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Acte I, scène 2 - I'd rather be a cannibal, Baby.
eraser
Phear I. Rothgrüber
Phear I. Rothgrüber
eraser



23.06.15 17:19

 

    I'd rather be a cannibal, Baby

« Pourquoi ? »
Cette éternelle question à laquelle tu n'as jamais su répondre. Un mot. Un seul assemblage de lettres qu'on balance dans la tronche de quelqu'un par pure frustration, sans se rendre vraiment compte des conséquences. Depuis que t'es en âge de comprendre ce que ton cerveau analyse, on t'a assiégé avec ces huit lettres. Inlassablement. Comme un signe qu'on s'évertue à te graver dans la chair. Et c'est pas fini, soldat. Quelle blague. « Et pourquoi tu dégage pas de ma vue ? », « Pourquoi T'es né ?! Hein ? Pourquoi t'es pas plutôt mort ?!», « Pourquoi t'encaisse pas les coups mieux que ça ? Taffiole », « Pourquoi ton père il a fait ça petit, hm ? », « Et pourquoi tu la cherches, cette rouquine ? Mec, elle est pas là et elle te pourri la vie... ». Parce que. C'est comme ça. Les choses sont ainsi et l'être, dans sa condition humaine, ne peut aller à l'encontre de ce que les uns appelaient Roue de Fortune et ce que les autres appellent Destin. Tu ne peux pas aller contre ça. Contre ton Ça. Ta vraie nature, c'est de provoquer chez tes comparses bipèdes un questionnement suffisant quant à la raison même de tes actes. Un truc dans lequel tu excelles. Y a pas ton pareil sur terre. Et quand bien même il existait quelque part, vous deviendriez le tandem le plus tordu de toute la terre. Et c'était entre autre pour ça que ce matin t'avais eu ce rendez-vous merdique chez un psy qui n'a jamais été plus loin que les frontières de l'état. Derrière ses questions innocentes se trouvaient le grand patron Pourquoi qui ne cessait de te regarder de ses yeux accusateurs. Même le Big Brother inspirait moins d'agressivité dans son regard. Abattant la carte de l'honnêteté, t'avais balancé tout de go la vieille rancune qui te liait partiellement à ce monde. Celle-là même que t'avais joyeusement achevé à coups de patience, assaisonné d'un doux parfum de revanche, et mijoté avec amour.
Bien que tu sois un militaire dont la réputation le précède, t'as un cerveau.
Et ça, soldat, c'est pas ce dont on a le plus besoin dans nos rangs.

Mais cet organe qui permet d'avoir les pieds sur terre, il s'était mit en veille. Aller hop ! On débranche tout et on laisse le reste couler. Après tout, chez toi l'Instinct prime sur la Raison. Même Dieu n'aurait pas réussi à te faire changer d'avis ; quand t'as une idée dans la tête, tu l'as vraiment pas ailleurs. T'avais refilé le bébé à une tiers personne. Ton bébé aux cheveux de feu. Ton adorable poupon aux yeux pétillants et aux joues délicieusement rosies par des sensations jusqu'alors inconnues. Ton jouet fraîchement retrouvé. La sensation qui t'avais saisit depuis l'instant où tu étais rentré dans l'un des salons de Madison ne t'avais pas quitté une seule seconde. Ton cœur serré par la chaleur soudaine et le souffle court à cause de l'humidité. Ton corps qui se contracte à chacun de ses passages sucrés. L'excitation dès que son effluve viole tes poumons. Et l'Autre qui ne cesse de trépigner, de se tourner les mains, d'affûter une de ses plus belle lame. Vieille charogne, attend un peu avant de goûter à la chair délicate de cette jeune fille encore pleine de vie... Savourons la délicieuse victoire d'avoir retrouvé la brebis la plus merveilleuse du monde.
Alors qu'un a un, tu comptais les moutons qui se jetaient avec insouciance dans le ravin, provoquant dans ton bide la même sensation que celle ressentie lors de ton premier interrogatoire, la falaise érodée par la pluie du Nord, s'effrite. Puis s'effondre. La fin du monde des petits gigots. Tout descend d'un seul coup. La drogue de ces peluches se stop nette et tu fais un retour violent parmi les hommes.

Et c'est le début du Bad Trip.
T'es prit dans l'ouragan « Litzy », en plein dans une tornade, tournant jusqu'à ne plus distinguer le Nord de l'Est et le Sud de l'Ouest. Elle ravage tout sur son passage, il ne reste plus rien. Plus rien que des marres d'eau et le Désespoir. Plus rien qu'un mascara qui trace grossièrement le contour de son visage de poupée de porcelaine. Elle sème sur sa route la Peur, le Désarrois, l'Angoisse, sans laisser une once d'Espoir. Sa poitrine se lève et s'abaisse à mesure qu'elle ravage les fermes perdues sur les vastes terres américaines. Ses hoquets de chagrin sonnent le glas d'un orage violent qui s'annonce. Et t'étais en plein dedans. La tête baissée, les bras ballants, tu savourais l'amer constatation de ta connerie. Dans son pseudo droit divin, l'homme avait jugé bon de se croire l'égal de Dieu. Tu t'étais prit pour quoi ? Hein ? T'es juste bon à tirer sur de la chair tiède et à tracer une route suffisamment sécurisée pour tes frères d'armes. Voilà ce qui résulte de se prendre pour le Divin : l'Apocalypse.
Car oui, dans ton petit cœur de caïd, c'était ça. Un déchaînement de sensations les plus diverses, allant du simple suicide à la décimation entière des habitants de Madison. Pour lui assurer une vie prospère, tu étais prêt à tuer toutes les âmes qui vivent dans ces larges rues. Tout est bon pour que ta Vierge Marie puisse enfin connaître sa paix intérieur. A chacune de ses larmes qui tombaient sur ton le haut de ton crâne, tu pouvais entendre dans ton vaste vide crânien, l'échos des « Pourquoi ». Dès qu'une voix semblait s'atténuer, celle-ci était instantanément reprise par une autre. Une chanson douloureuse aux gouttes acides qui te faisait t'abaisser de plus en plus. Regarde toi, soldat. On dirait un gosse qui se fait engueuler par sa mère pour un mauvais bulletin. Non ! On dirait un bourgeois français qui va à l'échafaud. Ou mieux ! Quasimodo qui constate, non sans surprise, que Belle préfère s'en aller avec l'élégant Phoebus. Tu es lamentable. Tellement lamentable que tu ferais mieux d'aller crever dans un coin, tel un chaton abandonné par sa famille adoptive humaine.
Mais tu ne laisses rien paraître.
Un vrai bonhomme dans tout son égo de mâle.

Et pourtant. Ton bonbon qui autrefois avait la saveur d'une pomme d'amour tout juste sortie de son nappage bouillant, avait maintenant la température d'une glace à l'eau bon marché. Ses petites mains se posent sur tes joues autrefois salies par la poussière du Sahara. Résistant aux premiers abords pour ne pas voir l'ampleur de la bêtise « phearienne », tu finis par céder et suivre ces doigts fragiles. Les dégâts sont pires que ce que tu aurais jamais pu imaginer. Yeux rouges, joues rayées de noir, le teint à la limite du pâle, elle fait peine à voir. Acteur de ton propre masochisme, tu avais entraîné dans ta folie l'être le moins stable émotionnellement. Et pourtant. Elle était magnifique. Tout le désespoir se lisait à travers son maquillage ruiné. Toute sa peine se sentait à travers son chemisier humide. Tout l'amour qu'elle pouvait te porter de traduisait dans ses yeux emplis de larmes. Et là. A ce moment précis. Tu te jure une chose. Une seule et unique chose. « La prochaine fois que je ferais couler ton mascara, Lise... Ce sera avec des larmes d'un plaisir incommensurable. »
Puis elle ruine savamment l'espace de sécurité que tu avais sagement installé entre vous. Histoire que tu ne lui saute pas dessus, lui brisant quelques côtes au passage, pour la dévorer et la laisser pantelante contre un mur. D'un geste des plus tendre, elle pose ses lèvres de velours sur ton front plissé par la stupeur. Ses bras passent le long de ton cou pour finir dans ta nuque tout juste accessible. Et elle ruine ses minutes de travail en glissant ses petites mains dans ta masse capillaire.
Ta réaction, Killer Machine ?
Extatique.

Son visage contre ton corps, elle brise toute ta stabilité émotionnelle. C'est le blanc dans ta cervelle tandis que les échos de « Pourquoi » se succèdent peu à peu à l'échos sourd de ses « Je t'aime ». Même à des kilomètres d'elle tu l'a fait souffrir. Quel piètre bonhomme tu fais. On se demande vraiment où est passé tout ton culot d'homme ; t'as perdu tes couilles, soldat ? Tu lui as livré ton cœur sur un plateau d'argent, plaie béante disponible au premier service de nettoyage. Elle décide de le prendre, en te faisant comprendre qu'elle te donne le sien dans un écrin de velours parsemé de ces belles perles limpides et inestimables. Lise se remet à pleurer. Rien qu'à se rappeler un passé qu'elle aurait certainement préféré oublier. Bordel, man, comment tu fais pour être si bon tortionnaire ? Si loin, et pourtant si obsédant.
J'te tire.
Mon chapeau.
Bien bas.
« l'Enfant de l'hôpital ». C'est comme ça que vous vous étiez connu, ton péché mignon et ta sale carcasse. Même entre ces murs d'un jaune douteux, dans ces fringues de nudistes et dans l'air nauséabond de l'antiseptique, elle rayonnait. Tout ce qu'elle touchait retrouvait de son intérêt, de sa beauté. Tout le personnel se succédait pour voir ce petit soleil. Tandis que toi, pauvre nuage lourd de pluie et chargé d'éclair, tu restais sagement dans ce coin sombre. Mais sans grand répit, toujours chassé par ce sourire radieux qui t'agressait tendrement chaque jour. Ce même astre chaleureux, des années plus tard, n'avait en rien perdu de sa force. Elle versait les larmes que tu aurais aimé laisser aller. Elle clamait ce que tu pensais si bas. Elle est forte, cette brindille de pain d'épice.

Alors tout d'un coup, tu plonge ton regard dans le sien. Deux yeux affichant détermination, peine et envie cruelle. Tu te mords la lèvre inférieure en voyant ce visage terriblement sexy ; « Pas maintenant... Pitié... Attend enc- ». Un flash s'exécute devant tes yeux, et tu regarde cet Autre prendre de nouveau ta place. Il aimait intervenir là où tu voulais savourer le moindre des instants délicieux. Tu vois tes bras qui se resserrent autour du corps tremblant de la Belle et tu te lèves. Ses petits pieds décollent du sol ; c'est limite si elle ne perd pas l'une de ses ballerines. Là, sans même réfléchir, oubliant qu'elle doit rembaucher dans quelques heures, tu retournes avec elle dans la civilisation. Tes pas se succèdent dans le rythme militaire qui te sied si bien. Gauche. Droite. Gauche. Droite. On dirait que tu voles. Cette marche rapide n'est presque pas humaine. Faut dire qu'elle est motivée par une envie irrésistible. Elle. A chacune de tes bouffées d'air, son odeur persiste à assiéger ton système respiratoire. C'est violent. C'est intense. Ça fait battre ton cœur plus vite encore. Tu pénètres dans un bâtiment, monte les escaliers quatre à quatre et ouvre brusquement une porte. Tu déposes alors la demoiselle sur le lit qui trône fièrement au milieu de la pièce. T'es entré dans un hôtel, incapable d'attendre suffisamment longtemps pour faire le trajet jusqu'à ta piaule dans la caserne. Incapable de lui demander si tu pouvais aller chez elle. Tu la domines, les yeux rivés aux plus profond des siens. « Arrête de pleurer, Lise. Pitié... » que tu penses si haut et fort que ton visage affiche, le temps d'une seconde, un air inquiet.
En la voyant, tu n'as qu'une envie.
La dévorer.
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human
Litzy D. Scott
Litzy D. Scott
human



15.11.15 17:24
Acte I, scène 2 - I'd rather be a cannibal, Baby. Vhmz

Il a passé la porte du salon...
Oh douce Litzy, ton cœur est si naïve. Tu es là devant lui à croire et espérer alors qu'il te met en garde de ne pas le suivre. De ne pas essayer. N'as-tu pas senti le danger suinter de ses paroles ? Comme un avertissement morbide. Il est le mal, il est le vice. En une simple journée, il pourrait déjà tout te voler. Il te l'a dit Litzy, il t'a cherché inlassablement, comme un maniaque, comme un taré. Mais tu n'arrives pas à le craindre. Toi, tu n'as jamais su comment il fallait faire avec lui. Pour toi, il a toujours été juste une personne un peu dure et différente qu'on accuse sans essayer de la connaître et il t'a accepté auprès de lui sur ce lit d’hôpital il y a plus d'une dizaine d'année. Et aujourd'hui encore il grave son empreinte dans ton âme. Sur ta peau, dans son souffle, sous ses mains, sur tes lèvres, dans ses bras. Tu es à nouveau prisonnière, naïve petit bout de femme... Tu n'arrives pas à le quitter des yeux n'est-ce-pas ? Tu n'arrives pas à réaliser que tout ceci est une réalité. Ta réalité, tout semble aller si vite, c'est démesuré, non calculé. Une passion dévorante qui vous submerge et vous dépasse totalement. Tu ne contrôles rien et ça te va très bien...

Après tout Phear, ne vient-elle pas de te dire "Oui"?
Oui je veux essayer. Oui je veux te découvrir, recommencer à t'aimer, t'attendre le soir et t'ouvre les bras. Oui, elle veut être à toi. Elle veut que tu sois la pire chose en ce monde, la pire chose de sa vie. Elle qui ne pensait boire qu'un café avec toi pour parler de ces années éloignées. Est-ce-qu'elle s'y attendait ? Pas le moins du monde. Est-ce-qu'elle est heureuse ? Tellement qu'on pourrait croire qu'elle en perds la raison. Son jugement est brouillé par ton regard, par tes actes, parce ce sentiment de possession que tu insuffles dans son corps frêle à chacun de tes gestes. Un baiser, c'était bien assez. Un second, c'est vraiment osé. Vos corps qui s'épousent à la perfection, c'est indécent. L'envie qui gronde dans son corps de poupée, c'est honteux. Mais veut-elle y renoncer ? Non. Car ce n'est plus l'enfant du lit d’hôpital. Elle reste petite, elle reste sensible et aux larmes faciles, mais elle est devenue femme. Femme désirable, et désireuse de bien plus. C'est une première pour elle mais elle est prête à te suivre. Elle est prête à suivre le pas Soldat, même si ce n'est que pour une fois. Enfin, c'est ce qu'elle croit...

Elle attendait une réponse de ta part.
Un signe ou une approbation à la suite de ses propos. Elle recommence à s'en faire, elle recommence à douter. Comment est-il possible de gérer tant de choses différentes dans son esprit ? Elle a l'impression que son cœur va débordé. Elle voudrait peut-être juste succomber, oui tout abandonner, pour découvrir le plaisir honteux de t'appartenir en entier.

Il s'arrête, il vient t'observer.
Les yeux dans les yeux, d'une fermeté qui fait louper une mesure à ton cœur, tes larmes en sont coupées par la surprise, même si les dernières vagabondes filtrent sur tes joues roses. Pourquoi est-il si proche ? Pourquoi est-il si loin à la fois ? Qu'est-ce-qui peut bien se passer dans sa caboche pour en arriver là ? C'est vraiment insoutenable... Pourquoi ne fait-il que t'observer ? Pourquoi aucun son ne sort de cette bouche si tentante ? Pourquoi est-ce-qu'il ne réagit pas ? Pourquoi est-ce-qu'il te regarde comme ça... C'est gênant, inquiétant, envoûtant, fascinant. Tu en aurais presque l'impression d'être mise à nue. Et tu es du genre pudique, petite Lise. Alors sous le courroux de ces nouvelles émotions tes larmes reviennent, dans la foulée. Car les vannes sont ouvertes et qu'elles sont ta seule manière d'évacuer. Car tu es épuisée et complètement mise à nue. Car tu viens de lui offre ton cœur quand il t'a offert le sien... Comme deux amants maudits.

Voilà que tu te décides à bouger ?
Il était temps Frimousse, tu voulais peut-être voir si le cœur des rouge gorges est capable d’exploser d'émotions ? Étais-tu obligé d'attendre si longtemps pour la prendre dans tes bras à nouveau ? Elle est soulagée, elle est en sécurité. Du moins, c'est ce qu'elle pense. Tu la soulèves de terre, elle récupère sa chaussure de justesse et s’agrippe à toi comme jamais. Litzy se cache dans ton cou, elle reste dans tes bras. Ce corps si fragile tremble et se crispe, elle te serre un peu plus fort. Comme si elle avait peur que tu la relâches finalement. Que tu fasses demi-tour. Elle s'enivre dans ton cou de ta fragrance naturelle. Es-tu du genre à porter du parfum ? Grand marque ou eau de Cologne à prix cassé ? Ses mains se perdent encore dans ta nuque et ses larmes dans la jungle de tes cheveux en bataille. Litzy n'a aucune idée de l'endroit où vous vous rendez, elle peut juste sentir tes pas qui s'accélèrent toujours plus. Est-ce chez toi ? Elle n'ose pas regarder la route, elle ne veut pas montrer ses larmes aux autres. Après tout, ne sont-elles pas qu'à toi, Phear ?

Un hôtel, et un lit double.
L'odeur de bougie à la vanille bon marché. Le couvre-lit est doux, il sent la lessive propre. Tu ne sais pas quoi penser, tes yeux encore bordés de larmes indescriptibles jaugent la pièce. Est-ce réellement un hôtel ? Comme dans les films bon marché ? Ton cœur s'affole, tu n'es pas vraiment préparer à cette fin de l'histoire. Après-tout, tu es une femme désormais, tu ne doutes bien que vous n'allez pas vous allonger l'un en face de l'autre comme à l'époque de l’hôpital. Où tu venais lui prendre les mains pour les porter à tes lèvres pour souffler dessus et les réchauffer. Cette époque où les infirmière n'arrivaient pas à te déloger de son lit pour dormir. Oui cette époque où vous étiez tout deux, face à face, sur le même coussin trop grand à vous regarder dans les yeux sans avoir besoin de parler....

Elle n'est pas rassurée.
Elle voudrait te fuir Phear, elle peut sentir son cœur qui panique. Ses mains délicates, tremblent et serrent les tissues sous elle. Elle n'ose pas le regarder, elle recule même un peu mais voilà que tu la surplombes complètement. Tu es grand Phear, bien plus grand qu'avant. Et tu es fort. Ton corps entier couvre le sien, ton ombre l'enveloppe déjà totalement... Elle sent couler les dernières larmes et quand elle plonge son regard dans le tien, elle comprends. Oui, elle comprends que tu es mort d'inquiétude de la voir pleurer, alors elle se laisse tomber en arrière complètement. Elle souffle et vient cacher ses yeux de son petit bras blanc. Elle chuchote un vague: « C'est juste un peu trop intense pour un cœur aussi petit que le mien Phear... Il est pas habitué à gérer autant d'émotions. Mais je vais bien... Je crois que j'ai jamais été aussi heureuse. Alors... Ne t'en fais pas... » Elle retire son bras pour que tu puisses voir son visage, elle pleure oui, mais elle te sourit. Un sourire tendre et sincère, elle ajoute : « Ce sont surtout des larmes de soulagement et de joie... »

Elle se mords la lèvre inférieure avant de tendre les bras pour t'inviter à venir contre elle, la rejoindre. Oui, elle se redresse même un peu pour pouvoir passer à nouveau ses bras autour de ta nuque, ses mains dans tes cheveux. Son souffle dans ton cou. Elle veut te sentir proche, plus proche. Que tu viennes l'envelopper de tout ton corps. Une fois chose faite, elle se perds dans ton odeur, elle te couvre de baisers avant de remonter à ton oreille pour y chuchoter :

« C-C'est un hôtel... Est-ce-qu'on va... En-enfin tu vois... Toi et moi Main-Maintenant? » Rien que d'oser demander, elle est déjà tout enflammée, ses joues sont aussi rouge que ses cheveux et son cœur est au bord du malaise. Trop d'émotion on a dit. »

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Phear I. Rothgrüber
Phear I. Rothgrüber
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10.02.16 21:49

 

    I'd rather be a cannibal, Baby
La mer ? Tu l'as juste survolé. Éventuellement, t'y a trempé un orteil. Mais sans plus. Ce n'est pas franchement une destination de choix. Pour les gars comme toi, c'est surtout une sorte de mur immense à traverser pour aller rencontrer le Danger. Une route interminable, où chaque secondes est un supplice, quand bien même tu te rapproches un peu plus de ce speed dating mortel. Si l'immensité de ce bleu en ravi plus d'un, de part sa douceur, et la sensation agréable qu'elle procure,  pour ta petite gueule, c'est surtout un endroit terrible. Un de ceux dans lesquels tu n'as pas envie de plonger. Au final, t'es bien sur le plancher des vaches. Au moins, t'es pas entraîné dans les profondeurs sombres. Sur terre, tu peux lutter. Défendre ta peau comme un esclave ne voudrait pas retourner sous le joug d'un maître. Dents et ongles, tu sais jamais ce qu'il va t'arriver, y a toujours une chance de s'en sortir. Tandis qu'en mer, c'est une toute autre histoire. Après tout, les marins ne disent-ils pas qu'une fois qu'on tombe par dessus bord, tout est fini ? Y a aucun espoir. Tu sais que ta vie va se finir là, perdu au milieu de nul part, sans que personne ne sache où tu es. Sans que personne ne se soucie de ta disparition. T'es là, à être balloté au grès des vagues, à attendre la mort. La faim, la soif, le soleil qui te tape sur le crâne sans ménagement. Tu attends. Et c'est tout. Y a que ça à faire. Et quand enfin, la Mort décide que t'as assez souffert, qu'une mouette ou un goéland t'as assez pourri la gueule en abattant violemment son bec contre ta chair, tu souris et tu pars. T'es libre. Et la dernière vision que tu as, c'est ce bleu profond qui t'entoure. Un beau bleu bien pur, bien apaisant. Mais c'est pas uniquement pour cette sensation de solitude immense, que t'aime pas la mer. Parce que bon, la solitude, ça te connaît, pas vrai. Non. C'est autre chose. C'est... Plus intime. Tu la détestes parce qu'elle te renvoi ta propre image. Belle sur la surface, incroyablement assassine dans les profondeurs. Caressée par de doux rayons de soleil aimant qui n'arrivent pas à percer l'abîme obscur et glacial. Et toujours inaccessible et imprenable. Et pourtant, malgré sa dangerosité, elle reste objet de fascination, d'engouement et de passion. Ces petits hommes sur leurs coquilles de noix, s'aventurent sans hésitations sur  les courants et se jettent éperdument dans les détroits les plus dangereux, avec toute la confiance qui est propre à l'Être Humain.
Mais si le danger est constant sur l'eau, sur la côte, il faut être d'autant plus vigilant. Tout le temps. Sans aucun répits. L'enjeu est autre, et ce n'est plus une vie que l'on risque, mais plusieurs centaine.  Lors des grandes marées, où la mer monte à une vitesse sans nom. Lors de tempêtes, comme celle d'un mètre cinquante qui se déchaîne dans cette ruelle sombre de Madison. Lorsque deux plaques se frottent lascivement, que l'une d'elle se dérobe à l'autre, et là, l'eau salée se libère, emportant tout sur son passage dans une vague d'un mètre quatre-vingt-six. A vous deux, elle la petite coiffeuse héritière de deux commerces les plus populaires de la ville, et toi, le militaire le plus instable et l'un des plus compétant de la caserne. Vous êtes en train de ruiner le monde de l'autre. Sans aucun état d'âme. Et le pire, c'est qu'au fond, vous aimez ça. On t'avais prévenu pourtant. Qu'il fallait faire attention à ces choses-là, surtout à cette taille, c'est les plus dangereuses. On te l'avait dit, qu'il fallait les prendre avec délicatesse et affection. Qu'il fallait montrer tout ce que t'as dans les tripes dès le départ. Tu peux pas t'en approcher le cœur à moitié résolu. C'est impossible. Où alors, t'aime trop le goût du risque et l'inconscience de la situation, pour aller affronter un ouragan en tongues. Hein, soldat.Y a pas plus casse-gueule que ces strings pour orteils. Mais tu leurs fait prendre l'air, et ils sont contents, les p'tis knacki. Man, fallait au moin mettre une paire de converse ou des bonnes baskettes pour assurer un minimum la course. M'enfin... Tu me diras... En ce moment... T'es complètement à côté de tes pompes. Faut dire, j'avoue, que t'as pas mal les mains pleines là. N'est-ce-pas ? Ouais... C'pas lourd... Mais quand même. Tu l'as dans tes bras, contre ton torse, et tu te balades avec dans un quartier populaire, à midi, sans t'inquiéter de quoique ce soit. Mais où est passée ta cervelle, soldat ?

Si l'on pourrait considérer que, dans ton corps sur-entraîné de soldat américain, existe une vie d'une échelle microbienne, ce serait certainement ce à quoi ils devraient faire face. Un code de protection nationale « Rouge écarlate ». Rien que ça. Juste parce que ce rubis polie par des larmes te regarde. Elle n'arrive pas à gérer sa respiration, qui se manifeste par des hoquets qui lui font faire des sauts ridiculeusement adorable, même dans tes bras. Son maquillage est ruiné. Par ta faute, et il épouse le coton de ta veste kaki. Mais cela ne lui enlève en rien son charme. Entre nous, là, maintenant, c'est elle la killeuse. C'est elle qui traque ces rats d'Evolves à la tombée de la nuit dans les rues de Madison. C'est elle qui se retrouve tâché des vices de ses victimes. Pas Toi. C'est ton code vigipicrate. Un code « Litzy ». Contre lequel tu as beau hisser les remparts les plus épais et les plus hauts, elle les détruits sans peine d'un revers de la main. T'as beau faire attention, plus tes yeux se perdent dans les siens, et plus tu te retrouve happé par sa beauté.
Et dans ta contemplation, c'est que tout bascule.

Ce n'est plus « Toi », c'est Lui.
Au moment où tu t'y attends le moins, Il décide de prendre le relais. Comme à chaque fois. Il te prend par surprise, comme ta main s’abattrait brusquement sur une mouche en train de butiner un reste de pain. Comme une mouette affamée déciderait de te bouffer un œil alors que tu fais la planche sur la mer, au milieu de nul part. Alors que tu regardes avec tendresse et soulagement ce petit bout de femme, Il décide de prendre les rennes. Ce n'est pas la première fois. Et c'est très certainement loin d'être la dernière. Et contre Lui tu ne peux littéralement rien faire. C'est une part de Toi. Une combinaison dangereuse. Un duo sadique. Comme l'océan est inséparable de sa partie sombre. Jusqu'à présent, tu ne t'es jamais demandé pourquoi Il choisissait toujours le moment le plus intense pour faire son apparition. Est-ce pour te protéger ? Parce que bon, émotionnellement parlant, c'est pas ça. Ou bien est-ce pour en profiter un peu ? « Hey, Phear. Tu sais quoi. Je répondrais pas à ta question. T'es une tafiole et c'est tout. Maintenant écrase et laisse moi profiter un peu de la donzelle. Elle a l'air délicieuse à souhait. » Sa main ferme sur ton épaule te fait partir en arrière. Comme ça. D'un coup. Alors que t'es en plein dans un moment romantique avec ton sucre d'orge. T'es pas franchement d'accord. Mais en même temps, est-ce que t'as franchement ton mot à dire ? Hm ? Tu te sens entraîné. Des centaines de mains te tirent vers le bas. Elles se posent sur tes épaules, se saisissent de tes doigts, plantent leurs griffes acérées dans ta chair. Avec douceur et sensualité. Certaines te caressent les cheveux. Et « Toi », l'air hagard, tu te laisse faire. Tu quittes ton soleil pour une durée indéterminée. Tu plonges dans les profondeurs de ton abîme. C'est sombre. Froid. Hate. Tu retombes des années auparavant, dans une période de ta vie où tout n'était que mutisme et contusions violacées sur la clarté de ta peau. « Toi », tu agrippes tes cheveux et te recroqueville dans un recoin de ton âme, un œil errant sur le film qui se déroule « à l'extérieur ».
Et Il ne la ménage pas. Avec votre force et son poids de Titi, elle a trouvé une nouvelle fois refuge contre ton buste. Elle ne semble pas avoir perçu le changement. Pour l'instant. Ouf. Que dirait-elle si jamais elle savait ? Si jamais elle prenais conscience que cet autre qui t'habite a été créé de toute pièce grâce à ses mots ? Qu'à vous deux, vous abattriez ciel et terre, que vous seriez prêt à vous damner pour ce petit coquelicot. L'odeur de vanille inonde vos poumons. Tu en perçois les effluves. C'est entêtant et ça te donne envie de vomir. Bordel, Il aurait pas pu choisir mieux que cet hôtel miteux et bon marché ? Tes mains et tes genoux s'enfoncent dans le matelas mou.
Tu la domines.

Ses cheveux d'un rouge éclatant sont étalés autour de sa tête comme un soleil. Votre soleil. Elle est vraiment belle comme un cœur quand elle sourit. Et après tout, tu l'as toujours vu comme ça. La bouche ouverte jusqu'aux oreilles, le visage radieux, son rire rebondissant sur les murs de votre chambre d’hôpital. Mais elle est encore plus belle quand elle pleure. Quand elle n'arrive pas à retenir ses larmes. Quand elle essaie, tant bien que mal, de montrer qu'elle est devenue une adulte responsable, et ce dans toutes les règles de l'art. Ça peut marcher avec n'importe qui, mais pas avec toi. Tu la connais mieux que quiconque ne l'a jamais connu. Du moins c'est ce que tu penses, c'est ce qui est ancré dans ta cervelle de piaf. Hey, dit, t'sais qu'elle a vécu entre l'épisode de l'hosto et maintenant ? T'sais que le Rohân, là, il pourrait la connaître encore plus que toi. Et ça te fait rien là ? Ah. Si. Je le sens moi aussi. Ce petit pincement au cœur. Ça fait mal, hein. Et cette boule que t'as dans le bide. C'est pas agréable, hein. Haha, p'ti humain sensible de mes deux tiens. T'as beau jouer les caïds sans sentiments, face à elle, t'es rien d'autre qu'un homme. Tes sourcils se froncent rien qu'à cette pensée. Et puis elle tremble. Est-ce qu'elle a peur de toi ? De vous ? De ce que vous êtes devenus ? De ce que vous représentez ? Un soupire et son odeur sucrée. Et ses mots qui se perdent dans l'immensité de tes oreilles.
Elle sait y faire, la petite puce, pour mater le grand dadet que vous êtes. Elle y va pas par quatre chemins. Elle est sensuelle. Elle est femme. Elle passe ses bras d'ivoire derrière ta nuque, t'amène à elle et te couvre de baisers tendres. Tu veilles à ne pas l'écraser de toute ta masse, mais tu te laisses suffisamment aller pour nicher ton nez dans son cou, juste derrière le lobe de son oreille. Tu reprends volontiers un shoot, sans te faire prier. Faut que t'en prennes pour deux, alors tu inspires longuement. « Hey. Toi là-bas dans le fond d'notre âme, t'en profite autant que moi, de cette effluve divine ? J'suis gentil, t'as vu. Je partage... » Son petit corps d'oisillon ne cesse de monter en température. Est-ce que c'est à cause de toi ? Ou de la pièce ? Ou par excès de fièvre ? Tu sais pas, et tu t'en branles. Elle est là, avec toi, et ça te suffit. Et puis elle brise le silence, encore une fois , et, perdu dans ses cheveux, tu dissimules le sourire le plus carnassier que t'ai jamais fait. Tes lèvres effleurent le haut de sa nuque ; tu lui offres aussi ton souffle tiède. Elle tremble et tu perçois même un petit changement dans sa respiration.  Tch, t'es mignonne Litzy. Ta langue prend le relais,  et décide de parcourir l'espace sensible derrière son oreille tandis que l'une de tes mains parcours sa douce crinière. Tu colles un peu plus ton corps au sien. Tu veux sentir un peu plus sa chaleur. « C'est à toi de me dire Lise... Je suis plutôt dessert  que plat de résistance... ».
Oui petite chose, pour cette fois, il te laissait le choix.
Parce que c'est toi.
Et parce que c'est votre première rencontre officielle.
Pour cette fois.
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human
Litzy D. Scott
Litzy D. Scott
human



10.08.16 21:34
Acte I, scène 2 - I'd rather be a cannibal, Baby. Vhmz

Un seconde d'hésitation.
Lise hésite, elle ne sait pas. Complètement perduée, egarée dans le tourment que tu lui fais vivre un peu plus chaque instant. Lise hésite, Lise s'inquiète. La morale de Litzy se dispute avec l'envie la plus audacieuse de Lise. Son corps entier te réclame presque déjà, son souffle joue les farceurs, son cœur sonne le rythme de la discorde. T'as tout ravagé, tout fracassé. D'un simple regard, d'un simple contact, elle est à nouveau à toi. Corps et âme, si tu le veux. Mais les valeurs de la société, son éthique ou ses principes font barrière à ses désirs. Oh si elle n'écoutait que la fougue qui anime et enflamme son corps, elle serait déjà complètement livrée à tes mains, qu'elle pense sans doute bien expertes. Après tout, des femmes, avec ta beauté, tu as du en connaître des tas... Mais elle ne cherche pas à savoir... Elle n'est même pas en mesure d'y penser.

En cet instant, il n'y a que lui.

Tu n'arrives pas à décrocher. Tu n'as pas envie d'arrêter. Toi qui pensait pouvoir te cacher contre sa peau, dans son cou, tu n'as fait que creuser un peu plus ta tombe en rapprochant vos souffles. Il est dans tes bras, contre ton corps fébrile. Il peut tout voir, tout sentir de toi. Comme il semble humer ton parfum un peu plus à chaque soupire. Est-ce-qu'il cherche à graver cela dans son esprit à jamais ? Tu le penses, peut-être que tu l'espères aussi. Après tout, toi tu le fais bien, ce parfum d'homme si particulier. L'odeur de ta frimousse adorée. L'espace-temps s'entrechoque dans ta tête. Tes souvenirs se mélangent et t'éclatent au visage. Tu as l'impression de l'avoir quitté hier. Tu étais cette enfant joyeuse et impatiente, investie envers lui comme s'il était le plus précieux des trésors. Ton ami d'enfance...

Mais tu n'es plus cette enfant.
Celle qui venait pour dormir contre lui, en boule et sans aucune arrière pensée, elle a bien grandi aujourd'hui. Ses sens sont en émois, sa peau sensible. Son cœur fragile. Dans cet hôtel un peu délabré, dans cette chambre démodée, sous l'odeur de la lessive et de la vanille des bougies allumées, elle te désire Phear. Ne faire qu'un, te sentir sur sa peau, sous ta peau, tout contre elle. immortaliser cet instant comme un fantasme, mettre un point final à votre si onirique histoire. Non! elle ne veut pas que ce soit la fin ! Néanmoins... Juste une fois se laisser chavirer, perdre pieds. Se laisser tenter ? Elle frissonne sous ton souffle, sentant le sourire qui trace tes lèvres sous ses murmures, bien que tu sois caché dans la jungle pourpre de ses cheveux lisses. Elle ferme les yeux, son cœur s'affole.

Elle attends, elle écoute
.
Elle espère aussi un peu. Elle imagine l'interdit et se ravisse. Incapable de choisir pour vous deux. Elle te laisse son corps, perdant ses repères. Tu viens glisser un baiser sur sa nuque, longeant son cou pour venir finir ta course derrière son oreille. Si sensible qu'elle en pousse un soupire presque gémissant. Honteuse, elle se mord la lèvre. Ton corps qui se love contre le sien, ses courbes qui épouse les tiennes dur comme l'asphalte, imposant toujours plus ta présence. C'est inébranlable, sans échappatoire. Et voilà que tu lui demandes de choisir pour vous deux, alors que tu le désires. Lui laisser le choix vraiment ? Son cœur s'affole, ces yeux luisants cherchent les tiens, sa respiration saccadée manque de s'arrêter. Elle ne sait plus... Elle doit souffler... Alors elle te serre plus fort, ces muscles qui se contractent et qui tremblent, elle passe dans ton cou, et comme une douce démence, elle décide de te croquer. Oui Phear, elle te mordille le cou pour se calmer. Rien de douloureux, tu penses bien. Elle remonte le long de ta mâchoire, ses mains glissent de ta nuque pour venir entourer ton visage. Et là, elle t'admire.

Un regard d'une profonde douceur.
Avec toute la tendresse et la chaleur que tu pourrais offrir au monde, mais en cet instant, c'est pour lui, uniquement lui. Parce que c'est lui. Tu te mords la lèvre avec envie, alors que tu lui souris. Tes larmes ne sont plus qu'un souvenir qui traverse tes joues de sillons sombres. Tes orbes ambrés, glissent de ses yeux à son nez, de son nez à ses lèvres avant que tu ne vienne y poser un baiser. Tu ne sais pas, ce que tu dois dire. Les mots te manquent mais les gestes parleront pour toi... La réalité t'échappe. Tu l'embrasses une seconde fois, cherchant sa langue de la tienne, ta jambe remonte contre les siennes pour qu'il puisse s'en saisir et dans un souffle coupé tu chuchotes : « Désormais, on a l'éternité... Alors, on pourrait y aller doucement... Mais Phear, s'il te plait... » Tu te mords la lèvre avant de te redresser pour revenir à son cou, et là où quelques secondes avant tu le couvrais de doux baisers et morsures adorables, voilà que tu lui graves ton envie comme une promesse, à même la peau. Oui un suçon sur sa peau aussi pâle que la tienne... Puis tu te laisses tomber dans un soupire profonds, tu passes ta langue sur tes lèvres avant de sourire et de chuchoter avec honte et candeur :

« Marque-moi aussi... Je veux... Qu'on puisse voir que je suis, aussi indécent que cela puisse être... à toi ainsi. Oui,  Juste à toi... »

Entre raison et plaisir.
Lise ne sait plus comme réagir. Son corps te désire, son cœur t'appartient, elle danse dans le creux de ta main. Et bientôt tu pourras prendre possession du creux de ses reins. Mais son cœur est fragile, sensible et romantique. Mais elle veut être à tes yeux, une femme ravissante et respectueuse. Elle penche la tête, tirant sur sa robe pour dévoiler un petit plus son cou ainsi qu'un morceau de son buste en rondeurs, à la limite du respectable.  Elle ferme les yeux dans un soupire, son cœur au bord des lèvres. Elle attends son bourreau, que tes lèvres gravent sur sa peau, un souvenir temporaire. Une promesse d'interdit pour une suite à ce premier jour... Parce que, comme ce qu'elle te chuchote sans oser te regarder : « J'ai peur que si on couche ensemble aujourd'hui, tu disparaisses demain... » C'est là, la réalité qui emprisonne son cœur au point de l'empêcher d'accepter. Mais n'est-ce-pas la preuve de sa sincérité ? Douce Lise...

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eraser
Phear I. Rothgrüber
Phear I. Rothgrüber
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08.09.16 13:49

 

    I'd rather be a cannibal, Baby

Il est là, l’autre sauvage, et toi tu regardes. Tu peux faire que ça, regarder. Tes mains qui amènent le corps de Lise contre le tien, le délicat mouvement de ses cheveux lorsqu’elle vole momentanément dans l’air, son visage qui se cache contre ton t-shirt noir.  Tu vois ton corps de mouvoir à travers les rues, tes pieds avaler les escaliers de l’hôtel de fortune que t’as déniché à la va-vite à mesure que tu sens son souffle sur ta peau de ton cou. Elle est là, dans tes bras, petit oisillon qui a quitté son nid et qui s’est jeté trop volontairement dans la gueule du loup affamé que tu es. Parce que la famine, tu l’as connue. Oh oui. Celle qui t’avais saisit les tripes, retourné l’estomac, et dans certaines nuits étouffantes de l’été, t’avais poussé à recracher l’attirance maladive que t’as eu pour la belle rousse. Celle qui, l’hiver, t’avais gelé le cœur et arrêté toutes pensées rationnelles.  L’automne amenait son lot de désespoir et de pensées morbides, d’abandon et le printemps portait ses espoirs de plus en plus minces. Et ce, tous les ans. T’avais presque abandonné, soldat, et puis  regarde toi. T’es au dessus d’elle, tes mains tâchées d’un sang invisible à ses yeux prudes. Ses cheveux étalés sur la couverture aux fleurs fanées, la faisait ressembler à un soleil. L’aube de votre nouvelle vie, le crépuscule de votre union tant attendue. Enfin.  Ses yeux tendres vous regarde, toi le tueur latent et toi le parfais toutou à ses Généraux. Elle ne distingue probablement pas la légère subtilité dans ton regard, ton souffle à peine plus rauque. Elle a juste l’impression qu’elle est avec son unique Frimousse, alors que maintenant, il y a le parfum « Frimousse Kipik » dans le nouveau paquet charnelle que tu es.
Lise, c’est comme un petit animal : curieux, tendre, taquin, irrésistible. Alors tu te laisses aller à sa tendresse, et tu plis tes bras pour nicher ton visage dans le creux de son tendre cou. L’odeur y est plus violente, elle te pénètre au plus profond de tes poumons. Tu t’enivres de son parfum naturel et sucré. Encore. Elle n’a pas perdu de son aura bienveillante dont l’odeur te rappelle les tartes à la rhubarbe saupoudrée de sucre roux que faisait ta tante utopique. Lise, c’est comme du bon vin. Petit pied de vigne fragile qui porte sur ses branches les fruits d’une ivresse luxueuse et dont tu ne cessera d’ouvrir les bouteilles pour en déguster l’élixir fruité et mature. Tu sens un petit quelque chose se lover derrière ton oreille, rapide, discret, un nez peut-être. Essayait-elle de faire pareil ? De s’imprégner les poumons de ton aura étrange ? Mais à quel point êtes-vous pareils ? Elle n’a probablement pas cette envie folle qui t’anime violemment et que tu retiens tant bien que mal. Celle de planter tes dents dans sa peau, de provoquer ces cercles violacés sur sa poitrine, de saisir fermement son corps et de la faire crier. Mais pas de peur ou de douleur, non. Pas comme tu en a l’habitude lors de tes missions à l’étranger. Mais de plaisir. Tu voudrais provoquer chez elle ce sentiment unique de désirer toujours plus, tout en étant effrayé des sensations de cet avenir proche. L’entendre crier jusqu’à en faire vibrer les murs à faire monter le rouge aux joues de l’hôtesse d’accueil de l’hôtel, et faire naître l’envie chez l’agent d’entretien à la gueule bien perverse. La faire encore plus perdre tout contrôle de son corps à mesure que tu lui communiques ton amour incommensurable.

T’es un petit con, soldat. T’as bien compris qu’elle te désire. Qu’elle te veut. Son corps bouillonne, ses lèvres sont un peu sèches, signe d’une respiration trop haletante et de baisers volés hâtivement. Tu sens les battements de son cœur dans sa jugulaire contre laquelle tes lèvres essaient de ne pas franchir le cap indécent du Baiser temporaire bleuté. Tu vois ses yeux humides, non de peine comme un peu plus tôt, mais de ce désir sensuel qui inonde sa tête et son corps de jeune femme. Tu sens les délicats spasmes de ses cuisses contre les tiennes ; veulent-elles enlacer ton bassin, comme pour mieux posséder tout ton corps ? Et voilà qu’Elle, elle ose. Dit donc quelle petite coquine ! Elle recommence… Essaie t-elle de nouveau de le mater, ce grand dadet en treillis ? Hm ? Les petites quenottes de Lise dans son cou te font sursauter ; tu t’attendais pas du tout à cela. Que cette douceur sur deux jambes t’attaque sans préavis, non, t’étais par habitué. En fait, t’étais pas habitué tout court à te faire attaquer ainsi, parce que d’habitude, c’était toi qui attaquais par surprise. Si t’étouffe un léger soupire dans sa nuque pâle, tu lui rendis pas la pareil. Pas le temps plus que pas d’envie. Parce que la demoiselle fait courir ses mains douces le long de ta nuque, ses doigts effleurent ta peau. C’est bon comme un pimousse. Ses mains contournent ton visage, tracent la ligne dure de ta mâchoire avant d’épouser tes joues. Et là, soldat, ton cœur de tueur a un hoquet de surprise. C’est drôle non, comme sensation ? Encore plus dérangeant que la première trempe que ton père t’as mit sur la gueule. Encore plus satisfaisant que la première fois où ton doigt s’est recroquevillé sur lui-même, tuant ton premier homme. C’est la même sensation que t’as lorsque tu montes pour la première fois sur un Grand Huit et que tu te tapes ton premier looping. Indescriptible. Ses yeux plongés dans les tiens, t’as encore plus envie de la dévorer. De ces grands yeux de biche, en libérer l’océan. De cette gorge d’oisillon, la faire crier jusqu’à ce que ça casse. Briser son corps pour mieux le façonner à tes désirs morbides. Tu lui a proposé un truc improbable, la première fois que t’as laissé à l’une de tes proies le choix – Mais Lise n’est pas un choix mon chou, c’est ton hérisson d’amour… Ta sauveuse… - Ben ouais raclure, c’est pas les cuisses de n’importe qui, qu’entourent de tes genoux. Tu lui as proposé un truc surprenant et pour seule réponse, elle t’embrasse, marque ta nuque dont les vents d’Afghanistan avaient caressés ta peau avant que ses dents blanches viennent sensuellement capturer sa lèvre inférieure. Oh. My. Satan. Sa sexitude n’avait d’égal que sa candeur. Une nouvelle fois ses mots résonnent en toi comme un écho d’enfant résonnerait dans le Grand Canyon, et tu te fais pas prier deux fois.
Tel un avion de chasse, tu piques du nez. Ou plutôt, tu plonges. En piquet. Ta piste d’atterrissage ? Cette voix immaculée délimitée par le rouge de ses cheveux et de ses joues. Y aller doucement ? « Je te promets rien… », qu’tu lâches dans ta descente, avant que tes propres lèvres ne viennent épouser la naissance de ses seins. Tu assouvis un besoin primaire, tu continues à goûter à ce fruit qui t’es défendu pour ta stabilité émotionnelle. Tes mains perdues dans les siennes, tu essaies de maîtriser ce corps qui se languis sous la passion que tu mets. Tu montres que la possède. Qu’elle est à toi plus que jamais. Que maintenant que vous vous êtes retrouvés, il y avait peu de chances pour que tu la libères et qu’elle retourne sur le marché du Célibat. Ton baiser achevé, tu prends un peu de hauteur pour contempler la première étape de ton ouvrage. Et un sourire satisfait fend ton visage. C’est du grand art, un beau médaillon que tu lui as fait, bravo l’artiste ! Ta main droite se libère. Tes doigts courent le long de son bras, de son flanc, ils épousent chaque courbe de son corps jusqu’à venir à cette cuisse coquine qui remontait bien malgré elle le long de ta jambe. Et puis de nouveau, les mots de Lise te glacent. Disparaître ? Toi ? Alors que c’est elle qui était partie et qui t’avais laissé dans cette chambre aseptisée ? Tu te recules suffisamment, histoire d’avoir l’aisance nécessaire pour que tes dents viennent se planter dans sa cuisse. Là aussi, tu y laisses un médaillon rouge aux tâches bleutées.
Et là, un bref miracle se produisit. Porté par ses doutes, tu réussis à reprendre temporairement le contrôle de ton corps et à glisser dans les rayons de midi : « Si je disparais, ce sera uniquement pour aller chercher des croissants... ». Avant que l’Autre reprenne la main et que tes mains parcourent ses belles jambes pour venir se poser sur ses hanches, où un doigt se glisse entre sa peau et son dessous. « T’as pas plus concret comme réponse, Lise ? » que tu lui lances, un demi sourire fendant ton visage dont l’expression unique lui était inconnu. Parce que bon, à moins que l’un de vos téléphones ne sonne, la restreinte que tu t’étais imposé n’allait pas durer a vita eternam. Surtout maintenant que tu venais de tester sa peau avec tes lèvres... « Parce que j’ai pas envie de te laisser repartir travailler cet après-midi. »


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