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Sortie improvisée au pays des souvenirs... [Pv; Lou]
Anonymous
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02.07.16 0:10


The memories ease the pain inside
Now I know why



Les cris euphoriques des enfants emplissaient déjà l’atmosphère lorsque la jeune femme était arrivée. Plantée devant la grille en métal rouillé qui donnait sur la cour, elle ne portait pas attention aux yeux curieux qui la dévisageaient le temps d’un instant, avant de retourner vers le lieu de la fête. Mais l’esprit de Joey, lui, s’était perdu dans les méandres de ses souvenirs.

Elle aurait pu s’y attendre. Recevoir un courrier de la part de l’orphelinat lui avait fait l’effet d’une bonne droite dans l’estomac. Le souffle court, elle avait déchiré l’enveloppe blanche avec la conscience affreusement douloureuse que rien de ce qu’elle avait gagné jusqu’ici ne lui était définitivement acquis. Quelque part, figée dans le temps, continuait à courir cette petite fille, à s’époumoner. Refusant que le destin ne dépose sa lourde main sur son épaule d’enfant, elle fuyait le sort et se battait bec et ongles contre les ombres de la mort. Sa maison, elle la voyait au loin. La trouverait-elle emplie de ses songes juvéniles ? Le sort pouvait être cruel.

Délaissant la petite fille pour en revenir au présent, Joey avait parcouru la missive des yeux. Une récolte de fonds sous forme de portes ouvertes festives, ça semblait bien sonner. Alors que les battements de son cœur avaient peu à peu repris un rythme normal, elle avait décidé qu’elle y retournerait. Pour le meilleur comme pour le pire.

Et elle était là, face au bâtiment aux murs un peu décrépis, mais qui ne semblait cependant pas avoir pris une ride. Les rires des enfants résonnaient aux environs, et ça avait de quoi lui donner du baume au cœur. Il n’y avait pas eu que des mauvais moments, dans l’enceinte de l’orphelinat. Elle n’avait même jamais été totalement seule, toujours accompagnée de son aîné. C’était simplement que le lieu lui-même lui rappelait la perte de ses parents, les mois difficiles qui ont suivis, les différentes recherches pour une famille d’adoption. La blonde n’était pas du genre à voiler le passer dans les draps de l’oubli. Chaque jour, elle y faisait face, et y puisait sa force, comme un rituel. Cet endroit, qu’il puisse lui amener des souvenirs amers ou une douce nostalgie, elle y avait vécu et le garderait dans son cœur jusqu’à ce que ses paupières se closent à jamais.

Elle inspira un bon coup avant de se fendre de son sourire éternel. Poussant les grilles comme un enfant qui revient au bercail après un séjour interminable, le premier pas sur les pavés déchaussés de la cour la gonfla d’un sentiment de déjà-vu rassurant. Elle aurait aimé qu’Aaron puisse venir, lui aussi, mais son travail l’en avait empêché. Elle lui avait promis de tout lui raconter en détail, et scrutait déjà les lieux de ses yeux malicieux, à la recherche du moindre détail qui aurait pu changer au cours de ces dernières années. Près d’un muret, elle se revit, quelques 30 bons centimètres en moins, refaire le monde en secret avec l’un de ses camarades, les bras grand ouverts et le rire aux lèvres. Plus loin, une fenêtre derrière laquelle elle avait boudé de longues heures, lorsque les surveillants venaient à l’enguirlander, lui apparut. Enfin, alors qu’elle se rapprochait de l’entrée principale en évitant les têtes blondes qui couraient autour d’elle en riant, elle se remémora avec précision l’emplacement de la marelle dessinée à la craie qu’une de ses cadettes avait eu tant de plaisir à créer.


« Madame, c’est quoi ton nom ?
- Madame, tu viens d’où ?
»


Elle reporta son regard sur les enfants, deux garçons et une petite fille, qui s’étaient enfin arrêtés, à moitié essoufflés, et l’observaient avec curiosité. Dans leurs prunelles, elle décela la même avidité concernant l’extérieur qu’elle avait elle-même pu expérimenter à leur âge. Elle aussi, elle avait accouru pour accueillir des visiteurs, leur adressant tant de questions qu’ils ne savaient par où commencer à répondre. Les rôles étaient désormais inversés, et ça l’amusait beaucoup. Avec un clin d’œil farceur, elle leur répondit :


« Vous aimeriez le savoir, pas vrai ? »


Réponse qui fut accueillie par des petits grognements boudeurs, lesquels augmentèrent son hilarité.


« Si vous pouviez me conduire au responsable de la journée, peut-être vous répondrai-je…, ajouta-t-elle d’une voix qui se voulait malicieuse. »


Les gamins se regardèrent à tour de rôle, semblant réfléchir à l’honnêteté de la proposition. Après un hochement de tête positif, celui qui semblait être le « chef » de la bande la saisit par la main et l’entraîna à sa suite dans le grand bâtiment qui lui rappelait tant.


« On va t’emmener chez la « Grand Manitou ». C’est elle, la chef.
- Est-elle aussi effrayante que son nom l’indique ?
, demanda innocemment la jeune femme.
- Pire que ça ! Elle a de grands yeux méchants et quand on n’obéit pas ell-
- « Elle », quoi au juste ?
, retentit une voix pleine »


L’orphelin plaqua ses deux mains contre sa bouche, comme s’il avait laissé s’échapper un terrible secret, et n’osa pas se retourner. Devant Joey se tenait une femme d’un âge mûr, les mains sur les hanches, et dont les yeux révélaient une patience infiniment douce. Ses cheveux gris, presque blancs, coupés au carré, ondulaient autour de son visage et formaient une auréole qui rajoutait à la sagesse que ses traits dégageaient naturellement. Aux yeux de la blonde, cette dame n’avait pas changé d’un pouce.

Certes, les rides au coin de ses lèvres s’étaient multipliées, ses paupières semblaient plus lourdes et elle ne débordait plus d’autant d’énergie. Mais il s’agissait toujours de cette femme aimante qui avait pris en main l’orphelinat lors de la treizième année de la McKingfield.

Elle préféra cependant garder le silence, et ne tenta pas de savoir si la responsable avait reconnu en elle la gamine turbulente et enjouée d’autrefois. Elle n’en ressentait pas le besoin. Et elle savait qu’Helena, car c’était son nom, avait toujours eu foi dans l’avenir de ses petits pensionnaires. Elle non plus, ne devait pas se poser de question quant à l’histoire de Joey.

Les enfants s’éloignèrent en pouffant, et la dame secoua la tête, un sourire au lèvres, en demandant à Joey de bien vouloir les excuser.


« Ne vous en formalisez pas… ces gamins sont débordants d’énergie.
- Rien de mal à cela…
, renchérit la blonde.
- Je vous remercie de votre venue. Cette journée a plus de succès que prévu, et je ne peux que m’en réjouir ! Vous arrivez juste à temps pour assister au discours des éducateurs. Les activités ne commenceront officiellement qu’après cela ! Installez-vous et n’hésitez pas à vous servir une boisson – du jus d’orange pressé par les enfants ! »


Et l’auréole blanche disparut  aussi vite qu’elle avait pu intervenir. Nul doute qu’elle aurait également son mot à dire dans quelques instants.

Le réfectoire avait été aménagé en une salle de conférence, plusieurs rangées de chaises ayant ainsi été avancées au centre de la pièce. Quelques groupes d’adultes déjà formés bavardaient dans un coin en attendant le fameux discours qui servirait certainement à remercier les personnes s’étant donné la peine de se déplacer en ce jour de fête. Joey ne reconnut cependant, du moins à vue d’œil, aucun visage. Repérant un siège de libre, elle décida d’y prendre place. Quelqu’un sembla cependant la devancer, puisque dans son champ de vision, elle ne put soudain que distinguer une chevelure flamboyante.


Spoiler:
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Lou Sullivan

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Lou Sullivan
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03.07.16 12:17
Devant la grille de l’orphelinat, je parcours des yeux la grande façade du bâtiment. La dernière fois que j’ai foulé cette cour, de devais avoir 7 ans environ, oui c’est ça, j’ai été adoptée à 3 ans, et on est venus chercher Lucie et Steve dans les 4 ans qui ont suivi.
Je n’étais franchement pas grande, je n’ai pas énormément de souvenirs de ce lieu, ni du personnel, et les enfants… Je me doute bien qu’en 23 ans qui ont séparé ma sortie d’aujourd’hui, l’orphelinat a dû en brasser des gosses. Et puis, jamais je ne reconnaitrais un gamin qui avait pu passer un peu de temps avec moi à l’époque, j’étais trop petite, et on change bien trop entre le stade « jeune bambin innocent » et « jeune adulte plus franchement innocent ».

Il semble y avoir quelques stands montés dans la cour, les gosses crapahutent dans tous les sens, interpellant les adultes pour les plus téméraires, observant de loin pour les plus timides. Les encadrants surveillent ça d’un œil, alors qu’ils accueillent les visiteurs de l’autre.
C’est une bonne idée cette récolte de fonds. C’est Jim qui a reçu la lettre, et en père consciencieux, il a fait passer l’info à ses trois gamins. Lui n’avait franchement aucune envie d’y retourner, il ne nous a pas dit la vraie raison, mais on se doute bien que c’est trop douloureux, c’est un peu comme revenir sur la « naissance » de ses gosses, mais sans la femme que l’on aime pour remémorer les bons souvenirs. Et puis, comme il nous l’a dit, c’est plus de son âge d’être entouré de tant de marmots.
Lucie n’est pas venue, étant déjà prise par la famille de sa moitié. J’espérais au moins que Steve ferait le déplacement, c’est d’ailleurs lui qui a passé le plus de temps entre ses murs, mais comme son père, il a trouvé une excuse bidon. Me voilà donc seule représentante de notre fratrie. Et j’hésite à passer la grille.

Devant cette vieille bâtisse, je me sens à nouveau comme une gamine paumée, et je dois dire que je n’aime pas franchement ce sentiment.
Je finis tout de même par me décider à passer la grille, et, tel un gladiateur poussé dans l’arène, encerclé par une flopée de lions, j’ai l’impression qu’une demi tonne de gosses me scrutent. Moi comme tous les autres adultes dans les parages d’ailleurs. Et puis il y a une petite voix dans mon dos.

– Tu vas pas écouter le discours ?

Une gamine haute comme trois pommes, blondinette aux yeux brillants, les joues pourtant rosies par la timidité. Je lui souris, je n’étais même pas au courant qu’il y avait un discours. Merci papa d’envoyer tes gosses là où tu ne veux pas venir tout en gardant la moitié des infos pour toi.

– Heu si… Il est où ce discours ? Tu m’emmène ?

Elle hoche la tête avant de me tirer par la main. Je la suis sagement jusque dans le bâtiment. Les chaises s’alignent, déjà bien remplies, et devant le premier rang, les marmots se sont installés en tailleurs sur le plancher. L’enfant me libère avant de filer s’assoir, elle aussi, à même le sol.
Bon, maintenant que mon petit guide s’est fait la malle, je n’ai plus qu’à trouver une place où m’installer, et justement, ce qui ressemble bien à une des dernières chaises libres me fait de l’œil. Je me faufile jusqu’à mon but avant de m’y assoir. Au moment où je pose mes fesses dessus, je sens cette même sensation bizarre que lorsque je vole la dernière place assise du métro pile sous le nez de quelqu’un. Et effectivement, en relevant la tête, je tombe sur une jeune femme blonde qui semblait bien en route pour cette même place assise. Je me relève soudain, désignant l’assise des mains.

– Oh je suis désolée, je n’avais pas vu que vous vouliez vous assoir. Je vous la laisse, je… Je vais m’installer devant avec les p’tits.

Je lui souris, essayant de me sortir du rang malgré l’espace exiguë formé entre les genoux des autres visiteurs biens vissés sur leurs chaises, et les dossiers du rang de devant. Finalement, on a beaucoup plus de place devant, je peux même choisir entre en tailleurs ou jambes tendues, si ça c’est pas du luxe, je sais pas ce que c’est.
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