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Allen Brooks • I realized that I’m a witness to time | 100%
evolve
Allen Brooks
Allen Brooks
evolve



03.09.17 22:48
NomBrooks
Prénom(s)Allen
Âge10 ans
Date de naissance13 août
Nationalité / OrigineAméricain, né à Madison
Statut Civil//////
EmploiEcolier
GroupeCitizens
ft Nanase Haruka • Free
POUVOIR
Nom du pouvoir × Voleur de temps
Effets du pouvoir × Allen - ou plutôt, Edmund de son vrai nom - est un voleur de temps. Plus précisément, il est capable d'aspirer en quelque sorte, une parcelle de vie d'une autre personne. En amputant quelqu'un de quelques secondes, mois ou années, il les ajoute à sa propre ligne de vie. La première fois que son pouvoir s'est manifesté, c'est tout simplement à sa naissance – quoi qu'à ce moment là, personne n'avait de réelle idée sur ce qui s'était passé. Les détecteurs s'étaient tout simplement affolés dans la chambre de travail tandis que le nourrisson qui ne respirait pas quelques secondes auparavant poussait ses premiers hurlements. Au même moment, sa mère rendait son dernier souffle. Son père finit par faire le lien de longues années après, quand, après un accident avec un camarade, ce dernier mourut sans aucune explication alors que son fils se remettait en un clin d’œil. Un pouvoir terrifiant. Quand il aspire la vie de quelqu'un - enfin, quand il réussira un jour à le faire volontairement, il ne subit aucun changement physique. Son corps continue de vieillir et de s'abîmer tout à fait naturellement, ce qui tend à prouver que s'il parvient à vivre bien plus vieux que la moyenne, ce sera à l'état de vieux croulant.


Effets secondaires × Son pouvoir n'est pas un pouvoir manipulable à volonté, loin de là. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il ne parvient pas à stocker la vie qu'il vole - du moins, pas totalement. Il arrive que son pouvoir change de sens et lui fasse subir le contrecoup des vols déjà effectués, faisant âger de plusieurs années ses organes et ses os alors que son corps ne se modifie pas extérieurement. Le tout en quelques secondes. Il est à noter que les changements n'affectent pas la croissance à proprement parler mais plutôt l'usure. Autant dire que s'il continue comme ça, d'ici quelques années, il aurait les poumons d'un vieil homme. Une pensée terrifiante - si seulement il était au courant. Pour l'instant, il se sent globalement bien malgré quelques légers contrecoups qu'il n'a probablement pas encore remarqué. Il ne vivra donc pas très vieux au vu de la manière dont les choses se présentent.
MENTAL
Pour quelqu'un n'étant pas au courant de son secret - à peu près tout le monde, en fait, Allen n'est qu'un enfant d'une dizaine d'années, plutôt précoce pour son âge. Ses centres d'intérêts diffèrent grandement de ceux des autres enfants et il préfère lire plutôt que jouer - autant dire que dans un quartier se trouvant aussi proche de l'entre-deux où la plupart des gamins préfèrent aller trainer de l'autre côté... ça a tendance à surprendre. Toutefois, sa famille d'accueil l'aime profondément et le considère comme un adorable jeune garçon qui aime apprendre des choses. Allen donc, a été adopté il y a trois et a perdu la mémoire de sa vie avant son adoption. Sa date de naissance est donc totalement arbitraire, ses parents ayant décidé que le jour de son arrivée chez eux serait désormais le jour de son anniversaire. Il n'a pas tenté de les en dissuader - ce n'était pas gênant. C'est même plutôt agréable de fêter à nouveau son anniversaire avec quelqu'un... Il a toujours exprimé une profonde admiration envers les erasers et les scientifiques, même s'il pose souvent des questions sur les evolves et ce qu'ils ont fait pour être considérés aussi dangereux. Après tout, lui-même est un evolve dormant, donc n'est-il pas un danger latent ?

Sauf que... Allen n'a pas dix ans. Allen ne s'appelle même pas Allen - son vrai prénom est Edmund Hayes, fils de Michael Hayes, le directeur du département d'evolve studies au laboratoire Edmond. Son âge réel tourne plus aux alentours des vingt-deux ans et il n'a absolument pas perdu la mémoire. C'est juste qu'expliquer qu'il se retrouve dans le corps d'un enfant après que son père et une de ses collègues aient décidé de faire mumuse avec son pouvoir et des cocktails de produits chimiques n'était pas quelque chose qu'il a prévu de faire dans l'immédiat. Il nourrit donc une profonde rancoeur envers son géniteur et ladite collègue dont il a appris le nom une fois hors du laboratoire, bouillant de rage tandis qu'elle prononçait un discours négligent sur leurs avancées technologiques dans la robotique. Il a également passé plusieurs mois dans le laboratoire de son père, à subir divers tests - au début de manière volontaire, puis quand tout dérapa, contre sa volonté. Il avait également entamé des études en evolve studies et chimie organique, bien décidé à pouvoir réaliser son rêve de travailler aux côtés de son père - de ces études ne lui restent que des connaissances stockées dans un coin de son cerveau ainsi que d'amers regrets.

PHYSIQUE
Corpulence Générale × Avec son mètre trente à tout casser, sa taille menue et sa peau pâle, il ne manquerait plus que les cheveux longs pour qu'on le confonde avec une fille. Ce qui lui déplairait particulièrement. Ceci dit, son visage, bien que relativement fin pour un garçon, n'est indéniablement pas celui d'une fille. Avec ses cheveux noirs lui arrivant à la nuque et ses yeux bleus, il ne dénote pas particulièrement parmi les autres enfants - quoi qu'il se mêle assez rarement à eux. Bref - votre garçonnet de dix ans absolument anonyme et sans trait particulier à retenir. Niveau physiquement, il s'habille avec ce que sa mère adoptive lui achète, n'étant pas particulièrement féru des magasins ou même du shopping en ligne.

Signes particuliers × Quand il était plus vieux - c'est à dire, quand il avait encore physiquement son âge, Allen (enfin, Edmund à cette époque), mesurait un bon mètre quatre vingt, avec la même tignasse noire et les mêmes yeux bleus parfaitement innocents.

HISTOIRE
Les infirmières se pressaient à son chevet, murmurant des paroles rassurantes tout en lui épongeant le front, l’incitant à pousser toujours plus, lui expliquant que son époux l’attendrait de l’autre côté des portes closes. Mais il ne pouvait pas être là maintenant, quand elle en avait désespérément besoin. C’était tout ce qu’elle pouvait retenir – que ses grandes mains si douces n’étaient pas à tenir les siennes alors qu’elle mettait au monde le fruit de tous ces efforts. Tous ces mois passés à calculer soigneusement les périodes les plus propices, à tenter les régimes les plus fous pour enfin, un jour, pouvoir sentir cet être qui s’agitait au creux de son ventre. Et maintenant qu’elle avait atteint son – leur ¬– but, il n’était… Pas là.

Les larmes ruisselaient sur son visage, se mêlant à la sueur et aux grimaces de douleur. L’accouchement ne se passait pas bien. Elle avait mal, elle était fatiguée et elle ne parvenait plus à pousser l’enfant. Les voix et les mains aimables finirent par quitter son visage, laissant la serviette éponge humide sur son front. Puis tout se passa en quelques secondes ; une sage-femme grimpa à califourchon sur elle, appuyant sur son ventre de toutes ses forces en lui ordonnant de pousser comme si sa vie en dépendait. Et l’enfant fut expulsé, dans un hurlement de douleur, les larmes redoublant de violence sur le visage déjà fatigué par les longues heures de travail.

Les mains revinrent, caressant doucement son visage et épongeant la sueur et les larmes tandis qu’une voix faible lui échappait, réclamant son bébé. Mais rien – l’enfant ne venait pas et pire encore, il n’y avait que des murmures dans la chambre. Le cordon ombilical avait été coupé, mais les hurlements ne venaient pas. Alors ce fut elle qui hurla, tempêtant depuis son lit qu’elle voulait son bébé, son amour auprès d’elle. L’obstétricien et le chirurgien se dévisagèrent quelques instants avant que la sage-femme ne prenne les devants, attrapant avec douceur le petit paquet silencieux dans la serviette et le posant sur la poitrine de la jeune mère.

Il était si beau. Un duvet noir qui obscurcissait son front tâché de sang, un adorable petit nez et une minuscule bouche. Un véritable petit amour désespérément silencieux. Les larmes perlèrent à nouveau, coulant doucement sur le visage du nouveau-né tandis qu’elle se recroquevillait sur lui, lui chuchotant à quel point sa vie serait parfaite et qu’elle allait l’aimer de tout son cœur, qu’elle s’assurerait qu’il ne manquerait jamais de rien parce qu’il était son petit bébé, son petit Edmund qui vaincrait toujours tout. Puis le chuchotement cessa et le silence revint, le personnel soignant attendant en silence que la jeune mère fasse son deuil, qu’il puisse récupérer le corps du mort-né et s’en occuper proprement.

Le vacarme bouscula soudainement le recueillement dans lequel était plongée la chambre. Les machines hurlaient leur désarroi et tandis que chacun tentait de trouver ce qui provoquait un tel tintamarre, un nouveau bruit inattendu se joint à la cacophonie. Ils tentèrent de l’ignorer, au début. Parce qu’après tout, ce bruit était impossible. Il venait d’une autre chambre adjacente, c’était une évidence. L’infirmière lâcha la bassine pleine d’instrument qu’elle transportait, murmurant d’une voix entrecoupée.

- Le… Le b-bébé…

Elle tremblait des pieds à la tête, frottant désespérément son pouce et son index pour chasser les mauvais esprits, comme sa grand-mère lui avait appris autrefois. Quand la sage-femme commença à s’approcher du lit, elle fit un pas en arrière. Quand l’obstétricien posa sa main sur l’épaule de la jeune mère, elle avait reculé vers la porte, murmurant doucement une litanie. Quand le corps de la jeune femme retomba, inerte, sur l’oreiller, elle s’enfuit, bousculant le chirurgien qui était resté les bras ballants, incapable de comprendre ce qu’il venait de se passer dans la pièce.

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« Monsieur Hayes… Nous sommes désolés. Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour sauver sa vie mais… Il était déjà trop tard. Quant à votre fils… Je dois vous annoncer qu’il à priori resté plusieurs minutes sans oxygène. Nous suspectons donc qu’il risque de présenter des complications dans le futur. Nous allons vous introduire à un excellent pédiatre qui… »

Le reste des mots ne fut que sons inopportuns pour le jeune père et veuf. Sa femme – sa merveilleuse Lydia – était morte et… Son fils risquait de présenter des complications. Il s’en voulait. Il s’en voulait tellement. Il aurait dû être là – il aurait être celui qui tenait sa main, qui lui chuchotait des promesses et des tendresses à l’oreille. Il aurait dû être celui qui épongeait son front, qui l’implorait de pousser, de ne pas renoncer. Mais non – il avait préféré resté à son laboratoire, persuadé qu’il aurait le temps de finir sa culture et d’assister à l’accouchement. Il ne l’avait pas eu. Et Lydia était morte, seule. Il appuya son front contre la vitre, le regard plongé dans la contemplation du dernier souvenir de son amour. Puis les larmes vinrent et le médecin se retira, respectueusement, laissant l’homme tomber à genoux, anéanti.

Des années plus tard, la vérité sera tout à fait évidente à ses yeux. Il se demandera comment, pourquoi il n'a pas vu plus tôt ce qui s'était passé ce jour là. Pourquoi son fils n'aurait aucune séquelle de cet accouchement qui aurait dû laisser séquelles définitives. Pourquoi sa femme avait lentement glissé vers la mort alors que rien ne le justifiait. Mais à ce moment-là... Il serait déjà trop tard. En attendant, il n'aurait que le bonheur de savoir que le médecin s'était trompé. Sans jamais cherché à savoir pourquoi, trop heureux de ne pas avoir tout perdu ce jour fatidique.

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- Hm… Pourquoi Edmund ?

Il regardait son père, l’air un peu pincé, la même stoppée en plein mouvement. La question ne lui était pas venue comme ça – il s’était souvent battu avec ses camarades au sujet de son prénom. Même son institutrice n’avait pu s’empêcher d’étouffer un rire la première fois qu’elle avait fait l’appel. Il lui en voulait toujours pour ça – il avait beau n’être qu’un gamin, il était tout de même capable de détecter sans trop se tromper quelqu’un qui se moquait clairement de lui. Toutefois, il n’avait jamais osé poser la question à son père – après tout, il avait déjà entendu les adultes en parler, disant que c’était encore une lubie bizarre de sa mère. Et comme son père avait toujours refusé de lui parler de sa mère…

Mais cette fois, il avait pris sa décision, tout seul – il voulait savoir, après tout. Qu’il sache au moins pourquoi il portait un prénom aussi… Nul. Et compliqué à écrire. Ils se dévisagèrent en silence un long moment avant que son père ne pose son stylo sur le bureau – son père était la seule personne qu’il connaissait à écrire avec un truc aussi ancien. Son père, donc, posa son stylo et le regarda un long moment en silence, jusqu’à ce que le gamin se mette à gigoter, mal à l’aise, persuadé d’avoir enfreint un quelconque tabou innommable. Il s’apprêtait à battre en retraite et à retourner à ses devoirs quand son père lui sourit gentiment, l’attirant sur ses genoux et posant son menton sur son crâne.

- C’était ce que voulait ta mère.

Il le fixait toujours, attendant qu’il développe.

- Ca vient d'un vieux livre qu'elle avait depuis des années. Il se tut un instant, l'air de chercher ses mots. Je n’ai jamais compris son… Intérêt pour ce bouquin. Elle passait son temps à le lire et le relire pendant qu'on... T'attendait. Un léger sourire lui échappa tandis qu’il se penchait pour ébouriffer son crâne. Disons qu'elle adorait ce livre et que comme elle t’adorait aussi, bien avant que tu ne sois né… Elle a décidé de t’appeler pareil qu'un des personnages.
- … C’était une idée stupide, commenta l'enfant.

Il avait plissé les yeux, tentant de lire les pattes de mouche de son père. Celui-ci étouffa un rire contre sa main en entendant son fils, le déséquilibrant légèrement pour replacer correctement l’enfant sur ses genoux. Il commença à se balancer, levant des yeux plein d’espoir vers son père.

- Mme Collins a dit que si je continuais à avoir de su-per notes, je pourrais devenir quelqu'un de très intelligent. Je pourrais venir travailler avec toi quand je serai super intelligent et un super scientifique ?

L’homme eut un rire qui le secoua tout entier tandis qu’il posait un baiser sur le sommet du crâne de son fils.

- Un jour. Promis.

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Il avait mal. Tellement mal… Où était son père ? Pourquoi ne venait-il pas le voir… Pourquoi l’abandonnait-il, encore une fois ? Il avait tellement peur. Allait-il rester ici, tout seul, pour toujours ? Il ne parvenait pas à se débarrasser de l’insidieuse tristesse qui se refermait sur son cœur – il avait envie de pleurer. Et pourtant les larmes ne parvenaient pas à couler. Il n’y arrivait pas, ne pouvait pas – elles ne pouvaient pas couler, tout comme il ne pouvait pas ouvrir les yeux ou bouger le moindre de ses muscles. Il n’y avait qu’un brouillard noir tout autour de lui – il n’avait ni faim ni soif, ni chaud ni froid. Mais il avait peur et il voulait son père, la seule constante de sa vie, la seule personne qui se dresserait entre lui et le reste du monde. Il y avait tellement de promesses que son père lui avait faite – aller faire un voyage au Canada, là d’où venait sa mère, l’emmener au travail avec lui, manger des gaufres un jour de semaine… Mais il n’y avait plus que le brouillard. Et il sombra un peu plus, s’y perdant encore un peu.

Quand il ouvrit les yeux, il avait toujours mal. Mais au moins les larmes pouvaient désormais couler – et c’est ce qu’elles firent, cascadant presque immédiatement sur son visage pâle et mince. Il avait mal, il avait faim et il avait froid. Sauf au niveau de sa main. En gigotant un peu, il put apercevoir les cheveux bruns de son père qui tenait sa main – il savait que son père ne l’abandonnerait. Son père était plus fort que tout le monde. C’était le plus intelligent – il le savait, après tout, il n’y avait que les gens intelligents qui avaient autant de mots compliqués dans leurs livres, pas vrai ?

Il remua doucement les doigts. Son père ouvrit les yeux et lui sourit, l’air fatigué. Ailleurs. Soulagé. L’enfant sourit malgré le masque qui le gênait – il ne l’avait pas abandonné. C’était le principal.

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Son père l’évitait. Il ne comprenait pas vraiment – cela durait depuis plusieurs années maintenant. Depuis l’accident survenu l’année de ses douze ans, son père s’était clairement éloigné de lui, évitant au maximum les contacts – il refusait même parfois de simplement le regarder. Ça l’avait agité, au début – après tout, si lui s’était sorti sans trop d’égratignure de l’accident, le camarade avec qui il jouait dans la rue n’avait pas eu cette chance. Mais l’histoire ne s’arrêtait pas là, au contraire – elle devenait même plus étrange. Il avait déjà pu feuilleter le journal qui avait brièvement mentionné l’évènement ainsi que son propre dossier médical : il n’aurait pas dû survivre. Pire, son ami n’avait presque rien comparé à lui – mais son état s’était subitement dégradé et il avait fini par s’éteindre tandis que lui déjouait tous les pronostics et survivait aux blessures qui auraient dû signer sa fin.

Et ensuite… Son père lui avait fait passer toute une batterie de tests – il avait dû subir d’innombrables prises de sang, des examens physiques et psychologiques, sans jamais comprendre ce qu’on cherchait. Il avait continué à grandir et s’était dirigé vers la section des sciences de son lycée, devenant un élément brillant et particulièrement prometteur. Sa voie était toute tracée : il irait suivre des cours à l’université de Madison, la seule qui proposait un cursus entièrement dédié aux evolves. Et ensuite, il pourrait rejoindre l’un des nombreux laboratoires qui fourmillaient à travers le pays. En vérité, il caressait toujours le rêve un peu enfantin de rejoindre l’équipe de son père et d’avoir la chance de travailler avec un homme si doué dans son travail.

Mais ce même père réduisit ses espoirs au néant quand il lui apprit qu’il était lui-même un evolve. Dormant, certes – après tout, son pouvoir ne s’était jamais manifesté jusqu’ici. Etant ce qu’il était, il n’aurait jamais la chance d’être du bon côté de la barrière – même s’il pouvait évidemment continuer dans ses études et rejoindre une équipe, il était peu probable qu’il parvienne à grimper les échelons et à être reconnu pour son travail. Après tout, qui pourrait vouloir comme supérieur quelqu’un qui risquait de perdre le contrôle et de blesser ses collègues ? Même s’il comprenait et acceptait le risque… C’était comme si quelqu’un avait donné un coup de pied dans le château de cartes qu’il avait pris tant de temps à construire.

Étonnamment, sa chance de rejoindre véritablement une équipe vint de son père. En tant qu’evolve, il pouvait rejoindre volontairement les équipes de sujets de test utilisés : il pourrait continuer ses études universitaires en parallèles, mais aurait quelques jours par semaines réservés aux expériences de laboratoire. Mieux : si tout se passait bien, il pourrait utiliser cette expérience comme un tremplin pour intégrer véritablement le laboratoire, mais du bon côté de la barrière cette fois. Il avait encore une chance de toucher du bout du doigt tous ces mystères qui ne demandaient qu’à être découverts…

Mais son enthousiasme retomba très vite – son père ne le considérait que comme un cobaye comme un autre. Ça, il ne pouvait pas lui en vouloir – lui-même, s’il avait été à sa place, n’était pas sûr d’agir différemment. Pourtant… Quelque chose le dérangeait affreusement – il voyait souvent cette femme aux longs cheveux noirs et à l’air glacial discuter avec son père. Et ces expériences. C’était tellement. Douloureux. De ce qu’il avait compris, son père tentait de trouver un remède, savoir comment marchait son pouvoir – mais quel pouvoir ? Lui –même ignorait ce que faisait son pouvoir. Il n’en avait absolument aucune idée. Alors comment son père pouvait savoir ce qui fonctionnait si on ne savait même pas ce qui fonctionnait ?

La vérité… Apparu un jour, claire comme de l’eau de roche. Ou plutôt, clair comme l’écriture de son père sur son cahier de notes. Une écriture droite, déliée, loin des pattes de mouches qu’il pouvait parfois voir sur d’autres papiers. Et noir sur blanc – il y avait même un nom associé à son pouvoir. Le voleur de temps. Son père pensait que son pouvoir consistait à voler la vie des gens. Et qu’il avait volé celle de… Sa mère… Et de son ami. Mais… C’était… Impossible, n’est-ce-pas ? Plus que le fait que son père ait compris ce qu’était son pouvoir, c’était le fait qu’il ne lui ait rien dit qui le blessait. Qu’il l’écrive sur un bout de papier sans jamais lui en parler, qu’il le soupçonne d’avoir provoqué la mort de sa mère et de son ami… C’était trop pour lui.

Il rumina l’idée un long, long moment – jusqu’à ce que quelque chose se brise, tout au fond. Et son pouvoir se déchaîna, amplifié par les injections et sa colère, aspirant ce qui se trouvait sur son passage – la vie des laborantins, celle de son père aussi. Son père qui, se doutant probablement de ce qui se passait, se rua dans une autre pièce, échappant à une mort plus que certaine. Et quand l’orage fut passé… Il n’y avait plus qu’un enfant dans la pièce. Un enfant aux cheveux noirs et aux yeux trop bleus, qui nageait dans des vêtements trop grands pour lui. Un enfant qui s’évanoui, le laissant seul avec ses erreurs.

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Cela faisait plusieurs semaines qu’il ne pouvait plus sortir du laboratoire. Outre ses mains trop petites et son corps ridiculement étroit, il commençait à se sentir particulièrement seul. Son père venait à peine le voir et quand il était là, c’était généralement pour le fixer d’un air indéchiffrable avant de le faire transporter dans une autre pièce où on recommençait à lui injecter des trucs. Au début, il avait tenté de se défendre, donnant des coups de pieds et tentant de mordre les bras des personnes qui le transportaient – puis il s’était fait une raison. Quand on a le corps d’un enfant d’à peine sept ou huit ans, on peut difficilement tenir tête à des types mesurant deux fois sa taille – voir deux fois et demie. Depuis, il se laissait trimballer en faisant la tête, détournant la tête quand son regard venait à croiser celui de son géniteur, ruminant sa vengeance et tentant toujours d’échapper à la douleur quand elle surgissait, attaché de force à son siège.

C’était devenu une véritable obsession. Trouver comment se venger de son père et de cette femme, ceux qui étaient responsables de sa… Transformation. Il pouvait déjà imaginer le moment où il poserait les doigts sur eux, où la vie s’échapperait de leur corps pour entrer dans le sien. Il savourait déjà l’instant où il pourrait voir la terreur se dessiner sur leurs visages. Il ne vivait plus que pour ça. C’était devenu son but – son futur. Puis un jour, sa chance se présenta – des activistes pro-evolves avaient décidé que le laboratoire serait la cible parfaite pour leur nouveau coup d’éclat – il ne saura peut-être jamais à qui s’adresser pour ça, mais ils auront à jamais ses remerciements.

2210… C’était les dix ans de la Red Week. Lui-même n’était qu’un enfant lors de cette période, mais il se souvenait encore du malaise que les adultes exhibaient quand ils en parlaient. Pour commémorer l’évènement donc, un groupe s’arrangea pour couper l’électricité et la sécurité du laboratoire, réduisant probablement plusieurs années de recherche à néant – mais surtout, déconnectant sa serrure électronique et lui permettant d’ouvrir  doucement la porte de sa cellule, profitant de l’agitation et du désordre pour se frayer un chemin parmi les couloirs jusqu’à finalement retrouver la liberté.

Le soleil lui fit mal aux yeux – depuis combien de jours ne l’avait-il pas vu ? Encore quelque chose qu’il pouvait reprocher au professeur Hayes. Un nouveau point dans sa liste qui ne cessait de s’allonger, encore une chose qu’on lui avait volée sans lui demander son opinion. Il lui fallut plusieurs heures pour se repérer – son premier réflexe avait été de mettre le plus de distance possible entre le laboratoire et lui. Il finit par atterrir dans l’entre-deux, se sentant particulièrement vulnérable dans sa camisole sans manches, salie par la boue et la poussière. Ses pieds lui faisaient mal, aussi – il n’avait plus l’habitude de marcher et le sol sous sa peau nue le blessait horriblement.

Ce fut comme ceci qu’on le découvrit – dans une ruelle. Pâle et fragile, les cheveux sales et l’air fatigué, avec la plante de ses pieds constellée de petits bouts de brique et de verre. Les erasers avaient été pour un « cambriolage suspect » ne trouvèrent qu’un enfant à peine vêtu et à l’air apeuré, recroquevillé dans un coin. Ses poignets et mollets étaient violacés, signes qu’on lui avait restreint ses mouvements durant de longues périodes – ou qu’il s’était débattu avec insistance.

Il fut amené au poste et interrogé sans insistance, les erasers se satisfaisant de ses « je ne sais pas » murmurés d’une voix basse et effrayée. Son nom, son prénom, sa date de naissance, son âge, son adresse, ce qu’il faisait là, où étaient ses parents… Toutes les questions obtenaient la même réponse. Ils finirent par le remettre aux services sociaux – après tout, ce n’était qu’un enfant. Il n’avait pas plus de sept, huit ans ? Un enfant qui ne se souvenait plus que de la ruelle et de sa longue marche pour retrouver un visage amical. La supposition la plus logique était qu’il avait réussi à échapper à l’un des nombreux groupes qui kidnappait des enfants pour leurs organes ou pour les revendre.

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On l’emmena dans un orphelinat. Lui qui avait toujours été fils unique, il dû s’habituer à partager. Partager une chambre, une salle de bain, des livres. Partager avec une dizaine d’autres enfants de tous les âges et de toutes les origines, des enfants abandonnés volontairement, d’autre trouvés dans les ruelles de l’entre deux. Certains avaient été retirés à la garde de leur famille. Il vécut assez mal cette période – il devait s’habituer à un corps d’enfant, lui qui avait conservé son esprit d’adulte ; il devait s’habituer à être constamment entouré par des voix bruyantes, à n’avoir que des conversations dénuées d’intérêt. Malgré tout, avoir la chance de revoir la lumière du jour et de ne plus avoir à subir toutes ces piqûres et ces expériences… C’était un véritable bonheur.

Il resta plusieurs mois à l’orphelinat, se réhabituant lentement à la maladresse de son corps d’enfant, à ses muscles trop peu développés, à sa taille réduite. Il restait souvent seul – après tout, les autres enfants se méfiaient instinctivement de lui, percevant avec toute leur innocence que quelque chose n’était pas correct chez ce gamin aux yeux trop bleus et trop calmes. Il ne s’en plaignait pas trop : il avait plus de temps pour lui, pour tenter de trouver comment il allait bien pouvoir se venger de son père. L’adoption fut une véritable surprise pour lui, il ne s’y attendait absolument pas. Le couple qui l’adopta – les Brooks – était certes passé plusieurs fois à l’orphelinat et il avait eu quelques entretiens avec eux, mais il n’en avait pas pensé grand-chose.

Les gens prêt à adopter un enfant ne courraient pas les rues : ils préféraient en général adopter les plus jeunes, des nourrissons ou des enfants en bas-âge. Les autres restaient plusieurs années à l’orphelinat, pupilles de la ville en attendant qu’ils atteignent leur majorité et qu’ils puissent aller se perdre dans les bas-fonds de la ville. Les Brooks, donc, étaient probablement venus avec le désir d’adopter un jeune enfant. Le fait qu’il n’y en ait aucun à adopter à cette période-là reporta probablement leur attention sur les moins jeunes – et sur ce gamin aux cheveux noirs qui préférait rester dans son coin à lire plutôt que courir après un ballon.

Bien sûr, ils étaient au courant de son histoire – qu’il était ici depuis six mois, qu’il avait environ sept ans et qu’il n’avait aucun souvenir de sa vie d’avant. Etonnamment pour son âge, il savait lire, écrire et compter. Il s’intéressait également à des sujets surprenants pour un enfant, au vu des magazines qu’il chapardait régulièrement dans la salle d’accueil de l’orphelinat. De manière général, il mettait légèrement mal à l’aise les autres enfants et les adultes – c’était peut-être quelque chose dans son regard trop silencieux ou sa gestuelle typiquement adulte, dans sa manière de parler polie et dérangeante pour un enfant de moins de dix ans.

Il pouvait difficilement les en blâmer : s’il leur avait révélé la vérité, à savoir que dans sa tête se trouvait un adulte de vingt-deux ans parfaitement conscient… Ils comprendraient probablement son attitude. Et il aurait certainement droit à un retour simple pour le laboratoire – il ne pouvait pas laisser ça arriver. Autant passer pour un gamin aux lubies un peu étranges. Toujours est-il que c’est ce côté un peu décalé qui charma les Brooks. La paperasse fut rapidement expédiée – l’orphelinat était ravi de se débarrasser d’une bouche à nourrir. Une fois les inspections au domicile terminées, il quitta définitivement l’orphelinat, armé d’un nouveau prénom et d’une nouvelle famille.

Ses nouveaux parents l’avaient prénommé Allen. Le choix lui convenait parfaitement : c’était beaucoup plus passe-partout qu’Edmund, c’était certain. Il avait à nouveau sa propre chambre – à son grand soulagement, ainsi qu’une connexion internet à haut-débit, des livres autant qu’il en voulait. Il revivait son enfance une nouvelle fois – sauf que cette fois-ci… Il avait un but bien précis en tête. Avec ses expériences, son père lui avait inconsciemment offert quelques années supplémentaires – des années qu’il pourrait mettre à profit pour parfaite ses connaissances et affuter son cerveau, sa seule et unique arme. Il y avait également son pouvoir – si celui-ci était réellement ce que son père soupçonnait… Alors il ne pouvait pas risquer de ne pas le contrôler.

Si une nouvelle fois celui-ci s’activait et détruisait la vie de quelqu’un d’autre… Il ne pourrait pas le supporter – les fois précédentes, il n’avait absolument aucune conscience de ce qui se passait. Mais désormais, il le savait. C’était son devoir d’apprendre à s’en servir pour ne pas blesser les gens autour de lui. Alors il commença ses expériences – tentant d’activer son pouvoir volontairement, testant ses limites. En vain – quelque chose lui échappait probablement. Il se mit à éviter les contacts physiques – si son pouvoir se déclenchait à cause d’un contact…. Mieux valait ne pas prendre de risques inutiles.

Les années passèrent lentement – trois ans. Physiquement, il avait désormais dix ans. Ses parents adoptifs et lui avaient décidé d’une date arbitraire pour son anniversaire, correspondant à son arrivée dans leur demeure. Parmi les gamins du quartier, il était toujours vu comme le gosse un peu bizarre qu’on fuyait comme la peste. Tous, sauf une gamine – une gosse aux yeux d’un vert étourdissant et aux cheveux blonds qui évitait à peu près autant que lui les autres. C’était une evolve, elle aussi, qui ne maîtrisait pas son pouvoir et en perdait régulièrement le contrôle. Agacé de la voir galérer autant alors qu’elle avait la chance de pouvoir comprendre comme il fonctionnait, il entreprit d’essayer de lui apprendre comment s’en servir – encore un échec. Même si elle aimait bien discuter avec lui, entendre parler de pouvoir contrôler son pouvoir était hors de question.

Pseudo × Livia ♥.
Âge × 24 ans

Comment as-tu connu le forum × BIM ! Je SUIS le forum ! Comment ça, non... ToT
Un p'tit commentaire × Nan. J'vous aime toujours ♥
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burn the bitch down, I never will cross that bridge again
Jesse McMillan

Feuille de personnage
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Jesse McMillan
burn the bitch down, I never will cross that bridge again



14.10.17 11:29
Well, je m'auto valide (enfin ! xD)
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