirateur devant le prix : huit dollars, une vraie somme pour ce que c’était. Le café avait intérêt à être parfait, à ce prix-là.
« Tu es sûr que… ? Non rien, laisse tomber… »
Il lui jeta un bref coup d’œil, laissant couler pour porter son attention sur le serveur qui s’était approché au geste du brun. La porte à présent ouverte, le blond s’y engouffra comme une tornade une fois le serveur près d’eux, pointant une table du doigt, parfaitement indifférent au regard en biais que l’employé avait posé sur le couple mal assorti qu’ils incarnaient ainsi qu’à la courte discussion entre les deux autres protagonistes.
« La table, là. »
Il parlait avec cette autorité au creux de la voix, comme le militaire qu’il était : il donnait les ordres et s’attendait à ce qu’ils soient suivis sans aucune discussion, sans que personne ne tente d’y trouver un sens ou de se rebeller. Quoique lui-même soit typiquement du type à justement rétorquer, mais ce n’était pas le sujet. Avec un grognement appréciateur, le blond se laissa d’emblée tomber sur la banquette, donnant un coup de pied dans la chaise en face de lui, restant vautré.
« Assis. »
Affalé, les jambes étendues dépassant largement sur l’espace réservé au passage, les mains appuyées contre sa nuque, il donnait l’image parfaite du voyou nonchalant qui était chez lui partout, sans montrer une once de la correction attendue dans ce genre d’endroit public. Le serveur s’approcha à nouveau d’eux, prudemment, laissant à nouveau son regard errer sur la paire qu’ils formaient, le brun et le blond, l’enfant sage et le délinquant. Il se pencha vers eux, son bloc note entre les doigts, la pointe du stylo effleurant les pages blanches, prêt à prendre en note leur commande ; s’éclaircissant la voix d’une légère toux discrète, il finit par demander poliment ce qu’ils désiraient.
« Café viennois pour moi. »
Parce qu’en plus, il ne faisait pas dans la dentelle, ne s’en faisant pas le moins du monde pour le porte-monnaie du garçon. Après tout, ce n’était pas lui qui payait, on le lui offrait généreusement, alors pourquoi se soucier du prix de ce qu’il commandait ? Une fois les commandes prises, le serveur s’éloigna, laissant à nouveau les deux hommes seuls. Prenant une mine affectée, le blond se redressa, appuyant maintenant ses coudes sur la table, appuyant la joue sur le dos d’une de ses mains, son regard ocre dévisageant sans gêne le garçon.
« Alors… Parle-moi de toi. » | | | 11.11.12 23:42 Sans attendre la moindre réaction du serveur pour que celui-ci les positionne, le blond pris immédiatement la parole.
« La table, là. »
Son ton se fit très rude, comme pouvait l’être celui de tout militaire. Shane surpris le serveur à jeter un étrange regard au blond, l’air de dire « Mais… C’est à moi de dire où je vous place ! ». Heureusement pour lui, il n’en fit rien et le blond eu l’air de ne pas se soucier le moins du monde de ce qui était sans doute un insecte à ses yeux. Shane se sentait vraiment mal en cette présence si peu amicale, il n’aimait vraiment pas l’aura que ce personnage dégageait ni du même coup, l’image qu’on en dégageait de lui-même qui fréquentait un tel… « Délinquant ». Et dire que l’armée était connu pour dompter toute sorte de personnage, pour les faire plier sous la volonté de la bête, de les garder sous leur joug… Et bien la personne qui se tenait derrière Shane était sans doute une exception. Cette attitude était bien prétentieuse pour le jeune homme en début de vie, bien plus que pour n’importe quel vétéran. Mais, une fois encore, Shane ne se sentait pas la force d’affronter son vis-à-vis. Il suivi donc la direction indiqué par celui-ci. Une fois devant la table, le blond se laissa tomber dans le canapé, qui pourtant devait être très entretenu avant de shooter littéralement dans la chaise en face de lui pour inciter Shane à s’asseoir. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au moins, il s’était donné la peine de bouger l’un des membres de son corps pour quelqu’un d’autre…
« Assis. »
Shane afficha un air surpris dans un premier temps. Puis il réalisa de mieux en mieux ce qui se passait. Depuis leur première rencontre, il avait joué le jeu de ce grossier personnage et avait été manipulé comme un pantin. Mais à présent, en plus, il recevait même des ordres. Même ces parents ne l’avait jamais traité ainsi. Son visage se crispa, il serra les dents et contracta son poing mais s’exécuta cependant, non pas sans envoyer l’un des regards les plus sombre qu’il pouvait à l’homme assis devant lui. Une fois dans la même position, il garda les mains sous la table, le regard toujours aussi noir, serrant les coutures de son pantalon. Ce n’était pas dans la nature de Shane de se présenter aussi sombre. Il était pourtant le stéréotype de la personne calme et posée en toute circonstance, ne s’énervant que très rarement. Mais le blond avait réussi cet exploit et il savait se montrer très fort dans l’exercice de convaincre par la force ainsi que la prestance. Le serveur revint vers eux. Cette fois, il avait l’air d’avoir compris la réelle nature et la dangerosité du militaire à son tour. Il avait l’air bien plus gêné et pour peu que l’on y fasse attention, on aurait même pu croire le voir trembler. Mais cette peur chronique laissait toujours la place à cette première curiosité qui l’avait sans doute poussé lui et pas un autre à s’enquérir de leurs volontés. Il demanda finalement à prendre la commande du drôle de couple.
« Café viennois pour moi. »
Shane déglutit à l’entente de ces mots. Le regard envahit d’une panique avare, il laissa son regard circuler sur toute la page de la carte avant d’arriver à la ligne énoncée par le blond. 10 dollars ! Il allait devoir débourser 10 dollars pour un individu impropre et horrible qu’il espérait ne jamais revoir ! Garder la tête froide, surtout garder la tête froide. Ne pas laisser transparaître ses émotions. Prendre du café ? Mauvaise idée, s’il voulait garder le contrôle de lui-même, mieux valait ne pas en plus ajouter des excitants à son système. Il inspira profondément avant d’expirer, faire retomber l’accélération de son cœur restait la chose essentielle. Il put alors répondre à son tour au serveur.
-Je vous prendrai une limonade s’il vous plaît.
Il trouva la force de formuler cette répondre avec un sourire avant de reposer sa carte. Après avoir noté quelques gribouillages sur le calepin qu’il tenait, était-ce vraiment nécessaire pour deux commandes aussi basiques dans un café quasiment vide, il fit demi-tour et repassa en coulisse pour préparer leurs breuvages. Le blond profita de cet instant pour prendre une position toute autre que celle qu’il tenait quelques instants plus tôt. À le voir, nul doutes, il voulait ouvrir le débat, débat qu’il savait que lui seul mènerait du début à la fin.
« Alors… Parle-moi de toi. »
Pourquoi au juste de toutes les questions au monde qu’il pouvait poser, avait-il choisi celle-là ? Ce n’était pas comme s’ils allaient se revoir par la suite, que pourrait bien lui apporter des réponses à ce genre de questions. Surtout que cet homme n’avait pas l’air du type à se souvenir de quelqu’un une fois que celui-ci avait disparu, le genre de type à jouer avec quelqu’un, le jeter, puis en prendre un autre, de toute évidence comme n’importe quel délinquant. Alors pourquoi lui ? Qu’avait-il fait ? Autant de questions que LUI aurait aimé poser mais mieux valait ne pas trop faire attendre l’horrible personne en face de lui au risque de vraiment avoir des problèmes. Après tout, ça n’allait durer que peu de temps. Le problème restait… Par où commencer ?
-Ben… Je m’appelle Shane, j’ai dix-neuf ans, je suis étudiant qui est arrivé il y a peu en ville et j’attends de pouvoir rentrer à l’université… Sinon, je n’ai pas grand-chose à dire, j’ai des parents cools et…
Il s’interrompit soudainement lorsqu’il entendit la porte du café claquer avec violence. Un homme furibond venait de rentrer dans le café, batte de base-ball à la main, et à voir qu’il possédait un jean troué, un pull délavé et une coupe complètement secoué, il ne devait pas s’agir là d’un ange tombé du ciel… Et le pire dans tout ça, c’est que, avec un regard ne laissant transparaitre aucune pitié, il fonçait vers leur table à eux. Si Shane n’avait pas été surpris et effrayé à la fois, il aurait été blasé. Une journée qui commençait mal ne pouvait que finir aussi mal… L’homme en question aplati, d’une patte d’ours fracassante, sa main juste devant le nez du blond. Un bruit sourd résonna dans toute la pièce. Le tenant du café ne tarda pas à commencer à taper un numéro sur téléphone mais en guise de réponse, l’homme lui jeta une chaise à la tête. Shane quant à lui, était totalement tétanisé, ne comprenant plus rien à ce qui se déroulait. Le monstre pris un ton grave gardant sa main juste sous le nez du militaire.
-Jesse sale enculé ! J'te jure que je vais t'faire payer pour la dernière fois ! T’es un homme mort !
En d’autre circonstance, Shane aurait peut-être réagi, même si le blond n’était pas un ami, il ne voulait pas non plus qu’il parte à l’hosto, mais la soudaineté de la situation ainsi que la masse de muscle en face de lui l’en dissuada, il ne trouva rien à redire, resta là comme ça penaud.
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15.11.12 11:43 Voir les gens plier l’échine devant plus fort qu’eux était un spectacle à la rare saveur dont il ne parviendrait jamais à se passer. Parce que plus que savoir que l’autre était plus fort, c’était surtout croire que l’autre l’était, qui comptait. Si vous preniez quelqu’un pour plus fort que vous, jamais vous ne tenterez de vous rebeller. C’était un constat simple et proprement enchanteur pour le blond : il était assez fou pour se croire supérieur à tous, alors jamais il ne courberait l’échine. Il donnait des ordres et voyait avec plaisir les autres y obéir machinalement, comme ce brun qui réalisait seulement qu’il avait tout le long joué le jeu du blond, lui obéissant presque aveuglément, guidé par un instinct de survie que personne n’aurait renié. Le voir comprendre, s’énerver, serrer les poings et les dents mais obéir sagement, c’était magnifique, sublime ; et ça confortait le blond dans ses envies de puissance. Un type aussi docile et obéissant ne pouvait pas être un des Monstres ; il se serait probablement suicidé en comprenant sa différence. Ou pire : pour ne pas blesser les autres ! Tranquillisé quant à ça, il le toisa un instant, notant son air sombre et renfermé, ses sourcils froncés, le pli contrarié sur son front et au coin de ses lèvres. Génial. C’était génial.
La commande passée – café viennois pour lui et une limonade, oui, une limonade pour le brun – le serveur s’éloigna pour préparer leurs boissons. Retenant une pique sur la limonade, le blond préféra se prélasser dans la confortable banquette, s’adressant à nouveau au brun pour lui dire de lui parler de lui, lui ordonner encore une fois, indifférent à la volonté du brun qui devait très probablement tendre vers une fuite désordonnée. Il voulait le déstabiliser, le forcer à se dévoiler, même pas dans le but d’enquêter ou de vérifier des soupçons, mais juste pour son plaisir, juste pour savoir, pour être au courant, pour l’ennuyer un peu et plus et avoir de quoi faire pression sur lui. Il attendait, posément, un sourire se dessinant sur les lèvres du blond. Shane, prénom peu commun, étudiant, probablement en attente de validation de son inscription à l’université. Ça ne serait pas dur de le retrouver parmi la masse d’étudiants de Madison, c’était certain. Il allait répondre quand la porte claqua violemment, le verre tinta un instant, menaçant de se briser mais tenant finalement bon.
Un type. Grand, en colère, batte de base-ball en aluminium, jean troué, pull délavé. Probablement pas rentré chez lui depuis un moment vu l’air un peu fou qu’il arborait : juste de la colère, de la rage et de la violence, se dirigeant vers eux en gueulant des insanités et des choses qui blessaient les oreilles du pauvre petit Jesse. C’était qui, lui ? Et pourquoi il se montrait aussi violent de si bon matin, hein ? D4ailleurs, il avait aussi agressé le gérant du café à coup de chaise. Merde alors, et son café viennois ? Ca, c’était inacceptable ! Il voulait son café. S’éclaircissant un peu, la voix, il leva ses yeux ocre sur le type qui l’avait soudainement agressé sans aucun raison.
« Mhh… Tu viens de ruiner ma chance d’avoir un café, là. »
Tranquillement, il étira ses jambes, les bougeant sans prévenir et fauchant à une vitesse phénoménale l’homme à la batte. Tendant la main, il agrippa les cheveux bruns, accélérant le mouvement et l’aidant à dire bonjour à la table, lui faisant même faire la bise. Un craquement sonore le fit sourire, allumant une légère étincelle dans son regard ocre. Quel joli son… Lâchant le corps un peu sonné qui chancela et s’effondra assis au sol, une main appuyée sur le nez dont s’écoulait des flots de sang, il se leva, filant un coup de pied dans la main qui tenait la batte et l’envoyant rouler un peu plus loin. Posant ses doigts dans un geste presque tendre sur le crâne, le genou qui vient faire coucou au visage ne l’était sûrement pas pour sa part. Il l’attrapa à nouveau par le col, lui cognant à nouveau la tête, machinalement, sur leur table, adressant un sourire quasiment joyeux à Shane.
« J’espère qu’c’pas un d’tes potes, hein, susurra-t-il, relâchant finalement le corps une dernière fois, agrémentant le tout d’un coup de pied à l’estomac motivé par la pure envie. Ce serait foutrement dommage de perdre quelqu’un de si… Sympathique. »
Il se relaissa tomber sur la banquette, gardant un œil sur l’homme qui comatait à demi sur le sol. Non, décidément, il ne le remettait pas ce type. Il esquissa un légère moue, se penchant et donnant de petits coups de pieds sur la jambe de son agresseur.
« Eh mec, t’qui au fait ? »
Pas de réponse. Il soupira, avisant le sang qui tachetait la table devant lui. Bon, l’incident était réglé… Et son café toujours pas là. Quel dommage. Il soupira, roulant des yeux.
« Eh gamin, tu saurais rien sur la blondasse du journal, Ace là, et le type, Leigh ? »
| | | 15.11.12 22:01 Une main toujours fermement posé sur la table, l’homme furibond était toujours tourné vers le dénommé Jesse qui daignât finalement lui accorder un regard presque indifférent, non pas sans avoir pris soin de s’être éclairci la voix.
« Mhh… Tu viens de ruiner ma chance d’avoir un café, là. »
Un rictus désagréable et menaçant se dessina sur le brun et rapidement, il lança un coup de tête en direction du blond. Du moins c’est ce qu’il lui avait semblé au début mais… Non… C’était autre chose… Shane perçut alors le mouvement de jambe très rapide du blond qui venait de faucher son agresseur. Dans un mouvement presque gracieux, il avait saisi les cheveux de celui-ci et lui avait écrasé la tête contre la table. Un craquement sourd se fit entendre qui fit sursauter Shane sur sa chaise. Une vibration inattendue se propagea dans tous son corps face à la violence de la scène. Complètement choqué, il leva le regard vers le blond… Il souriait… Un sourire victorieux affiché sur son visage… Cette étincelle dans son regard… Inconscient… Pire… Fou… Cet homme était fou ! Shane se figea d’autant plus sur sa chaise, incapable du moindre mouvement, assistant impuissant à toute la violence macabre dont Jesse faisait preuve sur l’homme qui était déjà presque complètement inconscient. Ce n’était pas une situation de légitime défense. Cette situation ressemblait bien plus à de la torture à sens unique. L’homme avait simplement choisi le mauvais adversaire… Comment un être humain fait de chair et de sang pouvait-il être aussi insensible ? Shane sut alors qu’il avait eu raison d’avoir peur dans ce parc, il avait perçu la même lueur dans son regard que celle qu’il possédait dans l’instant présent. Une lueur de folie. Celle d’un monstre qui se serait déguisé en être humain… Alors que la tête de l’homme, vaincu, heurtait une dernière et violente fois la table, Jesse tourna la tête vers Shane en lui lançant un sourire malsain.
« J’espère qu’c’pas un d’tes potes, hein ? Ce serait foutrement dommage de perdre quelqu’un de si… Sympathique. »
Shane jeta un regard inquiet à l’homme au sol. Il ne connaissait pas d’homme aussi violent, dieu merci, mais, à cet instant, s’il l’avait connu, il n’aurait même pas pu l’identifier. Le sang dégoulinait le long de son visage enflé de toute part. Sa chair était par endroit à vif et on ne voyait même plus son corps bouger au rythme d’une quelconque respiration. Shane s’inquiétait même pour sa vie.
« Eh mec, t’qui au fait ? »
Dans ces paroles, le militaire shootait impunément dans le corps presque sans vie de l’homme.Shane se mordit la lèvre inférieure. Trop c’était trop…
-T’es vraiment un malade…
Cette phrase lui avait échappé en un souffle à peine perceptible. Il s'agenouilla alors vers l’homme avant de toucher son cou pour tenter d’y trouver un pouls. Fermant les yeux, il sentit un léger battement et soupira de soulagement. Tandis qu’il sortait son téléphone et commençait à taper le numéro des secours, il lança au blond de façon sèche mais non agressive.
-Bien sûr que non je ne le connais pas, mais ce n’est pas une raison pour…
Il ne réussit pas à finir sa phrase. Sa mine était sombre. Il ne comprenait toujours pas les agissements du jeune homme, militaire ou pas. Il ne voulait d’ailleurs pas les comprendre, s’en sachant incapable. Il colla son mobile à son oreille mais se figea à la question suivante.
« Eh gamin, tu saurais rien sur la blondasse du journal, Ace là, et le type, Leigh ? »
La voix d’un homme résonna dans le téléphone demandant ce qui se passait. Mais Shane était incapable de répondre, déglutissant en analysant la question. Non ! De toute les question qu’il pouvait lui poser pourquoi avoir choisi celle-là ? Il avait tout fait pour ne pas y penser plus tôt, il se savait presque incapable de mentir. Et pourtant… Bien sûr, son esprit fit tout de suite le rapprochement entre « la blondasse Ace » et Alice. Il avait eu l’occasion depuis leur rencontre de voir sa photo dans le journal. Il fallait qu’il trouve une solution au plus vite ! Il ne fallait pas laisser le blond se rendre compte de quoi que ce soit. Lui montrer qu’il connaissait Alice, impliquait que d’atroces souffrances ne lui soient infligées, et ça, il n’aurait jamais pu se le pardonner. Il avait même plus peur de ça que de lui-même souffrir un tant soit peu pour avoir coopéré avec elle. Non il ne la connaissait pas ! Il ne la connaissait vraiment pas ! Ace ? Qui pouvait bien être cette personne ? Lui il ne connaissait qu’une Alice, une Molly, et une Moira en ville, personne d’autre !
-Non, je ne sais pas de qui il s’agit, il releva la tête lançant un sourire mais il doit s’agir de grands criminels pour être ainsi recherchés.
Alors même que ces paroles franchissaient ses lèvres, ayant même oublié qu’il avait toujours l’homme en ligne, il se tendit, ce genre de mensonges, auxquels Shane n’était pas habitué, engendraient un stress mêlé à un malaise intense, et à cela s’ajoutait la peur de Jesse et la peur pour Alice, tous ses sens étaient en alerte. Son esprit était presque près à le lâcher. Il fit alors un imperceptible mouvement en arrière par réflexe reculant son coude qui commença soudainement à le démanger. Il entendit soudain derrière lui le son d’un verre qui se brise. C’est à peine si le son, pourtant très nettement audible, avait attiré son attention. Sa situation étant déjà bien assez complexe. Il ne s’en était pas rendu compte, d’ailleurs qui l’aurait pu dans sa situation.
Pourtant, le verre n’était pas tombé par hasard, une chose ou une personne l’y avait forcé. Du moins c’est ce que quelqu’un de censé aurait pensé. Mais les faits étaient tout autres et d’autant plus complexes… Le léger mouvement de Shane avait entrainé quelque chose ressemblant à un léger mouvement de l’air. Cette « vague » s’était propagée dans le milieu aérien relativement rapidement, avant de heurter délicatement la première chose en travers de sa route… Un malheureux verre sans défense posé bien sagement sur une table. Cette onde presque imperceptible l’avait renversé, même si par la suite, c’était lui-même qui, entrainé par son poids, avait chuté se brisant sur le sol.
Heureusement, personne n’avait pu voir cet événement, il avait été bien trop rapide, se produisant de manière presque invisible. Seul un regard parfaitement affuté et surentrainé aurait pu saisir le moindre mouvement d’air de la pièce dans cette scène paranormale. Il aurait ensuite fallu que cette personne soit au courant de la situation de la ville, sinon elle n’aurait cru qu’à un simple rêve, chose qui aurait été sans doute d’autant plus probable que ce qui venait de se produire. N’importe quel esprit un tant soit peu réaliste aurait fait ce rapprochement, pensant s’être trompé, qu’il n’avait pas vu quelqu’un qui aurait fait tomber ce conteneur… Enfin, il fallait que cette même personne ait regardé Shane depuis le début de la scène pour pouvoir faire le rapprochement avec le jeune homme… Vraiment, il n’existait personne dans le café à cet instant capable d’un tel exploit… N’est-ce pas ?
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| Jesse McMillanburn the bitch down, I never will cross that bridge again
19.11.12 12:11 Il se sentait surpuissant. En cet instant, absolument rien n’aurait pu le dominer, absolument rien n’aurait pu le détourner de son but : faire mal. Juste ça. Juste faire souffrir ce type dont il tenait la tête entre ses doigts, cet homme qui ne ressemblait plus à grand-chose après être passé entre ses mains. Ceux qui disaient qu’une enfance ruinée suffisait à faire d’un homme un monstre se trompaient : Jesse était à lui seul la preuve qu’on pouvait être aimé et choyé, bénéficier d’une enfance heureuse et pourtant tout foutre en l’air pour une question d’égo, une question de ressenti. Parce qu’il ne le sentait que comme ça et pas autrement, parce qu’il ne se sentait jamais mieux que quand il pouvait constater qu’il avait le pouvoir entre ses mains, qu’il pouvait faire du tort à autrui sans jamais se soucier des conséquences ; même si elles lui retombaient parfois voire souvent dessus, ça ne l’arrêtait pas. Parce que dans sa quête pour conserver le pouvoir qu’il avait sur les gens, chaque échec était une leçon, pour peu qu’on s’arrête pour l’analyser. Et niveau échec, s’il en avait connu, il lui suffisait la plupart du temps d’une réussite telle que l’actuelle pour l’oublier : le brun était littéralement glacé de terreur, sentant sûrement confusément que se dresser face à la montagne de préjugés et de colère qu’était le blond serait probablement la dernière mauvaise idée qu’il aurait.
Le blond posait les questions d’une voix presque rêveuse, sans jamais attendre de réponse : parce qu’il s’en moquait, parce que ses questions étaient plus rhétorique qu’autre chose, parce que non, décidément, tout ce qui pouvait sortir d’entre les lèvres du brun ne l’intéressait pas. Sauf quand ils abordèrent la question des criminels. Parce qu’il l’avait vu frémir, parce qu’il l’avait vu déglutir du coin de l’œil, focalisant absolument toute son attention sur ces signes quasi-imperceptibles pour ceux qui n’avaient pas l’habitude de les décoder. Parce qu’il était désormais nerveux, le « Shane ». Assez pour se trahir par une voix qui se voulait plus assurée. Comme pour se persuader. Il avait tenté de surmonter sa peur pour mentir et Jesse le sentait, confusément. Il savait. Il connaissait un de ces… Monstres. Les sujets 1 et 2, comme on s’était pris au jeu de les surnommer, à la base. Rapport au 0, ce type qui avait tout déclenché. Mais ce n’était pas le sujet.
« Tu ne sais pas, hein, chuchota-t-il d’une voix doucereuse, ses yeux ocre se réduisant à deux fentes indéchiffrable tandis qu’il joignait les mains sous son menton pour y appuyer sa tête. Tu ne sais pas, ou plutôt… Tu veux me le faire croire. Pas vrai, Shane ? »
Un verre trembla, tomba, se brisa. Il ne l’entendit pas. Ne le vit pas. Tout à fait concentré sur le garçon devant lui. Désormais totalement immergé dans sa quête au monstre, l’idée que l’autre puisse en être un ne l’effleura même pas : un type aussi couard ? Impossible. Ce serait remettre trop de choses en questions. Et il n’était pas d’humeur à le faire : il lui fallait des certitudes, pas des suppositions. Et il en avait deux, désormais : le garçon savait des choses au sujet des fuyards et pis, en connaissait probablement un des deux pour être aussi mal à l’aise. Et c’était ça que voulait savoir le blond, quitte à abandonner sa fausse paix à l’égard du brun pour des arguments plus musclés. Il en avait déjà fait étalage juste avant, comme le corps tremblotant de l’autre en témoignait au sol, non loin d’eux ; pas sûr que le brun se laisse aller au jeu du mensonge et de la tromperie en sachant ce qu’il risquait. A moins qu’il ne se sente des élans héroïques ? L’idée fit cruellement sourire le blond : l’autre était probablement trop lâche pour se sentir touché par une envie de jouer au héros. Pas assez stupide non plus, quoi qu’on en était jamais très sûr avec les gens, de nos jours.
S’il avait ce qu’il en était en réalité, il aurait été très probable qu’il se focalise moins sur la peur du garçon et plus sur sa gestuelle. Peut-être alors aurait-il remarqué son mouvement de recul, son geste. Il aurait très certainement fait le rapprochement avec la situation de la ville et il se serait levé pour attraper ce Monstre en devenir qu’était son interlocuteur. Sauf que Jesse était comme un enfant, ne se focalisant que sur une chose à la fois, généralement celle qui éveillait sa colère. Et en ce moment, c’étaient les mensonges de l’autre qui le faisait bouillonner, et non l’existence d’un quelconque pouvoir. Alors il ne remarqua rien, ne fit pas le lien. Préférant cibler toute son attention sur le garçon et gommer ce qui se passait autour d’eux.
Même si cela pouvait sans aucun doute lui causer du tort.
« Allez. Dis la vérité, et je ne te ferais pas trop mal… »
Il avait l’air d’un innocent garnement, avec son regard plissé, son sourire en coin. Quoiqu’un coup d’œil plus approfondi aurait pu faire trembler devant l’éclat malsain de ses yeux à demi-cachés par ses paupières, devant la courbe cruelle de sa bouche. On lui donnerait le bon dieu sans confession au premier regard seulement.
| | | 19.11.12 23:47 Le son du verre qui se brisait en même temps que l’esprit de Shane… Les paroles du mobile qui étaient à peine audible, masquées par le battement du sang dans les tempes, tel un tambour situé à l’intérieur de la tête. La sensation que le temps c’est figé en même temps que l’esprit. Une impression que la terre s’arrête de tourner, d’assister irrémédiablement à une scène à des lieux de son propre corps. Cet homme nommé Jesse l’avait compris… Il avait tout compris… Le timbre de sa voix ne laissait aucun doute. Bien sûr, il ignorait encore toute l’aventure de Shane et Alice, mais il savait déjà qu’il cachait l’existence d’un criminel. Tout n’était qu’une question de temps avant qu’il ne s’en prenne à lui et lui fasse avouer le reste. Shane était encore à genoux au sol devant le corps étendu de l’homme qui venait sans doute de devenir son prédécesseur. Peu importe ce qu’il pourrait dire à présent, le blond ne l’écouterai plus et peu importe ce qu’il ferait, il ne pourrait pas se défendre. Le militaire était un plein droit d’agir comme bon lui semblait depuis qu’il avait compris le manège, et nul doute qu’il allait s’en donner à cœur joie… Comment la journée avait pu aussi mal tourner ? S’il avait, su, il aurait renvoyé Jesse dès leur rencontre dans le parc, quitte à se faire tabasser… Sa lâcheté naturelle allait lui coûter très cher… Il aurait voulu démentir, objecter, exprimer son opinion, mais aucun mot ne lui sortait de la bouche, rien que de vains balbutiements… De toute manière, il était trop tard… Son esprit ne pouvait nier plus longtemps le rapprochement qu’il avait fait auparavant entre Alice et son nom de famille. Il était clair à présent que, par sa simple existence, il mettait en péril les secrets que la jeune fille lui avait révélés. Et ceux-ci n’étaient pas maigres. Il connaissait son pouvoir, la localisation de son ancienne maison à laquelle elle pouvait passer, sa cachette dans la forêt et même le fait qu’elle se tapissait dans un réseau de galeries souterraines. Si la moindre de ces informations lui échappait, la jeune fille serait retrouvée en moins d’une journée… Le blond était assis sur sa chaise le regard fixé vers le brun toujours aussi perdu. Un sourire se dessinait sur son visage tandis que Shane frissonnait. Mais, de simples paroles peuvent retourner une situation. Il était fort à parier que le blond ne les auraient pas prononcé s’il avait su ce qu’elles allaient engendrer. « Allez. Dis la vérité, et je ne te ferais pas trop mal… » Il ne lui ferait pas trop de mal ? C’est donc que de toute façon, le jeune homme n’avait aucune intention de résoudre la conversation de manière pacifique. Ce peu de mots firent comprendre à Shane la gravité de la situation, son corps lui revint entièrement. Il voulait que Shane vende Alice, la personne avec laquelle il se sentait le plus proche depuis sa séparation avec sa famille ? Cette jeune fille qui finalement ne pouvait que fuir des personnes comme ce Jesse, qui ne laissait pas à la moindre personne l’occasion de se justifier ? Une poussée d’adrénaline monta en lui tandis que son poing se serrait. C’était à cause de gens comme lui qu’Alice vivait se cauchemar perpétuel, à cause de gens comme lui que Shane ne pouvait pas partager une vie paisible avec une amie qui lui était chère, à cause de lui que la vie en ville pouvait être aussi horrible… Il se leva lentement fermant les yeux. Il desserra le poing, soupira profondément pour faire le vide dans son esprit. Puis il ouvrit à nouveau les yeux, soutenant le regard de l’homme dérangé qui lui faisait face. Son choix était fait. -Tu veux la vérité, hein ?... D’accord, si ça peut te faire plaisir…Il agrippa sa chaise de sa main gauche laissant un nouveau soupir traverser ses lèvres. Son regard se raffermit alors, l’adrénaline se déversa à nouveau dans ses veines et les muscles de son corps se tendirent en vue de la prochaine manœuvre. -Tu peux toujours courir pour que je révèle quoi que ce soit !À ces mots, il tira violemment la chaise pour la faire tomber en travers du chemin de Jesse pour que celui-ci ne puisse le rejoindre facilement. D’un bond en arrière, il se retourna pour commencer à courir en direction de la sortie. La course était le domaine en lequel il avait le plus confiance, il se savait très rapide et endurant. Même s’il n’avait pas l’entrainement militaire du blond, il avait couru pendant des années, et en termes de sprint, il était quasiment sûr et certain de ne pas pouvoir se faire rattraper. Cependant voilà, tout ne se passe pas toujours comme prévu… Après quelque pas, il trébucha sur un obstacle qu’il n’avait pas soupçonné, la batte de Baseball que l’autre homme avait emmenée. Son corps partit vers l’avant alors que ces mains tendues devant lui le faisaient se rattraper à une des tables rondes du café. Après s’être empêché de tomber in-extremis, il poussa avec force sur ses deux bras pour se remettre d’aplomb. Seulement voilà, la manœuvre lui avait fait perdre quelque secondes extrêmement précieuse dans l’urgence de la situation. Il relança sa course d’élan, s’accrochant à l’espoir que la chaise avait suffisamment retardée le militaire, mais n’osant cependant pas prendre le temps de se retourner pour vérifier la distance qui les séparait. Il continua dans sa lancée, tendant sa main droite à quelques centimètres de la poignée qui signifiait sa libération… - Spoiler:
Désolé, pas super long mais bon tu as de quoi t'amuser avec Shane par la suite, tu as carte blanche ^^
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28.11.12 12:00 La colère. Elle était là, tapie comme une bête sauvage au creux de son être. Elle avait toujours été là, du plus loin qu’il s’en souvenait. Elle se dirigeait contre absolument tout et n’importe qui, gonflée par l’égo de ce gosse blond qui ne supportait pas qu’on lui résiste, qu’on lui dise « non », que l’on s’oppose à sa volonté. L’idée que ce gosse, ce mioche de même pas vingt ans avait osé lui mentir commençait à doucement mais sûrement le titiller, rendant sa voix acéré, ses gestes secs et saccadés. Il avait menti ; et maintenant, Jesse se retrouvait à devoir le convaincre qu’il ne lui ferait pas de mal. Mais l’un comme l’autre savait que c’était un mensonge : le blond avait bien démontré qu’il aimait faire mal, qu’importe le fait d’être rabroué après ou non. Et pourtant… Sans le savoir, il ne contrôlait plus rien. Le verre n’était que le prémisse de quelque chose de bien plus grand, de bien plus fort ; mais il n’en avait aucune conscience, obsédé qu’il était par le brun. Rien d’autre ne comptait, le lieu, le temps : oublié qu’ils étaient dans un café, oublié le corps de l’autre dans les vapes, oublié le serveur, oubliées toutes ces choses sans intérêt. Il n’existait plus que sa colère, celle qu’on lui ait menti, celle que l’autre pense pouvoir échapper à son contrôle. Il ne lui permettait pas ; pis, il le lui interdisait.
« Tu veux la vérité, hein ?... D’accord, si ça peut te faire plaisir… »
Il allait avouer ? Blague. Pauvre, pauvre chose pleine de crainte et de déférence. Il n’était même pas amusant, à penser pour le feinter, à penser qu’une fausse soumission suffirait pour contenter le blond. Il n’était qu’un imbécile, qu’un bâtard de plus dans ce monde, qui pensait pouvoir le défier. Il allait s’en mordre les doigts. Amèrement.
« Tu peux toujours courir pour que je révèle quoi que ce soit ! »
Ce n’était même pas surprenant. Il était tellement, tellement pitoyable et pathétique. Tellement prévisible. Sans même bouger, le blond le regarda renverser la chaise et courir vers la sortie. S’il avait réussi sa fuite, probablement que le blond aurait bondit à sa suite, se lançant dans une course poursuite qu’il aurait immanquablement gagné parce qu’il était Jesse et que rien ni personne ne peut être meilleur que lui. Et dans le cas très improbable où l’autre lui aurait filé entre les doigts, il l’aurait laissé s’enfuir, feignant le renoncement pour mieux le traquer. Il l’aurait suivi jusque chez lui, à son université, dans la rue, là où il faisait ses courses, se montrant sur tous ses chemins pour faire grimper la tension, puis il l’aurait attrapé et aurait pris un malsain plaisir à lui montrer qui commandait. Sauf que rien ne se passe jamais comme prévu. Et parfois, le destin décide d’aider celui qu’il ne faudrait pas. Alors il le regarda bondir et s’enfuir, puis glisser puis glisser lamentablement sur la batte de baseball oubliée, lui faisant perdre quelques précieuses secondes. C’était fini, over. Il était foutu. Le sourire qui barra alors le visage de Jesse valait peut-être bien celui d’un gosse devant son cadeau de Noël. Un cadeau de Noël grandeur nature, remuant et bruyant. Le pied.
Jesse se leva seulement, tendant une main pour redresser la chaise du brun, la saisissant par le dossier et la soulevant, la balançant à bout de bras pour finalement la projeter sur le brun. Avec un sourire satisfait, il entendit le sourd craquement du bois contre le dos du garçon, une joie sauvage s’affichant sur son visage en voyant le brun s’affaler sur le sol. Il chantonna doucement en s’approchant du garçon, un « gagnéééé ~ » légèrement chantant relâché par sa voix grave, comme un enfant qui parvient enfin à son but. Il s’approchait, lentement, se mordillant la lèvre en contemplant le corps au sol, ne sachant par où commencer. Il fit claquer classe sa langue contre son palais, comme s’il s’adressait à un enfant récalcitrant.
« Tutututut… T’pensais vraiment p’voir m’échapper ? Vraiment ? Il eut un léger rire, presque joyeux. Tu ne t’pas dis qu’c’tait stupide et totalement inutile ? »
Tant de choses à faire, tant de possibilités ! Les yeux ambrés se décidèrent pour une main impudemment éloignée du corps. Sans lui laisser le temps de réagir, il écrasa les doigts délicats tandis qu’il lui parlait, sentant les os gémir et craquer sous son poids. Il y resta quelques longues secondes, s’assurant de bien avoir broyé les os pour enfin retirer son pied, sans même admirer son forfait, s’en étant déjà désintéressé. Le blond laissa son regard vagabonder un instant sur l’autre, le coin de l’œil attiré par un reflet brillant : la batte en aluminium. Les yeux luirent un instant tandis qu’il se baissait, attrapant l’instrument du bout des doigts, une moue au bord des lèvres.
« T’sais, j’ai jamais été très bon en bas’ball. Trop chiant pour moi. T’jours d’voir jouer en coop’, t’jours d’voir faire gaffe aux autres… Casse-couilles. P’tant, j’étais très bon pour manier la batte, t’sais. L’meilleur presque. C’tait génial d’avoir c’truc. Tu t’sens tout puissant sur l’terrain… Mais frapper dans une balle, c’trop chiant. T’veux voir ? »
Il brandissait la batte, affermissant sa prise dessus. Puis il l’abattit, presque gentiment – de quoi lui faire un ou deux bleus sur l’abdomen. « T’vois, comme ça. T’lèves bien la batte, t’la tient ferm’ment… Puis on l’abat. Et on r’commence. »
Il frappait de plus en plus fort, variant les endroits – l’abdomen, le torse, le bras, la jambe…
« Et quand l’aut’en a bien marre, t’lèves bien haut et… »
Joignant le geste à la parole, le blond leva la batte.
« … Et t’frappes. »
Il la rabaissa avec violence, visant avec une cruelle précision le bras gauche du garçon. Autant faire en sorte que le bras ressemble à la main, n’est-ce-pas ? | | | 11.12.12 15:38 Le bras tendu, les doigts effleurant la poignée, Shane s’attendis à sentir le contact du métal sur le bout de sa main… Mais pourtant, c’est un autre contact que lui indiquèrent ses sensations… Un contact dans son dos ? Pourquoi ? La porte n’était-elle pas devant lui ? C’est alors, seulement, que la douleur lui traversa l’intégralité du dos. Ses pieds s’emmêlèrent et il bascula avant que le haut de son crâne ne vienne brutalement cogner la vitre, la faisant éclater sous la violence du choc. Un mince filet de sang coula le long de tête, son esprit en fut sévèrement toucher. À demi-conscient, Shane savait toujours aussi bien qu’il ne fallait pas traîner, mais son corps se refusait à lui obéir normalement. Comme si toutes ses facultés à le contrôler étaient erronées. Bouger sa main droite… Non, elle ne se trouvait pas ici… Le bras gauche… Non, c’était le droit… Finalement, il ne put que se retourner à plat dos avant que seule sa tête ne lui obéisse, lui permettant d’observer la responsable de cet état. C’était donc une chaise ? Comment était-ce possible ? Une chaise est un accessoire utilisé pour s’asseoir non ? Pourquoi serait-elle venue l’arrêter ? Mais un chant inquiétant annonçant une victoire et des pas qui craquèrent sur le verre brisé lui firent comprendre ce qi venait de se passer.
Il fallait à tout prix qu’il s’en aille, seulement voilà, il n’était pas en état. Le flou dans lequel il se trouvait lui intimait de ne pas bouger, de rester dans sa position et d’attendre son heure.
« Tutututut… T’pensais vraiment p’voir m’échapper ? Vraiment ? Tu ne t’pas dis qu’c’tait stupide et totalement inutile ? »
Oui il avait escompté s’échapper, malheureusement, le destin semblait ne pas vouloir lui sourire… Il aurait dû deviner dès l’instant où il avait rencontré Jesse, dans le parc, que la situation n’aurait pas pu se terminer d’une autre façon. Depuis le début, tout avait mené dans cette seule et unique optique. Mais naïvement, il avait pensé pouvoir s’en échapper, pouvoir prendre du recul avant de lui glisser entre les doigts… Mais l’on n’échappe pas aussi facilement au destin… Quand enfin on commence à avoir de l’espoir, c’est le moment que choisit le destin pour nous mettre un grand coup dans le dos. L’image ne pouvait être plus appropriée. Donc oui, la conclusion est que son acte avait été totalement inutile, vu sa position, il ne pouvait le nier. En revanche, pour la stupidité, il y avait à redire. Il aurait été bien plus stupide de rester en présence de ce fou furieux… Mais ce n’est pas comme si la question avait vraiment de l’importance.
Shane commença à tenter de prendre appui sur sa main gauche. Il lui fallait se relever, même si cette même main bougeait bien lentement et que prendre appuie dessus semblait mal parti… Trop mal parti à vrai dire… Soudain, sans crier garde, il sentit la pression violente d’une semelle sur celle-ci. Le flou dans lequel il avait été jusqu’à lors se dissipa d’un coup, laissant place à la cruelle réalité. Un à un, il sentit lentement ces os commencé à céder sous le poids de leur agresseur. Une douleur intense partit du bout de sa main pour lui communiquer tout ce qui se passait. Un os qui craque, puis un autre puis des dizaines avant que plus rien ne puisse craquer. Un hurlement emplie la salle entière, un hurlement aussi désespéré qu’effrayant, ce même genre de hurlement qui vous donne des frissons lorsque vous l’entendez, sans même entrapercevoir ce qui se passe. Le pied finit par se lever. La main quant à elle était méconnaissable, elle était rougie et enflée par la pression, les doigts, eux, partaient en tous sens pointant chaque recoin de la pièce.
Les larmes aux yeux, Shane tenta de son autre main de constater les dégâts qu’il avait pu subir. Il était littéralement incapable de ressentir la moindre douleur de sa main gauche, comme si celle-ci avait décidé de mettre en pause tout son ressenti. Aucun doute, ses os étaient dans un sale état, il lui faudrait un moment pour récupérer. Son attention toute entière était tournée vers sa main meurtrie, pourtant, en entendant la voix du blond, un nouveau vent de panique souffla tout entier sur le corps tremblant de Shane tandis que sa tête se tournait dans sa direction mais lentement… Très lentement… Comme si la lenteur de sa faculté intellectuelle à comprendre ce qui allait se produire allait faire arriver cet évènement tant redouté un peu plus tard. Mais les choses ne se passe pas comme ça, même pendant que notre propre corps joue à retardement, les conditions temporelle de l’extérieur reste les mêmes…
« T’sais, j’ai jamais été très bon en bas’ball. Trop chiant pour moi. T’jours d’voir jouer en coop’, t’jours d’voir faire gaffe aux autres… Casse-couilles. P’tant, j’étais très bon pour manier la batte, t’sais. L’meilleur presque. C’tait génial d’avoir c’truc. Tu t’sens tout puissant sur l’terrain… Mais frapper dans une balle, c’trop chiant. T’veux voir ? »
Que voulait-il di… Et puis soudain un coup dans le ventre. On aurait pu dire peu violent pour commencer mais si un jour vous prenez ne serait-ce qu’un petit coup de cet objet d’aluminium, vous comprendrez qu’on ne peut plus parler de « petit coup ». La pression d’air qu’il avait accumulé pour pouvoir récupérer de l’oxygène s’éjecta d’un coup de ses poumons. Tandis que les larmes coulait de plus belle de ses yeux, brouillant sa vue du monde externe. Puis un coup, puis deux, plus le nombre de coup subit augmentait, plus leur puissance s’amplifiait. Shane n’aurait pas sût dire au bout du compte où il avait le plus mal. Il ne savait plus lui-même simplement où il n’avait PAS mal… Tout son corps se concentrait simplement sur la douleur, il aurait pût croire être tombé en enfer pour peu… Cela faisait un moment qu’il avait cessé de hurler, après les dix premiers coups pour dire vrai, comprenant que l’air était précieux pour le maintenir en vie. Puis enfin, la vague incessante s’arrêta, laissant un Shane complètement meurtri, à peine capable de bouger. Pourtant, ce n’était pas fini…
« Et quand l’aut’en a bien marre, t’lèves bien haut et… »
Il entraperçu dans le remous de l’eau de ses larme quelque chose de gris qui s’élevait.
« … Et t’frappes. »
La puissance du choc qui s’éclata sur son bras gauche fut telle que le corps entier de Shane se retrouva décalé de plusieurs centimètres par rapport à la position initiale. Une douleur intense, plus intense que toute celle qu’il avait ressentie jusqu’à présent puis… Plus rien… Si Shane avait pas un jour sentit qu’il possédait un bras, alors il aurait pensé qu’il n’en avait jamais eu. Il sanglotait, du fait de la douleur, mais aussi de la peur de mourir. Il n’avait jamais voulu ça… Pourquoi étais-ce tombé sur lui ? Qu’avait-il fait de mal ? Ah oui… C’est vrai… Il avait caché des informations sur Alice… Alice… Shane était convaincu que lorsque le brun refuserait catégoriquement de l’aider ne serait-ce qu’un peu, car sa volonté à ce sujet restait inébranlable, il serait un homme mort. Si jamais il mourrait en la sauvant, serait-elle heureuse ? Se souviendrait-elle de lui comme du garçon qui s’est fait torturer mais n’aura rien dit jusqu’au bout ? Puis une inquiétude lui traversa l’esprit… Ce Jesse... Il n’était pas du genre à abandonner ses recherches pour si peu. Il aurait enquêté et finit par apprendre que Shane lui apportait des provisions en secret… Il se retourna sur le flanc droit pour tenter à l’aide de sa seule main et de son seul bras valide, de se redresser. Malheureusement, la plupart du temps, il s’écroulait misérablement avant de retenter de plus belle. Il n’avait nul besoin de faire abstraction de la douleur, il ne la ressentait plus, fixé uniquement sur sa volonté. Il finit par réussir à se remettre sur ses deux pieds, chancelant à moitié. Pourquoi le militaire l’avait laissé se relever, Shane n’en avait aucune idée mais de toute façon, l’un comme l’autre savait que Shane ne pourrait rien faire. S’enfuir ? Impossible… L’affronter ? Une simple blague. Comment aurait-il pu une seule seconde imaginé pouvoir se défaire de cet homme à la base ? Alors en plus dans son état.
Pourtant, Shane serra le poing, une colère intense déformait son regard et crispait sa mâchoire entière. Il avait fait un effort surhumain pour ne pas parler mais tout ceci risquait de ne servir à rien. Sa frustration était intense, plus rien ne comptait que cette personne en face de lui. S’il était un homme sur terre qu’il ne pouvait pardonner c’était bien lui !
-Tu… Ne… Touchera… Plus… personne !
Et même si ce coup de poing qu’il venait de déclencher de son bras droit ne servait qu’à soulager son propre esprit, alors ce serait plus que suffisant. L’homme ne silla même pas, ne tentant absolument rien pour esquiver le coup dans laquelle Shane mettait tout sa force. À quoi bon ? Il était tellement faible… Le poing alla se loger au centre de la tête du blond. Pourtant, le blond décolla du sol… Comment était-ce possible ? Logiquement, rien de moins faible ne pourrait l’affecter. Mais alors, une onde, comme une bourrasque emportant tout sur son passage souffla sur le militaire. Un choc d’une extrême violence venait de s’exécuter sur lui et celui-ci planait littéralement à travers la pièce, emportant toute table et chaise qui avait le malheur de traîner sur sa route… Il finit enfin son parcours aérien en s’écrasant contre le mur. Mais, avant que Shane ne puisse comprendre ce qui venait de se passer, une douleur atroce lui traversa tout le bras droit. Comme si un géant l’agitait dans les airs comme une vulgaire poupée de chiffon par ce même bras. La douleur de l’instant était encore plus effroyable que les coups dont il avait payé les frais avec la batte et il trouva la force de hurler une dernière fois en agitant vainement son bras droit dans les airs, incapable de se servir du gauche pour le contenir. Comment ? Pourquoi ? D’ailleurs que venait-il de se passer, d’où sortait cette… Chose ? De son bras droit ? Mais c’était impos… Cette douleur lui parut alors nostalgique… Comme si… Non… Le policier n’était donc pas tombé par hasard cette fois-là ? Et s’il n’avait pas trébuché mais qu’on l’avait fait trébucher ? Et si après la fille qui peut découvrir la vérité et l’homme fumée il y avait… Shane compris alors ce qui lui arrivait. Il lança un regard plein de surprise et d’appréhension face au blond, soutenant son regard une dernière fois, avant de détourner les talons et de courir du mieux qu’il pouvait, laissant ses bras pendre le long de son corps…
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13.12.12 18:59 La douce mélopée des bruits d’os brisés ; le tendre bruit des pleurs et des cris. C’étaient des sons dont il ne pouvait se passer : voir la douleur, la peur s’inscrire sur le visage du brun, voir les larmes dévaler son visage. Et puis le silence : puissant, parfait, uniquement brisé par le bruit sourd du bout de la batte qui frappait contre le corps fragile. Il se sentait si fort, si puissant ! Le sourire qui déformait alors son visage voulait tout dire ; et la fougue avec laquelle il abattit cette dernière sur le bras du garçon ne pouvait détromper personne : il prenait du plaisir à faire ça. Un plaisir monstre, incontrôlable ; une jouissance dangereuse dans tout ce qu’elle représentait. Puis il recula, observant avec l’avidité d’un enfant noyant des fourmis le garçon tenter de se redresser pour s’écrouler misérablement. Et pourtant, pourtant, il fallait croire que même le plus faible des hommes avec encore quelques ressources : il le laissa se redresser, ayant même l’outrecuidance de reculer d’un pas, comme si le fait qu’il se remette debout ne le concernait absolument pas. Une larve qui se tenait debout, quel miracle… Il n’en serait que plus agréable que de la remettre à sa place.
Avec cette curiosité toujours aussi malsaine qui le caractérisait, il s’autorisa un sourire cruel en le voyant serrer le poing, en voyant la colère s’enflammer aux creux des iris sombres. Il eut même le culot de lui dire qu’il ne touchera plus jamais personne ! Vraiment, les larves ne connaissaient plus leur place. Pourtant, le blond resta étrangement silencieux, penchant même la tête sur le côté, étudiant la rage du garçon. Il vit le poing arriver vers son visage avec une nonchalance certaine, certain qu’il était que ce dernier ne lui ferait absolument rien vu l’état du garçon. Et c’était ce qui aurait dû arriver. Normalement, le poing aurait dû cogner contre son visage, lui faisant aussi mal que le souffle du vent. Puis il aurait écarté cette main comme un fétu de paille et aurait continué son triste ouvrage. Oui, cela aurait dû se dérouler ainsi et pas autrement. Mais la réalité avait décidé de modifier les règles, cette chienne. Parce que les choses n’étaient plus comme avant, parce que quelqu’un dans ce vaste univers avait décidé que les lois avaient changées. Sans comprendre comment, le blond se retrouva dans les airs. Son regard acéré se vrilla sur le brun, ses lèvres s’agitant frénétiquement tandis que son esprit hurlait des « MONSTRE ! MONSTRE ! » sans laisser la place à autre chose. C’était un monstre. Ce mec était l’une des choses qu’il traquait sans relâche. Il lui avait menti, il l’avait trompé. Il le payerait. Cher.
Et ç’aurait même pu se faire immédiatement. Si la nature avait été bien faite, le blond serait retombé pas trop loin, sans trop se faire mal. Et il aurait alors pu faire payer à ce monstre tout ce qui était arrivé. Il aurait pu lui montrer qu’on ne se jouait pas impunément de lui. Mais rien n’était bien fait aujourd’hui : il percuta le mur, sa tête cognant violemment contre celui-ci, retombant dans une vague de meuble. Un craquement atroce retentit et le noir l’envahit. Plus tard, il se vengerait. Il allait graver à même son esprit le visage de ce type, il allait le traquer, le rechercher pour lui faire payer cet affront. Mais pour le moment… Il y avait ce noir presque confortable. Il allait attendre. Prendre son mal en patience…
A l’extérieur, hors de cette catatonie, il y avait le brun qui fuyait. Il y avait le café, totalement dévasté. La police qui arrivait, à quelques rues de là. Il y avait le corps inconscient du blond, sa jambe tordue dans un angle anormal… Il y avait un vague malaise, qui semblait émaner de la ville elle-même. Mais tout cela serait pour plus tard.
Parce que lui ne voyait que cela. Ce noir… Juste le noir. | | | |
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