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And I scream from the top of my lungs « What's going on? » [Judy]
Anonymous
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28.06.15 16:18
Quoiqu'Elena avait pu en pensé, Varig aurait été un allié de choix. Et si se retrouver dans cette ville étrange à ses côté avait d'abord semblé peu confortable à la petite, l'homme s'était avéré bien plus utile qu'elle pour les sortir de situations difficiles. Au fil de leur fuite, il était apparu de plus en plus nettement à Elena qu'il ne fallait pas se séparer de lui si elle voulait s'en tirer au mieux.  Alors, il avait fallu jouer franc jeu. Lui révéler ce qu'elle avait découvert sur Madison et ses mystères, ou du moins ce qu'elle pouvait se permettre de lui révéler.
Sans surprise, le fait qu'elle ait développé un don particulier n'en faisait pas parti. Il lui fallait préserver ce secret le plus longtemps possible.

Dès l'instant où Varig avait avancé la possibilité qu'ils soient séparés, Elena avait eut un mauvais pressentiment. Et comme bien souvent, son instinct ne l'avait pas trompé. Alors que leur course pour s'éloigner du centre semblait toute tracée, le destin décida de compliquer encore les choses. Tout s'était alors enchaîné très vite.
On avait d'abord annoncé la venue d'une milice qui allaient procéder à un contrôle d'identité. Deux idées, associées ainsi dans une phrase, qui n'annonçaient rien de bon. D'autant moins lorsque son partenaire avait décidé d'aller faire face au danger en la laissant derrière lui. « Si je ne reviens pas à temps, monte dans le premier métro. ». Sur le papier, ça ne lui avait pas semblé si compliqué. Mais c'était sans compter sur sa petite taille qui ralentissait considérablement sa course, la foule trop dense l'empêchant de bien voir vers où elle devait se diriger. Quand elle avait enfin atteint la porte du métro, alors même que le bout de son pied allait rencontrer le sol de la rame, on l'avait violemment tiré vers l'arrière.
Il avait été inutile pour lui de se présenter ; le grand gaillard qui l'avait attrapé avait la tête de l'emploi. Il avait chuchoter à son oreillette, suffisamment bas pour qu'Elena ne puisse suivre. «Ancienne», c'était tout ce qu'elle avait saisi de la conversation. Elle eut beau se justifier autant qu'elle le voulait, rien n'y fit. On l'emmena sans la ménager vers un camion, à l'extérieur de la station, avec deux autres personnes. Le trajet avait été long, mais personne n'avait oser lever la tête pour ne serait-ce qu'échanger un regard. À l'arrivée, elle avait été séparée des autres et Elena ne les avaient plus revu depuis.


On la balada à travers des couloirs sans fin et des salles obscurs qui ne lui inspiraient rien de bon pendant plusieurs heures. On la tenait fermement par le bras, ses membres frêles manquant presque se briser sous la force du militaire. Il la menait comme un animal en laisse.
Parfois, le garde qui la retenait s'arrêtait quelques minutes pour échanger avec des hommes en blouse blanches ou en tenues de militaires, mais Elena avait abandonné l'idée de comprendre leurs conversations depuis un moment. Ils parlaient d'elle, ça, elle en était sûre. Mais le vocabulaire utilisé lui était bien trop étranger pour en saisir le sens.

Finalement, on la fit s'installer dans une salle. Elena n'arrivait pas à choisir entre le bureau et le laboratoire. Tout autour d'elle s'accumulaient toutes sortes d'outils médicaux qu'elle n'avait jamais vu auparavant. On l'avait faite s'asseoir face à une table jonchée de dossiers, tandis qu'un homme de deux fois sa taille, portant devant lui de façon bien visible ce qui semblait être une arme, barrait l'accès à la porte. Ils n'échangèrent aucun mot, et la blonde ne se risqua pas à ouvrir la bouche. On l'avait amené ici, sans aucune explication.
En s'asseyant bien au fond de la chaise, ses pieds ne touchaient pas le sol. Elle les balançaient nerveusement, les bras serrés contre elle et les mains fermement accrochées à l'assise. On la faisait visiblement attendre quelqu'un et encore une fois, son instinct l'alerta d'une menace imminente. L'air serein qu'elle adopta n'avait aucune chance d'être convaincant au vu de ses mouvements frénétiques, mais elle choisit tout de même de le conserver. Son regard était posé dans le vide, la petite se concentrait pour remettre les choses au clair dans son esprit.
L'air empestait l'odeur des hôpitaux qu'elle détestait tant ; l'atmosphère, étouffante, couplée au stress et à cette sensation de confinement, la faisait presque suffoquer. Pourtant, il était essentiel qu'elle garde son calme. Quel était cet endroit où on l'avait emmené ? La blonde ne pouvait clairement le dire. Quelque chose comme une base ou un centre.
Elle avait beau y réfléchir, elle ne voyait pas ce qu'on pouvait attendre d'une gamine comme elle. La blonde avait bien joué le rôle de l'enfant, comme Varig le lui avait conseillé, levant ses grands yeux pleins d'incompréhension vers des gardes qui n'eurent pas la moindre pitié. Il lui sembla que c'était une chose qui la dépassait très largement qui intéressait ces gens-là.

De longues minutes s'écoulèrent avant qu'Elena n'entende les pas approcher. Le claquement des talons sur le sol qui se rapprochait progressivement avait quelque chose d'angoissant, d'autant plus après avoir brisé le silence installé depuis un long moment dans la pièce.
Le rythme de son cœur s'accéléra, et la petite eut bien du mal à l'arrêter. Ce n'était pas le moment de créer un phénomène non voulu. Elle prit une grande inspiration, tentant de se convaincre que tout ira bien.
Le garde s'écarta d'un pas, et la porte s'ouvrit dans un grincement sinistre.
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evolve studies
Judy Thyde
Judy Thyde
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28.06.15 19:42
Combien de temps cela faisait à présent qu’elle arpentait ces couloirs ? Peu de temps auraient pu dire certains scientifiques plus vieux qu’elle, trop de temps déjà pour les personnes allergiques aux salles aseptisées. Mais pour elle, ce n’était rien d’autre qu’une interminable routine. Rien de plus, rien de moins. Elle se laissait presque allée à la création de nouveaux rythmes, du bout de la semelle des talons qu’elle enfilait chaque matin. Ce matin-là, ce rythme était celui de l’impatience. Le claquement précis et rapide de souliers. La hâte, le zèle, l’empressement. Son regard habituellement sévère, pétillait d’une lueur curieuse. Certains collègues curieux la voyaient sous un jour nouveau. D’autres, ne s’y intéressait pas. Mais comme à l’accoutumé, tous s’écartait pour lui laisser le passage. Mieux valait ne pas prendre le risque de briser sa bulle. De toute manière, personne n’osait se mettre entre elle et son objectif…

Plus tôt le matin, la demoiselle Thyde avait été tirée de son sommeil par un appel « urgent » de la part d’une troupe d’erasers trop pressés. Après leur avoir aimablement proposé d’aller danser une gigue avec des ours, animal qui leur ressemblait ô combien, elle avait été contrainte de se lever pour se plier à l’autorité de son supérieur. Les effectifs scientifiques manquaient et il était de « son devoir » de se charger de l’urgence présente. Râlant à ne plus savoir quoi jurer, Judy avait tant bien que mal enfilé sa blouse de travail, s’efforçant de prendre tout son temps pour se préparer. S’ils avaient décidé de l’agacer, il valait mieux qu’ils se préparent à l’être autant en retour. Cette attitude rancunière n’était rien de plus qu’une crise de gamine tentant de prouver sa liberté là où elle n’existait pas, mais le savoir ne voulait pas dire que l’on éprouvait aucune satisfaction à l’acte. Ce n’est que lorsqu’elle entra dans un taxi, contactant son supérieur pour comprendre ce qu’on attendait exactement de sa part que son intérêt changea du tout au tout. On lui demandait d’aller contrôler l’état d’une ancienne ? Ce même type de personne qui avait vécu dans ces fabuleuses années ? Et si elle n’était pas une evolve ? Cela voudrait dire qu’elle pourrait lui parler à loisir pour comprendre la vie des années deux-mille ? Le pauvre chauffeur qui ne faisait qu’effectuer son travail ne compris pas bien pourquoi sa cliente était passé de : Roulez au pas… Direction le centre. à Mais qu’est-ce que vous fichez ! En quatrième vitesse ! Plus vite que ça !

Judy s’était emparé du mécanisme de détection qu’elle avait fourré à la va vite dans sa panoplie de travail. À cela, elle avait ajouté une seringue non utilisée. Maintenant paré de tout ce qui lui était nécessaire, mais aussi de ses questions, ne lui restait plus qu’à atteindre la porte qui n’était plus qu’à quelques pas… Une vingtaine… Une dizaine maintenant… Une main sur la poignée et puis… Soudain, ce fut la déchirure. L’impression qu’un ouragan balais l’horizon, emportant avec lui plaisir, curiosité et joie. La sensation que la glace fond avant le moindre coup de langue, laissant l’unique goût de l’amertume, de la tromperie… Le château de sable que l’on a mis tant de temps à bâtir, emporté par la première vague, le premier flot de réalité… Un courant trop fort pour le ciment des espoirs qui l’ont constitué… Une gamine ?! Tout ce qu’on lui avait dit, son impatience, sa hâte, pour une vulgaire môme ?

La scientifique jeta un regard assassin aux erasers gardant à la fois la salle et le gâteau empoisonné en son centre, comme s’ils étaient responsables de tous ses mots. Deux phrases sur un ton glacial.

« Laissez-nous… Tout de suite… »

L’homme le plus proche de la porte sembla surpris, il n’était pas coutume que les gardiens du nouveau siècle n’assiste pas au contrôle des evolves.

« Mais madame… »
« Ne me faites pas me répétez. Vous pouvez suivre toute la scène depuis l’extérieur avec toute la surveillance dont est équipé ce bâtiment, alors bougez. »

Elle n’était normalement pas accréditée à donner des ordres aux hommes, mais la seule autorité qui vibrait dans sa voix ne leur fit pas réfléchir à deux fois. L’un des hommes lui confia cependant un tranquillisant avant de passer la porte, laissant la pièce sans le moindre son. Une table, deux chaises, des murs d’un blanc éclatant. Le lieu entier ressemblait maintenant à une salle d’interrogatoire.

Judy jeta un regard hautain à l’enfant. Si celle-ci continuait de transpirer la candeur comme ça, elle allait lui filer la nausée. La pauvre n’y pouvait malheureusement rien, mais Judy n’avait jamais pensé un seul instant se trouver face à une si jeune personne. Si encore elle avait pu lui apporter quelque chose sur son époque… Mais elle était loin de ressembler à une adulte informé de quoi que ce soit de traditionnel et de la manière de vivre de l’époque… Et puis elle avait quoi… Seize ans ? Bref, déception totale. Et cela, elle risquait de ne pas lui pardonner aussi facilement… Elle s’installa dans le siège libre, se laissant presque tomber dedans.

« Ton nom ? Comment tu as fini là ? »

Questions lâchées sans la moindre empathie, juste de la rancœur. Son visage était redevenu celui qu’il était toujours, celui d’une femme constamment sur les nerfs et qui allait faire son travail. Mieux valait pour la gamine qu’elle ne soit pas une evolve…
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30.06.15 13:36
L'air était devenu de plus en plus irrespirable à mesure que les pas s'étaient rapproché. Lorsque la poignée de la porte s'était abaissé, Elena avait eut le sentiment que son cœur avait cessé de fonctionner.
Le silence de mort qui régnait à cet instant, le cadre sinistre et l'instinct de la petite qui l'alertait d'une menace imminente rendirent l'entrée de la nouvelle venue d'autant plus impressionnante. Avant même qu'elle ne sorte de la pénombre du couloir, on sentait une aura presque mystique émaner d'elle. Tous les regards semblaient irrésistiblement attirés par la porte d'entrée.

C'était une scientifique, aucun doute là dessus. Une blouse blanche caractéristique, couplée à un regard sévère qui balaya la pièce avec une lueur observatrice qui ne pouvait tromper personne. D'abord, il sembla à Elena que l'individue était soulagée d'arriver à destination ; elle paraissait un peu essoufflée, comme si elle avait accourue sur les lieux avec une impatience débordante. Mais très vite, son regard changea du tout au tout en croisant celui de la blonde. Il passa par divers stade ; en premier lieu celui de la surprise, puis celui de l’offuscation, et enfin quelque chose entre la déception et le dégoût. Elena comprit très vite qu'elle était la cause de ce changement soudain d'humeur.
Ce même regard se reporta ensuite sur l'un des garde, dévisagé avec la même force.

« Laissez-nous… Tout de suite… »

Les paroles furent cinglants, et ils eurent l'effet d'une bombe. L'un des militaires vacilla presque sous le poids des mots. Elena, qui assistait à la scène sans pouvoir rien dire, se sentit presque mal à l'aise pour lui.
Le garde eut beau tenter de se justifier, la femme, implacable, ne le laissa même pas finir sa phrase et l'invita très fermement à quitter la pièce en compagnie de son collègue. Ils s'exécutèrent presque aussitôt, après que l'un d'eux ait donné un tranquillisant à la scientifique. Un geste qui fit redoubler de méfiance Elena : désormais, elle ne devait pas faire de faux pas.
La femme se tourna enfin vers elle, lui lançant à nouveau un regard plein de mépris. Sur le même ton, elle lui balança deux pauvres phrases.

« Ton nom ? Comment tu as fini là ? »

Des questions protocolaires qui sonnaient comme des insultes. Elle ne faisait que son travail, et pourtant Elena sentait très clairement que l'inconnue en face d'elle lui en voulait pour quelque chose.
Étant donné le regard massacrant qu'elle lui avait lancé en réponse à son air enfantin, la petite jugea qu'il serait plus prudent de la jouer sobre. Pas de niaiseries, pas de naïveté exagérée, pas de mensonges intempestifs. Elle pouvait aisément prédire que ça ne lui apporterait que des problèmes avec une personne comme celle en face d'elle à cet instant.
Les deux gardes partis, la pièce redevint aussi lugubre qu'auparavant. Le face à face était inévitable, et la blonde aurait donné n'importe quoi pour s'enfuir à toutes jambes. Mais elle ne devait pas fléchir.

« Je m'appelle Elena Dobson. Et j'aimerais bien le savoir, comment j'ai fini là... »

Elle choisit de ne pas faire mention de Varig ; elle avait horreur de l'admettre, mais elle lui devait bien ça. Parler de lui ne l'aiderait en rien, et si le hasard faisait qu'elle le retrouvait un jour, elle serait bien contente de pouvoir encore compter sur lui.
Pour cette fois, elle ne devait compter que sur ces propres capacités. Elle devait se tirer de là seule.

« J'habite à Madison, dans le Maine. J'y étais il y a encore une heure, et je ne sais pas ce qu'il s'est passé, il y a eu ce flash et je me suis retrouvée ici. Vos collègues me sont tombés dessus et m'ont emmené dans cet endroit sans aucune explication. »

Plus tôt, Varig, en fouillant un de ces militaires, avait découvert un objet futuriste qui indiquait l'année 2213. Mais l'idée lui parut tellement absurde qu'Elena n'osa pas le mentionner.
S'il lui fallait des réponses à ses interrogations, la blonde s'interdit toutefois de questionner son interlocutrice sur les événements étranges dont elle avait été témoin.

« D'ailleurs, je pourrais savoir où nous sommes ? »

Elle parvenait mystérieusement à garder son calme. Ses jambes avaient cessé leur mouvement frénétique et son cœur battait à un rythme stable. Elle parlait sur un ton monocorde, qui ne trahissait aucune peur ni inquiétude.
La panique qui s'était emparé d'elle à son arrivée dans cette ville avait totalement disparu. Les étrangetés qui s'étaient imposé à elle aussi soudainement avaient fini par être admises par son esprit. Plus rien n'avait de sens, mais c'était sa nouvelle réalité.
Si la femme qui se tenait en face d'elle lui lançait des regards noirs depuis le début de l'entretien, c'était bien la seule preuve d'animosité qu'elle lui avait montré pour le moment. Le face à face ne semblait pas prendre une tournure dangereuse, il ne s'agissait pour le moment que de questions.
C'était l'occasion rêvée pour comprendre un peu plus ce qui était arrivé plus tôt dans la journée.
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Judy Thyde
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03.07.15 18:08
La scientifique, ne regardait plus l’adolescente au moment où celle-ci lui répondait. Son premier réflexe fut de projeter un écran dans le vide grâce à son bracelet pour constituer le dossier de sa nouvelle patiente. Si les choses avaient été faites de manière protocolaire, il n’aurait pas dû être son rôle de se charger des formalités d’intégration dans le nouveau monde. Mais à cette époque, dès l’instant que les scientifiques venait déceler un cas evolve non répertorié, il était courant pour eux de s’occuper également de lui accorder une identité lorsque le protagoniste n’en avait pas. En effet, les données était entrée sur place car extrêmement proche de celles soumises dans la puce. Alors s’ils devaient récupérer des informations, autant que cela serve de toute façon… Il en était apparemment de même pour les « anciens ». Jusqu’au matin, Judy n’en avait pas entendu parler, mais un débriefe lui avait été fait par téléphone et les « anciens » nouvellement nommé était plus connu sous le nom des « disparus ». Ainsi vont les choses… Chaque nom est fait pour être alpha-converti… Mais c’était donc sa responsabilité de s’occuper du bracelet de la nouvelle venue. En temps normal, elle n’aurait eu qu’à saisir les informations et laisser un de ces collègues de la filière technologique s’en charger. Mais chaque section de scientifiques possédait dans leur éventail une formation de base vis-à-vis de l’autre section. Aussi Les scientifiques professionnalisé evolve possédait les fondements suffisants pour régler le bracelet, et la puce.

Judy fut d’ailleurs surprise de l’efficacité de la mise à jour facilitant l’interface de création des dossiers… Les anciens étaient un évènement survenu très récemment, mais ils étaient déjà pris en considération dans les démarches administratives pour dresser le compte-rendu. Elle nota donc. Elena Dobson, ancienne… Entendant la suite des interrogations de l’enfant, elle fit disparaitre l’écran dans son bracelet et se réinstalla au fond de sa chaise, ne prenant même pas la peine de regarder sa patiente, elle parla distraitement.

« Ils n’ont fait que leur travail. On ne laisse pas trainer une sans papier à Madison Maine. »

Elle avait volontairement appuyé ces deux derniers mots par pure rancune. Ne comptant d’ailleurs pas développer en l’état présent. La jeune scientifique jouait maintenant d’indifférence. Elle n’avait aucune intention d’être douce avec Elena. Elle sortit sa seringue d’un mouvement nonchalant, sa colère avait baissé, elle commençait à retrouver une certaine dignité.

« Tendez-moi votre bras je vous prie. Je vais vous prélever un peu de sang. »

Il sembla que la demoiselle eu un mouvement de recul, mais la scientifique, loin de se laisser décontenancer, alla chercher elle-même le membre. Une fois récupéré en revanche, la petite blonde fut plus docile. Avec précaution, la scientifique appuya sur sa seringue pour en retirer l’air, avant de la planter dans la peau de sa patiente. Pendant qu’elle prélevait calmement le sang, elle rouvrit la parole, ne supportant sans doute pas le silence ambiant.

« Une heure c’est peut-être écoulée pour vous, mais si vous avez pris la peine de regarder ce qui vous entourait. Vous comprendrez qu’un peu plus de temps… D’années se sont écoulés ici. »

La scientifique ôta son outil et récupéra donc le sang. Sortant le mécanisme de sa poche, elle y plaça la seringue pour analyse. Cet outil avait une forme relativement curieuse pour qui ne connaissait pas. De forme rectangulaire, un creux en son centre laissait juste assez de place pour accueillir les contenants d’échantillons récupérés. Un écran numérique se projeta cette fois encore, affichant les mots suivants : « Analyse en cours… ». Cela n’allait bien entendu pas prendre longtemps, quelques deux minutes tout au plus ? Le problème demeurait la fiabilité de l’outil. Lorsqu’il détectait un evolve, la détection était fiable à cent pourcents. Mais lorsque l’outil annonçait une non présence du gêne, la potentialité que l’homme soit un evolve était loin d’être nulle. Entre les gênes non actifs, les gênes cachés et autre, le cas evolve semblait impossible à contrer. La jeune femme s’intéressa à nouveau à Elena partagée entre raillerie et compassion.

« Joyeuse deux-centième année comme qui dirait… »

Pendant que l’analyse s’effectuait, Judy repris sa série de questions.

« Avez-vous une pièce d’identité d’époque sur vous ? »

Elle n’avait pas pensé à cela dans un premier temps, et pourtant cela serait combien plus pratique. Elle pourrait avoir une ancienne carte d’identité à ajouter à sa collection, de toute façon, sa petite camarade n’en aurait pas besoin ; mais elle récupèrerait ainsi de quoi finir de compléter le dossier…
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07.07.15 20:39
La scientifique ne prêtait pas la moindre attention à Elena, et ne tentait même pas de le dissimuler, s'amusant presque à lui faire comprendre à quel point elle avait mieux à faire que d'être dans cette salle à cet instant. Si elle était entrée dans le bureau des étoiles dans les yeux, son attitude avait changée du tout au tout en découvrant la jeune fille.
Tandis que la blonde l'interrogeait sur les circonstances de son arrivée ici et leur localisation, la jeune femme projetait un écran dans le vide grâce à sa montre ; un instrument futuriste, digne de films de science fiction, devant lequel Elena se surprit à s'émerveiller discrètement. Elle parcourait des documents, rentrait des informations ça et là ; le tout à une vitesse impressionnante.
La scientifique reporta finalement son attention sur la petite lorsqu'elle en eut fini avec ses dossiers. Sans jamais se défaire de son expression outrée, elle lui répondit sèchement.  

« Ils n’ont fait que leur travail. On ne laisse pas traîner une sans papier à Madison Maine. »

Les mots dégoulinaient de mépris. Il sembla même à Elena que c'était précisément l'effet recherché.
Avant même de comprendre le sens de ces phrases, elle s’offusqua d'une telle cruauté à son égard.  Pourquoi lui en voulait-elle autant ? Il était clair maintenant que la petite était la cause de son agacement. Mais elle avait pourtant fait le choix dès son entrée de ne pas jouer le rôle de l'enfant naïve... Alors, c'était sa simple présence qui irritait cette femme ? La déception qu'elle avait lue dans son regard quand elle avait rencontré le sien le confirmait largement.

Mais petit à petit, l'information dévoilée prenait du sens. La haine de cette femme envers elle passa progressivement au second plan. Elle se trouvait toujours à Madison. Ce qui confirmait la terrible vérité qu'elle avait apprit plus tôt mais qu'elle n'avait jamais été en mesure d'accepter. Elle n'avait pas bougé, juste... fait un bond dans le temps.

Alors même qu'Elena, à nouveau sous le choc de l'information, fixait le vide avec horreur, la scientifique sortit négligemment une seringue d'une poche de sa blouse.

« Tendez-moi votre bras je vous prie. Je vais vous prélever un peu de sang. »

La procédure était banale, mais suffisait à rendre nerveuse la petite. « Calme-toi, ce n'est qu'une petite piqûre... » se répétait-elle pour tenter de calmer un rythme cardiaque qui commençait à dangereusement s'affoler.
Elle eut d'abord un mouvement de recul en voyant s'approcher l'aiguille. En temps normal, il aurait fallu quelques secondes pour qu'Elena se raisonne et finisse par tendre son bras docilement ; aussi la scientifique n'eut pas la patience d'attendre et attrapa d'elle même le membre pour y planter la seringue.
La douleur était anodine face à l'effort que devait fournir la petite pour que son cœur batte moins vite. Elle savait bien ce qui avait tendance à se produire quand son pouls s'affolait, et ce n'était ni le lieu, ni le moment pour ça. Il fallait qu'elle retrouve son calme au plus vite, et surtout, qu'elle ne réponde pas à la provocation.

« Une heure c’est peut-être écoulée pour vous, mais si vous avez pris la peine de regarder ce qui vous entourait. Vous comprendrez qu’un peu plus de temps… D’années se sont écoulés ici. »

La scientifique prenait un malin plaisir à la déstabiliser. À nouveau, la terrible vérité s'imposa à elle, et elle ne fut que plus dure à digérer lorsqu'elle l'entendit sortir de la bouche de cette femme.
C'était comme tenter de remonter une rivière à contre courant. Plus elle tentait de rétablir un pouls normal, plus la scientifique la faisait paniquer. La sensation lui donnait la nausée.
Elle retira la seringue de son bras, et plaça l'aiguille dans une machine inconnue à Elena. Un nouvel écran numérique projeta les mots « Analyse en cours » : une fois encore, son instinct l'alerta que ces mots n'annonçaient rien de bon.

« Joyeuse deux-centième année comme qui dirait… »

Deux cent ans...C'était inimaginable. Et son interlocutrice disait tout cela avec une telle nonchalance...
Que pouvait-elle répondre à ça ? Elena se contenta de la fixer bêtement.

« Avez-vous une pièce d’identité d’époque sur vous ? »


La question semblait venue de nulle part. Après lui avoir asséné des répliques glaciales qui sonnaient comme des insultes et s'être amusée à jouer avec ses nerfs, voilà que la scientifique revenait à un interrogatoire protocolaire.
Bien sûr qu'elle l'avait. Et feindre de l'avoir perdue ou oublié, c'était prendre le risque d'énerver encore plus son interlocutrice et de lui attirer de nouveaux problèmes. Mieux valait éviter.
Un peu sonnée, Elena eut un moment d'hésitation. Elle avait eu beaucoup à encaisser, et pas le temps de réagir à toutes ces informations.

« Oui... oui, je l'ai. »

Elle sortit un petit portefeuille de la poche de sa veste, attrapa sa carte et la tendit à la femme en face d'elle. En même temps, elle s'osa à l'interroger. Des questions dont elle connaissait déjà la réponse, mais qu'elle n'arrivait pas à admettre.

« Mais je ne suis pas sûre de comprendre... Nous sommes ici à Madison ? »

La question avait déjà eu réponse, et elle savait l'effet qu'elle aurait inévitablement sur la scientifique : l'agacement. Mais les mots s'enchaînaient sans qu'elle n'ait d'emprise dessus.

« Vous voulez dire qu'en l'espace d'un instant, nous avons parcouru... Deux cents ans ? »

Il lui fallut fournir un grand effort pour dire ces trois petits mots.
À mesure qu'elle s'exprimait, son cœur s'emportait. Ses efforts étaient concentrés à paraître la plus détachée possible. Elle ne devait pas montrer qu'elle faiblissait face à cette femme qui la haïssait tant.

« Et nous sommes nombreux, n'est-ce pas ? »

Elle savait que toutes ces questions ne faisaient qu'empirer la situation ; elle s'intimait à elle-même de s'arrêter, mais n'y parvenait pas. Avec de la chance, peut-être pourrait-elle glaner quelques informations supplémentaires...
Son cœur battait à tout rompre.

« Et je... »

Alors qu'elle s'apprêtait à continuer, un bruit de verre cassé brisa le terrible silence du bureau qui avait pris des airs de salle d'interrogatoire.
Elena sursauta d'abord, et lança un regard horrifié vers la source du bruit. Sans avoir besoin de regarder dans la direction de l'incident, elle savait que c'était elle qui avait provoqué ça.
Un erlenmeyer posé sur une table qui faisait dos à Elena avait explosé. Les débris de verre étaient disséminés sur le meuble et le sol. Terrifiée, la petite ne remarqua pas la migraine qui commença a marteler son crâne. Son cœur ne se calmait toujours pas.

La salle retrouva son silence. Personne n'osa dire un mot, la blonde ne finit jamais sa phrase. Son regard passa très vite de la table à la scientifique, redoutant sa réaction.
Ce qui venait de se produire n'avait rien de naturel, et c'était elle la première qui s'en rendrait compte.
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Judy Thyde
Judy Thyde
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17.07.15 14:38
La question mis un temps à atteindre le petit cerveau de sa patiente. Pourtant, la réponse ne tarda pas plus. Une approbation et un geste hésitant pour sortir une petite carte rectangulaire. Judy s’arrêta net dévisageant un moment la pièce d’identité. Curieusement, elle ne s’était pas attendue à la voir réellement. Une étincelle s’alluma dans son regard en observant l’antiquité. Elle la saisit alors d’une main tremblante, encore trop heureuse pour dissimuler son engouement. Son agacement précédent fut balayé, sa colère évanouie. Elle ne laissait plus paraitre que des yeux pétillants, comme une gamine recevant son premier jouet de la part du père noël… Aussi, même si la confirmation de la ville pour Elena la titilla, en la regardant à nouveau, elle comprit en un sens son désarroi.

Le flux de questions ne s’interrompit pas réellement. Il n’était pas rapide, bien au contraire, mais la voix tremblait bien trop et Judy devinait que prendre la parole à cet instant serait parfaitement inutile. A la place, elle préféra ne pas perdre de temps et entrer les données relatives à la carte. Elle rangea alors l’écran à l’instant où son vis-à-vis termina son phrasé. Mais, alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la bouche, bien plus ouverte à la discussion, elle entendit alors un bruit de verre brisé. Jetant un œil à l’erlenmeyer, qui venait de casser, elle observa autour de lui ce qui aurait pu provoquer une telle réaction. Bien entendu, elle avait une idée de la source de l’incident. Idée qui était assise devant elle et peinait à maitriser ses émotions. De toute manière, un ustensile n’avait aucune raison de se briser spontanément en grand fracas, hormis en cas de chute. Ce n’était pas le cas, la solution était évidente. Dommage…

Judy lâcha un soupir, elle avait failli briser sa garde et cela aurait pu lui coûter cher. La jeune fille était sans nul doute ce qu’elle pensait. De toute manière, le verdict ne tarderait pas à tomber avec le résultat de l’analyse. Le regard de la scientifique se durcit à nouveau. Mais ce n’était pas de la colère cette fois, pas de l’agacement. De la concentration et l’envie d’en imposer, d’être prise au sérieux. C’était largement suffisant.

« Calmez-vous je vous prie. »

Léger silence pour lui laisser le temps de digérer. Elle ne comptait pas immédiatement shooter dans la fourmilière. Elle préférait de loin l’entourer de craie, la cerner, puis compter sur sa coopération.

« Je ne me répèterai pas. Vous êtes ici à Madison. Année 2213. Vous avez fait un voyage dans le temps. Nous ne sommes pas encore bien sûr de ce qui a pu se passer. Mais c’est un fait. »

Elle se leva, arrêtant de fixer la blonde pour commencer à marcher de son côté de la pièce.

« Nous sommes dans une nouvelle époque. Nouvelles technologies, nouvelles connaissances… »

Silence. Elle se stoppa net. Son regard s’orienta vers la fille.

« … Nouvelle méthodes contre les evolves. »

Elle se remit à marcher.

« Les evolves… Ce terme ne vous ai peut-être pas familier. C’est ainsi que l’on nomme une partie de la population qui a contracté des pouvoirs anormaux. Des dons comme qui dirait. Je parlerai plutôt de malédiction. Mon but à moi, ainsi que certains de mes collègues, c’est de canaliser ces défauts de fabrication. »

Elle s’arrêta à nouveau. Pour peu, on aurait pu croire un enquêteur tentant de tirer les verts du nez d’un coupable potentiel. Dans la main de la scientifique, un objet sonna. Elle en afficha l’écran devant elle, connaissant déjà le résultat qu’il allait lui communiquer. Inversant l’écran, elle l’orienta pour que la jeune fille puisse le lire. Sur celui-ci, en lettres capitales, on pouvait distinguer : « EVOLVE DÉTECTÉ ».

« J’aimerai donc que vous me disiez sous quelle forme il se manifeste chez vous. »
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