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Partenaire particulier cherche Partenaire particulier - Varig & Liam
Anonymous
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18.11.14 14:49
Varig m'expliqua de manière assez flou qu'il pensait que ces hommes étaient des mercenaires. C'était déjà plus rassurant que s'ils avaient été des flics. Même si les mercenaires en soi sont généralement bien pire.
On parvint à un terrain vague. Je fronçai les sourcils, sceptique, voir carrément méfiant. A mes côtés, en plus de Varig, des esprits se baladaient, me jetant des coups d'oeil futirfs et, pour le même coup, me mettant assez mal à l'aise pour que je commence à me sentir agacé de la situation.

- Hey, hermano, m'enquis-je à l'attention de Varig. T'es sûr que tu m'as tout d ...

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase.

Sincèrement, je ne sais pas ce qu'il s'était passé entre le moment où j'étais sur le terrain vague et celui où je me retrouvai ici, dans ce lieu qui m'étais totalement inconnu. Enfin, j'avais cessé d'être surpris le jour où j'avais littéralement fait un saut temporel.
Quoiqu'il en soit, à mon réveil, je crus réellement que j'avais une sale gueule de bois tant l'intérieur de mon crâne me faisait souffrir. Je grognai mollement et roulai sur le dos, reprenant peu à peu conscience de ce qui m'entourait.

- Debout, c'est l'heure du café, me susurra une voix inconnue.

Je sursautai en me rendant compte que je n'étais pas seul. J'ouvris les yeux, avant de les refermer, aveuglé, puis de les rouvrir. Finalement, je détaillai d'un oeil mauvais la salle dans laquelle je me trouvais. C'était ... futuriste, quoi.

- Liam Awen, bien le bonjour. Vous avez été envoyé par un certain Varig Cross, n'est-ce pas ?
- Hein ?

Non, je ne connaissais pas cette femme qui se tenait devant moi. De même pour cet homme, qui me bouscula doucement en remarquant mon air hébété.

- Allez, la belle au bois dormant, la sieste est terminée.

Je lui jetai un regard noir. En réalité, je ne comprenais rien à ce qu'il se passait, et cela devenait pour le moins énervant.
Heureusement, la femme prit soin de m'expliquer, si bien que je me trouvai encore plus paumé qu'au début. Elle parla des Anciens, de Varig, de moi, du fait qu'ils étaient intrigués où je ne sais quoi. Si bien qu'après l'avoir longuement regardé en me mordillant les lèvres, je me mis sur mes jambes en titubant un peu, et croisai les bras d'un air de défi:

- Concrètement, qu'est-ce que vous voulez de moi ? me renseignai-je en arquant un sourcil.
- On a un job pour vous. Il est clair que vous ne pouvez vous épanouir en travaillant dans un Supermarché. Vous avez besoin d'action, hum ? D'adrénaline. Ce genre de chose. Et c'est exactement ce que nous vous proposons.
- J'ai l'impression d'être devant un mauvais spot publicitaire.
- Si vous êtes ici, Liam, c'est que vous avez déjà accepté.
- Ah bon ?

Les deux personnes s'échangèrent un regard.

- Je pense que Varig sera plus en mesure de vous éclairer.

Elle fit signe à un mec derrière moi, que je n'avais pas vu, qui leva son bras dans ma direction. Et j'eus à peine le temps de regarder ce qu'il tenait que je sombrai de nouveau dans un trou noir.

---------


Ce fût chez moi que j'ouvris les yeux la seconde fois, et l'espace d'une seconde, je crus avoir rêvé. Le drogué d'esprit avait son visage translucide juste au-dessus du mien, et j'avais l'impression de sentir l'odeur de sa beuh. Mon coeur fit un salto dans ma poitrine et je me redressai vivement, passant à travers lui, qui disparut comme s'il n'avait jamais été là.

- Arrête d'apparaître comme ça putain ! sifflai-je entre mes dents.

Grognant encore, je me relevai difficilement, et m'appuyai sur mon canapé, avant de croiser le regard de Varig, me prouvant que je n'avais pas rêvé:

- Pourquoi t'es là ? M'exclamai-je froidement, énervé à l'idée qu'il ai pu m'entendre. Ta patronne a dit que tu devrais m'expliquer ce qu'il se passe. Fais-ça vite et bien, sans trop d'explication inutile, ce serait appréciable.

Parce que je n'avais rien compris à ce qu'elle m'avait raconté et que ça commençait doucement à me gaver, cette histoire.
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Varig Cross

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23.11.14 23:39
Foncer sur une route transparente surplombant les immeubles, aux commandes d'un glisseur ultra rapide était le rêve de nombreux citoyens en manque d'adrénaline. Pour Varig il avait vite tourné au cauchemar.
Il avait comprit que son véhicule allait trop vite une bonne cinquantaine de mètres avant le virage.
L'agent grimaça et braqua le volant à fond tout en activant le "frein à main" pour tenter de redresser en dérapage.
C'était malheureusement un combat perdu d'avance. L'engin sur coussin d'air fit une première embardée, zigzagua au dessus de la chaussée et tournoya sur lui même, totalement hors de contrôle.
Le reste fut très rapide. La voiture rebondit contre un premier obstacle puis fonça sur une des barrières de sécurité de la voie aérienne. L'airbag structurel se déploya lors du choc, transformant la carrosserie en une sorte d'énorme coussin. Vu son poids et sa vitesse cela ne suffit pas à empêcher le véhicule de pulvériser la glissière.
L'engin effectua un vol plané de plusieurs seconde avant de s'écraser au milieu de la rue. Il rebondit et s'immobilisa sur le toit, définitivement. De l'aéroglisseur flambant neuf, il ne restait qu'une carcasse fumante.

Game Over afficha implacablement le logiciel, comme pour souligner ce résultat pitoyable.

-Outch, lâcha Varig en grimaçant. Ca doit faire mal.

Vaguement déprimé, il retira ses lunettes de réalité augmenté et retrouva la morne vision qu'était l'appartement de Liam Awen.
L'agent s'étira et se leva pour faire quelque pas. Il n'avait pas bougé depuis une bonne heure. Il marcha jusqu'à la fenêtre et jeta un rapide coup d’œil dans la rue. Déserte; normal à 6 heures du matin. Il revint ensuite s’asseoir près du lit où dormait "paisiblement" le propriétaire des lieux.

Attendre le réveil de quelqu'un qu'on a plus ou moins participé à assommer était généralement une expérience stressante, que l'agent avait décidé de mettre à profit. Il avait donc passé la dernière heure à crasher consciencieusement une quinzaine de voitures du XXIIIème siècle grâce au logiciel de simulation de pilotage téléchargé sur son omniphone.
Il s'améliorait. Cette fois il avait presque "roulé" cinq kilomètres avant que le brave engin ne rende l'âme. La collision de trop.
Décidément ces glisseurs étaient très différents des voitures aux roues bien accrochées au sol du XXIème siècle. Plus stables mais plus lents et difficiles à manœuvrer. Les commandes aussi étaient nouvelles. D'où l'hécatombe virtuelle.  
Un jour ou l'autre il faudrait pourtant qu'il arrive à en piloter un. Sans doute avec des gens décidés à lui mettre la main dessus lancés à sa poursuite.
Il soupira. Au moins s'il était seul dans la voiture il n'y aurait pas trop de victimes.

Sans aucun avertissement, Liam se redressa brusquement sur le lit, sans doute victime d'un cauchemar.

- Arrête d'apparaître comme ça putain !

Varig faillit faire un bond en arrière et sortir son arme pour braquer l'énergumène. Heureusement il se maîtrisa et se contenta de tomber misérablement de sa chaise.

-Merde Liam, grogna-t-il tout en se relevant. J'ai failli faire un arrêt cardiaque!

Le maître des lieux sembla enfin noter sa présence, manifestement avec agacement. Ce que l'agent ne pouvait pas vraiment lui reprocher vu que Drake lui avait probablement remit un coup de sédatif avant de le ramener ici.

- Pourquoi t'es là ? lança-t-il d'un ton peu amène. Ta patronne a dit que tu devrais m'expliquer ce qu'il se passe. Fais-ça vite et bien, sans trop d'explication inutile, ce serait appréciable.

Ah, Sofia lui refilait les explications maintenant.
En tout cas ces sédatifs étaient fascinants. A peine réveillé et déjà les idées clair. Made in XXIIIème siècle.
L'agent soupira et remit sa chaise en place avant de se rasseoir.

-Ma "patronne" a eu ce qu'elle voulait. Félicitations, hier tu as gagné 500$. Et une nouvelle journée radieuse commence à peine.

Il regarda son omniphone, accroché à son bracelet. Il savait exactement quelle heure il était mais pas Liam.

-Nous sommes le 13 avril 2213 et il est six heure. Il suffit de demander et je déguerpis. Tu ne me verras plus jamais, et dans deux heure tu seras retourné dans ton magasin pour aligner des articles dans leur rayon.

Il marqua à une pause pour bien laisser cette idée s'imprégner dans l'air.

-Ou bien tu peux m'accompagner. Sofia m'a confié un nouveau travail à faire et j'aurai bien besoin d'un partenaire. C'est pas très légal, ce sera peut être violent... Et c'est très bien payé.

L'agent se leva et remit ses lunettes de réalité augmenté. Il portait un costume cravate noir, une tenue assez différente de la veille, ce que le maître des lieux remarquerait sans nul doute.

-Alors Liam, tu choisis quoi?

Il hésita à ajouter que c'était une décision qu'il regretterait peut être. Mais après un saut de deux siècles dans le temps, enfermé dans une ville pleine de mutant et de soldats de l'avenir, comment espérer retrouver un jour une vie normale, sans danger? Comment prétendre que le quotidien existait encore?
La veille, Liam ne demandait qu'à se plonger dans l'action. Varig se demanda si il allait maintenant sauter le pas.
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Anonymous
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01.12.14 14:27
Si je n'avais pas eu un mal de tête aussi intense, j'aurais souris jusqu'aux oreilles quand Varig m'avoua que je lui avais fait peur. Au contraire je gardai mes sourcils froncés histoire de réguler un minimum la douleur.
L'homme à lunette me fit remarquer que je venais de gagner 200$. Puis il me rappela rapidement que si je le souhaitais, je pouvais retourner bosser au magasin, ou le suivre. Avant de me dire que ce que l'on pouvait faire pouvait être dangereux, et très probablement illégal.

J'étais toujours un peu affaibli, j'avais les jambes un peu flageolantes mais je fus encore plus intéressé par sa proposition. Lorgnant un peu sur sa tenue trop classe, je levai un sourcil avant de me mettre à rire nerveusement. Je n'avais pas peur de ce qui pouvait m'attendre, au contraire, en fait. Ca faisait bien longtemps que je n'avais plus aucune morale et encore moins de conscience. J'étais destiné à avoir une vie de criminel, peu importe ce que j'essayais de faire pour me ranger dans la société.

- J't'ai dis hier que je te suivais, sinon je serais pas venu et je me serais pas fais assommer de manière totalement bâtarde.

Un reniflement de mépris m'échappa:

- Si je chope qui m'a fais ça ...

Je grognai et serrai les poings. J'avais été rabaissé dans mon orgueil, chopé comme une vulgaire merde. En 2013, ça ne serait pas passé comme ça. Je n'étais plus à la page, et ça se ressentait vachement.

- J'vais devoir me saper comme toi ? m'enquis-je après un silence, un petit en coin.

On se croirait dans un mauvais James Bond. Les costumes me rappelaient la douce époque où j'étais encore un minet et que j'allais à la fac. J'avais l'impression d'avoir rêvé cette période de ma vie. Encore plus maintenant que j'avais fait un bon de 200 ans dans le futur. Aha, quel humour.
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Varig Cross

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05.12.14 17:53
Le réveil de Liam semblait difficile, et Varig se demanda une seconde s'il n'avait pas la "gueule de bois". Plus probablement l’anesthésique avait mal toléré de partager son sang avec la bière...
Il écouta son discours avec de vagues froncements de sourcils, pourtant à sa dernière question il n'hésita pas vraiment. Il réussi même à en rire.

- J't'ai dis hier que je te suivais, sinon je serais pas venu et je me serais pas fais assommer de manière totalement bâtarde.

Varig grimaça et se massa machinalement la mâchoire.

-Ouais ben toi au moins ils t'ont pas cassé la gueule avant de t'endormir.

Il renifla, méprisant.

-Si je chope qui m'a fais ça...

Varig évita de lui indiquer que cela risquait bien d'arriver régulièrement. Heureusement Liam changea vite de sujet. Il jeta un coup d’œil critique à sa tenue, peut être vaguement inquiet.

- J'vais devoir me saper comme toi ?

L'agent hocha négativement la tête, amusé à l'idée du résultat. A moins de lui raser complètement la tête et la barbe ce ne serait pas possible de le vêtir de la sorte. Et il faudrait sûrement un nouveau tir de pistolet tranquillisant pour retoucher aussi radicalement son apparence.

-Non, tu es déjà bien dans le personnage, répondit-il en s'approchant de la table. Du café?

Sans vraiment attendre de réponse, il se retourna et lui tendit un gobelet en plastique. Par un miracle technologique celui-ci était toujours à la température idéale malgré plus d'une heure posé là.
Ensuite l'agent s'adossa à la table.

-Un type a doublé Sofia il y a quelques jours. Au lieu de lui livrer un certain objet il a décidé de le revendre. Il connait déjà les "associés" habituels de Sofia, du coup on hérite du job. Elle veut qu'on se fasse passer pour des acheteurs, qu'on récupère le paquet et qu'on le lui ramène. C'est payé 10 000 dollars, 5 000 chacun donc.

Il avait expliqué ça d'un ton neutre, sans même faire de commentaire sur la jolie somme promise.

-On a rendez vous dans une heure, pas très loin d'ici. Je serais un intermédiaire pour un client anonyme et toi mon associé. On va au rendez-vous et on improvise.

Varig sourit et rajusta ses lunettes de réalité augmenté. C'était plutôt faible, mais ils manquaient trop d'informations sur leur cible pour savoir à quoi se préparer.
Ce ne serait pas sa première fois, et un bon "test" pour Liam. Au moins il pourrait exprimer son potentiel... Si la mission ne finissait pas par se résumer à casser la gueule d'un escroc trop peu prudent.

-Bon, alors si ça te va comme plan on n'a plus qu'à y aller amigo, conclut-il.
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12.12.14 20:41
Un soupir de soulagement m'échappa. A la bonne heure, je n'aurais pas à ressembler à un pingouin !
Je pris le gobelet fumant entre mes doigts, une mine un peu dégoûtée sur la face. Ce breuvage noir était immonde et de toute manière, je n'avais pas besoin de caféine pour être hyperactif. Je le gardai tout de même en main, pour la chaleur.

Je suivis des yeux deux hommes en tenue d'époque qui traversèrent silencieusement la pièce, les paroles de Varig me paraissant étrangement lointaines. Ils se désintéressement lentement quand ils atteignirent le mur, me coupant dans mon intense contemplation.
Je clignai des yeux et les plantaient sur Varig, surpris de constater qu'il n'avait pas disparu comme les deux autres. Je m'en trouvais un peu dépravé, et bégayai un peu avant de reprendre mes esprits:

- Oh. Ce sera un jeu d’enfant, alors. On est payé à faire un truc easy, c'est plutôt cool.

Bien sûr, je me doutais que ce ne serait pas si simple, mais de toute manière, j'aimais ce genre de difficulté. J'allais enfin m'amuser, et d'un côté, j'étais assez reconnaissant envers Varig. Comme il aimait me le répéter, j'aurais pu rester à ranger des aliments sur des étagères et devoir renseigner des grosses femmes qui désirent du yaourt allégés. En effet, j'étais comblé de pouvoir faire un gros doigt à cette vie pathétique.
M'approchant de mon partenaire, je lui administrai une grande claque dans le dos et souris largement:

- Quand tu veux, hermano.

Je ne savais pas où on allait, ni pourquoi en fait. Mais je me languissais d'y être.

----------------------

- Bon alors, c'est qui ton gus ?

Je regardais autour de nous, battant nerveusement la mesure contre ma cuisse.

- Y'aura besoin de frapper ?

Ce n'est pas que j'en avais envie, mais je voulais me préparer à toutes éventualités. Et puis, ouais, j'avais pu me battre en prison, du coup j'avais pu soulager ma colère, alors ce n'était pas un besoin vital que d'utiliser la violence. Même si ça serait tout de même vachement marrant.

HRP:





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13.12.14 20:32
Le rendez vous dans un café. Un incontournable depuis... Depuis aussi longtemps que les poseurs de rendez vous cherchaient un endroit public pour leurs rencontres. Sans doute à peu près depuis l'époque des premiers cafés.
Tout proche du chantier qui marquait la limite de l'entre deux le Madison's Café était aussi original que son nom. Entendez par là qu'il repoussait les limites de la banalité. Les serveurs humains côtoyaient les automates et les boissons avaient un affreux arrière goût de quotidien.

Dans cette ambiance, le costume impeccable de Varig aurait peut être eu une infime chance de passer inaperçu sans l'air patibulaire de son compagnon, aussi à sa place dans ce café qu'un escadron de GI's dans une bibliothèque.
Il avait d'ailleurs l'air à peine plus à l'aise.

- Bon alors, c'est qui ton gus ? finit-il par demander, sans doute impatient.

Varig continua tranquillement de lire l'article qui défilait sur ses lunettes de réalité augmenté, tout en répondant d'une voix calme:

-Hans Clark, le type qui a doublé Sofia. Maigrichon, avec des cheveux blond et une tête à claque. On est en avance, mais il ne devrait plus tarder.

Il prit une gorgée prudente de son deuxième café et fit un discret signe de tête pour passer à l'article suivant. Etudier le code d'urbanisme était barbant, mais cela fournissait de précieux renseignements sur l'architecture de Madison. Depuis les positions réglementaires des issues jusqu'à celles des disjoncteurs électriques. Aussi prenait-il son ale patience, lisant avec une application détachée des pages et des pages de législations.

- Y'aura besoin de frapper ? s'enquit son partenaire après quelques secondes d'observation nerveuse des alentours.

L'agent répondit presque distraitement, concentré sur sa lecture.

-Si tout se passe comme prévu, ce sera comme piquer sa sucette à un gosse. Au pire il se mettra à crier très fort. Vu que ça ne se passe jamais comme prévu, tiens toi prêt à une bonne bagarre.

Soudainement, une grande ombre vint planer sur la table qu'ils occupaient. Avec lenteur, Varig retira ses lunettes.

Une sorte de montagne de muscles s'étaient immobilisé juste à côté d'eux. Sa tête touchait presque le plafond et un tatouage s'étalait sur son cou de taureau. L'agent reconnu le signe d'appartenance à un gang. Il n'avait pas l'air très content et son regard allait de l'un à l'autre des "mercenaires".

Une première constatation s'imposa; ce type était vraiment, vraiment très grand. Et large aussi. Et musclé. Il fallait donc en déduire que ce n'était pas Hans Clark.
Malgré tout, la montagne les fixaient avec une insistance muette. L'agent se prit à espérer que Liam n'ait pas de contentieux avec cette chose. Et lui aussi.

-Bonjour, lança-t-il avec une seconde d'hésitation. Je peux vous aider?

La moitié des clients fixaient le monstre, tandis que l'autre moitié évitait soigneusement de le regarder. Quand au personnel, il devait évaluer le prix de la chaise que le colosse détruirait s'il lui venait l'idée de s’asseoir.
L'agent lui lança un regard rapide à Liam. Le genre qui voulait dire "qu'est ce qu'on fait?"

-Vous êtes les acheteurs? demanda-t-il d'une voix grave.

Varig se tordit le cou pour regarder l'autre dans les yeux. Il faillit se rompre les vertèbres, mais il y parvint. Étaient ils face au résultat d'une manipulation génétique ou de générations d'américains d'obèses concentrés dans une seule carcasse démesurée?
Son pistolet à impact n'aurait probablement aucun effet sur ce colosse. Sans parler de ses poings. Peut être en faisant s'effondre le bâtiment sur lui?
Il réfléchit un peu et opta pour un évasif:

-Tout dépend ce que vous vendez.

L'autre le fixa méchamment, et un tic nerveux secoua son œil. Puis soudainement, il éclata d'un gros rire, qui fit trembler le café. Son interlocuteur vit même des petits ronds se former dans sa tasse.

-Venez avec moi, ordonna-t-il en cessant soudain de rire.

Varig coula à nouveau un regard rapide vers Liam, comme pour lui demander de prendre les choses en main. Il était curieux de sa réaction, mais surtout pas certain lui même de la marche à suivre. Valait-il mieux suivre aveuglément leur "contact" ou exiger des éclaircissement?
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27.12.14 22:10
HRP:

Je dévisageais sans gènes les clients attablés autour de nous. Parmi eux se trouvaient des personnes vêtues étrangement, avec de grosses perruques blanches et d’énormes robes typiques de la Renaissance. J’ignore ce qu’était ce café avant, mais apparemment, il devait ressemblait à un lieu de rencontre pour les bourges de l’époque. Leur voix m’arrivaient lointaines, et même si j’essayais de tendre un peu l’oreille pour comprendre ce qu’ils se disaient, je n’arrivais à saisir que des grommellements, des murmures indistincts.
Je reportai finalement mon attention sur mon partenaire attitré, sans pouvoir empêcher un petit sourire étirer mes lèvres. Il ressemblait vraiment à ces espions dans les films, avec ses lunettes et son accoutrement. Son air sérieux n’arrangeait pas l’affaire. Nous devions former un duo bien atypique. Le brun à lunette me renseigna sur notre homme. Hank, alors. S’il avait en plus une tête à claque, nous allions forcément nous amuser. Vraiment, je ne savais pas à quoi m’attendre, mais c’était déjà beaucoup plus amusant que de passer son temps à aligner de la bouffe sur des étagères. Je pensais furtivement à Adkins, la métisse qui avait tapé l’incruste dans mon squat. C’était à l’époque, enfin, à mon époque. Je me demandais ce qu’elle était devenue. Forcément qu’elle était restée là-bas, comme les autres. Peut-être était-elle retournait chez moi, qui sait ?

Mon sourire s’élargit quand Varig me prévins qu’une bagarre pouvait avoir lieu. Décidemment, cette journée commençait foutrement bien, j’en oubliais presque que j’avais été assommé comme une pauvre merde il n’y a même pas vingt-quatre heure.
Je suivis distraitement le regard de mon collègue pour découvrir notre invité surprise. Un peu déconcerté, je lançai un coup d’œil à Varig. Est-ce qu’il connaissait cette montagne de muscle ? Au vu de son air un peu perdu, je supposai que non. Pour le moment, je préférai garder le silence, histoire d’évaluer un minimum la chose.

Dans tous les cas, je n’appréciais que très peu ressembler à une mauviette à côté de ce grand bonhomme. Les clients m’avaient regardé d’un air méfiant à notre entrée dans le café, mais à côté de lui, je me transformais en fillette à couettes blondes. C’était vexant, rabaissant et dégradant.
Et pour couronner le tout, je sursautai lorsqu’il éclata d’un rire tonitruant. Voilà, j’étais énervé. Pourtant, quand il nous ordonna de le suivre, je me levai et intimai à Varig d’en faire de même d’un haussement de sourcil. Le but était de trouver Hankounet, non ? Peut-être que ce monstre de muscle nous emmenait tout droit dans un piège, mais en attendant, j’étais curieux de voir la tête de cette tête à claque de blondinet.
Alors que nous avancions, je m’éclaircis la voix et tapotai l’épaule de monsieur muscle. Je n’étais même pas sûr qu’il sente le contact de mon doigt sur sa peau rugueuse :

- Dis-moi, tu nous conduis bien vers Hank ? Non parce que ça serait bien stupide que l’on soit tout trois victime d’un quiproquo, non ?

En voyant son regard, j’eus l’impression d’avoir sorti la plus grosse connerie au monde.

- Vous me suivez sans histoire, j’ai pas envie qu’on se fasse griller.

Je jetai un regard à mon collègue. Peut-être devrai-je me taire, mais je n’avais pas envie de me jeter dans la gueule du loup. Ce serait trop bête de se faire buter si vite.

- Binh moi non plus, hermano, répondis-je en haussant les épaules.
- C’est soit vous vous décidez à me suivre, soit vous vous barrez. On a pas que ça à faire.
- Passez devant alors.

Il reprit la marche après m’avoir longuement dévisagé. Sous son t-shirt se dessinait le relief d’une arme à feu. Je mis un petit coup de coude à mon partenaire et le lui montrais discrètement avant de lui chuchoter :

- Là, je vais gérer.

On passa une petite porte en bois qui ouvrait sur de longs escaliers bien lumineux. Où nous emmenait-il, au juste ? J’avais assez regardé la télé pour savoir que les longs escaliers bien lumineux n’étaient jamais une bonne nouvelle, et j’étais assez fou pour faire ce que j’allais faire.
Très vite, le grand méchant loup fut désarmé et son flingue, entre mes doigts nerveux. Je reculai de plusieurs pas, ce qui n’est pas un exercice simple quand on se trouve en plein milieu d’un escalier, prêt à anticiper une attaque aussi violente que soudaine, l’arme pointée sur lui.
Le mec se retourna vivement et son regard se durcit encore. Avant qu’il n’ait le temps d’ouvrir la bouche, je me justifiai :

- Simple mesure préventive. Descends, nous ne sommes pas arrivé je pense.
- Je serais vous je ne …
- … ferais pas ça, c’est ça ? Vue et revue, cette réplique, ma gueule, tu peux pas test, j’ai vu tous les blockbuster, j’suis un fou moi ! Allez, descends, on a pas que ça à faire, hein hermano ?

J’adressai un sourire radieux à Varig. Bordel c’était vraiment mieux qu’à la télé. Grommelant, l’autre fut forcé de s’exécuter, et très vite, nous nous retrouvâmes de nouveau devant une porte, en métal cette fois-ci.
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Malus
Malus
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28.12.14 14:17
La montagne de muscles s'appelait Ron. Ronald, de son nom de baptême - mais Ronald n'avait jamais été un nom particulièrement imposant et il l'avait raccourcit en Ron dès qu'il avait été capable de casser la gueule aux enfants plus vieux. Ron, c'était court, c'était bref.
Et Ron louchait actuellement sur le canon de ce qui avait été son arme et qui était actuellement pointé vers lui. Quel jour merveilleux, bon sang. Il s'était fait avoir comme un débutant - et un mauvais en plus. Qui aurait pu soupçonner que cette crevette était assez suicidaire pour tenter un coup pareil ? Ils étaient maintenant face à la porte métallique et il ne pouvait rien faire - pas même récupérer son arme. Et il n'avait absolument aucune confiance en la crevette - vu sa tronche de drogué, il serait capable de l'agiter à tort et à travers et d'appuyer par mégarde sur la gâchette. Le colosse - Ron, donc - se retourna, croisant les bras pour dévisager les deux types.
« Vous ne pourrez pas entrer avec vos armes. Et j'ai toute ma journée, moi. »
Entre la crevette shootée et le pingouin stoïque, de qui devrait-il se méfier le plus ? Là était toute la question. Il ne doutait pas de pouvoir maîtriser l'un ou l'autre, mais tout dépendrait de quand la crevette se déciderait à tirer - parce qu'en aucun cas il ne doutait qu'il tirerait. Ce type puait la mauvaise décision à plein nez. Et de sur qui il allait tirer - il avait une chance sur deux pour qu'il décide de finalement buter son associé. Ou lui. Ça l'embêterait qu'il lui tire dessus - qui irait nourrir Bubulle, après ?


Malus : Votre mission, si vous l'acceptez - et vous n'avez pas le choix, cela va sans dire - sera de régler la situation en moins de deux posts à vous deux. Et sans effusion de sang, si possible - souriez, vous êtes filmés.
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30.12.14 1:10
Au grand étonnement de Varig, Liam avait finalement suivi leur "contact" sans poser de question. Désireux de laisser à son "nouvel ami" un maximum de marge, il fit de même.
Tandis qu'ils marchaient dans les rues en attirant tous les regards -un trio tel que celui là ne pouvait pas passer inaperçu- il se demanda ce que valait "l'Ancien" puisque c'était le titre que l'on leur donnait désormais. La mission était censée être assez facile pour qu'il se permette de le tester, et de toute façon il semblait imperméable aux ordres directs.
Il rajusta ses lunettes, vaguement agacé. La discipline était pour lui une véritable deuxième nature, et le désordre l'agaçait. Toutefois il avait une certaine sympathie pour ce type qu'il ne connaissait pas vraiment. Pour faire le choix qu'il avait fait il fallait soit être très courageux, soit un peu fou. Varig aurait parié que chez Liam il y avait les deux à la fois.

Au bout d'un moment, n'y tenant sans doute plus, son compagnon de fortune demanda des explications.

- Dis-moi, tu nous conduis bien vers Hank ? Non parce que ça serait bien stupide que l’on soit tout trois victime d’un quiproquo, non ?

L'initiative n'était pas mauvaise. Enfin il avait quand même réussi à se tromper dans le nom de leur cible. Hans, quatre malheureuses lettres. Un prénom simple, carré, germanique.

-Vous me suivez sans histoire, j’ai pas envie qu’on se fasse griller, gronda l'espèce d'ours qui leur tenait lieu de guide.

Liam regarda Varig comme pour chercher conseil. L'agent retint un soupir et inclina la tête pour faire signe qu'il était d'accord pour suivre. Après tout ils étaient là pour ça.

- Binh moi non plus, hermano.
- C’est soit vous vous décidez à me suivre, soit vous vous barrez. On a pas que ça à faire.
- Passez devant alors.

L'autre se remit en marche après un regard qui avait sûrement diminué l'espérance de vie de Liam de quelques années.
L'improbable trio se remit en marche. Quelques pas plus loin, Liam attira l'attention de Varig d'une bourrade.
Il désigna quelque chose dans le dos du géant. L'agent n'eu même pas à baisser les yeux pour voir le revolver à la ceinture dont la crosse se détachait nettement à travers le T-shirt sans doute taillé dans un parachute.

- Là, je vais gérer, lâcha-t-il à voix basse avec un air de conspirateur.

Varig acquiesça distraitement de la tête, mobilisé sur une question cruciale. Y avait-il toujours des parachutes en 2213?
Et puis son cerveau enregistra la dernière remarque de Liam.

-Euh... Comment ça gérer? répondit-il assez bas, soudain inquiet.

L'arme ne l'effrayait pas, c'était la routine. Avec une bonne imprimante 3D et un technicien peu scrupuleux, fabriquer des armes était d'une grande facilité. Les balles coûtaient plus cher, mais de nombreux criminels avec qui il frayait habituellement étaient armés. De toute façon leur guide n'avait sûrement pas besoin d'une arme pour s'imposer vu sa masse de muscles.
En revanche l'association entre un Liam excité par sa première mission et le revolver était préoccupante.
Malheureusement ils arrivèrent à destination avant que son compagnon ne réponde à sa question. Ils franchirent une porte pour s'engager dans un escalier brillamment éclairé, dont l'aspect neuf tranchait avec l'extérieur du bâtiment qui ressemblait à tous ceux de la rue. Une planque...
Il ferma la porte derrière eux et descendit quelques marches.

Sans prévenir, Liam bondit soudain sur leur guide, s'appropria son revolver avant de reculer prestement.

Du colosse ou de Varig difficile de dire lequel fut le plus surpris. Avant même que son cerveau ne réalise il avait déjà dégainé son arme lui aussi.

- Simple mesure préventive. Descends, nous ne sommes pas arrivé je pense.
- Je serais vous je ne …
- … ferais pas ça, c’est ça ? Vue et revue, cette réplique, ma gueule, tu peux pas test, j’ai vu tous les blockbuster, j’suis un fou moi ! Allez, descends, on a pas que ça à faire, hein hermano ?

L'agent tenta d'effacer l'air abasourdi de son visage. Sans succès.
Quand Liam lui adressa un grand sourire, comme si il venait de réussir un joli coup, Varig dut prendre une grande inspiration pour ne pas l’assommer ou lui tirer un coup de pistolet à impact.

Pourquoi?

Vu le visage de gosse qui vient de déballer un nouveau jouet la réponse s'imposait. Liam avait besoin d'action et n'avait pas put résister à ce revolver en duraplex.
Du gros calibre constata-t-il. Vu la taille de son propriétaire légitime ça n'avait rien d’étonnant. Le pistolet de Varig aurait ressemblé à un jouet dans sa main.

Imperméable à son ressentiment muet, Liam descendit à la suite de leur prisonnier jusqu'à arriver face à une porte blindée. Fermée bien entendu.

Très calme, leur guide se retourna vers eux.

-Vous ne pourrez pas entrer avec vos armes. Et j'ai toute ma journée, moi.

Varig repéra une caméra dans un angle du plafond, et étudia le blindage de la porte.
Bien sûr ils avaient un otage. Mais ses amis devaient déjà être en train de les prendre à revers et dans un escalier ils ne tiendraient pas longtemps. En outre il était peu probable que le colosse ait un moyen d'obliger ses amis à ouvrir.
Ouvrir la porte serait possible, mais pas avec un prisonnier aussi volumineux entre les pattes.
En parlant de gros ennuis, il jeta un regard rapide à Liam. Combien de temps avant qu'il ne craque et ne tire pour le simple plaisir de tester son jouet?

Trop d'inconnus. Impossible de partir à l'assaut avec ce type sans risquer un bain de sang. Probablement le leur.

Mieux valait la jouer diplomate. Mais comment convaincre Liam?

L'agent repoussa la tentation de l’assommer et tenta de gagner du temps.

-En fait t'as pas toute la journée. T'as toute ta vie, c'est à dire moins de quelques minutes avant que mon associé ne devienne nerveux de la gâchette. Et ce serait un putain de miracle qu'il te rate dans un couloir avec un 45.

Il fit tourner son pistolet dans la main, comme pour en tester l'équilibre. Cela l'aidait à réfléchir.

-Bon... finit-il par lâcher, pressé par les multiples urgences. On a bien rigolé maintenant on retourne au boulot. Y a un paquet de fric en jeu et le temps c'est de l'argent. Soit cool et rend lui son flingue partenaire.

Joignant le geste à la parole il jeta son pistolet en face de la porte, sous l’œil numérique de la caméra.

A défaut d'une conscience, peut être Liam avait-il une conscience professionnelle.
Au pire il suffisait de l’assommer. Il était assez près pour le désarmer sans trop de risque et l'énorme revolver serait plus handicap qu'une aide à cette distance.

Normalement leurs hôtes partageaient sa vision des choses; l'argent d'abord, la bagarre ensuite.
A défaut il serait toujours temps de passer à l'assaut une fois à l'intérieur.
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Anonymous
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05.01.15 14:19
Excepté la surprise lorsque son arme se retrouva entre mes mains, il ne s’énerva pas. Pire encore, il m’obéit. Quand, une fois devant la porte blindée, il décréta que nous ne pourrions pas entrer avec nos armes, j’arquai un sourcil et ouvrit la bouche. Bien sûr que l’on pouvait, il suffisait d’y mettre un peu du notre, un peu de motivation, quoi.
Je fus coupé dans mon élan par Varig qui prit la parole. En effet, mon indexe me démangeait, j’avais envie d’appuyer sur la gâchette, rien que pour lui faire peur, à ce monstre de muscle. Contrairement à ce que l’on pouvait croire, je n’étais pas un assassin. Je n’avais tué qu’une fois, plusieurs personnes certes, mais c’était de la légitime défense. Qui aurait aimé vivre en tant que cobaye dans un hôpital ? Sûrement pas moi.

Varig me demanda de lui rendre son flingue après avoir jeté le sien. Un instant, je le dévisageai, lui, Hulk, et le flingue piteusement couché sur le sol. Je m’accrochai à mon arme comme à ma vie. La vérité était que je ne savais pas quoi faire. Prendre des décisions était quelque chose de compliqué pour moi, surtout les grosses décisions qui impliquaient de se remettre en question, comme à cet instant précis.

Je grommelai, fronçant les sourcils. Notre adversaire ne m’inspirait absolument pas confiance, et j’avais peur de me prendre une grosse mandale à l’instant où j’aurai lâché ma précieuse arme à feu.
Un long silence s’installa, silence où quatre yeux étaient figés dans ma direction. Je commençai à devenir réellement nerveux, une perle de sueur me glissait le long de l’échine alors que je ne savais plus vraiment qui je devais viser.
Angoissé, j’étais angoissé. Ou inquiet. Effrayé, peut-être ? Peut-être même tout ça à la fois. Toujours est-il que lorsqu’une voix lointaine me parvint, la première chose que je me dis fût que ce n’était pas, vraiment pas le moment. Je fermai fortement les yeux pendant un millième de secondes pour me reprendre alors que ce drogué d’esprit s’incrusté à mes côté.

- Groooooos c’est une arme à feu que tu tiens ! C’pas cool ça, ça peut tuer des gens ! Pointe pas ça vers moi où je fais un malheur !

Doucement, j’articulai un ‘shhhh’ agacé qui, au contraire de faire taire ce bouffon, l’excita encore plus. Il croisa les bras et je vis ses sourcils se froncer derrière ses lunettes de soleil :

- Non je rigole pas là, gros ! Pose ça, sérieux j’aime pas les armes, c’est dangereux. T’imagine si moi je me promenais avec ça ? Non, non, non ! Jamais, never !
- Mais ferme-là … murmurai-je entre mes lèvres.
- NoOoOn je me la ferme pas !

Il pointa vers moi un doigt accusateur. Mon regard se porta sur monsieur muscle, puis sur Varig, puis sur l’esprit. Je devais avoir l’air bien étrange.

- Pose cette arme Liam, c’est la dernière fois, je compte jusqu’à trois. Trois !

À ma grande surprise, sans même qu’il n'ait à me toucher, mon flingue m’échappa des mains et se retrouva à côté de celui de Varig. Je dardai un regard étonné aux deux personnes en chaires, encore plus surprise de voir que le fantôme avait disparu. Seul un grondement étouffé me parvenait, signe qu’il était toujours énervé.

- Voilà, c’est bon, c’est posé ! Vous êtes content, on peut rentrer ?

J’entrepris de sortir mes poches pour montrer qu’effectivement, je n’avais plus aucune arme. Je savais que c’était une mauvaise idée et qu’on allait très vite se faire avoir, mais tant pis. C’était bien l’une des premières fois qu’un esprit intervenait directement sur moi et je n’en étais que plus déboussolé.

- Pardon, je me suis emporté, je sais pas ce qu’il m’a pris, tout ça tout ça … ca suffit comme excuse ?

Je fixai Varig. Que pouvais-je faire d’autre ? J’avais tendance à réagir au quart de tour quand je n’étais pas rassuré, ce qui était précisément le cas. Je n’aimais pas me dire que nous entrons dans la gueule du loup.
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Malus
Malus
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12.01.15 15:17
Tout allait bien.
Les hommes avaient déposés leurs armes. Ron les ramassa, passant ensuite derrière la porte en leur intimant l'ordre de ne pas bouger d'ici. Tout irait bien, ils pourraient rentrer et vaquer ensuite à leurs affaires.
Pourtant, la caméra n'était pas de cet avis - émettant un crissement aigu, une voix métallique s'emballa, couinant des « ALERTE INCONNU DÉTECTÉ INCONNU DÉTECTÉ ».
Une trappe métallique s'ouvrit brusquement, faisant tomber un drone qui tourna un instant sur lui-même, comme s'il tentait de retrouver ses repères.

« Mon matricule est XT758. Merci de vous laisser soumettre à l'analyse. Merci de ne pas opposer de résistance. Merci de vous laisser incinérer si vos résultats sont négatifs. »

Puis il commença à voleter vers les deux étrangers, bien décidé à faire son travail.
Derrière eux, une grille tomba, les emprisonnant entre la porte et elle, en tête à tête avec le drone.


Malus : Il est mignon mon drone, hein ? Et il est très gentil ♥
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12.01.15 19:41
Liam semblait mal à l'aise. En fait il avait l'air de mener un furieux débat intérieur.
Et les tous regards fixés sur lui ne devaient pas beaucoup l'aider à se calmer. Il se dandinait sur place en marmonnant quelque chose, pointant vaguement le revolver vers leur "guide", qui semblait plus ennuyé que vraiment effrayé.

A la grande surprise de Varig, Liam jeta soudain le revolver qu'il s'était approprié sans même chercher à négocier. Il eut d'ailleurs l'air aussi surpris que son coéquipier, mais se reprit assez vite, lâchant d'un ton boudeur:

- Voilà, c’est bon, c’est posé ! Vous êtes content, on peut rentrer ?

Il retourna ses poches devant le colosse impassible, puis se tourna vers Varig. Il semblait fébrile. Enfin plus fébrile que d'habitude.

- Pardon, je me suis emporté, je sais pas ce qu’il m’a pris, tout ça tout ça … ca suffit comme excuse ?

Varig lui sourit gentiment, non sans surveiller leur guide du coin de l’œil.

-Relax camarade, tout va bien, lâcha-t-il d'un ton apaisant.

Il se fendit même d'une petite tape sur l'épaule.
Pendant ce temps, le malfrat ramassait les deux armes posées par terre. Manifestement il ne comptait pas s'en servir vu qu'il les tenaient par le canon.

-Vous restez là, ordonna-t-il en leur tournant le dos. On les range et vous pouvez rentrer. On vous les rend en sortant.

L'agent ne répondit rien, concentré pour chercher une faille dans le système d'ouverture de la porte. Quelques secondes plus tard ils étaient à nouveau "seuls" si on exceptait l’œil électronique qui les surveillait.



Dans le "poste de garde" du sas aménagé par les criminels, un voyou pas très réveillé surveillait l'écran de la caméra, son mug de café à la main. Il bailla largement, s'ennuyant ferme.
Finalement il posa son café au dessus de la console et attendit d'avoir le feu vert de Ron pour activer à nouveau l'ouverture de la porte.
Tendu par les heures passées sur sa chaise il s’étira, et ce qui devait arriver arriva: il renversa sa boisson sur son clavier.
Or si il y a bien une chose que l'électronique déteste, c'est la caféine. Le panneau de contrôle décida donc de se mettre à protester contre ce traitement, protestation qui prit la forme d'un grésillement furieux suivi d'une série d'éclairs miniatures.


Restés dans le sas et inconscients de ce qui se passait, Varig et Liam attendaient que la porte s'ouvre.

-Je crois qu'on est en sûreté. S'ils avaient voulu nous tuer il leur aurait suffit de nous abattre... Ça c'est bien terminé finalement, commenta l'agent. A bien y réfléchir ça aurait put être...

Avant qu'il ne puisse prononcer le mot "pire" ce qui arrive quand un personnage envisage de prononcer cette phrase arriva: une alarme retentit.

- ALERTE INCONNU DÉTECTÉ INCONNU DÉTECTÉ se mit à hurler la caméra hystérique.

Par réflexe Varig porta la main à son arme, mais ne rencontra que le vide. Au même instant une trappe s'ouvrit du plafond et un petit drone très désorienté tomba dans la pièce.

-Mon matricule est XT758. Merci de vous laisser soumettre à l'analyse. Merci de ne pas opposer de résistance. Merci de vous laisser incinérer si vos résultats sont négatifs.

Il ponctua cette remarque en déployant un petit canon laser assez menaçant tandis qu'une grille tombait soudainement derrière eux, les enfermant avec la machine-tueuse.
Varig poussa un gros soupir.

-Peut être qu'on aurait dut garder le 45 finalement, commenta-t-il d'un ton chagriné. Ne bouge pas.

Il se décala pour se placer une marche au dessus de Liam et s'appuya sur son épaule pour se mettre sur un pied. Pendant se temps le drone se rapprochait et braquait son œil électronique sur eux, doublé par son canon laser.
Posément, Varig s'empara du poignard sanglé à sa cheville, caché par le corps de son coéquipier. Il fit tourner la lame entre ses doigts gantés, tendit le bras et lança par dessus l'épaule de Liam.
A cette distance il n’avait aucune chance de manquer la cible que formait le gros œil bleu lumineux du droïde. L'arme vint s'y planter sifflant et l'engin recula brusquement en grésillant. De petits éclairs sortaient de la "plaie".

-Erreur critique, erreur critique, annona le drone-tueur.

L'agent se tapa les mains l'une contre l'autre, satisfait.

-Et voilà le travail, commenta Varig avec un petit sourire.

Soudain ce qui restait de l’œil droïde vira au rouge sanglant.

-Erreur critique, erreur cri...  INCINÉRATION! INCINÉRATION!

Devenue fou, le drone se mit à tourner sur lui même en tirant au hasard avec son canon laser. Varig n'eut que le temps de se baisser pour éviter d'être désintégré.
Il plongea en avant et effectua une roulade pour se placer sous le drone, mais celui-ci sembla l'entendre et se mit à le poursuivre de ses tirs à l'aveuglette.

-Fais quelque chose! hurla-t-il à Liam sans cesser de bouger pour tenter d'échapper au feu nourri de l'engin tueur.


Coïncidence c'est exactement la même phrase que le chef de gang hurla à peu près au même moment à son "ingénieur" non diplômé qui s'escrimait sur la console. Sauf qu'il lui braquait un flingue dessus, dans l'espoir de le motiver. Pas question de perdre un acheteur bêtement désintégré par un droïde de sécurité rendu fou par la caféine.
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Anonymous
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14.01.15 13:57
La tape de Varig me crispa alors que je cherchais l'esprit des yeux. J'entendis à peine ce que dit Hulk tant j'étais déboussolé, et je me repris seulement quand il nous laissa seul et que mon partenaire tenta vainement de me rassurer.
J'eus un petit sourire pensif, mais quand je compris qu'il allait dire 'ça aurait pu être pire', je sus de suite que quelque chose allait se produire. il se passait toujours un truc de dingue quand on osait lancer cette phrase.

Qui aurait pu croire que mon intuition serait bonne ? Lorsque ce robot se pointa devant nous, je soupirai en fermant les yeux, déjà las de cette mission. Les propos de la machine n'arrangèrent pas les choses, et je poussai un 'quoi ?!' étranglé quand elle annonça poliment qu'il y avait de fortes chances pour que l'on se fasse désintégrer. Là, ça craignait grave.
La grille s’abattant derrière nous me fit sursauter, et je cherchai immédiatement un échappatoire, une trappe d'aération, un mur un peu fragile, tout et n'importe quoi. Mais non étions à la merci de cette bête électronique sortie de nul part.

Heureusement, - ou pas d'ailleurs, Varig prit les devants. J'articulai un 'Nope' quand je le vis dégainer son couteau. Mauvaise idée. Très mauvaise idée.
Je n'eus pas le temps d'exprimer mon désaccord et ne pus que voir la lame se planter dans le drone.

- Nope, répétai-je en voyant son oeil changer de couleur.

Une alarme personnelle raisonna dans ma tête à mesure que mon coeur s'emballait sous les menaces du robot. Non Varig, ce n'était pas une bonne idée. On allait tout les deux griller à cause de lui, qui se disait professionnel.
Un premier rayon laser m'effleura.

- Nopenopenopenopenope !

Je me jetai sur le côté alors que la machine semblait s'être amourachée de Varig. La situation aurait pu être monstrueusement comique si je n'avais pas été autant en danger que lui. Sur le coup, perdu, je regardais la scène, étalé par terre, l'air hagard. L'appel à l'aide de mon coéquipier me fit l'effet d'un coup de fouet, et je bondis aussitôt sur le drone, n'écoutant que mon courage héroïque et exceptionnel.
J'eus l'impression de faire un rodéo. La machine, paniquée tirait encore et encore pendant que je m'accrochais à elle en cherchant un moyen de calmer le monstre.

- Putaaaaain c'est quoi ce truuuc ?! braillai-je alors que ma tête commençait à vraiment tourner.

J’espérais tout de même que Varig n'avait pas été touché.
Par je ne sais quel miracle, je parvins à stabiliser l'engin qui continua de tirer droit devant lui, soit, sur la porte qui commençait à tirer une drôle de tête.
Finalement, à force de frapper dessus comme un attardé, elle émit un long et strident sifflement avant de cesser toute activité nuisible à la santé d'autrui.
Vidé, je me laissai glisser à même le sol, fixant le plafond, reprenant difficilement mon souffle. Après un long silence, j'articulai d'une petite voix:

- Je déteste cette époque.
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17.02.15 21:55
Après plusieurs siècles de recherches plus ou moins rigoureuses, les psychologues ont finit par se mettre d'accord dans leur grande majorité pour différencier deux grands types de réaction: la fuite ou l'affrontement.
Les plus tatillons objecteront qu'il existe au moins un troisième choix, qui consisterait à ne rien faire. Et ils auraient tout à fait raison.
Malgré le fait qu'il n'ait fréquenté Liam Awen que durant un court moment, il n'aurait pas été difficile à Varig de savoir laquelle de ces trois solutions l'autre Ancien allait très probablement choisir. Surtout considérant qu'ils étaient enfermés avec un droïde tueur aveugle et légèrement excité du canon laser, ce qui rendait l'option de fuir peu réaliste et celle de ne rien faire franchement suicidaire.
Prévoir quelle forme prendrait une attaque frontale par un individu non armé sur un engin automatique avec une obsession homicide aurait été bien plus complexe, mais fondamentalement pas impossible.

Mais bien entendu toutes ces intéressantes réflexions auraient supposé que Varig ait eu le temps de concentrer ses pensées sur autre chose que des jurons très imagés dans diverses langues et l'enchaînement de mouvements nécessaires à sa survie.

Liam quand à lui disposait d'une marge de planification tactique un peu plus importante à défaut d'être confortable, et décida après mure réflexion que sauter sur le drone constituait un plan d'assaut viable.
A moins qu'il n'ait simplement fait la première chose qui lui passait par la tête en espérant ne pas y rester, ce qui semblait plus probable.

Le choc fit instantanément dévier les tirs de la machine qui tracèrent une marque brûlante dans le mur, manquant de décapiter/désintégrer Varig au passage.
Qui ne put que regarder son coéquipier faire tournoyer l'engin, à moins que ce ne soit l'inverse.

- Putaaaaain c'est quoi ce truuuc ?! hurla-t-il en s'accrochant de son mieux.

L'agent aurait été bien en mal de lui répondre, et de toute façon baisser la tête pour éviter le faisceau brûlant occupait déjà toute son attention.

Le drone finit par s'arrêter de tournoyer et se stabilisa. Durant de longues secondes, le laser haute puissance se fixa sur le métal de la porte blindée qui leur barrait la route, dont la température monta rapidement.

Varig s'immobilisa et commença à reprendre son souffle tandis que Liam s'acharnait sur la machine à coups de poings et coups de pieds. Son entreprise de démolition et les dommages préalablement subis par le robot finirent par avoir raison du délicat équilibre électronique de la machine, qui tomba soudain au sol dans un dernier crachotement haineux de synthétiseur vocal.
Épuisé par son rude combat, le victorieux adversaire du drone se laissa lui aussi tomber par terre.

-Je déteste cette époque, conclut-il après de longues secondes passées à récupérer du choc.

Son coéquipier ramassa ses lunettes de réalité augmenté, qui lui avaient échappées alors qu'il esquivait. Il les remit avec une pointe de satisfaction, constatant qu'elles n'avaient subies aucun dommage.
Contrairement à son manteau, dont un pan entier avait été proprement tranché, avec une netteté presque admirable.

-Je commence à croire que c'est plutôt cette époque qui nous déteste, commenta-t-il avec un haussement d'épaule.

Il s'approcha et tendit une main gantée au sud-américain pour l'aider à se relever.
Soudain un choc sourd retentit et les gonds de la porte blindée cédèrent soudainement, laissant plusieurs centaines de kilos de métal surchauffés s'écraser sur les restes du malheureux droïde de garde, l’aplatissant proprement.

La silhouette massive de Ron s'encadra aussitôt dans l'ouverture. Son regard parcouru la pièce, et il ouvrit la bouche, surpris.

-Ah. Vous êtes vivants, lâcha-t-il d'un ton déçu.

Vu l'état de la porte blindée, il s'attendait à retrouver des petits morceaux de cadavres carbonisés et pas leurs deux visiteurs encore entiers. Ce qui lui posait un problème auquel il n'avait pas réfléchit. Que devait-il leur dire? Et surtout que faire des deux survivants?

-Vous accueillez souvent vos acheteurs de cet façon? demanda Varig d'un ton sec.
-Euh. Non. Enfin je crois.

L'agent leva les yeux au ciel. Enfin plutôt au plafond.

-C'était une question rhétorique,  ajouta-t-il encore plus sèchement qu'il dut à peine jouer.

Ron plissa les yeux, sentant le piège.
Il n'avait jamais été très bon à l'école, qu'il avait d'ailleurs quittée assez vite pour se concentrer sur des activités plus adaptées à ses ambitions criminelles. Il décida donc de se contenter de répondre quelque chose laissant entendre qu'il avait compris ce que son interlocuteur venait de dire sans se mouiller, employant une vieille technique de famille.

-C'est pas faux, lâcha-t-il avec circonspection. On y va?

Il n'attendit pas de réponse et tourna les talons. Varig lança un rapide regard vers son coéquipier puis haussa les épaules. Après tout ils n'avaient nulle part ailleurs où aller.
L'agent aurait bien lancé une nouvelle réplique acerbe, mais manifestement tenter des jeux psychologiques avec leur escorte était inutile.

Leur "guide" les mena à travers quelques couloirs, jusque dans un grand hangar souterrain.
Le trio déboucha sur une sorte de passerelle qui surplombait les lieux, de sorte qu'ils pouvaient facilement voir ce qui se déroulait en dessous d'eux. Une vue d'ensemble, idéale pour improviser un plan.
La "pièce" était grande et servait manifestement d’entrepôt clandestin. Varig se demanda si il n'était pas là dans un des "marchés noir" dont il avait entendu parler ça et là. Ce qui expliquait que les enchères se déroulent en plein jour plutôt que la nuit, où les lieux devaient grouiller de criminels.
Un espace avait été dégagé entre les caisses de contrebande et des chaises pliantes avaient été disposées, pour accueillir une dizaine de personnes. Les participants à cette "conférence" ne ressemblaient pas à des criminels, pour la plupart. Les autres acheteurs, supposa Varig.

Il repéra également une bonne dizaine de voyous répartis un peu partout, dont la plupart étaient armés. Sûrement le gang chargé de garder les lieux, embauché pour protéger la vente en échange d'une commission. Mauvais ce changement de situation...
Le regard de l'agent se fixa sur deux hommes qui discutaient légèrement à l'écart. Il ne jeta qu'un rapide coup d’œil au malfrat tatoué pour s’intéresser au type blond dans un costume blanc qui lui faisait face.
Hans Clark. Ils avaient leur voleur. Restait à trouver la marchandise. Sofia n'avait rien voulu leur dire du prototype qu'ils devaient récupérer...

L'agent attira l'attention de Liam d'un discret coup de coude, parlant assez bas pour que Ron ne les entende pas.

-Notre homme a l'air d'être là bas, notre objectif ne doit pas être loin. Grosse sécurité. Une idée avant qu'on descende dans la fosse?

Son camarade haussa les épaules avant de répondre sur le même ton:

-On casse la gueule aux types, tu prends le machin que veut la boss et on rentre se faire quelques bières avec la prime?

Varig réfléchit quelques secondes, comme s'il considérait la viabilité du plan d'attaque de Liam. Mais il n'eu rien le temps d'ajouter, puisque Ron s'arrêta subitement.
Le grand tatoué qui discutait avec leur "vendeur" s'était soudain avisé de leur arrivée, ce qui avait semblé achever de le mettre franchement de mauvaise humeur. Il abandonna son premier interlocuteur et traça aussitôt vers le trio, sous l'œil des malfrats les plus proches, dont Ron qui semblait assez ennuyé. Le chef, comprit Varig.
Ce dernier portait de longs cheveux noirs et une veste brune dont un cleptomane aurait hésité à s'emparer tant elle semblait usée et sale. Son pantalon ne valait pas mieux. Sans doute qu'une partie de la somme qu'il espérait empocher irait dans de nouveaux vêtements... Et une bonne douche, se prit à espérer Varig en fronçant le nez.

-Bordel de putain de merde! Ron qu'est-ce que t'as encore foutu!? jura-t-il à une cadence trahissant une longue pratique. Excusez nous messieurs, lança-t-il avec une courtoisie étonnante et un sourire charmeur vers Liam et Varig.

L'agent failli lui sourire en retour, mais la vision de la dentition de son interlocuteur figea son expression sur une grimace vaguement ébauchée. Liam quand à lui ne chercha pas à camoufler sa moue dégouttée.
Sans se formaliser, le malfrat entraîna Ron hors de portée de voix. Franchement ennuyé, ce dernier croisa les bras, la mine boudeuse. L'agent lu sur ses lèvres malgré la distance.

-Chuis allé chercher ces gars comme t'avais dit, et je les aie laissé avec le droïde après avoir pris leurs flingues. Comme t'as dit quoi...

Varig plissa légèrement le nez derrière ses lunettes. Le coup du drone était donc intentionnel? Mauvais. Très mauvais.

-Mais bordel alors pourquoi ils sont encore vivants, espèce de gros crétin dégénéré?! gronda son chef à voix basse. Cette machine est un vrai Marvin!

Ron haussa les épaules. Marvin était le membre du gang le plus dangereux, dans un groupe qui comprenait de beaux numéros. Il avait finit par se faire arrêter après avoir à moitié un Eraser dont le col était de travers, qu’il avait failli étrangler, mais le nom était resté synonyme de ‘’psychotique’’ et ‘’instable’’.

-Ils ont pété l'dronne. Je peux les buter si tu veux?
-Mais putain t'as de la merde en guise de cervelle ou quoi!? Tu vas buter deux flics en plein devant les autres acheteurs? Ca devait avoir l'air d'un accident c'est pour ça que je t'ai demandé d'utiliser le droïde ducon...

Alors que l'agent suivait l'échange avec une inquiétude croissante, son coéquipier de fortune lâcha un gros soupir.

-Je me demande bien ce qu'ils racontent.

Varig se tourna un instant vers Liam.

-Moi non, vu que je lis sur les lèvres. En gros ils réfléchissent à comment nous tuer discrètement pour ne pas faire paniquer leurs clients.
-Sans dec'?

L'agent braqua à nouveau son regard vers les deux malfrats, dont la réflexion ne semblait pas beaucoup progresser.

-Ouais, ils nous prennent pour des flics apparemment. Le mec que Sofia a payé pour nous couvrir a dut nous vendre à ces gars pour toucher double paie...
-Non, je veux dire, sans déconner t'arrive à lire sur les lèvres? C'est trop classeDur ça hermano!

Varig failli répliquer quelque chose pour réfréner l'enthousiasme de Liam, quand il vit soudain Hans Clark s'approcher d'eux quatre. Apparemment il appréciait assez peu que le chef de gang l'ait planté au milieu d'une conversation qui semblait déjà houleuse.

-Un problème Matt? lança-t-il sèchement au criminel qui discutait avec Ron.

Ce dernier grommela une réponse dans laquelle on pouvait à peu près distinguer le mot "putain". Ron quand à lui fusilla la crevette qui avait osé les interrompre du regard.

-Bah... C'est à dire que... commença le malfrat en cherchant quoi dire.

Varig décida de prendre les devants et s'avança du scientifique blond, qu'il gratifia de son sourire le plus chaleureux.

-Un simple incident avec un droïde de sécurité, c'est réglé maintenant Monsieur Clark. Nous arrivons juste à temps pour participer à la vente on dirait?

Un peu surpris qu'il connaisse son nom, Hans lui rendit maladroitement son sourire, non sans fusiller du regard Matt et Ron, puis lui tendit la main. Ces deux crétins étaient nécessaires pour le moment, mais il commençait à se demander si leur stupidité ne risquait pas de faire capoter la vente.
Les deux criminels semblaient dépassés par cette nouvelle situation, et aucun n'intervint alors que Varig saluait le vendeur.

-Ravi que ce problème se soit vite réglé, lâcha le scientifique avec son sourire gauche mais en insistant bien sur le mot "réglé". Vous êtes...?

L'agent sourit, alors que Liam se rapprochait à son tour.

-Mon associé et moi-même représentons un client qui s'intéresse à ce que vous avez à vendre.
-Et mon offre le tente à quel point...? répondit Hans du tac au tac.

Sans doute espérait-il un chiffre, ce que l'agent était bien incapable de donner sans se griller. Il n'avait aucune idée de combien l'autre attendait...
Son sourire devint carnassier.

-Je crois qu'il serait prêt à tuer.

L'autre écarquilla légèrement les yeux mais Liam mit fin à l'échange en serrant vigoureusement sa main, ce qui le fit sursauter et grimacer. Manifestement le sud-américain lui avait broyé les doigts.

-Eh, bien dans ce cas je vous souhaite bonne chance pour la vente, leur dit-il courtoisement en agitant discrètement sa main endolorie derrière son dos. Allez vous installer, nous allions commencer.

Sur ces mots, Clark tourna les talons. Matt sembla sur le point de dire quelque chose, ouvrit la bouche, mais manifestement son cerveau ne lui fournit aucune solution valable. Il dut donc se résoudre à la refermer.

-Cool! commenta Liam. J'en avais marre d'être debout.

Sans plus de cérémonie, il se dirigea vers les chaises et s'assit au dernier rang. L'un des hommes déjà assis le fixa quelques secondes, mais Liam lui demanda d'un ton rogue s'il voulait sa photo.
Varig le rejoignit, évaluant la sécurité du coin de l'œil. Il y avait beaucoup de gardes, en plus de Ron et de Matt, tous armés. Foncer dans le tas sans même son pistolet à impact était exclu...
Même si Matt semblait être une petite frappe et Ron un crétin, il ne s'écoulerait pas beaucoup de temps avant qu'ils ne trouvent moyen de les tuer avec une relative discrétion. Varig devait trouver un plan de secours avant. Clark était censé être seul et aux abois, mais Sofia l'avait manifestement sous-estimé. Il avait bien organisé son coup, trouvé des acheteurs et même recruté des gros bras de la pègre espérant sans doute une commission.

Alors qu'il réfléchissait, il vit Matt se diriger vers Clark, au pas de charge. L'agent grimaça. Le scientifique, lui, avait un cerveau...
Heureusement, ce dernier décida soudain de monter sur la petite estrade aménagée en empilant des caisses, face à ses "invités". Matt s'arrêta, incertain sur ce qu'il devait faire.

-Mesdames et Messieurs bonsoir! lança Clark avec l'entrain d'un présentateur de jeu télévisé. Enfin messieurs surtout, corrigea-t-il piteusement après un rapide coup d'œil à l'assemblée.

Il n'y eu ni rire, ni remarque, seulement un silence glacial. Varig classa immédiatement cette introduction parmi les pires qu'il ait entendu.
Mal à l'aise, le scientifique se racla la gorge.

-Vous êtes tous ici ce soir pour une vente exceptionnelle. L'arme que vous espérez tous acquérir...

L'agent soupira. Bien sûr. C'était une arme, pas un prototype de toaster que Sofia voulait. N'empêche que les grille-pain étaient sûrement plus reposants.
Il jeta un rapide coup d'œil vers Matt. Ce dernier se tordait les mains, réfléchissant sans doute aussi vite que ses neurones lui permettaient.

-Cette arme, je la présente modestement comme l'avenir du maintien de l'ordre. Le nec plus ultra en la matière, le top du top de la technologie au service de la force répressive. Messieurs, veuillez accueillir... Le REX-062B!

D'un geste théâtral il sortit un petit objet qui ressemblait furieusement à un sifflet d'une de ses poches. Guettant la réaction de son public, il balaya la salle du regard. Matt lui adressa des signes, mais le scientifique l'ignora superbement.
Intéressé malgré lui, Varig se pencha en avant. À côté de lui, Liam lui glissa:

-C'est tout petit. On dirait un sifflet...

L'agent haussa les épaules.

-C'est pas la taille qui compte il parait.

Mais Hans fit soudain une chose inattendue: il porta l'objet à ses lèvres et souffla dedans.
Aussitôt un puissant sifflement retentit. Varig haussa légèrement les sourcils derrière ses lunettes.
C'était bien un sifflet. L’arme ?

Un bruit de course retentit presque aussitôt, et une ombre sprinta soudain entre les caisses pour venir se placer à côté de Clark, qui souriait avec morgue, ravi de son effet.

-C'est... commença Liam.
-Oui, répondit Varig, laconique.
-Messieurs, voici le REX-062B, lança à nouveau Clark.

Le chien noir à côté de lui ponctua cette annonce d'un aboiement sonore et tira la langue, apparemment ravi de voir tant de monde.  

-J'y crois pas. C'est un putain de labrador. On est venu kidnapper un clébard?

Varig ne répondit rien et regarda autour de lui. Contrairement à eux, ni les criminels, ni les acheteurs ne semblaient surpris. Matt semblait avoir abandonné l'idée d'agiter les bras et attendait, bras croisés.

-Comme vous pouvez le voir, le REX est avant tout un chien ordinaire. Banal? Inoffensif? En apparence seulement. Grâce à ceci...

Il tira un gros objet de sa poche, qui ressemblait furieusement à un os en plastique, pourvu d'un digipad.
Varig se demanda pour la première fois si on n’était pas en train de lui faire une sorte d'énorme blague. D'abord un coéquipier légèrement psychotique, ensuite un robot tueur, leur couverture grillée et maintenant un chien avec une télécommande en forme d'os?

-Une fois en situation de conflit, il suffit d'activer les implants bio-organiques de l'animal. On peut le faire grâce à cet objet, poursuivit Clark en agitant l'os. REX devient alors un robot de combat hautement performant, tout en restant aux yeux du public un adorable petit toutou gentil et docile médiatique à souhait... Je sens un peu de scepticisme. Une démonstration s'impose. Vous pouvez filmer naturellement.  

Il serra la commande dans sa main.

-REX, activation.

Le labrador se redressa soudain, en alerte, et ses yeux brillèrent d'une lueur bleutée. De part et d'autres de la scène, deux gros bras du service d'ordre s'approchèrent, portant de lourdes tenues matelassées et des barres de fer.
Un murmure d'assentiment traversa le public, avide du spectacle à venir.
Ravi de son effet, Clark laissa s'écouler quelques instants avant de continuer.

-Neutralise ces deux là, ordonna-t-il posément en désignant les hommes en armure.

La lueur électronique dans les yeux du chien vira subitement au rouge. En une fraction de seconde, l'animal pivota et fonça sur l'adversaire le plus proche. Il bondit, percutant le malheureux en plein torse, à toute vitesse. L'impact fut si puissant que sa victime décolla du sol et alla s'écraser contre un empilement de caisses de contrebande plusieurs mètres plus loin.
Rex quand à lui pivota à nouveau et s'élança avant même que son première adversaire n'ait touché le sol. Paniqué, le second figurant frappa devant lui avec sa barre de fer, droit sur la tête du chien.
Ce dernier évita le coup d'un petit pas sur le côté puis sauta, comme s'il était monté sur ressorts. Pour la seconde fois en quelques secondes il percuta un criminel de plein fouet.
L'homme décolla, mais REX n'en avait pas finit avec lui. Encore en vol, il attrapa le poignet qui tenait la barre de fer et effectua un mouvement brusque en l'air, avec une force surnaturelle, écrasant son adversaire contre le sol du hangar.
Plusieurs personnes dans la salle grimacèrent sous la force de l'impact.

Le chien regarda autour de lui, juste à temps pour voir sa première cible se lever en chancelant. Un instant ses yeux brillèrent d'une lueur rouge foncée, puis ses yeux tirèrent soudain deux rayons lasers sur le malheureux, qui fut projeté à nouveau contre les caisses. Il s'écroula, cette fois sans remuer.

Les deux canons laser implantés dans ses prothèses oculaires se désactivèrent à nouveau, et les yeux du chien passèrent au jaune. Dans un silence de mort, REX balaya le périmètre des yeux, ce qui provoqua beaucoup plus d'anxiété que quelques secondes plus tôt.
Son regard redevint bleu et il revint sagement se placer près de Clark, triomphant devant les mines impressionnées voir franchement ébahies de ses clients.

Varig secoua la tête, essayant d'empêcher sa mâchoire de se décrocher. Ces savants fous avaient tout simplement inventé un Terminator à quatre pattes. En même pas cinq secondes, l'animal avait anéantit ses opposants. Comment il était censé voler un truc pareil?
Son regard glissa jusqu'à la télécommande que tenait toujours Clark, puis glissa jusqu’à Matt qui se dandinait d’un pied sur l’autre en fixant Clark avec une inquiétude nouvelle. Manifestement le scientifique semblait bien plus redoutable avec son labrador…

Une vague ébauche de plan se dessinait mais il lui fallait encore une diversion.

-J’espère que ce petit aperçu vous a donné une idée du potentiel de REX. Maintenant si vous avez des coups de fil à passer… Les enchères commencent à 100 000 dollars. Une somme modeste vu la marchandise...

Tandis qu’il achevait sa présentation, Varig se pencha vers Liam.

-Matt va essayer de nous isoler pour nous tuer. Je m’occupe de Clark, de ton côté trouve une distraction pour occuper tous ces gardes.

L’autre cligna des yeux. Soudain une idée éclaira son regard.

-T’inquiètes hermano, ils vont pas comprendre ce qui va leur tomber dessus.

Vaguement sceptique, mais certain des prédispositions de son équipier pour créer un chaos monstrueux au mépris de toute conséquence, il se dirigea droit vers Clark.
À l’autre bout de la rangée de chaise, Matt faisait de même. Aucun des deux ne souhaiter attirer l’attention, et effectuait un savant calcul pour devancer l’autre sans franchement sprinter. Un peu en retrait, Ron observait le manège, incertain.
Il n’avait pas bien compris ce qui se passait, et hésitait à faire quelque chose. Finalement il décida de ne rien décider, au moins comme ça personne ne pourrait se plaindre.

Finalement Matt arriva le premier devant l’estrade dont descendait le scientifique, mais d’un cheveu.

-Hans ? On a un... commença-t-il.
-Superbe prestation monsieur Clark! le coupa Varig d'une voix forte en s’approchant.

Le scientifique lui fit un sourire commercial et tourna ouvertement le dos à Matt.

-Merci. J'espère que la démonstration des capacités de Rex vous a plu?

Ravi qu'on parle de lui, le labrador émit un aboiement sonore en remuant la queue, ce qui eu pour effet de faire se retourner la quasi-totalité des personnes présentes vers lui.
L'excitation de la machine de guerre à quatre patte avait de quoi rendre nerveux. Prenant un peu sur lui, Varig se pencha pourtant sur l'animal, auquel il gratta affectueusement la tête.

-J'ai été très impressionné...

Le scientifique sourit avec fierté.

-Rex a l'air de bien vous aimer, remarqua-t-il, affable.

Du coin de l’œil, l'agent regarda vers Liam. Ce dernier semblait en pleine discutions téléphonique. Cela l'agaça, mais il décida de lui laisser le bénéfice du doute. Après tout peut-être qu'il préparait bien une diversion...

De plus en plus nerveux, Matt mit la main sur l'épaule de Hans.

-Il faut qu'on parle. Tout de suite, ajouta le criminel d'un ton sans réplique.

Son interlocuteur se retourna, l'air mécontent, mais sembla enfin s'apercevoir que quelque chose n'allait pas. Il prit tout de même le temps de prendre congé de son hôte.

-On dirait que ma présence est requise. Si vous voulez bien m'excuser, on se verra pour l'enchère... lâcha-t-il avec un sourire forcé qui dénonçait l'agacement que lui causait cette interruption.
-Pas de problème.

Comme si une idée lui traversait soudain l'esprit, l'agent retint le scientifique par le bras.

-Pourrais-je examiner la télécommande de...?

Matt ouvrit la bouche, horrifié, alors que l'os en plastique synthétique changeait de main.

-Merci beaucoup, le remercia Varig avec un clin d’œil.
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30.09.15 11:00
L'agent avait à peine saisit la télécommande que Matt dégaina un revolver de sa ceinture. Il colla l’arme contre la hanche de Hans, la cachant ainsi au reste de l'assistance.

-Que…?!
-C'est un putain de flic. Une saloperie d'Eraser, siffla le criminel, tout effort de politesse envolé. Rend moi l'os en plastique tout de suite connard, ou je t'explose la cervelle.

Comme pour rattraper le relatif ridicule de sa dernière remarque, il ôta le cran de sûreté dans un claquement métallique caractéristique.
Réduit au silence, Hans fixait Varig. Il semblait abasourdit et paniqué. L’agent décida de tenter quelque chose.

-Il y a un malentendu. Je ne suis pas flic, je travaille pour Sofia.

Le scientifique ouvrit la bouche, mais rien ne sortit. Raté. À côté d’eux, Rex pencha légèrement la tête sur le côté avant de s’asseoir, langue pendante. Il semblait observer le spectacle. Apparemment le Terminator à quatre patte ne savait même pas reconnaître une arme...

-Rien à foutre pour qui tu bosse. Donne moi le putain de nonos !

La voix de Matt était monté dans les aiguë et quelques personnes leur lancèrent des regards interrogatifs. Le criminel sourit malhabilement. Il était collé au dos de Hans, une position gênante, et son expression avait quelque chose de vaguement lubrique.
Les observateurs s’empressèrent tous de regarder autre chose que cet affreux sourire.
Tous sauf deux : Ron et Liam.

Varig sourit et se tourna vers Hans, agitant la télécommande.

-J’imagine qu’il n’y a que vous qui puissiez l’utiliser ? Sinon Matt vous aurait déjà descendu pour mettre la main sur toute l’enchère.
-Euh… Oui.

L’agent secoua la tête.
Il avait déjà eu souvent des situations plus mauvaises que celle-ci. Il était presque sûr que le criminel ne lui tirerait dessus qu’en cas de nécessité absolue, pour ne pas effrayer le reste des acheteurs. Cela lui donnait un avantage.
D’autant qu’un mouvement attira soudain son attention. L'air de rien il se décala d’un pas, obligeant Matt à tourner le dos au reste de la salle.

-Je m’en doutais. Dommage. J’ai perdu on dirait…

Il tendit l’os en plastique vers le criminel, qui posa la main dessus. Mais Varig ne lâcha pas.
Surpris, l’autre fronça les sourcils et allait professer une menace quand un énorme fracas retentit derrière lui.
Matt eu un réflexe bien humain : il tourna la tête pour voir ce qui se passait.

Revenons quelques secondes en arrière. Alors que Ron et Liam fixaient bouche bée la scène devant laquelle l’étrange trio conférait, ils eurent à peu près la même idée : rejoindre leur compère respectif.
Le hasard voulut qu’ils ne soient pas loin l’un de l’autre et que le nouvellement recruté équipier de Varig soit derrière le géant tatoué.
Lequel avait deux pistolets passés à sa ceinture, comme un peu plus tôt dans l'escalier.
Le sud américain n’hésita pas : il s'empara des armes. Pour faire bonne mesure il bouscula le colosse au passage.
Soudainement déséquilibré par la bourrade, Ron s’effondra alors au milieu des chaises, aplatissant proprement deux d’entres elles dans un fracas de fin du monde.

-Fuck yeah. Liam deux, gros tas zero! commenta l’Ancien en souriant de toutes ses dents, un pistolet dans chaque main.

Plusieurs gardes l’encerclèrent, armes braquées sur lui.

-Oh oh.
-Eh ! appela Varig d’une voix forte. Reculez, ou bien je flingue votre chef !

Devant la scène, Varig avait profité de la diversion pour s’emparer du revolver de Matt et tenait ce dernier devant lui comme un bouclier, canon pointé sur sa tête. À côté de lui, Hans semblait paniqué, tandis que Rex observait la situation avec intérêt canin.

Les malfrats se regardèrent, indécis.

-Putain, baissez vos flingues, merde, s’impatienta Matt. Ce fils de pute nous a baisé…

Avec réticence, les gros bras reculèrent tandis que Liam souriait de plus belle, et se dirigeait d'un pas triomphant vers Varig et son otage.

-Trop facile! lâcha-t-il en arrivant à leur niveau.

Tout en regardant venir l’Ancien, Rex se redressa soudain et aboya joyeusement.
Ce fut ce qui déclencha le chaos. Surpris, Liam pressa accidentellement la détente du 45 récupéré sur Ron.
La balle fila vers le plafond… Où elle frappa un tuyau en métal.
Propulsée à près d’un millier de kilomètre-heure, la munition rebondit et vint frapper une étagère.

Pendant une longue seconde, il ne se passa rien, et le coup de feu raisonnait dans toutes les oreilles. Varig fusilla son coéquipier du regard.

-Oups. Désolé? lâcha-t-il avec un sourire contrit en haussant les épaules.

Derrière lui, l’étagère frappée par sa balle gémit puis céda soudain dans un gémissement de métal avant de s’effondrer sur deux malfrats.
Fort heureusement pour eux l’étagère n’était pas assez lourde pour les tuer. Mais la poisse ne semblait pas décidée à abandonner la partie. L’un d’eux pressa la détente de son fusil à pompe par réflexe, noyant la jambe d’un de ses compagnons sous un déluge de grenaille. Ce dernier hurla de douleur, ajoutant à la confusion.
Et la fusillade commença.

Matt fut un des premiers touchés, recevant un tir de laser dans l’épaule. Il hurla alors que Varig plongeait avec lui derrière la scène constituée de caisses. Liam et Hans l’imitèrent avec un temps de retard, alors que les acheteurs se ruaient vers la sortie du hangar en piaillant.

-Il fallait que tu tire! gronda l'agent.
-Je suis touchéééé chevrota Matt.

Sa blessure n’était pas grave, mais il semblait très choqué et ne se préoccupait plus du tout de ce qui l’entourait.

-J’ai dit que j’étais désolé, grommela Liam, l'air boudeur.

L’entrepôt souterrain était devenu un vrai champ de bataille. Les balles et les lasers sifflaient avant de frapper l’environnement au hasard, souvent les caisses derrière lesquelles le duo de choc s’était abrité.
Varig retint un juron.

-Génial. En plus la télécommande de Rex a prit une balle pendant que je tirais cet abruti à couvert... Doc’ c’est réparable ?

Il agita l’objet, qui grésillait.

-Je souffre, gémit le criminel.

Hans s’en empara et l’examina avant de lâcher :

-Bien sûr que c'est réparable, en deux ou trois semaines avec un labo de pointe. Bravo, je vous la laisse une minute et vous me la cassez. Avec la télécommande intacte j’aurais put envoyer Rex dégommer ces minables en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
-Ok, ok. Fermez-la. Je réfléchis.

L’autre leva les yeux au ciel et éclata d’un rire nerveux.

-Alors on est sauvés puisque vous réfléchissez. Prenez votre…

Une puissante explosion secoua soudain l’entrepôt, et les tirs cessèrent. Varig risqua un coup d’œil par-dessus leur abri.
Quelque chose venait de souffler la grille qui bloquait la sortie, et on entendait des rafales laser plus haut, sans doute dirigées contre les acheteurs qui s’étaient précipités vers l'issue.

-MILICE ERASER! LÂCHEZ VOS ARMES, VOUS ÊTES TOUS EN ÉTAT D’ARRESTATION ! tonna une voix amplifiée alors que des soldats en armure équipés de boucliers pare-balle laser se déployaient sur la passerelle qui dominait l’entrepôt.

Varig grimaça alors que tir de fusil à pompe répondait à la sommation, déclenchant une riposte immédiate. Le bon côté c’est que les malfrats ne s’occupaient plus vraiment d’eux, préférant à se mettre à couvert et tirer sur les Erasers.
Le mauvais c’est qu’il venait de repérer Rex, terré sous une étagère, au milieu de la fusillade.
Il leur fallait ce chien.

-Et merde. Manquait plus que ça…

À côté de lui, Liam sourit fièrement.

-Ils ont pas perdu de temps, commenta-t-il.

L’agent marqua une pause.

-Pardon? Attend me dis pas que tu savais qu’ils allaient... ?
-Bah si. C’est quand même moi qui les aient appelés! répondit l’Ancien comme si c'était une évidence. Tu as demandé une grosse diversion, la voilà! La diversion idéale, payée par le contribuable. Nora me devait un service.

Nora ? L’Eraser du complexe sportif ?
Varig décida de remettre à plus tard la raclée que méritait le sud-américain pour avoir déclenché une telle catastrophe quand il s'aperçut que Hans avait disparu. Il ne lui fallu que quelque secondes pour retrouver le scientifique: au fond de l’entrepôt, il avait poussé une caisse pour accéder à une trappe dans laquelle il disparu avec un signe de la main. Il tenait toujours la télécommande.
Matt gémissait encore, mais plus personne ne l’écoutait.

-Rattrape le blond, il a l’os du chien! ordonna Varig en désignant la trappe ouverte à Liam. Je me charge de Rex !

Sans attendre de réponse il bondit par dessus les caisses, se précipitant au milieu de la fusillade.
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01.10.15 23:09
Alors que la fusillade entre les Erasers et les malfrats faisait rage, Varig sprintait, courbé en deux, tête baissé. Il effectua une glissade pour se mettre à couvert derrière le corps massif de Ron, assommé, qu’il redressa un peu pour l’utiliser comme bouclier. Plusieurs lasers saluèrent sa sortie, frappant le criminel inerte.

L’agent manutentionna péniblement le colosse sur le côté pour voir son objectif.
Rex était trop loin pour qu’il puisse l’atteindre sans être abattu. Et sur la passerelle, les Erasers avaient pris position. Leurs boucliers les empêchaient de tirer avec précision, mais leurs rafales au jugé avaient une certaine efficacité. Le nombre de malfrats encore debout diminuait rapidement.
L’agent leva les yeux jusqu’au plafond au dessus des policiers.
La structure y était suspendue. Il suffisait qu’il détruise deux attaches, et les miliciens tomberaient dans le vide. Quatre mètres de haut, ça ne les tueraient pas, mais il aurait le temps de parvenir jusqu’au chien.

Sans attendre, il visa la fixation d’un des filins métalliques et tira.
Le revolver qu’il s’était approprié avait un fort recul, et la balle creusa un large trou dans le béton, sans toucher l’attache. A presque 30 mètres, il avait peut de chance de réussite.
Pourtant il s’entêta, tirant à nouveau. Nouvel échec, mais il avait attiré l’attention des Erasers. Une rafale laser vint faire tressauter Ron, empêchant l’agent de viser avec soin.
L’utilisant toujours comme bouclier, Varig vida le barillet avec moins de précision, espérant un coup de chance. Soudain l’arme cliqueta, vide. Il avait échoué. Les balles avaient frappé non loin des attaches mais sans faire mouche.

-Merde, merde, merde! jura-t-il alors que les tirs le visant se faisaient plus précis.

Alors que l’agent se terrait derrière le corps inerte de Ron, un des malfrats non loin de lui se leva soudain en hurlant, déviant les tirs vers lui. Et alors qu’un déluge de lumière le frappait, il appuya une dernière fois sur la détente de son arme, un fusil de gros calibre.
La balle fila dans le plafond au dessus des Erasers. Encore une fois, les fixations étaient intactes.
Pourtant, fragilisé par les impacts répétés, le béton se fissura soudain, faisant sauter les attaches de deux filins métalliques.
En moins d’une seconde la passerelle passa de l’horizontale à la verticale, précipitant la majorité des Erasers au sol avec brutalité. La pluie de laser s’interrompit brusquement.

Varig profita aussitôt de l’occasion. Abandonnant le revolver, désormais, inutile, il se leva et courut jusqu'à la cachette de Rex, ventre à terre.

Terrifié par la fusillade, l’animal était terré sous des étagères.

-Rex, viens le chien, appela doucement Varig en tendant la main. Viens là mon toutou…

L’animal émit un petit gémissement alors que la fusillade reprenaient de plus belle.

-Allez ramène toi espèce de sac à puce… grogna l’agent en essayant d’attraper le collier du labrador noir.

Une balle vint soudain frapper la caisse qui protégeait Varig, et l’animal recula en couinant, hors de portée.

-D’accord, d’accord. Je m’excuse de t’avoir traité de sac à puce. Mais maintenant il faut que tu viennes avec moi d’accord ? Tu vois pas que ça craint ici ?

L’animal semblait l’écouter, mais il ne bougea pas. L’agent réfléchit. Il devait mal s’y prendre. Il devait essayer quelque chose de plus simple.

-Rex! Au pied! lança-t-il avec autant d’autorité qu’il le pouvait.

Aussitôt, le chien se plaqua au sol, l’air alerte. Mais il ne fit pas mine de s’approcher. Autour d’eux, les tirs diminuaient rapidement, signe que la résistance faiblissait de seconde en seconde. Il devait trouver une solution.

Soudain Varig eu l’illumination.
Hans utilisait un sifflet pour appeler le chien. Il fallait qu’il siffle, tout simplement!

Pinçant les lèvres, l’agent mit sa langue contre ses dents et souffla. Malheureusement pour lui il n’avait jamais su bien siffler, et ne produisit qu’un misérable gargouillis.
Rex pencha la tête et gémit, interrogatif.

-Je fais de mon mieux je te signale! gronda Varig, alors qu’un laser venait frapper le sol non loin de lui.

Il essaya à nouveau en vain. Découragé, l’agent détacha son omniphone de son poignet et tapa ‘’sifflet’’ dans la recherche.
Malheureusement l’appareil n’avait pas de réseau. Sans doute la milice avait-elle prit le temps de tout brouiller avant l’assaut.

-C’est une blague! jura-t-il.

La fusillade ne faisait plus entendre que des détonations sporadiques. Dans moins d’une minute, tout serait fini.
En désespoir de cause il alla chercher dans les sonneries préprogrammées et tapa ‘’sifflet’’.
Il sélectionna le premier résultat en priant son ange gardien de veiller sur lui, et, enfin un sifflement s’éleva, étrangement accompagné de tambours.

L’agent grimaça en entendant la musique corner, mais Rex sembla enfin comprendre ce que Varig attendait de lui. Il rampa rapidement jusqu’à lui.

-Pas trop tôt… ronchonna Varig en l’attrapant par le collier.

Les tirs cessèrent soudain, alors que l’omniphone continuait joyeusement à diffuser la musique.

-Il en reste un là-bas ! cria un Eraser.

Varig n’attendit pas et coupa la sonnerie avant de se redresser, prenant Rex dans ses bras. Docile, l’animal se laissa faire. L’agent prit une seconde pour réfléchir. Les étagères de caisses lui offraient une certaine protection, mais les Erasers risquaient bien de le suivre.

Sans perdre plus de temps, il se mit à courir, alors que les miliciens tiraient entre les espaces laissés par les caisses. Sprintant alors que les lasers frappaient autour de lui, une explosion retentit soudain, propulsant Varig en l’air comme si une main gênante s’était amusée à le lancer.

Un instant sonné, il se redressa péniblement, aidé par Rex qui n’avait heureusement pas cherché à s’enfuir.

-Bon chien, le félicita Varig en regardant autour de lui, protégeant sa bouche avec sa manche.

Quelque chose contenu dans les caisses avait apparemment peu apprécié le contact des rayons lasers et explosé en délivrant une épaisse fumée. On entendait des cris, des ordres retentirent, mais la détonation lui offrait la couverture idéale. Apparemment sa bonne étoile –ou son ange gardien- n’était pas encore décidé à le lâcher. Mais il ne gagnerait que quelques minutes de répit…

Remettant à plus tard les prières d’action de grâce, il attrapa à nouveau Rex et fonça au trot vers la trappe où Hans avait disparu.

Le trou n’était pas trop profond et il atterri souplement dans une matière visqueuse qui éclaboussa ses chaussures et son pantalon.
Toujours dans ses bras, Rex aboya, mécontent.

-Oh la ferme, répondit l’agent. Moi je trouve que ça pue, mais toi au moins tu n’es pas obligé de marcher là dedans.

Sans doute possible ils étaient dans les égouts. L’agent préféra ne pas plus réfléchir à ce qui recouvrait le sol et suivi les traces laissées dans le couloir.
Les Erasers en armure mettraient sûrement quelques minutes à comprendre où il avait disparu, et hésiteraient sûrement à les suivre dans les tunnels propices aux embuscades, préférant les piéger à leur sortie.
Tout en avançant rapidement, Varig devait aussi prendre garde à ne pas glisser. Le poids de Rex ne l’aidait pas, mais l’idée de s’étaler dans la matière qui couvrait le sol sur plusieurs centimètres était une bonne motivation.

Soudain il entendit des voix résonner devant lui. Il reconnu les deux protagonistes, et accéléra pour découvrir après un tournant Liam qui tenait fermement Hans plaqué au mur, bras tordu derrière le dos.

- C’est à cause de toi qu’on est dans la merde ! Malparido! Crétin !
- S’il vous-plaît ne me tuez pas ! Je suis désolé! Vraiment dé... Aille !

Surpris de s’apercevoir de l’arrivée de Varig, le sud-américain s’était brusquement tourné vers lui… Sans prendre en compte qu’il tenait toujours solidement le scientifique contre le mur.
Un craquement sinistre retentit.

-J’ai le chien annonça l’agent avec un soupir alors que Hans gémissait. Qu’est ce qu’il a ?
- Merde ! Je crois que je lui ai cassé le bras ! Y a l’os qui dépasse… commenta Liam plus surpris que désolé.
-… L’os qui.. ?

Effectivement, la fracture au dessus du coude s'était ouverte sur plusieurs centimètres, laissant voir un peu de blanc. S’en était trop pour Hans qui tourna de l’œil. Liam le retint avec un juron.

- On le laisse là ? proposa-t-il.
- Non. Sofia aura besoin de lui pour réparer la télécommande?

L’Ancien sortit fièrement l’objet de son pantalon.

-Comment on fait ? On le porte?

Varig haussa les épaules.

- Tu te démerde. Moi j’ai déjà le chien. Allez on bouge.

Son omniphone se mit soudain à sonner, faisant entendre la combinaison de sifflets et de tambours qui avait attiré Rex hors de son trou. L’animal jappa joyeusement alors que Liam haussait les sourcils.
Apparemment ils étaient sortis du périmètre de brouillage.

- Sans déconner c’est ça ta sonnerie ?
- C’est Sofia, annonça Varig avant de décrocher.
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Varig Cross

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Varig Cross
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09.10.15 13:40
Suivant les indications de leur patronne, Liam et Varig émergèrent dans une ruelle non loin de l’entrepôt clandestin. L’agent portait toujours Rex dans ses bras et le chien semblait ravi de la ballade, à l'inverse des deux Anciens. Liam pestait contre le poids du scientifique en travers de son dos alors que Varig serrait les dents.

-Ce crane d’œuf pèse un âne mort… grommela le sud-américain alors que son coéquipier vérifiait l’angle de la rue.

L'agent ne jugea pas utile de répondre, concentré sur leur environnement. Bien que le coin soit peu –et mal- fréquenté, ils n’étaient pas discrets. C’était même l’inverse : un sud-américain patibulaire, un homme en costume-cravate noir, un chien ainsi qu’un scientifique en blouse blessé et inconscient. Sans parler de leur odeur.
Quoi que sur ce dernier point, les quelques vagabonds qu’il voyait errer dans les bâtiments à l'abandon ne risquaient pas de leur donner de leçons.

-Rien à signaler. Où en est la voiture? demanda-t-il à sa supérieure en mettant la poignet sur lequel il portait son omniphone devant sa bouche.

C'était Sofia qui les avait guidés dans le dédale des égouts, et les avaient faits émerger avant que les drones lâchés par la milice dans les tunnels ne retrouve leur trace.

-Vous l'aurez dans quelques minutes. répondit-elle.

Profitant du répit, Varig posa son fardeau à terre, sans lâcher le collier du chien. Pas question de courir à nouveau derrière le ‘’prototype’’. Pour prévenir toute protestation, il caressa la tête de l'animal.

Voyant qu'ils ne repartaient pas tout de suite, Liam laissa tomber Hans avec autant de délicatesse qu’il en aurait accordé à un gros sac de patates dans son ancien travail. C'est à dire aucune.

-Tu sais que tu as un flingue si tu veux le tuer? Ce serait moins cruel, fit remarquer Varig avec sérieux.

Il regretta aussitôt son trait d'ironie en voyant le sud américain regarder son fardeau d'un air méditatif.

-Ce serait quand même bête après l'avoir porté jusqu'ici, ajouta-t-il assez vite.

Liam haussa les épaules, l'air déçu.

-Ouais t'as raison. Quand est-ce qu'on se barre? J'ai soif.
-Quelques minutes.

Malgré lui, l’agent se félicita de la totale inconscience de son compagnon. On lui avait tiré dessus et essayé de le tuer plusieurs fois, une horde de policiers du futur étaient à leurs trousses et Liam ne pensait qu'à la bière qui l'attendait à leur retour. Au fond il lui enviait son inconscience.
Alors qu'il regardait son camarade, il remarqua quelque chose.

-Dis donc, ce flingue... C'est le mien?

Liam dégaina l'arme en question.

-Ah ouais, possible. Je l'ai piqué au gros tas de muscles dans l'entrepôt.

Il lui tendit le pistolet à impact que Varig récupéra avec satisfaction.

-Tu devrais jeter l'autre dans une poubelle, conseilla-t-il en rengainant. C'est plus sûr.

L’Ancien garda le silence pendant plusieurs secondes.

-T’insinue quoi là ? finit par demander Liam, suspicieux.

Varig sourit, gêné. Inconscient mais pas stupide...

-Hé bien...

Un véhicule noir aux vitres teintées s’arrêta soudain au bout de la ruelle, tirant l’agent de l’embarras.

-La voiture est là, annonça-t-il à Sofia.
-Je sais. C'est moi qui l’aie envoyé. Dépêchez vous, la milice est toujours dans le secteur.

Sans perdre plus de temps, l'agent chargea Rex sur la banquette arrière, avant d’aider Liam à faire de même avec Hans. Varig s’installa côté conducteur alors que son coéquipier prenait place sur le siège passager.
Une fois assis, l'agent plaça l’omniphone dans l’endroit prévu à cet effet du tableau de bord, et pianota rapidement sur l’écran holographique. Peut-être qu’ils allaient s’en tirer finalement.
Leur carrosse ressemblait vaguement à une vieille voiture du XXIème siècle, avec une silhouette ramassée : un bloc moteur à l’avant, l’habitacle et un petit coffre. Un modèle agile et bien adapté à la ville…

-Sofia? On est dans le véhicule.
-Excellent. Programmez l’adresse suivante dans l’ordinateur de bord…

Liam interrompit leur patronne.

-C’est quoi cette merde !?
-Sofia ? Je crois qu’on a un problème.

Sur toute la longueur du pare-brise un message en rouge était soudain apparut.

VÉHICULE IMMOBILISÉ PAR ORDRE DE LA MILICE. VEUILLEZ PATIENTER POUR CONTRÔLE D’IDENTITÉ.

L’agent testa la portière. Verrouillée.
La police du futur les avait pris au piège comme des sardines…

-On est enfermés. Apparemment les Erasers nous ont repérés. Un plan de secours?

Liam dégaina son pistolet.

-Je peux toujours... commença-t-il.
-Non !
-Non !

Comme pour insister, Rex jappa de façon sonore.

-Je ne peux pas court-circuiter le verrouillage à distance mais je peux passer votre véhicule en mode manuel. C’est la seule chose à faire si vous voulez échapper à la milice… Sauf que vous venez tous deux de 2013. Hans est en état de conduire ?
-Il est dans les vapes avec un bras pété sur la banquette arrière. Chuis pas médecin mais je dirais que non.

Au bout de la rue, une voiture de la milice fit son apparition et s’approcha sans hâte du véhicule immobilisé. Les lumières du gyrophare semblaient narguer leurs proies prises au piège...
Varig prit soudain une décision.

-Je vais conduire. Passe nous en manuel à mon signal et guide moi.

Sofia ne contesta pas l'idée, de même que Liam, qui prit quand même la peine de boucler sa ceinture. L'agent fit de même, respirant lentement pour se calmer.
Il se remémora rapidement les bases qu'il avait révisées quelques heures plus tôt, et tenta de chasser de son esprit les carcasses de métal tordu qui avaient conclues ses simulations.

-T'es sûr que tu sais ce que tu fais hermano? demanda Liam qui semblait soudain peu rassuré.

Varig posa les mains sur le volant. Il sentait à travers ses gants qu’elles étaient moites.

-J’aimerais bien… marmonna-t-il.

C’est le moment que choisit Hans pour se réveiller. Il gémit de douleur.

-Bordel, cette brute m’a cassé le bras!

Varig lui jeta un regard rapide dans le rétroviseur avant de ramener son attention sur le véhicule de patrouille qui n’était plus qu’à quelques mètres de leur voiture immobilisée.

-Vous devriez attacher votre ceinture monsieur Clark, conseilla-t-il d’un ton calme. Sofia ? Il est temps qu’on se tire d’ici.
-Ma...

Le glisseur des miliciens s’arrêta dans un doux ronronnement juste au moment où le verrouillage de l’engin suspect s’annulait. Sans leur laisser le temps de réagir, l’agent écrasa aussitôt l’accélérateur, faisant bondir leur petit véhicule en avant.
La sécurité routière avait fait de bon progrès depuis 2013, mais une réalité physique ne pouvait être ignorée : quand un bolide lancé à pleine vitesse vous percute à l’arrêt, vous souffrez. Même quand votre véhicule est blindé et une fois et demi plus gros que celui de l’assaillant.

L’impact secoua les trois occupants du bélier improvisé, assommant même Hans contre le siège de Liam. Le véhicule des miliciens quand à lui fut projeté en l’air et se retourna avant de s’écraser brutalement à une demi-douzaine de mètres là où il se trouvait à l'origine.
Sonné, Varig observa les dégâts. Comme prévu le véhicule des miliciens était inutilisable, mais ils n’étaient pas en danger. Quand à leur propre aéroglisseur, le capot avait souffert du choc, mais ce n'était qu'un peu de tôle froissée.
La voix de Sofia le ramena dans l’action.

- Au bout de la rue, prends à droit, puis continue tout droit pendant une centaine de mètres, indiqua-t-elle.

L’agent écrasa à nouveau l’accélérateur, faisant décrire au véhicule une courbe qui manqua de peu un vieux lampadaire et se mit à piloter leur voiture entre les bâtiments désaffectés, concentré sur sa route. Heureusement ils étaient pratiquement le seul véhicule en état de marche dans la zone en ruines, ce qui ne les empêcha pas de manquer de percuter divers obstacles dans les ruelles étroites conseillées par Sofia pour éviter la milice.
Après quelques minutes, ils finirent par déboucher sur un axe un peu plus large.

-Tu t’en sors pas… Pas mal, articula péniblement Liam d’une voix blanche, la tête rentrée dans les épaules et les mains agrippées au tableau de bord aussi fort que si sa vie en dépendait.

Une voiture aux couleurs des Erasers apparue soudain au bout de la rue. Varig effectua aussitôt un virage serré pour s’engouffrer dans une ruelle à pleine vitesse. Le mur du côté de Liam rabota la moitié du rétroviseur dans une gerbe d’étincelles, poussant le véhicule en sens inverse. L’engin faillit s’écraser contre l’immeuble en ruine du côté conducteur, mais son pilote dernier redressa juste à temps.
Derrière eux Rex, émit un jappement joyeux, comme pour saluer la manœuvre.

-Merci les gars, lâcha Varig en essuyant un peu de sueur de son front. Mais je crois que ça va encore se corser.

Devant eux s’ouvrait une des rues de l’entre-deux où d’autres usagers, en pilote automatique, défilaient régulièrement. Les fuyards allaient trop vite : c’était trop tard pour ralentir.
Alors que leur véhicule jaillissait de la ruelle, il coupa la route à un petit aéroglisseur rouge, qui pila in extremis et se fit percuter par l’arrière, engendrant un concert de sonneries stridentes.
Varig n’en avait cure, et exécuta un virage serré pour s’infiltrer dans la circulation, alors que l'accident bloquait leur poursuivant. Il parvint à réaliser sa manœuvre au prix d’une montée sur le trottoir et d’un choc désagréable contre une sorte de borne électronique qu’il décapita proprement sous l’œil paniqué des passants qui coururent pour échapper au chauffard, avant qu’il ne continue sa route, suivant toujours les indications de Sofia.

- Prends à droite et continue vers l’est. Ok les garçons. La bonne nouvelle, c’est que les véhicules de patrouilles vont avoir du mal à vous suivre dans le coin, ils sont encore empêtrés dans les ruines. La mauvaise, c’est qu’ils ont appelé un ARES pour scanner la zone.

Concentré sur sa conduite, Varig évita de peu l’accident avec une passante en klaxonnant sèchement et changea une nouvelle fois de direction. Liam répondit à sa place, se doutant qu’un ‘’ARES’’ n’était sans doute pas une bonne nouvelle.

-Combien de temps il nous reste avant que ce machin nous rattrappe?
-Si vous vous dépêchez, aucun.

Une grande ombre passa soudain au dessus d’eux et les dépassa, avant de se se retourner pour leur faire face, au bout de la rue. C’était un grand aéronef avec des réacteurs directionnels fixés à de grandes ailes inclinées, braquant une ribambelle de caméras et de canons vers la rue.
Varig lâcha un juron. Il n’y avait aucune échappatoire, ils roulaient droit vers l’appareil. Ou plutôt ils lévitaient, puisque leur véhicule était à 20 bons centimètres du sol.

Les optiques couplées aux canons de l’ARES balayèrent méthodiquement les alentours avant de s’arrêter sur le véhicule des fugitifs. Les avaient ils repérés?
Le petit aéroglisseur passa en dessous de l’appareil qui restait en stationnaire à une dizaine de mètres du sol sans que ce dernier réagisse. Puis ils continuèrent dans une rue, bien plus doucement qu’auparavant, observant le monstre volant derrière eux avec inquiétude. Les caméras et le canon qui les accompagnait ne les lâchait pas.
Soudain, après quelques secondes tendues, l’oiseau de proie reprit sa route, disparaissant derrière un toit.

-Putain de truc… Il est partit ? demanda Liam, inquiet.

Varig haussa les épaules, concentré sur sa conduite, qu’il tentait de rendre à la fois fluide et discrète. Le résultat ressemblait plutôt aux zigzags d’un chauffard ivre.

-Ne comptez pas trop là-dessus. Vous devez vous rendre dans le tunnel qui relie l’entre-deux au centre de la ville. Drake vous retrouvera là-bas pour vous exfiltrer, indiqua Sofia.

L’agent acquiesça et sélectionna la carte de la ville sur l’omniphone, pour localiser leur objectif.
Le quartier était composé de petits immeubles et de bâtiments qui avaient connus des jours meilleurs, mais au moins il n'y avait ni ruines ni obstacles sur la route. En revanche les passants et les autres véhicules forçaient Varig à garder une attention constante.
Derrière eux, Rex jappa à nouveau puis laissa pendre sa langue, ravi de la ballade. Ce qui n’était pas le cas de son voisin qui se réveilla en gémissant.

-J’ai mal… Ma tête tourne… gémit-il.

Sans avertissement, Liam se retourna avant de lui asséner un direct en plein front, l’assommant proprement.

-C’était nécessaire? demanda calmement Varig.
-Non, admit son coéquipier. Mais je me sens tellement mieux!

Un rugissement électronique secoua soudain l’air et l’ombre de l’ARES apparut à nouveau juste au dessus d'eux. Varig poussa un juron et Rex aboya.
L’appareil les dépassa puis exécuta un demi-tour à 360 degrés, avant de descendre en altitude au bout de la rue, comme pour leur bloquer le passage.
Varig ralentit alors que le canon de traque sous l’appareil se braquait droit sur eux. Un message holographique apparut devant l’ARES.

PAR ORDRE DE LA MILICE ARRÊTEZ IMMÉDIATEMENT VOTRE VÉHICULE. TOUTE RÉSISTANCE EST INUTILE.

L’agent regarda autour de lui. La rue était plutôt fréquentée. Avec un peu de chance le pilote n’oserait pas tirer à l’arme lourde. Faire demi-tour était exclu, des véhicules de la milice devaient déjà leur couper toute retraite…
L'ARES ne bloquait pas toute la largeur de la rue. L'espace entre les ailes et les immeubles étaient mince...

-Merde, jura Liam. Qu’est ce qu’on fait?

Varig fit ronfler le moteur.

-On fonce dans le tas.

Liam n’eu pas le temps de dire ce que cette idée lui inspirait ; leur véhicule bondit soudain en avant, fonçant à tombeau ouvert vers l’appareil en face d’eux.
L’ARES émit un rugissement électronique, sans doute une sorte d’avertissement. Varig n’en tint pas compte. Trop tard pour hésiter…
À la dernière seconde il monta sur le trottoir en arrachant un plot de signalisation en métal du sol, évitant d’entrer en collision frontale avec le canon de traque braqué sur eux. Le rétroviseur de la voiture passa à une trentaine de centimètres de la carcasse de l’aéronef, mais ils passèrent. Le danger passé, l'agent vira à nouveau pour se remettre sur la route.
Derrière eux, un nouveau rugissement retentit et l’ARES disparu au dessus des toits, sous l’œil éberlué des passants.

-Putain de chiotte de bordel de saloperie de merde! jura Liam. C’était trop cool!
-Vous y êtes Presque… Encore un kilomètre, signala Sofia.

Sans transition, ils quittèrent soudain la zone peuplée, pour se retrouver entourés par des chantiers. La route était bien meilleure, et plus large, avec d’autres véhicules, qui s’écartaient rapidement. La milice faisait place nette… Comme pour saluer le compte à rebours, une demi douzaine de véhicules Erasers apparurent derrière eux, dans le rétroviseur. Ils auraient put les rattraper sans problème, mais restaient à distance, comme une meute de loup suivant un animal blessé.
L'explication à cette retenue ne tarda pas: l’ARES refit son apparition au dessus de la route. Varig slaloma pour éviter une éventuelle rafale, mais l’appareil laissa seulement tomber un petit paquet avant de disparaître à nouveau. L'objet aurait dut s'écraser, mais il activa son propre moteur pour rester en suspension.
Le petit appareil fonça devant le véhicule des fugitifs, et se plaça dans son axe, calant sa vitesse sur la leur.
Soudain son projecteur s’alluma, déversant une aveuglante lumière de 4000 Watts, aveuglant le conducteur et son passager.

-Liam ! Dégomme le! cria Varig en se protégeant les yeux du bras tout en essayant de conserver une trajectoire rectiligne.

L’Ancien ne se le fit pas dire deux fois, dégainant l’arme qu’il s’était approprié. Il vida son chargeur au jugé, à travers le pare-brise, sur l’énorme spot-light devant lui. La plupart des balles de 45 se perdirent dans la route mais plusieurs firent mouche. Le projecteur éclata et le drone partit s’écraser dans le décor, manquant de peu un des véhicules à leur poursuite.

Des larmes plein les yeux, Varig cligna désespérément des paupières pour chasser le voile aveuglant imprimé sur sa rétine. Heureusement la route était droite… Mais ils avaient quand même dévié et raclèrent la barrière de sécurité séparant les deux voies, provoquant une gerbe d’étincelle.

L’air s’infiltrait sen sifflant à travers les impacts des balles ayant traversé le pare-brise, alors que la carrosserie n'avait plus beaucoup de parties intactes.

-Désolé Sofia, je crois que c’est mort pour la caution, lâcha l’agent tout en reprenant le contrôle du véhicule.

Plaisanter en situation d’urgence l’aider à garder les idées claires.

-Je la retiendrais sur votre paie, répondit-elle du tac au tac.
-Tu déconne là!? C'est Varig qui conduisait pas moi! se rébella Liam.
-On en discutera plus tard. Pour le moment, concentrer vous sur votre fuite, c'est presque terminé!

Mais la milice n’avait pas dit son dernier mot. L’ARES sortit soudain devant eux, au dessus de la route, larguant un autre drone identique au premier qui fila droit sur les fuyards.

-Merde, j’ai plus de balles… signala Liam.

Cette fois, il n’était pas question de projecteur. Alors que la route faisait une large courbe, le drone vint se placer au dessus d’eux, hors de vue. Le stress des deux Anciens monta en flèche, alors que Liam se tordait le cou en vain pour apercevoir la menace.

-On y est presque… lâcha Varig, les dents serrées.

Volant au dessus du toit, l’appareil se mit à briller d’une lueur bleutée, chargeant une EMP capable de désactiver tout équipement électronique dans un petit rayon. Le drone serait détruit, mais le véhicule des fuyards s'arrêterait.

La route redevint soudain une longue ligne droite, au bout de laquelle les attendait leur objectif...

-Le tunnel!

Varig accéléra au maximum. Avec un peu de chance...
Mais la chance n'était pas au rendez-vous ce jour là. Le drone lança son EMP.

Contre toute attente, le véhicule ne s’arrêta pas. Un arc électrique bleuté traversa l’habitacle, frappant Rex de plein fouet, mais le reste des équipements continuèrent à fonctionner normalement. Le chien-androïde trembla en absorbant l'onde d'énergie, puis secoua la tête, alors que la carcasse du drone retombait sur la route derrière eux.

-Qu'est ce que c'était? Rex va bien?
-Putain de merde! répondit Liam avec son élégance coutumière.

Leur ''colis'' avait tourné la tête et fixait l'Ancien. Ses yeux avaient viré au rouge, une lueur électronique menaçante.

-Il est passé en mode Terminator! Manquait plus que ça!

À quelques centaines de mètres de là, la pilote de l’ARES grimaça en voyant son drone détruit sans effet, inconsciente de ce qui se passait dans le véhicule. C’était la première fois qu’elle voyait un véhicule résister à une EMP directe… Et à ses tentatives de scan. Comme si la carrosserie avait été aspergée de plomb.
Il était temps de passer à des mesures plus radicales.

-Les fugitifs sont toujours mobiles et approchent du tunnel. Demande conduite à tenir, lâcha-t-elle dans son oreillette.
-Raptor 4, ici QG. Permission d’engager la cible.

La milicienne sourit et fit sauter la protection du joystick commandant le canon de traque.
Enfin une bonne nouvelle. Il était temps.

-Vous payez la casse QG ?
-Affirmatif Raptor 4. Feu à volonté.

Elle ne se le fit pas dire deux fois, écrasant la commande de tir. Le canon de traque était déjà verrouillé sur les fuyards, et se chargea rapidement en énergie. Le laser allait traverser le véhicule de part en part, pulvériser le moteur, et la pilote voulait bien parier sa solde du mois contre une bière que cette fois il s'arrêterait. Tant pis pour les blessés éventuels, ils l'avaient cherché.
Malheureusement pour elle, le rayon laser concentré ne quitta jamais le canon.

Dans le voiture, Rex, dont les fonctions de combat avaient accidentellement été activées par l’agression électromagnétique du drone, détecta l'arme pointée sur lui. Il se détourna de Liam -à son grand soulagement- et fixa l’aéronef de ses yeux rouges.
Deux tirs laser à pleine puissance partirent du chien-robot, traversant la vitre arrière comme si elle n’existait pas, et pulvérisèrent purement et simplement l'arme pointée vers lui. L’impact fit vaciller l'ARES dont les commandes s'affolèrent, hurlant des bipements hystériques. Tout en jurant, la pilote dévia sa route pour se mettre à l'abri.
Quelques secondes plus tard, le véhicule des fuyards pénétrait dans le tunnel.

Les véhicules de la milice qui les talonnaient s'arrêtèrent à l'entrée, rendus prudents par l'attaque subie par l'ARES. Leur travail était terminé. Leurs collègues installaient un barrage à la sortie et des drones quadrillaient les souterrains: leurs cibles étaient prises au piège.

Dans la voiture, un silence de mort régnait, sans doute à cause de la crise de lasers de Rex. L'animal semblait calmé. La lueur électronique avait quittée son regard, et il fixait les deux Anciens avec candeur. Ce qui aurait été plus crédible sans les trous fumants de la taille d'un poing dans la vitre arrière, juste au dessus de sa tête.

-Il me fait flipper… chuchota Liam.
-Tu m'étonnes... répondit l'agent sur le même ton.

Varig roulait avec prudence, car même si le tunnel était bien éclairé, il ignorait comment activer les phares, qui avaient de toute façon souffert de la course-poursuite.
Ils avaient à peu près atteint le milieu de l'édifice quand ils virent une longue camionnette noire stationnée au milieu de la route.

Deux silhouette attendaient près du véhicule. L'un portait un sweat à capuche qui masquait son visage dans une pénombre peu naturelle, alors que l'autre était facilement reconnaissable.

-Terminus messieurs, signala Sofia. Inutile de vous soucier des caméras, "on" s'en est occupés. Bon boulot.

Varig ralentit et s'arrêta non loin des deux agents de sa patronne. Pressé de descendre, Liam sauta sur ses pieds dès que la portière fut déverrouillée.

-Le prends pas mal hermano, mais je monte plus jamais dans une bagnole si c'est toi qui conduit.

L'intéressé descendit à son tour, les mains légèrement tremblantes tant il les avaient crispées sur le volant.

-On est vivants, de quoi tu te plains? répliqua-t-il sur le ton de la plaisanterie.

Les deux agents de Sofia avaient observé l'échange sans bouger. Drake s'avança, mettant aussitôt Varig sur ses gardes. Ils étaient tout juste des ''intérimaires'' et soupçonnait être de la main d’œuvre sacrifiable.
Pas question d'être laissé sur place à la merci de la milice.

-Où est le colis? demanda-t-il avec laconisme.

Varig lui sourit et rajusta ses lunettes. Toujours aussi direct.

-Content de te voir aussi Drake. Les colis sont sur la banquette arrière.

Liam reconnu l'homme blond à la coiffure militaire.

-Putain t'es le connard qui m'a assommé l'autre fois!
-Je suis le connard qui vient sauver vos miches alors un peu de respect, répondit sèchement l’intéressé.

Drake contourna la voiture, sans commenter son état.
Vacillant sur ses jambes, le scientifique qui venait de se réveiller descendait péniblement de l'habitacle. Ses yeux s'arrêtèrent sur la poitrine de l'homme qui s'approchait, avant de remonter vers son visage.

-Oh merde! lâcha-t-il avec une surprise non feinte. Drake je...

L'autre lui fit un grand sourire avant de lui couper la parole.

-Salut Hans.

Puis il frappa le scientifique en plein visage. Pour la quatrième fois en train peu de temps, ce dernier perdit connaissance.
Manifestement les deux hommes se connaissaient, et Varig était prêt à parier que cette agression apparemment gratuite visait à solder un compte entre eux.
Drake rattrapa tout de même sa victime avant qu'elle ne s'effondre qu'il saisit sous l'épaule pour la soutenir, et se retourna vers les deux Anciens, prêt à emmener Hans jusqu'à la camionnette.

-Je me sens beaucoup mieux, lâcha-t-il en guise d'explication. Bon on se tire d'ici? Vous montez derrière. Et c'est quoi cette odeur horrible? Vous avez traîné dans les égouts ou quoi?
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10.10.15 17:37
Un peu plus nerveux qu'il aurait dut l'être, Varig déambulait entre les rayons du supermarché en cherchant l'uniforme verts des employés.

Pour la plupart des gens, il n'attirait pas particulièrement le regard. Sa tenue était passe partout, sa démarche tranquille et il ne fixait personne en particulier.
C'est d'ailleurs ce dernier point que quelqu'un d'entraîné aurait put noter. Ses yeux semblaient éviter naturellement tout contact avec ceux des autres, alors que de petits mouvements apparemment naturels lui permettaient de regarder discrètement derrière lui avec régularité.

Il venait de dépasser le rayon des surgelés quand il trouva -enfin- ce qu'il cherchait.

Un des vendeur était accroupis dans l'allée des conserves, et garnissait lentement l'étagère devant lui.

-Bonjour monsieur, lança Varig d'un ton poli en s'approchant. Excusez moi de vous déranger...

L'autre ne tourna même pas la tête.

-Chuis occupé. Allez voir mes collègues, y sont payés pour ça.

L'agent grimaça légèrement devant cet accueil peu chaleureux. Pourtant il ne se découragea pas.

-J'ai besoin de croquettes pour chien, de la marque Rex. Vous en vendez ici?

Le vendeur poussa un gros soupir, et se tourna vers son client. Ce mouvement lui permit de voir le manager du magasin qui observait la situation à distance, trop loin pour les entendre heureusement.

-Le rayon est à droite, peut-être qu'on en a, peut-être pas, répondit-il avec un sourire forcé.

Mieux valait ne pas être dans le collimateur du manager, si on ne voulait pas en baver.
Varig haussa les sourcils devant se revirement mais fit un signe de tête à son interlocuteur en guise de remerciement. Il allait partir, quand il sembla soudain se raviser.

-Dites moi, vous m'êtes vaguement familier. On ne se serait pas déjà vu quelque part?

L'autre secoua la tête.

-Nan j'crois pas. Quoi que, attendez voir...

Le vendeur sembla se concentrer, cherchant dans sa mémoire.

-Vous seriez pas le mec cagoulé qui se fait fouetter le cul par un nain dans les soirées sado-maso libertines? finit-il par lâcher.

L'agent lui jeta un regard dégoutté qui n'avait rien de feint. Son interlocuteur se rappela soudain de la menace que constituait son supérieur, et s'empressa d'ajouter:

-Oh ça va, je déconne. Nan on s'est jamais vu.

Agacé du tour qu'avait prise la conversation, le vendeur se remit à ranger son rayon, sans plus s’occuper du gêneur. Pourtant ce dernier ne s'en alla pas tout de suite.

-Je vais aller chercher mon paquet de Rex. Merci du conseil, lâcha-t-il en faisant mine de déchiffrer le prénom sur le badge de l'employé. Liam.
-Ouais, de rien, répondit ce dernier, la tête en l'air.

Quelques minutes plus tard l'agent ressortait du supermarché, un sac sous le bras. Il avait finalement acheté seulement quelques sachet lyophilisés de nourriture futuriste et un briquet.
Il se dirigea sans hésiter à travers les rues marchandes, et monta dans un véhicule garé un peu plus loin. Un homme l'y attendait déjà.

-Alors? demanda Drake.

Varig posa le sac devant lui.

-L'amnésique a parfaitement fonctionné, il ne se souvient plus de moi ou de la mission, même en lui mettant sous le nez. Liam Awen n'est plus un problème.

L'autre hocha la tête, satisfait.
La veille, il les avait aidés à échapper à la milice. Leur camionnette s'était terré dans une cachette aménagée dans la paroi du tunnel. Elle datait du temps de Luke Standton d'après Sofia, le dictateur anti-Evolve qui avait semé la terreur sur Madison près d'un siècle plus tôt. Quoi qu'il en soit les Erasers semblaient en ignorer l'existence puisque la manœuvre avait parfaitement fonctionné, et les miliciens avaient ratissé les lieux en vain à leur recherche.
Le tunnel était une artère vitale pour plusieurs quartiers, et le trafic n'avait pas tarder à être à nouveau ouvert. Il leur avait alors suffit de se glisser dans la circulation pour disparaitre.

Vu la façon dont Liam avait appelé la milice au beau milieu de la mission -son "amie" Eraser plus précisément-, Varig redoutait que Sofia lui demande de l'éliminer. Ils auraient alors dut fuir leur ex-employeur. Mais apparemment cette dernière avait d'autres moyens à sa disposition pour régler ce genre de problèmes. Moins de deux heures plus tard, l'agent avait glissé le cachet d’amnésique fournis par Drake dans la bière de l'Ancien. Ça avait été très facile, et le sud-américain s'était vite effondré. À son réveil avec une méchante gueule de bois, il ne se souvenait plus des trois derniers jours, noyés dans un brouillard flou.

Une méthode propre de supprimer les preuves, sans cadavre ni trace. Varig venait de procéder à l'ultime test, auquel Liam n'avait même pas réagit: son ex coéquipier venant le voir cherchant Rex. Sa mémoire avait été parfaitement altérée.

Le dossier était refermé. C'était mieux ainsi: l'Ancien aurait finit par se faire tuer, ou les faire tuer tous les deux. D'ailleurs, il se demandait toujours si il n'aurait pas aimé recevoir lui aussi un de ces fameux cachets. Recommencer de zéro dans cette nouvelle époque, oublier ces derniers jours, loin des courses poursuites, des fusillades et des chambres d’hôtel pour une nuit.
Sans doute que non, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'y penser.

L'agent allait descendre de l'aéroglisseur quand Drake le retint par le bras.

-Tu as fait du bon boulot Varig, lâcha-t-il gravement.

De la part d'un homme d'ordinaire si laconique, la remarque surprit Varig.

-Si tu me propose une bière, je vais me demander ce que tu as mit dedans, plaisanta-t-il.

Drake sourit, amusé.

-T'es un marrant, Varig. Ça fait un moment que tu as dépassé le stade des cachet amnésique. Tu es presque des nôtres maintenant.

Il lui lâcha la bras, mais l'agent ne descendit pas pour autant. À nouveau sérieux, il lâcha:

-Merci Drake. Et quand est-ce que le presque disparaîtra?

L'autre sourit.

-Être des nôtres, c'est vraiment ce que tu veux? Alors ça pourrait être plus tôt que tu ne crois. Allez, casse toi maintenant. Et évite de passer par les égouts cette fois, même si je sais que t'adore ça...
-Merci du conseil.

Varig descendit du véhicule, et disparu rapidement dans la foule.
Mais les mots de Drake raisonnaient dans son esprit.

Être des nôtres, c'est vraiment ce que tu veux?

Cette question le hantait.

RP CLOS


À suivre dans: La vérité appartient à ceux qui savent le voir


hrp:
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