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Libéré, délivré ~ ..: Chaze :.. [clos]
Anonymous
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23.03.16 0:39

Après plusieurs semaines à payer des informateurs, à avoir des rendez-vous à ne plus en finir pour montrer sa motivation dans sa démarche, et surtout pour prouver qu’il ne faisait pas appelle aux erasers, Ezekiel allait enfin pouvoir rencontré ce type qui allait pouvoir lui retirer sa puce. Comment il se sentait ? Honnêtement ? Depuis qu’on lui avait donné l’adresse, la date et l'heure, l’evolve  n’avait quasiment pas fermé l’œil de ses nuits. Il redoutait presque qu’on lui dise que tout était arrêté, que c’était trop dangereux, qu’il allait devoir trouver quelqu’un d’autre. Franchement, si c’était arrivé, il n’aurait pas donné cher de la peau du mec en face de lui. Non pas qu’il soit violent en temps normal, mais là, ça aurait pu changer la donne. Il allait pouvoir être libre. Chose qu’il n’était plus depuis l’âge de six ans ! Pour un peu, il aurait pu ressembler à un gamin, le jour de noël : excité d’ouvrir son cadeau. Sauf qu’aujourd’hui, c’était lui qu’on allait sans doute ouvrir. Bon, derrière l’oreille gauche, ça ne devrait pas faire trop mal. Enfin bon, même si ça faisait un mal de chien, Ezekiel était prêt à encaisser toute la douleur possible si ça signifiait ensuite pouvoir bouger sans être suivit à la trace par la milice. Est-ce que les gens normaux, se rendaient seulement compte de l’effet que pouvait avoir ce petit bout de métal glissé sous la peau ? Comment il pouvait pourrir la vie des personnes qui devait le porter ? Qu’ils ne pouvaient pas se sentir libre ? Aucun evolve -ou presque- n’avait de chaine à leurs pieds pour se déplacer, mais dans le fond, la puce faisait très bien ce travail toute seule. Du moins, c’était comme ça que le voyait le jeune homme.

« Mais aujourd’hui, tu deviens un evolve libre Ez ! »
Lança l’intéressé pour lui-même alors qu’il mangeait ses céréales périmées de quelques semaines.

Sydney n’était pas encore rentrée de son travail, normalement, il allait pouvoir lui dire au revoir avant d’aller rejoindre son contact. Une légère boule se forma dans son estomac en se disant qu’après avoir retiré sa puce, il n’allait surement plus pouvoir revenir ici pendant un temps. On pouvait dire ce qu’on voulait sur les erasers, Ezekiel supposait qu’ils n’allaient pas être très longs avant de venir rendre visite à sa mère adoptive. S’ils regardaient son temps passé ici, dans leur registre, c’était même le premier endroit où ils allaient venir... Peut-être devait-il faire son sac ? Ne plus laisser aucune trace de sa vie ici ? Comme ça, ils pourraient croire qu’il était vraiment parti ? En plus, il pourrait laisser un mot ? Pour le coup, avec toutes ces pensées, l’evolve n’avait soudain plus très faim et il se mit à jouer avec les céréales restantes. Il soupira une bonne dizaine de fois et finit par abandonner la table bancale à laquelle il prenait son petit déjeuner pour aller faire son maigre sac. Où irait-il ensuite ? Il ne savait pas trop. Peut-être qu’il allait squatter un peu l’Arène. C’était un endroit où il se sentait plus ou moins bien. Même si l’odeur du sang et de la sueur était quasiment toujours présente, il ne ressentait pas vraiment de malaise à aller dans un endroit pareil. C’était un peu devenu un second quartier où il passait son temps...

Il se regarda dans la glace déformée et à moitié brisée quand il fut enfin prêt. Comme à son habitude, ses cheveux étaient mal coiffés, quoi qu’il ne se souvenait pas de les avoir mis en plus en se levant, juste avec ses doigts... Ses cernes étaient un peu plus marquées, faute de sommeil assez conséquent ces quelques derniers jours. Il se rattraperait après ! Après avoir fêté sa liberté avec un peu de came... Ses vêtements, pareils que d’habitude : un tee-shirt noir avec quelques trous, un jean un peu -beaucoup- délavé et une paire de baskets noires qui auraient pu rejoindre la décharge.

« Heureusement, j’ai plus de pansement sur la tronche, ni mon œil noir... Ca l’aurait surement foutu mal pour cette rencontre... »  


Ezekiel soupira de nouveau et tourna les talons pour écrire un rapide mot à Sydney sur le bloc note électronique. Evidement, il ne partirait pas sans l’avoir serré dans ses bras une dernière fois et lui avoir dit combien elle comptait pour lui. L’evolve dut attendre deux heures de plus avant de voir la femme rentrer chez elle. Cette dernière comprit immédiatement ce qui se passait en voyant son sac et le bouton rouge du bloc-note clignoter.

« Alors ça y est, c’est aujourd’hui ? »


Dire qu’elle ne lui en voulait pas. Elle n’avait jamais cherché à le freiner dans ce qu’il faisait, même si c’était vendre de la drogue. Surement parce que son métier de prostitué ne le lui permettait pas ? Dans tous les cas, le jeune homme perdit encore dix minutes en étreintes et paroles douces et bienveillantes.

« Je reviendrai te voir, promis Syd. »


Un énième baiser sur sa joue et il s’enfuyait de cette maison bancale qui avait été la sienne pendant toutes ces années. Maintenant, direction l’un des vieux labos en ruine. C’était pas vraiment loin de chez lui, puisqu’il était déjà tout près du marché noir... Il espérait que le type soit vraiment là ou encore que ce ne soit pas un piège ? Est-ce qu’un eraser pourrait l’attendre ici ? L’arrêter parce qu’il avait l’intention de se faire retirer sa puce ?

« Bon aller, moment de vérité. »


Il poussa une porte qui tenait sans trop savoir comment et se racla la gorge.

« Hého... Ya quelqu’un ? June ? »
Il soupira en avançant un peu plus dans le bâtiment. « Tain, il aurait pas pu choisir un autre endroit, ça me donne la chair de poule ici... »

Pour un peu, il préférait les rues de son quartier. Elles n’étaient pas très sûres quand on était pas habitué à l’endroit mais au moins, il ne s’imaginait pas être le cobaye d’un scientifique fou dans cet ancien labo...
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Chaze Ross
Chaze Ross
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24.03.16 9:15
Des mois que ce gosse à l’air paumé était sorti de sa vie. Littéralement. Un beau matin, le brun s’était simplement réveillé en trouvant l’appartement vide de présence humaine. A moins que ce ne soit un soir dans la semaine, en rentrant du boulot - habitude que sa colocation avait provoquée, indéniablement – il n’en savait plus trop rien dans le fond. Le fait était que, Enoch avait mis les voiles. Tel un moineau effarouché. Et sans laisser d’adresse à laquelle le joindre, bien entendu. Pourquoi avait-il espéré le contraire de toute façon ? Ainsi va la vie. Personne n’est indispensable. Cela, il se l’était toujours répété, sans réellement y adhérer dans le fond. Chaze appréciait trop les êtres humains – les vrais, pas ceux qui prétendent l’être, derrière leurs masques et blouses blanches, armés de scalpels – pour être en mesure de tourner le dos à quelqu’un. Définitivement. Un écho résonna au loin, atteignant ses oreilles avec une lenteur extrême. Laquelle n’était rien comparée au temps que mit le jeune scientifique pour réaliser que cette voix s’adressait à lui. Levant les yeux de son écran, il croisa aussitôt le regard de son collègue, y découvrant un mélange de diverses émotions : hésitation, début d’irritation et enfin, soulagement, probablement de le voir revenir au moment présent. Un visage plus jeune que le sien cependant. Non pas que Chaze s’estime vieux mais depuis peu, les services de recrutement avaient multiplié leurs campagnes. A tel point que les postes manquaient parfois, sans compter sur le fait qu’il fallait intégrer et mémoriser les identités de tous ces nouveaux membres.

« C’est quoi son nom à lui déjà ? Tête d’asperge ? »


« E-Excusez moi Chaze, euh, je veux dire chef… On vient juste de recevoir les résultats d’implantation du modèle EX-082 sur les patients 102 et 956… »

« Chaze ira très bien. Fais voir ? »

« O-Oui ! »

Avec un empressement tout bancal, typique des nouvelles recrues désireuses de se faire bien voir de leurs supérieurs, son interlocuteur lui tendit une tablette, manquant de peu de renverser la tasse du brun au passage. Des excuses ne tardèrent pas à suivre devant cette maladresse évitée de justesse, que Chaze accompagna d’un regard noir. Sa mauvaise humeur n’était pas dirigée vers son subordonnée en réalité. Il en avait parfaitement conscience, en adulte responsable qu’il était. Mais autant il pouvait laisser couler l’attitude de l’autre, autant s’en prendre au contenu de sa tasse, son café de l’heure, c’était impardonnable. Puisqu’il était interdit de fumer dans les bureaux communs et que l’équipe dont il avait la charge avait encore une montagne de travail devant elle, impossible pour le jeune scientifique de s’octroyer une pause clope(s). En temps normal, cela ne l’aurait pas dérangé plus que nécessaire – il était un habitué des longues journées sous pression – sans compter que ce rythme de travail actuel lui permettait de focaliser ses pensées sur autre chose que ce gamin. Mais son irritation ne saurait être calmée par autre chose que des cigarettes. Le café ne faisait que la maintenir en veille. Le brun parcourut rapidement les données du regard. Sans surprise, les résultats n’étaient pas ceux attendus. Pas en totalité du moins. Et son exigence sur ce point était bien connue de ses collaborateurs et collègues. Reportant le moment de donner de nouvelles instructions à l’homme qui se tenait toujours debout devant lui, de l’autre côté du bureau sur lequel trônait son outil de travail principal – à savoir l’ordinateur dernier cri dont la maintenance avait équipé les bureaux – Chaze laissa son regard dériver en direction de l’écran de celui-ci. Le modèle de puce EX-082 y était visible, en reconstitution 3D, agrandi pour mieux en percevoir les plus petits détails. Le Gouvernement tenait absolument à évoluer en permanence les puces implantées sur les Evolves mais… Ces diplomates ne tenaient en aucun compte des risques de rejet du corps humain à l’encontre des nouveaux matériaux utilisés dans le but d’améliorer le traçage. Et malheureusement, les cobayes en faisaient les frais.

« Que faisons-nous che- euh Chaze ? »

« On reprend depuis le début. Les données ne correspondent pas et- »

Un discret soupir de lassitude – mais soupir tout de même ! – lui parvint alors. Le jeune scientifique lâcha son écran des yeux pour observer ses collègues. La fin de journée se faisait sentir et son équipe semblait épuisée. Contrairement à lui, certains avaient une vie de famille ou alors une vie de célibataire plus palpitante que la sienne. Ce fut à son tour de soupirer et il lâcha la remarque que tout le monde attendait en silence :

« OK ce sera tout pour aujourd’hui. Que ceux qui veulent rentrer s’en aillent. »

Inutile de préciser que le brun ne fut pas long à se retrouver parfaitement seul dans la pièce. Un regard à gauche. Un regard à droite. Et il s’alluma sa première cigarette de la journée, inhalant sa première bouffée avec un sourire rasséréné étirant ses lèvres. Malheureusement, ce bref moment de quiétude fut rapidement interrompu par le son du mode vibreur de son téléphone portable résonnant contre le bois du bureau. Un SMS ? Après une courte hésitation, Chaze attrapa la petite machine pour consulter ledit message.

« Rdv à 21h46, endroit habituel. »


Au moins, c’était clair et succinct. Du travail supplémentaire ? Est-ce qu’on tenait au moins compte de son travail officiel ?! Le brun étouffa un juron et prit le temps de terminer sa cigarette avant de se préparer à partir. Un détour par chez lui le temps de prendre ses affaires et il ressortait aussitôt. Dire que la vue de ses édifices à moitié en ruines, plus effrayants encore une fois la nuit tombée, ne lui faisait plus rien. Pas même un petit frisson le long de sa nuque ! Celui-là même qui fait se dresser vos cheveux d’effroi. Pour sûr, ce n’était pas un endroit à recommander à un touriste mais le jeune scientifique s’estimait en mesure de se défendre. Sa mauvaise humeur aidant, cela allait de soi. Il s’installa donc dans l’un des nombreux laboratoires désaffectés, s’assurant au passage que personne ne s’y trouvait avant, pas même un vulgaire drogué en manque. Chaze jeta un coup d’œil sur l’horloge de son bracelet : 21h30. Il était un peu en avance. Parfait. Juste le temps de prendre ses marques, de sortir et préparer ses outils avant de se mettre en condition. Oter une puce n’était jamais sûr à 100%. Une merde était si vite arrivée et les Erasers veillaient bien, trop à son goût. Le brun eut tout juste le temps de mettre son masque médical, après avoir soigneusement aligné ses outils, désinfectés au préalable, qu’une voix hésitante résonna dans l’endroit horriblement silencieux.

« Lui-même. Et si l’endroit ne te plaît pas, t’es libre de faire demi-tour. »

Par-dessus le tissu blanc, son regard détaillait le nouveau venu, dont la silhouette demeurait encore en partie enveloppée dans les ombres environnantes. Il faut dire que l’unique ampoule de la pièce, répandant sa lueur blafarde sur un cercle d’un rayon approximatif de 3m, n’aidait pas à se sentir en confiance.

« T’as un nom j’imagine ? » demanda-t-il soudain, écoutant la réponse avant de hocher la tête. « Bien Ezekiel, tu sais où on t’a implanté la puce ? »

Nouvelle pause, le temps d’entendre les explications de son vis-à-vis. Au moins, ce dernier savait quelque chose concernant le petit bout de métal dont il était question ce soir. Cela lui faciliterait la tâche ! Le détecteur de puces et ses doigts habiles seraient donc exemptés de travail ! Avisant une chaise bancale qui traînait dans un coin, menaçant de tomber en poussières comme le reste du bâtiment, le jeune scientifique s’en saisit pour la traîner jusqu’au centre du cercle de lumière blafarde. Le son du métal rouillé raclant le sol en pierre résonna quelques minutes, achevant de rendre l’endroit vraiment sordide. Pour un peu, on se serait cru sur le point d’organiser un interrogatoire forcé, un peu comme dans les films de mafieux.

« Installe toi, je finis de préparer le matos. » lâcha Chaze en guise d’explications, après avoir désigné la chaise d’un vague mouvement de la tête.
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24.03.16 12:30
« Faire demi-tour ? Raconte pas de conneries. » Répliqua aussitôt le jeune homme en entrant dans la pièce.

Vraiment, sa dégaine couplée à ce lieu, c’était pas du tout à son goût. Ca faisait bien trop film d’horreur et il allait être le personnage principal ! O joie ! Mais Ezekiel n’était pas venu ici pour faire marche arrière. Il n’avait pas passé ces dernières semaines à combattre à l’Arène et à vendre plus de came que d’habitude pour se faire de la tune, pour tourner les talons alors que son but était juste devant ses yeux ! Il ne se le pardonnerait surement jamais ! Alors il inspira profondément et laissa son unique sac de voyage dans un coin de la pièce. De toute manière, il n’y avait rien de personnel -ses boxers peut-être ?- et de précieux dedans. Qu’on le lui vole le ferait plus chier dans le sens économique qu’émotionnel. Il s’approcha du centre de la pièce, espérant simplement de n’être pas tombé sur un malade mental ou encore qu’il avait déjà des extractions de puce à son actif. Il avait déjà pu voir les conséquences d’une puce trop implantée qui avait eu du mal à être retirée ; honnêtement, c’était moche à voir. Bon, le bon côté pour lui, c’était qu’elle se situait derrière l’oreille. Alors dans le pire des cas, il perdrait l’audition non ? Evidement, il ne l’espérait pas. Ca pourrait sans doute l’handicaper lors de ses combats...

« Ezekiel. » Pourquoi mentir et donner un autre nom ? Pas mal de gens le connaissait dans le coin et même si la tronche de l’homme ne lui disait rien, les contacts qu’il avait eu connaissaient aussi sa vraie identité. « Derrière l’oreille gauche. » Il poussa un peu ses cheveux pour que l’autre puisse voir la petite lumière bleue et rouge qui perçait de sa peau, signe qu’il ne mentait pas. « J’sais pas si ça a une importance mais j’l’ai depuis mes six... Donc ça fait treize ans... »

Il ne connaissait strictement rien aux puces, à leur durée de vie. Si le fait qu’elles soient depuis longtemps dans les chairs seraient plus compliqué à la retirer ? Plus dangereux ? Pour le coup, il aurait préféré qu’elle soit ailleurs... Est-ce son extraction allait lui bousiller le cerveau ? L’evolve fronça les sourcils en entendant le bruit de la chaise sur le sol. Ok, c’était une évidence, ce type faisait exprès d’agir comme ça pour lui foutre la trouille. Enfoiré. Ezekiel soupira et vint s’asseoir sur la chaise, non sans l’avoir regardé avant de près. Il sentait le coup où il allait se casser la gueule une fois dessus, ou quand l’autre allait lui trifouiller la peau... Avec un bistouri ça serait super ! Il retira sa veste et la mit sur ses cuisses, parce que le sol était bien dégueulasse et que même si on ne le dirait pas, il n’aimait pas foutre des vêtements sales ! Abimés, ok, mais il y avait un minimum d’hygiène à respecter dans la vie.

Son regard ne quittait plus les mouvements de l’inconnu, surtout ses mains et les instruments qu’il installait avec une certaine minutie. Bon au moins, il avait l’air de savoir ce qu’il faisait... C’était déjà ça de gagner. S’il avait peur ? Bah pour le coup, un peu quand même. Mais il n’allait pas changer d’avis. Si ça marchait, alors ce serait la liberté pour lui -en plus de devoir faire encore plus gaffe concernant les erasers- et puis, si ça ne marchait pas, il ne pouvait qu’espérait que l’opération rate totalement et que l’autre laisse son cadavre dans ce laboratoire. Il n’aurait qu’un regret : ne pas avoir pu tenir sa promesse concernant Sydney.

« Bon. A priori, t’as  d’jà fait ça mais... T’as un taux de réussite de combien ? J’doute pas trop de toi mais j’ai déjà vu c’que des puces difficiles à extraire peuvent faire alors... J’me pose juste la question. »

Parce qu’il était même impensable qu’il puisse avoir assez d’argent pour se payer un conduit auditif. Peut-être qu’il aurait pu, s’il n’avait pas déjà ses scanners et ses organes à changer de temps en temps... Quitte à choisir, il pourrait plus facilement se passer de son audition que de son cœur... Après une petite pause et sans trop laisser le temps à son interlocuteur de répondre, il enchaina.

« Quoi qu’il arrive, retire la moi. J’me fou des conséquences en fait... »


Voila, c’était dit. Il ne restait plus qu’à donner sa confiance totale à cet homme. Le truc évidement normal et parfaitement sans danger de base...
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Chaze Ross
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25.03.16 8:32
Derrière l’oreille gauche ? Avant même de s’en rendre compte, Chaze avait froncé les sourcils en apprenant cette information. Ce n’était pas courant comme choix pour implanter une puce… D’ordinaire, il n’avait affaire qu’aux nuques ou épaules de ses clients, aussi il prêta une attention toute particulière au garçon lorsque ce dernier dégagea la zone en question, écartant simplement quelques mèches grises de son oreille. Le jeune scientifique ne s’était pas encore remis de cette localisation inhabituelle, que les deux couleurs distinctes qui perçaient la peau d’Ezekiel à intervales réguliers, achevèrent de lui faire perdre des couleurs.

« Bon Dieu, c’est quoi ce truc… ? » ne put-il s’empêcher de laisser échapper avant de lâcher son scalpel.

En quelques foulées, il fut près de l’Evolve et observait de plus près la puce. Laisser entendre qu’il ne connaissait pas ce modèle n’avait pas été très professionnel de sa part mais vous l’aurez bien compris, depuis quelques temps, il n’était pas vraiment dans son état normal. Son interlocuteur ne tarda pas à compléter ses propos avec des informations complémentaires, lesquelles ne tardèrent pas à apporter un début de réponse dans l’esprit du brun. Sauf que ce n’était pas vraiment pour le rassurer. Ses doigts enveloppés du plastique dont étaient faits ses gants, lâchèrent alors le lobe de l’oreille gauche du garçon. Chaze prit le temps de réfléchir avant de répondre aux interrogations de ce dernier, toutes légitimes qu’elles étaient.

« 100% jusqu’à maintenant mais je crois que tu vas me faire perdre ce score parfait… » lâcha-t-il en grimaçant derrière son masque.

Réalisant sur le moment que parler avec celui-ci collé sur la partie inférieure de son visage n’était pas le meilleur moyen de se faire bien comprendre – le plastique étouffant légèrement le son – le jeune scientifique se résolut à descendre le masque d’un geste agacé, le tout ponctué d’un soupir de lassitude. Les explications qu’il devait à son client n’étaient pas pour lui plaire, loin de là.

« Je n’ai jamais connu ce modèle de puce. J’étais trop jeune quand on te l’a implantée. Je ne sais pas du tout comment il fonctionne par conséquent… »

Son index écarta l’oreille gauche d’Ezekiel dans la foulée alors que son regard se posait de nouveau sur les lueurs rappelant étrangement celles d’un avion dans le ciel noir d’une nuit sans étoiles.

« A première vue, c’est un modèle basique puisque les nouvelles puces n’ont pas de lumières. Sans doute que les matériaux utilisés sont également anciens. Pas le choix, je vais devoir employer la bonne vieille méthode. »

D’abord, localiser l’emplacement précis de la puce avec un détecteur de métaux. Cette étape ne devrait pas poser problème, compte tenu de la modernité de son petit gadget. Ensuite, et bien, il n’aurait plus qu’à découper la chair pour en extraire la puce mais… L’oreille n’était pas une zone où l’on pratiquait facilement ce genre d’opérations… La membrane charnelle, en plus d’être fine, était également extrêmement fragile. Un coup de scalpel un peu trop profond et l’Evolve risquait de perdre l’ouïe de ce côté. Le pire restait à venir cependant : comment savoir si ce modèle de puce était relié au cerveau du porteur ? Et si oui, dans quelle mesure ? Est-ce que l’extraire risquait d’endommager directement l’encéphale du gamin ? Même si ce dernier prétendait ne pas se préoccuper des conséquences d’une telle opération…

« Il se peut que ta puce soit directement en connexion avec ton cerveau. En l’enlevant, je risque d’affecter les capacités de celui-ci. Les conséquences seraient irrévocables… Même si je ne sais pas exactement de quelles manières elles pourraient se manifester… Troubles divers, perception de la réalité altérée, confusion… »

A défaut de savoir faire preuve de tact, Chaze pouvait se féliciter d’être franc envers son interlocuteur. A quoi cela servirait de lui cacher la vérité de toute façon ? Il n’était pas payé pour opérer dans l’ombre, alors inutile d’espérer s’enrichir sur le dos de pauvres crédules. Le brun voulait être sûr que l’autre avait pleinement conscience des risques avant d’entamer l’opération.

« Même en sachant ça, tu veux toujours prendre le risque ? »

Et s’il lui répondait par l’affirmative ? Alors il n’y aurait pas d’autres possibilités concernant la suite des événements. Le jeune scientifique s’occuperait aussitôt de cette maudite puce.
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25.03.16 23:01
Ok là, il était temps de commencer à baliser non ? Si l’autre, qui devait être le plus expérimenté des deux, ne savait même pas quelle était sa puce, comment diable allait-il s’en débarrasser au juste ? Et puis d’abord, comment ça se faisait qu’il ne connaissait même pas ce modèle ? Il s’était trompé sur le compte de cet inconnu -ce qui ne serait pas trop difficile- quant à son expérience en la matière ? Bordel. C’était bien sa veine ça, que de tomber sur un type même pas capable de faire ce pourquoi il était là ! Enfin, Ezekiel avait beau être en train de grogner intérieurement, il ne pouvait pas non plus jeter la pierre à cet homme. Vu les avancées technologiques de la branche I.T, c’était pas très étonnant qu’aujourd’hui, il y ait d’autres modèles de puce implantées. Après tout, ça faisait quand même treize ans qu’il avait la sienne. Et ca faisait un bon paquet d’année dans ce domaine. Alors quoi ? Est-ce qu’il devait maintenant reculer ? Renoncer à cette liberté à laquelle il aspirait par peur de l’inconnu ? Bah... Il avait déjà plus ou moins comprit qu’il devait remettre sa vie entre les mains de ce type louche -ou avec le masque médical, il avait l’air louche !- alors pourquoi changer d’avis ? Il se laissa tripoter l’oreille à sa guise, parce que s’il pouvait avec un éclair de géni et retrouver des informations dans sa mémoire quant à cette puce, il était tout ouïe ! Mais à entendre la suite de ses paroles, c’était carrément pas ça. C’était même pas rassurant pour un sou !

« J’m’excuserais bien de faire foirer ton score mais comme c’est mon cul qui est en jeu, j’vais m’en passer. »
Répliqua-t-il sans vraiment montrer un signe d’appréhension. Pas encore.

Il fut étonné de voir l’homme retirer son masque, enfin, de le descendre un peu. Il abandonnait la partie ? Mais il n’était pas d’accord ! Il ne lui avait même pas posé la question ! C’était quand même à lui de décider ce qu’il voulait faire dans cette situation merde ! Ou est-ce que l’autre le trouvait trop jeune pour être assez raisonnable ? Il devait avoir une dizaine d’années de plus que lui alors évidemment, ça ne l’étonnera pas s’il lui sortait cette excuse bidon. Mais en fait non, c’était pas pour lui dire ça mais plutôt pour se montrer honnête quant à la tournure de la situation. Encore une fois, c’était super rassurant ! Ezekiel lui jeta un coup d’œil quand il se remit à lui toucher l’oreille et regarder sa puce. Roh aller, ça ne devait pas être si compliqué que ça ! Un coup de bistouri et le tour était joué non ? Enfin ... Si c’était aussi facile que ça, tous les evolves avec un tant soit peu d’envie de liberté auraient ôté leur puce seuls...

« La bonne vieille méthode ? Fais-toi plaisir mec, j’ai l’habitude qu’on m’ouvre la carcasse. »


Vu le nombre de fois où on lui avait changé ses organes internes à cause de son pouvoir, il n’avait plus peur des outils médicaux ou même de l’optique qu’on allait s’amuser à ouvrir son corps. Bon évidement, l’autre ne pouvait pas savoir ça et il n’allait pas non plus soulever son tee-shirt pour lui montrer ses jolies petites cicatrices. Ouais, il pourrait les faire retirer et avoir un corps tout neuf. Sauf qu’il n’avait pas assez d’argent à dépenser là dedans et comme il savait qu’il n’était pas au bout de ses peines autant laissé comme c’était. Bon... La suite le fit surement pâlir un peu, déjà qu’il n’était pas bien bronzé... Sa puce connectée avec son cerveau. Merde alors.... Enfin, quand il entendit la fin, notamment sa vision sur la réalité, le cerveau d’Ezekiel marqua un temps d’arrêt pour ensuite éclater tout bonnement de rire. Non pas qu’il était heureux d’entendre qu’il pourrait virer fou mais bien parce qu’il avait l’impression de l’être depuis des années déjà. Alors franchement, quelle différence cela ferait s’il avait une case de plus, en moins ? L’evolve mit une bonne minute avant de se reprendre et même de s’excuser face à son interlocuteur. Il allait le prendre pour un fou, assurément. Comme tout le monde.

« D’puis treize ans ma réalité ne ressemble plus à la tienne alors j’vois pas comment ça pourrait empirer les choses. » Dire qu’il était sincère dans ses paroles. « Voir le futur, ça peut être cool, sauf quand ça se mélange à ta réalité. » Lui expliqua-t-il.

Il ne se sentait pas vraiment obligé de s’expliquer, simplement pour lui donner une raison de ne pas le croire dingue. La question était maintenant de savoir s’il allait le laisser faire... Ezekiel leva les yeux vers son interlocuteur, qui le dépassait de quelques malheureux centimètres. Regarder ses yeux pour essayer de voir s’il devait continuer ou tout arrêter. Evidement, aucune réponse ne se trouvait sur son visage. L’autre devait se foutre de ce qui allait se passer s’il acceptait. Est-ce qu’il l’emmènerait à l’hôpital si jamais ça tournait mal ? Aucune chance. Ce serait ruiner sa couverture. Il en avait conscience et l’autre le devait aussi. Tout comme il savait que personne ne faisait rien gratuitement ou sans garanti.

« Bah... J’crois que tu peux dire merci aux scientifiques de l’I.T pour cette belle merde. »
Commença-t-il en inspirant profondément. « Vas-y, charcute-moi. »

Sa décision était prise. Sydney lui en voudrait surement si ça devait foirer quelque part mais tant pis, il arrêterait de lui faire dépenser plus de fric que nécessaire... Mais si elle ne lui avait jamais rien reproché, c’était son sentiment à lui.

« Oh. Et si je crève, tu peux planquer mon cadavre ? Sydney n’a pas besoin de savoir ça. »


Evidement, il ne savait pas qui était cette femme et il n’avait surement aucune envie de le savoir. En fin de compte, seule la première partie de sa phrase était importante.

HRP:
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Chaze Ross
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26.03.16 6:53
Le rire comme seule réponse. L’autre avait finalement pété les plombs ? A moins que ce ne soit un rire purement nerveux, destiné à masquer sa peur panique de virer fou pour de bon ? Non, à l’oreille, il résonnait bien de manière légère, ce qui déstabilisa un peu plus le jeune scientifique. Ce dernier fut tenté d’exiger des explications d’une voix mécontente, laquelle trahirait sans peine sa frustration de ne pas comprendre la situation présente mais il s’abstint de le faire. Sans doute que cela faisait partie des intentions du garçon, de l’éclairer par la suite au sujet de ce bref moment d’hilarité toute passagère. Sa réalité ? Certes, être Evolve changeait radicalement le quotidien d’une personne, d’abord en raison de son pouvoir, lequel se déclenchait parfois de manière incontrôlée mais aussi à cause de cette surveillance étroite dont on faisait l’objet, sans compter le regard différent que les autres posaient sur vous dès lors. A défaut d’en être un lui-même, Chaze pouvait parfaitement comprendre ce que son interlocuteur voulait dire par là. En revanche, il ne s’attendait pas vraiment à la fin. Voir dans le futur ? Carrément ? Malgré lui, un sourire sans joie, limite hypocrite, se dessina sur ses lèvres, à présent visibles pour Ezekiel puisqu’il avait baissé son masque un peu plus tôt. S’il s’en fichait ? Comme d’une digue !

« Dans ce cas, tu n’as qu’à utiliser ton pouvoir pour voir les conséquences de l’opération non ? J’ai confiance en mes capacités mais tu serais ainsi fixé sur ce qu’il adviendra de toi par la suite. »

Comment ça, on ne décidait pas d’un truc pareil aussi facilement ?! Mais bon, il avait au moins l’excuse de ne pas connaître le fonctionnement exact du pouvoir du gosse, ni même ses contrecoups. Remercier ses collègues ? Quelle idée. Ils n’étaient pas plus responsables que lui ou son interlocuteur de l’évolution brutale des puces en la matière. Bon, peut-être que le brun y était un peu pour quelque chose depuis qu’il travaillait au sein de cette branche. Mais heureusement pour les Evolves désireux de se faire enlever leur puce, il mettait également ses connaissances au profit d’activités illégales. Le jeune scientifique inspira longuement quand l’autre renouvela son souhait de le voir passer à l’acte.

« Entendu. Mais je ne compte pas te laisser mourir. Sauf si tu m’appelles encore une fois « mec », c’est June pour toi. Je suis clair ? »

Sans même attendre de réponse de la part de son client, Chaze se détourna de lui, après avoir remis le masque à sa place originale. Il se saisit de son détecteur de puces et écarta sans ménagement l’oreille d’Ezekiel, désormais devenu familier avec ce geste loin d’être tendre, pour passer la machine dessus.

« Avant que tu ne poses la question, non, ça ne fait pas mal. »

De cela, il en était au moins certain. Le détecteur émit un petit bip et l’instant d’après, la forme de la puce se dessinait avec précisions sur l’écran qui constituait le cœur de la machine. Celle-ci émettait des sortes de rayons infra-rouges, sans conséquences pour les personnes qui en faisaient l’objet, fort heureusement. Comme il l’avait redouté, le brun constata que la puce était en effet reliée au cerveau de l’Evolve. Assurément les tout premiers modèles de puces GPS, rapidement abandonnés dès lors que les scientifiques de la branche I.T avaient été en mesure d’en fabriquer des moins dangereuses, puisque non reliées au cerveau des patients. Chaze ne voulut pas imaginer ce qu’avaient pu donner les tests réalisés sur les cobayes de l’époque, avant que ce modèle ne soit déclaré utilisable et son utilisation généralisée auprès du public Evolve. Ce ne devait pas être beau à voir lorsqu’un rejet survenait… Le jeune scientifique ferma les yeux un instant et reposa le détecteur à puces avant de se saisir d’un scalpel.

« Je vais ouvrir l’oreille, ne bouge surtout pas à partir de maintenant. »

Son ton faisait davantage penser à un ordre qu’à une véritable mise en garde et le brun inspira un bon coup, avant de se lancer. A partir de maintenant, il serait concentré à 100%, non à 200% même sur sa tâche, peu importe ce qui arriverait autour de lui. La lame du scalpel découpa lentement la chair fine de l’oreille d’Ezekiel mais avec précisions néanmoins. Le temps n’était pas un problème en soi. Chaze savait ce qu’il faisait, il en avait l’habitude mais il préférait encore prendre plus de temps que nécessaire sans avoir à bâcler son travail. Question de principe. Encore plus avec ce modèle dont il ignorait tout. Et si la puce avait été programmée pour réagir en cas de tentative d’extraction ? Devait-il s’inquiéter davantage pour lui que son interlocuteur pour le coup ? Le brun s’efforça de chasser ces pensées de son esprit, lesquelles ne faisaient que le parasiter et se concentra sur l’opération. Le scalpel poursuivit sa progression silencieuse, découpant la chair de l’oreille de manière à laisser apparaître la forme de la puce en suivant les contours de celle-ci. Bientôt, la lame s’enfonça plus profondément encore, afin d’agir comme un levier sous la puce dans le but de l’extraire et le jeune scientifique marqua un temps d’arrêt, s’assurant par-là que son client ne broncherait pas sous la douleur. Il voulait éviter tout faux-mouvement de sa part. Et prudemment, il entama alors l’extraction de la puce, guettant le moindre signe anormal chez Ezekiel.
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27.03.16 17:08
C’était quoi ce sourire ? L’autre enviait son pouvoir ? C’était clair que dit comme ça, ça pourrait donner envie, mais c’était surement pas comme il devait se l’imaginer. Ce n’était rien de net et ça ne fonctionnait pas vraiment sur demande. Ce serait vraiment trop beau sinon ! Enfin, il avait finit par comprendre généralement quand son pouvoir était susceptible de se déclencher. Rien de plus. Et aux vues des conséquences de ce dernier, Ezekiel n’avait pas la moindre envie de faire des tests pour essayer de s’entrainer. Evidement, il aurait eu de l’argent à foison pour pouvoir changer d’organe régulièrement, ça aurait été autre chose, mais là, c’était carrément pas possible ? L’evolve lui jeta alors un regard ennuyé et exaspéré.

« Tu crois qu’c’est aussi simple de gérer ça ? J’t’informe donc que non et qu’en plus ça me bousille les organes. Alors ne sois pas si jaloux de ce pouvoir. »
Répliqua-t-il tout en continuant de se laisser faire. « J’m’en remets à tes doigts de fée. »

Quoi ? C’était pas ce que son sourire voulait dire ? Tant pis. Il n’avait pas l’habitude de se taire quand il pensait quelque chose et dans le pire des cas, le mec le raterait et il n’en aurait peut-être même pas conscience ! Alors bon... Ezekiel le regarda en coin lorsqu’il lui assura ne pas vouloir le laisser mourir. Ah les grands mots et les bonnes intentions ! Est-ce qu’il savait au moins ce qu’on en disait, des bonnes intentions ? Que l’Enfer en est pavé ! Dans tous les cas, ils allaient bien pouvoir voir comment il allait réagir si vraiment ça se passait mal.

« Comme du cristal, June. »


Il n’avait pas apprécié parce qu’il était beaucoup plus jeune que lui ? Qu’il lui devait surement un peu de respect ? Ahah ! Cette belle blague. Enfin, ça ne lui écorcherait pas la gueule de l’appeler par son prénom de substitution. Quoi ? Oui il se doutait que ce n’était surement pas son vrai prénom. Surement trop dangereux pour lui. Il le regarda faire et s’assit un peu mieux sur la chaise bancale. Faire mal ? Bof, il n’était pas quelqu’un de douillé alors il ne s’en faisait pas trop. Il hocha simplement vaguement la tête à cette information. Inutile d’en dire plus non ? Ezekiel ferma les yeux pour le laisser faire, ne se préoccupant pas vraiment des outils dont il se servait pour faire ce qu’il avait à faire. Lui faire confiance serait bien vite dit, mais il n’avait pas non plus de raison de vouloir savoir ce qu’il lui faisait en détail. Le temps qu’il lui retirait cette puce, alors tout irait bien !

« Entendu. »

S’il prenait mal l’ordre ? Pas vraiment. Il avait conscience que ce qui allait suivre ne serait pas une partie de plaisir. Pour l’un comme pour l’autre d’ailleurs. L’evolve garda les yeux fermés lorsqu’il senti la lame commencer à pénétrer sa chair. Ok, il avait déjà eu des opérations -à cœur ouvert une fois- mais il était toujours anesthésié, cette fois c’était différent. Surement parce que l’autre voulait voir comment il réagissait en temps réel ? Mais au bout de quelques minutes, il finit par jurer sous la douleur. Il avait l’impression qu’on lui enfonçait un couteau dans le crâne... A cette pensée, le jeune homme fut tenté de rire. C’était exactement ça ! Il grimaça, sans bouger néanmoins, lorsqu’il senti ce qui devait être la puce, être en train de se lever.

« J’vais avoir besoin d’une dose de morphine après ça... »
Maugréa-t-il tout en serrant les dents.

Il devait lui rester un peu de came dans son sac, une fois l’opération finie, il ne se gênerait pas pour en prendre et passer le restant de la nuit à planer ! Il finit par ouvrir les yeux en sentant quelque chose lui tomber sur les mains. La couleur ne le fit pas hésiter : du sang. Sans bouger la tête, il porta une main à son nez, où il sentait maintenant le faible liquide en couler.

« Euh... June... C’est normal ça ? »
Demanda-t-il d’une voix un peu hésitante.

C’était peut-être une simple réaction au fait de toucher certains trucs qui ne l’avait pas été depuis des années, mais comme il ne s’y connaissait pas, autant demander à celui qui était là pour gérer la situation. Il ne bougeait pas mais bordel ce qu’il avait envie de se lever et de tout balancer ! Ses poings se mirent à se serrer, enfonçant ses ongles dans ses paumes pour tenter de faire passer, en vain, la douleur dans sa tête. Cette dernière se mit à lui tourner et la chaise n’était pas faite pour le maintenir droit.

« June. Je vais tomber. »


Le prévint-il avant de sentir son corps basculer sur le côté, étant dans l’impossibilité de l’en empêcher. Pourvu qu’il puisse le rattraper avant, ou même qu’il retire son bistouri de son crane avant qu’un truc fâcheux ne lui tombe sur la tronche.
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Chaze Ross
Chaze Ross
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28.03.16 4:23
« Je ne suis pas jaloux. »

Sérieusement ? Il se prenait pour qui ce petit merdeux ? Qu’il continue en ce sens et le brun imaginait déjà un malencontreux dérapage sur sa personne, plus précisément l’oreille gauche. Chaze soupira alors que cette idée lui traversait l’esprit. N’importe quoi. Depuis quand faisait-il preuve d’autant de mauvaise volonté ? Ce n’était pas comme s’il allait revoir ce gosse après que l’opération ait été menée non ? Alors pourquoi ne pas prendre sur lui et se concentrer sur sa mission avant de se séparer en plus ou moins bons termes ? Surtout qu’il le pensait vraiment. Le jeune scientifique ne considérait pas les Evolves comme des monstres, sans aller jusqu’à les admirer non plus. Il leur était, en quelques sortes, parfaitement neutre. A ses yeux, ils constituaient des êtres vivants comme les humains lambdas, à la différence qu’ils avaient un petit quelque chose en plus, le plus souvent à leurs dépens. Apprendre les conséquences du pouvoir sur le garçon ne fit que confirmer son opinion à ce sujet. Avoir un pouvoir n’était jamais une partie de plaisir, alors pourquoi leur jeter la pierre parce qu’ils étaient un peu différents ?

A force de patience et de précautions, le brun sentit la puce se soulever peu à peu. Il entamait la dernière phase et certainement la plus périlleuse puisque les contrecoups – s’ils y avaient – de l’opération allaient probablement se manifester tôt ou tard. Surtout si la puce était protégée contre toute tentative de ce genre. Mais non, Chaze fut heureux de constater qu’aucune décharge, même infime, de quoi dissuader le travailleur illégal de poursuivre son entreprise, ne vint le saisir tout entier, traversant son corps de part en part. Il allait donc pouvoir extraire la puce sans dommages ? Une bonne nouvelle mais les propos d’Ezekiel le ramenèrent la cruelle vérité. Trop absorbé par sa tâche, le jeune scientifique ne l’entendit pas immédiatement. Un murmure lointain, fait d’échos de voix vaguement familiers lui parvint mais il fallut néanmoins que l’Evolve l’interpelle une seconde fois pour que le brun lève les yeux de l’oreille du garçon. Il eut le temps de distinguer les tâches de sang sur les mains de son client, lesquelles le firent remonter jusqu’au visage d’Ezekiel. Il saignait du nez ? Ce simple constat mit tous ses sens en alerte. Ce n’était pas normal. Quoique, cela pouvait être un contrecoup de l’opération. Restait à déterminer si cela en resterait là, de manière bénigne ou si cela cachait quelque chose de plus grave comme conséquences sur l’organisme de l’Evolve.

« Que- » jura-t-il en voyant la silhouette de son client pencher dangereusement d’un côté.

Allait-il tomber ? Ou non ? Devait-il attendre de voir ce qui se passerait ? Ou bien le retenir par réflexe ? Tant de questions qui traversèrent l’esprit du brun avant qu’il ne se décide à trancher sur la marche à suivre. D’une main ferme, il attrapa l’épaule d’Ezekiel, empêchant ce dernier de tomber plus bas que nécessaire. Sa main droite se retira doucement de l’oreille du garçon pour aller reposer le scalpel sur la table derrière lui. Prudemment, Chaze souleva l’Evolve pour l’allonger à même un vieux matelas qui traînait dans un recoin obscur de la pièce et qu’il avait remarqué un peu plus tôt avant l’arrivée de son client. Inutile de deviner à quoi pouvait bien servir cet objet incongru dans un tel endroit. Les trafiquants d’organes sévissaient dans les environs. Le jeune scientifique se chassa cette idée de la tête et déposa Ezekiel sur le matelas avant de tâter son pouls dans la foulée. Il respirait mais pour combien de temps ?

« Me claque pas entre les doigts putain. »

Dans cette position, il eut tout le loisir de détailler l’état du nez de son client. Pas blessé mais celui-ci saignait toujours abondamment. Chaze prit donc la décision de le redresser en position assise : il ne pouvait pas le laisser ainsi, en ayant toujours cette puce ! Jurant, le brun l’abandonna un court instant, juste le temps de récupérer le scalpel ensanglanté. Il revint aussitôt près d’Ezekiel et reprit son travail, ôtant enfin la puce pour la poser à même le sol. Sans doute que son client voudrait la regarder de plus près, histoire de réaliser sa nouvelle liberté fraîchement acquise. Quand ce fut fait, le jeune scientifique sortit un mouchoir de sa poche et le maintint fermement sur le nez de l’Evolve, penchant la tête de ce dernier en arrière, espérant ainsi écourter le saignement. Et maintenant ? Les minutes défilèrent lentement jusqu’à ce que le gosse ouvrit de nouveau les yeux, rassurant au passage Chaze.

« Bon timing. Tiens moi ça jusqu’à ce que tu arrêtes de saigner du nez. Je reviens. »

Sans plus d’explications, le brun se leva et sortit de la pièce. Avisant un distributeur sordide, tout juste éclairé par un lampadaire clignotant, donnant à l’endroit, une allure plus sinistre encore, il alla acheter deux canettes. Du soda. Probablement de la limonade mais il s’attarda pas sur ce détail. Le jeune scientifique revint dans la salle, s’assurant d’un coup d’œil que le garçon n’avait pas bougé et s’approcha de lui pour lui tendre l’une des canettes.

« Je vois que tu as trouvé ta puce… » commenta-t-il en apercevant les deux lumières clignoter faiblement dans la paume d’Ezekiel. « Quel effet ça fait de l’avoir devant les yeux ? » demanda-t-il en souriant, avant d’insister légèrement pour que l’autre accepte la canette. « Bois ça. C’est sucré et ça te remettra de l’ordre dans les idées. Tu saignes toujours ? »

Suivant la réponse, il établirait une théorie sur la gravité de l’état de son client. Même si cela s’avérait exact dans le pire des cas, Chaze ne s’imaginait pas le conduire à l’hôpital. Trop risqué et même sans puce, le gamin serait rapidement identifié à l’aide de son bracelet… Alors quoi ? Contacter Elena ? Cette solution était de loin la meilleure, même si la jeune femme était vétérinaire de profession, elle pourrait toujours l’aider sur ce point.
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28.03.16 17:42
Il crut sentir quelque chose qui venait à sa rencontre. A moins que ce ne soit l’inverse ? Ezekiel n’était tout simplement plus en état de distinguer ce qui se passait auprès de lui. Le noir venait l’engloutir et étrangement, il l’accueillait à bras ouverts. La raison ? La douleur semblait s’évaporer dans le même temps, alors pourquoi chercher à rester éveillé ? Parce que cela aurait été plus sûr ? Qu’il pourrait ne plus se réveiller dans le pire des cas ? L’evolve s’en fichait un peu à cet instant. Au moins, il partirait sans souffrir, c’était surement plus que ce qu’il pouvait espérer en temps normal ! Mais son esprit lui joua des tours lorsqu’il était en pleine inconscience, lui renvoyant des parties de son passé, toutes plus déformées les une que les autres. Quoi que de son point de vue, il n’avait plus vraiment conscience de ce qui devait être perçu comme normal ou non. Quand il était seul, comme à cet instant, il n’avait aucun moyen de demander.

Alors qu’il pensait rester ainsi éternellement, il fallait dire que le passage du temps n’était pas perçu pareil, la douleur revint soudainement à la charge, lui arrachant un gémissement de complainte. Il avait l’impression que sa tête allait exploser de nouveau, mais il reprit plus ou moins, rapidement ses esprits en entendant une voix près de lui et surtout en sentant quelque chose au niveau de son nez. Il porta et posa sa main sur le mouchoir, suivant l’ordre sans même se poser de question. Il n’en était tout simplement pas capable pour le moment. Il partait ? Ezekiel ouvrit la bouche pour lui demander de rester, qu’il n’aimait pas cet endroit alors pour y rester seul... Mais aucun son ne franchit ses lèvres, pour cause, l’autre avait déjà disparut. L’evolve jura faiblement et commença à regarder autour de lui. Son regard trouva rapidement ces petites lumières clignotantes et son cœur loupa un battement quand il comprit enfin qu’il s’agissait de sa puce. Il s’en saisit de sa main libre, essayant de ne pas trop faire de mouvement brusque et la regarda avec attention. Ca y était ? Il était libre ? Il lui suffisait de casser cet objet ou même de le jeter à la poubelle pour que la milice ne puisse pu le tracer ? Une vague de bonheur chassa momentanément la douleur de son crâne et un large sourire accueillit l’arrivée de June. Il regarda la canette sans trop la voir, il était encore trop absorbé par la vision de ce petit bout de technologie qui lui avait pourri la vie ! Enfin, à défaut de la lui pourrir, qui l’avait empêché de vivre comme il l’entendait... L’effet ? Son sourire n’était pas déjà une réponse en soi ?

« Hum. J’hésite entre pleurer de joie et te sauter au cou. »
Répliqua-t-il sans la moindre gêne. Ils ne se connaissaient pas et alors ? Et puis, les deux options étaient sincères ! Ezekiel regarda de nouveau la canette avant de la prendre, le remerciant au passage. « Mais j’dois pas avoir de tune pour te la rembourser. »

L’evolve retira un peu le mouchoir de son nez suite à la question de son interlocuteur et passa sa main gauche au niveau de ses narines, essuyant le sang. Il était encore frais, ce qui le fit soupirer.

« Je crois que oui. Tu penses que ça va passer ? Et ce mal de tête ? J’ai l’impression que tu es toujours en train de trifouiller la puce, c’est atroce. »


Il ouvrit la canette en reportant le mouchoir à son nez et en but une longue gorgée. Elle était fraiche et pétillante. Au final, June avait vu juste, ça lui faisait du bien !

« J’ai mal nul part ailleurs alors, j’suppose que j’dois te remercier pour m’avoir retenu quand j’suis tombé ? »
Il attendit la réponse pour effectivement le remercier.

La douleur était toujours présente mais son sourire aussi, ce qui contrastait surement avec le fait qu’il venait de lui dire qu’il souffrait. Mais il était également tellement heureux. L’autre ne pouvait sans doute pas imaginer à quel point...

« Ca te dérange de rester là encore un peu ? J’sais bien que tu as terminé ton boulot mais j’suis pas sûr que j’puisse marcher tout seul sans me casser la gueule et... J’ai pas des masses envie de rester seul ici. »

Et si l’autre l’envoyait chier ? Après tout, il était payé pour retirer sa puce, non pour jouer les nounous avec son client. Il devrait appeler quelqu’un pour venir le chercher ? Aucune chance. Il ne révèlerait pas tout de suite l’absence de sa puce, à quiconque. A l’exception de Sydney qui était déjà au courant. Alors évidement, s’il faisait venir quelqu’un pour le sortir de là, avec le sang au niveau de son oreille et de son cou, couplé à celui de son nez... Non, c’était vraiment pas une bonne idée.

« J’te paierais hein ! » Ajouta-t-il rapidement pour essayer de le convaincre.
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Chaze Ross
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31.03.16 10:46
Le large sourire qui ornait à présent les lèvres de l’Evolve le renseigna en partie sur la réponse que ce dernier allait lui fournir dans les secondes qui suivirent la question du jeune scientifique. C’était rassurant, agréable même. Très probablement une plus belle récompense que l’argent seul pouvait l’être. Chaze ne faisait pas ce travail à risques pour l’argent de toute façon. Cela n’avait jamais été le cas et ne le serait jamais. Mais s’il commençait à le dire ouvertement à ses clients, le brun se doutait qu’Elena lui ferait la morale. Dans le meilleur des cas, sinon, ce serait Leons qui s’en chargerait à sa place et là, il risquait d’avoir des ennuis. La réponse ne se fit pas attendre plus longtemps et le sourire d’Ezekiel se communiqua au jeune scientifique. Lequel se permit toutefois de refroidir les ardeurs de son interlocuteur en grommelant sur un ton faussement menaçant :

« Retiens-toi de me faire part de ta gratitude dans ce cas. Je m’en porterai que mieux. »

Derrière cette fausse brusquerie, se cachait en réalité une sincère inquiétude. Chaze préférait que le garçon se tienne tranquille encore un peu pour déterminer les conséquences de l’opération, s’il y en avait. Les saignements de nez intempestifs étaient déjà bien de trop à ses yeux. Et si l’Evolve se mettait subitement à faire une crise d’épilepsie conduisant à sa mort pure et simple ? Le brun se retint de justesse de grimacer à cette sombre idée. L’heure n’était pas à ternir la joie de son client mais il préférait garder la tête froide à ce sujet. Et à se trouver ici si jamais ce scénario devait se concrétiser. C’était certainement horrible de penser de la sorte mais mieux valait que la milice ne trouve jamais son cadavre…

« Hum ? Qui a parlé de la rembourser ? »

Rembourser une canette ? Avait-il seulement idée du prix de celle-ci dans un distributeur sordide situé dans un quartier tout aussi peu fréquentable ? Cela ne lui avait rien coûté ! Alors qu’il ne songe même pas à vouloir lui rembourser une aussi petite somme… C’était ridicule à ses yeux. Mais au moins, le commentaire d’Ezekiel eut le mérite de le tirer de ses pensées pour le ramener au moment présent. Il avait mal à la tête ? Même après que l’opération soit terminée ?

« Je ne suis pas médecin Ezekiel. » lâcha-t-il en guise de première réponse, laquelle ne satisferait pas l’autre, il en aurait mis sa main à couper, aussi, poursuivit-il. « Je pense que tu cesseras de saigner du nez sous peu, ça semble déjà s’être atténué on dirait. Mais pour ce qui est du mal de tête… J’en ai aucune idée… Peut-être. Le plus simple serait que tu contactes une amie à moi si jamais ça devait s’éterniser. Je te filerai ses coordonnées. »

Se disant, il leva le bras – celui qui tenait sa propre canette, toujours pas entamée – et posa celle-ci doucement contre le front de l’Evolve, espérant que la surface fraîche et humide de la boîte métallique atténuerait un peu la douleur. A tous les coups, Elena allait ronchonner en apprenant que le garçon venait la voir sur son conseil. Après tout, elle était vétérinaire, pas médecin mais c’était la seule personne dans ce domaine sur laquelle le brun pouvait compter. Impossible pour lui de lui recommander les bons services de l’hôpital, ce serait le conduire vers une mort certaine pour avoir fait enlever sa puce… Une fois qu’on mettait le pied dans l’illégalité, pas moyen d’en ressortir indemne. Le jeune scientifique fut néanmoins surpris d’entendre son interlocuteur faire mention de sa perte de conscience. Il se souvenait de ça ? Etonnant. Chaze se contenta de hocher la tête à cette évocation, même si les remerciements qui suivirent lui arrachèrent un soupir. L’autre voulait se la jouer petit caïd mais dans le fond, il avait quelques principes.

« Hein ? »

Rester ici ? Avec lui ? Sincèrement pris de court, le brun dut admettre que les arguments de son client tenaient la route. L’endroit n’était pas vraiment rassurant en effet. Raison de plus pour vouloir mettre les voiles au plus vite non ?

« Tu vas arrêter de vouloir me payer sans arrêt ? Pour qu’on t’ait envoyé jusqu’à moi, tu as déjà payé l’opération alors pas besoin de te rajouter des frais tu crois pas ? »

Marquant une courte pause, le jeune scientifique pesa le pour et le contre de l’idée qui venait de germer dans son esprit. Il finit par se lancer, non sans avoir soupiré, une nouvelle fois :

« Je n’ai rien de prévu et personne ne m’attend chez moi alors je suppose que je peux rester. En revanche, compte pas sur moi pour croupir un peu plus ici. Si tu ne peux pas marcher seul, je t’aiderai ou j’appellerai un taxi mais on va bouger. D’abord, essayes de te mettre debout et dis-moi si tu as des nausées ou si la tête te tourne OK ? »

De son côté, Chaze guetterait le moindre signe de faiblesse chez son interlocuteur pour le rattraper – une fois de plus – si nécessaire. Appeler un taxi n’était pas un problème en soi, cela leur ferait perdre moins de temps jusqu’à leur destination, en évitant d’attirer l’attention sur eux, du fait du sang présent sur Ezekiel. Car ce n’était pas le lavabo en partie démoli et son tuyau éventré gisant dans un coin qui allait permettre à ce dernier de se rincer l’oreille et le visage. Cependant, il restait un point à définir et pas des moindres : leur destination. Où pouvaient-ils se rendre ? Le brun ne se voyait même pas demander l’adresse de son client. D’une, ce n’était pas professionnel, ensuite, l’autre pourrait mal l’interpréter. D’un autre côté, l’inverse était également vrai, surtout que son appartement devait avoir retrouvé des allures de capharnaüm depuis le départ d’Enoch. Mais avait-il vraiment le choix dans une situation pareille ?

« Si t’as nulle part où aller pour le moment, on peut aller chez moi. T’auras de quoi te laver. Quoi ? Me regarde pas comme ça, j’touche pas les gosses. »

Et encore moins les hommes en général même si… Sentant sa mauvaise humeur revenir à la charge, Chaze se força à chasser ces pensées pour attendre la réponse de son interlocuteur.
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02.04.16 17:39
Même la fausse menace de son interlocuteur ne lui permit pas de perdre son sourire. Il allait lui falloir encore quelques minutes supplémentaires avant d’arrêter d’être heureux comme ça. A bien y penser, il devait même avoir l’air idiot, à sourire de la sorte. Mais qu’est-ce que vous voulez ? Il avait passé ces derniers mois à trouver un moyen pour se débarrasser de cette puce, alors évidement, l’avoir dans sa main, c’était un rêve éveillé. Il lui tardait de rendre visite à Sydney pour lui montrer le résultat. Mais ce ne serait pas avant plusieurs mois probablement. Le temps que les erasers lâchent la grappe à sa mère adoptive et qu’ils aillent le chercher ailleurs. L’evolve soupira en entendant June lui indiquer qu’il n’avait pas besoin de lui rendre la monnaie pour la boisson. C’était qui ce type ? Il faisait dans la charité quand il n’avait pas à travailler pour des pro-evolves ? A moins que, pour lui, la somme utilisée ne représentait rien à ses yeux ? Après tout, ils ne venaient pas du même milieu. Lui devait faire attention au moindre sou dépensé, calculer toutes ses dépenses et mettre de côté assez pour sa prochaine greffe. June ne devait surement pas avoir ce problème. Il devait même dormir avec un toit qui ne prenait pas l’eau et une porte d’entrée qui fermait à clé... Enfin. Ce n’était pas le moment de jalouser celui qui venait de lui donner sa liberté.

Pas médecin ? Ezekiel fronça les sourcils à cette annonce. Alors il était quoi ? Il retirait les puces sans avoir de connaissances médicales ? C’était pas un peu dangereux comme méthode ? Et s’il avait fait un arrêt cardiaque ou une connerie dans le genre ? Et bien il serait probablement mort... C’était rassurant de le savoir après l’opération. Une amie à lui ? Il allait devoir lui faire confiance pour aller voir il-ne-savait-qui, pour son problème de crâne ? Alors qu’il allait surement passer dans le dossier des evolves hors-la-loi sous peu ? Le jeune homme n’aimait pas trop cette idée mais il ne pouvait pas non plus prétendre ne pas faire un peu confiance à June. Après tout, il venait de remplir sa part du marché alors même qu’il aurait pu se barrer sans rien faire, lorsqu’il était tombé dans les pommes.

« Je vois. Bah j’espère que ça passera... Sinon ouais, j’irais voir ton amie. »


Ou peut-être qu’il rendrait une visite à Ruben ? Elle était assez réputée pour chasser la douleur. Quoi qu’il ne pourrait sans doute pas aller la voir dans un premier temps. Tout comme pour Sydney, il n’allait pas vouloir lui faire courir des risques en se pointant dans sa boutique. Ce n’était pas vraiment une amie, mais il n’était pas assez salaud pour lui attirer des ennuis. Ils étaient plus ou moins dans le même bateau, puisqu’elle côtoyait des evolves et pas forcément tous pucés. Du coup, il lui faudrait trouver... Ezekiel arrêta toutes pensées en sentant la fraicheur et l’humidité de la canette sur son front et ses yeux se levèrent vers son interlocuteur, un peu ébahit sous ce geste. Il lui faisait quoi là ? Il essayait de faire partir la douleur ? Vraiment, c’était qui ce mec ? Parce qu’il y avait une différence entre faire ce pourquoi il était payé et se montrer prévenant. L’evolve n’avait tellement pas l’habitude de ce genre de comportement -parce qu’il ne semblait pas attendre quelque chose en retour- qu’il ne chercha même pas à repousser cette main. Et puis, si jamais ça pouvait anesthésier un peu la douleur, il n’allait pas refuser non plus. Il n’était pas maso à ce point.

Bon, venait maintenant le moment de la réponse de June. Et elle ne fut pas tout à fait comme il l’avait pensé. Pas de rire ou d’indignation. C’était déjà ça. Pas même un refus pur et simple ? Donc il envisageait de rester un peu en sa compagnie ? Ezekiel était déjà en train de compter l’argent qu’il pourrait se faire en vendant le reste de sa came pour payer son interlocuteur pour le temps qu’il passerait avec lui. Oui, à ses yeux, tout devait s’acheter et rien n’était gratuit. Pas même la générosité. Sydney mise à part... Le jeune homme fut de nouveau surprit quand il demanda d’arrêter de parler d’argent. Quoi ? Il allait vraiment accepté... Juste comme ça ? Par bonté d’âme ? Bordel. Heureusement qu’il ne vivait pas dans ce quartier, sinon il aurait été bouffé depuis longtemps ! On ne pouvait pas se montrer si... Attention dans ce milieu. Ca retombait souvent sur la gueule sinon.

« M’ouais... »
Maugréa-t-il en buvant une autre gorgée de son soda.

Alors quoi ? Il allait vraiment faire ça gratuitement ? Etait-il fou ? Alors qu’il allait lui poser la question, June reprit la parole, lui clouant totalement le bec. Il voulait bouger ? Et avec lui ? Il se rendait compte qu’il pourrait lui attirer dans ennuis, avec sa dégaine et le sang sur lui ? Pourquoi il faisait ça ? Qu’avait-il à gagner en agissant ainsi ? Pour Ezekiel la réponse était claire : rien. Il n’avait rien à lui offrir en échange, surtout s’il ne voulait pas de sa tune.

« Entendu. »


Refuser une offre pareille ? Il ne pouvait pas se le permettre. Et si c’était un piège ? Il en doutait un peu. Parce qu’il aurait été tellement facile pour June de le maitriser quand il était inconscient, qu’il ne pouvait pas croire qu’il allait s’en prendre à lui maintenant qu’il était éveillé. Faible mais éveillé quand même. Il inspira profondément et prit appuie sur ses mains -après avoir posé la canette sur le sol- pour se redresser. Il serra les dents, il avait l’impression qu’une barre de fer lui rentrait dans le crâne et ressortait de l’autre côté. Il chancela malgré ses efforts pour rester droit et se rattrapa au bras de son interlocuteur. Il s’excusa vaguement et un peu de mauvaise grâce cette fois. Il n’aimait pas du tout se sentir ainsi. Après un combat, c’était une chose. Là, c’en était une autre. Ezekiel se concentra sur la sensation de rester debout. Pour le moment, il ne pouvait pas espérer autre chose. Marcher ? S’il ne tenait pas l’homme, ce serait mission impossible. Il jura faiblement contre lui-même.

« Ca va aller, respire. »
Murmura-t-il pour lui-même avant de parler à June. « Pas de nausées. Mais j’vais avoir besoin de toi pour aligner mes pas. »

Dans un premier temps du moins ! Après, il restait  à décider où il allait se rendre. Lui donner l’adresse de l’Arène ? Est-ce que monsieur M allait accepter qu’il squatte les lieux dans son état ? Il doutait de la réponse. Ruben n’était pas encore tout à fait une bonne idée, avec le sang sur lui, ça allait attirer l’attention. Wendy ? Assurément que non. Il ne pouvait pas aller voir cette fille dans cet état et encore moins avec sa puce en moins. Il l’entendait déjà lui dire ce qu’elle pensait de cette situation. Alors qu’il faisait tourner son esprit aussi vite que lui permettait la douleur, la voix de June retenti dans la pièce. Chez lui ? Il était sérieux ? Se laver en plus ? Toucher les gosses ? Ezekiel fronça les sourcils et secoua la tête, ce qui n’était pas une très bonne idée...

« J’ai pas peur pour ma vertu... Si j’te regarde bizarre, c’est parce que ce n’est pas commun de voir quelqu’un aider, par charité. »


Et s’il en voulait vraiment à son cul ? Ezekiel en doutait aussi. Il aurait pu se faire plaisir quand il était dans les vapes. Il se mit à réfléchir à cette proposition inattendue. Accepter ou refuser ? Peut-être que ce serait la meilleure planque pour lui, pour le moment ? Il ne savait pas qui était ce type mais s’il le faisait sortir de sa zone habituelle, ça pourrait l’aider à passer sous le nez des erasers.

« Entendu, j’te suis. »


Mais avant de partir, il laissa tomber sa puce sur le sol et l’écrasa avec son talon. Les lumières s’éteignirent et il ne resta que quelques débris.

« Enfin libre. »
Murmura-t-il faiblement avant de se tourner vers June. « On peut y aller. »

Mais même en disant ça, il dut attendre qu’il ait reprit toutes ses affaires, en ne laissant rien derrière lui. Il prit son propre sac, s’agrippant plus qu’il ne l’aurait cru à son interlocuteur. Et une fois à l’air libre, il demanda :

« Pourquoi tu fais ça ? J’veux dire, normalement, on laisse les autres dans sa merde ici, encore plus quand ya rien de bénéfique à la clé. Et toi, tu vas prendre le risque d’emmener un evolve fraichement hors-la-loi, chez toi ? Tu ne serais pas un peu fou June ? »
 Il avait évidement parlé plus bas une fois dehors. Et il ajouta rapidement. « C’est pas que ça me déplait, j’trouve ça juste bizarre. Rien n’est gratuit, c’est avec cette devise que j’ai grandi. »
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Chaze Ross
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06.04.16 9:09
Pas de nausées ? C’était une bonne chose déjà. Chaze se doutait de devoir l’aider à marcher pendant les prochaines minutes qui suivraient leur départ de cet endroit lugubre. Ce n’était pas un problème en soi mais ils allaient devoir faire attention à ne pas trop attirer les regards sur eux. La nuit n’était pas terminée, ils pourraient très certainement profiter des dernières heures d’obscurité mais un ivrogne un peu trop insistant ou un milicien en patrouille un peu trop curieux et ils auraient des ennuis. Plus que de simples ennuis en fait… Le jeune scientifique passa un bras de l’Evolve derrière sa propre nuque pour le soutenir le temps de le remettre complètement debout et même de faire quelques pas prudents à travers la pièce pour évaluer le degré de faiblesse dont souffrait Ezekiel pour le moment. Pas commun hein ? Cela, il pouvait bien le comprendre. Dans un monde où c’était devenu monnaie courante d’observer les autres en attendant leur chute prochaine, la facilité avec laquelle les voisins se dénonçaient entre eux, le brun ne pouvait que comprendre la surprise de son interlocuteur. Aussi, il se décida à l’éclairer sur un point :

« Et ouais mais moi je suis comme ça, faudra t’y faire. Si j’avais peur de risquer ma peau, je n’aurai pas accepté de retirer des puces au lieu de les poser. »

Se disant, il le lâcha quelques instants, non sans l’avoir rapproché de l’unique chaise de la pièce, au cas où l’Evolve ne tiendrait plus debout tout seul. Chaze rangea rapidement ses outils, laissés en plan après que son client soit tombé dans les pommes. Mieux valait ne pas laisser d’indices aux Erasers quand ils viendront se pointer ici. Car oui, ils ne tarderaient pas à ficher le lieu où la puce d’Ezekiel avait émis pour la dernière fois lorsqu’ils perdront sa trace pour de bon. A partir de là, la partie de cache-cache commencerait. Après s’être assuré que l’Evolve accepterait toujours son aide pour se déplacer, même après avoir laissé entendre qu’il travaillait aussi pour ce même Gouvernement pourri, le brun les fit sortir doucement de la pièce. Un peu fou ? En d’autres circonstances, il aurait éclaté de rire, confirmant les soupçons d’Ezekiel par la même occasion. Non, fou il ne l’était pas. Imprudent et trop gentil, peut-être mais pas fou à lier pour autant.

« Je te l’ai dit, les risques, ça me connaît. Et tu ne me laisses pas trop le choix de toute façon. C’est ça ou prendre le risque de te faire attraper dans les prochaines heures. »

Rien n’est gratuit, hein ? Effectivement, c’était une bonne devise, surtout quand on avait passé toute sa vie dans ce genre de quartiers. Enfin, du moment que le gosse ne lui rabâchait pas cette tirade tout le long de leur route, le jeune scientifique estimait pouvoir s’en contenter. Il ne pouvait pas lui demander de le croire sur parole et d’accepter sa gentillesse, même s’il n’était pas impossible qu’il refuse catégoriquement toute tentative de la part de l’Evolve pour payer ce temps passé ensemble. Cependant, en voyant les difficultés de ce dernier à marcher tout seul et surtout, le temps qu’ils perdaient en demeurant à son rythme, Chaze jugea plus prudent de faire appeler un taxi.

« Arrange-toi pour ne pas foutre de sang partout. Tiens, prend ma veste et essaye d’avoir l’air, comment dire, naturel. »

Heureusement, même à une heure aussi tardive, ils purent se voir envoyer un taxi, après que le brun ait appelé la société correspondante à l’aide de son bracelet. Son interlocutrice avait eu l’air un peu réticente à l’idée d’envoyer l’un de leurs véhicules du côté de ce quartier mais moyennant quoi des frais supplémentaires, le jeune scientifique s’était vu obtenir ce pourquoi il avait appelé.

« Conduisez-nous à cette adresse. » se contenta-t-il de lâcher à l’intention du conducteur un peu sceptique après avoir fait glisser son index sur l’écran tactile de son bracelet, afin que l’adresse en question s’affiche sur le GPS du véhicule.

« Hé, j’devrais pas vous déposer à l’hôpital plutôt ? J’veux pas dire mais il a une sale tête votre ami… »

Le brun reconnut l’intonation des habitants des quartiers populaires. Cette manière de rouler légèrement les R, peut-être une trace d’une plus ou moins lointaine ascendance étrangère à l’Amérique. A moins que ce ne soit cette bonne grosse moustache joufflue, laquelle masquait la totalité des lèvres de son interlocuteur, qui en était la cause ? Allez savoir… L’autre n’avait pas l’air bien méchant, peut-être même sincèrement inquiet, pour être lui aussi originaire de ce quartier. Chaze eut presque le sentiment d’être l’étranger dans cette histoire.

« Ça va je vous dis, l’adresse… »

« Oh ! C’est toi Ezekiel ? Bon Dieu, qu’est-ce que tu fous avec ce type ? »

C’était quoi ce changement dans l’air ? Pour que le conducteur s’exprime de la sorte, sans tenir compte de sa présence alors même qu’il l’intégrait volontiers dans ses propos, pas toujours très subtils à entendre les termes employés, le jeune scientifique ne sut pas comment la situation allait tourner. S’il passait pour le salaud de l’histoire, alors leur interlocuteur ne manquerait pas de le foutre dehors.
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06.04.16 14:56

S’il ne répondit rien à sa réplique, Ezekiel n’en pensa pas moins. Retirer les puces au lieu de les poser... Est-ce que ça voulait dire que c’était un scientifique -ou un moins gradé que ça- qui bosser dans la section I.T ? Ca pourrait expliquer pourquoi il s’y connaissait en puce et surtout pourquoi la sienne ne lui avait rien dit ? Et comment il avait réussit à la lui retirer en émettant des hypothèses et tout le bordel ? Si l’evolve commençait à regretter son choix que de lui avoir demandé de rester avec lui ? D’avoir accepté de le suivre jusqu’à chez lui ? Etrangement non. Il n’allait pas non plus dire qu’il faisait totalement confiance à June mais encore une fois, s’il avait voulu lui faire du mal, il aurait largement pu le faire avant. Alors pourquoi se faire chier à l’emmener chez lui, si au final, c’était pour le balancer ? Surtout que s’il faisait un truc pareil, il pouvait être sur que le jeune homme allait le vendre à son tour. C’était donnant-donnant dans ce monde. S’il n’y avait pas d’entourloupe, ils pourraient rester en bons termes mais si au contraire, June finissait par le donner aux erasers, il allait aussi pouvoir se mordre les doigts. Ezekiel n’était pas du genre à vendre les autres mais il ne se laissait pas faire non plus. L’homme ne le savait pas encore et il espérait presque qu’il ne l’apprendrait pas de cette façon.

L’air libre lui fit plus de bien qu’il ne l’aurait cru, lui enlevant cette impression d’oppression qu’il ne s’était pas rendu compte ressentir. Enfin, ça ne lui permit pas de pouvoir marcher seul pour autant et il devait tout simplement remercier June de lui servir de support. S’il avait été seul, sans nul doute qu’il aurait dû trainer son sac en se tenant à tous les murs proches de lui pour pouvoir aligner ses pas. Il tourna la tête dans sa direction pour dévisager son profil. Ne pas lui laisser le choix ? Parce qu’il s’inquiétait de le savoir être choper par les erasers vu son état ? Ezekiel émit un gloussement. Il aurait bien tout simplement rit, mais ça risquait d’attirer l’attention sur eux, alors il l’avait étouffé. Ce qui avait donné son gloussement. June ne pouvait sans doute pas se rendre compte combien cette réponse était désopilante à ses yeux. Combien il se trompait en disant qu’il n’avait pas le choix. Bien sûr qu’il l’avait ! Et rares étaient les personnes qui auraient prit la même décision que lui ! Surtout si ça incluait de se frotter à la milice.

« Et alors ? T’as peur que j’balance ton nom et ton signalement aux erasers ? »
C’était peut-être pour cette raison, qu’il ne voulait pas prendre le risque de le laisser seul. Même si c’était lui qui le lui avait demandé, à la base. « T’en fait pas m-June, j’compte balancer personne. »

Mais il n’avait aucun moyen de le croire sur parole et Ezekiel en avait parfaitement conscience. C’était bien là tout le compliqué de la situation. Si l’un faisait un peu trop confiance à l’autre, il allait pouvoir s’en prendre plein la gueule s’il y avait une trahison. Mais apparemment, ils étaient tous les deux prêts à prendre ce risque puisque l’homme finit par faire appel à un taxi. Pour un peu, il l’aurait remercié parce que même sans savoir où créchait June, il ne se voyait pas faire de kilomètres dans son état. Il avait encore mal au crâne même si sa tête ne lui tournait pas. Il fut surprit de le voir lui donner sa veste mais il ne chercha pas à discuter et il la mit sur ses épaules, essuyant le nez de son nez avec le mouchoir qu’il lui avait donné. Ne pas foutre de sang partout... Il était gentil lui ! Il ne commandait pas non plus ça ! Il remonta le col de la veste sur son cou, pour cacher ses cheveux teintés de rouges. Pour le coup, les avoir gris-blancs n’étaient pas une chouette affaire. S’il avait gardé sa couleur brune de plus jeune, ça aurait pu passer plus facilement inaperçu. Tant pis, June serait simplement bon pour faire laver sa veste une fois chez lui.

Il apprécia grandement de retrouver la position assise, surtout que la banquette arrière était confortable et qu’il faisait assez bon dans l’habitacle. Pour un peu, il aurait bien piqué un somme dès maintenant. Mais comme le véhicule ne démarrait pas encore, il ne se sentait pas tout à fait en sécurité ou sur le chemin de la sécurité... La voix du conducteur lui dit quelque chose mais réfléchir lui donnait encore plus mal au crâne. On ne pouvait pas le laisser dormir, deux minutes ? Puis bon, parler de l’hôpital... Ca lui avait fait l’effet d’une douche froide et il s’était redressé un peu. Quand le chauffeur finit par l’appeler par son prénom, la lumière se fit : Roy ! C’était le type qui prenait de temps en temps Sydney en voiture sans lui faire payer la course, parce qu’il avait surement le béguin pour elle sans savoir comment le lui annoncer. Son regard se posa alors sur June et il afficha un sourire rassurant. Roy n’était pas méchant mais il avait tendance à s’occuper des affaires de ceux qu’ils pensaient être dans la merde.

« Lui ? C’est un pote. Ouais, j’sais, il en a pas l’air... Mais j’me suis fais casser la gueule, d’où ma tronche à faire peur. Ca devait être deux combattants qui n’ont pas appréciés que je leur marche dessus en combat régulier. Tu sais c’que c’est hein, y en a qui sont un peu rancunier et quand le gamin à 19ans... Fin bref, fais ton boulot sans en causer à Syd et p’tre que j’pourrais lui parler d’toi un d’ces quatre. »

Alors oui, il avait carrément inventé l’histoire mais puisque Roy était au courant de ses combats à l’Arène et qu’il n’était pas rare qu’il se batte en dehors, son récit tenait la route. Et il n’avait pas à en ajouter plus sur le compte de June, surtout pas en détournant la conversation en parlant de sa mère adoptive. Il tapota la cuisse de June pour lui faire comprendre que c’était dans la boite et l’instant d’après, la voiture parti. Et voila le travail ! Au cours du trajet, Ezekiel posa sa tête sur l’épaule de l’homme et piqua un peu du nez, histoire de se reposer un peu.
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Chaze Ross
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14.04.16 11:56

« Peur ? Je ne vois pas pourquoi, on est dans le même bateau, tu veux t’amuser à le faire chavirer ? Non parce que si c’est le cas, dis le moi tout de suite et je t’achève sur place. Cela m’évitera des emmerdes plus tard. Même si balancer mon signalement ne te sauvera pas plus la peau cela dit entre nous. »

Après tout, le jeune scientifique ne savait quel rapport Ezekiel entretenait exactement avec la milice, ni pour quelle raison ce dernier désirerait se faire enlever sa puce. Le groupe de pro-Evolves pour lequel il faisait du bénévolat – à défaut d’être payé – ne cherchait pas à connaître les raisons de ses clients. Seulement leur background un minimum, juste ce qu’il fallait pour éviter de voir débarquer les Erasers dans la seconde. Simple précaution d’usage. Peut-être bien que ce gosse n’avait qu’un besoin de liberté compréhensible après toutes les années qu’il avait vues passer en étant mis au banc de la société et considéré comme un monstre. A présent que Chaze connaissait son pouvoir, il trouvait encore plus injuste ce qualificatif. Certes, certains Evolves prenaient plaisir à utiliser leurs pouvoirs pour faire du mal aux autres mais dans le cas de ce môme… Sérieusement ? En quoi voir dans le futur pourrait l’aider à commettre des délits ? Autre que celui de piquer une sucette ? Tout bien considéré, Ezekiel n’avait probablement jamais dû avoir affaire aux gars de la milice, du moins pas en tant que criminel à proprement parler, peut-être comme cobaye à la rigueur, ce qui n’était, dans le fond, pas plus enviable comme sort. C’était du moins, la conclusion à laquelle le brun était parvenu au fil des minutes de réflexions, alors autant lui apporter quelques précisions au sujet des méthodes des Erasers. Ils étaient tenus de protéger la population, avec ou contre son gré pour reprendre les mots exacts. Et ce n’était certainement pas un Evolve coopératif qui bénéficierait de leur bonté d’âme. Pour les rares qui n’avaient pas encore vendu la leur au Gouvernement.

Cela vint clore la conversation entre eux et même si le gosse émit une protestation ou un vulgaire commentaire, histoire d’avoir le dernier mot entre eux, Chaze ne l’écouta pas. Et pour cause : toute son attention se portait déjà sur le véhicule jaune qui s’approchait d’eux rapidement. La suite des événements allait s’avérer plus compliquée. Chose assez ironique quand on savait ce qui venait de se passer entre les murs d’un ancien laboratoire clandestin délabré. Ezekiel avait risqué sa vie en lui demandant de lui ôter sa puce. Malheureusement pour lui, il n’était pas au bout de ses peines. Le jeune scientifique n’en avait que trop conscience. Et comme pour ne rien arranger à leur petite affaire, voici que le conducteur du taxi se mêlait de leurs histoires ! Chaze le fixait sans un mot, oscillant encore entre l’envie d’attraper le gamin par le bras pour le faire sortir de l’habitacle et celle d’insister un bon coup, afin que l’autre comprenne que cela ne servirait à rien de protester et qu’il n’était là que pour remplir son travail, ce qui était assez proche de la réalité. Pour le coup, il ne parvenait pas à trancher sur le fait que l’inconnu soit une connaissance de l’Evolve ou non. Cela permettrait peut-être à ce dernier de se faire entendre du conducteur mais si l’autre se montrait encore plus prévenant par la suite ? Chaze apprécia que le môme prenne la parole à son tour pour s’expliquer même si aux oreilles du brun, son petit discours n’avait aucun sens particulier. Des informations et des noms sortaient à tout va. Trop nerveux de ne pas connaître la suite des événements, faute de posséder un réel contrôle dessus, le jeune scientifique attendit patiemment que leur échange prenne fin, ou plutôt, qu’Ezekiel fasse comprendre à leur interlocuteur de se mêler de ses propres affaires.

Le geste du gamin le fit sursauter, nouvelle preuve de sa nervosité même si, en apparence, le brun paraissait très calme, trop peut-être compte tenu de la présence d’un homme blessé à ses côtés. Enfin, peu important ce que pouvait bien penser le conducteur du taxi à ce sujet. En réponse au geste rassurant d’Ezekiel, le moteur du véhicule se mit en branle, répandant un vrombissement presque plus rassurant que la tentative de l’Evolve à son encontre. Quelques secondes plus tard, le taxi démarrait pour de bon, les entraînant loin du quartier. Ce ne fut qu’à partir de ce moment, en voyant le paysage changer régulièrement de l’autre côté de la vitre, que Chaze commença à se détendre pour de bon. Ainsi installés dans l’habitacle du véhicule, ils ne risquaient pas de se faire interpellés en pleine rue pour un simple contrôle d’identité. Bien sûr, le risque zéro n’existant pas, il pourrait arriver qu’une patrouille les arrête à un barrage et il était hors de question d’en toucher un mot au conducteur pour qu’il évite ceux-ci. Le jeune scientifique n’aimait pas tellement le reconnaître mais il devait pour l’instant s’en remettre à sa seule chance. Jusqu’à présent, celle-ci ne lui avait pas trop fait défaut, alors il demeurait confiant à ce sujet. Ezekiel encore plus que lui, car ce dernier n’hésita pas à s’endormir, la tête posée sur l’épaule du brun au cours du trajet. Geste qui surprit autant qu’il amusa Chaze. Ce gosse devait vraiment lui faire confiance. Et il faisait bien, car le jeune scientifique n’avait pas l’intention de le trahir et ce, à aucun moment de leur relation. Ce fut donc le sourire aux lèvres que le brun reporta son attention sur le décor derrière la vitre du taxi. Doucement, celui-ci se métamorphosait à l’extérieur : des maisons à l’allure lugubre serrées les unes contre les autres, donnant un air de bidonville à l’ensemble, taule exceptée, les rues s’éclaircissaient peu à peu. Enfin, il s’agissait là d’une façon de parler, étant donné qu’il faisait nuit dehors. Les habitations aussi changeaient : elles paraissaient plus nettes à travers les ténèbres, plus grandes aussi. Chaze se mit à entrevoir des éléments familiers dans le paysage défilant tantôt rapidement, tantôt lentement lorsqu’il fallait ralentir au coin d’une rue ou à l’approche d’un feu. Oui, ils approchaient de chez lui. Ils avaient pénétré le quartier résidentiel depuis plusieurs minutes déjà, à présent le conducteur du taxi se contentait de passer en revue les différents numéros des habitations pour déposer ses passagers devant le bon immeuble. Lequel fut aperçu par le brun avant même que le taxi ne s’immobilise devant, le moteur ronronnant encore faiblement. Un grand immeuble, de plusieurs étages mais dont les résidents ne faisaient que se croiser la plupart du temps, preuve de la tristesse des échanges humains avec les progrès technologiques. Comment risquer de croiser sa vieille voisine de palier quand on se faisait livrer ses courses directement à domicile après avoir commandé sur internet ?

« On est arrivé Ezekiel. » attaqua-t-il simplement avant de se pencher en avant pour payer le conducteur, toujours à l’aide de son bracelet.
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16.04.16 1:54
Au départ, il avait simplement voulu reposer un peu ses yeux, sa tête -qui lui semblait vraiment lourde- et reprendre un peu de force. Mais au final, les bras de Morphée l’avaient enveloppé chaleureusement et sans lui demander son avis. Probablement parce qu’il en avait besoin, tant mentalement que physiquement. Il avait perdu du sang, même si c’était peu et il avait légèrement douillé lorsque June avait eu quelques difficultés à extraire la puce. Et mentalement... Il avait été d’abord excité à l’idée qu’on lui retire ce fichu bout métallique de son crâne, ensuite un poil stressé de la tournure des évènements, pour finir par être tout simplement heureux. Ca faisait beaucoup en quelques heures seulement. Surtout pour lui. Alors évidement, pas étonnant qu’il ne puisse repousser très longtemps les assauts d’un sommeil qui lui tendait les bras. En plus, il était étrangement bien avec cette veste chaude sur les épaules et cette banquette confortable sur laquelle était posé son cul.

Roy jeta de temps en temps des coups d’œil dans son rétroviseur, pour observer la scène, malgré ce que lui avait dit Ezekiel. Il pouvait bien essayer de l’avoir en prononçant le nom de sa mère, le quarantenaire n’était pas si stupide ! Alors il préférait recevoir les foudres de ce gamin que se voir passer un savon par la prostituée, folle d’inquiétude. Parce qu’il la connaissait, Syd et elle serait surement capable de lui arracher les yeux de la tête si elle apprenait qu’il était arrivé quelque chose à son fils adoptif et qu’il n’avait rien fait pour l’aider. C’était du moins pour cette raison qu’il regardait à plusieurs reprises dans son dos. Jusqu’à ce qu’il aperçoive la tête du môme contre l’épaule de l’inconnu et ses yeux fermés. Soit il jouait bien la comédie, soit il était vraiment crevé. Et même dans ce genre de situation, il ne voyait pas Ezekiel prendre appui sur n’importe qui. Il n’était pas du genre à demander de l’aide à tout le monde et il choisissait ceux à qui il le demandait. Du moins, c’était ce qu’il avait pu observer depuis qu’il était gosse.

Une fois arrivés à destination, le chauffeur de taxi indiqua la note et fit passer un lecteur de bracelet qui récupérait l’argent sélectionné par le client. Mais il ne fit pas seulement ça : il attrapa ferment mais sans violence, le poignet de l’inconnu pour l’obliger à le regarder et lâcha.

« Qui que vous soyez, prenez soin d’ce gosse ou je viens vous casser la gueule. »

Après tout, il avait son adresse. Ou du moins, un point de départ. Mais sa voix n’était pas agressive, juste extrêmement sérieuse et il le lâcha presque aussitôt. Il ne voulait pas non plus avoir d’ennui avec son client, juste que les choses soient claires. Il se retourna alors, pour leur donner son dos et ne rien ajouter avant qu’Ezekiel n’émerge.

L’intéressé grogna un peu de mécontentement. Autant parce que son oreiller -un peu dur- était en train de se faire la malle, autant parce qu’il n’avait pas assez dormi. Il avait même l’impression d’entendre la voix de Sydney lui répéter sans cesse qu’il devait se lever pour aller à l’école. Chose qu’elle ne faisait plus depuis quelques années maintenant.

« Deux minutes Syd. »
Marmonna-t-il sans prêter attention à ce qui se passait autour de lui.

Mais quand ses esprits se remirent plus ou moins en plus, il se sentit vraiment bête et il espéra que les deux hommes ne l’aient pas entendu. Il se frotta les paupières avec son pouce et son index, comme pour les décoller totalement avant d’ouvrir les yeux... Et de découvrir qu’il avait quitté l’Entre-Deux. Ca se voyait de suite qu’ils n’étaient plus là-bas. Ici, même en pleine nuit, on ne devait pas avoir à trop regarder par dessus son épaule pour voir si on était suivi. Puis ça se voyait que l’immeuble n’était pas vraiment fait pour les sans-sous comme lui.

« Hé ! T’aurai pu offrir la course, Roy ! »
Se manifesta-t-il faiblement.

L’autre lui lança un regard amusé et sourit en conséquence.

« Et j’vis comment moi après ? Aller, oust et pas de conneries ! »


Ezekiel ouvrait déjà la porte et était sur le trottoir quand il entendit cette mise en garde. Il passa alors la tête par la portière pour répondre qu’il n’en faisait jamais. Bien évidement, c’était un pur mensonge et le chauffeur en était parfaitement conscient.
Une fois seuls devant l’immeuble, l’evolve leva le nez pour en voir l’extrémité.

« T’es à quel étage ? J’ai envie de voir la vue que t’as. »


Il le suivit dans le bâtiment, pour le coup, plus trop à l’aise. Non pas parce qu’il se mettait à douter des intentions de June, mais parce qu’il se rendait compte que ce n’était pas du tout son environnement. Jamais il ne pourrait se fondre dans la masse de gens qui vivait ici, à tous les coups ! C’était surement pas le plus chic des immeubles de la ville, mais c’était surement pas le dernier, même lui pouvait le voir !

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Chaze Ross
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17.04.16 10:58
Les propos du chauffeur ne tombèrent pas dans l’oreille d’un sourd. Même si en soi, Chaze trouvait la mise en garde plus amusante que réellement préoccupante. Il se trouvait bien bâti, contraint d’entretenir une certaine hygiène de vie – nicotine exclue – pour survivre à d’éventuelles courses poursuites dans les rues de Madison avec des patrouilles d’Erasers, le brun ne prenait pas la menace au sérieux. Quand bien même son interlocuteur était le plus sérieux du monde, le jeune scientifique s’imaginait bien le mettre par terre en moins d’une minute si vraiment l’autre décidait de mettre sa menace à exécution. Le chauffeur témoignait simplement son affection pour l’Evolve et sans savoir si le premier était issu de la même catégorie que le second, Chaze ne pouvait s’empêcher de trouver ce comportement presque paternel, pour le moins touchant.

« J’essayerai. Mais il a l’air de savoir s’attirer des ennuis tout seul. »

Un peu comme lui en fait et ce constat acheva de laisser flotter un sourire amusé sur ses lèvres. Une fois qu’ils furent sortis du taxi, le brun en tête, laissant le temps à son client d’émerger complètement, le ronronnement du moteur ne tarda pas à se faire entendre de plus belle. Quelques secondes plus tard, peut-être plus, le véhicule se mettait de nouveau en branle avant de s’éloigner silencieusement ou presque dans la nuit. Le jeune scientifique le suivit du regard sans même s’en rendre compte et lorsque le taxi tourna finalement au coin de la rue, le silence revint progressivement sur place. Cela aurait pu perdurer encore un peu, avant qu’il ne se décide à rentrer chez lui mais c’était sans compter sur Ezekiel. Ce dernier ne tarda pas à se manifester de nouveau, troublant le silence tout récemment installé depuis la disparition du véhicule jaune et Chaze lui jeta un regard en biais avant de répondre.

« Au 5ème et avant que tu ne poses la question, il y a sept étages. »

Tout en parlant, le brun avait reporté son attention sur l’immeuble en question, peut-être pour ne pas voir le regard éberlué, admiratif ou que sais-je encore, que son interlocuteur lui aurait adressé en guise de premier commentaire suite à cette information. Pour lui, c’était un fait banal, parfaitement intégré dans son quotidien à tel point qu’il n’y prêtait plus réellement attention. Sauf peut-être, lorsque l’ascenseur était en panne et qu’en plus de se coltiner les escaliers jusqu’à son étage, le jeune scientifique était sollicité pour porter les courses des petites grand-mères résidant dans le même immeuble. L’inconvénient d’être bien bâti très certainement. Chaze le conduisit devant la porte du hall d’entrée, qu’il ouvrit à l’aide de son bracelet. Les nouvelles technologies avaient leurs avantages, à ne pas en douter. Les bracelets de chacun des résidents se voyaient équiper de cette fonction au moment de signer le bail d’entrée. Ce qui sécurisait encore plus l’endroit en question. Les squatteurs n’ayant aucun moyen d’y entrer par effraction, à moins d’obliger l’un des résidents à leur ouvrir, ce qui, à tous les coups, ne manquerait pas d’attirer l’attention sur eux, le hall de l’immeuble restait propre et silencieux. Le brun ne s’attarda pas sur ce détail, lui aussi plus que familier et prit aussitôt la direction de l’ascenseur pour appeler celui-ci. Quelques minutes plus tard, ils atteignaient son étage et le jeune scientifique n’hésita pas un instant sur la direction à prendre pour rejoindre la porte de son appartement. Ce ne fut qu’au moment d’insérer ses clés dans la serrure de celle-ci, pour ensuite en enclencher les mécanismes internes, qu’il s’autorisa un commentaire, troublant le silence tout relatif qui s’était de nouveau installé entre eux au cours de leur progression au sein de l’immeuble :

« C’est un peu le bordel, fais pas gaffe. »

Oh bien sûr, ce l’était moins qu’avant la venue d’Enoch, lequel avait été une réelle fée du logis pendant les horaires de travail du brun, mais depuis le départ du premier, le second avait repris ses mauvais habitudes, laissant traîner ses affaires un peu n’importe où, là où il lui prenait l’envie de les abandonner avant d’en avoir de nouveau besoin. C’était même effrayant à observer, quand on savait à quel point il était propre et ordonné sur son lieu de travail, la seule chose traînant véritablement sur son bureau étant sa tasse de café attitrée…

« La salle de bain est sur ta gauche. Oui, cette porte là. Tu n’auras qu’à prendre une douche une fois que tu te seras lassé d’admirer la vue. Le balcon est sur ta droite, il te suffit de faire glisser la porte fenêtre sur la gauche pour ouvrir. Te penche pas, je n’ai pas envie d’aller ramasser tes restes en contrebas. »

Même en disant cela, le rebord du balcon était suffisamment haut pour éviter que son hôte ne passe par-dessus. A lui, il lui arrivait au niveau du ventre, peut-être un peu plus haut alors pour Ezekiel qui était plus petit que lui, il n’y avait pas de danger particulier. De son côté, le brun alla jeter un œil dans la salle de bain, s’assurant d’y trouver des serviettes propres pour le gamin. En ce qui concernait les vêtements…

« Tu as tâché tes vêtements ? »

Si l’Evolve pouvait repartir d’ici sans avoir de sang sur son haut, cela serait tout bénéf’ pour lui… Aucun soupçon de la part du voisinage. Chaze attendit de connaître la réponse de son interlocuteur pour savoir s’il devrait lui fournir d’autres vêtements en attendant que ceux du gamin soient lavés et séchés. Et après ? Il n’allait pas le garder ici pendant un mois !

« Je te garde ici trois jours, après tu te démerdes. »
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18.04.16 8:51
Cinquième étage. Bah il devait avoir une vue plutôt pas mal de là haut. C’était pas grand chose, surement même de la stupidité aux yeux de son interlocuteur mais Ezekiel avait réellement envie de monter et voir ce que ça pouvait donner. Etaient-ils trop loin de l’Entre-Deux pour distinguer l’endroit où il vivait depuis sa naissance ? Est-c qu’il reconnaitrait la maison bancale de Sydney ? Il eut un petit pincement au cœur en pensant à la jeune femme. Même si elle savait ce qu’il était parti faire, elle serait sans aucun doute nerveuse jusqu’à ce qu’il lui donne un signe de vie. Parce que l’extraction des puces illégalement, on connaissait ça de là où il vivait et surtout les conséquences quand c’était mal fait. Les plus chanceux ressortaient avec une bien méchante cicatrice, parfois impossible à cacher en fonction de l’implantation de la puce. Et les moins chanceux, c’était la mort assurée. En fin de compte, il lui était arrivé un truc de bien pour une fois. Il était tombé sur cet homme. June. Il ne l’avait sans doute pas trop charcuté -il n’avait plus si mal que ça derrière son oreille- et il était toujours vivant. Il s’en sortait mieux que la plus part de ses confrères evolves. Ezekiel sortit de ses pensées lorsqu’il vit l’homme bouger et surtout entrer dans son hall d’immeuble. Pour un peu, il serait resté comme un con sur le trottoir. Ce qui n’était pas pour lui plaire, il se sentait encore fatigué et s’il devait se mettre à courir ou se battre, pour sûr que ses mouvements seraient beaucoup moins rapides qu’à l’ordinaire ou qu’il se prendrait les pieds dans ses chaussures. Alors qu’il n’était pas du genre maladroit en temps normal. C’était dire comme la proposition de June tombait bien. Il se colla à la paroi du fond de l’ascenseur pour prendre appui et observer des pieds à la tête -de dos- l’homme chez qui il allait squatter un peu. Quelques heures seraient bien. Une journée, le temps de pouvoir repartir de nuit, se serait le pied. Mais il doutait un peu qu’il le laisserait seul chez lui s’il devait aller travailler. Après tout, il venait du mauvais quartier de la ville et il ne lui en voudrait pas vraiment de se montrer suspicieux à son encontre.

« J’suis sûr que j’ai déjà vu pire. »
Répliqua-t-il avec un sourire en coin.

Pour avoir vu l’immeuble, il se doutait qu’on puisse laisser un appartement qui allait de paire comme une vraie poubelle. Puis bon, il lui arrivait fréquemment d’aller jeter un coup d’œil ou deux à la décharge pour voir s’il ne pouvait pas récupérer deux-trois trucs. Alors évidement, tout ce qu’il pourrait lui montrer ne le surprendrait pas vraiment. Bon après, s’il laissait ses ordures trainer partout, ce serait autre chose. Mais en entrant à sa suite dans l’appartement, Ezekiel leva les yeux au plafond d’exaspération. C’était ça qu’il appelait le bordel ? Ce n’était pas pire que sa chambre avant l’engueulade de Sydney pour le faire ranger.

« Je confirme, j’ai vu pire. »


Il déposa son sac d’affaire dans un coin près de l’entrée, parce qu’il ne savait pas où le poser autrement. Son regard se dirigea vers sa gauche pour suivre l’explication et il hocha la tête en voyant la porte indiquée. Oh qu’il mourait d’envie de se foutre sous l’eau... A tous les coups, il ne devait pas avoir à trop regarder la dépense. Est-ce qu’il pourrait abuser un peu et rester plus de temps que nécessaire alors ? Il essaierait et verrait si June le faisait sortir de sa douche ou non. Le balcon ? Son regard se dirigea vers l’endroit indiqué, tout comme ses pieds et il ouvrit la porte fenêtre. L’air était plus frais en hauteur et il resserra la veste autour de ses épaules. L’evolve continuait de l’écouter et se permit même de rire à sa mise en garde.

« J’suis plus un gamin hein. »


Il était certes plus jeune que lui, surement d’une dizaine d’années mais quand même. Il n’était pas si inconscient ! Il se battait à l’Arène et vendait de la drogue mais ça faisait parti de sa vie, c’était presque des choses normales à ses yeux. Alors que se pencher et faire le saut de l’ange, c’était pas vraiment son trip. Il n’avait aucune envie qu’on vienne montrer la photo de son cadavre éclaté à Syd. Si on pouvait ne jamais lui montrer une telle photo de lui, ça lui irait parfaitement même. Son regard se perdit alors au loin et vu le manque de luminosité qu’il voyait plus loin, il en déduisit qu’il s’agissait de l’Entre-Deux. Mais il lui était impossible de distinguer quoi que ce soit. Tant pis, il essaierait peut-être dans la journée, avec plus de lumière.

« Hein ? »
Il avait plus ou moins arrêté d’écouter June -ou Chaze Ross d’après la petite plaque fixée à son mur avant de rentrer chez lui- mais quand il répéta il fut de meilleure attention. « Oh. Ouais surement. Le tee-shirt a pris un coup avec le sang mais j’vais le faire tremper le temps que je prenne ma douche. Ca devrait suffire. Puis... » Il se tourna pour lui montrer son sac d’un coup de tête. « Mes affaires sont là dedans donc t’en fais pas, j’vais ressortir d’ici beau comme un sou-neuf. »

S’il se moquait de l’endroit ? Un peu. C’était bien plus propre que l’ensemble des lieux qu’il pouvait fréquenter. C’était plus ou moins là qu’on voyait certaines petites différences. Alors qu’Ezekiel repartait dans ses pensées, l’annonce de son hôte le surprit. Trois jours ?  Tant que ça ?! Il aurait même le temps de chercher un point de chute une fois sortit d’ici et ne devrait pas simplement se marger de le chercher.

« C’est largement suffisant. Merci. »
Déclara-t-il sincèrement.

Bon et pour le coup, il n’allait plus regarder la vue mais plutôt aller prendre sa douche. Quand il la découvrit, un large sourire de gamin se dessina sur ses lèvres. C’était idiot mais celle de Syd avait vraiment l’air ridicule à côté de celle-ci.

« On peut faire l’amour dans celle-ci sans même se cogner partout. »
Lâcha-t-il en fermant la porte sans vraiment se préoccuper de savoir si June l’avait entendu ou non.

Il fit tremper son tee-shirt dans l’évier, avec de l’eau brulante pour faire détacher le sang et laissa tomber le reste de ses fringues sur le sol. Et une fois sous l’eau, il laissa échapper un long soupir de bien être. Il allait squatter sa douche pendant les trois jours impartis, c’était sûr ! Il ne sut pas trop combien de temps il était resté dessous, peut-être même que le maître des lieux était venu lui faire une réflexion. En tout cas, il sortit pour s’enrouler dans une large serviette et se sécha les cheveux. Il vint alors s’assoir sur le bord de l’évier pour pouvoir être plus près du miroir et pouvoir essayer de regarder derrière son oreille. C’était pas vraiment facile mais il pouvait apercevoir une plaie et lorsqu’il passait les doigts dessus, il n’y avait plus de puce.

Il ramassa ses affaires sans s’habiller et alla prendre des propres dans son sac. Ouais, il aurait pu le faire avant mais c’était une mauvaise habitude. Sydney elle-même pouvait parfois se balader à moitié nue dans la maison sans que ça ne pose de problème, ni à l’un ni à l’autre. Alors pourquoi ce serait différent ici ? En plus, il avait toujours sa serviette autour de ses hanches. Le plus dérangeant pour June, si toutefois il n’était pas occupé et le voyait, se serait surement les cicatrices sur son corps. Souvenirs de ses combats ou même de ses transplantations d’organes. Il fouilla dans son sac et s’habilla à même l’entrée sans chercher du regard l’homme. Pour lui, il ne voyait pas de problème à agir de la sorte, alors tout en boutonnant son pantalon, il demanda :

« Tu as un truc à manger ? Des céréales ou des conneries du genre, ça m’irait. »


Parce que son ventre criait un peu famine.

« Quoi ? Qu’est-ce que t’as à me regarder comme ça ? »
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Chaze Ross
Chaze Ross
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22.04.16 3:38
Pardon ? Son regard demeura longtemps fixé sur la porte, bien après que celle-ci se soit refermée sur la silhouette déglinguée de son hôte provisoire. Avait-il bien entendu ? C’était là le seul commentaire dont l’autre était capable en découvrant sa salle de bain ? D’abord sincèrement interdit, le jeune scientifique finit par secouer la tête, moitié amusé, moitié exaspéré du peu de réflexion dont était capable le gamin. A quoi il s’attendait au juste ? Laissant le temps à Ezekiel de se laver – ou bien de se faire plaisir dans la douche puisque ça semblait être son lieu de prédilection pour les plaisirs charnels, à plusieurs ou en solo – le brun jeta un regard en direction de l’horloge numérique au mur. Dire qu’il avait un peu perdu l’habitude de rentrer au milieu de la nuit, trop tôt pour le petit déjeuner et trop tard pour le dîner. A tous les coups, il aurait une tête affreuse le lendemain au moment de partir travailler. Enfin, il ne s’inquiétait pas trop à ce sujet : ses collègues penseront qu’il aura planché sur le nouveau modèle de puce toute la nuit, ce qui était, non pas la vérité mais relativement proche tout de même, puisqu’il s’était effectivement occupé d’un autre type de puce pour le coup… Chaze soupira longuement et entreprit de leur préparer du café. Perdue pour perdue, autant mettre à profit les quelques heures qui restaient avant la fin de la nuit. Le jeune scientifique leva néanmoins les yeux de la cafetière en entendant la porte de la salle de bain s’ouvrir. La tenue de son hôte ne le gêna pas, un oubli, ça arrive à tout le monde mais la suite… Sérieusement ? Il s’habillait comme ça ? Sans la moindre pudeur ? Certes, ils étaient deux hommes, sans aucune attirance charnelle l’un pour l’autre, alors il n’y avait pas de raison particulière d’en avoir mais… Où diable ce gosse avait-il été éduqué ? Et sa nature sans-gêne ne se limita pas à cela puisqu’il ne trouva rien de mieux que de réclamer à manger. Le brun sentit son début de patience s’envoler à tire d’ailes. Qu’est-ce qui lui avait pris de ramasser ce gamin déjà ? Pourquoi sa créatrice lui faisait-elle faire des choses pareilles ?

« Alors mon grand, on va mettre les choses au point dès le début si tu ne veux pas que je t’expulse d’ici à coups de pieds dans le derrière. Tu n’es pas chez toi ici, alors tu me feras le plaisir de t’habiller dans une pièce avec une porte fermée. Ensuite, si tu as un truc à me demander, que ce soit de la nourriture ou autre, la politesse ne te fera pas de mal. Vas-y, essaie pour voir ? »

Ayant au préalable planté son regard dans celui de son interlocuteur, Chaze attendit patiemment, ou presque, que ce dernier s’exécute. Et s’il ne voulait pas ? Et bien, il n’aurait qu’à prendre la porte. Et le regard du jeune scientifique le laissait clairement voir. Sauf qu’il n’en avait pas fini avec les conditions.

« Au cas où tu te poserais la question, je me fiche du temps que tu passes sous la douche. L’eau est comprise dans le loyer. En revanche, je te demanderai de ne pas te faire remarquer. La nuit a couvert notre arrivée mais je ne veux pas que mes voisins rapportent des bruits suspects en journée quand ils m’ont vu partir travailler le matin même. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? »

Le brun ne jugeait pas nécessaire de revenir sur le sujet mais oui, il avait décidé de le laisser seul ici en journée. Après tout, il ne pouvait pas se permettre de prendre de jours de congé en ce moment au travail. D’une, ce ne serait pas négociable envers ses collègues ou supérieurs. Ensuite, suspect. Et il aurait déjà bien à faire pour couvrir la présence d’un drôle de garnement chez lui auprès de ses voisins ou entourage pour en plus se permettre cette erreur. De toute façon, la plupart des endroits où il conservait des objets de valeurs ne pouvaient s’ouvrir qu’à l’aide de son bracelet. Ezekiel ne risquait pas de lui dérober quelque chose d’intéressant et en ce qui concernait les vêtements, ils n’avaient pas la même taille…

« Si tu veux mener tes petites recherches, tu devras partir en même temps que moi le matin et m’attendre en bas de l’immeuble à l’heure convenue ou attendre le soir que je sois rentré pour sortir à ton tour. A toi de voir. »

S’il avait un double de son bracelet, susceptible d’ouvrir la porte de l’immeuble ? Bien sûr que non. La technologie laissait miroiter un semblant de sécurité mais elle en arrivait facilement à vous pourrir l’existence.

« Et non, je n’ai pas de céréales. » conclut-il avec désinvolture.
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24.04.16 19:07
Le ton que prit June ne laissa pas vraiment de place au doute quant à son irritation, lié très probablement à son comportement. En même temps, c’était pas comme s’il allait squatter chez beaucoup de gens et Sydney était loin d’être aussi pointilleuse que ce type. Ils avaient simplement deux modes de vie différents, ce n’était pas la peine de monter sur ses grands chevaux pour si peu. A croire qu’il n’y avait rien de plus important dans la vie que l’endroit où on pouvait se fringuer. Assurément, ils n’avaient pas les mêmes priorités. Mais pouvait-il vraiment lui en vouloir ? Surement que son hôte avait vécu en se préoccupant davantage des apparences que pour sa survie. Ezekiel pouvait parfaitement le comprendre, même s’il lui avait fallut les réflexions de cet homme pour que ça lui traverse l’esprit. Alors il afficha une mine vaguement désolé. Il ne pouvait pas se permettre de se faire mettre dehors pour le moment. Son ventre criait famine et il lui serait surement impossible de retourner dans l’Entre-Deux dans son état. Tout comme il n’avait pas assez de fric pour se payer un taxi comme venait de le faire si naturellement June. Le fric, ce n’était pas pour se rendre la vie plus facile chez lui, mais bien pour sa survie. Il ne se voyait pas dépenser de la tune pour faire un trajet en taxi alors qu’il avait besoin d’organe de temps à autre pour ne pas finir cané dans un tout-à-l’égout. Mais tout ça, il le garda pour lui. Il n’était pas ici pour raconter sa vie et il doutait même que l’autre ait envie de l’entendre. C’était chacun sa merde, même si pour le coup, il l’en sortait légèrement. Temporairement. C’était toujours mieux que rien.

« S’il te plait. »
Lâcha-t-il sans avoir la possibilité d’ajouter autre chose puisque son interlocuteur reprenait déjà la parole.

A croire que l’heure avancée de la nuit le rendait plus bavard. A moins que ce soit à cause du sujet ? Allez savoir, il n’était pas dans sa tête ! La suite par contre, lui fit hausser un sourcil. Surprit, interloqué et abasourdi par ce qu’il abordait. Il était sérieux en disant ça ? Ezekiel lui fit clairement comprendre qu’il était idiot de penser un truc pareil, en le regardant ensuite d’un air blasé. Franchement, c’était quoi son problème avec ce type ? Avait-il entendu sa réflexion lorsqu’il était entré dans la salle de bain ? Il ne pouvait plus parler tout seul sans que ses paroles ne soient retournées contre lui de façon grossière ? Il soupira pour lui-même, même si la fin des propos le surprenait un peu. Il le laissait seul ici ? Bon, surement parce qu’il se doutait qu’il n’allait pas sortir en pleine journée. Peut-être même qu’il avait l’habitude de ramener ses clients d’extraction chez lui ? Donc il avait déjà caché tout ce qui avait de la valeur pour lui ? Dans tous les cas...

« Je n’ai pas accepté de te suivre pour me branler dans un endroit chic, alors tu peux être tranquille quant à mes bruits suspects. »
Il avait fait exprès d’accentuer sur les deux derniers mots. Parce qu’il trouvait ça vraiment ridicule. « Mais pour me reposer et me planquer. Alors oui : tu t’es bien fait comprendre. »

Il n’était pas non plus stupide merde. C’était pas parce que l’autre l’avait aidé, qu’il avait une meilleure vie et tout le reste, qu’il pouvait se permettre de lui parler comme ça. La condescendance, ça avait légèrement le don de l’emmerder. Mais il gardait à l’esprit qu’il avait au moins besoin d’une bonne nuit de repos, même peut-être un peu de la journée, alors il n’en fit pas de remarque. Faire profil bas, c’était parfois la meilleure tactique pour obtenir ce qu’on voulait. Faire des recherches ? L’evolve haussa cette fois-ci un sourcil devant son interrogation. Il n’avait aucune recherche à faire, seulement contacter une ou deux personnes pour la suite.

« Sortir ? Ce n’est pas vraiment le quartier dans lequel je pourrais trouver de l’aide. Je resterais ici pour essayer de contacter des connaissances et voir pour la suite. »  


La suite ? Ouais. Intégrer un groupe de pro-evolve où il pourrait se rendre utile. Evidement, il avait déjà une petite idée sur la question mais pour ça, il devait retourner dans son coin de la ville. Il y avait pas mal de trucs à faire mais il lui faudrait voir les priorités d’abord. Contacter Sydney pour lui dire qu’il allait bien, peut-être Ruben, la personne la plus proche du groupe qu’il voulait intégrer et ensuite, il aurait surement besoin de fric. Comme toujours. Donc il allait devoir se battre et/ou vendre de la drogue. Il sorti de ses pensées quand l’autre reprit la parole. Pas de céréales ? Son régime alimentaire allait en prendre un coup là !

« Aurais-tu n’importe quoi à manger alors ? S’il te plait ? »


Parce que pour reprendre des forces, il fallait manger. June devait bien le savoir non ? Ou alors, il était vraiment vexé par son attitude, qu’il n’avait plus envie de se montrer courtois ? C’était aussi une option et honnêtement Ezekiel n’avait pas envie de se prendre la tête. Il voulait juste se reposer...

Il fit donc ce qu’il avait dit, pendant ces trois jours impartis. Il squattait le canapé en guise de lit, profitait des douches pendant que son hôte n’était pas là et il avait même fait l’effort pour le dernier soir, de faire à manger à l’homme. Alors oui, même s’il mangeait souvent des céréales, il lui arrivait aussi de cuisiner pour Sydney -ou avec elle- et il avait pu faire un plat avec ce qui se trouvait dans le frigo horriblement vide de June. C’était une sorte de remerciement pour ce qu’il avait fait pour lui, même si au départ, il avait payé pour qu’on lui retire sa puce. Quoi qu’il en soit, il laissa un mot numérique sur le plan de travail de la cuisine. « Merci pour tout et désolé du dérangement. Ez. » Peut-être que l’autre n’allait pas y toucher et le mettrait directement à la poubelle. Il n’en saurait sans doute jamais rien. S’il pensait qu’ils allaient se revoir ? Il en doutait très fortement. Ce n’était pas le même milieu de vie et l’evolve avait eu l’impression de réellement l’importuné de sa présence.

Il quitta l’appartement après avoir contacté Roy pour qu’il le remmène chez lui, du moins, dans son coin. Il pouvait lui promettre de le payer plus tard, que le chauffeur de taxi ne s’en offusquerait pas. Il n’attendit pas le retour de l’homme pour partir. Ce n’était pas comme s’ils avaient partagé autre chose qu’un toit pendant quelques jours, alors les « au revoir » n’étaient pas nécessaires. Surement qu’il allait même être agréablement surprit en voyant son appartement vide ? Ezekiel n’avait pas besoin de réfléchir à ce genre de chose, ils restaient des inconnus l’un pou l’autre.

« Je sais que ce ne sont pas mes affaires, mais c’est plutôt étrange de savoir que tu es resté trois jours chez ce type... » Lui glissa Roy au moment où l’evolve montait dans son véhicule.

« En effet, c’est pas tes oignons Roy. Mais merci d’être venu me chercher. »


Il regarda par la fenêtre de la voiture cet immeuble trop chic où il ne s’était pas senti à sa place. Et si Roy supposait qu'il avait fait le même boulot que Sydney pendant ce laps de temps ? Il haussa les épaules à cette pensée, ce ne serait pas la première fois qu'on se ferait cette réflexion à son sujet.
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