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[Flashback] Nouvelle pièce sur l'échiquier | Alycia
evolve
Ode A. Griffin
Ode A. Griffin
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15.04.18 9:28
Massant ses tempes, Ode se trouvait assise à son bureau, au milieu de la grande pièce qui lui était dédiée. D'ici, elle avait une vue imprenable sur le centre-ville de Madison, lui donnant l'impression de tenir la cité au creux de sa main. Du haut de sa tour d'ivoire, on la pensait inébranlable, mais les gens se trompaient. En ce moment même, l'héritière Griffin était plus vulnérable que jamais. Rien qui concernait ses affaires, tout allait bien à ce niveau-là. Les bénéfices de l'entreprise ne cessaient de grimper. Son investissement à Madison avait payé malgré la situation inédite dans laquelle se trouverait la ville. L'opinion publique était majoritairement derrière elle, justifiant cet acte comme étant « bon ». Non, le problème était tout autre. C'était les voix qui ne cessaient pas, et les morts défilent sans arrêt. Ils s'approchent, la regardent avec leurs yeux globuleux et leur os parfaitement défini, pâles et terrifiants. Parfois ils tendent la main en espérant la toucher et, dans ces moments là, son cœur rate un battement. Elle s'imagine se lever, crier et s'enfuir. La peur la saisit, sans pitié, surprenante. Sauf qu'elle ne peut pas, même en étant seule. Elle ne peut pas se permettre de flancher face à ces spectres qui ne font pas partis du monde des vivants. Lorsque leurs doigts squelettiques traversent son épaule, elle est prise d'un frisson et de hauts le cœur. Pourtant, elle reste calme, stoïque. Sans oublier qu'avec tout ça, il y a les voix, les murmures. Incompréhensibles pour certains, tandis que d'autres sont de véritables accusations, cherchant à la plonger dans les regrets de ses actes. Sauf qu'Ode ne regrette jamais rien.

Pour chaque personne ayant subi son don, elle devient de plus en plus fière. Ils se sont mis sur son chemin ou alors ils étaient faibles, inutiles. Dans tous les cas, ils méritaient leur sort. Voilà comment fonctionnait la loi du plus fort. Manger ou être mangé. Pourquoi éprouver le moindre regret dans ce cas là ? La seule chose que la jeune femme pouvait regretter était son enfance. Ces moments passés recroquevillée devant ce qu'elle croyait être des monstres. Ces moments passés à ramper dans la médiocrité, à laisser son destin lui filer entre les doigts. Elle s'était montrée stupide, vraiment stupide. Rien que d'y repenser, son sang bouillonnait dans ses veines et ses iris cherchaient une victime, un défouloir à la haine qui la submergeait. Néanmoins, mis à part les fantômes, il n'y avait personne. Ça avait toujours été ainsi.  

Elle ferma un instant les yeux avant de quitter son siège et de se diriger vers la sortie. A chacun de ses pas elle pouvait entendre une phrase différente, qui semblait faire écho dans la pièce alors que tout ça n'était que dans sa tête. Il y avait des cris aussi, des pleurs, le tout se mélangeait pour créer un véritable chaos. Une tempête à laquelle elle ne pouvait pas échapper. Combien de temps encore à endurer tout cela ? Elle utilisa alors son bracelet tandis qu'elle quittait son bureau pour contacter Regina, son associée. Une scientifique excentrique qui étudiait un moyen de supprimer les effets néfastes des pouvoirs des Evolves.

« - Ode ? demanda la voix féminine qui s'échappa de l'appareil.

- C'est moi, bonjour Regina. Comment avance tes recherches ?

- Je tiens peut-être quelque chose. En fait, en utilisant diffé-

- Non la coupa immédiatement la présidente. Elle n'avait aucune envie d'écouter son charabia aujourd'hui. Epargne-moi les détails. Je passerais te voir demain.

- Comme tu veux l'entendit-elle soupirer. Tu rates quelque chose.

- Bonne journée Regina. »

Elle mit fin à la communication sans attendre de réponse de sa part et continua son chemin entre les couloirs de son entreprise. Elle passa devant différents bureaux où tous s'affairaient à leurs affaires, image qu'elle appréciait grandement voir. Les fainéants n'avaient pas leur place au sein de sa société et ça, ils le comprenaient rapidement. Ses pupilles appréciaient ce spectacle, de voir toutes ses petites fourmis travailler assidûment. Elle ne faisait pas partie des patrons qui offraient un salaire de misère à leurs employés afin de récolter tous les fruits de leurs efforts, non. Chez elle, tous avaient de quoi vivre correctement s'ils faisaient leur travail. Elle n'était pas cruelle à ce point là tout de même.  

Dans tous les cas, c'était bien beau d'admirer ses employés à l’œuvre, cela ne fit pas taire les voix dans sa tête, bien au contraire. Elles étaient là, les morts aussi, et la suivaient sans relâche, telle son ombre. Rien ne pouvait lui permettre de travailler correctement. C'était comme ça, certains jours. Elle était obligée de prendre congé plus tôt à cause de ces esprits qui ne cessaient de la hanter, pour rejoindre son magnifique appartement et s'y reposer. Alors elle continua son trajet entre les bureaux, se dirigeant directement vers la sortie.
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Alycia Taylor
Alycia Taylor
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18.04.18 2:18
Mes doigts continuent de taper sur les diverses touches du clavier posé devant moi, mais ma concentration cède peu à peu. Ce dossier n’est pas difficile, j’en fait à la tonne comme celui-ci à chaque jour, mais je crois que mon rythme commence à être exténuant. Pourtant, je suis obligée de me dépasser … Si seulement je gagnais suffisamment d’argent, je pourrais faire attention à ma santé, mais je n’ai pas ce luxe. Je dois, comme toujours, travailler comme une folle, car à la moindre erreur ou au moindre ralentissement, je suis à la porte. Des sbires comme moi qui s’occupent du travail basique, il y en a des milliers, je ne suis pas irremplaçable, donc je dois faire de mon mieux pour simplement être stable dans ma situation.

Cela fait plusieurs années que je suis dans ce train de vie malsain et je commence à me dire que ce serait bien de connaître mieux. Je ne parle pas de richesse et de belle vie, juste pouvoir économiser pour des petits plaisirs, ce serait bien.

- Merde …

Je relâche ce juron dans un soupir, se perdant dans les milliers de cliquetis créés par tous les claviers dans les alentours qui subissent les frappes répétées de mes collègues. J’appuie sur la touche Backspace à répétions pour effacer une erreur s’étant glissée dans mes manœuvres multiples. J’ai vraiment besoin d’une pause … Je m’affaisse dans ma chaise, passant une main sur ma nuque et l’autre dans mes cheveux blonds. J’aimerais bien pouvoir les laver plus souvent, l’hygiène devrait être un droit de base ! Je jette un regard aux alentours, le temps de reposer mes yeux. Il n’y a rien à voir, le seul intérêt est d’arrêter de fixer cet écran de malheur. Mon cœur rate un battement lorsque je crois voir une personne qu’absolument tout le monde dans ces locaux connaît. Oui, c’est bien elle ! Ode Griffin, la présidente de la compagnie, mais que fait elle là ? Attends, pourquoi est-ce que j’ai tant envie d’aller la voir, je ne peux pas simplement me lever et faire la causette à la présidente sur le lieu de travail, c’est le meilleur moyen de me faire renvoyer ! Mes yeux suivent ses mouvements, elle se dirige vers la sortie. C’est ça, le genre d’occasion qui se présente une seule fois dans une vie et qu’il ne faut pas laisser passer ? À cette idée, mes jambes se lèvent presque d’elle-même, sans me demander mon avis. Bon, il est trop tard pour faire marche arrière …

Je m’élance, à moitié à la course pour rattraper la présidente. Je ne pensais pas pouvoir être si folle. Je vais me faire renvoyer, c’est sûr ! Tu es vraiment conne Alycia, regardes comment elle est propre et bien habillée ! J’ai une tenue à peine assez classe pour être présentable, je suis cernée jusqu’aux coudes et mes cheveux ressemblent à un chat de gouttière enragé. Évidement, je commence à réfléchir lorsqu’il est trop tard pour ça, je me déteste lorsque j’agis ainsi : de manière inconsciente. Bref, il est trop tard maintenant, je dois l’aborder. Comment je dois l’appeler ? Ode ? Madame Griffin ? Non …

- M- Madame la présidente !

Je bégaie en prononçant ces mots simples, joli départ … Je suis vraiment décourageante parfois. La présidente se retourne vers moi, l’air parfaitement neutre. Ce simple geste de sa part me fait réaliser l’étendue de ma connerie. Mon rythme cardiaque accélère comme jamais, je commence à avoir chaud comme jamais, au point d’en arracher ma chemise et je me sens infiniment petite devant le charisme que ma patronne dégage. Les mots se bloquent dans ma gorge et je me bats contre moi-même de longues secondes pour ne pas fuir. Je finis par réussir à formuler correctement une phrase, au bout de ce qui parut pour moi des siècles d’efforts.

- Je- Alycia Taylor. Je travaille ici depuis quelques semaines et je voudrais discuter de ma position dans votre compagnie !

Je dis ça avec le plus d’assurance que je peux déployer, ce qui veut dire rien du tout. Mon regard à peu-près stable et ma voix légèrement tremblante trahissent mon état psychologique déplorable. La présidente semble hésiter, est-ce que j’ai oublié de dire quelque chose !? Mon cerveau cherche à la vitesse de l’éclair et je lance sans réfléchir, sans bégayer cette fois :

- Lors d’un souper ce soir par exemple !

Est-ce possible de se cacher au plus profond de son être et de ne plus jamais se remontrer pour le restant de ses jours ? Parce que là, j’ai vraiment envie de disparaître, oublier ce que je viens de faire à tout jamais. Qu’elle refuse maintenant et qu’elle me renvoie qu’on en finisse …
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Ode A. Griffin
Ode A. Griffin
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16.07.18 18:54

Nouvelle pièce sur l'échiquier


avec Alycia

La présidente s'arrêta juste devant la sortie lorsqu'elle entendit une voix tremblante la héler. Une voix aiguë qui ne respirait nullement la confiance et laissait facilement deviner l'état de stress dans lequel son ou sa propriétaire se trouvait. Ode aurait pu l'ignorer, l'idée était même très tentante, mais elle opta pour offrir une chance à cette personne, qui qu'elle pouvait être. D'autant plus qu'elle avait un public, il serait mal venu de se montrer réellement désagréable.

Ainsi, elle pivota sur elle-même afin de faire face à la blonde qui l'observait avant de baisser les yeux, affreusement gênée. Parfaitement pitoyable. N'était-elle pas une adulte ? S'en était terminé de l'enfance, de la timidité et de tout ce qui allait avec. Elle pouvait comprendre qu'elle était intimidante, mais tout de même, un peu d'amour-propre ! Pourtant, elle ne laissa rien entrevoir quant à ses pensées, affichant son air parfaitement neutre et posa une main sur sa hanche, attendant que la jeune femme continue. Son visage ne lui rappelait rien, ce qui était normal avec le nombre d'employés qui se trouvaient dans ses bureaux.

Néanmoins, elle se retrouva agréablement surprise face à l'audace dont elle faisait preuve, bien que maladroite. Ce n'était pas impressionnant, bien au contraire, mais peu aurait eu le courage de venir l'aborder de la sorte et de chercher à lui parler de leur carrière. Le courage, ou l'inconscience. Certains patrons pourraient prendre ce genre d'acte pour un affront, mais Ode voyait bien au-delà de ça. Elle considéra quelques instants l'employée qui se tenait en face d'elle, rouge jusqu'aux oreilles. Devait-elle accepter ? Son humeur était loin d'être parfaite et, il y a quelques instants, tout ce qu'elle voulait était de retourner chez elle pour s'offrir un peu de repos et surtout de calme. Sauf que là, elle hésitait. Cette femme venait de piquer sa curiosité et une partie d'elle souhaitait connaître le fin mot de cette histoire.

Croisant les bras, elle adressa un sourire mystérieux à la blonde avant de prendre la parole.

« - Pourquoi pas ? Je veux bien vous suivre, mais tâchez de m'emmener dans une enseigne décente. »

De quoi lui mettre un peu plus la pression, elle ne pouvait pas vraiment s'en empêcher. Elle prendrait sans aucun doute un malin plaisir à la voir paniquer un peu plus, jusqu'à ce qu'elle en ait marre et qu'elle se décide à la secouer. A voir comment les choses allaient se dérouler.

Les voix s'étaient tues, pour le moment, ce qui lui offrait un certain moment de répit et de quoi se concentrer pleinement sur sa nouvelle occupation. Elle fit un pas sur le côté, offrant la possibilité à la jeune femme de se diriger vers la sortie, qui se trouvait droit devant.

« - Passez devant. »

La blonde ne pouvait à présent plus faire marche arrière.
Awful
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Alycia Taylor
Alycia Taylor
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17.07.18 7:28
J’aurais préféré voir du découragement, du dédain ou de la colère passer sur le visage d’Ode. L’air neutre qu’elle porte montre le profond fossé qui me sépare de cette grande femme, ce qui me donne presque le vertige, mais l’Égyptienne s’est arrêtée pour m’écouter et ça c’est déjà une grosse victoire. La voix calme accompagnée du sourire mystérieux de ma présidente me met encore plus mal à l’aise. Je suis là, misérable, à tenter de bouger dans ce monde et elle me montre à quel point je ne suis pas prête pour ça. L’envie de fuir grandit de plus en plus, mais heureusement ses paroles m’empêchent de mettre ce malheureux plan à exécution. Je ne peux pas m’empêcher d’écarquiller les yeux de surprise lorsqu’elle accepte mon "invitation", mais il y a un petit, voire un gros, problème …

« mais tâchez de m’emmener dans une enseigne décente. » Déjà, elle me vouvoie, ça montre un certain respect pour ma personne, non ? Mais surtout : une enseigne décente. Pour moi, c’est la restauration rapide du coin, mais pour elle ça doit être la nourriture de riche qui doit coûter dans les trois chiffres simplement pour une entrée ! En plus, je n’ai aucune idée de ce qui pourrait la satisfaire ! Je m’empresse de répondre, la voix fébrile et toute aussi incertaine :

- O-Oui ! Oui, bien sûr ! Ne vous inquiétez pas, juste, donnez-moi quelques secondes, je vais prendre mon sac à main et éteindre mon ordinateur !

Mentalement, je me tape le visage à répétition. Je suis en train de me ridiculiser comme je ne l’ai jamais fait. La bouche légèrement entrouverte, je retourne vers mon poste de travail d’une démarche qui montre l’opposé de l’assurance. Une fois arrivée, je prends le soin de chercher rapidement des restaurants chics sur le net. Au bout d’une trentaine de secondes, j’en trouve un a à peine deux rues d’ici. Ils servent du poisson et des fruits de mer, des trucs que je n’ai jamais mangé de toute ma vie et un simple coup d’œil aux prix me donne le vertige. Pour ce simple repas, je vais devoir débourser un mois de salaire. Fébrile, j’éteins l’ordinateur et je tends ma main tremblante vers mon miroir de poche pour essayer de ne pas être trop moche. J’essaye tant bien que mal de me recoiffer, mais c’est peine perdue : je devrai vivre ce repas d’affaires avec une apparence qui représente trop bien la situation de merde dans laquelle je me trouve. Bref, je m’empresse de prendre ce dont j’ai de besoin et de retourner vers Ode, je l’ai déjà fait attendre cinq minutes, je suis fichue.

En reprenant mon déplacement, je remarque quelque chose d’encore plus humiliant que tout ce que j’ai vécu aujourd’hui. Le silence. Les cliquetis des dizaines de claviers se sont arrêtés depuis je ne sais pas combien de temps et absolument tout le monde me regarde. Merci, Chers Collègues, de m’aider ! Ces regards commençant à m’étouffer, je m’empresse de me diriger vers la sortie. En passant près d’Ode, je lui transmets ces mots en tentant tant bien que mal de cacher la détresse dans ma marche rapide.  

- Venez, je sais exactement où aller.

Le chemin se fait dans un silence pesant, enfin, pesant pour moi. Je me doute fort bien que la présidente ne se sente pas du tout intimidée par ce dernier, mais pour moi c’est une véritable horreur. Est-ce que je dois parler ? Si oui de quoi ? Est-ce que le fait de ne rien dire montre une piètre image de moi ? Beaucoup trop de questions auxquelles je n’ai pas de réponse. Au moins, je ne risque pas de me ridiculiser à nouveau si je ne dis rien …

Après quelques minutes de marche dans la ville, au milieu des tonnes de bruits et de passants, on arrive finalement à ce fameux restaurant. J’entends le mot « merde » se répéter en boucle au fond de mon crâne. Dans un geste que je veux poli, j’agrippe maladroitement la porte et laisse Ode passer en première. Juste dans l’entrée, je vois à quel point cet endroit est chic, voire luxueux. Je ne pensais pas rentrer dans ce genre d’endroit hors de mes rêves et, même si c’est un véritable cauchemar pour mon portefeuille, je ne pouvais m’empêcher de sourire innocemment face à la "chance" que j’avais. Je m’avance vers un homme bien habillé qui semble là pour accueillir les clients. Il nous salue avec politesse, ignorant mon accoutrement peu reluisant. Le comportement de cet homme me rassure légèrement et je réussis à avoir une voix claire et stable.

- Bonjour, euh, une table pour deux s’il-vous-plaît.

- Bien sûr, suivez-moi.

L’homme nous escorte jusqu’à une table un peu en retrait, un endroit où Ode et moi nous pourront discuter sans être dérangé par les bruits ambiants. Parfait. En prenant place, je saisis l’un des menus et parcours lentement les plats proposés. Je remarque bien assez vite que je ne connais pas la grande majorité des plats qu’ils servent ici, le comble. J’enfonce légèrement ma tête dans le menu pour cacher mon visage qui devient rapidement d’un rouge tomate. Je vais me contenter de commander exactement la même chose qu’Ode … Dans ce léger moment où je me déconnecte un peu de la réalité, attendant que ma supérieure choisisse son repas, j’ai l’impression de sentir quelque chose en moi. C’est difficile à expliquer, mais on dirait une nouvelle forme d’énergie qui coule dans mes veines. En relevant la tête pour m’examiner discrètement, je crois voir quelque chose d’inattendu. Une simple lueur dans les iris d’Ode qui disparus aussi vite qu’elle est apparue. C’est sûrement mon imagination qui me joue des tours, mais juste au cas où je préfère lui demander, ça peut être un bon moyen de partir la conversation !

- Si je peux me le permettre, Madame la Présidente, tout va bien ?
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Ode A. Griffin
Ode A. Griffin
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03.08.18 14:18

Nouvelle pièce sur l'échiquier


avec Alycia

Croisant les bras, la présidente observa son employée se ruer vers sur bureau, déjà en pleine panique. Elle devait bien avouer que ses réactions étaient plutôt amusantes. Voir ses yeux s'écarquiller sous la surprise ainsi que sa bouche à moitié ouverte valait parfaitement le coup de la traîner encore plus dans cette situation embarrassante. Comment, en tant qu'être humain, pouvait-on arriver à un tel degré de pitié ? Elle se ridiculisait aux yeux de sa patronne, de ses collègues, mais pourtant elle continuait, se jetant presque dedans sans même y réfléchir. Sa vie était-elle misérable au point de n'avoir plus grand chose à perdre ? Elle pouvait au moins lui reconnaître le fait qu'elle se trouvait tout de même affreusement embarrassée par sa propre bêtise. Elle n'était donc peut-être pas totalement idiote.

La blonde revint rapidement, déjà toute essoufflée et encore plus rouge que tout à l'heure. Ode n'aurait jamais pensé cela possible. Elle lui lâcha quelques mots avant de se précipiter vers la sortie, ne pouvant visiblement plus supporter le regards de ces collègues. C'est avec un sourire dissimulé que l'héritière Griffin la suivit, d'une démarche bien plus calme et imposante que la sienne. Les deux l'une à côté de l'autre créaient un véritable contraste. Les deux jeunes femmes évoluèrent donc entre les bâtiments, où la foule commençait à se presser pour, tout comme elles, déjeuner. Le soleil brillait haut dans le soleil, inondant la ville de ses rayons chauds. Néanmoins, la température restait tout de même agréable.

Elles arrivèrent finalement devant le restaurant après quelques minutes de marche qui s'étaient écoulée dans le silence. Ode prit le temps d'observer la devanture de l'enseigne, qui semblait parfaitement raffinée. Et que la blonde ne pouvait sans doute pas payer. Et cette pensée suffit à lui donner envie de sourire. Voyons voir comment elle allait s'en sortir. A l'intérieur, elle furent accueillies rapidement et s'installèrent à une table légèrement en retrait des autres. La présidente accepta la carte en silence, accordant simplement un hochement de tête poli au serveur et parcourut son contenu. Elle n'avait pas particulièrement faim, toujours contrariée par les spectres venus la hanter. Levant les yeux de son menu, elle croisant un regard vide au fond de la salle, appartenant à un cadavre qui ne bougeait pas et se contentait de l'observer. Une main froide se posa alors sur son avant bras, lui arrachant des frissons de dégoût. Un froncement de sourcils imperceptible de sa part alors qu'elle se concentrait sur sa respiration pour ne pas exploser. Et, étrangement, cela sembla fonctionner, puisque le cadavre se volatilisa, tout comme la présence froide sur son bras. Seuls restaient des murmures, qui se faisaient engloutir par les conversations du restaurant.

Son attention se reporta alors sur son employée, qui venait de lui poser une question, des traces d'inquiétude sur son visage. Elle était plutôt jolie avec ses grands yeux bleus et sa chevelure, mais elle le serait encore si elle prenait le temps de s'entretenir un minimum.  

« - Je vais bien, oui lui répondit-elle alors d'une voix parfaitement neutre, qui ne laissait aucunement trahir les émotion. Vous avez choisi ? »

Elle se demandait bien si cette jeune femme y connaissait quoique ce soit en cuisine gastronomique, ou même rien que le noms des plats qui étaient présentés sur la carte.

« - Je penche pour le dos de cabillaud. Et pourquoi pas du caviar en entrée. »

L’égyptienne observa ses réactions, prenant un malin plaisir à l'enfoncer de plus en plus dans un certain malaise. Une fois le serveur passé pour prendre leur commande, Ode laissa son dos reposer sur la dossier de sa chaise, croisa les jambes et planta ses iris dans ceux de sa distraction de la journée.

« - Alors, vous vouliez me parler de votre place dans l'entreprise, c'est bien ça ? demanda-t-elle en portant son verre de vin jusqu'à ses lèvres. Je vous écoute. »

Elle ne lui offrit aucun sourire, se contentant simplement de ne pas la lâcher du regard. Allait-elle réussir à formuler une phrase correcte sans bégayer ? Ode attendait patiemment de voir ça.
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Alycia Taylor
Alycia Taylor
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03.08.18 19:41
Le ton neutre de la présidente ne laisse pas place au doute ni à la discussion. J’espère ne pas l’avoir froissée avec ma question indiscrète … En tout cas, elle a coupé court à ma tentative d’interaction sans aucun scrupule, de quoi me mettre encore plus mal à l’aise. Heureusement, il y a toujours cette énergie qui parcourt mon corps. Je ne sais pas ce qu’elle fait, je ne sais pas non plus si c’est possible de l’arrêter, mais elle gagne en puissance et je me sens un peu plus confiante. On dirait de l’adrénaline, je me sens complète, plus consciente de mon environnement et en meilleur contrôle e mes moyens. C’est comme si j’étais une personne aveugle qui ouvrait finalement les yeux et je trouvais ça grisant. Malheureusement, je suis obligée de mettre un terme à la compréhension de mon être lorsque Ode me demanda si j’avais choisi. Je hoche de la tête à l’affirmative, ce qui est un horrible mensonge, puis j’attends qu’elle donne son choix.

Elle va prendre du … Quoi ? C’est quoi cette chose, un requin ? Mon regard fixe le vide pendant quelques secondes, cherchant ce que cette chose peut bien être et qu’est-ce que ça goûte. Oh et puis merde, j’ai décidé de la suivre dans son choix, pourquoi je me pose autant de questions !

- Je vais prendre le dos de Cabillaud s’il-vous-plaît.


Une chance que mon nouvel état me rend juste assez confortable pour parler normalement. J’évite habilement un plat supplémentaire pour éviter une crise cardiaque à mon compte en banque. Le serveur s’éloigne, me laissant seule avec Ode qui me dévore par sa prestance, son charisme et son calme. Elle se plaça plus confortablement dans son siège, ce que je n’étais pas du tout capable de faire, surtout avec ses yeux qui me fixent comme ça … À force, je me dirai que DÉVORER n’est plus une métaphore.

- Alors, vous vouliez me parler de votre place dans l'entreprise, c'est bien ça ?

La question fatidique. Mes épaules s’affaissent, mais j’essaye de mon mieux de garder le contact visuel. C’est un véritable combat pour ne pas baisser le regard, c’est devenu un réflexe à force, mais je ne dois pas être si fragile si je veux avoir une chance. Le stress que je ressens renforce l’énergie mystérieuse qui ne semble pas vouloir se calmer au fil des minutes. Cette foutue chose ne pourrait pas m’aider plutôt que d’être une simple distraction ?! Je ne sais pas, j’aimerais bien qu’on m’aide à savoir quoi dire à Ode parce que, évidemment, dans la précipitation je n’ai même pas pris la peine de réfléchir à ce que je pourrais bien lui dire. J’enchaîne quelques insultes à mon égard dans ma tête tout en cherchant rapidement une manière de commencer à présenter mes arguments. Ce ne sera pas facile, je vais sûrement flancher et me foirer, mais je suis déjà trop loin dans ma bêtise pour y penser maintenant. Je prends une inspiration pour me donner le plus de courage que je peux accumuler.

- Eh bien, je suis votre employée depuis plusieurs semaines maintenant. Si vous jetez un œil à mon dossier disciplinaire, vous verrez que je suis une employée modèle. L’argent devient de plus en plus un problème et un meilleur salaire pour moi vous permettrait de conserver une personne qui se donne corps et âme pour Velvet … J’imagine que si je peux avoir une bonne alimentation, la possibilité d’avoir une meilleure hygiène et ne pas être constamment stressée, je serais encore plus performante … non ?

Cette fois, je n’ai pas bégayé, mais cela restait un supplice. Chaque mot est un couteau qui me tranche la langue et au fil des phrases, je sens mon regard montrer de manière de plus en plus évidente le supplice que je subis. Les battements de mon cœur atteignent des records que je ne croyais pas possible et il y a toujours cette énergie étrange qui gagne en puissance, peut-être un peu trop même. Je ressens quelque chose de semblable à une surcharge, une nausée se manifeste dans mon corps et un mal de tête strident ébranle mon crâne. Je ne peux pas empêcher mon visage de se crisper sous la douleur en relâchant un juron. Super l’image Alycia, bravo …

- Pardonnez-moi … Je ne sais pas du tout ce qui m’arrive aujourd’hui …

Le serveur revient à ce moment, posant les assiettes sans s’inquiéter de mon état déplorable et repartit aussi vite qu’il est arrivé. Je regarde mon assiette d’un air dépité. Je me disais qu’en voyant le repas, ce serait clair, mais non. J’ai aucune idée de ce qui trône devant moi, je suis incapable de le décrire. Je souris de mon mieux à la présidente.

- Bon appétit.

Je prends ma fourchette et je me prépare à prendre une bouchée, croisant les doigts pour que ce soit bon.
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