profil
nom : Rhothgrüber prénom(s) : Phear Innocent âge ; date de naissance : 27 ans - Né le 31 octobre 1986 sexe : Masculin | nationalité ; origines : Américaine – Biélorusse statut civil : Célibataire métier : Ancien militaire. groupe : Eraser |
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CARACTÈRE Je ne suis pas quelqu'un de
gentil. Si vous vous attendez à ce que je vous accueille les bras grands ouverts, avec le sourire et un air aimable, faudra revenir. Sauf si vous voyez l'une de mes mains dans le dos ; là vous pouvez être sûr que je vais prendre un malin plaisir à vous torturer. Le rouge qui va quitter vos joues pour teindre ma lame... Quelle jouissance pour mes sens... Pour moi, tous les êtres se valent. Homme, femme, ces scientifiques qui nous brident, ces erasers qui se veulent garant de la protection des citoyens -on est pas des super-héros, juste des humains normaux merde-, ces evolves qui cherchent à se venger de nous autres. Toutes ces hypocrisies me fatigue. Et va y que je te passe de la crème sur le dos, que j'te cire les pompes, pour mieux te planter des clous dans la gueule quand t'as le dos tourné. C'est pour ça que je fréquente le moins possible les habitants de Madison. Non pas que je n'aime pas cette ville, loin de là, juste que quand je suis mêlé à la foule, j'ai envie de buter tout le monde. Je perd patience extrêmement vite parmi les parfums, les rires, les gens qui téléphone... Je reste donc cloîtré dans mon neuf mètre carré dans la caserne. Je ne sors que pour manger la bouffe dégueulasse de la cantoche, vaquer aux besoins nécessaires tels que les fringues, les produits d'entretiens et j'en passe, et bien évidemment, les rondes. Un traint-train hebdomadaire qui en rendrait malade plus d'un. Mais c'est très bien comme ça.
Je
hais les hommes qui s'emportent pour rien au moins autant que je déteste les femmes qui restent dans l'ombre de leur conjoint qui les battent. Si ça ne tenait qu'à moi, je les buterais tous. Un à un. Et pour ne rien gâcher à mon plaisir, je les choisirais avec hasard. Comme le loto. On sait pas sur qui ça va tomber, mais on sait que ça va être difficile à digérer. Ouais. J'
adore voir les gens se liquéfier d'angoisse, les
torturer, les
dominer. Les voir se morfondre sur leur triste sort sans avancer me donne la gerbe. Si on stimule l'homme comme il le faut, et je parle pas d'un coup de taser, il se met soudainement à voir plus grand. Un cours jus, et ça repars. C'est magique non ? En tout cas, ça me vend du rêve, et c'est déjà ça.
Mes supérieurs me disent souvent -trop peut être, vu qu'ils ne le font plus ces derniers temps?- que je violente un peu trop les détenus et autres bipèdes qui déambules dans les rues pavées de la ville. J'ai pas trop mon mot à dire, donc je ferme ma gueule. Mais j'en pense pas moins. C'est bon, c'est pas un ou deux bleus qui vont faire la différence. Ce toute façon, c'est les supérieurs qui ont le pouvoir. Pas moi. Ce sont eux qui se font le plus engueuler. Pas moi. Parce que je fais mon taf', même si je le fais pas à la même sauce que mes ptis camarades lèches culs. Ça m'arrange de rien décider, de juste me laisser aller quand j'en ai envie. Parce que les responsabilités qui vont avec... Merci.
Depuis ce fameux jour, j'ai l'impression qu'il y a une voix dans ma tête. C'est léger, très doux, ça sent bon les tagadas. Et pourtant, ça me pousse à faire des trucs que j'aurais même pas eu idée. C'est franchement bizarre, mais en même temps, très plaisant.
point de vue vis-à-vis des evolves : « Ces.... Êtres... Je n'ai qu'une envie. Les dépecer. »
point de vue vis-à-vis des erasers : « Des loques. Des coques vides sans passion aucune. Des moutons. »
point de vue vis-à-vis des scientifiques : « De grands chercheurs qui ne visent qu'à réduire nos chance de nous en sortir face à l'ennemi. »
PHYSIQUEtaille : 1m86 poids et corpulence : 84kg – Musclé couleur de peau : claire couleur des yeux : verts | couleur des cheveux : Châtain style vestimentaire : Style militaire. Tons sombres (kaki/noir). Rangers. signes particuliers : – Porte constamment ses plaques militaires. - A un grand tatouage tribal sur l'épaule gauche qui descend sur son pectoral. - S'est tatoué le numéro de sa division en haut à droite de son dos, à la naissance de sa nuque. - Possède un zippo en argent, offert par son capitaine lors de son départ dans la milice. - Ne se sépare jamais de son couteau de chasse, attaché à sa ceinture, dans ses reins. [/i] |
HISTOIRE« C'est fou ce que quelques mots peuvent vous changer une vie. Sérieux. On s'en rend pas compte. Un mot par-ci, un mot par-là. On te les balance à la gueule comme la pluie qui vient s'écraser sur le sol. C'est brutal, c'est froid et ça te reste dans la tête. Ça te refroidit et te laisse pantois. T'es là, comme un con, sans savoir quoi dire ou quoi faire. Ça t'a cassé le moral. Les mots, c'est quelque chose que tu peux pas vraiment définir. Leurs sens peuvent t'échapper totalement et c'est la dégringolade. Tu sais, au final c'est comme un bon vin. Au fil du temps, ça prend de l'épaisseur, du caractère, de la maturité pour mieux être savouré quand t'enlèves le bouchon de la bouteille pour en faire sortir le doux nectar un jour de fête. Ah. Je change un peu de sujet mais ça en reste tout aussi important que le vin et le vocable.
Contrairement à ce que l'on peut dire, les gosses, ils comprennent tout. Ouais, je sais pas d'où vient ce mythe mais faut arrêter de les prendre pour des attardés mentaux. C'est pas parce qu'ils dépassent pas le mètre cinquante, qu'ils comprennent pas la langue de leur pays. Je parle en connaissance de cause. Mon père m'a prit pour un con pendant des années. Il a toujours cru que je le comprenais pas. Du coup, j'avais le droit à des conversations un peu plus musclées que la normale. Ça m'a pas empêché de vivre, qu'on s'entende bien. Au contraire.
Oh oui.
Bien au contraire...
Attend, j'm'allume une clope et je m'installe correctement. Quoi ? J'ai pas le droit ? 'Tain... C'quoi ce bordel...
Bon. Sur mon extrait d'acte de naissance que tu as sur la table à côté de toi, tu peux voir que je suis né à Madison. Ouais, je suis né et j'ai grandi ici. J'y mourrai probablement. Qui sait. J'aime mon pays, son drapeau, ses valeurs. Le sang qui tâche nos terres est le plus pur et le plus magnifique. Un jour, je mêlerai le mien à ceux de nos ancêtres et les générations futures protégeront notre terre de libertés. God save America ! Je ne peux m'imaginer vivre dans un autre pays. Comment font tous ces gens qui en change pour leur travail ? Comment peut-on quitter sa terre natale pour ne jamais y retourner. Quoi ? Moi j'ai changé de pays ? Mais Boy, je suis militaire. Qu'est-ce que tu crois ? Que je te balance un discours patriotique pour des cacahuètes ? Je vais me mettre en rogne, alors ferme-là et écoute moi jusqu'à la fin okay ? J'ai vendu mes services et mon corps à la nation. Je suis prêt à mourir pour ma patrie et pour mes pairs. Oui, j'ai vécu loin de ma chère Amérique, mais c'était pour son bien. Et puis, j'ai pu m'en donner à cœur joie tu vois. Un mal pour un bien. Une balance propre à mon style de vie.
Je pourrais dire que j'ai eu une enfance normale. Comme tous les autres, j'avais une belle maison. Comme tous les autres, j'avais mon pneu suicidé à l'arbre de la maison. Comme tous les autres, j'ai eu une jolie maman et des copains. Par contre, on ne pouvait pas dire que cette enfance fut joyeuse. Loin de là. La porte de la maison était une barrière, un portail magique, la porte de la Moria où dès que je passais l'embrasure, j'étais assuré de tomber sur le chef Urukhai.
Mon père était comme ça. Psychorigide et dictateur. Pas besoin d'avoir fait de longues études secondaires pour le deviner. Rien que voir sa gueule suffisait à comprendre que c'était pas le genre de type à faire chier pour rien. A la maison, ça filait droit. Pour tout être vivant ayant élu domicile chez les Rothgrüber, ordre et rigueur étaient de convenance. Je suis sûr que s'il avait pu appliquer ses règles à la con sur l'araignée du grenier, pour peu qu'il sache qu'elle soit là, il l'aurait fait. Et pourtant, c'était pas un soldat. Nan. C'était juste un promoteur immobilier lambda dans une ville correcte des États-Unis.
Il a suffi d'un petit grain de sable, pour que toute sa machinerie se coince, et que son bateau sombre dans les tréfonds du néant. Sa petite entreprise qui ne connaissait pas la crise s'est prit une belle beigne. En une semaine, le paternel avait tout perdu. M'enfin pas tout, il restait ma mère, les meubles et moi. Au final, il était pas si perdant, sa famille était près de lui. Et c'est à ce moment là que la décadence à commencé. Il a fallu qu'en plus de son business, il emmène la famille en Enfer. J'avais cinq ans et des papayes. Il s'est mit à boire comme un trou. Matin. Midi. Soir. Tout leur fric partait dans du whisky ou dans des casinos. L'alcool faisait partie intégrante de lui et dès qu'il ne buvait pas, il devenait agressif. De même que s'il perdait au casino. Toute la faute revenait sur ma mère. C'était à cause d'elle tout ça. Ah... Elle avait le dos large ma mère... Bien vite, sa violence verbale devint physique. Je les quittais le soir pour m'endormir sous une masse d'oreillers pour ne pas les entendre crier, et lorsque je me réveillais, je voyais des bleus sur le corps de la femme qui patiemment, attendait que son époux redresse la barre. Mais tout ses efforts étaient vains. Elle était mignonne à espérer. Mais tu vois, ça me bouffait de la voir se ronger les sang pour un connard pareil. Ça me bouffait de l'entendre heurter les murs. Ça me bouffait de l'entendre pleurer. Ça me bouffait de la voir me sourire en me disant que tout allait s'arranger. Mon père était en train de détruire ce qu'il avait construit. Toutes les valeurs qu'il avait hérité de son père s'effondraient les unes après les autres. Honneur, respect, amour. Il devenait une espèce de bête enragée en manque d'alcool. C'était plus mon père.
Et un beau jour, va savoir pourquoi, je me suis mis sur la route de la grande main robuste qui avait l'habitude de jouer avec moi au basket dans l'arrière cour. Je te raconte pas la mandale. La passion qu'il avait mis dedans m'avait fait décoller et je m'étais cassé lamentablement la gueule. Ça a commencé comme ça. J'ai suivis le vaisseau mère dans sa perte, tel un putain de mouton. Quand j'y repense, j'ai la rage. J'aurais dû tout simplement lui planter une fourchette dans chaque main pour le fixer à la table du salon, et l'égorger tranquillement en jouissant de ses cris de douleur. Il serait mort à sa place de chef de famille de mes deux et on aurait été tranquille, ma mère et moi. Mais bon, à cette époque, j'étais pas comme ça. Des couilles, j'en avais pas. Je subissais sans rien dire pour alléger le poids de ma douce mère. Plus les mois s'enchaînaient, plus je grandissais, et plus il mettait du cœur à l'ouvrage. J'avais peur, je voulais plus rentrer chez moi. Pire que Vendredi 13. Si seulement Freddy venait me chercher... Tout serait réglé en une nuit et je n'aurais plus à subir les humiliations, les insultes et les coups répétés.
Mais Freddy, je l'attends encore...
Un jour, alors que c'était mon neuvième anniversaire, il s'est acharné sur moi. Tout d'un coup, c'était devenu ma faute. Je lui portais malheur. J'ai fait couler sa boite pour l'avoir près de moi. J'ai éloigné sa femme de lui pour qu'elle s'occupe de moi. J'ai causé sa perte. HAHA ! Ça se saurait si j'étais aussi mégalo !! Ouais, ce jour là j'ai pris cher... Tellement cher que quand j'ai ouvert les yeux, j'étais rendu à l'hôpital de Madison, des flics à l'entrée de la chambre. J'ai rien compris à la vie à ce moment là. Si. Que j'étais resté inconscient pendant cinq jours. Y a un grand dadet inutile qui a essayé de me faire parler. Sans succès. J'allais dire quoi ? "Messieurs, mon père nous bat, ma mère et moi. Faites quelque chose." ? "Messieurs, mon père c'est le plus gentil des papas du monde !" ? "Môssieur le policier, c'est pas la faute de mon père, je tombe facilement dans les escaliers... J'ai des problèmes à l'oreille qui fait que j'ai un sens de l'équilibre passable pour ne pas dire médiocre... "? Ça aurait été mentir. A la place, j'ai gardé un silence digne d'un cimetière. J'ai pas pipé un mot. Et ce pendant quinze jours. Mon état psychologique ne me permettait pas de rentrer chez mes parents. Et puis de toute façon, avec ce qu'il se passait, l'assistante sociale refusait catégoriquement que je sois remit dans ma famille. Chose compréhensible quand même. Remettre un gamin dans les pattes d'un père violent, c'est pas bon pour la conscience.
Et puis c'est à ce moment là que ma vie changea du tout au tout. Ces quelques mots qui ont fait ce que je suis actuellement. Ces mots qui m'ont sorti de l'oppression paternelle. Ces mots donnés si facilement par cette petite chose fragile... Un beau jour, alors qu'il pleuvait, elle est entrée dans ma chambre. Comme ça là. Genre elle est dans une auberge et elle rentre comme elle veut. J'avais le regard fixé au plafond, comme tous les jours depuis que j'étais dans cette pièce trop blanche, perdu dans le labyrinthe de mes pensées les plus obscures. Je l'avais pas entendu entrer. Et a vrai dire, j'en avais un peu rien à foutre. Par contre, toutes ces visites me tapaient sur le système. C'te fille, c'était tout le contraire de moi. Adorée, aimée, adulée. Elle rayonnait dans la pièce morbide qui était devenue ma chambre. Comment ce petit corps si frêle pouvait tenir debout ? Comment il pouvait résister à toutes ces embrassades et ces câlinades à la mord moi le nœud ? Ça me donnait la gerbe. Je t'assure. Tout cet amour dégoulinant, j'en était malade. Peut être était-ce parce que je n'y connaissait rien. Personne en avait rien à foutre de moi. Pas de visite, que dalle. Et je dois te l'avouer, je m'en portait que meilleur. Et je sais pas comment cette idée à la con lui a traversé l'esprit, mais il lui a pas fallu quatre jours pour venir me parler. Je lui avait rien demandé, elle était dans son coin, j'étais dans le mien, et tout le monde se portait bien. Mais non, manifestement, mademoiselle en avait décidé autrement. Je te dis pas le mal-être à chaque fois qu'elle me parlait. C'était limite si je faisait pas une crise d'angoisse. J'attendais le moment où elle allait me demander quelque chose, où j'allais refuser, et où elle allait me balancer en travers de la tronche le plateau repas dégueulasse que j'avais pas touché. Elle a tout essayer pour me faire parler. Et quand je dis tout, c'est tout. J'étais partagé entre... Comment je peux dire ça... L'agacement ? La peur ? Alors que bon, franchement, elle était loin d'être Jason, tu vois ? Toute chétive, rousse à t'en donner mal au crâne, joyeuse. Franchement, y avait pas de quoi avoir peur. Et pourtant, je peux pas t'expliquer pourquoi tout mon corps se crispait quand elle venait squatter mon lit sans me demander l'autorisation.
J'ai pas compté les après-midis durant lesquels elle venait se vautrer à mes côtés, me racontant les trucs les plus anodins du monde. Du genre, pourquoi le gamin d'à côté il s'est pété le tibia, de quoi les infirmières parlaient, du design du bureau d'un des médecin. Parfois, elle venait aussi faire les trucs les plus normaux. Sans rien dire, je la laissait faire. Sans rien dire elle s'installait. Sans rien dire je jetais toujours discrètement un regard sur ce qu'elle dessinait, coloriait, avec quoi elle jouait... J'avais toujours un œil sur elle. Que si elle tombe, je puisse la retenir pour ne pas qu'elle se casse quelque chose. Mieux vaut moi que elle. Les bandages ne lui iraient guère. Et puis un peu plus, ça ne se verrait pas. Mine de rien, j'ai pris goût à ce qu'elle soit dans mon entourage. Même si je ne laissais rien paraître à ses yeux ou aux yeux des infirmières un peu trop taquines et bavardes, voire tactile. Elles aimaient oublier que dès qu'on me touchait, j'entrais en crise. Une fois, alors qu'elles pensaient que tout s'arrangeait pour moi, y en a une qui a voulu m'ébouriffer les cheveux. Pauvre folle. D'un revers sec de la main je l'ai viré, la peur inondant mon corps, les yeux noyés dans la panique. Les contacts physique, j'aime pas ça. Tout du moins, je m'en méfie comme d'un rat mort. Sauf quand c'est elle, après tous ces après-midis de vie commune. Quand elle s'endormait à côté de moi, elle était si mignonne. Son sommeil était paisible et généralement, je n'osais plus bouger d'un poil. J'avais l'air d'un con, mais je me portais bien.
Attend, je suis partagé entre rire et pester maintenant. Je viens de me rappeler qu'elle avait tendance à m'appeler par un surnom vraiment débile, qui m'avait laissé sur le cul la première fois. Si je me rappelle bien, c'était... Frimousse. Ouais c'est ça ! Je sais pas d'où ça lui ai venu. Mais on sentait que la première fois qu'elle me l'a sorti, ça venait tout droit du fond du cœur. J'ai rien dit quant à ça. Tout simplement parce qu'il n'y avait rien à dire. Elle ne connaissait pas mon prénom comme j'avais oublié le sien. Son appellation se voulait mignonne et agréable, c'était partiellement le cas. Ceci dit, j'avais quand même laissé transpirer une expression de mécontentement. Frimousse, c'est pas franchement viril, qu'on se le dise. Devant ma tête, elle a explosé de rire comme on explose un paquet de brownies au chocolat quand on en a une grosse envie. Elle s'en est cassé la gueule, je l'ai aussitôt aidée à remonter sur le matelas, laissant échapper un discret soupir. Mais bon, ça restait le
cadet de mes soucis. J'étais le noyaux des problèmes de mes parents et c'était un vrai merdier. Le juge ne voulait pas me donner à mon père et ma mère était inapte à m'élever correctement. Bref, j'avais le cul entre deux chaise. Et comme dirait quelqu'un, "Si t'as le cul entre deux chaise, achète toi un canapé.". J'ai fais avec ce que j'ai pu, c'est à dire un lit d'hôpital.
J'vais te dire un truc, la vie, c'est une salope. Tout le monde fait mine de l'aimer. On pousse les choses au maximum, on essaye de jouir d'un plaisir infini. Et un jour, tu sais pas pourquoi, tout s'arrête. J'aime bien la vision mythologique des pays du Sud de l'Europe. Bon, j'y connais trop rien réellement, mais avec tous les films que j'ai partiellement vu, j'ai un minimum de connaissance. Et l'idée de la Roue de Fortune qui recommence perpétuellement en te collant les pires crasses au moment où tu t'y attend le moins, bah j'adhère. Au moment où je m'habituais à la présence de la Rouquine, au moment où j'allais infiniment mieux, la connasse m'est tombée dessus tel un éclair sur un jeune arbre qui n'avait rien demandé. Un beau jour, toute sa bonne humeur et sa joie se sont envolées, comme ça. J'ai rien compris, et j'ai pas osé demander quoi que ce soit. A voir si elle me renvoyait dans les vingt-deux en deux secondes cinq. Elle s'est mise à pleurer à côté de moi. Elle a rien dit de la nuit. Moi non plus. Seuls ses gémissements et ses reniflements trahissaient sa tristesse dans la nuit noire. Une boule nerveuse s'était logée dans mon ventre. Mais qu'est-ce qu'elle foutait là ? Je sentais qu'un truc de merde allait arriver. Tout allait trop bien pour moi depuis quelques semaines. C'était pas normal. Et Bingo ! J'ai touché le gros lot ! Ma camarade partait. Elle me laissait derrière, comme mes parents. Elle m'abandonnait. La boule a grandi dans mon estomac; mes craintes silencieuses s'étaient avérées vraies. Elle m'a pris dans ses petits bras sans rien dire. Elle tremblait et je voulais pleurer. Mais rien à faire. C'était comme si je n'avais plus de larme à faire couler.
"Tu sais, si les choses ne te conviennent pas, c'est à toi de les changer...". BOUM. Mon cœur s'est mis à battre, fort. Les papillons de mon estomac ont prit leur envol et je lui ai attrapé le poignet pour la ramener à moi. Et j'ai pu sentir pour la dernière fois son odeur de pomme d'amour. On aurait dit un malabar "Tutti Frutti" doublé d'un sucre d'orge. Ouais, tout ça en même temps. Faut dire qu'elle respirait la joie de vivre et les bonnes choses. Je ne l'ai pas serrée très fort pour ne pas la casser, même si j'en avait envie. Je ne voulais pas qu'elle parte. Et pourtant, il le fallait. Elle, elle devait rentrer dans sa maison avec sa famille... Elle devait aller retrouver ses amis, sa chambre douillette et les niaiseries parentales. Elle. Je l'enviais à mort. Ça a été très difficile pour moi de retenir ma première pulsion morbide. Je voulais l'arracher à ce bonheur auquel je n'avais pas eu le droit. Je voulais que ses parents soient ravagés par la douleur et la peine. Je voulais crier au monde mon malheur et amener avec moi une famille, un quartier entier. Au moins, comme ça, on me remarquerait. Mais j'ai rien fait de tout cela. Je l'ai relâchée, en plongeant mes yeux verts dans les siens. J'essayais en vain de lui transmettre des émotions qu'elle n'allait probablement jamais ressentir. Mais qu'est-ce que j'en avais à foutre à l'époque sérieux ?
Quand elle est partie, j'ai réfléchi à ce qu'elle m'avait dit. Changer. A l'époque, je crois que j'ai rigolé d'un rire nerveux. Pour que ça aille mieux, fallait que je change ? J'en voyais pas trop l'intérêt. J'étais comme j'étais. C'était pas à moi de changer. Point. Et pourtant. J'ai changé. C'est cette... Fille qui a fait ce que je suis aujourd'hui, qui a tout déclenché. La goutte d'eau sur une fourmilière, la flammèche d'un feu de forêt. C'était évident pour elle, et ça m'avait échappé. Ha... Si tu savais à quel point j'ai changé... Ça te foutrais le trouillomètre à zéro. Bah, ça a mis le temps... Mais le résultat est là maintenant.
Ce jour, elle devint mon fil d'Ariane, celui qui m'a permit de sortir de la torpeur dans laquelle j'étais plongé.
Tout se mettait en place dans ma tête de petit garçon mal aimé par son père, lorsque la pire des nouvelles arriva. Celle que j'appelais Dr.Quinn arriva l'air sombre. Je m'en rappelle encore, c'était un 27 septembre.
"Phear. J'ai quelque chose à te dire. Ta... Maman... Elle a été appelée auprès de Dieu. Elle est devenue un magnifique ange...". Tout le monde s'écroula d'un coup sous mon lit mécanique. En gros, ce qu'elle essayais de me faire gober, c'était que ma mère était morte et qu'elle allait finir dans une boite sous terre. Des insectes tous plus dégueu' les uns que les autres allaient la manger tandis que sa chair se décomposerait au fil des mois. La femme médecin, elle était belle à essayer de m'embellir les choses. Elle venait de me donner la pire des piqûres, et elle le savait. Et ma mère, c'était déjà un ange, pauvre truffe. Sa connerie, j'y croyais pas. Ma mère, elle pouvait pas me laisser derrière comme ça... C'était pas possible...
"D'ailleurs... La psychologue et l'assistante sociale ont décidées qu'il serait temps pour toi de sortir de cette chambre et de te sociabiliser de nouveau. Elles t'ont trouvé une maison avec une famille charmante. Je suis sûre que tu t'y sentira parfaitement bien. Et si tu as la moindre question, ou le moindre bobo, viens nous voir d'accord ? J'ai beaucoup apprécié m'occuper de toi.". Et elle me laissa en plan avec mes idées tordues. Au loin, on entendait un orage gronder. Le ciel commençait à se teindre d'un gris cendre. C'était comme si le temps dehors était soumis à mon humeur. Je sentais la rage, la peur, la colère et la tristesse se mélanger dans mon corps et aucune d'elles ne semblaient prendre le dessus. Du coup, je ne savais pas comment réagir. Finalement, elles arrivèrent à un compromis. Une larme roula sur ma joue et j'envoyais mon pied cogner contre le chariot de nourriture en gueulant un
« FUCK ! » à m'en faire exploser les cordes vocales. Le lendemain matin, j'emballais les quelques affaires qu'il me restait et, habillé d'un t-shirt Captain America/jean/converse, j'ai suivi l'assistante sociale qui m'amenait à ceux qui allait maintenant avoir ma garde. Je ne reverrai plus la ptite rouquine. C'est dommage, elle était vraiment mignonne.
Le 1er mars, mes parents de fortune m'amenèrent à l'enterrement de celle qui s'était fait battre par amour pendant des années. Contrairement aux idées reçues, il faisait étonnement beau pour une mise en terre. Mon père n'était pas là. Où était passé cette enflure ?
Je vais t'épargner les longues journées où je restais derrière la porte de la chambre à attendre qu'on vienne me chercher. Je vais t'épargner aussi les crises d'angoisses que je faisais à chaque fois que je me retrouvais seul la nuit. De même que les rares fois où mon père adoptif essayait de se rapprocher de moi et où je me mettait à crier ou à mimer un chien battu. Après toutes ces années de maigre réflexion, je me doute que j'ai pas été un gosse facile. Mais ils ont bien tenu le coup. Ils étaient cool. Et moi j'étais un looser. Tu vois, eux, c'était l'archétype même de la famille américaine de classe moyenne, heureuse et aimante. J'étais juste une tâche sur la photo de famille qui trônait sur la cheminée du salon. Ouais, ça dois te saouler un peu de m'entendre me rabaisser comme ça, mais j'en ai rien à faire. Parce que je suis honnête, je te décris exactement comment j'étais. Ça te plaît, tant mieux, ça te gonfle, tant pis. Je prends mes clics et mes clacs et j'me casse de ta vue. Bref. Tu veux que je reste finalement ? Good boy. Reprenons. J'en était où déjà... Ah oui. Attend, laisse moi rire un peu. C'est vraiment un bon moment de ma vie que je vais te raconter. C'est la fois où j'ai laissé mon vrai moi prendre le dessus. Je me suis vraiment laissé aller pour la première fois de ma vie. C'était jouissif.
En six ans, j'ai vraiment changé. Je m'étais plus ouvert à Samantha et Peter, qui étaient fiers de constater que leurs efforts n'étaient pas vains. J'ai laissé entrebâillée une porte, que quelques uns ont su ouvrir. Pour moi, il n'était rien d'autre qu'un voisin. Un voisin de longue date. William Timothy Forbes. Un vrai casse couilles, le cœur sur la main, la tête dans les étoiles et son poing dans ma gueule. Ce type il était vraiment bizarre. S’intéresser à moi, me parler, me coller... Au début, c'était comme avec la rouquine, ça me mettait mal à l'aise. Et puis je m'y suis fait, et du coup, on pourrait le qualifier de « meilleur ami ». Perso, je le qualifierais de meilleur casse-couilles-fouineur. Mais bon...
Par un beau jeudi après-midi, alors que je descendais tranquillement la rue du bahut avec Will pour aller traîner dans une salle d'arcade sur le boulevard principal, c'est là qu'Il est apparu. Une espèce de come back de la dernière chance. Tu vois les scènes merdiques dans les feuilletons de série B ? Quand deux personnages se refont face après des années de séparation douloureuse au beau milieux d'une allée d'arbres ? Ben là, c'était quasiment pareil. Je pouvais pas le rater, il était là, à m'attendre, une clope au bec, un air mal assuré sur le visage. J'ai failli ne pas le reconnaître. Il a fallu que Will ouvre sa grande gueule et qu'il me dise que le type qu'on venait de passer me ressemblait étrangement pour que je me retourne et que je croise son regard. C'est à ce moment que ma boîte de Pandore a commencée à s'ouvrir pour laisser échapper des relents d'amertume et de colère. J'ai commencé à avoir des papillons dans l'estomac.
"Fiston...'' qu'il m'a balancé. Après toutes ces années, j'entends à nouveau sa voix grave et ça m'agace. J'avais fait un trait définitif sur lui, je l'avais oublié, et le revoilà avec sa gueule enfarinée.
Je sais que j'ai fais des conneries... Mais je te promet que je suis guéri maintenant. Reviens avec moi. Tu me manques. J'ai ouvert les yeux quand ta mère et toi êtes partis... Fils.... Un sourire large comme un croissant de lune se peignait sur mon âme. Tu souhaites le pardon et la rédemption après des années de torture...? HAHAHAHA ! C'est l'hôpital qui se foutait de la charité ! Mais oui papa... Ne t'inquiètes pas... Je te pardonne...
"Phear ! Je veux que tu reviennes vivre avec moi.''. A ce moment là, je me suis retourné et j'ai continué ma route. Si il croyait que j'allais le laisser m'embobiner avec ses conneries, il me connaissait mal. J'avais changé et c'était pas plus mal tu me diras.
''Je t'attendrais ici ce soir.". J'ai à peine entendu ce qu'il venait de dire. Mon pote me suivait sans rien dire ; pour une fois, il avait eu la décence de fermer sa bouche quant à ce qu'il s'était passé. Ce cinéma a quand même duré trois jours. Ouais ouais, il m'attendait chaque jour dehors, essayait de me parler... Ça me tapait sur les nerfs. J'étais en perpétuel stress, à un point où je me bouffais constamment la peau autour des ongles. J'arrêtais pas d'y penser. Plus je le voyais, plus je me montais la tête. Un seul mot hantait mes journées : Revanche. J'avais ma chance maintenant. Fallait que je la saisisse et que je ne me foire pas. Un autre appel d'offre comme celui-ci n'allait pas se présenter de nouveau. Je devais agir maintenant avant qu'il ne se lasse de venir tous les jours au bahut et qu'il prenne mon silence pour un ''va te faire foutre''.
Une fois rentré chez mes "parents", j'ai agi exactement comme d'habitude. J'ai rien laissé transpirer pour bien avoir la paix ; faut dire que lentement le plan se mettait en place. J'ai profité d'une après-midi où Will ne m'accompagnait pas pour lui donner un point de rendez-vous. Vers une heure du matin, discrètement, j'ai rejoint mon père avec un sac sur le dos. De me voir arriver, il semblait content sous son lampadaire. Heureux comme un con. Heureux comme un futur macchabée. Ça m'a tiré un sourire à moi aussi. Et puis tu vois, y a rien eu de plus. Silencieusement, on s'est mit à marcher en direction de la gare routière. Je connaissais mieux le quartier que lui, et j'ai fait exprès de prendre le plus long chemin. Non pas pour retarder l'heure de son supplice, mais plutôt pour trouver l'endroit idéal pour faire ma mise en scène. On a traversé un parc pour gamin, dans lequel Samantha m'emmenait tous les jours, caressant le doux espoir que je me fasse des amis. Y avait à peu près tout ce qu'on trouve dans un parc pour des gosses: balançoires, cage à poule, structure en plastoc pour s'y cacher... Habilement, je me mis à grimper sur celle-ci pour être un peu plus haut que lui. Et j'ai levé la tête pour regarder le ciel d'encre parsemé de paillettes éphémères. Je me rappelle encore de la date, elle est sacré... C'était en 2003... Le 7 mai... Maman, regarde moi.... Je vais mettre un terme à tout ça...
"Tu sais papa, je me suis toujours demandé pourquoi tu nous frappais. On t'avais rien fait, et pourtant tu tapais toujours plus fort. On y était pour rien et elle est morte à cause de ça. Elle est plus là à cause de toi.". J'étais loin d'avoir fini mes reproches. Mais qu'importe, il fallait faire durer mon plaisir, comme quand lui prenait son temps pour nous lyncher. Il attaquait avec ses mots acerbes puis nous finissait avec ce qui traînait. J'espère que t'es prêt papa. C'est ce que j'ai pensé à ce moment. Je m'en rappelle comme si c'était hier. J'ai commencé par lui balancer une bonne brique à la tronche et pendant qu'il était sonné, j'en ai profité pour continuer à le frapper jusqu'à ce qu'il soit assommé le temps de le préparer pour la fête. Lorsqu'il avait ouvert les yeux, je l'avais déjà attaché et bâillonné à la cage à poule. Le peu de route qu'il y avait entre ces deux endroit m'avait coupé le souffle. Ce gros balourd faisait son poids... Et même si j'avais quinze ans, que j'étais relativement musclé, j'en ai chié sa race. Mais bon... J'y étais enfin... Ma revanche... J'ai vidé mon sac en face de lui. Plus il voyait ce qui en tombait, plus la peur s'installait dans ses yeux. C'était grisant. Rien qu'à voir la détresse dans ses yeux, je jubilais. Après, je peux pas te dire ce qu'il s'est passé. J'ai eu un blackout mortel. Quand je suis revenu à moi, y avait Will qui me retenait et il était couvert de sang. Pas du sien. Pas du mien. Mais de celui de mon paternel qui était en quatre épisodes. Je savais même pas si il respirait encore. Et à dire vrai, j'en avais rien à battre. Pendant que je me faisais la malle avec mon pote, les flics et les ambulances arrivaient en grande pompe, dans un vacarme sans nom.
Le lendemain, j'ai vu les yeux rouges de Samantha et l'air mal à l'aise de Peter. Manifestement, ils ne savaient pas comment m'annoncer la top news qu'on retrouvait sur tous les supports médiatiques. Un homme avait été dans un état critique dans l'un des quartiers paisible de Madison. L'agression avait été d'une rare sauvagerie : son corps portait de nombreux coups de couteaux et de contusions, plusieurs articulations avaient été cassés... Bref, un truc de dingue. Samantha était horrifiée d'une telle violence à seulement quelques pâtés de maisons de chez nous. Peter était en panique. Quand à moi, j'étais mitigé. Je savais qui était responsable de ça. Et pourtant, je ne me rappelais pas de ce que j'avais fait. C'était bizarre. Une part de moi voulait crier sa joie tandis que l'autre cherchait le pourquoi du comment. Un appel à témoin avait été lancé. Ça fait dix ans que l'affaire est en cours.
Après avoir goûté à la violence et au sang, on se sent puissant. C'est comme ta première montée quand tu prends ton premier shoot. Tu te sens bien, tu planes, et t'attends qu'une chose: recommencer. Et tout les prétextes sont bons. C'est comme ça que j'ai commencé à foirer mes études et à provoquer tout le monde. Je déclenchais une baston pour des broutilles. Franchement, qu'est-ce que j'étais con. Heureusement que y avait l'autre glu pour calmer le jeu. Il était le seul à me tenir tête, à me renvoyer chier, à être là quand j'avais le moral dans les godasses.
Tu te rappelle de cette fille qui m'avait servi de "déclencheur" ? Je l'ai plus jamais revue. Et pourtant, je passais mes journées dehors, à errer jusqu'à ce que ce soit l'heure du dîner. J'aurais pu la croiser quarante mille fois. Mais rien. Nada.
Lorsque la fin du lycée était enfin arrivée, il a fallut que j'aille récupérer mon diplôme. C'est un grand mot classe pour un simple pour de papier format A4, signé par le dirlo. Qu'on se le dise, j'y avais été complètement blasé. J'avais réussi, mais bon, retourner au bahut alors que le soleil et les vacances t'appellent, ça reste quelque chose de cruel. Surtout quand t'es obligé de respecter certaines formalités: bonjour, merci, au revoir, et surtout, patienter avec les autres glands. Comme à son habitude, Will sautillait partout. Au détour d'un couloir, du coin de l'œil, une tâche rouge attira mon attention. Elle semblait flotter dans l'air, légère. Tu peux pas savoir à quel point j'étais... Troublé. J'ai tout de suite pensé à Elle. Ma gorge était devenue sèche, et une envie cruelle de la dépecer m'envahissait. Je voulais la poursuivre, la retenir par sa queue de cheval flamboyante. La coincer entre deux tables et faire courir la lame d'un ciseaux sur sa joue, à la naissance de ses seins, sur son aine. J'avais des pensées lubriques qui me paraissaient très... Normales. Mes pas étaient lourds, j'ai jamais pu arriver jusqu'à elle... Je l'ai encore perdue. Fuck
Mon comportement m'a permis de prendre un aller direct pour l'armée. Mes parents avaient peur de mon instabilité. J'étais sujet à des sautes d'humeur violentes et difficilement contrôlable. J'ai égorgé le chat avec le tranchant d'une pelle. Un été, j'ai enfermé des oisillons dans une petite cage plate et les ais badigeonnés de miel pour voir à quelle vitesse des fourmis pouvaient venir à bout de mammifères plus gros qu'eux. Dans mes nombreuses expériences, j'ai aussi dû torturer le chien des voisins qui s'amusaient à faire chier mes parents adoptifs. Bref, je changeais du tout au tout très rapidement, et j'admets que c'était effrayant. Même pour moi. Le truc bizarre c'est que je me rappelle de fragments, j'ai l'impression d'être partiellement conscient. Ceci dit, je n'ai plus le contrôle de mon corps pendant ce laps de temps. J'étais devenu une marionnette à qui on a fait croire qu'elle était libre. Mais. Ouais, y a un "mais" dans cette atrocité... Mais, donc, on m'a inscrit à l'armée pour que j'apprenne la discipline, l'ordre et surtout, à contrôler mes pulsions. J'y ai vécu les pires années de ma vie. Goodbye England and Good morning Lenine. J'chui sûr que tu vois le tableau. Fais pas l'innocent, c'est toi le pro. Des jeunes de partout, dans tous les coins, à apprendre à se battre, à monter et démonter une arme à feu, à être endurant, à savoir comment réagir sur le terrain en condition quasi réelles. Bref, on t'apprenait à être un soldat bien discipliné et prêt à mourir pour ta nation si le cœur t'en disait. J'étais à l'armée de terre, of course. C'est pas la plus tendre, mais ce n'est pas la plus dure. On t'apprend la notion stupide de "famille" associée à celle de la "loyauté" et de "l'humilité". Que des conneries. Le mec qui pointe une arme sur toi, tu le descends avant qu'il te descende. Tu réfléchis pas. Et qui te dit que celui qui couvre tes arrières, il a pas juste envie de t'envoyer du plomb dans une miche ? Nan, généralement, je n'accordais pas ma confiance. Il n'y avait que deux personnes dans mon équipe dans lesquelles j'étais sûr à cent pour cent. Sullivan et Maximillan. A nous trois, on était meilleurs de notre section. On était trop doués pour être de la simple chair à canon. Du coup, ils nous on transféré dans une sous-section: espionnage et reconnaissance de terrain. On agissait dans l'ombre. Et je dois dire qu'on excellait dans notre art. De vrais pro. C'était le bon temps...Le 14 août dernier, j'ai tout fait foiré. Vous devez le savoir non ? Non ? Vous avez pas eu mon dossier dans les mains ? Tsss... Mais où va l'armée, sérieux. Okay Docteur Mamour, je vais t'expliquer. On était parti en mission en Irak. Ouais, c'est toujours pas fini là-bas. Les infos qu'on donne aux médias, c'est un peu de l'intox. L'armée a encore des trucs à régler là-bas. On y était avec Sul et Max. C'était pas très beau à voir. Bref, on se baladait discrètement dans les ruines à la recherche de terroristes ou d'autres casse-cojones. Et puis, tu me crois ou pas, j'en ai rien à carrer, j'ai cru que mon cœur s'était arrêté. J'avais en face de moi le sosie parfait de mon salaud de père. Et quand je te dis parfait, c'est trait pour trait ; le teint basané en plus. Je savais qu'il était mort. Après tout, ils gardent pas des gens dans le coma ad vitam eternam. Et pourtant, même en sachant ça, j'ai pété mon câble. Couteau en main, je lui ai sauté à la gorge en riant nerveusement. Et je l'ai mutilé. C'était un simple civil, j'avais rien à lui faire, j'aurais dû le laisser déplacer sa caillasse sans vraiment le calculer. Délit de copie faciale, je l'ai décalqué. Il a hurlé comme jamais un homme hurlerais. Tout le tintouin est arrivé, embuscade et tout et tout. Heureusement... Ou malheureusement ? Je sais toujours pas quoi dire... On s'en est sorti sans perte humaine. C'est un miracle. Dieu nous a sauvé le cul.
Je t'ai fait ça un peu court, mais au final, tu sais pourquoi je suis là. A mon avis, tes supérieurs ont jugé bon qu'un fou comme moi soit encore dans leurs rangs. Sous leur maîtrise. Mais être rétrogradé dans ce bataillon ?! J'espère que c'est juste une blague. Et si c'en est une, elle est vraiment pas drôle.
Voilà doc'. L'examen psychologique est fini ? Nan parce que j'ai autre chose à faire de ma peau aujourd'hui, si vous voyez ce que je veux dire. M'enfin, c'est comme ça que j'me retrouve dans votre section. J'espère que j'ai pas fait une connerie en signant votre papier merdique. Genre que les petits caractères là, en bas du contrat, ne contredisent pas les mentions précédentes. Nan parce que je l'aurais mauvaise, j'dois vous le dire tout de suite... »
La porte du psychologue se referma sur la nouvelle recrue. Soupirant, le médecin posa sur son bureau le bloc-note où il avait écrit ses impressions sur la bête. Le terme était écrit en gros, souligné, encadré. La mine du stylo BIC avait repassé les traits précédents plusieurs fois. Oui, à ses ressentis, Phear I. Rothgrüber était semblable à une bête cruelle. Tel un chasseur, il poursuit discrètement sa proie pour l'abattre avec un plaisir non dissimulé. Il était prévu qu'il vienne dans la section "Eraser". Le tout était une question de temps. Sa condition physique était plus que satisfaisante, due sans surprise à son entrée précoce dans l'armée américaine. Musclé, et de la taille convenable d'un mètre quatre vingt sept. Ses yeux verts étaient excellent, vif et pénétrants. Il était une bonne recrue. Malgré tout, le médecin rajouta que dû à son instabilité, il fallait garder un œil sur lui, ou tout du moins, retrouver ce fameux William T. Forbes. Le psychiatre se mit à rire; si seulement son patient savait ce à quoi il allait avoir affaire... Si seulement...
Quelque part en ville, le soldat Rothbrüber se baladait d'un pas légèrement décidé. Le matin, au vu de son reflet dans un miroir, il avait jugé bon d'aller faire un tour chez un bon coiffeur. Selon les dires de ses collègues, le meilleur d'entre eux se situait dans la rue principale de Madison. Le nom de l'échoppe ? Une info pas assez importante pour qu'il la retienne. Il se souvenait de la route qu'on lui avait indiqué, et c'était bien assez. Arrivé à destination, il soupira.
Dans le salon, il ne fit pas attention à la tâche rougeâtre qui s'activait. D'un coup sec il poussa la porte qui fit sonner une petite clochette au dessus de celle-ci... la chose derrière l'écran
pseudo : Phabenka
âge : 22 ans
comment t'as atterri ici ? J'étais là avant la refonte °^°
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