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I just try to be nice ! [ Alexander J. Cooperson ]
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11.09.12 17:43
♦ Trop de gens, tue les gens. ♦


Je m'étais implanter à Portland depuis presque un an aujourd'hui. J'avais débuté, comme tout le monde, au bas de l'échelle, je n'étais qu'un simple associé. Aujourd'hui je les dirigeais, oui, il ne me manquait qu'un élève pour devenir un associé principal au sein du groupe dans lequel je travaillais. J'atteignais mon but, ce n'était pas mon genre de trimer pour les petites affaires. J'avais bien sûr du passer par là mais les pro bonos m'ennuyaient maintenant. Je les déléguais aux associés, aux jeunes sortant de toute les meilleurs universités du pays rêvant d'un jour d'être les meilleurs. Manque de chance, j'étais là avant. Tout se déroulait parfaitement dans ma vie quotidienne, mes relations avec les collègues mélangeaient respect et crainte. La plupart des gens que je côtoyais étaient en dessous de moi hiérarchiquement parlant, la nature humaine les obligeaient à être des plus sympathique même s'ils en avaient pas envie. Désespérant, mais je n'étais pas vraiment là pour m'amuser après tout. Je n'étais pas ce genre de personne, ces gens qui n'ont aucun mal à discuter et raconter leurs vies, moi j'avais des blocages, je détournais l'attention de moi car j'étais presque effrayé de devoir justifier mes choix. J'aimais bien discuter de tout, de rien, mais quand ça devenait trop personnel j'étais mal à l'aise. Je suis quelqu'un de social pourtant, c'était juste qu'il ne fallait pas dépasser certaines limites dans la discussion. Mais bon, j'y arriverais sûrement un jour.

Ouvrant les yeux, j'étais allongé dans mon lit. Mon réveil n'avait pas encore sonné, je regardais l'heure et il me restait bien une demi heure avant d'aller bosser. Voilà ce que je me disais, et ce, presque tous les matins. Mais je me souvins soudain que j'avais gagné ma journée. Ces jours comme celui-ci arrivaient de temps en temps, mais il fallait avouer que c'était vraiment mieux de ne pas perdre le pari. Que je vous explique, le patron, dirigeant de la firme, celui qui a son nom sur le haut du building, lui même, lançait un jeu. Il rassemblait les associés voulant jouer, posant des questions ou posant une affaire à résoudre. Et vous l'aurez compris, celui qui gagne a sa journée, les autres font le travail du gagnant. C'était sympa, en un an que j'étais dans cette boîte c'était grâce à ces petits jeux que je me rapprochais des faveur du gérant. Je ne perds pas, si je joue les autres peuvent déjà commencer à faire mon boulot. C'était comme ça, presque comme si je n'avais pas le choix. Mon éducation était celle là, et je l'avais accepté depuis longtemps. Le matin était donc arrivé, j'étais réveillé bien trop tôt pour cette journée qui aurait du être une de ces journées où on dort ! Mais en même temps je pourrais en profiter au maximum, et faire quelques trucs que je n'avais plus fait depuis mon enfance. Souriant, trépignant d'impatience après cette idée, je me hâtais de me lever. Je me sentais bien, je prenais un costume sombre, comme à mon habitude. Le posant dans la salle de bain, je faisais couler l'eau le temps que j'enlève ce qui me sert de pyjama. Je me douchais, m'habillais, finissant de me préparer, je rassemblais mes affaires et sortis de mon loft. La journée pouvait commencer.

Sur toute cette année dans cette nouvelle ville de Portland, j'avais mes petites habitudes. Je marchais en direction de la boîte, achetant le journal d'aujourd'hui, et je m'arrêtais tout le temps au même café. Très sympathique, j'étais devenu un habitué. Et même si je n'aimais pas l'idée routinière, je considérais ça plus comme un rituel, une habitude obligatoire pour passer une bonne journée. Même ce jour sans dossier n'y échappa pas. J'avançais jusqu'au café. Normalement j'y allais pratiquement trois quart d'heure plus tard, et à ce que je voyais c'était pour le mieux. J'arrivais donc à destination et je me rendais compte qu'il était plein. Et c'était peu dire, il y avait même des gens partageant une table alors qu'il ne se connaissait pas. Genre de chose dont je n'étais pas fan. Il y avait de tout, un homme à la quarantaine, business man, au téléphone armé d'un stylo et d'un cahier bien tenu, une femme de la bourgeoisie, des lunettes, un thé chaud, venant la sûrement pour prouver qu'elle peut se mélanger au peuple, un jeune prenant un café à la même table, pas par obligation, mais pour essayer de lui parler, une mère avait sa poussette, un bébé dedans dormant, elle avait l'air débordé, et bien sûr la masse des gens normaux passant dans votre vie tous les jours sans que vous ne l'ai remarqués. Mes yeux tournaient pour trouver de la place, je ne trouvais rien, aucune place, mais je n'avais pas vraiment envie de changer de café. Il devait sûrement en avoir pleins d'autres, des moins bondés, mais têtu comme je l'étais, je restais devant, fumant une clope. Les minutes passaient mais ça ne se vidait pas vraiment. Je repassais un coup d'oeil lorsqu'on me fit signe. Je reconnus le jeune homme, il était élancé, brun, souvent avec un air amusé au visage. C'était un serveur, il était là, il devait embrayé un peu plus tard et finissait sa pause, ou quelque chose comme ça. Enfin bref, je ne réfléchissais pas vraiment, c'était mon créneau pour m'asseoir. Je me hâtais, journal sous le bras vers sa table. Je m'asseyais.


« Merci ! Un café s'il vous plaît ! »


Je lui souriais en faisant ma demande. Je faisais d'une pierre deux coups, je prenais sa table, et lui pouvait en plus démarrer sa journée avec un client directement. C'était tout bénéfique pour lui, sa paye étudiant devait également reposer surtout sur les pourboires. Le métier de serveur était difficile, toujours être souriant, serviable et être rapide, même face à des gens qui ne devait pas le mériter. Moi y compris, mais je laissais souvent un truc, j'étais conscient d'être parfois arrogant. Je m'étais mis dans mon journal attendant le café, la journée ne serait peut être pas si mauvaise..

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15.09.12 11:04
Le jeune américain prenait ses responsabilités avec sérieux et de ce fait, arrivait souvent un peu en avance à son travail - à ses cours c'était une autre histoire. Comme à l'accoutumée, il se changea et sans perdre un instant, son patron se jeta sur lui pour qu'il aille s'assoir et attende le début de son service. Il voulait respecter les horaires à la lettre et Alexander partit donc s'installer à une table d'où il commanda un grand café histoire de s'occuper... Son regard se promenait sur les clients par moment mais il observait sans grand intérêt. Parfois, un bel homme arrêtait ses yeux sombres et bleus mais cela ne l'empêchait pas de s'ennuyer longtemps alors il lisait le journal, les articles en diagonale, s'attardant seulement sur ceux qui l'intéressaient mais cette matinée semblait assez vide d'informations à son goût.

Comme pour briser cette attente si longue et lassante, un client régulier dont il ne savait le nom entra dans le café et sembla clairement ne pas trouver de place, ce qui n'était pas réellement surprenant. Leurs regards se croisèrent et dans un sourire poli accompagné d'un geste, l'étudiant lui proposa de venir s'installer à sa table. L'offre plut visiblement à l'homme qui vint directement s'assoir face à Alexander.

Un sourire en coin quelque peu amusé s'étira sur les lèvres de celui-ci, mimique courante chez lui. Un petit malentendu venait d'apparaitre entre eux. Alex l'avait invité mais à partager sa table et non à lui laisser. Le quiproquo n'était pas si étonnant pour autant vu que le beau brun portait déjà sa tenue de serveur et le client savait qu'il travaillait ici. N'importe qui se serait probablement trompé surtout s'il désirait une table où rester seul au calme malgré toute cette population s'agitant autour.

- Désolé de vous décevoir mais je n'ai pas encore commencé mon service donc je ne peux pas vous servir

Son regard croisa celui d'un autre serveur et d'un signe de main simple, il l'invita à venir prendre la commande de son invité. Le garçon de café s'approcha donc de la table et à peine fut-il arrivé qu'Alex lui demanda d'apporter un café avant de reporter son regard sur le client.

- Mais je peux au moins faire ça

Il lui offrit un sourire tout à fait charmant comme il en avait le secret avant de boire quelques gorgées de la boisson noire et plus si chaude contenue dans sa tasse. En réalité, le jeune américain se trouvait plutôt content d'avoir une compagnie masculine à sa table car il sentait qu'une femme n'aurait tardé à venir s'installer à sa table et il n'aurait pu la rejeter pour deux raisons ; la première, il travaillait ici et même si son service n'avait débuté, il se devait d'être respectueux envers les clients ; la seconde, la salle était pleine à craquer et sa table aurait été la seule place possible donc le café aurait perdu un client s'il la refusait. Autant dire qu'il était vraiment ravi lorsqu'il avait vu cet habitué entrer dans le café...

Même si Alex ne travaillait qu'à mi-temps, il savait que cet homme venait tous les matins, ou au moins, ceux où il était présent mais son égo ne prenait pas des proportions si démentielles qu'il le pensait venir simplement dans le but de le voir. Ceci dit, s'il ne se trompait pas, l'homme venait plus tard en général au café, déjà parce que ça correspondait au service de l'étudiant puis parce que les lieux étaient beaucoup moins bondés lors de ses venues. Enfin, cela importait peu. Alexander ne comptait pas spécialement se mêler de la vie de son partenaire de table pour quelques minutes sauf si une discussion se lançait entre les deux. Il ne désirait pas avoir l'air d'un gros lourd tandis que son invité semblait lire son journal paisiblement mais il dut tout de même briser sa concentration un instant pour l'informer d'un détail qui pourrait l'intéresser.

- Je vais aussi devoir vous tenir un peu compagnie, je commence à travailler dans un petit quart d'heure seulement, j'espère que ça ne vous dérange pas trop

A peine eut-il fini sa phrase que le serveur vint déposer un café sur la table accompagné de l'addition pour ne pas perdre de temps à faire des allers-retours dans cette masse de clients. Malheureusement, lorsque la tasse toucha la table, une femme portant un bébé se leva derrière lui et dans un mouvement brusque et incontrôlé se heurta au pauvre garçon qui renversa la tasse de café. Alex réagit vite et attrapa le récipient en céramique pour le redresser avant que plus de liquide brûlant ne s'en échappe. Son regard se posa ensuite sur son invité pour voir si tout allait bien tandis que le serveur partit vite chercher de quoi nettoyer tout ça. Lorsque le café était ainsi bondé, les minutes se trouvaient difficilement alors ce genre d'accidents malencontreux faisaient perdre un temps précieux. La femme eut un "oh mon dieu, je suis vraiment désolée" qui agaça Alex au plus haut point mais il se tut, se contentant de l'ignorer plutôt que de lui rentrer dedans. Cela aurait été totalement déplacé de sa part et il le savait.

- Ca va ? Vous n'avez rien ?

Son intérêt se portait seulement sur son voisin et normalement client. Il aurait été dommage, outre le fait de salir ses vêtements, de se brûler à cause d'une femme ne sachant porter son enfant correctement. C'était du moins ce qu'Alexander pensait mais il était loin d'être objectif. Pour lui, une femme serait toujours une source d'ennui d'une façon ou d'une autre...
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19.09.12 13:31
Je lisais les nouvelles du jour, rien de bien intéressant. Le matin, je m'ennuyais souvent, surtout qu'aujourd'hui je n'avais rien à faire, absolument rien. Avec quoi pouvais-je occuper ma journée ? Je ne connaissais encore que très peu de monde, même si le coin m'était familier, je n'avais rien essayé. A vrai dire, la question était plutôt par quoi commencer ? Mais je ne me sentais pas forcément de me balader partout, visitant chaque chose. Cela m'ennuyait plus qu'autre chose en réalité. J'aimais travailler, aussi durement que possible. C'était tout bête mais je n'avais au final fait que ça de ma vie, sans cesse, sans relâche j'avais bûché encore et encore jusqu'à atteindre l'élite, la première place. Sans cela, il ne me restait que la musique, le sport de temps à autre. Les relations sociales c'étaient quelque chose que je ne savais pas faire, pas vraiment. Je connaissais ce que l'inné nous donnait, mais je n'avais pas l'expérience dira-t-on, je ne me sentais pas forcément à l'aise avec n'importe qui, je ne pouvais pas faire ami ami avec une personne que je venais de rencontrer, je n'avais que très peu de sujet de conversation si je ne connaissais pas la personne. Mais ça, c'était avant. Depuis peu je me forçais à voir toute cette populace de personne autrement que comme des clients potentiels. Oui, mon soucis venait de là. Je me disais, comment puis-je parler à cet homme, oui, car dans deux semaines il viendra au cabinet et je devrais le défendre face au meurtre de sa femme et ses enfants. Ou bien à cette femme, que je devrais représenté dans son divorce alors qu'elle est accusée à raison d'adultère. Toutes ces choses me bloquaient, je n'y pouvais rien, j'imaginais toujours les cas les plus extrêmes. C'était ainsi, je n'avais pas peur de ces cas, bien au contraire, j'aurais adoré ça, mais je n'avais pas vraiment envie d'être leurs amis. Ainsi, j'avais arrêté d'y penser réellement. Je me faisais toujours ces films, ces histoires improbables, mais je les gardais pour moi, désormais elles m'aidaient à faire rire les autres du cabinet. Ce qui croyez moi, était très très, rare autrefois.

Je n'étais pas un comique, une personne drôle, sociable, extravertie, loin de là. Seulement je m'adonnais de plus en plus aux relations avec les autres. J'avais un feeling, un lien naturel avec le social, je ne savais pas, et je ne sais toujours pas, l'utiliser. Je suis mal à l'aise quand on en vient à du domaine plus privée, ou qu'on se rapproche de ses limites. Mais très bon dans ce qu'il est du quotidien, de la logique humaine qui rassemblerait une mante religieuse bleue souffrant d'alcoolisme au Québec avec un ornithorynque des îles pakistanaises vert subissant une pression de son groupe de dépendance à leurs mères. Enfin, tout ça pour dire, que j'arrivais à faire la conversation quand elle n'avait aucun vrai sens, quand elle se contentait de suivre son cours sur les choses basiques. Mais qu'au delà de ça, nada. Bref, je soupirais en lisant ce journal qui me fit partir loin dans mes pensées lorsque le serveur qu'il m'avait laissé sa table se mit à me répondre. Il m'apprit donc que nous partagions cette table, je baissais mon journal, et retirait le fait que ma journée ne pouvait pas plus mal commencer. Il poursuivit en m'annonçant qu'il ne pouvait pas me servir non plus comme il ne bossait pas. Dépité, j'étais en train de me dire que j'attendais depuis quelques minutes un café qui ne viendra pas. Je souriais tout de même, pas parce que c'était marrant, mais parce que le malentendu m'enfonçait dans mon arrogance et qu'on venait de sonner à ma porte pour me tamponner sur le front de ma prétention « IN YOUR FACE ! », et j'ajouterais bien un mot en plus débutant par B, finissant par itch, mais je m'abstiendrais. Bref, je refermais mon journal, lorsque le gamin ravit ma matinée en commandant à son collègue mon café. Cette fois je souriais comme guise de remerciant, j'appréciais sincèrement le geste.

Il continua de parler, en m'affirmant qu'il allait rester là un peu encore, et il espérait que cela ne me dérange pas. Et si ça me dérangeais ? Il partirait ? Ou je partirais ? Entre rester debout, me mettre un serveur – c'est à dire un mec qui vous sert votre café depuis la cuisine où le client ne voit pas ce qu'il se trame – et rester en sa compagnie, mon choix était fait. Je m'allumais une cigarette, réflexe obligatoire lorsqu'un café qu'on allait me servir arrivait. Je souriais toujours, sa question était un peu tordue en quelque sorte, il était sûr que comme je venais de m'asseoir si je ne voulais pas de compagnie, je pouvais aller me faire voir. Mais cela me ravissait finalement, j'allais pouvoir, peut être, changer la donne sur ce qu'on connaissait de moi. Les relations sociales, c'était mon moment. Alors que j'allais m'élancer dans une conversation, le café arriva, je vu la scène au ralentit, et je voyais déjà le liquide brûlant terminant ma journée. Affreuse dame avec son enfant, sans aucune gêne, comme si ses excuses allaient soigner mes futurs cuisses carbonisées et en plus repayer un si beau costume. Finalement, je n'avais plus aucun espoir d'une bonne journée. Enfin, plus aucun, jusqu'à l'encontre de ce serveur justement. Il intercepta la tasse, le café ne se déversant uniquement sur la table. Je m'étais déjà préparé à souffrir, puis au final, non. Je souriais tel un gamin, n'écoutant même pas la femme essayant de s'excuser ou je ne sais pas quoi. Je regardais le serveur.


« Non, ça va, j'ai rien.. »


Un peu surpris d'ailleurs, je prenais une bouffée de cigarette.

« Et bien, on peut dire que vous sauvez ma journée. Je ne trouve pas de place, vous m'invitez à cette table. Je frôle de peu la brûlure au troisième degré et vous empêchez la tasse de tomber. Je suis Wyatt Bishop, avocat. »


Je disais ça sous le ton de l'humour, enfin, en quelque sorte, c'est vrai que c'était risible, il me sauva la mise deux fois en l'espace de quelques minutes. Je souriais, et je m'étais présenté, gardant le « avocat », comme une habitude à vrai dire. C'était le métier qui voulait ça, je devrais faire plus attention à l'avenir. J'avais également tendu ma main pour qu'il se présente à son tour. Après tout, nous allions partager une table pendant un quart d'heure.

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27.09.12 11:18
Alexander suivit du regard la femme énervante de par sa maladresse quelques secondes plus tôt et de par son sexe pour le garçon. Une certaine répugnance se lisait dans son regard mêlé à de la haine mais aussi un peu de douleur. Bien sur, sans le connaitre un minimum, la tristesse voilée derrière ses autres sentiments négatifs ne pouvaient être décelés aisément. Voir une mère seule avec son enfant ne pouvait que lui rappeler la sienne - déjà qu'il avait la sale manie d'associer toutes personnes de la gente féminine avec elle - et autant dire que les souvenirs étaient loin, très loin même, d'être agréables. Il se demandait si elle s'occuperait véritablement de son enfant et ne finirait pas par le laisser de côté pour vivre pleinement sa vie... Il n'en serait pas étonné, d'ailleurs dans son esprit, il s'agissait d'une évidence même et il ne doutait pas qu'elle finirait par le faire. Un enfant demandait beaucoup de travail mais surtout de temps, or il se trouvait que quelques minutes pouvaient être déjà trop pour certains, ou certaines. La femme finit par afficher un grand sourire qui agaça un peu plus Alexander tandis qu'elle se dirigeait vers un homme. Lui aussi souriait de toutes ses dents et prit l'enfant dans ses bras. Le jeune brun sentit son cœur se serrer à cette vision et détourna le regard pour le poser sur son compagnon de table qui lui adressait d'ailleurs la parole.

Il ne put retenir un sourire à sa remarque assez amusante. Il devait admettre que Wyatt, puisqu'il s'agissait de son prénom, n'avait pas tort. Son regard descendit sur la main qu'on lui tendait et avec une nonchalance qui le caractérisait, il la serra de la sienne d'une pression contrôlée.

"Enchanté. Je m'appelle Alexander Cooperson mais vous pouvez m'appeler Alex, ça ne me dérange pas."

Combien de fois avait-il prononcé ces quelques mots dans sa vie ? Habituellement il ne disait pas forcément son nom de famille mais l'avocat lui avait annoncé alors il rendait simplement la pareille. Un sourire en coin charmant vint s'étendre sur ses lèvres pour accompagner la phrase mais cela ne voulait pas spécialement dire qu'il cherchait à séduire son interlocuteur... C'était simplement devenu un reflexe. Il se présentait et devait être charmeur. Son métier l'obligeait avant et même s'il n'avait plus besoin de le faire, certaines habitudes se montraient difficiles à perdre, d'autant plus que celle-ci ne déplaisait pas la plupart du temps.

Le fait que Wyatt présente sa profession n'avait pas échappé à l'étudiant qui trouvait cela assez étonnant. Peu de personnes le faisaient en général mais bon, la question serait surement venue plus tard dans la conversation alors ce n'était qu'une façon d'accélérer les choses... A moins que lui aussi possède des habitudes bien imprégnées en lui. Au final, ce n'était pas ce qui surprenait Alex le plus mais plutôt l'âge qu'il semblait avoir. Il ne paraissait pas vieux et pourtant, les études d'avocat, l'américain les imaginaient relativement longues... Mais avant de s'autoriser à poser la question à l'homme, il préféra finir de se présenter à son tour, histoire de rendre la politesse entièrement.

"Je suis étudiant en marketing sinon, en plus d'être serveur ici bien sur."

Son sourire en coin ne le quittait toujours pas tandis que son regard se détourna à cause de leur serveur qui venait - enfin - nettoyer le café renverser. Un rapide coup de chiffon humide fit disparaitre la boisson malencontreusement déversée sur la table pour laisser place à une nouvelle tasse d'où s'échappait une légère fumée accompagnée d'une odeur agréable. C'était le minimum que de le resservir. Il avait renversé la commande alors il se devait de la remplacer rapidement pour satisfaire le client au maximum. Déjà, le pire avait été évité comme l'avait souligné l'avocat grâce au bon reflexe du jeune Cooperson. Une fois le petit manège - ou ménage d'ailleurs - terminé, l'étudiant put enfin poser la question qui se promenait dans son esprit.

"Combien de temps dure les études pour être avocat ? Je pensais qu'elles étaient plutôt longues mais vous m'avez l'air jeune, sans vouloir vous offenser bien sur."

Franc et direct. Alexander se montrait souvent ainsi. Après tout, pourquoi tourner autour du pot pendant des heures sans être sur d'obtenir la réponse que l'on désire au final ? Certes, lorsqu'il sentait qu'il s'engageait sur un sujet délicat il en changeait, surtout avec une personne qu'il ne connaissait que depuis quelques minutes seulement. Mais là, il ne considérait pas prendre trop de risque, après tout, qu'y avait-il de plus banale que de parler d'études et de profession ? La météo peut-être mais ça serait beaucoup moins intéressant, d'autant plus qu'il faisait relativement beau depuis quelques jours alors il n'y avait pas grand chose à dire. Si, à la limite, une forte tempête s'était emparée de la ville... D'accord, là, cela aurait pu se montrer plus prenant comme conversation mais bon... Récemment, à part une météorite tombait non loin de la ville, l'étudiant ne voyait pas grand chose sur ce sujet et puis, sincèrement, il n'était pas un passionné d'espace ni de météorologie. Il ne serait pas dans le marketing sinon.

Son regard soutenait celui de l'avocat sans pour autant se faire trop insistant ou oppressant. Il s'agissait d'une simple discussion, pas d'un enjeu majeur alors il finit par le détourner pour regarder sa tasse. Pour l'attraper, cela aidait et il but la fin de son contenu sans pour autant ne plus prêter attention à Wyatt.
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