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Le chien des Baskerville: Comme au bon vieux temps [PV Nora Stampton]
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Varig Cross

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21.12.15 13:39
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Journal

20 septembre 2001, localisation classifiée, quelque part en Europe de l'est

Entourée de montagnes, éloignée d'à peu près tout, la vallée formait un environnement à la fois hostile et isolé. Cette conjonction en faisait un terrain d'entraînement idéal, pour instructeur sadique.
En été la chaleur était étouffante, alors qu'en hiver le froid mordait la chair des hommes, comme les crocs des loups qui hantaient les bois.
Une bonne partie du terrain était couverte par une forêt sombre, formée de grands arbres qui défiaient les éléments hostiles de les vaincre. Car c'était la leçon qu'on enseignait ici: survivre était un combat permanent, le privilège des plus solides.

Niché dans les bois, un parcours de combat fait de troncs et de cordes était la seule construction humaine visible à des kilomètres à la ronde. Malgré la température accablante que l'ombre des arbres ne parvenait pas à atténuer, une trentaine de soldats enchaînait les obstacles. Progressant par binômes, ils étaient chargés de sacs d'équipement et portaient tous leur fusil en bandoulière. L'exercice, déjà éprouvant en soi, virait à la torture à cause de la chaleur, et plusieurs militaires avaient prit une inquiétante teinte rouge écarlate. C'était pour la plupart des hommes déjà habitués à vivre à la dure et bien entraînés, mais le stage dans la vallée les poussait dans leurs limites physiques et mentales quelque soit leur résistance.
Des instructeurs cagoulés encourageaient leurs recrues à progresser en hurlant des ordres, tirant parfois en l'air pour simuler le chaos d'un combat, et n'hésitaient pas à bousculer les trainards.

En hauteur, sur une plate-forme de bois fixée à mi-hauteur d'un arbre, un officier en uniforme échangeait parfois quelques mots en polonais avec le colosse au visage balafré à côté de lui, tout en observant le parcours.
Le groupe finit de franchir la série d'obstacles, avant de poursuivre sa course infernale vers la vallée. Pourtant, aucun des deux spectateur ne bougea. La forêt retrouva vite son calme habituel, pour quelques minutes.

Un binôme mal assortit finit par apparaitre au détour du parcours. Celui qui courait en tête était manifestement mort de fatigue. Suant sang et eau, il semblait sur le point de s'effondrer à chaque foulée. Pourtant il continuait à progresser, et parvint même à se hisser d'un bond sur une poutre faisant office de pont au dessus d'un large trou de combat. Il failli tomber mais se rattrapa in extremis, et se hissa avant de franchir l'obstacle à quatre pattes, ce qui lui prit une bonne dizaine de secondes supplémentaires. Le soldat cagoulé qui le suivait sauta à son tour sur le tronc qu'il traversa en quelques foulées, à peine essoufflé. Il se remit aussitôt à crier des ordres, mélangeant polonais, russe et anglais dans un ensemble dissonant, poussant sa recrue à avancer plus vite.

Soudain il lâcha une rafale qui résonna avec fracas dans la montagne, alors que son "protégé" escaladait péniblement un filet de cordes. Surpris, ce dernier lâcha prise et tomba lourdement à terre.

Même s'il portait la même tenue militaire que ceux qui l'avaient précédé, il était évident qu'il n'avait rien à voir avec eux. Sa morphologie d'adolescent s'était renforcée de façon impressionnante après trois semaines passées dans la vallée, mais il était encore loin d'égaler un adulte. Du haut de ses quatorze ans, Varig ne pouvait pas suivre le rythme des soldats professionnels avec lesquels il s'entraînait. Son sac était moitié moins chargé, et pourtant il lui semblait qu'il n'avait jamais rien porté d'aussi lourd que ces sept kilos de pierres. La lanière de son fusil lui sciait l'épaule, et tout son corps criait grâce, le suppliant d'arrêter.
Malgré ça, il se releva en s'accrochant aux cordages tandis que l'instructeur qui l'accompagnait lâchait une bordée de jurons slaves particulièrement imagés en guise d'encouragements. Après avoir repris son souffle, l'adolescent recommença l'ascension.

-Il s'améliore, constata l'officier sur la plate-forme.

Son compagnon avait le visage fermé, indéchiffrable. Ses cicatrices rendaient de toute façon hasardeuse toute analyse de son expression.

-Oui. Il finit le parcours dans des temps lamentables et parviens à rentrer au camp sans s'effondrer. C'est un progrès.

Le militaire à côté de lui sourit, amusé par la réponse de son acolyte. En contrebas, le binôme franchissait un pont de singe, un obstacle qui mettait les bras et les épaules à rude épreuve.

-Tu m'as demandé de ne pas poser de questions, lâcha-t-il soudain avec plus de sérieux. Mais après tout ce qu'on a vécu ensembles, tu pourrais m'en dire un peu plus sur ce gosse, tu ne crois pas?
-Tu as raison. Je t'avais demandé de ne pas poser de question.

L'officier soupira, déçu.

-Comme tu veux. T'as pas changé depuis Kaboul, camarade. Secret comme une tombe...

Le silence retomba. Varig arrivait au bout de parcours, franchissant la trentaine de mètres qui le séparaient de la dernière installation en s'économisant, s'interdisant de penser aux cinq kilomètres de course qui le séparaient encore du camp de base. Son instructeur lâcha une nouvelle rafale avant de hurler un ordre incompréhensible, même pour un linguiste de haut niveau.
Malgré l'épuisement, les yeux de l'adolescent brillaient d'une lueur farouche, presque folle. Ses pupilles avaient l'éclat glacé de la haine, une colère froide mais qui semblait inépuisable. Propulsé par son binôme qui lui faisait la courte échelle, il attrapa le sommet d'un mur de combat fait de planches, haut de plusieurs mètres. Ses bras endoloris n'avaient aucune chance de le hisser plus haut, mais il se balança sur le côté comme on le lui avait appris, avant d'envoyer son pied crocheter l'obstacle.
Poussant sur sa jambe pour soulager son poids, il finit de grimper en pivotant sur le côté, se retrouvant ainsi à califourchon sur le mur de combat. Son instructeur n'avait pas tardé à découvrir son malaise lorsqu'il se trouvait en hauteur, et avait appliqué une thérapie de choc. Au prix d'exercices terrifiants, il s'était totalement débarrassé de son vertige.
Se penchant sans hésiter sur le vide, il tendit la main vers le militaire resté au sol pour qu'il grimpe à son tour.

-J'ignore pourquoi il est là et ce qui le motive, lâcha finalement l'officier. Mais je sais quelque chose: ce gamin sera très bon.

Pour la première fois, le colosse aux cicatrices sourit, une expression qui, sur son visage, avait quelque chose d'effrayant.

-Tu te trompes camarade, lâcha-t-il alors que l'adolescent se jetait dans le vide. Il ne sera pas très bon. Ce sera le meilleur.



20 juillet 2213, Caserne de la milice Eraser, Madison, 212 ans plus tard

Arrivé au sol, Varig atterri souplement et exécuta une roulade pour dissiper le reste de la vitesse prise durant sa chute. Il ne s'était pas encore redressé quand deux silhouettes apparurent soudain au bout de la ruelle, serrant des armes blanches et courant droit vers lui.
Encore un genou à terre, l'agent dégaina son pistolet laser et tira à quatre reprises. Frappés presque à bout portant en pleine course, les assaillants se désintégrèrent aussitôt en une nuée de pixels lumineux qui s'évanouirent dans les airs.

Sans perdre une seconde de plus, Varig se remit à courir. Quittant la ruelle, il déboucha dans une avenue plus large, encombrée de carcasses de véhicules calcinés. Parfaitement à l'heure, une voiture de la milice sortit d'une rue parallèle et ouvrit sa portière, offrant une sortie providentielle.
Toujours l'arme au poing, l'agent sprinta droit vers elle, et bondit par dessus une épave qui lui barrait le passage. Quelques secondes plus tard il claquait la porte du véhicule de patrouille, enfin à l'abri. L'engin se mit aussitôt en mouvement.
Un écran holographique face au siège passager affichait "8 minutes 27 secondes 6 dixièmes". Puis un nouveau message s'y inscrivit.

Simulation terminée

Varig rouvrit la portière et descendit du véhicule. Le décors urbain qu'il avait traversé avait disparu, remplacé par une grande salle vide plongée dans l'ombre. Un chemin lumineux indiquait la sortie.

-Félicitations Wagner, lança une voix venue de partout à la fois. Vous venez de battre le record en titre de la brigade avec presque dix secondes d'avance. Je vous attend au sas.

L'agent s'étira et rengaina son pistolet laser, avant de se mettre en marche vers l'issue. Il venait de fournir un effort intense, mais son souffle commençait déjà à se réguler, grâce à son entraînement intensif et sa bonne constitution.
Retourner au sas permettant d'accéder à la salle de simulation lui prendrait un petit moment. Assez pour que ses pensées reviennent sur les événements de la semaine écoulée...

Tout avait commencé dans le bureau du capitaine Hobbes. Varig et son coéquipier, Neil Wright, étaient les seuls membres de l'équipe Delta à avoir été conviés par leur supérieur. Le premier se remettait tout juste des effets du virus T8G7, qui avait failli le tuer. Pourtant il semblait bien plus frais que le second, qui avait les traits tirés par le manque de sommeil et les heures supplémentaires. L'épidémie avait aussi frappé dans les rangs de la milice, et ses membres ne comptaient plus leur temps de travail. Malgré ça le retard ne faisait que s'accumuler, et la situation ne semblait pas évoluer vers le mieux.

-... En raison du manque d'effectif, la brigade anti-Evolve nous a réclamée des renforts, et j'ai décidé de vous "prêter" à nos collègues. C'est du moins la version officielle.                                                                        

L'officier pianota sur son bureau, faisant apparaitre des photos holographiques de différents cadavres. Diverses informations s'affichaient sur chaque image.

-Toutes les victimes que vos voyez sont des Evolves dépuçés. On les a proprement exécutées à l'arme laser. Aucune preuve exploitable. Nous pensons qu'il s'agit d'une action menée par la Ligue Pour l'Humanité, le groupuscule anti-Evolve sur lequel nous avons enquêté dans l'affaire Falkner. Il est très probable que le tueur -ou la tueuse- soit un Eraser de la brigade où je vous envoie. Kelly, David et Aaron travaillent sur les pistes en partant des victimes, tout en se rendant utiles sur d'autres affaires pour nos collègues. Quand à vous...

Il pressa une commande, et une dizaine de photos d'identité surplombées de noms et de grades remplacèrent les scènes de crimes.

-Je veux que vous vous concentriez uniquement sur ce cas. Le major Strauss vient de prendre la tête de l'unité, ce qui l'écarte de la liste de nos suspects. Il est informé et coopère avec nous. Wright, vous serez officiellement chargé de le seconder. Puisque vous connaissez déjà la brigade, je vous charge de recueillir des indices pouvant nous mener aux Erasers qui auraient rejoint la LPH.

L'Eraser hocha la tête, mais semblait préoccupé.

-Compris. Mais ça ne sera pas facile... La plupart des membres de l'unité pourraient très bien être des sympathisants ou même adhérer franchement aux idées de la Ligue. C'est pratiquement un critère de recrutement de la brigade.

Hobbes sourit largement, comme s'il avait déjà prévu la contradiction.

-C'est juste. Mais Kelly a utilisé un algorithme pour croiser les données dont nous disposons sur l"unité avec le profil du tueur, et on a put désigner un suspect prometteur.                                          

Il pressa une nouvelle commande, ne gardant qu'une seule image holographique qui s'agrandit jusqu'à couvrir toute la largeur du bureau. Varig n’eut presque aucune réaction, si ce n'est une légère tension des muscles du cou.

-Wagner, le major Strauss a accepté de vous affecter temporairement à la place de son coéquipier. Vous aurez accès à son dossier. Je vous charge de découvrir les preuves permettant de l'arrêter, si Kelly a vu juste. Bien sûr, si cette mission vous pose un problème moral, je comprendrais. L'infiltration lors d'une enquête interne est toujours éthiquement délicate, puisque vous devrez mentir à des collègues, et gagner leur confiance pour découvrir la vérité. Mais vous êtes le mieux placé pour cette opération, et honnêtement avec le manque d'effectif, je n'ai pas les moyens de surveiller qui que ce soit en ce moment. Je vous laisse 24 heures pour y penser.

L'agent fixa quelques secondes l'image avant de ramener les yeux sur son supérieur, l'expression indéchiffrable.

-C'est inutile mon capitaine, finit-il par lâcher. Ma décision est déjà prise.

Pour mieux assurer sa couverture, le major Strauss avait suggéré de lui faire suivre le programme d'évaluation de sa brigade. Tous les transferts passaient par là, exception faite de Wright qui n'avait quitté l'unité que quelques semaines plus tôt. Il limiterait ainsi les soupçons.

Varig avait passé des journées éprouvantes, faites d'exercices et de tests. Le soir après chaque retour tardif, il devait tout rapporter à Sofia qui le briefait sur les épreuves du lendemain, avant de profiter d'une courte nuit.
Finalement, il s'en était tiré honorablement grâce à sa formation et les cours du soir de la CIA. Le dernier test, intitulé "parcours de combat urbain" avait fait appel à des domaines dans lesquels il excellait, et son chronomètre avait largement surclassé la moyenne de ses futurs collègues.

Les lumières du sas le tirèrent de ses pensées. Franchissant les derniers mètres au trot, il quitta l'immense salle de simulation et pénétra dans un espace plus exigu. Les murs étaient en béton nus, couverts de casiers d'équipement.
Un homme s'y trouvait déjà. La quarantaine, brun, il n'avait aucun signe particulier. C'était le genre de personne qu'il était difficile de ne pas oublier aussitôt qu'on l'avait vu, un atout certain pour un policier.

-Vous avez bouffé du lion? l'accueillit-il, en haussant les sourcils.

L'agent salua impeccablement. Il était encore en tenue de combat légère, portant un gilet pare-balle capable d'absorber aussi des décharges laser par dessus un treillis réglementaire.
Son interlocuteur lui rendit son salut avec plus de décontraction.

-C'est sans doute mon côté cow-boy qui ressort monsieur. Courir sans réfléchir en tirant sur tout ce qui bouge. J'ai ça dans le sang.

Son nouveau supérieur ne rit pas, mais sourit franchement.

-J'espère que vous ne vous sentirez pas obligé d'agir de la même façon sur le terrain. En tout cas je suis content de recevoir du renfort de votre calibre. Bienvenue à bord agent Wagner, même si je ne suis pas ravi que vous enquêtiez sur mes subordonnés.

Bien que Varig ait théoriquement le même grade, les protocoles de la milice plaçaient Bénédict Strauss bien au dessus de lui dans la hiérarchie. Sérieux et compétent, l'officier s'était fait une petite réputation au sein de la Brigade de la Sécurité Publique, avant d'être nommé à la tête d'une des unités anti-Evolve. Après avoir lu son dossier, le capitaine Hobbes l'avait jugé digne de confiance et lui avait révélé les détails de la mission, qui aurait eu de toute façon du mal à se faire sans son concours. Loin de se rebiffer contre cette enquête interne, il avait éloigné le coéquipier habituel de leur suspect pour le temps nécessaire à l'opération, et réglé tous les détails avec discrétion et efficacité.

L'Eraser tendit la main, que Varig serra franchement, la mine plus sérieuse.

-Je ne ferais probablement que les laver de tous soupçons monsieur.

L'officier soupira, préoccupé.

-Je l'espère agent Wagner. Je l'espère vraiment... En fait j'aurais aimé un autre cadeau d'accueil qu'une enquête interne pour meurtres, sans parler du fait que je n'ai vraiment pas le luxe de me priver de mes agents en ce moment.

L'ouverture d'une porte vitrée menant au reste de la caserne mit brusquement fin au dialogue. Sans surprise, Varig reconnu l'Eraser qui se dirigeait vers eux du premier coup d’œil.

-Ah vous voilà. Je crois qu'il est inutile de relever vos trois minutes de retard? lâcha le major avec résignation. Voici Mike Wagner, qui nous est "prêté" par la brigade spéciale pour remplacer temporairement l'agent Fisher. Ce sera votre coéquipier. Vous vous êtes déjà rencontrés lors du confinement à l’hôpital, je crois?

L'intéressé s'avança et tendit la main en souriant à la nouvelle venue.

-Salut Nora, lança-t-il avec un sourire amical. Content de te revoir.

L'agent faillit grimacer en imaginant la réaction de Nora quand elle constaterait qu'il avait dépassé son propre score au parcours de combat, elle qui détenait le précédent record de son service. Plus gênant, elle poserait sans doute aussi toutes les questions qu'ils n'avaient pas put échanger dans les sous-sols de l’hôpital... Rien qu'un problème de plus à gérer.
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21.12.15 16:21


Elle allait péter un câble. Le boulot s’entassait depuis trop longtemps à son goût et elle n’en voyait plus la fin. Sans compter que leur effectif était revu à la baisse à cause de l’épidémie et qu’elle avait l’impression que ça n’en finissait pas de décroitre. Nora finit par se renfoncer dans sa chaise, arrêtant momentanément son travail pour souffler un peu. Tous ces dossiers à traiter avant d’aller sur le terrain, elle aurait largement pu s’en passer merde ! Elle avait l’impression de rouiller en restant assise sur sa chaise pourrie, heureusement qu’elle se rendait dans la salle d’entrainement tous les soirs pour garder la forme. Son regard glissa alors sur la chaise vide qu’occupait normalement Nick. Et une vague d’indignation monta en elle. Ce connard prenait le luxe de quitter la brigade alors qu’ils avaient le plus besoin de personnel possible. Il l’avait entendu gueuler quand il lui avait annoncé son transfert temporaire mais il allait entendre la même chose à son retour. C’était clair. Bon. Le bon côté dans tout ça, c’était qu’elle allait pouvoir se la jouer un peu plus solo avec cette absence. Faire des heures supp’ sur le terrain sans devoir faire gaffe à l’autre ; ça allait lui convenir parfaitement. Sauf qu’après cette pensée plus ou moins réconfortante, elle reçu un message sur son ordinateur, venant de sn supérieur. Soupirant avant de l’ouvrir et de le lire, Nora maugréa en ayant prit connaissance du contenu du message. Pourquoi elle sentait que ça n’allait pas être bon, cette entrevue soudaine ? Elle regarda l’heure et décida d’aller se chercher un café, parce qu’elle avait encore le temps. En chemin, elle pu constater combien les bureaux étaient vides comparé à d’habitude et cette impression lui fit vraiment bizarre. Elle ne portait pas tous ces collègues dans son cœur -loin de là- mais si les Erasers tombaient aussi facilement, que restait-il à la population comme moyen de défense ? Cette pensée n’était pas pour lui plaire mais le goût du breuvage noir et amer qui glissait dans sa gorge l’aida à rester positive. Qu’est-ce qui pouvait être pire ? Non en fait, ce n’était pas la peine de se poser ce genre de question, c’était bon pour s’attirer les foudres de la malchance dans la tronche.

En route pour aller rejoindre son supérieur, Nora fut arrêtée par un de ses collègues dont le nom lui échappait sur l’instant. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’il était meilleur derrière son bureau que sur le terrain. A chacun son truc et s’il était là, c’était qu’il avait des capacités utiles.

« Dis, tu veux bien jeter un œil à ça ? J’ai vérifié et tu es déjà tombée sur un cas similaire, ya quelques années. »


Soupirant, l’Eraser lui tendit son gobelet de café -en lui indiquant bien de ne pas en prendre une gorgée- et attrapa sa tablette pour regarder le dossier. Elle lu en diagonale et fronça les sourcils tout en réfléchissant. Ouais, en effet, ça lui disait vaguement quelque chose mais...

« Vous n’avez pas retrouvé le suspect hein ? »
Elle attendit la confirmation et lui rendit sa tablette. « Croise cette affaire et celle d’Anton Milligan. Elle date de quelques années et doit être classée, surement pour ça que t’es passé à côté. »

Elle tendit la tablette et récupéra son gobelet de café, heureusement que ce dernier avait un système d’isolation pour maintenir au chaud le liquide. Elle en but plusieurs gorgées en se dirigeant vers le point de rendez-vous, à son bracelet, elle voyait qu’elle n’allait pas être à l’heure. Merci Matthew. Nora leva un sourcil en s’étonnant de se souvenir maintenant du nom de ce collègue mais haussa les épaules devant l’inutilité de cette remarque silencieuse.

Après plusieurs minutes à marcher dans les couloirs de la caserne, prenant le chemin sans même y penser, l’Eraser distingua Strauss, derrière une porte vitrée, et bien vite son regard se posa sur la personne qui se tenait à ses côtés. Elle ne prit pas la peine de retenir un juron quand elle le reconnu. Mais qu’est-ce qu’il foutait dans sa section, ce con ? Ouais, elle savait qu’il s’était plus ou moins infiltré dans leur rang mais il n’était pas censé être dans la bridage Anti-Evolve ! Un mauvais pressentiment lui glaça le sang. A chaque fois qu’elle tombait sur lui, il y avait une couille qui lui tombait sur la tronche. Pourquoi cette fois serait différente ? Malgré tout, Nora prit sur elle pour paraitre comme à son habitude, déposant son gobelet vide dans une poubelle à sa portée.

« Je ne vois pas où je suis en retard, vous venez également d’arriver. »
Ne pu-t-elle s’empêcher de répondre à son supérieur.

Elle écouta la suite, haussant un sourcil devant cette explication. Lui ? Son coéquipier ? C’était une blague ? De mauvais goût en plus. Non pas qu’elle n’appréciait pas de bosser avec lui -elle reconnaissait volontiers qu’il était bon- mais elle n’avait aucune espèce d’envie de s’attirer des merdes à cause de sa présence. Parce que c’était O-BLI-GE ! Elle laissa échapper un soupir mais prit toutefois la main de Varig, ou Mike.

« Salut Mike. » Inutile de répondre au reste, c’était pas son genre. « J’peux savoir pourquoi je me le tape alors que je ne suis pas la seule à ne plus avoir de coéquipier ? » Demanda-t-elle aussitôt que leurs mains furent détachées.  

C’était vrai quoi ! A moins que... Varig ait fait la demande d’être son coéquipier ? Cette hypothèse était tellement idiote qu’elle faillit faire éclater de rire l’Eraser. Aucune chance.

« Parce que c’est un ordre agent Stampton. Il vient de passer avec brio nos tests d’aptitudes physiques -dont il a dépassé votre score- et son tempérament calme ne pourra vous faire que du bien. Un coéquipier tout désigné pour vous. »


Nora resta plantée sur le dépassé votre score et elle fusilla du regard Varig. C’était une déclaration de guerre là.

« Combien de temps d’écart ? »

Le soupir de leur supérieur se fit entendre. Elle était tellement prévisible qu’il n’aurait même pas du s’engager dans ce sujet. Mais comme il savait également qu’elle ne changerait pas de discussion avant d’avoir eu la réponse...

« 9s89... Maintenant passons à l’essentiel. Je vous conseil d’aller faire un tour dans l’Entre-Deux, vous lui direz ce qu’il doit savoir dans le fonctionnement de la brigade Anti-Evolve. »

Ce n’était pas énoncé comme un ordre mais c’était tout comme.

« Reçu Major. » Lâcha-t-elle pour pouvoir passer à autre chose.

Elle regarda Varig -Mike, elle allait devoir faire gaffe à ne pas faire de connerie- et vint le rejoindre dans le sas pour qu’ils puissent aller chercher un véhicule et partir en patrouille. Strauss les quitta en jetant un dernier coup d’œil dans leur direction et une fois seuls, elle fronça les sourcils.

« Tu ne pouvais plus te passer de moi ? Voila que tu viens carrément dans ma section ? Et puis, de quel droit tu pètes mon score putain ?! »


Ou comment dire bonjour à un ancien ami avec qui on passait de bons moments paisibles et sans histoires...
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22.12.15 15:34
Après un soupir agacé, Nora prit finalement la main tendue par son nouveau coéquipier. Mais dès qu'elle l'eut lâchée, elle commença à discuter son affectation. Varig remarqua que plutôt qu'une attaque frontale, elle se contentait de sous entendus à la limite de l'insolence. Sans doute sa façon quotidienne de parler avec ses supérieurs.
En réponse, le major Strauss enfonça le clou, sans prendre de gants ou faire preuve de la moindre subtilité. Il en avait le droit; en tant que chef fraichement nommé, il avait même pratiquement l'obligation de faire jouer son autorité s'il voulait se faire respecter. Et aussi indisciplinée que soit sa subordonnée, elle ne pouvait pas ignorer un ordre direct.
Malheureusement il commit une erreur en évoquant le score de sa nouvelle recrue, espérant sans doute clouer le bec de Nora. Aussitôt que le major évoqua le sujet, elle braqua ses yeux sur Varig, et si ses pupilles avaient été des armes, il aurait été immédiatement transformé en passoire. Au prix d'un effort surhumain il parvint à garder une expression parfaitement neutre, partagé entre l'amusement et l'embarras, deux choix que l'Eraser n'aurait sûrement pas plus apprécié l'un que l'autre.

Après un discret soupir résigné, l'officier passa le plus vite possible sur la différence de score entre ses subordonnés, avant de donner des ordres brefs, mais clairs. L'ambiance était tendue, et à sa place Varig aurait appliqué exactement la même tactique: en finir le plus vite possible avant de s'en aller.

La réponse de Nora fut aussi laconique que réglementaire, et Strauss put quitter les yeux avec le sentiment du devoir accomplis, laissant les nouveaux coéquipiers entres eux. Ce qu'il ignorait, c'est qu'ils avaient des comptes à régler... Et intérieurement, l'agent ne put s'empêcher de sentir poindre un peu de déception en voyant les doubles portes du sas se refermer derrière la silhouette de l'officier.

-Tu ne pouvais plus te passer de moi ? attaqua la jeune femme avec sa véhémence habituelle. Voila que tu viens carrément dans ma section ? Et puis, de quel droit tu pètes mon score putain ?!

Sans répondre, Varig s'adossa à un des casiers et posa le pied sur le battant de métal. Il ne portait plus ses lentilles de contact marron depuis qu'il n'était plus recherché, et ses yeux avaient repris leur couleur naturelle bleu glacé. Sans se défiler, il planta son regard dans celui de l'Eraser, laissant transparaitre une colère froide.

-Merci de demander Nora, je vais bien, surtout si on considère que je me suis remis d'un virus mortel seulement le mois dernier. Ah et si l'on oublie la puce tueuse que Sofia m'a implantée bien sûr, ainsi que ma nouvelle coéquipière enragée qui semble manquer de café ou de sommeil. Plus probablement les deux.

Contrairement au ton ironique et amusé qu'il utilisait le plus souvent pour lâcher ce genre de répliques, sa voix semblait glaciale.
Au bout de quelques secondes il détourna le regard.

-Il y a un émetteur sur la puce, lâcha-t-il finalement. Sofia et ses hommes entendent tout ce que je dis. C'est pour ça que j'ai fait en sorte qu'on se retrouve sous terre. Les communications passent mal en profondeur. Nous somme seuls.

L'information venait de Sofia et était donc douteuse par nature. Mais c'était un risque calculé; grâce à la salle de simulation, il avait eu un bon prétexte pour se débarrasser de tout vêtement qui pourrait être équipé d'un micro. Si sa supérieure lui reprochait la teneur de cette conversation, c'est qu'elle avait mentit. Un avantage qu'elle ne sacrifierait sûrement pas...

-À la fin de notre mission, reprit-il, mes supérieurs ont voulu récupérer Corbyn. Après ce qu'on a vu dans notre enquête, c'était hors de question de laisser qui que ce soit mettre la main sur ce malade et ses recherches. Je l'ai tué.

Il avait fait cet aveu sans hésiter, sans la moindre émotion.
L'agent regardait droit devant lui, parlait d'une voix calme, régulière sans s'arrêter.

-J'ai trahis et ils m'ont révélé l'existence de la puce. Ils me tiennent avec ça maintenant, pour que j'obéisse à leurs ordres sous peine de mort... J'ai infiltré la milice pour eux, mais j'ignore à quelle fin. En revanche je ne crois pas qu'ils avaient prévu mon affectation ici, ni que je me retrouverais avec toi. Je suppose qu'ils n'ont accepté ça que parce que ta hiérarchie ignore encore que tu es une Evolve. Ils ont un moyen de pression sur la seule personne qui pourrait m'aider, et ils n'hésiteront pas à s'en servir.

Varig releva la tête et quitta le mur pour se rapprocher de sa coéquipière. Il s'arrêta à un mètre d'elle, ses yeux plantés dans les siens.

-Inutile de te le cacher, je suis mal. En fait j'ai l'impression d'être enfermé dans une pièce dont les murs se rapprochent, et tôt ou tard je me ferais broyer. Mais je peux encore retourner la situation. Tu es une spécialiste des Evolves illégaux. Si on tente de retirer ma puce, j'aurais aussitôt Sofia et toute la milice à mes trousses. Alors comment puis-je tromper leur surveillance? Si je ne peux pas préparer quoi que ce soit sans qu'ils m'espionnent, toute résistance de ma part sera vouée à l'échec.

Au bout de sa tirade, il se tint immobile. Son expression ne variait plus, figée dans un masque difficile à déchiffrer.
Nora était la seule à pouvoir l'aider. Mais le pouvait-elle seulement? Et comment allait-elle réagir à toutes ces révélations?
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22.12.15 17:16

-Merci de demander Nora, je vais bien, surtout si on considère que je me suis remis d'un virus mortel seulement le mois dernier. Ah et si l'on oublie la puce tueuse que Sofia m'a implantée bien sûr, ainsi que ma nouvelle coéquipière enragée qui semble manquer de café ou de sommeil. Plus probablement les deux.

Alors là, Nora en resta sur le cul, littéralement. Qu’est-ce qui lui prenait de lui déballer toute sa vie, d’un coup, comme ça ? Parce que c’était pas comme si elle s’y intéressait -ou avait le temps de le faire- et elle n’avait rien demandé à savoir. Elle tria cependant les informations qu’il lui fournit -mettant de côté ce qui la concernait- pour ne garder que ce qui lui semblait important : la puce tueuse. Ca devait être assez chouette de bosser pour ces patrons, un pas de travers et ils transformaient la cervelle de leurs subordonnés en bouillit ? Pour un peu, elle pourrait se montrer plus cool avec Strauss à l’avenir. Enfin, dans un monde fait de licorne rose... Alors qu’elle allait vaguement répliquer quelque chose, son interlocuteur reprit la parole, lui clouant le bec avant qu’elle ne puisse l’ouvrir. La suite des révélations lui fit serrer les dents. Carrément ? Ils ne lésinaient pas sur les moyens pour surveiller leur personnel.

« Mais qu’est-ce que tu as fait pour avoir ce traitement de faveur ? Ou c’est le cadeau de bienvenu de tes boss ? »


Q
uoi ? Elle ne pouvait pas non plus la fermer indéfiniment. Montrer de la pitié pour ce qu’il lui arrivait ? Elle aurait peut-être pu mais pas sans connaitre toute l’histoire. Et même avec, elle n’était pas du genre à avoir ce type de sentiment. Et pour répondre à sa question, Varig reprit la parole. L’Eraser fut d’abord étonnée d’entendre reparler de ce connard de scientifique mais la suite fut tout autant -voir plus- surprenant. Il avait buté cet enfoiré ? Elle ne pu cacher sa surprise, surtout en se souvenant de ce qu’il lui avait dit ce jour là, dans cette chambre blanche et stérile : Corbyn s’était suicidé. Et si elle ne l’admettrait jamais, Nora ne pouvait pas faire taire ce sentiment de satisfaction à cette nouvelle. Bien sûr, elle aurait aimé le tuer elle-même après ce qu’il lui avait fait, mais savoir que Varig s’en était chargé pour éviter qu’il ne reste en vie et continue probablement ses recherches pour le compte d’autres individus, lui allait carrément. Pour un peu, elle aurait lâché un merci, si elle ne s’était pas reprise à temps. Il ne l’avait pas fait pour elle mais pour ce qu’avait commit Corbyn, ce n’était pas la même chose.

Du coup, elle garda encore le silence. C’était probablement un exploit de ne pas l’entendre répliquer mais avec ce qui franchissait les lèvres de son nouveau -et ancien- partenaire, elle n’aurait rien de très constructif à dire. Alors le mutisme était de mise. La fin de sa nouvelle réplique la fit légèrement se tendre, involontairement évidement, mais elle n’appréciait pas entendre que des inconnus -dont la puissance n’était pas à douter- pouvaient foutre en l’air sa vie. Parce qu’il n’y avait pas trente-six moyens de pression sur elle, surtout si l’autre conne de Sofia l’avait cerné aussi bien qu’elle le redoutait. Et puis, elle n’aimait pas non plus entendre dire qu’elle était une Evolve. Ouais, c’était bien le cas mais la pilule avait encore du mal à passer, pas la peine de lui rappeler. Elle faisait assez de cauchemars avec ça. Et qu’est-ce qu’elle disait ? Elle le revoyait et la merde lui tombait sur la gueule. Bon, même si elle était déjà plus ou moins là. Mais maintenant que Varig était nommé comme son coéquipier -pour une durée indéterminée en plus !- on risquait de les surveiller encore plus. La belle vie quoi. Elle faillit se mettre à l’insulter, de mauvaise foi, simplement parce que c’était la chose qu’elle faisait le mieux quand une situation lui échappait ; sauf qu’il ne lui en laissa pas l’opportunité et se tourna vers elle. Nora ne bougea pas d’un pouce, c’était peut-être des conneries mais elle pensait qu’il ne lui ferait rien, encore moins avec ce qu’il était en train de lui dire. Mais qu’est-ce qu’il allait encore lui annoncer pour se montrer aussi sérieux dans ses gestes ? Non pas que son expression faciale ait changé au cours de la conversation mais ce n’était pas dans ses habitudes -pour ce qu’elle en savait- d’agir ainsi.

Putain de bordel de merde... Voila toute la pensée poétique qui traversa l’esprit de Nora quand il lui donna le fond de la sienne. Le moins que l’on puisse dire, c’était que cette affectation tombait à pic. Si elle était la seule personne en qui il avait confiance -quoi qu’elle avait encore des réserves là dessus-, quoi de mieux que devenir son coéquipier ? Soudain mal à l’aise avec cette proximité -alors qu’un bon mètre les séparait- Nora se recula et se mit à faire les cents pas.

« J’le savais. A chaque fois que j'te vois, les emmerdes sont pas loin. »
Commença-t-elle tout en essayant de mettre de l’ordre dans ses pensées.

Ce qui, dans le fond, n’était pas si facile que ça. Elle fit plusieurs fois le trajet entre les parois du sas, dans le sens de la largeur -ce qui ne faisait pas grand chose, en fin de compte- avant de se planter devant lui.

« Déjà, tu n’évoques plus le fait que je suis une Evolve, ok ? Sinon je te cogne. »


Elle commençait par le moins important d’abord, histoire que les choses soient claires entre eux.  

« Ensuite, comment tu peux être certain qu’ils n’entendent pas ce que tu dis ? Putain, tu prends un risque rien qu’à me dire ça, tu fais chier. Sans parler du fait que tu leur donne raison. »


Si elle s’inquiétait pour lui ? Puis quoi encore ? Il n’était même pas un vrai milicien... Mais elle avait frôlé la mort plus souvent en sa compagnie qu’avec aucun autre de ses collègues. Ca donnait à réfléchir... L’Eraser se massa légèrement la tempe droite, comme pour chasser le début de migraine qui allait se ramener à réfléchir à sa question. Comment tromper la surveillance de ses boss ?

« Y a p’tre un moyen... »
Murmura-t-elle, plus pour elle-même que pour lui, le regard dans le vide. « J’ai entendu parler d’un Evolve qui affecte tout ce qui touche à la technologie. Il désactiverait tout circuit dans un rayon de quelques mètres. Rien de précis, juste des rumeurs puisqu’il n’est ni fiché ni pucé. » Avant qu’il ne lui fasse la remarque, elle enchaina. « Pour éviter qu’ils pensent que c’est ton but, il va nous falloir un ordre de mission, que je pourrais me procurer. Si on arrive à le choper, ça pourra te laisser quelques heures pour trouver un moyen de ... te barrer. »

Quoi que même dans le meilleur des cas, s’il retirait sa puce, ils lanceraient des chiens à sa poursuite. Nora soupira devant sa propre idée qui devenait de plus en plus idiote à ses yeux et s’adossa contre un mur du sas pour continuer à réfléchir, écoutant vaguement s’il avait quelque chose à dire.

« Sinon. Il nous faut un scientifique et trouver un moyen de brouiller certaines options de ta puce, sans qu’ils ne s’en aperçoivent mais là, c’est carrément pas mon domaine. »


Elle disait ce qui lui passait par la tête, les premières idées qui lui venaient avec si peu de temps pour y réfléchir. Et même elle, elle devait reconnaitre que ce n’était pas très flamboyant. Enfin, qu’il ne se plaigne pas, parce que ça voulait dire qu’elle acceptait effectivement de l’aider. Au prix de foutre sa vie et sa carrière en l’air.

« Hésites pas dans les commentaires. »
Maugréa-t-elle pour lui indiquer qu’elle avait plus ou moins terminé, pour le moment. Sauf qu’elle ajouta finalement et rapidement.

« Et tu comptes faire quoi, une fois débarrassé de cette surveillance ? »


Question débile ? Et alors ? Elle cumulait les heures supp depuis quelques semaines déjà... Ouais, c’était pour se trouver une excuse.
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22.12.15 22:19
Nora sembla déstabilisée par ce qu'elle venait d'apprendre, ce qui n'avait rien d'étonnant. Tout allait se jouer sur le résultat de son débat intérieur...
Rompant le contact visuel, elle recula de quelques pas et se mit à marcher de long en large, nerveuse.

-J’le savais, lâcha-t-elle avec fatalisme. À chaque fois que j'te vois, les emmerdes sont pas loin.

Varig aurait put répliquer qu'elle s'arrangeait très bien toute seule pour trouver les ennuis, mais il aurait été de mauvaise foi. Depuis qu'il l'avait recrutée dans l'affaire Greene, la situation de la jeune femme était passée de "parfois limite" à "sur le point de devenir vraiment merdique". Aussi attendit-il sagement la suite.

-Déjà, tu n’évoques plus le fait que je suis une Evolve, ok ? Sinon je te cogne.

Le ton était à la limite du grognement animal, bien plus menaçant que le contenu de la phrase.

-Reçu, répondit-il simplement.
-Ensuite, reprit la jeune femme, comment tu peux être certain qu’ils n’entendent pas ce que tu dis ? Putain, tu prends un risque rien qu’à me dire ça, tu fais chier. Sans parler du fait que tu leur donne raison.

Sa remarque était pertinente, mais il avait prévu cette contradiction.

-On m'a scanné à l'entrée des quartiers de l'unité spéciale, et je pense qu'ils auraient repéré le signal s'il était anormalement puissant pour un communicateur implanté. Ce matériel n'est pas fait pour émettre en sous sol. Mais en effet je prends un risque. Et puis je crois qu'ils ont trop investit sur moi pour m'éliminer maintenant, même s'ils découvrent cette conversation. Bien sûr je ne sais pas pourquoi ils tiennent tant à moi, ce n'est qu'une déduction vu les moyens mis en œuvre. Si je me trompe... Et bien je n'aurais sûrement pas le temps de le regretter.

Son plan était bancal en plusieurs points, et il en avait bien conscience. Mais quand on s'attaquait à la CIA, il fallait forcément laisser une part des choses à l'imprévu et à la chance. Ce n'était qu'en sortant des logiques bien huilées des manuels que l'ont pouvait espérer tromper l'Agence.
Cette explication sembla satisfaire Nora, et elle se plongea dans une intense réflexion. Tandis qu'elle se concentrait, Varig retourna s'adosser à un casier.
Étrangement, malgré les risques, il ne doutait pas qu'elle allait l'aider. Peut être parce qu'elle n'avait pas hésité à tout risquer pour Marie Greene. Ou à cause des quelques heures extrêmes qu'ils avaient vécu. En tout cas son instinct le poussait à faire confiance à l'Eraser, alors qu'elle aurait put tenter d'utiliser ce qu'elle savait et le vendre à Sofia ou à ses supérieurs. Un risque calculé... Ou une marque de faiblesse?
L'agent repoussa cette idée. Sans allié il n'avait aucune chance, et Nora était la plus sûre dont il dispose. C'était un choix tactique et murement calculé. Si sa logique et son instinct s'accordaient, tant mieux.

-Y a p’tre un moyen... lâcha-t-elle soudain à voix basse. J’ai entendu parler d’un Evolve qui affecte tout ce qui touche à la technologie. Il désactiverait tout circuit dans un rayon de quelques mètres. Rien de précis, juste des rumeurs puisqu’il n’est ni fiché ni pucé. Pour éviter qu’ils pensent que c’est ton but, il va nous falloir un ordre de mission, que je pourrais me procurer. Si on arrive à le choper, ça pourra te laisser quelques heures pour trouver un moyen de ... te barrer.

Varig réfléchit. En l'état l'idée présentait plusieurs failles, mais elle avait le mérite d'exister et de proposer un moyen sûr et non invasif de détruire l'épée de Damoclès au dessus de sa tête.

-Ça ne sera pas facile de faire ça discrètement, mais avec un peu de préparation, ça pourrait être un sacré atout qui prendrait de court Sofia... admit-il.

Mais l'Eraser ne semblait pas satisfaite. Après quelques instants, elle reprit:

-Sinon. Il nous faut un scientifique et trouver un moyen de brouiller certaines options de ta puce, sans qu’ils ne s’en aperçoivent mais là, c’est carrément pas mon domaine.

Varig hocha la tête distraitement. Il y avait déjà pensé, et connaissait même l'homme idéal, un scientifique surnommé June qui extrayait les puces d'Evolves pour le compte d'un groupuscule clandestin.
Se méprenant peut-être sur les raisons de son silence, elle lança d'un ton boudeur:

-Hésites pas dans les commentaires.

L'agent s'étira avant de répondre:

-C'est la meilleure solution, mais c'est aussi la plus prévisible...

Tout en achevant de détendre ses muscles, il jeta un regard en coin à l'Eraser. Nora semblait décidée à l'aider. La moindre des choses était de la remercier... Mais avant qu'il ne le fasse, elle reprit soudain la parole.

-Et tu comptes faire quoi, une fois débarrassé de cette surveillance ? demanda-t-elle.

La question n'aurait pas dut le surprendre. Pourtant, il se trouva prit de court. Durant de longues secondes, il ne dit rien, incapable d'exprimer vraiment ce qu'il ressentait.

-Je ne sais pas encore, avoua-t-il enfin. En fait je ne sais même pas si je veux fuir, refuser leurs ordres. C'est compliqué. Sofia m'a dit...

Il s'arrêta, cherchant ses mots. Peut être avait-il tant de mal à s'exprimer parce que les choses n'étaient pas claires, même pour lui. Cela le troublait profondément. Avec le cabinet noir, il avait une certaine stabilité morale, qu'il avait perdue en même temps que son père adoptif et tout ceux qui l'entouraient habituellement.
Bien qu'il repousse tout sentiment de perte pour s'adapter au présent, il ne pouvait pas effacer ce qu'il avait perdu.

-Elle a dit que je sauverais des vies. Que ma mission était importante, et vu les moyens engagés, je la crois volontiers sur ce point. Si je déserte, si je fuis pour sauver ma peau, combien mourront par ma faute? Est-ce que ma survie à ce prix aurait le moindre sens? Mais je ne lui fait pas confiance. Son organisation est loin d'avoir toujours défendue des causes.justes, et aucun d'eux n'hésitera à broyer ta vie ou ce qui reste de la mienne, avec la même efficacité qu'ils ont montré pour aider Marie Greene, s'ils estiment que c'est nécessaire. Corbyn aurait put les amener à faire le bien, ou le mal. À torturer des prisonniers ou à guérir des malades. On ne le saura jamais. En fait je ne suis pas sûr d'être fondamentalement très différent. J'ai fait des erreurs, et causé pas mal de dommages moi même, en tenant le même raisonnement... Du mal nécessaire.

Un éclat lointain passa dans ses yeux bleus, comme une rêverie, ou un souvenir.
Pourtant cela ne dura qu'un instant. Varig secoua doucement la tête avant de sourire à sa coéquipière. Un sourire vaguement amusé.

-Désolé. Tu n'as sûrement pas envie de m'entendre étaler mes états d'âme. En tout cas, merci pour tout. Je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait, mais c'est bon de savoir qu'on peut compter sur quelqu'un... Même quand il a un aussi sale caractère que toi.

Il se rapprocha à nouveau et tendit la main à la jeune femme, plus sérieux.

-Et ça vaut ce que ça vaut, mais si tu as besoin de moi, je serais là pour te couvrir. Toujours.

Puis il recula, et se dirigea vers son casier. Il commença par retirer le gilet pare-balle qu'il posa derrière lui.

-Allez, on a un boulot à faire. Patrouille dans l'entre-deux, ce sera presque comme au bon vieux temps non? lâcha-t-il en ouvrant le compartiment contenant ses affaires.

Manifestement, il était décidé à passer à autre chose.
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23.12.15 2:44

Le fait qu’il ne contre dise pas ses deux idées, pire, qu’il admette qu’elles pourraient leur servir plus ou moins, fut étrange aux yeux de Nora. Elle s’était plutôt attendue à ce qu’il les critique, mettant en avant les nombreuses failles de ce qu’elle venait de lui sortir. Mais non, ça lui semblait plausible dans la mesure où ils se prépareraient. Varig était-il aussi désespéré que ça pour ne pas être aussi opérationnel qu’à leur seconde rencontre ? Ca l’étonnait beaucoup. Ou plutôt, elle redoutait que ce soit le cas. Parce qu’il n’avait tout simplement pas le droit de flancher, c’était comme ça. Elle sorti rapidement de ses pensées pour ne pas s’y prendre trop mais elle se mit à réfléchir à un scientifique qui pourrait faire l’affaire. Branche IT... Ok. Elle n’avait aucun nom qui lui venait à l’esprit. Mais avec la réponse de son coéquipier, il devait certainement en avoir un, lui ? Probablement, s’il y avait déjà pensé.

Mais la conversation s’orienta sur un autre sujet, peut-être momentanément plus important. Encore une fois, la réponse qui suivit la perturba. Elle n’avait pas l’habitude de le voir hésiter, hésitant. Ok, elle n’avait pas passé des masses de temps en sa compagnie mais à aucun moment il n’avait montré ce genre de faiblesse face à elle. Même pas alors qu’elle était en train de le torturer ! Alors qu’est-ce qu’il lui faisait là ? Mais elle ne dit rien et se contenta d’écouter ce qu’il répondait. Au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, Nora était de plus en plus choquée, même si elle prenait sur elle pour ne rien laisser paraitre. Elle ne s’était pas attendue à l’entendre déballer ses doutes et ses craintes. Il n’était même pas censé lui faire un coup pareil merde ! Le cliché des hommes qui gardaient tout pour eux, devait leur coller à la peau ! Depuis quand ils se partageaient ce genre d’infos d’abord ? Depuis qu’ils avaient risqué leur vie ensemble ? Ou depuis quelques minutes, où elle avait accepté de l’aider ? L’Eraser jura mentalement devant la tournure de la situation. Encore plus en se rendant compte qu’il lui faisait assez confiance pour se confier ainsi. Elle ne pouvait pas tomber plus bas... Dans quoi s’était-elle engagée sans même se poser plus de question ? Comme si c’était à la limite du naturel ? Elle lui en foutrait des partenaires ! Pourquoi réagissait-elle comme ça ? D’un seul coup ? Tout simplement parce qu’elle ne voulait pas de cette responsabilité. Non pas parce qu’elle avait peur pour sa vie -elle ne ferait pas ce métier sinon- mais bien parce qu’elle n’avait aucune envie d’avoir celle de Varig en partie entre ses mains. La confiance c’était cool mais pas trop quand même ! Elle détestait déjà l’idée de voir leur plan -pas encore mis en place- foiré parce qu’elle aurait pu merder quelque part. Pourtant, elle savait aussi qu’elle ne reculerait pas et ne reviendrait pas sur sa décision. Dans le pire des cas, ils crèveraient tous deux pour avoir merdé. Et dire qu’elle ne relevait même pas l’information comme quoi il avait du faire des trucs pas très net dans son passé... Enfin, Nora n’était pas totalement stupide. Elle savait qu’il était bon dans ce qu’il faisait et quelque soit ses supérieurs, quand une personne était aussi douée que lui, elle était forcément envoyée sur des missions dites pointilleuses. Elle nota tout de même qu’il ne lâchait pas d’indice sur les personnes qui le contrôlaient, à part le nom de Sofia qu’elle connaissait déjà. Même s’il ne leur faisait pas confiance, il restait néanmoins quelque peu loyal envers eux. Pourquoi ? Pourquoi lui confier certaines informations mais pas la totalité ? La jeune femme ne pouvait s’empêcher de se poser ces questions.

« Du mal nécessaire. »

Nora le coupa avant qu’il ne reprenne la parole. Simplement pour éclaircir certaines choses.

« Je ne veux pas savoir ce que tu as pu faire par le passé. Et même si tu me dis que tu as descendu des gens pour en protéger d’autres, j’te répondrais simplement qu’on est dans le même bateau. »


Parce que les Evolves qu’elle avait tué -sous le coup de la colère, de la peur, ou de l’impossibilité de faire autrement- ils existaient.

« Si tu restes sous leur ordre, qui sait ce qu’ils te feront faire ? Qu’est-ce qui te garanti que tous ces moyens mis à disposition ne sont pas là pour justement te faire croire que ta présence est nécessaire ? Cette garce a l’air de cerner les gens avec plus ou moins de précision. Si elle a comprit que tu préférais sauver des vies et non les prendre, alors elle peut te sortir tout le baratin qu’elle veut pour t’amener à croire ce qu’elle veut. »

Et qu’est-ce qu’elle en savait de tout ça ? Rien du tout. Elle ne faisait qu’émettre des hypothèses auxquelles Varig avait déjà du penser.

Et voila qu’il s’excusait maintenant ! Le monde ne tournait plus rond. Comme s’il avait besoin de ça. Franchement ? Il l’a prenait pour qui ? Croyait-il qu’elle avait vraiment besoin de ça ?

« Eh ho. Doucement avec mon caractère de merde et remballe moi ces excuses à la con. » Elle fit un vague signe de main pour accompagner ses propos, comme pour chasser ce qui avait été dit. « J’t’aiderai, quelque soit le prix alors inutile d’en faire tout un plat. »

C’était vrai quoi ! Sauf qu’il ne lâcha pas prise et elle vit sa main tendue vers elle. Sérieusement ? Soupirant, Nora la prit tout de même. A croire qu’une poignée de main leur suffisait à conclure les choses. Ce qui était peut-être le cas. Toujours là pour la couvrir ? Ce fut à son tour de sourire, amusée et elle ne perdit pas l’occasion pour lui répondre.

« Attendons de voir si tu vas pas me faire crever une bonne fois avec cette histoire. On verra la suite après. »


S’il y avait du reproche dans sa voix ? Même pas. Une simple plaisanterie de bas étage pour détendre un peu l’atmosphère avec cette histoire qui n’allait pas être de tout repos.

Elle n’ajouta rien et ne chercha pas à continuer sur le sujet de conversation lorsqu’il le détourna, comprenant son intention.

« Ouais, l’temps qu’on tombe pas sur un scientifique à moitié fou ça me va. »


Le silence retomba entre eux, pas vraiment pesant. Mais lorsqu’ils remontèrent dans les étages, en direction du garage pour aller chercher une voiture, Nora reprit la parole. Si Sofia et compagnie les écoutaient vraiment, alors un silence pourrait être prit comme la clôture d’une conversation sensible.

« T’as raison. J’manque de caféine, alors on va s’arrêter dans le premier café en sortant de la caserne. Pour le boire le temps du trajet. »

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23.12.15 9:27
Varig s'attendait à des protestations à l'évocation du "bon vieux temps", ce dernier consistant essentiellement à se faire tirer dessus, se faire malmener et à risquer la mort. Pourtant elle se contenta de lâcher:

-Ouais, l’temps qu’on tombe pas sur un scientifique à moitié fou ça me va.

L'agent grimaça légèrement, mais il ne contredit pas sa coéquipière, tout à fait d'accord avec elle.

Il se changea rapidement, troquant le haut de sa tenue de combat contre une veste noire légère et un ceinturon équipé de nombreuses poches. La chaleur du mois de juillet rendait impossible le port d'un manteau, et son arme était bien visible, mais ce n'était plus un problème. Il n'avait plus à cacher son pistolet, un des avantages d'avoir été officiellement nommé Eraser.
Ses gants de combats convenaient bien à la mission du jour, et il les conserva, ainsi que son pantalon de treillis et ses bottes militaires.

Une fois préparé, l'agent suivit l'Eraser dans l'ascenseur qui les ramènerait au niveau des garages. La cabine monta rapidement, mais aucun des deux équipiers ne dit rien pendant le trajet. Sans doute que leur conversation précédente pesait encore sur leurs pensées...

Finalement, ce fut Nora qui reprit la parole alors qu'ils arrivaient à destination.

-T’as raison. J’manque de caféine, alors on va s’arrêter dans le premier café en sortant de la caserne. Pour le boire le temps du trajet.

Varig lui jeta un regard en coin, et sourit avec candeur.

-Ce sera donc ma première leçon à connaitre sur la brigade anti-Evolve: "toujours avoir du café". Ou alors c'était "ne jamais battre le score de l'agent Nora Stampton au parcours de combat urbain"?

Les portes de l'ascenseur s’ouvrirent avant que sa coéquipière ne puisse répondre, timing qu'il avait parfaitement calculé avant de lâcher sa plaisanterie. Il sortit le premier de la cabine, juste assez vite pour échapper à d'éventuelles représailles.

Bâtit en sous-sol le garage était regroupé en différentes sections, abritant le gros de la flotte de véhicules considérable à disposition de la milice. Varig avait essentiellement accédé à celle des engins banalisés de la brigade spéciale, discrets et lourdement blindés. Il était donc curieux de voir quel type de voiture ils récupéreraient...

La brigade anti-Evolve disposait elle aussi de modèles discrets, moins équipés que ceux de son ancien service, mais tout de même capables de traverser une fusillade nourrie sans flancher. Nora semblait avoir ses habitudes et elle choisit sans hésiter un engin assez banal mais de bonne qualité, à la carrosserie sombre et aux vitres teintées.

-J'imagine que tu prends le côté conducteur? lâcha-t-il avec un ton vaguement fataliste, sans protester.

Ses expériences de pilotage lui ayant donné des sueurs froides, il ne protestait que pour la forme. Une fois dans le véhicule, l'agent jeta un coup d’œil circulaire à l'habitacle. La partie arrière était séparé par une vitre blindée mobile, pour transporter d'éventuels suspects sans entrer en contact avec eux. Plusieurs gobelets de café vides étaient posés sur l'espace séparant les deux sièges avant, sans doute le reliquat d'une patrouille que l'Eraser n'avait pas eu le temps de jeter. Varig ne fit pas de commentaire, et attendit que Nora programme leur destination. Malgré sa formation accélérée, elle était mille fois plus familière que lui avec l'équipement de la milice.
Se calant plus confortablement sur son siège en prévision du voyage, il réprima un bâillement. Les derniers jours avaient été épuisants, et vu la quantité de gobelets restés dans le véhicule, il n'était pas le seul à avoir eu un emplois du temps difficiles. Quoi qu'il n'était pas certain que Nora boive moins du liquide noir en temps normal... Du peu qu'il avait put en voir, elle était franchement accroc à la caféine.

Le glisseur se mit en marche avec un ronronnement, s'élevant au dessus du sol avant de glisser vers la sortie. Une fois que Nora eu récupéré l'inévitable café qui lui tenait lieu de carburant, Varig se crut autorisé à reprendre la conversation.

-Alors, lança-t-il tandis qu'ils quittaient le parking. Qu'est ce que je dois savoir de la mission? Et sur la brigade?

Il marqua une pause, le temps d'écouter la réponse de sa coéquipière.

-J'imagine que je vais croiser certains de tes collègues, ajouta-t-il après quelques instants de réflexion, l'air ennuyé. Heureusement que je m'étais présenté sous le nom de Mike à ce type du centre sportif, Léon... Tu crois qu'il m'en veux toujours?

Après quelques instants, il ajouta avec détachement:

-C'est vrai que maintenant que j'y pense, il y a un paquet d'Erasers qui pourraient m'en vouloir. Hills ça te dis quelque chose? J'ai dut l’assommer juste après notre arrivée en ville. Enfin je suppose que ma couverture est assez solide pour survivre à ce genre de rencontre...

En réalité il avait déjà étudié ce point avec Sofia, avant même de commencer son infiltration. Toutes les preuves le concernant avaient été subtilement altérées. Les images vidéos transférées dans le fichier d'identification lui ressemblaient vaguement, mais son visage était devenu celui d'un autre. L'avis de recherche à son nom avait aussi été modifié. Pour la milice, il était devenu Mike Wagner, agent de liaison envoyé par le FBI, et personne pourrait prouver le contraire.
Toutefois cela lui donnait un bon sujet de conversation, et l'occasion de voir si Nora lui tenait rigueur d'avoir expédié plusieurs de ses collègues à l’hôpital. Profondément loyale, il estimait que oui.

Alors qu'ils s'engageaient sur la route du centre-ville, Varig reprit soudain la parole.

-Que penses-tu du conseil? Je sais que c'est une époque différente de la mienne, mais en 2013, votre système aurait été considéré comme une dictature. Bien sûr la milice est loin de la Gestapo, ce n'est pas un totalitarisme féroce. Mais même si la démocratie n'est pas parfaite, j'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre qu'on s'en prive totalement, apparemment sans que ça gêne personne.

L'agent avait lu pas mal de choses à ce sujet, mais n'avait jamais cherché à connaitre les opinions politiques de Nora, sans doute plus par manque de temps que par manque d’intérêt. C'était l'occasion d'en apprendre plus...
En outre, la question pouvait rapidement mener au sujet des Evolves, et lui permettait de sonder discrètement la porosité entre les idées de la jeune femme et celle de LPH.
Car même s'il faisait confiance à l'Eraser, il n'était pas certain qu'elle soit innocente dans l'affaire qui le préoccupait. Quand il avait parlé de mal nécessaire et d'actions discutables, elle avait clairement indiqué qu'elle avait tué pour ce qu'elle croyait juste, la protection des autres. Son dossier mentionnait plusieurs morts, à chaque fois en légitime défense, donc ce qu'elle lui avait dit n'avait rien d'un aveu. Même s'il avait du mal à voir Nora en tueuse de sang froid, effaçant soigneusement ses traces, c'était une professionnelle aguerrie qui avait à la fois le mobile et le moyen de commettre ces crimes. Elle avait de bonne raisons de haïr les Evolves et n'hésitait pas à outrepasser les règles quand elles l'entravaient.
Pas étonnant que Hobbes s'intéresse de près à elle.

Peut-être était-elle innocente. Mais s'il découvrait que c'était bien elle la coupable, que ferait-il? Sacrifierait-il son meilleur atout, et celle qu'il avait de plus proche d'une amie? Lui laisserait-on seulement le choix?

Malgré ces sombres pensées, son expression ne varia pas tandis que la conversation suivait son cours.
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23.12.15 11:45

Enfoiré. Il osait remettre le couteau dans la plaie. C’était certain, qu’après la mission, lorsqu’elle aurait du temps libre, elle retournerait au centre pour passer de nouveau le test. Et elle le passerait autant de fois qu’il le faudrait pour obtenir de nouveau le meilleur score. Non mais oh ! C’était même pas un vrai Eraser, qu’est-ce qu’il venait lui voler score ? Mais ce n’était pas de la jalousie. Au fond, elle prenait ça plutôt pour un défis. Alors qu’à tous les coups, c’était même pas l’intention de Varig mais elle voulait quand même jouer à qui avait la plus grosse ... Bref, elle l’insulta quand même -pour la forme- en sortant de l’ascenseur et se dirigea vers la voiture qu’elle prenait le plus clair du temps, quand elle n’était pas déjà en mission. Une habitude à la con.

Elle enregistra une adresse, en prenant tout de même soin de faire une embardée dans une certaine rue : celle où se trouvait le café qui servait même en voiture. Alors évidement, elle passa par là, paya via son bracelet pour reprendre ensuite la route, prenant un café -ou non- pour son coéquipier en fonction de sa réponse. Mais ça ne l’empêcha pas de répondre à sa question en même temps.

« Nous devons aller rendre une petite visite à Nathanael Reck. Un Evolve qui a la capacité de transformer tout ce qu’il touche en eau. En soi, rien de très impressionnant, sauf qu’il peut également le faire avec un corps organique. Et à plusieurs reprises, sa puce n’a plus donné de signal. On ne sait pas s’il a commencé à la trafiquer ou si elle est devenue défectueuse et pour quelle raison. »
Quoi ? Elle avait lu ce dossier dans la matinée et maintenant qu’elle était -enfin- sur le terrain, elle n’allait pas se priver pour s’en charger. Mais elle crut bon d’ajouter. « Essentiellement, Strauss voulait simplement qu’on patrouille, qu’on scanne les environs, les trucs de base. Mais puisque j’ai eu ce dossier en main ce matin, autant s’en occuper. »

Et puis, s’ils apprenaient comment il avait fait pour passer sous silence sa puce, peut-être que ça donnerait une piste pour celle de Varig. C’était également pour ça qu’elle avait opté pour s’en charger mais elle ne laissa rien paraitre qui puisse évoquer ce sujet ou qu’il y ait une autre raison à ce choix.

Elle ne s’attendait pas trop qu’il évoque ce collègue et elle le regarda en coin plusieurs secondes avant de soupirer.

« Tu n’étais même pas encore Eraser et tu étais déjà détesté par tes futurs collègues, mec. T’es encore plus doué que moi pour attirer la sympathie. »
Commença-t-elle comme première réponse avant de mettre les choses aux clairs quant aux autres miliciens. « On est plus ou moins les chiens du pouvoir, on est la loi et on la maintient. Alors évidemment, quand un type se pointe et fou un bordel pareil à lui seul -quoi qu’un peu aidé hein ?- ça ne plait pas. La rancune fait presque partie intégrante du caractère de base d’un Eraser. Alors attends-toi à des représailles. »

La plus part des Erasers -et elle en faisait parti- n’aimait pas des masses qu’on leur tienne tête. Alors évidemment, une venue comme celle de Varig à son arrivée en ville... Il s’était fait des ennemis dès le départ. Quoi qu’avec sa couverture maintenant et le fait qu’il vienne de la brigade spéciale, peut-être que ça atténuerait un peu les choses. Après tout, c’était les meilleurs qui étaient dans cette brigade... Leur égo touché serait légèrement calmé.

Alors qu’elle pensait pouvoir boire son café tranquillement, en regardant par la fenêtre un paysage qu’elle connaissait presque par cœur, voila qu’il reprenait la parole. Pour faire la causette... Décidément, elle venait à se dire qu’elle préférait le Varig de leur mission précédente, celui qui ne l’ouvrait pas trop. Peut-être qu’elle devait juste se faire à l’idée qu’il se montrait plus courtois compte tenu des circonstances.

« Tain mais t’es une vraie piplette en fait. »
Ouais, elle devait quand même lui notifier que ça la surprenait. « Le Conseil... Tu choisis bien tes sujets en plus. Mais j’fais partie de la milice, ça devrait déjà te donner une réponse non ? » Ses phrases étaient entrecoupées de quelques rapides gorgées de café. « Je comprends ton point de vue et ta critique mais on ne peut pas se permettre de trop tergiverser sur qui doit être au pouvoir avec la menace Evolve sur les bras. Soyons clairs, je suis les ordres lorsqu’ils me paraissent censés et permettent de garder les citoyens en sécurité. Si certaines choses doivent être faites pour ça, alors ok, ce sera fait... » Elle fit la moue en voyant que son gobelet était vide mais reprit. « Je suis une Evolve et je dois vivre avec... Mais ça ne m’empêche pas de voir les autres comme des menaces. J’ai vécu trop longtemps en les haïssant pour changer radicalement ou avoir de la compassion, simplement parce que j’ai découvert que j’en étais une toutes ces années. Le Conseil maintient l’ordre et évite qu’on se retrouve avec d’autres Red Week sur les bras. Ca me va parfaitement. »

Evidement, seul un petit cercle savait qu’elle était une Evolve fraichement découverte et Nora ne s’était pas encore arrêtée sur la réaction qu’elle pourrait avoir lorsqu’on voudrait lui foutre une puce sous la peau. Elle n’était déjà pas très bonne avec la discipline alors là... Etre suivit à la trace... En fait, elle avait toujours écarté ce sujet de ses pensées, pour ne pas avoir à y songer. Parce qu’elle savait qu’elle ne serait pas raisonnable.

« Mais... Je doute accepter d’être pucée... Le jour où ça se saura pour moi. Ca foutra en l’air ma vie et pas mal de mes convictions. Il se peut même que je devienne ce que j’ai toujours détesté et chassé... »


Elle avait annoncé ce fait en regardant par la fenêtre pour ne pas avoir à croiser le regard de son interlocuteur. Elle détestait l’idée de s’être livrée ainsi, mais il était surement le seul à qui elle pouvait dire ce genre de chose. Parce qu’il ne la trahirait probablement pas... Le doute qui subsistait néanmoins la fit soupirer et elle lâcha.

« Il me faut un autre café avant d’arriver dans l’Entre-Deux. »

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eraser
Varig Cross

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Varig Cross
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23.12.15 16:55
Pendant quelques secondes, la jeune femme ne dit rien.

-Tain mais t’es une vraie piplette en fait, lâcha-t-elle en guise de réponse.

Varig crut qu'elle allait purement et simplement ignorer sa question, mais elle ajouta presque aussitôt:

-Le Conseil... Tu choisis bien tes sujets en plus. Mais j’fais partie de la milice, ça devrait déjà te donner une réponse non ? Je comprends ton point de vue et ta critique mais on ne peut pas se permettre de trop tergiverser sur qui doit être au pouvoir avec la menace Evolve sur les bras. Soyons clairs, je suis les ordres lorsqu’ils me paraissent censés et permettent de garder les citoyens en sécurité. Si certaines choses doivent être faites pour ça, alors ok, ce sera fait...

L'instant que redoutait Nora arriva: à force de boire régulièrement une gorgée de café, le gobelet tomba à sec. Dépitée par ce revers programmé, elle continua pourtant.

-Je suis une Evolve et je dois vivre avec... Mais ça ne m’empêche pas de voir les autres comme des menaces. J’ai vécu trop longtemps en les haïssant pour changer radicalement ou avoir de la compassion, simplement parce que j’ai découvert que j’en étais une toutes ces années. Le Conseil maintient l’ordre et évite qu’on se retrouve avec d’autres Red Week sur les bras. Ça me va parfaitement.

Varig la laissait parler sans l'interrompre. Manifestement, elle croyait ce qu'elle disait: la menace des Evolves justifiait tout. Cela correspondait encore une fois aux idées de LPH, sauf sur un point... Nora semblait loyale au Conseil alors que les membres de la Ligue méprisaient généralement les politiciens, des incapables selon eux, alors que Nora voyait en eux un rempart contre le chaos.
Dans un débat, peut-être aurait-il tenté d'exprimer ce qu'il en pensait: les porteur de dons étaient un épouvantail bien pratique pour distraire les gens et les empêcher de se plaindre d'autre chose, depuis le manque de démocratie jusqu'à l'insalubrité généralisée de l'entre-deux. Ils ne seraient pas les premiers à endosser ce rôle peu enviable... Pourtant au lieu de ça, il garda le silence, attendant la suite. Car il percevait une faille dans le discours de Nora, un doute qu'elle semblait hésiter à exprimer à haute voix.

-Mais... Je doute accepter d’être pucée... Le jour où ça se saura pour moi ça foutra en l’air ma vie et pas mal de mes convictions. Il se peut même que je devienne ce que j’ai toujours détesté et chassé... lâcha-t-elle en évitant de le regarder, les yeux braqués par la fenêtre.

Manifestement c'était un aveux qui lui pesait, mais d'une très grande honnêteté. Peut être une façon de lui montrer qu'elle lui faisait autant confiance que lui à elle...
Et puis c'était un aveux qu'elle ne pouvait sans doute pas faire à ses collègues et amis, quoi que son dossier sous entende que c'était une seule et même chose. Peut être se serait-elle confiée à Marie Greene, mais cette dernière était maintenant loin de Madison...

-On ne va pas laisser ça se produire, camarade. Tu peux compter sur moi.

Il n'ajouta rien de plus. C'était inutile, et au fond plus vrai que de grandes promesses.
Fidèle à elle même, Nora ne lui dit pas merci, pas plus qu'elle ne chercha à poursuivre sur le sujet. Elle se contenta de soupirer, avant de lâcher, comme pour clore la discutions.

-Il me faut un autre café avant d’arriver dans l’Entre-Deux.

Varig tenait à la vie, pourtant il se risqua à la contredire. Il tapota l'écran, où une lueur rouge venait de se mettre à clignoter.

-Ça va devoir attendre. La puce de Nathanael Reck vient de disparaitre du radar...

Bien que son arme soit parfaitement opérationnelle, il tira le pistolet de son étui, et en vérifia la charge dans un claquement de culasse, suivit d'un vrombissement puissant.

-On peut être à sa dernière position connue en six minutes d'après l'ordinateur... En manuel je suis sûr que tu peux le faire en trois minutes. Prête pour une petite course?

Il rengaina son arme laser, avant d'activer ses lunettes de réalité augmenté, relayant l'affichage tête haute mis au point par la milice. Ses jours d'exercices allaient enfin porter leurs fruits. Le calme n'aurait pas duré.

-À force, lâcha-t-il, pensif, Je me demande si tu n'as pas raison... On doit attirer les emmerdes.
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Anonymous
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27.12.15 12:25

-Ça va devoir attendre. La puce de Nathanael Reck vient de disparaitre du radar...

N
ora jura mais porta son regard sur l’écran qu’était en train de toucher son partenaire. Et en effet, leur suspect du jour venait de se volatiliser du radar. Plus aucun moyen de connaitre sa position autre que lui tomber sur la tronche. Il ne lui fallut que quelques secondes supplémentaires pour chasser toutes pensées parasites de son esprit. Il lui fallait être opérationnelle alors elle fit taire ses doutes. Parce que Varig pouvait bien dire ce qu’il voulait, elle l’en remercierait presque de tenter ce genre de réponse, un jour ou l’autre, elle finirait pucée ou hors-la-loi. Dans un cas comme dans l’autre, l’Eraser aurait des difficultés à l’accepter. Et à défaut de l’accepter, elle gérerait la situation... Elle espérait simplement que son coéquipier du moment ne soit responsable en rien ou elle finirait par le descendre pour le fait de lui porter la poisse...

La suite la fit légèrement sourire. Il lui proposait de prendre les commandes manuelles ? S’il avait su comment elle conduisait sans le pilote automatique, quand la situation l’exigeait, il aurait surement été comme tous les autres : il aurait faire sa gueule.

La jeune femme pianota sur plusieurs boutons avant de retirer le pilote automatique, plaça ses mains sur le volant et accéléra aussitôt. Elle connaissait assez bien Madison pour ne pas avoir besoin de jeter de coup d’œil au GPS à son côté. Elle pouvait se concentrer uniquement sur la route, les virages à prendre sans ralentir plus que de mesure, les véhicules à éviter lorsque ces derniers ne se déplaçaient pas assez vite sur le côté pour les laisser passer. L’Eraser était toute concentrée mais l’ombre d’un sourire se dessina sur ses lèvres en n’entendant pas l’homme à ses côtés lui demander de ralentir. Après tout, c’était lui qui lui avait lancé ce défis, il ne pouvait pas se plaindre !

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