Le Deal du moment : -14%
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 ...
Voir le deal
799 €

 :: Un jour, ailleurs... :: Dans le passé :: Rps clos Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Comme un bruit de verre brisé [Cecil]
evolve
Fredigan Kliff
Fredigan Kliff
evolve



10.04.16 13:58
Les nuages bas s'amoncelant dans le ciel annonçaient une nuit que tout le monde préférerait passer à l'abri dans une chambre. Fredigan ne pouvait malheureusement pas s'accorder ce luxe depuis quelques jours. Un soupir las s’échappa de ses lèvres alors qu'il ramenait son regard sur la rue. Ses jambes le porteraient certainement encore pour quelques heures, mais il devait trouver un endroit où se poser pour la nuit, pour une vraie nuit de repos. Les cernes qui assombrissaient son regard et ses yeux plus paresseux, plus fatigués que d'habitude prouvaient qu'attraper une ou deux heures de sommeil sur un banc ou un coin de pelouse n'était pas une solution. Les courbatures s'accumulaient, le faisant toujours un peu plus traîner des pieds, pesant un peu plus sur ses épaules.
Ces nuits passées à bouger pour rester éveillé l'avaient emmené partout dans la ville et s'il n'avait parlé à personne, il avait entendu quelques conversations, avait vu où les gens allaient. Ce n'était pas les endroits les plus fréquentables, mais ce n'était pas fait pour les personnes les plus fréquentables. Fred n'aimait pas l'idée d'y rester plus de temps que nécessaire, au point de ne pas vouloir y retourner à moins d'une absolue nécessité.

Alors, il s'était perdu en tentant d'y retourner ce soir. Le soleil descendait, emmenant la température avec lui et le claquement de ses dents résonnait dans la nuit alors que Fred s'approchait de la maison qui semblait complètement vide, abandonnée : le crépit se décollait lentement du mur, comme une peau qui s'effrite, laissant les briques à vif, la porte brinquebalante pendait à un seul de ses gonds, défoncée de l'intérieur et Fredigan entendit des bris de verre crisser contre le béton alors qu'il marchait un peu trop près du mur. Il serra sa main autour de la brettelle de son sac, il n'aimait pas cette ambiance, dès qu'il s'attardait sur le moindre détail, tout avait l'air brisé, bon à jeter. Peut-être parce que c'était le cas des gens qui venaient ici ? Le jeune garçon n'avait vraiment pas besoin qu'on lui rappelle sa condition. Il ne se pensait pas au-dessus des autres, bien au contraire, mais il s'accrochait à l'idée que sa misère n'était pas complète, que certains jours étaient comme avant, qu'il avait une sortie de secours.

Les premières gouttes se faisant sentir poussèrent Fred à rentrer. Des silhouettes se dessinaient dans la pénombre, allongées sur des matelas de fortunes, se relevant pour voir d'où venait le bruit de pas. La règle tacite semblait vouloir que tout le monde s'ignore ou en tout cas en majorité. Et pour les quelques regards qui s'attardaient, leurs propriétaires ne devaient pas se sentir bien menacé puisqu'ils restaient sur leur couche. Il pouvait entendre leurs pensées d'ici. ''Encore un gamin qu'a fugué sans savoir où i'mettait les pieds.'' pour les plus compatissants, ''Un pauv' gosse qu'a juste besoin de se confier, parti avec ses économies et sans défenses'' pour les plus intéressés. Seulement, Fred n'avait pas d'objets de valeur, la rue les lui avaient pris pour lui apprendre les règles, pour qu'il retienne, comprennent que ce n'était pas un terrain de jeux ici.
Ne voyant pas de pile de carton et de couvertures de libre, il décida de grimper l'escalier grinçant terriblement fort sous ces pieds, le son résonnant contre les murs nus. Une fois en haut, il chercha une chambre, si possible avec une vitre en meilleur état qu'au rez-de-chaussée. Sur sa droite, une pièce semblait vide, mises à part les aiguilles qui traînaient ça et là dans les coins. Fredigan lâche un soupir de soulagement en voyant un tas de couvertures libre, comme si une éternité s'était écoulée depuis la dernière fois qu'il avait quelque chose ressemblant de près ou de loin à un matelas. Il se retourna pour fermer la porte, il n'y avait pas de verrous, mais un sentiment de sécurité l'étreignit à l'idée de dormir entre quatre murs.

Seulement, Fred ne peut jamais compter sur sa chance trop longtemps puisqu'il entend un cri retentir alors qu'il vérifiait que rien de dangereux ne se cachait dans les plis de sa couche. Des bruits de pas claquent contre le parquet et l'instant d'après le brouhaha saisit la maison entière, ne laissant aucun recoin de silence. Fred se relève aussi vite que possible et se rue vers la porte, l'ouvrant à la volée. Il court, enjambe les marches de l'escalier. Bien sûr ! Bien sûr qu'il n'y avait personne au premier étage parce que si il y avait le moindre problème ils devraient redescendre l'escalier. Jamais il ne serait parti avant que les intrus qui venait d'entrer n'occupe tout le rez-de-chaussé. Il aurait pu sauter par la fenêtre si ce n'était pour ces foutus velux ! C'est tout ce qu'il a le temps penser avant de sauter les dernières marches pour tenter un sprint de la dernière chance vers la porte de derrière.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité



12.07.16 10:57
« Moana ! Intervention dans un squat ! Va te préparer ! »

Un « Bien chef ! » répondit bravement à l’ordre avant que le jeune soldat ne file vers les vestiaires.

Les voisins du fameux bâtiment à vider avaient encore appelé, se plaignant avec fougue des squatteurs à coté qui méritaient davantage une place en prison que de l’autre côté de leur muret fleuri. Cela faisait plusieurs plaintes posées déjà sur cet endroit et si quelques interventions s’étaient déjà déroulées, aucune n’avait rencontré de réel succès. Trop peu de moyen, trop peu de volonté. Cela se ressentait sur le résultat.

Alors cette fois, ils envoyaient l’artillerie lourde. Assez de soldats pour cerner l’emplacement et des armes suffisamment efficaces – sans être létales, les morts étaient une mauvaise publicité – pour les neutraliser. Ils étaient aussi équipés que des dératiseurs se jetant dans un grenier infesté. Cecil faisait donc parti de cette intervention. Jeune et plein d’énergie : exactement ce qu’il fallait pour attraper des clodos et des junkies. L’enthousiasme ne débordait pas chez lui – ni chez les autres recrues d’ailleurs – mais la tenue avait le mérite d’être impressionnante et particulièrement plaisante pour l’hawaïen. Il se sentait très pro là-dedans. Ça en jetait avec ces bottes épaisses, la veste pare-balle et le casque. Surtout le casque. Cecil adorait ce casque. Même si la visière ne permettait pas de voir grand-chose et qu’il finissait toujours par la redresser.

La porte défoncée à coup de botte renforcée sonna le début de l’envahissement par les forces de l’ordre. Le bazané se précipita avec les autres, gueulant des ordres sur les drogués réveillés en sursaut, leur imposant de lever les mains et de ne pas fuir. Bien évidemment, la plupart prenait leurs jambes à leur cou sans demander leur reste ni écouter les injonctions. Les soldats postés dehors se chargeaient de les coincer. Cecil restait donc concentré sur l’intérieur du bâtiment pour ne rater personne. Apercevant des escaliers, il s’en approcha, se demandant si certains avaient eu la bravoure stupide de s’y installer. A peine la pensée traversa-t-il son esprit qu’un gamin apparut devant ses yeux. La visière du casque redressée, il saisit son bras par réflexe pour l’empêcher de fuir et le dévisager avec intensité.

« Bouge pas !! »

L’ordre avait été crié avec autorité, la voix bien grave. Bien trop fort vu la distance les séparant. En le réalisant, Cecil grogna légèrement, se sentant con de gueuler comme un phoque à quelques centimètres de son capturé. Il s’était emporté à cause de l’ambiance qui régnait dans la demeure vétuste. Se reprenant, il adopta un ton plus maitrisé :

« Qu’est-ce que tu fous ici gamin ?!  Viens là ! »

L’embarquant avec lui sans laisser de choix, Cecil tenait toujours fermement son bras mince. Trop fermement. Mais il était loin d’être un exemple de self-control alors cela était peu étonnant.

Sortant donc du bâtiment qui puait le renfermé, l’alcool et la sueur, l’eraser s’arrêta à l’écart et dévisagea davantage le gamin. Quel âge pouvait-il avoir ? Il avait l’air à peine majeur. Ca énervait encore plus le soldat que de voir des gens de son âge dans des endroits pareils. Mais la règle était la règle. Alors ignorant la pluie qui se fracassaient sur son casque, résonnant désagréablement dans ses oreilles, il ordonna comme le faisait ses confrères – ou presque.

« Vide tes poches. Fais pas de manières ou je te traite comme eux. »

D’un signe de tête, il indiqua les quelques clodos qui se prenaient des coups peu amiables pour les forcer à coopérer.
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sauter vers: