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.Free the flamingo ! [Giovanni]
lost in the grey urban woods
Enoch Livingston

Feuille de personnage
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Enoch Livingston
lost in the grey urban woods



30.08.18 21:11
Le blackout régnait toujours en ce paisible matin de mai, clair et dégagé quoique avec un risque d'ondée aurait-on cru, lorsque Enoch quitta l'une des avenues du centre-ville pour emprunter l'ancienne passerelle du réseau de tram – désormais hors-service pour une durée indéterminée – et atterrir au seuil d'un amas d'anciens immeubles, moins hauts et vitrifiés que les plus modernes de la zone, à l'architecture presque vieillotte. S'il se rendait ici, loin de ce qui avait été naguère son propre domicile, c'est qu'il espérait – peut-être en désespoir de cause – qu'il parviendrait à obtenir des nouvelles de la seule personne qu'il n'avait pas encore songé à revoir depuis l'incident électrique, la seule personne qu'il n'avait pas essayé de contacter dès lors que les lumières se fussent éteintes. Ce n'était ni par indifférence ni par rejet, pourtant. Et l'Ancien refusait d'excuser son comportement par quelque manque de temps ; du temps, il n'avait que ça depuis qu'il n'avait plus d'emploi ni de toit. Au fond, il avait toujours cru que Giovanni ne l'aimait pas. Ne l'aimait pas, en toute amitié, sincèrement. Il avait toujours cru que leur rencontre avait été fortuite – elle l'avait effectivement été –, qu'ils ne partageaient guère d'affinités – c'était sans doute le cas – et qu'il n'existait pas entre eux ce désir de partager des moments ensemble, de flâner dans les librairies ou de siroter un café au-dessus du canal en discutant de poussière d'étoiles, du climat et de la reproduction des espèces endémiques d'Amazonie du sud – ce qui est tout de même primordial dans une relation.
En l'absence de toutes ces données, Enoch n'imaginait pas que Giovanni pût l'apprécier.
Et cependant, c'était bien vers sa demeure que le garçon se dirigeait, confiant dans son sens de l'orientation pour retrouver un logis qu'il n'avait visité qu'une fois, après y avoir été transporté inconscient et trimbalé comme une princesse par celui qui n'était à l'époque qu'un parfait inconnu. Pourquoi avait-il attendu si longtemps avant de revenir vers lui ? Avait-il craint une réaction excessive, de déranger, d'être rejeté ? Honnêtement, il n'était pas homme d'initiative relationnelle ; la plupart des circonstances avaient donné raison à sa méfiance, et il n'était pas de ceux qui font le premier pas au premier regard. Mais le flamand rose était différent. Fou, gentil, vraiment fou, vraiment gentil. De toutes les personnes que le Disparu connaissait, il était à l'évidence le plus extravagant, et c'est là la justification qu'il dénicha pour expliquer sa venue – un brin de folie.
Aussi parce qu'il s'inquiétait et qu'il avait besoin de compagnie, mais cela, il ne l'avouerait jamais.

Le code ne fonctionnait pas, pas plus que la porte d'entrée électronique ou même l'ascenseur. Il lui fallut donc emprunter l'escalier avec dans le torse l'angoisse grandissante d'arriver au mauvais moment ou de ne pas trouver le clown chez lui. Ou pire, de le trouver dans le pire état qui soit.
Légèrement anxieux, il frappa deux coups timides sur le battant ; une étiquette rose sur laquelle avait été dessiné une tête souriante indiquait à la place de l'interphone qu'il s'agissait bien de l'habitant qu'il cherchait. Il patienta une seconde, trois, cinq. Appela.
« Giovanni ? »
Frappa une nouvelle fois, en douceur.
Prière qu'il réponde.
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