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Pilgrims of fire plains #Jesse
tonight the foxes hunt the hounds
Warren C. Grayson

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Warren C. Grayson
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13.02.15 0:32
Tout était en train de recommencer.

Encore une fois. On endormait la méfiance des sujets par des actes charitables ou juste humains, on les laissait espérer. Avant de revenir à la charge une fois leur confiance acquise pour les briser totalement.

Les jours s’enchaînaient en une cohérence aléatoire pour le déphasé qui tentait de naviguer entre des périodes de sommeil plus ou moins volontaires et des injections non forcées mais subtilement présentées pour éviter d’essuyer des refus. Cloué au lit de par ses forces envolées suite à l’abrasion violente du cimetière, il avait vu défiler à son chevet toutes sortes de praticiens et le scientifique qui s’occupait de son cas, Anthony. Tous posant les mêmes sortes de questions, tous gardant soit une distance méfiante et raisonnable face à l’Evolve, ou au contraire un intérêt trop poussé pour sa provenance d’Ancien et toutes les conséquences que cela engendrait. Au début réticent à céder la moindre information ou la plus petite parcelle de bonne volonté face au personnel médical ennemi honni, le scientifique avait  réussi le tour de force de l’amener à communiquer sans trop de débordements et de manière utile, quoique certes limitée. Mais avec une attitude moins revêche ou sauvage quand l’un ou l’autre devait l’ausculter et inspecter son état par le contact, de nouvelles injections brutales (ou un incendie ravageant tout l’étage) avaient été évitées de peu par la diplomatie ou le repli stratégique. L’intéressé soupçonnait toujours de manière récurrente l’empoisonnement de sa nourriture ou un quelconque complot futuriste, traumatisé à vie par l’expérience douloureuse dont il lâchait des bribes accablantes quand la fatigue et l’abattement se faisaient sentir. Tout était en train de recommencer, il en restait persuadé de toute manière, et « collaborer » pouvait au mieux le remettre complètement d’aplomb physiquement, au pire le laisser tel un légume dans un état proche de ses souhaits morbides. A quoi bon?

Peu de temps après la première visite du laborantin blond, d’autres étaient venus le lendemain en partie à son insu assaillir l’adolescent d’une pléthore de questions sur tous les sujets possibles et inimaginables, et surtout sur n’importe lequel antécédent médical. Avant d’aboutir à de plus pressantes interrogations sur chaque « opération » menée par leurs ancêtres tous aussi avides d’une quelconque explication au phénomène Evolve –ils avaient pu alors retrouver le Warren traumatisé, incapable de communiquer par peur de représailles ou d’autres frayeurs intangibles. Connu pour déborder de chaleur dans ses moments de panique, un énième crise matée plus tard la procédure lui avait été expliquée simplement : des examens plus poussés seraient pratiqués ailleurs, avant de pouvoir décider comment composer avec le travail laissé par un chirurgien désaxé sur et dans son crâne. Tout pour ne plus sentir cette pulsation malsaine, ce sang battant l’élément étranger dans sa tête chaque nuit et l’absence inquiétante de souvenirs qui en avait résulté. Obnubilé par cette idée, il avait fini par tout accepter sans comprendre tous les termes de l’affaire, avant de s’endormir artificiellement sans le savoir une fois de plus. Il n’était plus à ça près.

Maintenu sous sédatifs par précautions, il traversa une partie de la ville vers l’hôpital universitaire, plus rempli de laborantins et mieux « qualifié » pour ce genre de procédure plus aléatoire ; quelques jours d’auscultations, scanners, examens en tous genre se déroulèrent comme la traversée d’un rêve fantastique tant le moindre effort le fatiguait et le sommeil l’emprisonnait sans prévenir, simplifiant le travail du chirurgien. Il crut avoir regardé le tout comme des mises en scènes, spectateur à la troisième personne dans le secteur aseptisé. Ses forces lui revenaient au compte-goutte, comme freinées par un subconscient farouche, son quota de repos presque capricieux de surcroît, tous liguant pour ne pas lui permettre de se tenir debout seul. Deux opérations se succédèrent quand il ne crut n’en subir qu’une et il se réveilla après une période anormalement longue avec moins de cheveux sur le crâne et surtout celui-ci allégé d’un corps étranger parasite. Enfin. Un autre plus petit avait été transplanté à titre expérimental autre part et à son insu pour ne plus le perdre à l’avenir : sa convalescence au sein de l’établissement permettait de garder un œil sur l’évolution du patient autant que sur le dispositif greffé non loin de sa moelle épinière.

Plus de deux semaines balloté entre vie, mort et inconscience, et toujours pas de nouvelles de Ruben, de la chose précédemment sans sa tête, du fichage, de tout. Ni de l'espoir en général. Traité comme un patient normal récupérant d’une chirurgie quelconque, ce qu’il identifia vaguement comme des infirmiers (ou des traîtres) tentaient de lui faire la conversation en éludant presque ses question, en lui procurant de quoi s’instruire sur un monde nouveau à la place. Ou, face à son intérêt limité (et son refus de porter un bracelet d’identification), de sortir un peu de sa chambre confinée, sous escorte discrète pour s’aérer ou rencontrer d’autres patients. Poussé sur ce qu’il avait qualifié de « machinerie flottante sûrement dangereuse » en refusant de se faire transbahuter dessus -en réalité la descendance logique du fauteuil roulant de sa propre époque, les roues en moins-, Warren avait pu redécouvrir l’air du XXIIIe siècle la veille à travers le parc de l’ancienne université. Le soignant du jour lui avait parlé avec enthousiasme des autres pensionnaires, dont un aux blessures d’un autre temps extrêmement similaires aux siennes, ainsi que les cheveux et tout un tas d’autres détails que l’Evolve avait arrêté d’écouter rapidement. Pour sa malchance, il ne pouvait se tenir vraiment debout longtemps et dépendait d’une tierce personne pour se déplacer, tierce qui tenait absolument à le laisser à la salle de repos pour l’empêcher de « broyer du noir » et lui présenter « peut-être quelqu’un de ta famille aussi venu du passé ? » Grande idée.
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burn the bitch down, I never will cross that bridge again
Jesse McMillan

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Jesse McMillan
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15.02.15 12:24
Il avait été totalement incapable de répondre aux diverses questions qu’ils lui avaient posé. Son nom, son âge, sa date de naissance, son emploi, la raison de ses blessures – outre une jambe déjà cassée, il avait également une cicatrice de brûlure sur le sternum et visiblement quelques minuscules traces du même acabit sur les mains. Rien ne lui était revenu pour le moment et en un sens, ça le rongeait – comment plus de vingt ans de sa vie pouvaient s’être évaporés comme ça ? Surtout que, de surcroît, il ne venait même pas de cette époque – il avait cru à une blague, quand on lui avait annoncé ça. D’après son médecin, c’était la chose la plus logique : il n’était pas connu dans leurs bases de données, il n’avait pas de puce ni de bracelet prouvant son identité et avait été retrouvé sur la place où les « Anciens » étaient réapparus après deux cents ans de voyage dans le temps. D’ailleurs, c’était toujours une blague pour lui, même si cette conviction était légèrement ébranlée par le sérieux de son médecin et des infirmiers à ce sujet. L’une des infirmières avait même commencé à porter sur lui un regard empreint de ce qu’il identifiait comme de la pitié. Elle avait rapidement fondu en larmes quand il s’en était violemment pris à elle, histoire de lui faire perdre cette habitude : la seule chose que ça lui avait apporté avait été une injection soudaine de calmants et les remontrances du drone médical ainsi que de son médecin.

Le drone médical – ça aussi, c’était du grand n’importe quoi. Sous prétexte qu’il avait un comportement à risque, on lui avait collé cette espèce de machine blanche qui le suivait continuellement, même quand il allait aux toilettes. Comme un petit chien, elle le suivait absolument partout, silencieuse et prête à agir ou à envoyer un message d’alerte à son médecin s’il s’agitait trop. On avait beau lui dire que c’était pour sa sécurité et sa santé, l’impression qu’il était fliqué perdurait. C’était comme cette puce – l’idée qu’on lui avait introduit un truc dans le corps sans lui demander son avis lui hérissait le poil. Pour quoi ils le prenaient, hein ? Un animal de foire ? Il avait tenté de s’en débarrasser, une fois – d’après le médecin qui avait répondu à ses questions innocentes, elle avait été logée dans son avant-bras, sous l’épiderme. Après divers tâtonnements, persuadé de l’avoir localisée, il avait tenté de l’extraire lui-même avec l’un des couverts amenés pour qu’il mange. Les machines l’avaient trahi, ces sales traitresses, faisant accourir plusieurs infirmiers qui le retrouvèrent avec le bras en sang, un couteau dans une main et l’air absolument furieux. Après ça, il avait gagné un confinement de trois jours dans sa chambre, un drone qui le suivait absolument partout et n’avait plus qu’une cuillère pour manger.

Revenons à aujourd’hui. La période de confinement était certes finie depuis quelques jours, mais par pur esprit de contradiction il refusait de mettre le nez hors de sa chambre quand bien même on tentait de l’y pousser – pour voir quoi, hein ? Voir qui ? Des petits vieux tremblotants ou d’autres trucs du même genre ? Non merci. Pourtant, il se retrouvait ici, dans le couloir – visiblement agacé, le médecin – Cox – avait ordonné à deux des infirmiers les plus costauds de le foutre dans un fauteuil et de l’escorter jusqu’à la salle de repos. Il devait, parait-il, socialiser avec d’autres patients, comme quoi ça ne pourrait qu’accélérer sa guérison et lui faire retrouver des réflexes de vie normaux. L’air absolument scandalisé, le blond faisait la gueule dans son fauteuil, les bras croisés et fusillant le drone qui flottait gentiment à ses côtés, comme s’il était le responsable de tout ça. Les deux infirmiers qui l’escortaient chuchotaient entre eux, parlant d’une des infirmières qu’ils se feraient un plaisir de se « taper dans une salle vide ». Comme quoi, on pouvait avoir fait des études et être un parfait demeuré. Désireux d’ignorer ces deux abrutis, il observait avec une certaine attention les couloirs et notant dans un coin de sa tête les différents embranchements – avec un peu de chance, il pourrait partir un jour. Que Cox soit d’accord ou non.

L’un des infirmiers poussa la double porte de la salle de soin, l’autre faisant entrer le fauteuil dans la pièce. Le regard glacial du blond passa d’un patient à l’autre – aucun de notable, tous franchement oubliable. Le blond pris le parti de continuer à faire la gueule, posant les mains sur les accoudoirs du fauteuil pour tenter de trouver comment ça fonctionnait, ses doigts pianotant un instant avant qu’il n’enfonce avec entrain un bouton qui fit partir violemment son fauteuil en arrière, percutant l’un des infirmiers pour le plus grand bonheur du blond. Il tourna légèrement la tête, adressant à ce dernier un sourire parfaitement angélique qui tranchait avec le regard clairement moqueur qu’il lui adressait.
« Hm, désolé. »
Il pianota encore un peu, enfonçant le même bouton avec moins de force pour cogner encore une fois l’infirmier. Celui-ci se mit à sautiller, se tenant la jambe en proférant des insultes à l’égard du blond qui l’observait en savourant le bonheur de lui faire payer cette balade qu’il n’avait absolument pas désiré.
« Aah, quel maladroit. »
Il finit par enfoncer le bon bouton, avançant doucement dans la pièce. Se penchant légèrement, il triturait à présent les boutons avec intérêt, tentant de comprendre comment fonctionnait ce fauteuil. Avant, arrière, gauche et droite – il lui fallut relativement peu de temps avant de réussir à maitriser plus ou moins celui-ci. La porte s’ouvrit à nouveau, laissant entrer cette fois un blond dans un fauteuil. Il leva les yeux, observant distraitement le nouveau venu avant de se reposer sur son accoudoir – maintenant, il devait trouver comment faire un demi-tour rapide. Ce truc serait vachement pratique pour sortir d’ici. La seule chose à faire serait de trouver comment se débarrasser de son gardien personnel. Il leva les yeux, dévisageant le drone qui, l’air parfaitement concerné, gardait ses capteurs braqués sur lui.
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tonight the foxes hunt the hounds
Warren C. Grayson

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Warren C. Grayson
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15.02.15 22:44
Il ne l’écoutait parfois même pas. Il ne les avait jamais vraiment écoutés, de toute façon, considérant toute blouse blanche comme ennemi héréditaire. Le soignant était tout à son monologue, enthousiaste pour au moins trois personnes, posant des questions qui ne recevaient aucune réponse que des soupirs espacés –à moins que son patient du moment ne fasse qu’en fait respirer plus fort que la normale. Il devait avoir l’habitude de communiquer avec des murs sans s’en offusquer, apparemment, et ne se départissait pas un instant de son sourire calme.  Avec sa carrure d’athlète et surtout sa taille de géant, il avait soulevé l’adolescent comme un chaton sans effort de son lit pour le poser délicatement sur un fauteuil qui par sécurité ne pouvait être déplacé que par un tiers, le rassurant pendant le processus d’encourageants commentaires sur sa future forme olympique au sortir de l’hôpital. Même si ses bras étaient maintenant nus de bandages et de couleurs plus diaphanes que bigarrées, l’infection de l’un d’eux était sur la fin et le lançait régulièrement, l’empêchant de faire le même geste en répétition pour le moment. Les perfusions n’étaient plus reliées à ses avant-bras, c’était déjà une petite victoire en soi. Avec les progrès fulgurants de la médecine du vingt-troisième siècle, les cicatrices et marques ne faisaient pas long feu, ironiquement, et toutes séquelles de sa récente « explosion » étaient retournées au néant, laissant seulement les stigmates d’un passé qu’il aurait aimé oublier. C’étaient eux, Anciens, qu’on aurait aimé oublier.

De l’extérieur, le pyrurgiste semblait éteint, tout à fait conscient et en convalescence positive, mais souvent morne et presque triste comme les pierres. Il réagissait sans grande emphase mais positivement aux stimuli, répondant quand il n’y avait d’autres issues possibles que par monosyllabes, rendu au moins presque docile aux soins ou juste pour se nourrir correctement grâce à la patience infinie de celui qui s’occupait de son rétablissement. La tête plus légère et les idées éclaircies, il dormait plus souvent d’un sommeil réparateur et sans rêves que de cauchemars-pièges qui nourrissaient sa panique. La sortie de la veille lui avait réellement fait du bien, il ne l’avait pas admis, mais n’avait pas bronché au retour et avait même presque remercié le soignant. Presque.

Silencieux pendant tout le voyage à travers les couloirs plus chargés que l’aseptisé premier hôpital, la moitié du corps recouvert d’un plaid coloré d’une matière indéfinissable –toute cette époque l’était, de toute manière-, il observait les lieux , enregistrant les sons comme un bourdonnement lointain. Perdu dans ses pensées, encore. D’autres infirmiers ouvrirent le double battant pour les laisser passer, et le soignant, Rick, il avait enfin retenu un prénom de plus, répéta le même couplet sur la personne qu’il aurait pu par un fait amusant, peut-être connaître. Avant de venir le poser en face d’un compatriote aussi blond que lui, aussi ancré dans un fauteuil qu’il semblait pouvoir bouger de lui-même. Lui pressant légèrement l’épaule brûlée d’encouragement ou juste de courage, le géant s’éloigna avec les deux autres infirmiers escortant son vis-à-vis, les laissant communiquer sans toutefois les perdre de vue.

Placide depuis son réveil, moins en manque de calmants que d’ordinaire, Warren décida d’au moins essayer, sûr qu’un bon geste de sa part le ferait retourner plus vite au nid pour se perdre dans les couvertures. L’autre lui lança à peine un salut, accrochant son regard un instant avant de retourner se fasciner pour son jouet grandeur nature avec un air concentré. Un coup d’œil et il se redressa légèrement, intéressé. Un échange, rouge contre bleu-vert, un déjà-vu qui n’eut besoin que d’une poignée de secondes pour trouver la réminiscence correcte dans l’esprit enflammé. Lui. C’était possible ? Que ce soit lui, en chair, en os, lui… «… McMillan... »

S'il avait prononcé le nom distinctement, la suite se perdit dans une exclamation de rage soutenue et sincère. La haine avait trouvé subitement assez d’énergie pour le projeter sur son ennemi puis au sol dans la même foulée au son d'un grand fracas, ses mains serrées en étau de toutes ses forces autour de sa gorge.
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burn the bitch down, I never will cross that bridge again
Jesse McMillan

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Jesse McMillan
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22.02.15 13:39
Il était en train de jouer avec son fauteuil, se réjouissant de toutes les possibilités qui s’offraient désormais à lui – peut-être que ce truc irait assez vite pour lui permettre de semer le drone qui le suivait constamment, plus collant qu’une mère sur-protective. Il avait déjà tenté de négocier pour qu’on vire ce truc de son escorte personnelle, mais en vain – Cox lui avait asséné d’un air parfaitement sérieux que le drone resterait avec lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre, que ce soit pour la nuit ou l’heure de la toilette. Pas moyen de se retrouver sans la compagnie de la boîte de conserve volante. Mais si le fauteuil était assez mobile pour pouvoir semer celui-ci, avec un peu de chance, il pourrait s’enfuir sans demander son reste et laisser derrière lui l’hôpital, les tests et tous ces trucs qu’il abhorrait. Mais pour ça, il devrait endormir la méfiance de tous ces types qui passaient leur temps à garder un œil sur lui, comme s’il était un animal dangereux. Il était donc en train de s’amuser quand un grognement provint d’en face de lui. Il leva un œil agacé vers le blond qu’on avait obligeamment mis en face de lui, comme si on espérait qu’il adresse la parole à son congénère humain – c’était bien mal connaître le blond. Qu’aurait-il gagné à parler à ce type qui semblait plus apathique qu’une larve décérébrée ? Pourtant, la larve semblait s’éveiller d’un coup, grognant ce qui semblait être un nom donc, avant de se jeter littéralement à son cou, les mains en avant – ce qui, de son point de vue, n’était certainement pas pour lui faire un câlin dégoulinant de bons sentiments. Bien au contraire : la violence du geste fit faire une embardée à son fauteuil, les projetant tous deux au sol tandis que l’individu pas si larvesque que ça tentait de l’étrangler.

Le blond ne paniqua pourtant pas, étrangement. Même si l’air commençait à lui manquer et que sa trachée se faisait amoureusement écraser par l’autre, son corps semblait agir tout seul – comme si c’était naturel. Sa jambe se relâcha avant de se jeter vigoureusement en l’air, percutant ce qui semblait être de fragiles côtes bien trop peu protégées. Mais l’autre débile était tenace. Sa gorge était toujours étreinte et en plus, il commençait à avoir vraiment chaud. Comme si le corps au-dessus du sien venait d’être sorti d’un bain. Ou d’une tasse de café brûlante. Et la panique commença à rapidement s’infiltrer dans le système nerveux du blond. Une vraie panique, bel et bien réelle, celle qui lui faisait voir des flammes dansantes devant les yeux et ramenait le souvenir d’une brûlure cuisante dans son esprit. Un grognement violent lui échappa tandis qu’il attrapait une poignée de cheveux blonds et roulait sur l’autre type, entreprenant de lui cogner la tête au sol jusqu’à ce qu’il le lâche. C’était la réaction la plus saine qu’il pouvait avoir dans ce genre de cas – frapper jusqu’à ce que l’autre le lâche. Ou perde connaissance. Il espérait qu’il perdrait connaissance. Ou pire. Mais ça lui enlèverait l’occasion de se venger.  

Le drone avait entreprit de tourner autour d’eux en couinant d’un air paniqué, hurlant des « alerte » entrecoupés de « danger » suffisant pour faire paniquer le reste de la salle, ne sachant visiblement pas comment intervenir sans blesser l’un ou l’autre des protagonistes. Plus placides, les infirmiers entreprirent de saisir l’agressé sous les aisselles, tentant de séparer les deux combattants – mais aucun des deux ne lâchait. Le drone, semblant trouver dans ses programmes une réaction appropriée, tenta de s’approcher du blond le moins dégarni, une voix enregistrée lui sommant calmement de cesser ce qu’il faisait – en vain. Un geste trop désorganisé envoya la boîte de conserve se prendre le mur. Les infirmiers tirèrent plus fort, parvenant à dégager le blond qui s’agita immédiatement, balançant des coups de pieds et de poids à droite et à gauche, serrant victorieusement une touffe de cheveux blonds arrachés à son agresseur – bien fait pour lui.
« Il a commencé ! J’ai le droit de le cogner autant qu’j’veux, il m’a agressé ! Lâchez-moi bande de connards ! Lâchez-moi ! »
Les infirmiers le tenaient à grand peine, tâchant de ne pas lâcher cette masse blonde remuante.
« RICK ! TIENS TON PATIENT BORDEL ! »
Et ce fut le début du joyeux chaos dans la salle de repos.
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Warren C. Grayson

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Warren C. Grayson
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23.02.15 20:04
La réflexion n’avait duré un quart de seconde, l’action avait outrepassé joyeusement une dizaine de malédictions et d’imprécations qu’il aurait pu asséner tout aussi efficacement à l’ancien Eraser. Certaines auraient été de parfaits échos aux invectives déjà proférées sur son compte de l’autre côté de la barrière qui l’avait emprisonné et à travers de laquelle le premier était venu plus d’une fois le narguer. Moins d’une seconde pour bondir de toutes ses forces et serrer s’il le fallait jusqu’à la mort la gorge du lieutenant -ou au moins lui faire le plus mal possible. Déverser sa rage à l’encontre d’un ennemi naturel maintenant que la paroi dure de plexiglas et les calmants  ne pouvaient enfin plus le protéger, tout le reste n’existait soudainement plus et la colère restait son seul soutien. Larvaire l’instant d’avant, le Destin s’était enfin décidé à lui accorder une faveur, écharper gaiement l’un des instigateurs de tous ses maux passés, refaire le portrait et le sourire autrefois arrogant de celui qu’il s’était promis d’éliminer comme sa collègue dans une autre époque.

Son nom était la première chose revenue et la seule phrase intelligible qu’il proféra avant de changer la salle de repos en ring de battle royale moderne, le reste de ses damnations ressemblèrent plus à des sons confus. Crispé sur la trachée, les ongles enfoncés dans la chair pour ne pas lâcher prise, son poids maigre coinçait sa victime malgré ses jambes trop faibles pour le soutenir ; ils ne le ferait pas lâcher avant d’avoir entendu le dernier soupir vital de cet enfoiré. Toute la rancœur emmagasinée nourrissait une colère flamboyante qui se manifestait sans attendre, chauffant au rouge son épiderme et faisant grimper la fièvre habituelle. Un premier coup bien placé ne faillit pas sa prise mais laissa une cuisante douleur et un grognement assorti, le retournement de situation ne laissant pas pour autant apparaître de dominant malgré les coups échangés. Sans la fureur ardente qui le poussait au pire, le premier choc de son crâne contre le lino de plastique aurait donné la victoire au plus grand des deux blonds. Une joyeuse pagaille ponctuée de messages d’alertes, de cris et d’exclamations égaillaient le duel comme un colisée, invectivant les deux gladiateurs sans le vouloir. Personne n’arrivait à intervenir sans rien risquer et le drône continuait à hurler au danger. Au troisième coup contre terre, sa poigne eut une faiblesse quand sa tête sonnait désorientée –il aurait juré sentir la plaie se rouvrir sur sa tempe vu la force de l’impact. S’il lâcha le col de McMillan qui lui écrasait gaiement la cage thoracique de tout son poids, il eu le temps de lui laisser un coude dans la mâchoire avec élan et un poing dans la figure par la même occasion contre des cheveux arrachés dans un couinement plaintif, avant que l’autorité ne réussisse à remettre un tant soit peu d’ordre.

Ceinturé par deux infirmiers d’un côté qui ne réussirent pas à retenir quelques coups supplémentaires au pyrurgien, ce dernier fut lui retenu sans ménagement par le sien qui expérimenta l’épiderme recuit de son patient non sans mal. Haletants et hargneux, le corps médical eut du mal à séparer les belligérants prêts à s’étriper, l’un par pure défense et l’autre par vengeance mortelle. Entendant les accusations traîtresses et se débattant comme un diable contre la poigne de fer, l'adolescent répondit exactement sur le même ton un peu plus éraillé. « Lâchez-moi ! C’est un des leurs ! Il nous as envoyé à la mort ! Il doit payer ! Lââââchez-moi ! » De plus en plus énervé, son bras fumaient presque tant il retenait le feu de se déchaîner, tant il se ferait un plaisir de brûler vif l’autre. L’œil fou et la tête pulsant au rythme de son cœur, il ignorait le sang coulant à sa tempe et la vilaine contusionaux côtes qui lui avait coupé le souffle, n’essayant que de libérer au milieu de l’attroupement pour assassiner Jesse sur l’heure. « Vous ne savez pas ce qu’il a fait ! C’est un des leurs…. Un tortionnaire… ! »

Il se revoyait dans la cellule, se jetant de toute ses forces contre la paroi transparente d’où le défiait l’eraser après qu’il y eut laissé dans une cage voisine sa collègue, la même qui avait arrêté Warren, la même qu’il avait immolé à mort quelques semaines plus tard dans un débordement d’incendie avant de s’enfuir. Rick finit par lâcher un de ses bras brûlant, celui au phoenix, ironiquement,  et dans un éclair aveuglant une langue de feu heureusement peu puissante se manifesta directement en direction de son vis-à-vis avec la ferme intention de lui infliger au centuple ses sévices. Surpris, le colosse lâcha son patient qui tint à peine sur ses jambes, incapable de se tenir debout seul normalement et retenu seulement par le poignet par l'infirmier, mais capable de diriger sa rage sur l’autre. Une deuxième vague plus puissante failli décapiter l’autre blond, et celui- il dut aux infirmiers le tenant la vie sauve et seulement une forte sensation de chaleur.

Il utilisait son Don sans même s'inquiéter des conséquences, trop obnubilé par la colère. Prêt à recommencer jusqu’à épuisement de son énergie, la journée durant s’il le fallait, Warren s’arqua brusquement, semblant soudainement foudroyé d’une forte décharge, comme électrocuté sur place. Un hurlement de douleur pure et aigue et il s’écroula au sol, laissant un silence de mort dans la pièce. Le Dr. Cox venait d’apparaître à l’embrasure de la double porte, escorté d'autres infirmiers et souriant en tenant un minuscule appareil électronique à la main.

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Jesse McMillan

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Jesse McMillan
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28.02.15 14:52
Depuis sa sortie du coma, il n’avait pas encore éprouvé quelque chose d’aussi violent que ce qu’il pouvait ressentir à ce moment précis. Un amalgame de colère, de violence et une profonde envie de lui faire le plus de mal possible. Le désir de glisser ses doigts dans les rares cheveux blonds qui restaient sur le crâne dégarni et de tirer, tirer jusqu’à les arracher, tirer jusqu’à lui arracher une preuve de sa douleur. Pourtant, on l’interrompit dans cette tâche alors que sa colère était plus que légitime : quelqu’un qu’il ne connaissait pas l’avait agressé sans raison aucune et il devrait tolérer cet affront sans chercher à s’en venger ? Ce n’était pas ainsi que son monde tournait, il en avait l’intime conviction au fond de lui. Mais les infirmiers n’étaient visiblement pas de cet avis, préférant le forcer à lâcher pris non sans emporter un scalp délavé en guise de trophée. Il n’en était pas intact pour autant – des gesticulations trop vivaces sous lui l’avait gratifié de coups au visage. Sa mâchoire le lançait désormais et il était certain qu’il porterait pour un moment encore les traces de ce coup de poing sur son visage. Désormais aussi inoffensif qu’un chaton et les doigts convulsivement crispés sur les cheveux blonds arrachés à leur propriétaire, il était solidement maintenu par les deux infirmiers, ceinturé et immobilisé. La seule chose qu’il pouvait encore faire était de tenter de se débattre et d’insulter l’autre blond, ce dont il ne se priva pas. L’adversaire était dans la même position que lui, quoiqu’il remarqua orgueilleusement qu’ils devaient se mettre à deux pour le retenir lui tandis qu’un seul suffisait pour l’autre – une bien inutile victoire, mais tout était bon à prendre dans la situation actuelle. Ils se débattaient chacun de leur côté, tentant vainement d’échapper à leurs infirmiers pour recommencer à se cogner dessus, s’insultant mutuellement ; mais tandis qu’un flot d’injures s’écoulaient des lèvres de l’un, l’autre semblait avoir un discours infiniment mieux construit, une haine infiniment plus justifiée – mais tout cela important peu au blond. Tout ce qui était important, c’était que ce type lui avait sauté dessus sans aucune raison et que pour ça il méritait sa juste colère.

Il était dévoré par la colère et ses mouvements devenaient de plus en plus chaotiques tandis qu’il tentait de faire lâcher prise à ses infirmiers, en vain. En face de lui, l’autre blond semblait avoir le même but que lui vu la violence avec laquelle il se débattait, tendant le bras vers lui, comme s’il espérait pouvoir l’atteindre à cette distance. Et là se produisit la chose la plus inattendue à laquelle il pouvait s’attendre : une vague de feu jaillit brusquement du bras tendu vers lui, serpentant en tentant de l’atteindre avant de s’évaporer dans un bruissement brûlant. Le blond cessa immédiatement de remuer, permettant à ses infirmiers de mieux le ceinturer et de l’éloigner un peu plus. La stupeur le disputait à la rage dans son esprit échauffé, prenant comme une déclaration de guerre le phénomène qui venait de se passer. Il n’avait toujours pas réagi à la première attaque qu’une seconde jaillissait, venant lécher le bout de ses cheveux et effleurer sa nuque – il était certain que sans la promptitude de ses infirmiers, sa tête se serait probablement enflammée comme une bougie. Il ne savait pas comment l’autre avait fait ça, mais ce n’était clairement pas normal, quand bien même il semblait être le seul à en être aussi choqué. Et ça éveillait dans son esprit un nouveau désir de revanche et de violence, plus spécifique : supprimer de la planète toute trace de ce type et de son anormalité.

Il s’apprêtait à se jeter sur lui, faisant fi de tous les risques et de la poigne de ses infirmiers quand les portes s’ouvrèrent brusquement, laissant passer le docteur Cox qui ne perdit pas la moindre seconde pour mettre promptement fin à la dispute. Sous les yeux presque fasciné du blond, l’autre patient s’arqua avec violence en hurlant comme un animal blessé, s’effondrant au sol et laissant planer un long silence dans la pièce. Plus personne n’osait parler, à peine respirer. Le blond lui-même n’osait plus se débattre, considérant d’un sale œil ce type qui n’avait certes jamais fait montre de la moindre chaleur envers son personnel et ses patients, les avait toujours traité avec correction, du moins de ce qu’il avait pu juger. Et il venait de taser littéralement l’autre type face à lui – pas que ce soit une mauvaise chose, mais s’il avait pu choisir, il aurait préféré être celui qui l’avait fait. Il lui avait volé sa revanche et ça, le blond n’appréciait clairement pas. Pour autant, il n’ouvrit pas la bouche, considérant la possibilité d’avoir droit à une décharge bien trop importante. Il se sentit alors reposé sur une chaise, ses infirmiers estimant visiblement qu’il ne chercherait plus à se battre. Dans ses doigts serrés se trouvaient toujours une poignée de cheveux blonds.
« Messieurs, je m’attendais à une conduite plus correcte en ces lieux. »
Le blond frissonna. Sous ses dehors polis et courtois, il pouvait sentir une colère glaciale chez l’homme. Silencieusement, il observa le médecin ranger son appareil dans la poche de sa blouse, contournant les chaises renversées par les fauteuils pour venir s’agenouiller près du blond assommé. Il tourna lentement le visage du garçon au sol, examinant attentivement le crâne, semblant chercher quelque chose. Visiblement satisfait de son examen, il laissa la tête retomber au sol, se redressant ensuite pour faire face à la petite assemblée de son regard glacial. Le blond se contenta de le fixer, laissant aux infirmiers le soin de se justifier – après tout, il n’était qu’un patient ici. Le dénommé Rick se déplaça doucement, allant attraper l’un des fauteuils qui avaient volé à travers la pièce. Il le remit d’aplomb avant d’aller s’agenouiller près de son patient pour l’attraper par les aisselles et l’installer sur le fauteuil. Les seuls bruits audibles étaient les respirations inquiètes des infirmiers, le bruissement des tissus, le doux bruit que produisait le fauteuil en flottant à quelques centimètres du sol et les bips réguliers du drone contre le mur.
« Personne n’a d’explication à me fournir ? »
La voix glaciale sembla terroriser l’ensemble de la pièce. Même le blond se sentait pris à la gorge par la froideur qui émanait de l’homme, se sentant aussi faible qu’un chaton face à lui. Il n’était pas celui qui détenait le pouvoir dans la pièce, il le comprenait totalement désormais – et les infirmiers avaient l’air de partager son point de vue, se lançant des coups d’œil inquiets, le dos raide et crispé. Qui porterait la responsabilité de l’incident qui s’était produit ? L’un des infirmiers finit par souffler, levant lentement la main pour attirer l’attention du médecin. Le regard glacial se verrouilla quasi immédiatement sur lui, le faisant trembler un peu plus.
« Nous avons amené le… Patient de la chambre 0255 – ah, c’était lui ça – dans la salle de repos, conformément à vos instructions, monsieur. Rick… L’infirmier Saunders a également amené l’un de ses patients et… Il jeta un coup d’œil angoissé à Rick. Et ils ont commencé à se battre sans raison. »
Il avait débité la fin de son discours d’une traite, baissant la tête sous le regard perçant de Cox.
« Saunders. Veuillez réveiller votre patient. Immédiatement. »
Le blond s’agita sur sa chaise, intéressé. C’était clairement plus intéressant que de savoir avec qui couchait l’infirmière, c’était certain.
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Warren C. Grayson

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Warren C. Grayson
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02.03.15 23:44
Le plus jeune des deux blonds, celui qui avait attaqué le premier sans aucune raison vraiment établie s’était brusquement effondré dans un râle déchirant, foudroyé sur place alors qu’il tenait déjà debout par pur miracle ou juste par la motivation d’abattre son opposant. A ce moment, tous s’étaient légèrement écartés, le laissant à l’épicentre de l’attention comme une scène de bataille aseptisée, où tous les belligérants se disputaient quelques nuances de blanc par leurs uniformes. L’infirmier en charge du garçon l’avait lâché au même moment, surpris plus par l’épiderme cuisant du patient plus que par son électrocution ; il fut le premier à tenter de bouger quand le responsable de l’attaque passa l’embrasure de la pièce, établissant son impérialité dans la chaîne alimentaire rien qu’en souriant. Silence de mort. Aucun autre mortel de cet établissement n’était capable d’imposer une ambiance aussi polaire rien qu’en passant une porte –aucun ne pouvait inspirer autant de menace et de cette autre chose qui faisait froid dans le dos sans que tous ne puissent vraiment comprendre pourquoi.

Prenant ses aises sans même essayer de masquer sa colère primaire quand on avait du le prévenir du colisée de sa salle de repos, il fendit la foule comme un prophète, s’arrêtant pour ausculter sans presque aucune délicatesse le corps au sol si peu conscient. Chacun retenait presque son souffle quand il ignora rapidement la tempe légèrement rouverte, tâtant sommairement le crâne récemment rouvert par un de ses confrères, avant de trouver son but en mettant à nu le haut du dos de son patient. Celui-ci n’avait même pas remarqué la puce tant elle se trouvait inaccessible et surtout greffée à la base sans son consentement ; coincés entre ses omoplates, encastrés à égale distance des restes de la brûlure similaire à celle de Jesse et d’une des ailes du phœnix tatoué, les minuscules circuits brillaient à travers la peau. Ayant soigneusement « dissuadé » leur porteur sans toutefois causer de dommages externes, ce dont le Dr. Cox souhait s’assurer plus que de l’état de santé général de son premier cobaye. Laissant sa tête retrouver sans douceur le sol sans même un regard ni compassion pour toutes les coutures de guerre révélées au public autour, il finit enfin par sembler s’intéresser au récent grabuge quand il se releva et enjamba le corps pour confronter ses mortels sous-fifres.

Laissant l’un de ses employeurs réclamer la tête du coupable ou juste des explications, le dénommé Saunders quand à lui finit par agir comme la moitié du personnel médical présent aurait dû le faire : chercher et aider d’éventuels blessés, comme celui au regard vitreux évanoui par terre. Le remettant doucement d’aplomb sur l’un des fauteuils soufflé par la collision, il examina rapidement Warren, prêt à le ramener illico en salle de soin pour échapper à Cox et le panser. Ou l’empêcher d’écharper l’autre inconnu. Ou de se faire lyncher par ce même individu, aussi. Un peu de tout cela à la fois, vu qu’il savait exactement ce qui s’était passé et le désapprouvait en silence, voulant comme tous autour comprendre surtout le pourquoi du comment. Il sut pertinemment que son tour d’interrogatoire allait bientôt arriver tandis qu’il retenait tant bien que mal le corps de chiffons qui l’avait tout simplement étonnélos de son accès de violence. Surtout quand on voyait ce qu’il avait laissé dans la mâchoire de l’autre à la fin. Ou les flammes sur une moindre base, aussi. Il aurait parié avec ses autres collègues ne s'occuper que d'un frêle adolescent.

« Saunders. Veuillez réveiller votre patient. Immédiatement. »

L’ordre claqua comme un coup de fouet et une partie de Rick se retint de lui expliquer l’absurdité de sa demande ou de la situation générale. Sous l’œil impérieux il secoua légèrement l’adolescent aux yeux ouverts et bizarrement dilatés par le choc sans qu’il ne réagisse vraiment. Cox fit d’une pierre deux coups pour mettre à profit le moment, jetant son dévolu sur son autre patient récalcitrant.
« Vous. Vous connaissez ce jeune homme ? Pourquoi a-t-il essayé de vous agresser? A-t-il dit quelque chose vous concernant ? »

Michael Cox n’avait même pas besoin d’élever sa voix pour se faire obéir tant celle-ci était glaciale et dénuée de tout sentiment. Face aux réponses peu concluantes et agressives du blond conscient, il jugea que Saunders n’était pas efficace dans sa démarche pour obéir. Soucieux, et plutôt pressé de régler le malentendu rapidement il prit l’initiative: sans un mot pour que le colosse s’écarte de son passage, il observa sommairement l’absence de réaction du pyrurgiste même quand il essaya de lui relever la tête. La gifle résonna plus que le glapissement offusqué d’un des convives, et pourtant personne ne protesta et pas un mot ne siffla dans la pièce quand le coup aurait pu le rejeter au sol. Les deux infirmiers ayant fini par relâcher l’ancien Eraser s’observaient, tous les deux prêts à jurer n’avoir vu aucun acte dépassant les bornes pour protéger leurs emplois. Une sorte de râle consécutif marqua le succès du processus et l’Evolve repris conscience dans le tiraillement de plusieurs douleurs récentes : la commotion aux côtes disputait à la pulsion de sa tête le monopole du mal, mais la palme fut remportée par la dernière chose douloureusement consciente avant son black-out. L’aiguille chauffée à blanc à travers toute sa colonne vertébrale et son origine inconnue qui l'avait tétanisé en quelques secondes. Retenu fermement pour ne pas s’écrouler (ou attaquer de nouveau), il regarda autour de lui, cherchant stupidement l’auteur de l’attaque au taser ou son récent ennemi sans prêter attention au médecin en chef. Celui-ci reposa clairement ses questions qui n’acceptaient aucune répartie bancale, tout en faisant signe au duo soignant de rapprocher les concernés. Sans même avoir besoin de leur signifier l’importance de restreindre les opposants, cette fois.

« - Qui est cet homme et pourquoi l’avez-vous attaqué ?
- …. qu’est-ce qui s’est… passé ?
- Qui est cet homme, et pourquoi l’avez-vous attaqué, répondez.
- Qu’est-ce que vous m’a-a-avez fait… j’ai mal…?
- Contentez-vous de répondre à mes questions, Grayson. Qu’est-il pour vous que vous essayiez de le tuer ?
- Dr. Cox, vous voyez bien que vous l’avez traumatisé, laissez-moi le ramener, ils sont tous les deux blessés et choq-
- Saunders, quand je souhaiterais votre avis je vous le notifierais. Contentez-vous de le tenir. Warren, répondez-moi. Qui est-ce ? Pourquoi ? »

La nausée tanguait dans son esprit, consécutive à la paralysie soudaine. Confus par l'environnement et acculé par l’interrogatoire tyrannique, il cherchait autour un quelconque soutien sans le trouver; la chaleur corporelle était redescendue, ne subsistant que dans ses mains aux doigts teintés de sang. Arraché à la gorge de son rival sans réussir à l'étouffer sinon que de lui planter des griffes acérées. Ce qui lui fit renouer contact visuel avec son ennemi naturel à qui il lança un feulement agressif en esquissant un geste restreint à la seconde par plus fort que lui. Il commençait à doucement paniquer et s'enfiévrer. Sa voix se fit saccadée autant que ses yeux se voilèrent comme un ciel d'orage, chargé de flammes de rancoeur.

« - Ne tentez rien qui pourrait aggraver votre cas, nous avons des moyens de vous en empêcher. Alors ?
- McMillan… un eraser…c’est un eraser ! C’est un fou furieux ! Un tortionnaire… il a réussi à m’avoir, il voulait s'venger… !
- Calmez-vous. Restez cohérent, bon sang.
- J'vous dis que c’est un des leurs, il nous chasse, il veut ma peau... et-et-et il est r'venu me narguer !... Il faut l’éliminer oui c’t'à cause de lui si….

-un silence brusque quand il s'arrête, par peur d'en dire trop ou de replonger dans le chaos des douloureux souvenirs-

- Si quoi ?
- ……..
- Warren !
- Dr Cox, arrêtez!
- ……
- WARREN !
- …. c'est à cause de lui qu'ils nous ont torturés! »
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Jesse McMillan

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Jesse McMillan
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21.03.15 23:09
Il en bouillait encore. L’envie de déboiter sa face à ce type, de lui montrer qui commandait, de lui prouver que sa carrure de moineau asthmatique ne pouvait pas venir à bout de lui. Il ignorait ce qui le poussait à se montrer aussi combattif, aussi hargneux envers ce type. Mais c’était comme ça : ça bouillait dans ses veines, ça lui donnait envie de le déchirer, de l’écharper, de le réduire en miette. La flamme qu’il avait vue l’avait envoyé dans des tréfonds d’interrogations dont il était ressorti avec une envie plus grande encore de le frapper. Comme si ce feu avait réveillé quelque chose tout au fond, une lueur de compréhension qui s’était bien vite envolée, submergée par les sensations et le goût de la violence. Il y avait aussi le goût du sang, dans sa bouche, celui qui coulait gentiment sur ses doigts. Et une vague odeur, une odeur qu’il connaissait… Mais sa quête de souvenir s’interrompit une nouvelle fois, violemment coupée par Cox qui le toisait, Cox qui l’interrogeait. Cox qui attendait une réponse. Il entrouvrit la bouche, sentant la douleur courir dans sa mâchoire, brutalement, sans lui laisser de répit. Et pourtant, ça lui plaisir – il n’était pas mort, il était vivant. Il avait foutu une dérouillée à ce type. Il aimait ça.
« Nan. Je sais pas. Des conneries. »
De toute manière, quoi que l’autre ait à lui reprocher, c’était entre eux deux. Cox n’avait pas besoin de se mêler de ça – il était quasiment certain que les disputes entre patients n’impliquaient en général que des infirmiers ou le reste du personnels, alors que les vrais médecins étaient tenu hors de tout ça. Trop de tracas pour pas grand-chose, au final : pourquoi déranger ces types pour des disputes stupides et parfois motivées par pas grand-chose ? Les réponses de l’amnésique ne semblèrent pas contenter la soif de curiosité du médecin, celui-ci détournant finalement son regard glacial de sa personne – il se détendit considérablement, relâchant le souffle qu’il n’avait pas souvenir d’avoir retenu. Se recroquevillant un peu sur son fauteuil, il observa avec un soupçon de curiosité le médecin s’approcher de l’autre blond, lui relevant la tête avant de lui administrer une gifle qui en fit sursauter plus d’un dans la salle sans que personne ne proteste ou ne tente de l’en empêcher – il aurait fallu avoir une sacrée case en moins pour s’opposer à un Cox dans cet état. La méthode utilisée par l’homme, bien que discutable d’après une bonne partie de la population présente ici – mais tout à fait au goût de l’amnésique –  sembla pourtant porter ses fruits, puisque l’autre cligna des paupières, redressant la tête en regardant autour de lui d’un air halluciné. Il était tellement concentré sur le réveil de l’autre abruti qu’il ne remarqua même pas qu’on poussait avec précaution son fauteuil branlant, le rapprochant de l’autre taré. En silence il écouta l’échange de questions réponses totalement stérile qui avait lieu, notant que l’autre blond avait l’air totalement out, ce que tenta vainement de faire remarquer l’infirmier qui se fit réduire au silence abruptement. Décidément, il avait tendance à bien aimer ce Cox. Enfin, quand il ne se préoccupait pas de lui du moins. Puis leurs regards se croisèrent et le déchainement de violence qui les avait animés tous les deux plus tôt manqua de reprendre, laissant les deux blonds dans un état proche de l’animal, le poitrail gonflé par la rage et prêt à attaquer. Deux bêtes sauvages qui n’attendaient qu’un faux mouvement pour se jeter sur leur ennemi héréditaire. Il ignorait d’où lui venait cette rage, mais c’était particulièrement familier.

Pourtant Cox les tenait aussi sûrement en laisse que s’ils étaient deux chiens inoffensifs, les réduisant au silence avec des simples paroles. Comme s’il savait pertinemment qu’aucun des deux n’était assez dérangé pour tenter de s’en prendre à l’autre sous ses yeux. Il y avait des hommes dans le monde dont il ne fallait troubler la quiétude sous aucun prétexte : Cox en faisait partie, assurément. Il dégageait cette aura presque malsaine qui leur imposait un calme suspect – dès qu’ils seraient hors de sa vue, ils reprendraient la joute avec violence. Tous le savait, Cox y compris. Les deux animaux se tinrent donc tranquille, répondant presque obligeamment à ses questions. Le blond dans les vapes reprit finalement la parole, laissant échapper un nom cette fois, un « McMillan », associé au mot « eraser ». Ça il connaissait, les erasers : on avait pris le temps de le lui expliquer. C’était la police de la ville, ceux qui faisaient régner l’ordre et la justice, ce genre de conneries. Se renfonçant dans son fauteuil, le blond observa avec une certaine délectation les traits de son agresseur se troubler et sa voix vaciller. Ce type dont il parlait, ce McMillan, semblait l’avoir profondément marqué visiblement. Il parla de vengeance, de torture… Rien qui ne le concernait. Alors il détourna la tête, s’intéressant aux visages des infirmiers, aux traits de Cox qui se fronçaient, à la patiente qui reprenait des couleurs. Il aurait bien dit qu’il ne se sentait nullement concerné et aimerait retourner à sa chambre, mais quelque chose – probablement une lueur de lucidité – lui disait que Cox lui ferait vivre un enfer s’il tentait de l’interrompre. Alors il resta silencieux, se sentant brusquement observé.
« Grayson. Vous pensez donc que… Le patient de la chambre 0255, ici présent. Cox le pointa du doigt, faisant loucher l’amnésique un court instant dessus. Pourquoi on parlait de lui, encore ? Donc, cet homme ressemblerait ou serait votre… McMillan ? »
L’amnésique observa le doigt, le visage de Cox puis celui de l’autre blond. Il ricana légèrement, reniflant d’un air moqueur.
« Hein ? »
Lui, le type qui avait réduit ce mec à l’état de légume ? Ça lui plaisait bien comme idée, quoi qu’il ait des doutes : s’il avait déjà eu à faire à un type pareil il s’en souviendrait probablement. C’était pas le genre de rencontre qu’on oubliait, il en était certain. Quoiqu’encore une fois, étant donné qu’il avait tout oublié de sa vie avant l’hôpital, il était franchement mal placé pour juger de ça. Pourtant, ça ne lui disait définitivement rien. Autant détromper ce pauvre type avant qu’il tente encore de le tuer. Et ensuite, s’il voulait se battre une nouvelle fois… Eh bien, il ne dirait pas non.  Après tout, ce n’était que de la légitime défense.
« Nan, j’y crois pas. Il croisa les bras, plongeant son regard dans celui de l’autre type. Ça me dit absolument rien et je pense pas qu’oublier un mec aussi taré que toi soit une mince affaire. Donc j’suis catégorique : j’te connais pas. Cox, j’le connais pas. Vous êtes satisfait ? J’sais pas pourquoi il m’a agressé. L’a probablement dû m’confondre avec un autre type. Par contre, s’il veut que je lui cogne encore dessus, j’suis tout à fait partant pour prendre la place de son Mcmillan. »
Si l’autre était un légume, c’était son problème : pas la peine de l’entrainer là-dedans. Il avait suffisamment d’emmerde avec le drone et les infirmières, pas la peine de rajouter un blond psychopathe sur les bords en plus. Cox soupira, se frottant énergiquement l’arête du nez.
« Tout le monde. Dehors. Sauf vous. Il reposa son regard sur le groupe réduit, attendant que tout le monde soit hors de la pièce pour reprendre. Grayson, vous semblez bien au courant de ce qui serait le passé de ce jeune homme. En l’absence de preuve, ce qui est actuellement le cas, je me vois obligé de considérer que tout ceci n’est pas valide. Nous en sommes donc au même point. Toutefois, si vous possédez d’autre éléments susceptibles de nous aider à l’identifier, je vous serai gré de nous en faire part. Il se tourna vers  les deux blonds, sortant une tablette de sa poche pour pianoter dessus. McMillan, hein… Saunders, vous m’amènerez Grayson dans une heure. J’aurai quelque chose à vérifier sur son implant. »
Il leva les yeux de sa tablette, observant les hommes.
« Quelque chose à ajouter ? »
L’amnésique toussota légèrement, croisant nerveusement les doigts.
« On parle quand même de mon passé. Pourquoi j’ferais confiance à un mec qui a essayé de me tuer, hein ?
- Parce que c’est la seule piste que nous ayons actuellement, évidemment. A moins que vous ayez une autre idée ? Non ? Alors taisez-vous. »
Il serra les lèvres. Connard.
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Warren C. Grayson

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Warren C. Grayson
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19.06.15 1:34
Un claquement de doigts et une portion de temps s’était envolée sans rien dire, laissant les deux protagonistes presque au point où leurs joutes hebdomadaires s’étaient arrêtées net. Si le blond plus élancé ne semblait pas se remémorer le point de départ de cette lutte fratricide, le plus jeune gardait pour deux en mémoire les souvenirs belliqueux et les raisons précises de cette période mouvementée. Tenus à distance d’une poigne de fer par un arbitre froid et cruel, il aurait suffi le relâchement d’un gardien de l’un ou l’autre camp pour raviver les hostilités qui ne manqueraient pas de terminer avec plus de sang qu’ils n’en avaient tous les deux perdus au moment présent. Bouillant d’impatience et de rage mal contenue, le pyrurgiste avait craché ses dernières révélations au grand public, ne se doutant pas un seul instant qu’une telle vérité ne pouvait être remise en question, voire moquée avec force humiliation par son adversaire. La poitrine soulevée par un cœur battant à tout rompre, le coté enflammé et le visage brûlant, seuls ces brasiers résistèrent au souffle glacial de l’accusation de mensonge par Cox. Pas un mensonge, si peu, juste peu de fondements pour étayer une vérité pourtant absolue dont le responsable s’en lavait royalement les mains du haut de son immunité injuste.

Scotché par les dires du médecin implacable, retenu par la force d’un géant qui devait apprécier son épiderme recuit, la suite du dialogue se noya dans un brouillard vaguement intelligible pendant que l’Evolve accusait le coup. Son rival s’engorgeait de n’être ni responsable, ni au courant, calomniant et descendant son vis-à-vis plus sûrement que le coup traître dont il brandissait encore fièrement le scalp comme un trophée. Au diable les repères à retrouver, les explications à réclamer, l’étrange électrocution, son cerveau se recuisait à fouiller chaque parcelle de souvenir retrouvée au fil des réveils chaotiques, chaque petite miette de son passé qu’il aurait pu extraire de son blocage involontaire pour étayer ses faits et prouver son bon droit. McMillan et Iiulis lui avaient volé son futur, le premier n’avait eu que revanche et railleries, la seconde avait péri sous ses flammes et sa colère. Il s’était escrimé en vain plusieurs fois à essayer d’atteindre le militaire, bloqué derrière plusieurs centimètres de plexiglas d’abord ou juste à portée de main quand il était plus que diminué vers la fin, dans l’objectif de lui faire payer. Vengeance. Colère et vengeance pour pouvoir avancer, ou au contraire partir l’esprit libre. Mais... de quel implant Cox parlait-il?

« On parle quand même de mon passé. Pourquoi j’ferais confiance à un mec qui a essayé de me tuer, hein ?»

Le déclic. L'implant partit en fumée, le souvenir cherché le remplaca vivement. Les infirmiers restant du comité réduit déjà se préparaient à les séparer de manière efficace, sur ordre du médecin en chef quand l’étincelle revint brusquement. Le jour où le cauchemar avait commencé. McMillan, le menaçant de devenir un légume. Et sa révolte, la tentative de le tuer. Tendant le bras vers l’eraser, il pointait une zone en particulier, de ce même geste qui avait tenté de lui arracher la tête d’un coup de flamme quelques instants plus tôt. Chacun restant  dans la pièce se mit instantanément sur la défensive, prêt à s’abriter du feu tandis que Saunders ceinturait l’adolescent sans douceur plutôt qu’avec efficacité. Cox avait déjà ressorti son petit appareil.

« La brûlure… la brûlure ! Il a déjà.. enfin, je l’ai eu déjà.. !  Il a une cicatrice, je sais ce que je dis ! Regardez son torse ! J’l’ai déjà brûlé et il a la preuve sur lui ! R’gardez ses mains, aussi ! Lâchez-moi, j’vous dis la vérité ! Il doit payer… tu entends, Millan …! Cherchez la marque ! Lâchez-moi, vous m’faites mal !

Une charge pour se défendre, un coup lancé à corps perdu et l'interrogatoire avait pris fin dans la douleur pour l'instigateur quand le pyrurgien l'avait chargé pour lui laisser une douleur cuisante et un marquage profond et permanent. Ainsi que ses mains dans une moindre mesure, qu'il aurait beaucoup plus aimé abîmer définitivement. L'attaque lui avait valu une sévère première réprimande, une autre plus tard quand l'Eraser avait voulu se venger de ce marquage indélébile. Oeil pour oeil. Un silence de mort accueillit sa révélation, pendant lequel chacun s’arrêta après la tirade lâchée d’un souffle, tous attendant la réaction du chef suprême -ou d’échapper au rayon d’action de l’allumé. Les regards allaient du militaire inconnu soudain ébahi au fou furieux malmené mais sûr de lui.

« Voilà un élément plus concret, Grayson. Vous, s’adressant à l’aide-soignant derrière Jesse,vérifiez ce qu’il vient de dire tout de suite. Cela ne devrait pas trop déranger votre patient inconnu.

Le concerné ne se fit pas prier et sans même prendre en compte les protestations du grand blond, aidé de son collègue, il dévoila la fameuse preuve.


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08.07.15 21:54
Cox savait précisément où il allait. Là résidait tout le problème – quoi qu’ils disent ou pensent, les infirmiers et les deux patients n’étaient que des pions au creux de sa main. L’amnésique l’avait suffisamment côtoyé pour en être certain – Cox ne laissait jamais rien au hasard et c’était bien là l’un des aspects les plus effrayants de sa personnalité tordue. Le plus grand des deux blonds se détendit, se savant de toute manière innocent – il ne connaissait pas ce dénommé Grayson qui avait essayé de lui cramer la gueule en toute impunité. Donc il n’avait absolument rien à faire ici et la seule raison pour laquelle il n’était pas de retour dans sa chambre sous la surveillance d’un abruti de drone était que ce type avait aiguillé la curiosité du médecin par ses mensonges éhontés – sa tête ne lui était tout simplement pas revenue et maintenant il cherchait un prétexte à cette bagarre pour ne pas finir en isolement. Ce qui tombait bien – la tronche du pyromane en herbe ne lui revenait pas non plus, de toute façon. Il y avait quelque chose dessus qui lui donnait envie d’y coller son poing, histoire de corriger ce petit quelque chose qui n’allait pas.

Pourtant, il y avait quelque chose de dérangeant dans la manière passionnée dont le blond le haïssait. Quelque chose de si vivant, de si brûlant qu’il en sentait la chaleur lui lécher le visage et la fureur gronder dans le corps frêle de son vis-à-vis. Et avec ce pouvoir qu’il avait montré… Il ne devrait pas être sous-estimé. Mais c’était plus fort que lui : il avait beau avoir toutes les probabilités de finir les chairs dévorées par les flammes, il voulait se battre, enfoncer son poings dans l’estomac fragile, sentir les côtes briser sous ses coups. Il voulait sentir les poumons se vider violemment, le sang goutter au sol. Il voulait le voir se tordre de douleur, comme s’il avait commis un crime irréparable qui ne demanderait que le sang comme réparation. Le blond secoua la tête et les pensées s’évaporèrent. Un bras se tendit violemment vers lui et instinctivement son corps s’arc-bouta, tentant vainement d’échapper à ce doigt qui se tendait plusieurs mètres devant lui – fuite inutile, fuite instinctive. Il n’aimait pas ça. Que savait son corps de plus que lui ? Mais ce n’était rien – juste un réflexe de survie. Un evolve qui tendait la main vers soi n’était jamais une bonne chose, lui soufflait sa conscience. Il avait tenté de lui réduire la tête en cendres quelques minutes auparavant de ce même geste – de son point de vue, supprimer aux evolves ces appendices serait la meilleure manière de se tenir à l’abri.

Avec un semi-sourire satisfait, le blond observa Cox s’approcher de sa future victime pour lui administrer un calmant brutal quand celui-ci se mit à s’agiter en gueulant une histoire à propos d’une brûlure, ce qui sembla faire s’arrêter Cox. Et ils en arrivaient à maintenant. Cette histoire de brûlure. Le blond jeta un coup d’œil à ses mains – elles semblaient indemnes, mais… Comment était-il au courant de cette marque qui courait sur son torse, de cette horrible cicatrice que Cox avait déduite être l’œuvre d’une brûlure assez grave ? Le blond plissa les yeux, fixant Cox d’un air éloquent. Il ne voulait pas donner à ce type l’ombre d’une affirmation quant à ce qu’il racontait. Toute cette histoire était impossible, improbable – il n’avait jamais rencontré ce type de sa vie, il en était certain. Et il ne voulait absolument pas lui donner l’impression qu’il pouvait dire la vérité.
« Ça me dérange. »
Les mots lui avaient échappé, sans qu’il ne prévoie un plan de repli. Il devait trouver quelque chose, et vite – Cox n’allait plus rien laisser passer à présent. Tout ce qui tournait autour de son identité était au cœur de ses questions, comme si le fait qu’il ne se souvienne plus de rien avant son réveil à l’hôpital était une atteinte à sa fierté personnelle. Pourtant, les mots furent noyés dans l’étreinte soudaine de l’infirmier qui le ceinturait, lui déboutonnant avec brutalité sa chemise d’hôpital pour exposer son torse défiguré. Le blond poussa un grognement d’animal blessé, envoyant avec ardeur sa tête percuter celle de l’infirmier. Celui-ci tituba, reculant et chutant, l’air totalement sonné. L’autre le ceinturait toujours, le forçant à ruer pour se débarrasser de l’étreinte – en vain. Et Cox le fixait toujours de son regard glacial, faisant planer sur lui l’ombre de sa menace. Il savait qu’il s’enferrait toujours plus dans une histoire qui n’était pas la sienne, mais il n’y pouvait rien.
« CA NE PROUVE RIEN ! »
Il mordit violemment le bras de l’infirmier, le forçant à relâcher son étreinte une fois que des gouttes de sang commencèrent à perler à travers le tissu de son uniforme. Sans aucun doute il passait pour un déséquilibrer – la même folie qui l’avait poussé à vouloir anéantir l’autre blond recommençait à se faire sentir, pulsant dans ses veines. Il se jeta sur lui, martelant chacun de ses mots d’un violent coup.
« TA. MERDE. NE. PROUVE. RIEN. RIEN ! TU ENTENDS ! RIEN ! TU N’ES RIEN ! ALORS TU GARDES TES MERDES POUR TOI ! JE TE CONNAIS PAS CONNARD ! MAIS CA M’EMPÊCHERA PAS DE TE DEMOLIR LA GUEULE ! »
Il se sentait souillé, attaqué – et Cox qui regardait, comme s’il savait exactement ce à quoi il s’attendait… Puis des mains puissantes jaillirent et le trainèrent loin du blond, emmenant sa folie meurtrière loin de sa victime. Et Cox qui souriait… Puis une douleur traversa son épiderme pour venir se loger sous son oreille gauche, lui faisant pousser un hurlement alors qu’un noir bienveillant l’entourait.

Cox recula, posant son regard presque narquois sur le corps mou de l’amnésique. Celui-ci s’était avéré plus intéressant que prévu, en un sens – il n’aurait jamais pu deviner qu’il était si… Célèbre. Il jeta un coup d’œil vers l’autre garçon dont le nez saignait allègrement. Il y avait quelque chose d’incroyablement satisfaisant dans la manière dont les deux jeunes gens s’étaient jaugés comme deux animaux sauvages prêts à bondir – et pour bondir, ça, ils l’avaient fait. Ils s’étaient battus avec une énergie qu’ils n’avaient que peu montrée jusque là – quoi que les tentatives d’évasion de son amnésique l’aient un peu mit sur la voie. L’autre blond, Grayson, en était même sorti de son apathie coutumière. Et ils semblaient se connaître, quoi que l’un ait farouchement nié en avoir les souvenirs. Serait-il donc l’un de ces anciens, lui aussi ? Ce qui expliquerait beaucoup de choses – son dossier médical inexistant, son identité inconnue, l’absence de puce… Ils allaient devoir avoir une longue conversation, lui et ce Grayson. Il mourrait d’envie d’en savoir un peu plus sur tout ça…
« Veuillez mettre notre… Inconnu en isolement. Pas la peine d’attendre qu’il se réveille. Quant à monsieur Grayson, il est nécessaire de me l’amener dans mon bureau. Maintenant. »
Le ton ne souffrait aucune réplique. Cox fit demi-tour, se dirigeant vers son bureau par de grandes enjambées tandis que derrière lui, l’infirmier du dénommé Grayson soulevait ce dernier avec précaution, l’air profondément désolé de lui faire subir tout cela.

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tonight the foxes hunt the hounds
Warren C. Grayson

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Warren C. Grayson
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16.07.15 1:16
La scène devenait de plus en plus étrange. Ce qui n’avait commencé que comme une journée morne et sans plus d’intérêt à faire un tour hors de la chambre-sanctuaire avait tourné en champ de bataille bien trop réaliste, sanglante voire même tragique. Le comité déjà en place au matin avait été dispensé d’acte de présence par le maître des lieux sommairement, pour ne garder qu’une délégation hétéroclite au potentiel carrément dangereux. L’hôte de cérémonie dictait sans même élever la voix ses quatre cent volontés, véritable arbitre pour deux bêtes sauvages prêtes à s’entretuer pour deux raisons diamétralement opposées, séparées avec peine par un staff médical débordée par les évènements. Le dernier acte avait vu un geste simple et explicatif détourné par tous comme une attaque, ainsi qu’une nouvelle preuve ajoutant un rebondissement –le propriétaire du bras tendu pour démontrer la véracité de sa révélation avait vu celui-ci maintenant en clef de bras dans son dos sans avoir eu le temps d’expier un soupir de détresse ni même l’intention de décapiter pour de bon le plus grand des deux blonds. Celui-ci avait réagi en miroir de la troupe, se protégeant dans un réflexe d’un geste malencontreux. Le maître des lieux trancha sans même attendre d’avis extérieur, continuant de retenir d’une main de fer la continuité des évènements tout en les observant comme le scientifique qu’il était avec un intérêt grandissant depuis qu’il était arrivé.

Le plus agé des deux patients n’eut aucun crédit pour sa maigre protestation et dans un déchirement mat la cicatrice de son passé se révéla sous la forme d’une brûlure partiellement bien guérie, prête à défigurer pour quelques années son porteur –clin d’œil hasardeux à celui qui lui avait infligé sciemment et avec violence, lui aussi pourvu sur une portion plus large de sa chair d’un stigmate du même feu coléreux. Une petite victoire pour ce dernier qui quémanda presque du regard Cox qu’il lui accorde crédit sur ce coup-là, sa dernière corde à laquelle se rattacher pour prouver la véracité de ses dires avant que l’ancien militaire prenne soudain un coup de sang. Dans un déchaînement brusque et violent, ses deux acolytes infirmiers qui ne l’avaient retenu que pour le déshabiller valdinguèrent sans plus de cérémonie, l’un assommé d’un seul tirant, l’autre entamé au bras d’un coup vif et dentelé.
La Panique qui planait en esprit au dessus d’eux fondit sur le petit comité , extrapolant une pulsion violente déjà réprimée chez l’amnésique qui réfutait un passé chaotique pour une raison inconnue, impressionnant le médecin et laissant le reste du public dans l’incompréhension. La Colère, alliée de la Folie, autant de fantômes flairant l’occasion et planant autour du duo secondèrent l’Eraser qui sans plus de retenues médicales se jeta sur l’Evolve pour lui refaire le portrait en hurlant des insanités. Joyeux désatre, brûlant chaos que Saunders eu toutes les peines du monde à essayer de réfréner, lui qui en maintenant son patient immobilisé l’empêcha du même temps d’éviter la rage de son rival.

Warren resté inerte, bloqué, spectateur soudain dépassé par le regain de colère rappelant sa propre première initiative. Dangereuse. A peine de le temps de réfléchir et tout s’enchaîna si rapidement que les premiers coups martelés au rythme de sa diatribe hurlée l’étonnèrent presque ; alors qu’il vit distinctement les poings lancés avant qu’ils ne laissent des impacts extrêmement douloureux là où il avait déjà frappé quelques dizaines de minutes auparavant. La tornade de coups ne souffrait aucune résistance quand ses deux bras restaient piégés malgré lui ; quand enfin le géant infirmier essaya de s’interposer son nez et une autre partie de son visage avaient déjà émis des craquements alarmants et quand enfin on traîna la bête déchaînée loin de lui il ne sentait qu’un immense feu à la place de son visage et l’envie de s’évanouir. Au pire, il était déjà au sol sous la violence de l’attaque, et avait déjà crié de douleur sans s’en rendre compte. Il avait frappé pour tuer.Un dernier hurlement lui glaça le sang et l’autre se raidit avant de tomber au sol, fauché par une force invisible. C’était fini. Coupé. Rideau.

Le silence retomba dans la pièce un instant auparavant fosse aux lions et rien d’autre ne se fit entendre pour le pyrurgiste. Les râles douloureux, sa respiration sifflante, quelque chose gouttant par terre ou son cœur menaçant d’exploser tant il battait fort ? Tout cela était noyé et mélangé, résultat des coups l’ayant sonné et le laissant vivre la scène de manière surréaliste. La voix de Cox était loin, mais curieusement distincte bien que le sens de sa phrase mystérieux, il monta une main à son visage et ne rencontra que relief douloureux et comprit vaguement pourquoi sa chemise d’hôpital devenait humide sur le devant du flot sanguin ininterrompu de son nez ou de ce qu’il en restait. Ou des larmes intempestives nourries à chaque coup ? Ou de celles qui continuaient sans tarir actuellement, résultat de toute la pression, du choc et de la lutte ? Chaque inspiration relançait un trait enflammé sur son visage qu’il jurait voir enfler à vue d’œil comme une montgolfière. Quand est-ce que tout avait commencé à dégénérer, déjà ?

Puis tout le monde se mit à bouger, Cox partit, on bougea le corps réduit à l’inerte et l’infirmier assommé, des bras habituels vinrent le soulever délicatement comme un animal blessé qu’il était, l’air chagriné peint sur son visage. Pas de vainqueur, que des vaincus et une autre joute à jouer dans un endroit plus dangereux qu’une fosse à serpents ou que le champ de bataille de la salle de repos : le bureau du médecin en chef. Saunders l’emmena hors de la pièce, dans l’optique de faire un crochet par une salle de soins avant pour évaluer l’étendue des dégâts. L’infirmier priait presque pour quelque chose d’un peu grave ou qu’il s’évanouisse pour de bon, pour lui éviter l’entrevue et enfin le ramener au repos. Le pyrurgien suivit du regard le corps de son ennemi aussi amoché que lui qu’on entraînait comme lui en soins puis à l’écart, les vestiges du combat, le sang partout. Les larmes. Encore. Il se laissa aller contre l'épaule du géant, fatigué et pétri de douleur. Que tout s'arrête.
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