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[blackout]Rendez-vous tardif [PV: Cassandra Blake]
evolve
Nost Garner
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10.11.17 15:53
"Une soirée qui se devait d'être comme les autres..,,
Un manteau aux couleurs délaver sur le dos, le journaliste observe la devanture du restaurant, pensif. Cela fait déjà un moment que le blog « la cuisine d’outre mur » lui a commandé un article, or il avait eu davantage la tête à militer pour son parti, qu’à rédiger quoi que ce soit ces derniers temps. Qui connaissait-il, de toute façon en cuisine ?  Principalement les spécialités hors des frontières, lui qui n’était jamais sortie... Sans parler de leur thème du moment : « de l’entrée au dessert, ses plats adaptables à toutes les envies » qui ne lui inspirait pas vraiment d’idée. Toutefois, il faut bien trouver de quoi payer son loyer.

A l’intérieur, la foule compacte le surprend, qui aurait cru qu’un petit bouiboui attirait tant de personne ?  Les deux serveurs passent devant lui, sans lui prêter attention. Une fois, deux fois... De la main, il intercepta une jeune femme en uniforme, signalant sa présence. Sans écouter ses protestations, il désigna une table de deux, près de l’entrée, histoire qu’elle réalise la raison de sa venue. Sans bonne volonté, la serveuse l’y accompagne, avant de s’éclipser pour répondre à d’autres clients.  Alors, qu’elles sont les spécialités du chef ? .. Quelques plats russes qui feront surement l’affaire, à conditions d’en trouver un dans les entrées et les déserts. Pelmeni, voilà ! Disponible en version salé et en version sucré. Le prix est plutôt raisonnable, toutefois vu combien il serait payé pour ses cinq cents mots, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Sauf s’il arrivait à faire passer au moins une partie de la note en frais professionnel ? A méditer...

Ses doigts effleurent l’hologramme, commandant une formule rapide, accompagné d’eau plate, pour ne pas saler l’addition.  De toute façon, s’éternisait était un luxe qu’il ne pouvait pas se permettre, il avait un rendez-vous ce soir. Rien de galant, sauf si on considérait l’idée de passer une partie de la nuit à servir de cobaye à une scientifique accros à son travail comme un tête à tête.
De toute façon, il n’avait que peu d’intérêt pour la gente féminine.

Grâce à son bracelet, il ouvrit l’interface d’écriture, commençant à rédiger quelque ligne sur l’endroit, pour se mettre dans le bain. Commenter son assiette sans avoir le sens du goût allait être amusant... Du coin de l’œil, il avisa le contenu de ses voisins, cherchant si l’un ou l’autre n’aurait pas commander un plat similaire Bingo, il repéra un couple, occupait à déguster ses étranges crêpes. Verdict ? Sans plus. Leurs conversations ne s’ombrageaient pas sous leur fourchette, il nota même un regard dédaigneux du mari, à la première bouchée. Toutefois, leur assiette repartis vide, si on ne compte le coulis de tomate qui visiblement était à l’origine de cette expression. Mauvais mariage peut-être ?

Les élancements de son estomac lui firent réaliser que le temps s’écoulait, sans que sa commande n’arrive. Surement avait-elle été apporter à d’autre table, croyant à une erreur du logiciel. Sans même soupirer, trop coutumier à ce genre de soucis, il allégea le lourd plateau d’un serveur des quelques assiettes, ainsi que d’une carafe d’eau.

Déjà, le plat fumait allégrement, ce qui est bon signe. De sa fourchette, il brisa doucement la pâte, réalisant qu’elle collait au métal. Puis, il écarta quelque peu la viande, cherchant à en reconnaître l’origine. Quelque petit os trainaient ci et là, ainsi que... ces herbes, ça doit être du persil. A la table d’a côté, les remontrances des clients, qui ont vu arriver leur commande incomplète, ne l’extirpe pas de sa « contemplation ».
Effectivement, la sauce, surement de la tomate, trop liquide, noie l’assiette et gâche le plat. Qui en plus s’approche plus de l’entrée, vu les trois pauvres galettes qui s’y perdent. Par chance, le désert semble plus réussi, la crème qui les accompagne, plus crémeuse, décore assez bien le plateau.
D’ailleurs, une photographie pour illustrer l’article !
Une fois chose faite, il dégusta son plat sans envie, faute de pouvoir profiter de ses saveurs. La texture vierge semblait pâteuse, comme si un manque de cuisson l’avait ramolli. Quoi que, ces ravioles doivent être simplement cuite à l’eau.

Bon, si avec tout ça, il pourrait avoir quelque mot du chef, il augmenterait ses chances de négocier avec le responsable du blog. Son verre terminé, direction les cuisines.
Là-dedans, dans la vapeur mordante et les hurlements stridents de la matrone, il fut bien vite acculé à un mur, pour ne pas risquer de gêner le passage. Autant éviter d’attirer l’attention, s’il ne voulait pas se faire chasser aussi vite.
Le spectacle de ses cuisiniers en plein combat, veillant à assaisonner fort généreusement les plats sous la langue ardents des flammes, ne l’inspira pas des masses. Où était le chef ? Avec attention, il fit le tour, jusqu’à tomber sur le bureau du concerner. Bien, il ne lui restait qu’à se présenter et espérer qu’un peu de publicité gratuite ne serait pas refusée.

Sauf que.. Le maestro des cuisines hurler avec véhéments contre se qui semblait être un inspecteur des services d’hygiènes. Ecoutant cette petite conversation, il prit soin de n’en rater aucune miette. Mr Alejandro était donc un evolve non reconnu ? Bien pratique en tout cas, pour un cuisinier, de pouvoir recycler ses « restes » en viande nouvelle... Mais particulièrement dangereux pour ses victimes, si jamais cette viande écologique retrouvait son origine dans leur estomac, ils étaient bon pour consulter un médecin. Outre cette pratique douteuse, ce qui lui déplut le plus furent les paroles de l’inspecteur... Qui demandait sans vergogne un dessous de table pour taire l’accident.
On dirait bien qu’il était tombé sur un article intérésant. De la main, il voulut prendre une photo de ce beau duo, quand par manque de chance la fonction téléphone le dévoilà. Portant son poignet à son oreille, à l’autre bout du fil, on lui rappela que l’heure du rendez-vous approchait à grand pas.  

De justesse, il arriva à partir suffisment loin pour espérer être oublier de ses deux arnaqueurs.. Mais heurta accidentellement sur un cuisinier. Repérer, on eu l’iambilitter de le sortir sans aucun ménagement par une porte dérobée. Au sol, les vétments tacher de liquide poisseux, il se releva avant de s’épouseter. Qu’importe, il avait ses photographies, de quoi rédiger ses articles.. et sans avoir dû débourser quoi que ce soit. Mais il n’allait pas s’occuper de ça ce soir.. Un rappel avait suffit, il n’avait pas envie de s’attirer davantage d’ennuis.

Après tout, il était volontaire dans cette histoire, prêt à tout pour aider la science à avancer face à l’épineux soucis que représentent les évolve. La moindre des choses était de se montrer sérieux, puisqu’il avait eu la .. Chance d’être sélectionner.
Puis, la scientifique ne lui déplaisait pas. Au contraire, il appréciait son sérieux, qui lui permettait, en prenant des notes avisées, de ne pas subir les affres de l’anamnèse. Empruntant les transports en commun, il ne tarda pas à arriver à destination, reconnaissant sans mal la bâtisse caractéristique.

Combien de fois y avait-il mené quelque cobaye, pour les livrer en pâture à cette femme de science, considérer comme une peau de vache ? C’était ironique de se retrouver dans la peau du sujet d’expérience aujourd’hui...  Un grand changement dans sa vie. Fermant les yeux, il envoya un message, pour qu’on déverrouille la porte. Vu l’heure tardif, plus personne ne devait hanter ses lieux, hormis celle à l’origine de sa venue. Se dévouer à ce point à ses recherches, ce serait presque remarquable... Si ça n’avait pas l’air d’une quelconque pathologie. Parce que oui, il faut avoir une case en moins pour sacrifier sa vie et son sommeil à la recherche de...
De quoi d’ailleurs ? Voulait-elle permettre un contrôle, leur rendre leur humanité, éradiquer ce mal... Ou juste cerner le mécanisme ?
Aujourd’hui encore, il n’était pas certain sur cette réponse. Il faut dire qu’il ne la connaît pas, les séances se borne, pour son plus grand plaisir, à ses expériences. Rien de plus. Et s’il pose des questions, c’est davantage pour vérifier le suivie et éviter de subir plusieurs fois les mêmes choses, que pour nouer connaissance.
Avait-elle un tant soit peu avancer depuis le nombre d’année qu’elle se tuait à la tache ? Aucune idée. Surement, ou alors elle était bornée, en plus d’avoir un sale caractère. Un son résonne lorsqu’il passe la porte, signalant l’intrusion.

Laconiquement, e yeux se perdent sur cette salle, tandis qu’à son poignet, la confirmation de rendez-vous s’affiche, pour rappeler au besoin à cette jeune femme qui il était et pourquoi il était là. Avant de préciser la raison de son mutisme : aujourd’hui, ses cordes vocales ont décidé de se payer des vacances.  Une chance que les technologie paille aisément à ce problème. Il lui suffirait de taper ses mots, pour que le logiciel de son bracelet se charge de remplacer sa voix absente.
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Anonymous
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24.11.17 17:23

Avec tout ce qui s’était passé avec Lexus, la scientifique était vite retombée dans ses travers : passer des jours dans son bureau sans en sortir. D’accord, elle avait tenu à aller rendre visite à sa belle-mère pour s’assurer de son rétablissement et elle en avait même profité pour s’attribuer son dossier médical et devenir son médecin mais en dehors de ça, la trentenaire bossait. Ce soir encore, elle se trouvait dans son bureau, en train de réajuster une enzyme qu’elle avait mise au point depuis quelques semaines. Elle n’était pas certaine de son bon fonctionnement mais c’était déjà un bon début, restait à le tester sur un cobaye.

« Tu devrais l’appeler Cassy. Et l’inviter à manger quelque part. Ca vous ferait du bien à toutes les deux. »


La plus jeune des jumelles était encore en train de donner des conseils, voyant l’enfermement chronique de la scientifique. Cette dernière hocha vaguement la tête, pianotant sur son ordinateur portable en écoutant d’une seule oreille les dires de sa sœur.

« Tu m’écoutes ? » Un nouveau hochement de tête de la part de la femme la poussa à ajouter. « Alors je peux donc t’avouer que Shane m’a mise enceinte. »

Il fallut un petit temps de réaction avant que l’information ne tombe réellement dans l’oreille de la bosseuse et qu’elle lève les yeux de ses lignes d’analyses. Elle scruta son vis-à-vis encore quelques instants avant de froncer les sourcils et de fermer son programme –après l’avoir sauvegardé, s’entend-.

« Ok. Tu as gagné, je t’écoute. Mais pas pour très longtemps encore, j’ai du boulot et un patient à voir. »


En fait, elle ne devrait déjà plus être ici et même si elle aimait passer du temps avec sa sœur, son esprit était davantage occupé par son travail. Et si c’était pour entendre les mêmes choses que d’habitude, elle pouvait s’en passer. Catherine du le comprendre –parce qu’elle ne pouvait pas lire dans les pensées- et enlaça sa sœur avant de la chasser de sa cellule, le sourire aux lèvres. Malgré sa relation avec Lexus, il lui faudrait plus de temps pour qu’elle perde ses mauvaises habitudes de boulot.

De retour dans son bureau, entourée par ses hologrammes savants sous couvert de musique classique, Cassandra reçu un message. Un coup d’œil l’informa que c’était son patient et elle soupira en constatant qu’elle avait perdu –encore- la notion du temps. Elle avait l’impression d’avoir quitté sa jumelle dans l’heure et non pas trois heures plus tôt. Elle autorisa l’Evolve à pénétrer dans l’enceinte du bâtiment alors qu’elle préparait son matériel.

« Je vois. » Elle nota l’information dans sa base de données concernant Garner. « Ce mutisme vous a prit il y a combien de temps ? »

Pas de compassion face à ce problème qui pourrait gêner la plus part des individus. Elle attrapa des capteurs avant de s’avancer vers son patient en lui demandant de s’assoir sur le fauteuil. Comme souvent quand il venait dans son bureau, en fait. Cassandra lui apposa ses capteurs sur les tempes et autour de la tête. Les informations reléguées s’affichèrent sur un hologramme en face d’eux. Elle nota des interactions entre certaines zones du cerveau, les notifiant à voix haute, puisqu’elle se souvenait avoir affaire à un homme intéressé par ce qu’elle pouvait lui faire. Pour une fois que son cobaye n’était pas mort de trouille à l’idée de ne pas ressortir de cette pièce ou pas trop bête pour comprendre –même légèrement- ses explications, elle n’allait pas s’en priver.  

« Avez-vous eu des difficultés à parler avant la disparition de votre voix ? Des prémices ? Des maux de tête ? »
En même temps qu’elle pose ses questions, ces dernières s’écrivent automatiquement sur l’hologramme et s’enregistrent. « Avez-vous, ou avez-vous eu, des difficultés à comprendre vos interlocuteurs depuis votre perte de voix ? »

Elle ne voulait pas encore parler d’aphasie sans avoir plus de renseignements. Tout comme elle allait probablement le garder jusqu’à ce que sa voix lui soit rendue, histoire de noter les fluctuations dans son cerveau à cette amélioration. S’il y en avait une, évidemment.
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evolve
Nost Garner
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01.12.17 12:31
"Une soirée qui se devait d'être comme les autres..,,

Pas de compassion mal placée, ni de palabre inutile sur le côté désolant d’être privé de sa voix. Un autre point qu’il apprécie chez cette jeune femme acariâtre. Tout ce qui l’importe, c’est ses expériences, elle ne fait ni dans le social, ni dans le patosse. De toute façon, ce n’est pas une nouvelle, puisque l’ancien eraser a en permanence une atrophie sensoriel. Perdre la voix si rapproche en quelque sorte, non ? Rien qui ne l’empêche d’être fonctionnel, hormis lorsqu’il s’agit du sens du touché. Pianotant sur son bracelet, la voix monocorde du logiciel vocale retentit dans la pièce vide, si l’on écarte l’échos des machines.

- «  Trois semaines. »

Bien qu’il aurait put la devancer, en relatant les circonstances de son mutismes forcés, sachant pertinemment qu’elle voudrait connaître les détails, plus qu’une simple donnée temporelle, il préféra garder le silence, l’observant avec une note d’amusement où se peignait l’attente. Docilement il prit place dans le fauteuil, l’aidant à placer les capteurs qui serviront à représenter le contenu de son cerveau avec nonchalance. Sa vitesse d’apprentissage, comme la régularité de ses visites, lui a permit de retenir l’endroit où la savante les pose, puisqu’il ne change pour ainsi dire jamais. Autant lui faire gagner du temps en la laissant vaquer à ses autres occupations.

Jamais la peur ne l’envahissait lorsqu’il siégeait en bon petit cobaye. Bien sûr, il connaissait les risques encourus et ce n’était pas uniquement par pur masochisme qu’il se montrait si peu craintive. Simplement, jusqu’à présent l’anamnèse l’épargnait, si on oubliait les effets secondaires indésirables. Alors certes, il risquait peut-être de perdre définitivement l’usage de ses sens ou de ses organes... Et cela pouvait entrainer sa mort. Mais cette jeune femme jouait avec ses propres souvenirs en acceptant de l’étudier. Celle qui prenait réellement des risques, s’étaient elle. De là, il se voyait mal se plaindre sur son sort.

Sous ses yeux se forma un magnifique hologramme, représentant avec brio les secrets de son cerveau. Depuis qu’il la fréquentait, ses connaissances en biologie avait nettement progressée, grâce à ses remarques et son apprentissage. Posséder un sujet capable de comprendre à minima ses dires devait avoir son importance pour qu’elle consente à expliquer certain mécanisme pourtant si évidant à ses yeux...

Du coin, son sourire s’étira à ses questions. Des troubles de la compréhensions ?.. Doucement, il ferma brièvement ses yeux, avant de répondre.


- «  Je pensais que vous aviez écarté la thèse de l’aphasie, professeur. Je n’ai aucune difficulté à comprendre, à lire, à écrire, ou à m’exprimer.  Simplement, aucun son ne se forme quand je tente de parler... Ou quand je reçois des coups.
Pour répondre à votre question, je ne suis pas suffisamment bavard pour pouvoir vous éclairer sur le sujet. Même si je ne l’ai remarqué que subitement, cela ne signifie pas pour autant que ma voix n’avait pas disparu auparavant, de manière progressive.»


Une main poser sur le bas de son visage, prenant garde de ne déranger aucun des capteurs, il reprit son pianotement après une courte pause.


- « Maux de tête, saignement nasales, épuisements lattant, étourdissement, écoulement sanglant lors de vomissements... Est mon lot quotidien, oui. Rien de nouveau, vous devez en avoir la liste plus détaillée dans votre dossier. Egalement, mes papilles ne me permettent pas, en ce moment, de goûter ce que j’ingurgite. »

Son regard se fit plu soutenus, son expression se durcit un peu tandis qu’il chercha le regard de la chercheuse, dévoilant sans difficulté l’origine de son malaise.


- « Toutefois, y a-t-il vraiment un sens à chercher le pourquoi de ces effets nuisibles ? Ce n’est pas se qui m’importe et.. Je doute que ça vous intéresse. Ma présence si je ne m’abuse est davantage lier aux souvenirs que je détruis, qu’à mes petits bobos quotidiens. Inutile de perdre votre temps à chercher la source de ses inconforts, ne croyez-vous pas ? Je préférais passer au vif du sujet, que de continuer ces plaintes ennuyantes. Pas vous ? »

La réputé Blake n’a pas pour réputation d’être sentimentale, ou humaniste. Il lui offrait et ce n’était pas la première fois, de l’utiliser comme chaire à canon sans prétendre quoi que ce soit : ils étaient tout deux conscient du peu de valeur qu’il possédait, hormis de pouvoir peut être utilisable à la science. Bien sûr, il pouvait se tromper et si elle désirait perdre du temps sur ses enfantillages, à savoir se qui n’allait pas dans sa vie d’evolve et ce genre de choses qui ne l’intéressait guère, il suivrait ses directives sans davantage s’y opposer.  

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Anonymous
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03.12.17 17:11

Il n’y avait pas à dire, avoir un cobaye qui se prêtait autant que celui-là avait un net avantage : peu de perte de temps et pas de pleurs. Certes, la scientifique évitait de prendre n’importe quel Evolve pour ses recherches, mais il lui était déjà arrivé de se faire avoir et de tomber sur un cobaye pas assez résistant mentalement. Cela avait été pénible à souhait pour la trentenaire qui s’était vue obligée de l’anesthésier pour le faire sortir de son bureau. Si elle avait pu, elle l’aurait ouvert pour l’étudier plus en profondeur, malheureusement, cela ne lui aurait rien amené de plus. En plus de ne pas avoir l’autorisation adéquate. Elle tria les données et les recoupa avec les anciennes analyses de son patient, découvrant quelques modifications dans certains cortex. Malheureusement, elle ne savait pas si c’était une cause ou un effet de son pouvoir sur son organisme.

Cassandra écouta l’Evolve, réfléchissant en même temps que ses explications lui parvenaient. Il n’y avait rien de très nouveau dans ses dires. Rien qui ne puisse l’aiguiller, comme toujours. Elle croisa les bras sous sa poitrine en observant les données avant de porter son regard sur Garner. Elle ne réagit pas lorsqu’il décrit ce que tout le monde savait d’elle : à savoir une femme sans cœur, qui ne se préoccupe pas de ses cobayes. Elle ne faisait rien pour aller contre cette image d’elle. Pourtant, ce n’était pas pour rien qu’elle choisissait elle-même ses patients, qu’elle ne prenait pas n’importe qui et faisait n’importe quoi sur eux. Alors oui, elle avait déjà eu des décès à cause de ses produits mais ça ne lui plaisait jamais de perdre un Evolve. Déjà parce qu’ils étaient sa base de travail. Ensuite parce qu’elle ne prenait aucun plaisir à voir quelqu’un mourir. Car oui, elle ne laissait jamais ses cobayes seuls au moment de passer l’arme à gauche, même si la plus part sont soit incapables de savoir ce qui leur arrive, soit l’insulte de tous les noms jusqu’à la fin.

« Ai-je un jour demandé à ce que vous me disiez comment faire mon boulot Monsieur Garner ? Je ne crois pas. Alors si je cherche le pourquoi de ces effets, c’est qu’il y a une raison. » Sa voix est froide mais sans amertume. Le temps où les remarques de ses cobayes lui faisaient quelque chose était révolu depuis très longtemps. « Vous voyez cette zone de votre cerveau ? Elle est toujours en pleine activité, davantage que la normale et elle s’étend plus ou moins en fonction de votre sens touché. Cause ou effet de votre pouvoir ? »

Elle se détourna et passa dans le dos de l’homme pour aller ouvrir son armoire réfrigérée et en sortir une seringue ainsi qu’un flacon. Il s’agissait de sa dernière enzyme mise au point grâce aux prélèvements effectués sur Garner et les données qu’elle avait collecté depuis qu’il venait dans ce bureau. Cassandra revint face à lui, tira son siège flottant pour venir s’assoir à la gauche de l’ancien Eraser. Elle lui montra le flacon où un numéro de série écrit inscrit. Il correspondait à certaines infos pour la scientifique mais pour un autre, ce n’était rien de plus qu’un nombre.

« Voici le vif du sujet. J’ai créé ce sérum en me basant sur votre ADN, les données de nos séances et mes scanners cérébraux après vos visites. Il devrait cibler une partie de votre cerveau pour le rendre moins actif. Si c’est l’une des origines de votre pouvoir, cela devrait en atténuer la puissance. »

Les effets secondaires ? Elle n’était pas certaine qu’il les lui demande et dans le fond, ce n’était jamais une science très exacte. Surtout qu’elle n’avait pas vraiment pu le tester sur un sujet vivant.

« Il se peut que ce sérum altère vos compétences intellectuelles à court et long terme. Aussi, je vous demanderais de garder quelques capteurs en permanence pour que je puisse avoir accès à ces données en temps réel ; après un temps passé ici pour l’observation. »


Sans cœur ou non, elle ne laissait jamais ses cobayes sans surveillance. Elle détestait bien assez l’idée que son sérum fasse plus de mal que de bien. Mais elle se gardait bien d’en faire part à qui que ce soit.

« Des questions avant de recevoir la dose ? »

Elle ne doutait pas de son accord pour cette injection. Il était l’un des rares à porter à merveille le nom de cobaye.


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evolve
Nost Garner
Nost Garner
evolve



31.01.18 20:22
"Une soirée qui se devait d'être comme les autres..,,
Évidemment, elle le remit à sa place. Sans élever la voix, sans que le moindre signe de colère n’étire son visage. Manifestement, ce n’était pas la première fois que les paroles d’un de ses cobayes lui déplaisait, sans pour autant qu’elle n’y accorde le plus infime crédit.
Nost avait-il voulu lui faire la leçon ? Non, aucune chance qu’il puisse croire un seul instant mieux savoir qu’elle le labeur d’un scientifique. Il suffisait de poser son regard laconique à droite ou à gauche, pour être complétement perdu dans cette jungle de circuits et de fiole.

L’origine de ses paroles n’était dû qu’à son trouble... Et il acceptait pleinement ces paroles froides : en effet, sa présence n’était que celle d’un cobaye, qui plus est volontaire. Tous passent par des moments déplaisants. Il le savait en acceptant de venir, aussi il n’avait aucune raison de s’en plaindre, moins encore de l’oublier.

De là à s’excuser… Il y a un monde. Relevant ses prunelles sur son bourreau du soir, ses doigts pianotèrent sur le clavier.


- « Pensez-vous que je jouerais les cobayes si je ne croyais pas en vos compétences, Mlle Blake ? Je suis simplement curieux de savoir en quoi mes soucis quotidiens peuvent vous aiguiller. »

Quoi qu’il en soit, la scientifique consentit, sans y mettre aucune mauvaise volonté, à lui expliquer un minimum le pourquoi de cet interrogatoire. Comme de coutume, l’emploie de parole simple, qui ne nécessitent aucune connaissance particulière en biologie, lui permit de comprendre où elle voulait en venir. Le nœud du problème se trouverait dans cet hémisphère de son cerveau ? Quelque instant il fixa l’hologramme, tandis qu’à ses oreilles raisonna la fin de sa phrase. Cause ou effet...

S’il s’agit d’une cause, se serait un grand pas en avant, puisqu’elle pourrait sans doute mieux cibler ses recherches. Par contre, si ce n’est qu’un effet... Et bien, travailler dessus risquait sans doute d’aggraver le contre-coup... Ou pire, le pouvoir en lui-même.

Lassé de ses réflexions sur les enjeux révélés, il tourna finalement son visage vers son hôte en entendant le léger crissement du congélateur. Avait-elle un nouveau sérum à tester ? Quel dommage que la suite de chiffre n’évoquait en son esprit qu’un charabia incompréhensible. Portant toute son attention à la chercheuse, son regard cascada par vague, s’échouant de ses iris océanes jusqu’au reflet du verre entre ses doigts.

Évidemment, même un imbécile réaliserait qu’endormir une partie du cerveau ne saurait être sans effet indésirable. Sauf que ça n’avait aucune importance à ses yeux, comme le prouva le signe de tête qu’il lui fit. Même les capteurs ne sauraient le gênaient, elle le savait bien : jamais il  ne rechignerait à pouvoir lui être utile.  Ses mots sonnaient comme un étrange rêve, que son pouvoir puisse ne serait-ce que se dissiper quelque temps. En échos, il espérait, car là était son but premier, que cela pourrait permettre des effets similaires sur d’autre evolve.

Ses lèvres bougèrent, sans qu’une voyelle ne se forme. Simple souffle, presque sans tonalité, un son dévorer par sa gorge, déplaisant et peu auditable. Fronçant ses yeux, il claque sa langue avant de reprendre, grâce à son fidèle assistant de métal.


- « Si ce sérum plein de promesse se base sur mon ADN et mes résultats... Cela signifie-il son inutilité vis à vis d’autre evolve ? Ou sur le mécanisme à l’origine de ces aberrations ? »

Simple question, qui lui trottait en tête depuis quelque temps. Même si déjà, il avait relevé sa veste, offrant son bras à l’instrument aiguisé, signe manifeste que peu importe la réponse, il était et serait toujours partant pour tester de nouvelles formules. Son accord s’escomptait de conséquences...  Ou même de résultat.  

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Anonymous
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18.02.18 10:23

Qu’il croit en ses compétences l’importe peu, qu’il le lui dise, également. Il n’est pas le premier à lui donner une totale confiance dans son avancée scientifique mais à l’heure actuelle, il est le seul encore vivant pour continuer à penser ainsi. A croire qu’il sera le premier peut-être à obtenir quelque chose de probant pour améliorer sa vie. Evidemment, si elle travaille aussi dur, c’est dans cette optique où elle n’aura plus à se pencher sur ce sujet, où les evolves pourront être guérit de leurs effets secondaires, elle sera la plus heureuse des femmes. Si elle pouvait retirer leur don totalement, ou le bloquer, serait également très satisfaisant mais aussi catastrophique. La ville réprimande les Evolves, certains deviennent fugitifs pour échapper à ce marquage, alors si elle devait trouver le remède de leur pouvoir, ce serait une guerre ouverte.
Il fut un temps où elle s’en voulait de ne pas pouvoir sauver ses patients, où elle pensait arrêter ses recherches pour éviter à d’autres Evolves de mourir de ses mains. Mais elle ne le peut tout simplement pas. Elle a un but à atteindre et elle assumera toutes les conséquences pour y parvenir. Qu’importe les regards qu’on lui lance et les rumeurs à son sujet. Elle s’endormira avec les visages qui s’ajoutent chaque année un peu plus, à la liste de ceux disparus. Garner en fera sans doute parti, un jour ou l’autre, et si ce n’est pas par elle, peut-être que ce sera à cause de son pouvoir ; quoi qu’il en soit, elle essayera de lui épargner des souffrances. C’est tout ce qu’elle peut réellement lui promettre à l’heure actuelle.

Alors elle lui répond, machinalement ; usant de termes simples pour éviter de devoir expliquer les plus compliqués. Elle a apprit à ne pas entrer dans les détails également. Même si elle doute que Garner prenne peur avec ce qu’elle pourrait lui dire, elle a eu assez de crises d’hystérie dans son bureau pour en vouloir d’autres. Même si imaginer l’Evolve en face d’elle dans ce genre de situation serait plus ironique qu’autre chose. Elle l’étudie depuis quelques temps et pas uniquement son corps mais également son comportement. C’est probablement quelqu’un qu’elle pourrait apprécier si la situation était différente.

La scientifique se retient de sourire face à cette question. Vraiment, elle a envie de le garder. Elle ne se souvient pas d’avoir déjà eu un patient comme lui. D’autres lui auraient posé des questions sur les conséquences probables de cette injection, de ce qu’ils devaient craindre. Pas lui. Pour ça, Garner avait tout le respect de Cassandra.

« Pas nécessairement. Je sais sur quel séquençage de votre ADN se base mon sérum. S’il fonctionne comme je l’espère, il me donnera une piste sur laquelle travailler d’autres ADN. Je pourrais reprendre les mêmes bases en les modifiant, amplifiant en fonction des autres patients. »


Tout en parlant, Cassandra posa un anneau au niveau de son bras et l’activa pour qu’il se resserre et fasse légèrement pression. Ensuite, vient le tour du patch désinfectant au creux du coude de Garner. Elle l’ôta et piqua lorsque la veine fut visible. Elle pourrait piquer comme une barbare mais elle a cette facilité dans le geste qui la rend douce. Probablement à cause de ses années d’expérience l’ont aidé dans ce sens. Inutile de lui demander de rester tranquille, elle retire l’anneau et le regarde rester immobile sur le siège. Il a assez de bon sens pour ne pas se lever dès l’injection faite, pas comme certains autres qui pensent être guéris rien qu’avec un sérum et pensent qu’il possède un effet immédiat.

Elle ouvre un panneau de contrôle où un zoom est effectué sur la zone à étudier, non sans laisser un autre panneau holographique ouvert avec l’ensemble de ses signes vitaux et de son cerveau. Elle écrit dans son dossier des remarques, fait une sauvegarde manuelle de leur conversation. Elle essaye de se protéger au mieux face au pouvoir de son patient, elle sait qu’elle y est souvent exposée.

« Je- » La scientifique est coupée dans son élan pour une coupure généralisée d’électricité.

Elle soupire et attend que le générateur de secours se mette en route. Il tarde affreusement. Et dans l’obscurité de la pièce, d’ordinaire si illuminée de ses dizaines d’écran, le noir ambiant l’interpelle. Elle tourne la tête et regarde par la fenêtre. En passant à côté de Garner, elle lui demande de ne pas bouger. Et elle voit : la ville complètement plongée dans le noir. Son bracelet est désactivé ce qui l’interpelle. Ce n’est pas normal. Il devrait posséder une autonomie suffisante en attendant une autre source d’alimentation.

« Ca ne pouvait pas tomber dix minutes plus tôt. »


Elle revient vers son patient et actionne le bouton pour qu’il puisse voir l’extérieur tout en restant dans son fauteuil. Elle n’a plus aucunes données qui s’enregistrent, aucun moyen de prévoir une emmerde concernant le cerveau de Garner et ça l’inquiète autant que ça l’énerve. Elle soupire de nouveau et va ouvrir le dernier tiroir de son bureau, sous une pile d’objet électrique, elle sort une tablette. Enfin, il s’agit plutôt d’un support muni d’une multitude de feuille et d’un stylo. La vieille école.

« Je ne peux plus rien enregistrer, je compte sur vous pour me communiquer n’importe quel changement ressentis. Même les plus infimes, vous m’en faites part. »


Et ce n’est pas une demande mais bel et bien un ordre. Elle ne veut pas passer à côté d’un détail qui pourrait être insignifiant à ses yeux mais qui pourrait se révéler important couplé avec un autre élément. Bien entendu, elle sait qu’il devrait agir de la sorte mais elle préfère prendre les devants. Elle jette un œil sur la tablette de son patient et se penche pour sortir un autre empilage de feuille pour le lui tendre. Sa voix et sans moyen de communiquer, ça va être compliqué de lui dire quoi que ce soit.

« Vous allez essayer de marcher, toutes nos chaises volantes sont inutilisables et je ne peux ni rester ici à vous surveiller, ni vous laisser sans surveillance. Alors vous allez m’accompagner. »

Elle devait descendre au sous-sol et trouver Catherine. Les cellules devaient être fermées mais si par malheur elles s’étaient ouvertes… Disons que certains Evolves n’étaient pas ici de leur propre choix. Elle se tourna vers celui qui l’accompagnait et hésita. Etait-ce une bonne chose de l’emmener avec elle ? Mais avait-elle vraiment un autre choix ?

« Vous n’êtes pas censé descendre avec moi mais comme je vous l’ai dits, les deux options qui s’offrent à moi ne sont pas concevables. J’attends donc de vous une parfaite discrétion. »

Il avait été Eraser alors elle supposait qu’il ferait ce qu’il faudrait, même s’il n’était jamais allé dans ces couloirs. Elle attendit d’avoir une réponse écrite avant de venir vers lui et observer ou l’aider à se mettre debout.

« Ne faites pas le malin et crochez-moi si quelque chose ne va pas. »


Surtout qu’ils allaient passé par des escaliers, les ascenseurs étant bien évidemment hors-service.
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evolve
Nost Garner
Nost Garner
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18.03.18 16:53
"Une soirée qui se devait d'être comme les autres..,,
Douce est l’effluve de bienêtre qu’engendra cette révélation. Certes, l’étude se serait poursuivie, avec une égale ferveur, même sans aucun espoir quant à une généralisation d’un procédé chimérique... Sans illusion aucune, savoir que même avec un ADN nuisible, subsistait un moyen d’être utile à la cause humaine... Cela suffisait pour qu’un sourire, bien simple, s’étire finement sur son visage. Aucun mot, hormis cette douce expression, n’exprima ses ressentis quant à ce sujet : inutile qu’ils s’attardent dessus.

Ses prunelles claires observent les gestes de son bourreau, alors qu’elle procède avec professionnalisme. La douleur lorsque l’aiguille transperce sa chaire est subtile, presque inexistante sous ce doigté d’expert. Tranquille, l’homme ne bouge pas de son siège, la laissant opérer à sa guise, paisible face à sa présence. Ses pensées vaguent à divers sujets, cascadant sur le sort des évolves, pour s’échouer dans une mer d’interrogations nommée Cassandra Blake. À la réflexion, même après une année vouée au dévouement d’œuvrer à son service comme cobaye, ses connaissances sur la savante de glace restaient infimes. De l’ordre de l’habitude, de la manière d’agir, du professionnalisme... ce genre de détails qui se révèlent au fil des séances.

Peu à peu, ses pensées s’emmêlèrent, devenant brume alors qu’un fourmillement se propagea dans les tissus de son bras endolori. Sans doute les prémices du sérum qui coule à présent au sein de ses veines. Prêtant attention à la jeune femme, qui semblait vouloir reprendre la parole après qu’un instant de silence, dédié à l’observation des écrans, venait de s’écouler. Aucun son n’atteignit les fibres de ses tympans.

La foudre transperça chaque recoin de son être. S’élançant de haut en bas, s’intensifiant aux creux de ses nerfs, transcendant toute sensation qu’il lui fut donné de connaître. L’articulation de ses mâchoires ébranlées par ce qu’il ne pouvait ressentir, comme le son d’une souffrance aussi pure, incapable d’étouffer dans sa gorge, pourtant aride et contrit... Rien ne raisonna à son esprit. Ses muscles, après une redoutable contraction, gyrent lamentablement sur le siège. En dépit de leur ouverture béante, rien ne se reflétait aux portes de son âme. Le plus infime souffle ne venait troubler la surprenante stupeur qui le figeait à l’instant, dans les ténèbres de cette pièce. Finalement, au fond de ses chaires, prisonnier d’une cage d’ossements, l’oiseau cessa de se débattre, devenant marbre.

Son état ne dura guère plus d’une seconde. Quand l’anamnèse, faute de composant, se dévora elle-même, cela marqua la fin de son état végétatif. Le premier mouvement notable fut celui de ses paupières, lourdes au possible, prises dans une lutte futile. À plusieurs reprises elles s’ouvrirent, mais faute de réaliser leur victoire, continuèrent à batailler. Comme les ailes d’un futile papillon prisonnier d’une toile cruelle.

L’obscurité. Voilà tout ce que ces orbes parvinrent à retranscrire. L’assommant silence qui le rongeait l’intriguait plus encore. Pourquoi les machineries ne s’exprimaient-elles pas ? Où s’illuminent les lueurs multiples que doivent renvoyer les sources artificielles ? Toutefois, le véritable objet de ses inquiétudes demeure l’absence de sensation. Impossible de savoir où il siège ni dans quelle posture. En dépit de sa volonté, ses membres ne lui renvoient aucun facteur d’interaction. Gardant son calme, noyé dans cet indescriptible abysse, se déchainer serait vain. Puisque la conscience l’étreignait encore, il ne pouvait qu’être en vie. Surement toujours à la même place que tantôt, aussi s’agiter n’aboutirait qu’à un seul résultat déplorable : s’écraser au sol, ce qui nuirait à l’expérience en cours. Sa seule optique restait d’attendre, patiemment, l’éveil de ses sens, avec l’espoir que le temps nécessaire à cette opération soit restreint, de telle sorte que l’étude ne soit pas inutilement retardée.

À son grand regret, la gustation fut le premier à lui être restituée. Une exécrable sensation tapie entre ses lèvres souleva son cœur. Un mélange de fer et d’acidité, dont l’insupportable fragrance gagna l’intégrité de la salle. Signe manifeste du retour de son odorat. Hélas, faute d’être capables de leur ordonner le moindre mouvement, ses lèvres durent conserver en elles cette horreur.

« … pluuus… ienNNh…. SSsrr..  ….. QUeR.. .. N’’hH.... Sentis. Même les.. ïîmMmme.. paAArhh.. »

Le caveau qui lui servait de tête raisonnait atrocement, lui donnant l’impression d’incarner un aimant rendu fou par quelque champ gravitationnel perdu en orbite aux confins du monde. Difficile de reconnaître dans cette ribambelle redoutable la voix aseptisée de sa comparse tardive. Néanmoins, même avec l’infirmité de ses sens et la compagnie d’un cerveau grandement ralentie, Nost savait fort bien ses attentes. Concentrant toute l’attention dont il disposait, face à cette tache éblouissante qui se dessinait difficilement à son esprit, lentement sa main s’éleva jusqu’à l’atteindre. Ses doigts frôlèrent l’objet, l’entourant gauchement tandis que Newton condamna l’ensemble à s’écrouler lamentablement contre ses genoux.

Rassemblant ses forces éparses, à nouveau ses mains s’en saisirent, s’échouant sur leur bord, tâtonnant jusqu’à attraper dans un manque de fermeté l’outil calligraphique. Au lieu de défier la feuille immaculée, sa pointe s’engouffra subitement, avec toute la violence possible, au creux de sa cuisse. Aussitôt que ses nerfs dilapidèrent la souffrance le long de son réseau interne, survivant en grésillant aux zones blanches, son corps se recroquevilla en avant puis sa gorge rocailleuse consentit à laisser un souffle rauque, semblable à un cri, retentir.

Le geste, brusque, mal encadré, suffit à le basculer en avant, l’expulsant hors de son siège jusqu’à le laisser s’échoir misérablement au sol. Qu’importe le manque de grâce, la douleur imposa à son être la conscience de sa propre existence. Aussi, à nouveau maître de ses membres, le pigiste put se relever, tel un pantin en grande partie endormi. Même si une partie des sensations était revenue, le manque de souffrance et l’amputation des coulées sanglantes qui cascadaient le long de sa cuisse l’informèrent que son corps ne revenait guère dans sa totalité.

Appuyer contre son siège, fébrile, sa main inscrit de sa plume calligraphique une mise en garde :

«  Ma puce a cessé de fonctionner. »


Seulement après, s’enchaina une description brève, contenant les éléments qu’il espérait principaux, accompagnés de la promesse de lui décrire en détail l’ensemble lorsque la situation s’y prêterait davantage. Qu’elle n’ait crainte de le voir oublier quoi que ce soit : l’anamnèse ne rongeait, jusqu’à présent, que son corps. Terminant sur quelques interrogations vis-à-vis de l’état actuel du laboratoire, signe qu’il réalisa tardivement le manque d’électricité responsable du silence, comme de l’absence de lumière. Pour l’heure... Il fallait encore comprendre ce qui se tramait autour d’eux. Cette absence ne présageait rien de bon. Si, comme il lui semblait, les générateurs tardaient à prendre le relai, alors l’endroit promettait de devenir dangereux. En tant qu’ancien Eraser, même sans y être descendu, il se doutait que touts les evolve présents en ces lieux n’étaient guère volontaire, mais prisonnier faute d’être sans danger pour autrui.

La scientifique voudrait s’assurer de l’état de ses autres patients, et ne saurait le laisser derrière elle dans cet état. En d’autres mots, son unique choix serait de l’accompagner. Par chance, même sans cette obligation, jamais Garner n’aurait laissé la savante gérer cela seule. Même après avoir rendu ses armes, hors de question de laisser sous silence la menace evolve.

Toutefois, le jeune homme doutait d’être particulièrement efficace : comme il l’avait inscrit, la sensation désagréable que son corps se perdait dans une spirale insaisissable le gagnait de seconde en seconde. Ses sens disparaissaient, revenaient, s’amplifiaient en une tornade incontrôlable. La faute au sérum, ou au brusque arrêt de sa puce ? Qui sait si subitement, son cœur n’allait pas de nouveau oublier comment battre, si ses poumons ne se souvenaient guère de la manière de respirer... Ou si son cerveau sombrait dans l’amnésie et ne remplissait guère ses devoirs...
Encore, ce n’était que la face visible et cernable. L’autre restait inconnue : continuait-il à l’infecter ? Quels souvenirs risquait-elle de perdre ? L’oublierait-elle d’ici quelques instants ? Ces questions le préoccupaient davantage, ignorant à quel point il se devait d’espérer pour elle la dernière option.  

Se relevant totalement, de la main il essuya les traces purpurines sur son visage, salive sanglante et autre fluide détestable qui le parsemaient. La pensée de devoir, tôt ou tard, se changer le traversa sans qu’il n’y apporte une grande importance. Ce n’était pas sa priorité. Un peu mieux présentable, il plia l’ensemble de feuilles et les glissa, s’y reprenant à deux fois, dans sa sacoche. Puis, il cafouilla quelques minutes à accrocher le support à sa ceinture, avant d’y inscrire, résolument.

«  Je suivrais vos directives à la lettre et vous informerai de mes défaillances, Docteur Blake. »


S’il avait pu comprendre, dans ses paroles, qui ne prenait que rarement sens à ses oreilles atteintes, qu’elle craigne pour sa discrétion surement se serait-il permis d’en rire. Laisser suffisamment de souvenirs de sa personne pour attirer l’attention n’était même plus l’un de ses rêves, signe du manque d’espoir qu’un jour l’emporte sur l’anamnèse. Le pas manquant d’assurance, il avança, se tenant au mur par prudence, en direction des étages inférieurs. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne se familiarise avec son nouvel état et sache davantage percevoir les changements brusques de son corps.

«  Dans l’hypothèse où vos patients ne seraient plus contrôlables, puis-je savoir à quoi m’attendre en dessous, comme ce que vous espérez y trouver ? »


Tel était le papier qu’il déposa dans les mains de la scientifique, avant qu’ils ne se dirigent vers les premières marches de l’escalier. Aucun système de sécurité, ou de défense, ne semblait active, même si la faute devait incomber à cette mystérieuse panne de courant. Au moins, ce ne serait pas cela qui les empêcherait d’atteindre leur destination. Sans doute faudrait-il qu’il mette la main sur l’une ou l’autre arme de fortunes, dans le cas où le risque de tomber sur ses semblables passait la frontière de la certitude.
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