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I've got this thing in my heart I have to hide [solo.]
burn the bitch down, I never will cross that bridge again
Jesse McMillan

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Jesse McMillan
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23.07.17 17:53
8 janvier 2214 - Premier réveil.

Il avait mal, tellement mal – il n’y avait plus que la douleur, il n’était plus que douleur. Il ne sentait plus rien, ne savait plus rien ; incapable de distinguer ce qu’il était et où il était, il n’y avait plus que cette sensation qui le prenait et le déchirait. Même respirer était devenu un acte insoutenable ; l’air qui entrait dans sa gorge déchirait les parois sensibles de sa trachée, allumant un brasier au fond de ses poumons, lui donnant l’impression de mourir une nouvelle fois. Le monde extérieur n’existait plus – sa conscience ne se limitait qu’à la douleur qui habitait ses os. Le reste du monde n’était plus.

Puis, lentement, le monde s’imposa à lui. La douleur s’atténua légèrement tandis que le goût du sang s’infiltrait dans sa bouche. Sous sa joue il pouvait sentir le sol dur et froid. Ses doigts reposaient dans ce qui semblait être un liquide poisseux. Le reste de son corps lui semblait lourd – tellement lourd. Comme si quelque chose – quelqu’un – lui était passé et repassé dessus, l’écrasant et le broyant avec un délice teinté de maniaquerie. Au bout de plusieurs minutes où l’odeur du sang ne faisait que de se renforcer, il tenta d’entrouvrir les yeux – erreur fatale. Ses paupières lui semblaient être soudées, sa tête le lançait et la panique commença à l’envahir, le faisant convulser.

Un seul mouvement involontaire et incontrôlable suffit – la douleur irradia à nouveau dans tout son corps, explosant le peu de conscience qu’il avait récupéré. Animal en souffrance plus qu’homme, le blond se mit à gémir et à geindre, masse informe de supplice et d’incompréhension. Le coma lui tendit une nouvelle fois les bras et il s’y abandonna avec soulagement,

9 janvier 2213 - Second réveil.

Son corps reprit contact avec les dimensions et la réalité. Il s’agissait de l’expérience la plus traumatisante qu’il avait pu éprouver jusqu’à maintenant – gémissant et pantelant, les différents signaux que lui envoyaient son corps lui indiquait qu’il était allongé sur le ventre, que sa jambe n’était probablement pas dans le bon angle et qu’il avait certainement des côtes brisées. Pourtant, il était vivant. Et il ne l’avait jamais autant regretté. La douleur n’était ni unie, ni concentrée – elle s’étiolait un peu partout dans son corps, l’enveloppant dans une étreinte qui n’avait rien d’enviable.

Il ne parvenait pas à se souvenir de ce qui l’avait mis dans cet état. Il ne voulait pas s’en souvenir. La terreur animale et instinctive était toujours présente, insidieusement tapie au fond de ses entrailles, prête à ressurgir au moindre signe de danger. Il ne voulait pas. Il voulait pouvoir sceller ce souvenir à jamais, le jeter au fond de sa mémoire comme tant d’autres avaient disparu auparavant. Mais. Il ne pourrait jamais oublier. Son monde s’était soudainement teinté d’un rouge carmin insoutenable.

Ses yeux s’ouvrirent difficilement, comme un nouveau-né apprenant à regarder le monde pour la première fois de sa vie. Les paupières papillonnèrent un instant, tentant de trouver quelque chose sur lequel se fixer. Puis il la vit. Il n’était pas seul. Il pouvait voir ses longs cheveux rouges, éparpillés dans une mare de sang. Misty. Elle était là, il n’était pas tout seul – peut-être qu’elle pourrait lui expliquer ce qu’il s’était passé, pourquoi cela s’était passé. Son œil cilla un instant. Et il réalisa. Un voile noir s’abattit une nouvelle fois sur lui, tandis qu’une seule question le hantait. Pourquoi sa nuque était dans cet angle si étrange.

9 janvier 2213 - Troisième réveil.

La troisième fois qu’il se réveilla… Ce fut à cause des voix. Elles étaient nombreuses, différentes. Certaines étaient distantes, d’autres bien plus proches. Il pouvait toutes les entendre. Il voulait leur dire qu’il était , mais son corps ne coopérait pas – ses paupières ne parvenaient pas à s’ouvrir, ses doigts ne réussissaient pas à bouger. Confusément, il perçut un mouvement près de lui – quelque chose était proche, très proche. Puis son poignet fut bougé, légèrement. Quelque chose de froid s’était posé sur sa peau, faisant basculer son bras et irradier une nouvelle fois. Un halètement lui échappa et le reste du monde se figea.

Les présences se firent plus nombreuses.
Le noir tomba à nouveau.

11 janvier 2213 - Quatrième réveil.

La première chose qu’il entendit fut le bip régulier des machines autour de lui. Il n’avait plus mal et il pouvait sentir la souplesse du matelas dans son dos. Avec précaution il entrouvrit les paupières, constatant avec soulagement que le geste ne provoquait pas les insoutenables douleurs dont il avait souvenir. La chambre était d’un blanc écœurant mais au moins, il était seul et la porte était fermée. Il se redressa prudemment, fronçant les sourcils tandis qu’il tentait de se remémorer les dernières heures – derniers jours ? – écoulés. Il était à l’entrepôt et…

- Ah, jeune homme. Enchanté de voir que vous avez décidé de rejoindre le monde des vivants.

L’homme qui lui parlait avait la peau claire, les cheveux noirs et un air absolument aimable qui mit immédiatement le blond mal à l’aise – sa dernière rencontre avec un médecin avait somme toute assez mal finie. Il garda le silence, le dévisageant un long moment tandis que celui-ci s’approchait du mur, agitant la main devant ce qui devait être un capteur. Ce qui ressemblait vaguement à un écran holographique se matérialisa sur une partie du mur. L’homme qui était entrée dans la pièce se plongea dans son étude, tirant parfois une information pour l’agrandir et en renvoyant d’autre, marmonnant parfois dans sa barbe.

- Bien, très bien. Donc, monsieur… Hum. Ah oui, ce problème d’identité... Monsieur donc… McMillan ?

Le nom le fit frémir un court instant, comme s’il le reconnaissait. Puis plus rien. Il avait déjà fait le deuil de ce qu’il avait à priori perdu – il n’avait pas besoin d’un nom qu’il ne parvenait plus à reconnaître. Il se redressa légèrement, les yeux fixés sur la porte par laquelle l’homme était entré – le besoin de sortir d’ici et de retrouver sa liberté commençait déjà à se faire sentir, lui soufflant de tenter tout ce qui était en son pouvoir pour s’extirper d’ici.

- C’est bien cela, non ? Apparemment, quelqu’un qui vous connaissait auparavant a dit que c’était votre nom. Enfin, ce n’est pas important – vous verrez cela plus tard. Donc, jeune homme. Regardez l’écran – l’écran j’ai dit. Ce n’est pas comme si vous pouviez vous lever ou même sortir de votre lit, alors rasseyez-vous.

Le blond se figea, se rasseyant lentement dans son lit et levant les yeux vers l’homme, vaincu. Il ne pouvait pas nier la réalité – surtout quand la réalité s’était imposée à lui comme une jambe encerclée par une menotte magnétique – tout comme son poignet. Son autre jambe était dans ce qui semblait être un plâtre – totalement enveloppée d’une coque blanche qui lui interdisait le moindre mouvement.

- Votre jambe est cassée et votre bras a été disloqué. Plusieurs côtes cassées, un traumatisme crânien. Une de vos côtes est passée très près de vous perforer un poumon. Si c’était arrivé, vous seriez mort avant que la police n’arrive sur les lieux. Estimez-vous chanceux.
- Que... S’est-il passé ?

Sa gorge était sèche et parler lui avait demandé un effort incroyablement douloureux. Le médecin détourna légèrement la tête, la secouant un instant.

- Je l'ignore. Comment vous sentez-vous ? Normalement, si les injections ont correctement fonctionnées, vous ne devri…
- Où est Misty ?

Il s’en souvenait – il se rappelait avoir vu ses longs cheveux roux étendus sur le sol, déployé en éventail sur une flaque de sang. Elle devait forcément être ici. Elle saurait forcément ce qu’il s’était passé. L’homme pâlit un peu plus.

- Si vous avez encore mal, nous pouv…        
- Taisez-vous. Et sortez.

L’homme qui venait de parler était grand. Très grand. La peau très mate, les cheveux sombres et des yeux d'un bleu perçant, il se tenait devant la porte, les bras croisés. Derrière lui passa un autre homme, armé celui-ci.

- Monsieur McMillan, nous avons des questions à vous poser sur le meurtre de Christie Alvarez.

Nouveau silence. De qui parlait-il ? L’homme s’impatienta, tapant du pied.

- Vous la connaissiez probablement sous le nom de Misty.

Quelque chose se cassa, tout au fond. Une nouvelle fois.
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Jesse McMillan

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28.07.17 22:01
15 janvier 2214

- Si vous essayez de vous lever trop vite, vous allez…

L’avertissement avait été mollement prononcé un peu trop tard – le blond s’était déjà vautré au sol. Sa jambe cassée était maintenu droite par la coque en résine, mais l’autre était désormais dans un angle un peu bizarre tandis que l’homme luttait pour se redresser, jurant entre ses dents contre l’imbécilité du personnel médical et des dispositifs qu’on le forçait à porter. Le médecin laissa couler, désormais habitué à l’entendre râler pour tout et pour rien. Il s’était même habitué au langage qu’il employait : les insultes étaient basiques quoique vulgaires et il avait connu des personnes avec un peu plus d’imagination. Poussant un soupire, il s’accroupi et passa ses mains sous les aisselles du blond qui s’agita à nouveau. Sans se laisser démonter, il le ramena sur son lit, prenant un air menaçant.

- L’inspecteur Starke m’a ordonné de vous attacher au lit si vous recommenciez. Ni vous ni moi n’avez envie de perdre du temps avec ça, alors tenez-vous tranquille.

Il n’eut qu’un silence pour toute réponse, mais ça aussi il s’y était habitué. Le blond évitait en général de discuter avec les gens – il ignorait qui était cette Christie ou Misty, mais apparemment, sa mort l’avait pas mal secoué. Assez pour qu’il refuse de s’alimenter les premiers jours et pour qu’il tente absolument de s’échapper depuis qu’il était arrivé. Sa nouvelle tentative n’était que la preuve que s’il avait la volonté de partir, son corps avait visiblement rendu les armes, trop exténué pour continuer. Il n’avait pas l’air d’avoir dormi depuis plusieurs jours et il passait son temps à marmonner. Les seules fois où il élevait la voix était pour prononcer des injures, qu’elles soient dirigées vers le personnel hospitalier ou les flics qui passaient pour voir s’il était en état de répondre à leurs questions.

L’inspecteur Starke, donc. Tomàs Starke était un inspecteur de la police régulière de Madison – comprenez donc qu’il s’était fait recalé aux tests pour devenir erasers et que faute de mieux, il rejoignit la sécurité publique où il enquête sur les crimes n’ayant aucun lien avec les evolves. Autant dire qu’ils n’avaient pas été noyés sous le boulot depuis une éternité. Starke, donc, avait réellement pris en grippe le blond – dès qu’il passait le pas de la porte, il s’employait à tenter d’arracher des informations à un patient moins que coopératif. En général, il était rapidement chassé par le médecin qui n’admettait pas qu’on rudoie ses patients, mais… Eh bien, vu l’état actuel du patient, il allait devoir laisser l’inspecteur l’interroger. Après tout, il était potentiellement l’unique témoin d’un des crimes les plus glauques de l’année, de ce qu’en disaient les subalternes de Starke…

Silencieux mais actif, le médecin réinstallait le blond dans son lit, vérifiant ses constantes et s’assurant qu’une légère dose de sédatif lui était injectée. Il en aurait besoin vu ce qui devrait suivre – Starke avait décidé qu’il était temps d’interroger l’unique survivant, étant donné que celui-ci était suffisamment remis pour avoir la tentation de se faire la malle. A peu près tout le monde s’était rendu compte de l’animosité presque naturelle qu’il y avait entre eux, ce qui expliquait que le médecin se sentait presque désolé pour lui. Presque – après tout, l’ancien n’était clairement pas un patient facile. Quand il avait tenté d’en toucher deux mots à Cox, celui-ci avait haussé les épaules à la mention de son ancien patient, apparemment préoccupé par autre chose. Rien de très rassurant en somme.

Finalement, le moment redouté par le praticien arriva : Starke pénétra dans la chambre à peu près au moment où il finissait de vérifier la coque qui enrobait la jambe brisée. Il était suivi d’un autre homme, plus petit et plus effacé qui se positionna devant la porte, lui indiquant d’un signe de tête de sortir. Il jeta un coup d’œil au blond à l’air grincheux, secouant la tête tandis qu’il avançait vers la sortie.

- Eviter de trop le brusquer. C’est mauvais pour ses constantes et ça affole les machines.

Sur ces mots, il sorti suivi par l’autre homme, laissant les deux autres en tête-à-tête.

L’inspecteur dévisagea un long moment le blond qui lui rendit passivement son regard, tirant machinalement sur son poignet dans le vain espoir de réussir à faire tomber le magnétisme de la menotte qui enserrait désormais son bras. Starke tapota son poignet, s’éclaircissant la voix.

- Déclinez votre identité.

Seul le silence lui répondit, fait plutôt surprenant quand on prenait en compte la personnalité du blond. Apparemment, celui-ci avait décidé d’opter pour le silence comme moyen de non-coopération. Le silence s’installa à nouveau, inconfortable. Puis Starke reprit la parole, l’air un peu plus revêche.

- Jesse McMillan, matricule J084662. Ancien… Eraser. Il eut l’air contrarié en prononçant les mots, comme si cela lui en coutait d’admettre que le blond avait un jour fait partie intégrante de cette milice. Si vous vous demandez comment nous avons eu accès à ces informations, une des personnes ayant fait partie de votre… bond dans le temps nous a fourni votre matricule et votre nom de famille. Le reste est disponible dans votre dossier aux archives des erasers. Il parlait d’une voix monocorde, fixant les informations qui défilaient sur son bracelet, ignorant patiemment les réactions – ou plutôt, l’absence de réaction – du patient. Que faisiez-vous dans l’entrepôt désaffecté de la quinzième le 8 juillet 2213 ?

Le blond haussa lentement un sourcil. C’était donc un véritable interrogatoire. Avaient-ils eu de nouvelles informations sur la mort de Misty ? Il avait déjà tenté de demandé – enfin. Il avait déjà tenté d’extirper des informations à l’un des flics, qui avait appris qu’il ne fallait pas s’approcher trop près de lui si on ne voulait pas se faire attraper par le col et hurler dessus. Les menottes venaient de là.

- Veuillez répondre à la question.
- Ce n’était que des questions de routine, après tout. Il pouvait y répondre sans trop se mouiller, normalement – et s’il avait la possibilité de l’agacer, ce serait encore plus facile. Le blond se détendit visiblement, s’appuyant sur l’oreiller derrière lui. On y vit. Enfin. Vivait.
- Vous y viviez. Christie aussi ?
- Misty y vivait, oui. C’est elle qui s’occupait principalement de savoir si on avait de quoi grailler dans les placards et si on n’avait pas des rats. Benny et Aaron se ramenaient parfois. Jamais très longtemps. Quant aux autres. Hm. Ils venaient rarement plus d’une fois.
- Vous êtes conscient que cet immeuble est une propriété privée destinée à être démolie.
- Et il est toujours debout aujourd’hui. Son propriétaire ne se serait probablement pas souvenu de son existence si quelqu’un n’avait pas jugé utile de lui faire une nouvelle décoration intérieure. Vous avez d’autres remarques débiles ou ce sera la seule ?

L’homme ne leva même pas un oeil vers lui – mais le blond ne faisait que s’échauffer, après tout.

- Vous n’avez pas répondu à la question.
- Tsch. Le 8 juillet ? J’étais probablement en train de me tripoter devant un holoporn, pour ce que j’en sais. On y vivait. J’vous demande ce que vous foutez quand vous êtes chez vous ?
- Toujours aucune réaction. C’était presque amusant. Pourquoi vous en êtes-vous pris à Christie Alvarez ?
- !! Ce fut le blond qui perdu la partie, et plutôt violemment. Il tenta de se lever brusquement, ramené tout aussi violemment en arrière par la menotte magnétique. Je lui ai rien fait, bordel ! T’as rien écouté à ce que j’ai raconté l’autre fois ?! C’est la merde à la place de ton cerveau qui t’empêche de capter ? Je. Lui. Ai. Rien. FAIT ! J’aurai JAMAIS touché à un cheveu de sa tête putain ! Il pouvait voir son sourire satisfait en coin, ce petit air satisfait de lui-même qu’il aurait dû arborer. Cet enculé de merde de flic à la con…
- Vous avez pourtant un passif assez violent, d’après votre dossier militaire. Multiples coups et blessures lors d’arrestations ou avec vos collègues, nombreuses insubordinations et menaces…
- Putain, mais j’en sais rien moi ! J’sais rien de ces conneries, on t’as pas briefé ? J’ai perdu la mémoire, connard ! C’est Aaron qui a fait ça ! AA-RON. T’as besoin que je t’écrive son nom sur la gueule pour le retenir ?
- Personne n’a jamais vu ou entendu parler de cet Aaron dans le quartier.
- Ils ont tous la trouille ! Vous avez vu l’état dans lequel il a laissé l’entrepôt ! J’ai vu les photos – enfin, il avait quasiment arraché le communicateur du flic quand celui-ci avait eu le malheur de les regarder dans la chambre – tu penses vraiment qu’ils raconteront qu’ils connaissent un mec capable de faire ça ? Il est totalement psycho ce type !
- Parlez-moi de. Hum. Benny.
- Il a fait quoi Benny ? Il s’était soudainement calmé, se rasseyant, l’air presque normal. Le flic était décidément trop loin et cette foutue menotte l’empêchait d’aller coller son poing dans son visage beaucoup trop inexpressif. Les machines s’étaient légèrement affolées pendant son accès de colère et s’étaient désormais apaisée– sauf que son rythme cardiaque, bien visible sur le mur, indiquait qu’il n’était pas totalement calme.
- Nous ne savons pas. Nous le recherchons. Où pourrait-il être, à votre avis ?
- Dans la chatte à ta mère peut-être, pour ce que j'en sais. Ah, il l’avait vu – ce léger tressaillement, ce coin des lèvres qui se crispa fugacement. Visiblement, le sujet maternel était quelque peu sensible chez le flic – ça pouvait toujours servir, comme information.
- Veuillez répondre à la question.
- Putain, mais je sais pas moi… Il eut un léger sourire, presque malicieux – et franchement crispant après un tel accès de colère. S’il a appris ce qui est arrivé à Misty, il va vouloir la venger. Et il butera tous ceux qui se trouveront sur sa route. T’en es conscient ?
- Nous sommes au courant. C’est pourquoi nous avons besoin d’aide pour le localiser.
- Et pourquoi j’ferai ton taff ?

Le silence tomba à nouveau dans la pièce.

- Le 9 juillet à 11h, la police a été prévenue qu’un crime avait été commis dans un entrepôt désaffecté. Une fois sur les lieux, nous avons pu constater que la victime, Christie Alvarez, avait été démembrée avec une extrême violence. Le seul survivant – vous – ne porte aucune blessure semblable. De plus, les témoins affirment que vous n’étiez que tous les deux à vivre à l’entrepôt durant cette période. Un officier viendra vous énoncer vos droits une nouvelle fois. Vous êtes considéré comme étant le principal suspect pour le meurtre de Christie Alvarez. Vous ne pourrez pas quitter cette chambre d’hôpital jusqu’ à la fin de votre convalescence. De plus, vous serez condamné à verser une amende pour outrage à agent. Si vous êtes dans l'incapacité de payer cette amende, vous pourrez effectuer des heures de service d'intérêt général pour compenser.

Il tourna les talons, insensible au torrent d’injures que lançait le blond. La porte de la chambre se referma sur lui. Encore une fois. Seul avec lui-même, il se demanda fugacement si tout cela en avait valu la peine. Jurant tout bas de se venger – d’Aaron, de Benny l’inutile, de cette flicaille de merde qui perdait son temps ici au lieu de courir après le véritable coupable.
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Jesse McMillan

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14.08.17 20:36
28 janvier 2214

- Monsieur McMillan… Je vais poser votre déjeuner sur le bord de la table. Vous serez autorisé à le prendre et à commencer à le consommer une fois que je serai sortie de la chambre. Je reviendrais prendre le plateau dans précisément une heure.

L’infirmière commença à prudemment reculer, ne tournant pas un seul instant le dos à l’homme qui était assis dans le lit. Elle ne devait pas être très futée, la gamine – il se demandait de quel caniveau ils avaient bien pu la sortir pour qu’elle pense craindre quelque chose de lui alors qu’elle était à plusieurs mètres et qu’il était menotté. Il n’était pas un evolve, donc tant qu’il était attaché et qu’elle était loin, elle n’avait théoriquement rien à craindre – mais visiblement, l’information n’était pas encore montée jusqu’à son petit cerveau un peu trop con. Ça faisait pourtant plusieurs jours qu’elle venait lui apporter ses repas, mais rien à faire, elle conservait le même dialogue et la même gestuelle, qu’importe l’heure à laquelle elle venait.

Ceci dit, il devait avouer qu’il avait trouvé ça passablement hilarant quand elle avait fait un bond à cause d’un geste trop brusque – il s’était nettement moins marré après qu'elle ait laissé tomber le plateau et que le flic en faction devant la porte se soit rué à l’intérieur en le menaçant de son arme en mode commando. Lui aussi devait pas être très malin – encore une fois, il n’était pas un de ces putains d’evolves, il ne risquait donc pas de lui faire du mal à distance. Ils appelaient ça de la « prévention ». Un discours du genre que s’il avait été capable de faire ça à une de ses plus proches connaissances sans qu’ils ne parviennent à expliquer comment, il devrait en être encore capable maintenant. Il n’avait jamais douté que les flics soient stupides, mais à ce point, on frisait limite le génie de la stupidité. Même Starke avait l’air de moins en moins convaincu au fur et à mesure des jours qui passaient, ne venant plus que rarement le narguer dans sa chambre. Soit-disant qu’il « poursuivait l’enquête » et qu’il était «  à deux doigts de mettre la main sur Benjamin Landers ».

Ce qui n’était probablement pas loin de la vérité. Benjamin – Benny – était quelqu’un d’assez calculateur et il savait généralement garder la tête sur les épaules. Il n’était pas totalement demeuré malgré les apparences et attendait probablement le meilleur moment pour s’en prendre à Aaron, sauf que Benny était putain d’amoureux de Misty et n’avait jamais eu les couilles de le lui dire, ce crétin aurait été capable d'aller jusqu’en enfer et d'en revenir pour elle mais il n’était pas là quand elle avait eu besoin de lui et ça il pourrait jamais se le pardonner. Il allait foncer tête baissée et se faire buter inutilement et lui serait toujours dans la merde. Parce que Benny avait toujours laissé sa bite – pardon, son « cœur » réfléchir quand Misty était impliquée et Misty n’était plus là pour le calmer et lui dire de réfléchir. Benny allait se faire buter et lui ne pourrait rien faire. Et c’était putain de frustrant.

Il avait un autre problème, mis à part Benny qui était introuvable. Enfin, deux autres problèmes. Le premier, c’était ce médecin à la con qui passait son temps à sourire et à tenter de le faire parler de Misty, qui lui disait qu’il comprenait alors que putain il pouvait pas comprendre, il pourrait jamais comprendre que Misty c’était le truc le plus chouette qui soit jamais arrivé dans sa vie, bien mieux qu’une meuf qui écarterait les cuisses à sa demande, Misty c’était la personne qui avait jamais détourné les yeux quand il avait ses accès de colère, qui avait accepté les coups et les injures, les crises de nerfs et la colère qui grondait au quotidien dans chaque parcelle de son corps, elle avait tout accepté putain, elle l’avait aimé au centuple comme on aimait un frère, un ami, un enfant, elle l’avait serré dans ses bras sans jamais avoir peur qu’il lui arrache la gueule pour avoir tenté de lui parler, elle avait jamais eu peur, elle avait abaissé toutes les barrières et s’était faufilée dans chacune de ses failles pour tenter de colmater ce qui restait à sauver et putain Aaron l’avait tuée, il lui avait arraché les ailes comme si elle était qu’un insecte à la con et…

- Les parents de Miss Alvarez aimeraient vous parler.

Son second problème, donc. Il dévisagea un instant le médecin, essayant de jauger à quel point ce type pouvait se montrer stupide. Ce n’était pas l’habituel, donc il ignorait probablement tout mais… Bien sûr que les parents de Misty voudraient lui « parler ». Il était suspecté d’avoir assassiné leur fille chérie, bien entendu qu’ils allaient vouloir « passer un moment avec lui ». Sauf qu’il n’avait clairement rien à leur dire – non seulement il n’avait pas tué « Christie », mais en plus, ils n’avaient jamais essayé de la cherché pendant tout le temps où elle s’était barrée bordel, ça faisait quoi, trois ans qu’elle vivait comme une clodo dans un immeuble désaffecté sur le point de se casser la gueule et ils souvenaient uniquement de son existence au moment où elle se faisait buter ? Elle avait jamais raconté pourquoi elle s’était tirée de chez elle, mais c’était certain qu’ils avaient jamais cherché à la revoir pendant tout c’temps. Et ils se pointaient maintenant, comme si c’était normal, à essayer de croiser le type qui était suspecté d’avoir tué leur fille, probablement pas pour lui remettre une médaille ou une connerie comme ça. Ceci dit, ils avaient dû se sentir tellement soulagés en apprenant la nouvelle, en sachant que leur fille ne leur ferait pas plus honte. Ces deux putains de connards de baiseurs de chèvres…

- Super idée. Ils veulent un autographe vous croyez ?

Il adressa un sourire presque charmant au médecin – ou du moins, ce qui aurait probablement semblé un sourire charmant si ses yeux ne brûlaient pas d’une rage évidente et que ses poings ne tremblaient pas. L’homme recula prudemment, détournant un peu les yeux pour ne plus croiser les yeux furieux du blond.

- Hm, je leur dirais que vous, enfin, qu’ils ne peuvent pas venir vous voir. Et si, hm, si nous parlions d’autre chose ? Il enchaina immédiatement, babillant d’un air soulagé. Vous vous appelez donc Jesse McMillan, c’est bien ça ? C’est étrange que vous n’ayez pas recouvert vos souvenirs depuis tout ce temps, mais pas si surprenant en fait. Même si la technologie a beaucoup évolué depuis votre époque, il reste quelques zones d’ombre à la magnifique machine qu’est le corps humain, ahahah… Son rire mourut au fond de sa gorge et il s’empressa de reprendre, tentant d’ignorer le silence dangereux qui s’installait dans la pièce. Vous savez, ça n’a pas été facile pour vous identifier la première fois que vous êtes arrivé ici – vous n’étiez sur aucun des avis de recherches enregistrés par des proches donc c’était beaucoup plus dur de vous trouver. Et comme vous aviez perdu la mémoire, c’était encore plus compliqué – les erasers de l’époque n’avaient pas officiellement déclaré les officiers disparus donc vous étiez un peu dans un trou noir, héhé… Sans ce gamin, on n’aurait jamais pu vous retrouver. Un type comme vous, qui vient du passé – un Ancien on vous appelle comme ça ici – apparemment il a tout balancé sur vous : nom, prénom, matricule. Sauf que, personne n’a cherché ! Enfin, personne sauf l’inspecteur Starke – c’est lui qui a lancé des recherches sur vous dans les archives à propos de ces informations et tadam, votre dossier est sorti immédiatement. Vous devez être soulagé d’avoir récupéré vo…

Il se tut à nouveau, se rétractant comme un animal apeuré sous le regard brillant du blond. Si un regard pouvait tuer… Eh bien, le jeune médecin serait probablement mort une bonne dizaine de fois depuis le moment où il avait ouvert sa grande gueule, incapable de comprendre que le blond ne voulait pas qu’il lui adresse la parole, qu’il lui explique comment on avait retrouvé son identité et qu’on lui demande comment il se sentait à ce propos. Il était clair que le Jesse McMillan du passé n’était pas celui du présent – Misty l’avait renommé Seth pendant un temps, puis s’était amusée à changer son prénom d’une semaine à l’autre. Il n’avait plus d’identité, et ça lui convenait aussi bien – pas de problèmes comme ça. Il n’existait pas. Il pouvait mener la vie qu’il entendait sans lien débile avec le passé, sans se soucier des autres – sans avoir à penser à ce putain de fantôme ambulant avec ses yeux trop clairs, sa trop grande gueule et ses croyances à la con.

Le médecin finit par sortir de la chambre, le laissant seul avec ses pensées et son ressentiment envers le reste du monde – Aaron pour avoir foutu sa vie en l’air, l’infirmière pour être trop débile, le médecin trop bavard, Misty pour s’être fait butée d’une manière stupide, Benny qui servait à rien, Starke qui était qu’un connard sur deux pieds et qui en plus avait une tronche qui lui revenait genre absolument pas, le reste du monde pour son indifférence générale. Il voulait que quelque chose change dans cette apathie générale, il voulait qu’on lui foute la paix et qu’on le laisse sortir parce que putain c’était évident qu’il avait rien fait, il n’y avait qu’un de ces dégénéré d’evolve pour pouvoir faire un truc pareil, s’il avait voulu buter une meuf il se serait clairement pas amusé à balancer des morceaux partout sur les murs putain !

Puis la porte s’ouvrit, Starke pénétrant dans la chambre et dardant son regard empli d’animosité sur lui, prononçant les mots qu’il redoutait et qu’il espérait, parlant du bout des lèvres comme si ça lui coutait plus que tout d’avouer qu’il avait eu tort.

- Nous avons retrouvé le… Cadavre de quelqu’un que nous pensons être Benjamin Landers. Etant donné que le mode opératoire est identique à celui du meurtre de Christie Alvarez, vous êtes… Définitivement hors de cause et par conséquent vous êtes…

Il s’interrompit, les mots ayant visiblement un mal fou à passer.

- Libre.

C’était génial. Il était libre. Et Benny était mort.
Putain de merde.
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