CYBERTECHNOLOGIE ET INFORMATIQUE
Le bon côté avec l’avènement du tout-numérique, c’est qu’on a fini par foutre la paix aux arbres. Le papier, c’est surfait, gloire aux archives informatiques, aux réseaux de communications monstrueusement élaborés, aux transferts de dossiers instantanés, à l’accès possible de n’importe quoi n’importe où n’importe quand. Pourquoi acheter un livre quand il ne vous faudrait qu’une poignée de secondes pour trouver votre bonheur dans les annales numérisées et le télécharger dans votre banque de données personnelle ? Et un raisonnement similaire s’applique pour à peu près tout ce qui peut vous traverser l’esprit incluant de l’encre et du papier. Même l’argent, eh ouais ! Fini les paquets de billets verts dans les portefeuilles, finies les attentes dans les banques, les ATM dans les rues, les vols de porte-monnaie… adieu l’ère du liquide, on informatise tout . Plus sécurisant, qu’il paraît. Moins aisé pour les trafics sous le manteau en tout cas, ça c’est sûr. Les paiements ne se font plus que via transaction online et échange de codes de sécurité pour les deux parties.
Désormais, vous portez un bracelet électronique au poignet qui collecte toutes les données importantes à votre sujet (papiers d’ID, entre autres) en plus de l’accès direct à votre compte bancaire. Les plus vieux-jeux arborent une tablette en lieu et place du bracelet, les accros au dernier-cri affichent à l’inverse un gadget tout-en-un, téléphone inclus, taille minimale et projection d’écran holographique à la clef. Le port de cet objet n’est pas obligatoire, néanmoins il vous est fortement recommandé de l’avoir sur vous à tout moment. D’abord parce qu’on s’arrange de plus en plus pour que vous ne puissiez pas faire grand-chose sans, ensuite parce qu’en cas de contrôle d’identité, vous vous confrontez à un fort risque d’amende si vous n’êtes pas en mesure de prouver qui vous êtes.
Bien entendu, le trafic des bracelets est monnaie courante dans les bas-fonds, mais ne s’improvise pas pirate informatique qui veut, et mieux vaut pour vous que vous ne vous fassiez pas piquer avec un machin bidouillé à la mords-moi-le-nœud : les forces de l'ordre sont plutôt du genre intransigeantes de ce côté-là. Mais bon, si vous avez envie de passer un peu de temps à l’ombre, libre à vous…
MOYENS DE DEPLACEMENT
Le permis de conduire n’est plus qu’une formalité, ça reste obligatoire mais pas réellement nécessaire : avec les pilotes automatiques, vous pouvez aller où vous voulez à l’intérieur de la ville sans avoir à toucher au volant. Vos trajets sont enregistrés, alors si vous avez pas la conscience tranquille c’est clair qu’il vaut mieux rester en conduite manuelle mais sinon, c’est tout bénef’, le trafic est plus fluide, moins de chauffards pour vous couper la route, peu de risque d’écraser mamie sur un passage clouté… Finalement on peut sortir du boulot et rentrer tranquillement chez soi sans être obligé de stresser et d’insulter tous les autres conducteurs, si c’est pas le pied !
Les voitures, les motos, brefs les engins possédant un moteur et utilisant les routes, ont bannis les roues de leur utilitaire. Dites bonjour aux véhicules électriques sur coussin d’air ! Les derniers modèles suscitent l’unanimité : moteur silencieux, pollution moindre, sécurité élevée… Enfin il reste toujours les accros des bonnes vieilles bagnoles, ceux qui ne supportent pas de se retrouver en suspension dès le démarrage – même pas 50cm, c’est vraiment rien –, et il en faut pour tous les goûts après tout, bien que la population ait de plus en plus tendance à réprouver ces engins bruyants et d’une autre époque.
Côté transports publics, on a le choix entre deux types de métros : les lignes aériennes, qui circulent à très grande vitesse dans des tubes au-dessus de la ville, ne desservent que les zones importantes de Madison et traversent cette dernière en moins d’une vingtaine de minutes, et le réseau souterrain, beaucoup plus complexe et étendu, moins rapide, mais permettant l’accès à beaucoup plus d’endroits. Pour quitter la ville, vous êtes obligés de passer par l’un des postes de contrôles du mur. Et c’est même pas la peine d’espérer mettre un orteil dehors si vous êtes un evolve – sauf permission exceptionnelle –, à moins d’avoir mis au point LA technique pour flouer votre monde et vous esquiver en furtif. Mais vaut mieux pas trop compter là-dessus quand même. Et toujours si vous êtes un evolve, sachez qu’on ne vous laissera pas entrer dans la ville si vous ne vous êtes pas au préalable soumis au puçage. De plus, sachez qu’on ne vous croira pas sur parole et que les autorités ont le droit – et le devoir – de vous contrôler afin d’être sûr que vous êtes bien ce que vous affirmez.
Les trajets sur longue distance ne se font qu’en avion, les trains ne sont guère plus que de vieilles reliques oubliées à présent. Il n’y a pas d’aéroport à Madison, il vous faudra donc vous rendre dans la ville la plus proche pour en trouver un. Vous pouvez, sinon, toujours utiliser votre véhicule personnel. Et si vous êtes pas content avec tout ça, il vous reste encore vos pieds pour vous déplacer, ou votre vélo, ou votre poney.
COMMUNICATIONS
Les communications purement audio, les visio-conférences via webcam, c’est totalement has-been. Le maître mot du 23e siècle ? L’hologramme. Vous retrouvez ce petit bidule partout, c’est pratique, ça fait classe, ça prend pas de place quand on ne s’en sert pas, ça se trimballe partout, les voyous du dimanche ne les dégradent pas avec leurs tags, bref que demander de plus ? Vous avez les systèmes portatifs, qu’on retrouve généralement dans les bracelets et les cellulaires, et qui permettent de synthétiser en petit modèle l’effigie de la personne avec qui vous être en contact audio, les systèmes un peu plus gros que vous gardez à la maison, home cinéma démesuré avec 3D comme si vous y étiez et cætera, et puis les systèmes du commerces, les holo-écrans publicitaires géants que vous trouvez dans les rues, et ceux qui servent à faire passer les communiqués du Conseil.
De nos jours, l’hologramme est devenu une technologie tellement basique qu’elle est accessible à presque tout le monde, même si la qualité de ce que vous achetez dépend grandement du prix que vous y mettez. Bien sûr, faut pas s’attendre à mettre la main sur un procédé de synthétisation ultra performant et réaliste si vous êtes étudiant sans le sou, mais le bas de gamme c’est cool aussi, et c’est surtout toujours moins ringard que rien avoir du tout – laisser un message en simple enregistrement vocal, c’est totalement out, et les mails ne valent bien que pour ceux désirant rester anonymes. De nos jours, on aime bien pouvoir faire face à la personne qui nous cause, même en différé.
Mais n’oubliez pas que vos moindres faits et gestes sont peut-être surveillés, Big Brother is watching you…