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Sang, sueur et liberté. | Warren
Anonymous
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27.01.18 23:39
Les cris se sont arrêtés, les insultes et les motivations aussi. Les spectateurs en manque de sensation forte ont quitté les lieux, laissant derrière eux les combattants ensanglantés. L’Arène est vidée et seules les traces de sang frais attestent de son activité de cette soirée.

Et nous, on ne ressemble plus à rien. On vient de s’en prendre plein la gueule mais ça ne m’empêche pas de sourire en coin. Ca fait un bien fou, ce genre de moment. Pas besoin de penser avant d’agir car c’est une perte de temps. Il faut bouger dès que l’instant se présente pour saisir sa chance et battre son adversaire. Evidemment, mon corps est déjà en train de le regretter, de me crier que je suis un connard qui ne fait pas assez attention à lui, mais aucune importance. J’en ai vu d’autres et j’en verrais d’autres dans le futur. Ce n’est pas une vision qui me l’affirme mais bien une conviction. Après tout, je ne suis pas encore prêt à quitter l’Arène et ses combats, ni les bas fonds de la ville et ses reclus qui y vivent. Alors les soirées où je vais finir à moitié mort, elles m’attendent.

Mais ce soir, je ne suis pas seul. Ce n’était pas un tournoi solo mais en duo. J’aurai pu me battre avec Cham. Il est bon comme combattant mais déjà il n’était pas là. Ensuite, quand j’ai vu Callum arriver ici, il fallait bien que ce soit lui mon partenaire de ce soir ! Ca faisait un moment que je ne l’avais pas vu et quoi de mieux que quelques bonnes bastons pour renouer avec une connaissance ? Il a encore des progrès à faire mais il bouge bien.

« Faut quand même que tu fasses gaffe à tes jeux de jambes mec. »
Je souffle alors qu’on est assit –affalé ?- sur un banc près de l’arène. « Mais c’était bien sympa. »

Je fouille dans mon sac pour en sortir une serviette qui n’a rien de très claire. Il va falloir que je songe à la laver avant mon prochain passage ici. M’enfin, ça va faire l’affaire pour aujourd’hui, histoire de retirer un peu les traces de sang. Au moins sur ma tronche.

« Alors dis-moi. Qu’est-ce que tu fous ici ? Ca fait un moment que j’t’ai pas vu trainer là. »

Avant qu’il ne me réponde, un des sbires de Mr M vient vers nous. Il fait la gueule, comme si son boulot le faisait chier, alors qu’il doit probablement l’aimer. Combien de fois, il a cassé la tronche à des parieurs qui misaient plus qu’ils n’avaient ? Là, il a l’air juste de mauvais poil.

« Vous faites chier les mioches. » Il nous balance notre fric comme si nous étions des chiens. Je laisse couler, c’est pas comme si après nos combats, je pouvais me permettre de m’attaquer à lui. « Comment des gringalets comme vous peuvent gagner hein ? Laisser les combats pour les vrais hommes. »

Je souris à cette réplique et regarde Warren. L’autre tourne les talons. Son boulot est terminé et s’il reste, il va surement vouloir nous casser la gueule pour nous apprendre la vie. Je ramasse la clé et la connecte à mon bracelet. Je prends la moitié de ce qu’il y a dessus et je la tends ensuite à mon partenaire.

« Ta part. C’est plutôt pas mal. »

Qui parie sur des mecs comme nous ? Personne.


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tonight the foxes hunt the hounds
Warren C. Grayson

Feuille de personnage
Objets Possédés:
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Points de Force: +0
Warren C. Grayson
tonight the foxes hunt the hounds



01.02.18 1:55
La foule s’est tue. La piste s’est vidée, le brouhaha est retombé. Penchant la tête d’un côté, puis de l’autre, il croit toujours les entendre vibrer, ces voix aux différents tons, quand le monde s’est enfin rendu plus silencieux après les avoir encouragés. L’un des adversaires du dernier round n’y est pas allé de main morte pour essayer de l’assommer (ou le tuer, l’arène a parfois des règles floues), et si le coup à la tête lui a fait voir quelques étoiles, le pyrurgiste en est surtout quitte pour voir le monde tanguer quelques heures. Ou entendre les couleurs, au choix.

Traînant les pieds pour suivre son partenaire du jour jusqu’à un banc au bord des gradins de bric et de broc, ils sont les derniers présents dans l’arène et vont sûrement le rester jusqu’à ce que leurs cœurs et souffles respectifs retrouvent des rythmes normaux ; à défaut de pouvoir en dire autant de leurs carcasses. Du coin de l’œil, il admire les traces de sang teintant son binôme, songeant comme les autres fois qu’il est loin de n’y avoir que celui d’un seul adversaire, voire même quelques éclaboussures du sien quand Ez a couvert ses arrières une fois de plus. Les mêmes preuves de valeur carmines doivent le teinter, mais aucun d’eux ne s’en formalise. « Vu l’coup que j’ai pris dans l’une, j’ai fait c’que j’ai pu. » S’il boite du côté de sa jambe moins sûre, il préfère l’imputer au géant qui a écrasé sans pitié son genou à terre plutôt que de se rappeler à cette crainte trop récente d’avoir perdu l’usage de ses jambes. Six mois n’ont pas encore passé et il se réveille encore beaucoup trop souvent au souvenir douloureux. « J’pensais pas qu’on s’en sortirait aussi facilement c’coup-ci. »

Comme à son habitude, il est venu plutôt démuni et vêtu légèrement pour ne pas être dérangé; sa chaleur interne après le match intense lui fait reposer son sweat à ses côtés. Différentes douleurs se rappellent au souvenir de l’Ancien qui les ignore royalement, laissant le soin à son futur lui d’en assumer les conséquences alors qu’il essuie distraitement le sang  qui a fait son chemin devant son œil en mauvais état avec un coin de son maillot de corps.  A peine remarqué la gêne, une fois de plus ; il n’espère plus voir de ce côté d’ici la fin de l’année, et croise les doigts pour ne pas que cela se remarque. Au moment où il s’apprête à répondre, l’un des hommes de main s’approche et il reste silencieux, imperceptiblement hérissé alors que son partenaire de la soirée reste beaucoup trop calme. Bien que plus jeune, il en sait plus que lui sur la faune qui hante le colisée et Warren se calque sur son attitude sans pour autant rester sur la défensive. Un réflexe devenu règle de survie. Un sourire en coin lui fait ravaler la répartie qui lui brûle les lèvres et il hausse les épaules pour se donner une contenance jusqu’au départ du sbire.

« Démontés par deux gringalets Evolves. T’parles de vrais hommes!... » crache-t-il, avant de récupérer la clef et de la garder sans rien en faire plus que la normale. Les us électroniques du 23e siècle ne lui sont pas encore totalement familiers, et il farfouille un instant dans une de ses poches pour remettre la main sur le bracelet qu’il refuse de porter, avant de transférer l’argent restant. Bien trop lentement pour qu'il croie griller sa couverture et son statut de Disparu à chaque instant malgré ses précautions. Sacrée somme, même divisée, quand tout le monde s’attend à les voir se faire écraser dès le premier round vu leurs gabarits et leur jeunesse. Tant qu’ils n’utilisent pas trop souvent leurs capacités aux yeux de tous, le manège peut encore durer et leur rapporter gros. « C’rentable c’genre de soirée. J'aurais du parier sur nous. » Quand il se redresse, plusieurs articulations protestent en craquant pour lui faire regretter ses paroles. Il observe un instant le bracelet honni, cachant à peine son dédain pour l’objet qu’il fourre sans ménagement dans une poche avant de reporter son attention sur son coude ensanglanté. Une seule échappée flamboyante a été à déplorer plus tôt dans la soirée, et l’infortuné qui en a tâté d’au plus près s’en souviendra pour quelques semaines au moins. Son coéquipier a profité de la brèche ainsi ouverte, consécutive au brusque manque d’oxygène pour frapper. Un épiderme recuit l’a accueilli en retour, assez pour le surprendre.

« J’ai du… régler des trucs avec quelques personnes. » Pas nécessairement recommandables, évidemment, surtout si ce sont plutôt elles qui ont du régler des choses avec lui. Personne n’a fait le lien entre lui et l’incendie récent de l’ouest de l’Entre-deux. Mais vu ses fréquentations et son statut similaire, Ez’ n’a pas besoin d’un dessin. « Et puis j’devais encore m’renforcer avant d’rev’nir ici. » soupire-t-il, fataliste, en écartant des bras marqués. Il fixe l’adolescent plus grand que lui, qui l’a déjà battu à plates coutures au vu de son poids plume, et surtout de son inexpérience. Malgré ses efforts récents, son apparence générale tient plus du cadavre ambulant que du vivant tangible et en bonne santé. « T’as rien vu cette fois-ci ? » dit-il pour maladroitement changer de sujet.

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Anonymous
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04.02.18 0:22

Qu’est-ce que je peux lui répondre à part hausser la tête et mâter sa jambe en question ? Ouais, il aurait pu devenir un poids pour le reste du combat et pourtant, il a tenu le coup et on a même gagné. Mais c’est pas pour autant que je vais me retenir de lui dire ce que je pense de sa façon de combattre ou même des trucs à revoir. C’est pas parce que je me trouve meilleur, mais parce que je sais que j’ai plus d’expérience que lui dans ce milieu et que j’ai pas envie de le voir perdre un bras ou une jambe parce que son adversaire y aura été trop fort. Parce que ça, ça c’est déjà vu. Des coups foireux et paf, l’autre se retrouve avec un membre de péter. Et comme c’est autorisé dans l’Arène, ya plutôt intérêt à pouvoir déclarer forfait rapidos avant de se voir réduit en bouillie. Alors oui, j’vais pas me gêner de lui dire le fond de ma pensée. Puis, c’est pas dit sur un ton arrogant. J’pourrais, mais pas avec lui. On est pote après tout.

« Facilement hein ? T’as vu nos gueules ? »


Ok. On marche toujours et on n’a rien de cassé. Mais j’pense que nos bleus vont mettre quelques semaines avant de partir. Ils vont d’abord passés par tous les stades de coloration possible de la peau avant de disparaitre. Je remue un peu les épaules et grimace. L’autre connard n’a pas fait semblant avec son coup de genoux. Un peu plus et je suis sûr qu’il aurait pu me déboiter une épaule ; c’était surement son intention d’ailleurs.

Je souris, amusé par la réplique de Warren quand l’autre est parti. Encore, qu’on soit Evolve, ça passe, y’en a quelques uns ici qui le sont aussi et tant que ça ne dégénère pas Monsieur M nous tolère. Par contre, c’est bien le fait qu’on soit des gringalets qui lui pose un problème. Comme si tout le monde devait mesurer deux mètres et peser cent kilos pour être victorieux.

« Ca m’fais toujours marrer d’voir comment ils ne le digèrent pas. »


Et j’ai parfois même envie de leur montrer mon majeur bien droit et d’leur balancer quelques paroles acerbes. Mais bon, je me contente de voir leurs tronches de six pieds de long.

« Quoi ?! J’hallucine mec ! J’ai besoin d’tune hein, l’oublie pas ! »


Même si ok, il nous arrive de perdre pas mal de combat. Ca dépend des soirs, ça dépend des adversaires… Mais en général, faut essayer de gagner deux combats pour avoir un peu de gain alors faut croire en nous merde. Enfin, je vais pas lui en vouloir, puisque tout le monde a pensé comme lui et au final, ça nous fait pas mal d’argent. J’pense que je vais pouvoir en mettre de côté pour ma prochaine greffe. Ou p’tre faire un cadeau à Sydney, pour noël. Une belle robe, je suis quasiment sûr que ça lui ferait plaisir. Le tout… c’est de trouver la bonne.

« Rien d’trop grave ? » J’vais pas me permettre de lui dire qu’il faisait peur avant nos combats, mais je suppose que ma bouille le dit pour moi. Ouais, il se pourrait que je m’inquiète pour ce type. Il est un peu hargneux parfois mais dans le fond, il est pas méchant et j’l’aime bien. « Ah ça. J’te le fais pas dire. Mais t’sais que tu peux venir m’voir pour ça. J’vais te botter le cul ~ »

Quoi que, pas avant une bonne semaine après ce soir. Et en parlant de vision… Je fouille de nouveau dans mon sac et en ressort un spray  réparateur de tissu.

« Pour ton œil, ça devrait l’aider à s’remettre plus vite. »


Ca m’a couté une petite blinde mais ça me sert de temps en temps. En fait, surtout quand je dois rendre visite à ma mère et que j’ai pas envie qu’elle s’inquiète parce que j’ai la gueule défoncée.

« Non et c’est aussi bien. J’commence à pisser du sang, c’est jamais bon signe. »


Mais c’est pas la première fois que ça arrive alors je ne m’inquiète pas plus que ça. Du moins, pas avant la prochaine vision. Même s’il va falloir que je commence à aller voir un doc pour qu’il me scanne et le cas échéant, que je trouve un truc à acheter au marché noir.

« Ca t’dis d’aller manger un truc ? J’crève la dalle. »

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